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Mouvement des étudiants en France
A l’appel des étudiants de Rennes-II, en grève depuis le 5 novembre, une vague de grèves a touché les facultés hexagonales : elles étaient 22 à être en grève mercredi 26 novembre selon l’UNEF. Dans de nombreux cas, le personnel a suivi les appels de grève et de mobilisation.
L’ «appel de Rennes «dénonce» les réformes libérales dans le supérieur «et exige» l’abrogation des décret LMD (Licence-master-doctorat ; bac+ 3, bac+5, bac+8 ; l’application de la Déclaration de Bologne en France, ndlr) et le retrait du projet de loi sur l’autonomie des universités «. Selon l’UNEF, le caractère national des diplômes est mis-en-cause par le LMD qui « sous couvert d’une souhaitable harmonisation européenne, remet en cause la valeur de nos diplômes et l’égalité entre étudiants.»
Avec plus d’autonomie pour les universités, elles auront une plus grande souplesse dans l’organisation de leur cursus.
En Allemagne aussi, 20 mille étudiants allemands ont manifesté à Berlin jeudi le 27 novembre contre le programme d’austérité prévu par le gouvernment social-démocrate-verts. Il a été calculé que trois grandes universités allemandes auront 125 millions d’euros de moins en 2009 par rapport à leur situation actuelle.
Plusieurs facultés sont en grève. A Hambourg, un rassemblement pacifique de quelque 500 étudiants en grève a dû faire face à une répression policière féroce.
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NON à la marchandisation de l’enseignement!
Les suggestions des économistes de l’UCL d’éléver le minerval à 4000 ou 6000 euros à rembouser après les études, la réforme annoncée des diplômes selon le modèle anglo-saxon (“ Bachelor-Master “), la création des pôles d’excellence et d’autres mesures prévues par ou liées au fameux Processus de Bologne, inquiètent nombre d’acteurs dans le débat sur l’avenir de notre éducation (aussi en général). Les conséquences des réformes de l’enseignement supérieur sont de plus en plus visibles partout en Europe et elles dévoilent la véritable nature de ce traité européen : la sélection plus poussée et le démantèlement des acquis sociaux et politiques dans l’éducation supérieure.
Emiel Nachtegael
Pour comprendre les enjeux de la Déclaration de Bologne, il est nécessaire de comprendre le rôle de l’éducation en général dans la société. A travers l’Histoire, l’organisation du système éducatif est déterminée par l’organisation de l’économie (la division du travail), et en particulier par la façon d’organiser la production. Si dans la société féodale le métier de paysan était transmis de père en fils, l’enseignement étant confiné dans les monastères et axé sur l’étude de la bible et la copie à la main des textes antiques sans valeur productive quelconque, l’ascension de la bourgeoisie marchande et de la société citadine marque un changement. L’économie devenant plus complexe, avec plus de spécialisation du travail, un enseignement en comptabilité, droit, etc. s’impose pour une élite dans la société.
C’était dans la période de transition de la société médiévale vers la société capitaliste que le système éducatif, modèle de notre éducation actuelle, est né. L’éducation générale réservée aux enfants bourgeois et nobles et une éducation plus professionnelle pour les enfants du peuple, l’objectif de l’éducation était de sélectionner l’élite et d’apprendre la discipline au peuple. Selon les demandes du marché, le système éducatif est censé fournir la main-d’oeuvre qualifiée exigée dans des moments d’expansion de l’industrie et des services (la massification des universités après la Seconde Guerre Mondiale etc.).
Sous pression du mouvement ouvrier, un degré de démocratisation a été acquis, comme la scolarité obligatoire après la Première Guerre Mondiale et l’Enseignement Secondaire Libre, les droits démocratiques des étudiants dans les universités (droit d’afficher, etc.) après mai 68. Mais les principes fondamentaux de notre éducation demeurent les mêmes : sélection (frais d’inscription ; sur les diplômes : réussi-distinction-grande distinction ; quant au choix de la filière : latin-pas de latin), discipline (ne certainement pas critiquer le professeur ou le cours) et passage de l’idéologie bourgeoise (cours d’Histoire, etc.), prestation (examens, tests, numerus clausus, etc.), la concurrence (chaque élève pour soi, certains ne sont pas «faits pour étudier» , etc.)…
Selon une enquête dans De Standaard (20 février 2003), « la Belgique, mais surtout la Flandre, excelle au niveau des prestations des élèves dans le monde… l’autre face du médaillon, c’est que les jeunes n’aiment pas aller à l’école, ils jugent les cours ennuyeux. Notre enseignement est encore (trop) axé sur la connaissance, sur la reproduction, sur les notes et (trop) peu sur la personnalité totale de l’élève. En outre, le clivage entre les meilleurs élèves et les autres est souvent trop grand.» Là, on touche au coeur du débat. Le quotidien regrette que l’éducation n’ait comme objectifs, ceux qui ont toujours été les objectifs de l’éducation dans une société de classe. L’épanouissement total des capacités de l’individu ne sera jamais atteint sous le capitalisme, ce n’est pas dans ses intérêts, ça ne l’a jamais été. La division du travail capitaliste entre travail manuel et intellectuel s’exprime dans l’organisation de l’enseignement secondaire: humanités, écoles techniques, écoles professionnelles. De plus, comme chaque acquis qui ne plaît pas au capitalisme, il est passible de passer à la trappe.
Après la crise structurelle du capitalisme après 1974, la demande d’une main d’oeuvre qualifiée issue des universités diminue. C’est dans ce contexte que les réformes de l’éducation se déroulent. Elles traduisent les lois du marché capitaliste.
Depuis les années 80, on est confronté aux programmes d’austérité dans l’éducation et des attaques contre les acquis démocratiques (comme la Déclaration de Bologne).
Cette Déclaration de Bologne, nouveauté tant voulue par la Table Ronde de Grands Industriels Européens, vise, en grandes lignes, la création d’un Espace Educatif Européen, capable de concurrencer avec les ecoles très élitistes américaines et brittaniques comme Harvard et Princeton où les frais d’inscription s’élèvent à pas moins de 30.000 euros!
Le but final est d’en arriver à un classement des pôles d’excellence avec une spécialisation très poussée : des unifs de premier rang, de second rang, de poubelle. Telle université vous offre le programme de “Master en Droits, Economie, Solvay, etc.”, telle autre vous offre le journalisme, les sciences humaines etc. (en Flandre, les universités viennent d’annoncer la suppression des filières Langues Romanes et Langues Germaniques ; avec un an supplémentaire (3 +2) pour les sciences, 3+1 pour les autres).
En Communauté Française, le décret Bologne sera présenté au parlement avant le 15 décembre (pour empêcher une mobilisation étudiante avant les examens ?). Après avoir conclu un accord avec les recteurs, le 8 novembre, la ministre de l’enseignement du gouvernement de la Communauté française, Françoise Dupuis, elle, a déposé son “décret Bologne” le 26 novembre (à l’extérieur des recteurs, les étudiants, les syndicats et les Ecoles Supérieures, ont été écartés des négociations ; ça commence bien !). Il prévoit la disparition des licences et la mise-en-place d’un système baccalauréats (premier cycle) et maîtrises (deuxième cycle :3+1). La maîtrise spécialisée (3+2) et la maîtrise complémentaire (3+3) s’y ajoutent. Il n’existe aucune raison pédagogique qui justifie le rallongement du temps d’étude. Mais il ne faut pas être intélligent pour comprendre que beaucoup d’étudiants salariés ou issus de milieux modestes auront du mal à payer un ou deux ans d’étude de plus, même si l’on suppose que les frais d’inscription resteront les mêmes. Aux Pays-Bas les minervals s’élèvent entre 5000 et 7000 euros et en Angleterre Blair vient de proposer un minerval de 3000 livres (4500 euros) par an (!) à rembouser après les études. Les ministres ont encore beau nous assurer qu’ils ne veulent pas de ça, si les autres pays signataires de la Déclaration de Bologne le font, on voit difficilement comment ils ne vont pas suivre leur exemple, ce serait ne pas respecter l’esprit du texte, justement.
Il faudra encore attendre les programmes des unifs pour 2004-5, mais il est dorénavant clair qu’ entre une maîtrise 3+1, une maîtrise 3+2 et une maîtrise 3+3, quel diplôme vaudra le plus sur le marché de travail. La déclaration de Bologne prépare la voie vers la transformation de notre éducation supérieure selon le modèle anglo-saxon et la privatisation de l’éducation supérieure en tant que service public. Il n’est pas impossible de lutter contre Bologne, comme le montrent les étudiants allemands et français en grève (voire brèves).
Dans le passé, des luttes contre des plans d’austérité ou des réformes plus en profondeur de l’éducation supérieure ont été stoppés après des mobilisations massives des étudiants et du personnel (France, 1986 ; Espagne, 1987). Il sera, comme lors de ces luttes, nécessaire de lancer l’appel à un mouvement social plus large, et en particulier envers les syndicats, de lier la lutte pour un enseignement supérieur gratuit, populaire et démocratique à la lutte pour le maintien de tous les services publics et contre la politique anti-sociale du gouvernement en général. Entretemps, il est important de lier la lutte à la lutte pour une société socialiste avec une planification démocratique de l’économie.
Une telle société posera le rôle de l’éducation de façon très différente, car elle bouleverse la production qui sera non orientée vers les poches d’une minorité infime, mais vers la satisfaction des besoins de l’humanité.
Un programme éducatif socialiste peut alors viser l’épanouissement total et polytechnique de chaque individu qui pourra être un travailleur réflechissant et agissant lui-même sur des affaires de production et de la gestion de l’état. Et les générations d’élèves suivantes s’étonneraient des lycées et des unifs capitalistes et pourront dire comme Lénine : la vieille école était une école où on bûche, elle forçait les gens à se familiariser avec un tas de connaissances inutiles et superflues, qui embrumait le cerveau et qui transformait la jeune génération en un rassemblement de bureaucrates. Rejoins EGA pour préparer la lutte pour un enseignement libre et démocratique et pour une société socialiste !
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FSE: Citoyenneté ou Socialisme?
Samedi 15 novembre, 35 camarades d’Etudiants de Gauche Actifs et du Mouvement pour une Alternative Socialiste ainsi que des camarades de France, d’Angleterre, d’Allemagne, d’Ukraine, de Russie et du Kazakstan ont formé une délégation internationale de Résistance Internationale et de la Gauche Révolutionnaire (section soeur du MAS en France) au sein de la manifestation du Forum Social Européen (FSE) à Paris. La manifestation était massive. La presse parle de 100.000 manifestants. Les intermittants francais en lutte depuis des mois pour défendre leur statut étaient à la tête de la manif. Ceux-ci avaient déja manifesté à plus de 3500 deux jours auparavant lors de l’ouverture du FSE. Le caractère international (de fortes délégations de manifestants italiens, la délégation d’IG-Metal d’Allemagne,…) de la manif est très important.
Boris Malarme
50.000 personnes ont participé aux deux jours de « débat » du FSE. Nous sommes intervenus au Forum pendant plusieurs jours mais nous ne nous sommes pas limités à cela. Nous avons mené une campagne dans plusieurs unifs et lycées. Aucune affiche était présente dans les facs. Quasi aucune campagne n’a été menée à Paris pour sensibiliser les jeunes et les travailleurs. Le FSE s’est tenu quelque peu coupé de la population. Après le mouvement contre la réforme de Raffarin et contre la décentralisation de l’enseignement, beaucoup de jeunes et de travailleurs à la recherche d’une alternative à la politique antisociale du gouvernement s’étaient rassemblés dans le Larzac autour de José Bové (200.000 participants). Bové refuse que le mouvement antimondialiste fasse de la politique. Nikonoff, le président d’ATTAC dénonce le risque d’assimilation à l’extême-gauche si le mouvement est trop radical.
Le terme citoyeneté revenait de nombreuse fois lors des débats du FSE. Ce terme avait un sens révolutionaire lors de la révolution francaise de 1789. Il déclarait la fin des privilèges de la noblesse et l’égalité en droit. Mais comme le disait Lénine : «Le sens réel du mot d’ordre d’égalité ne peut résider que dans l’abolition des classes sociales». Ce terme aujourd’hui sème la confusion. Les travailleurs produisent toutes les richesses et ont en mains les armes pour mettre à plat toute l’économie. La bourgeoisie na plus aucun rôle progressiste à jouer aujourd’hui. Le mouvement doit arrêter de ce limiter à dénoncer les horreurs du capitalisme mais doit avancer une stratégie pour en finir avec ce système. EGA avance dans le mouvement la nécessité d’un monde socialiste. La classe ouvrière (les salariés) a la force potentielle de le réaliser.
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Solidarité avec les étudiants iraniens
Comme le montrent les dernières déclarations de Dewael, la Belgique (ou plutôt son gouvernement) s’intéresse bien plus à ses relations économiques avec l’Iran qu’aux victimes du régime religieux iranien !! Quand la Belgique déclare que l’Iran est un pays où il n’y a pas de risque pour l’intégrité physique des candidats réfugiés s’ils rentrent dans leur pays, il nous semble important de rappeler que l’Iran lapide les femmes qui ne se plient pas aux moeurs imposés par le régime islamique, arrête de manière arbitraire des étudiants et des travailleurs, condamne à mort ceux qui osent critiquer le regime des Mollahs et les pend sur la voie publique, …
Jean
En ce qui concerne les étudiants iraniens, voici un compte-rendu non exhaustif des actes commis à leurs encontres depuis 1999. En juillet 1999, des milliers d’étudiants manifestaient pour soutenir les réformes démocratiques du président Khatami élu triomphalement deux ans plus tôt. Mais Khatami, qui ne voulait pas rompre avec la classe dominante dont il est issu, avait alors soutenu la répression féroce contre les étudiants. Bilan : 5 morts, de nombreux blessés. Septembre de la même année : arrestation et condamnation à mort de 4 des leaders étudiants pour avoir participé aux manifestations.
En novembre 2002, Hachem Aghajar, professeur à l’université de Téhéran est condamné à mort pour avoir déclaré pendant un de ces cours qu’il ne fallait pas suivre aveuglément un chef religieux . Suite à cette condamnation un mouvement spontané d’étudiants se déclenche sur l’université. Face aux milliers d’étudiants, auxquels se sont joint des travailleurs, défilant dans les rues de Téhéran pendant plusieurs jours, le chef religieux d’Iran est obligé de céder et d’annuler ladite condamnation.
Les manifestants étaient moins nombreux qu’en 1999, mais plus déterminés. Ils scandaient: “les chars et les fusils n’ont plus aucun pouvoir!”.
Ils n’avaient plus aucune confiance en Khatami. Bien que réélu en 2001, il n’a résolu aucun des problèmes qui accablent la population et plus particulièrement la jeunesse (2/3 de la population). Néanmoins, fin novembre, 5 dirigeants étudiants sont arrêtés pour avoir «organisé» les manifestations de soutien et pour avoir scandé : «Mort aux Talibans, à Kaboul comme à Téhéran !!»
Le chômage réel touche 30% de la population, les loyers montent en flèche, l’inflation est très élevée. Les contraintes du régime en matière de moeurs continuent de peser sur la jeunesse comme une chape de plomb. Les mouvements des étudiants iraniens annoncent des mouvements de protestation plus large. La jeunesse ne craint pas d’affronter le régime; elle n’a pas connu la défaite sanglante de 1979-80 face à la contre-révolution islamique. Les travailleurs et les paysans iraniens observent à présent le mouvement étudiant avant d’entrer en lutte à leur tour. A ce moment-là, le régime des mollahs tremblera sur ses bases comme jadis celui du Shah.
C’est pourquoi EGA met en avant la nécessité d’avoir des mouvements étudiants forts qui se tournent vers les travailleurs, à savoir la classe qui produit les richesses et qui seule a la force économique de renverser ce système et de faire tomber les états dictatoriaux qu’il génère.
La seule solution pour l’Iran est la création d’un état socialiste, et cela ne pourra se faire que de par une collaboration étroite entre les jeunes (le plus souvent les premiers à réagir) et les travailleurs. « Qui a la jeunesse a le futur », disait Lénine…
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Nigéria. Pour la libération immédiate des manifestants emprisonnés!
Appel international en solidarité avec le Democratic Socialist Movement (section du Nigéria du CIO).
Le Democratic Socialist Movement (DSM) condamne les arrestations et la détention de 6 militants socialistes ainsi que la dispersion violente de la manifestation organisée par l’ United Action for Democracy par la police ce mercredi 3 décembre à Lagos.
Parmi ceux arretés, il y a Bamidele Ature, membre de l’UAD; Dagga Tolar, membre de la direction du DSM et éditeur du Socialist Democracy (le journal publié par le DSM); Wale Balogun, membre de la direction du National Conscience Party (NCP), et trois autres activistes dont les noms ne nous sont pas encore parvenus. Les six sont pour le moment détenus dans le «State Police Criminal Investigation Bureau » à Panti, Lagos.
Avant d’arrêter ces activistes, la police a usé d’une forte violence pour disperser la manif. Les activistes arretés ont été brutalisés par les policiers qui les ont frappés de manière répétée avec le bout en bois de leur fusils.
Nous condamnons aussi l’assault de la police sur plusieurs journalistes.
Cette attaque vicieuse de la police ayant agi selon les instructions du gouvernement Obasanjo sur les droits démocratiques de se rassembler et de s’exprimer, est une expression de l’intolérance grandissante du régime et sa détermination de supprimer par la force si nécessaire toute forme d’opposition à la politique néo-libérale du FMI, de la banque mondiale et de l’OMC. Cette politique capitaliste anti-pauvre et impopulaire entraine des privatisations dans les services publics, les services sociaux comme l’éducation et la santé, l’incessante augmentation du prix de l’essence, et des attaques sur les droits démocratiques et syndicaux des travailleurs.
Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de ces activistes emprisonnés et la fin des violations des droits légitimes des travailleurs par le régime d’Obasanjo.
Finalement, nous (DSM) appellons les syndicats, le NLC, le NCP, la NANS (association nationale des étudiants du Nigéria), et les travailleurs et jeunes activistes à commencer à travailler pour construire un grand mouvement de masse des travailleurs, des pauvres et de la jeunesse pour s’opposer non pas seulement au régime d’Obasanjo mais à toutes les politiques antisociales et les gouvernements des classes dirigeantes partout dans le monde.
Au lieu de remplacer ces politiques et gouvernements capitalistes qui sont la source même de la misère et la pauvreté sans fin de la majorité de la population, il est temps que la classe ouvrière et ses organisations commencent à construire une alternative politique indépendante qui devra diriger les luttes vers une transformation socialiste de la société sans laquelle il ne pourra jamais avoir de solution à l’oppression économique et politique de la classe ouvrière.
Envoyez des lettres de protestation à l’ambassade du Nigéria de votre pays pour demander l’abandon immédiat des charges contre les détenus. Envoyez aussi des lettres de protestation au mail suivant : dsmcentre@hotmail.com
Segun Sango
General Secretary, DSM -
31 décembre 2003: Fêtez l’an neuf avec nous
Pour la huitième année consécutive, la régionale de Bruxelles du MAS-LSP organise un repas et une veillée de réveillon le 31 décembre. C’est l’occasion, après une année de travail et d’activités politiques intenses, de se retrouver entre camarades, dans une ambiance chaleureuse, autour d’un succulent repas et d’une bonne bouteille. Comme les années précédentes, les camarades Gert et François mettront tout leur talent pour nous concocter un menu à la hauteur.
Cette année il y aura au menu :
- Velouté Palais d’Hiver
- Scampis à la Diable
- Magret de Canard sauce Gertrude ou Quiches et garniture (pour les végétariens)
- Table de fromages avec fruits
- Mousse au Chocolat
- Café et TruffeEt tout cela pour le prix de 14,00 euros. Les boissons sont en sus, mais elles sont comptées à des prix très démocratiques. Eau minérale gratuite. Possibilité de petit menu pour les enfants. Une condition indispensable est de réserver (et de payer) avant le 20 décembre. Comment réserver? Par téléphone ou fax (02/534.97.38) ou par courrier (BP 41, 1060 St-Gilles 2) ou par e-mail (loisirsetcultures@yahoo.fr). Paiement au compte 001-1427930-69 de Francine Dekoninck.
Important! N’attendez pas la dernière minute pour vous inscrire. L’an dernier nous avons dû refuser des inscriptions de dernière minute car tout était complet.
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Suffrage universel ou “Notre peuple d’abord”?
La question de l’extension du droit de vote, pour les élections communales, aux résidents étrangers non européens occupe à nouveau le devant de l’actualité politique. Le gouvernement précédent avait décidé de reporter ce point après les élections. Mais le gouvernement est paralysé: PS, SP.a, Spirit et MR (avec des réserves) sont pour. Le VLD est contre.
Guy Van Sinoy
Dans l’opposition, CdH et Ecolo sont pour. CD&V, NV-A, Vlaams Blok et FN sont contre. Une majorité alternative pour faire voter la loi semble possible au parlement. Toutes les manoeuvres semblent alors permises.
Hugo Coveliers, chef de groupe VLD à la Chambre, a menacé d’utiliser la procédure de la "sonnette d’alarme", prévue par la constitution, pour bloquer le débat au parlement. Les quotidiens réactionnaires Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg ont réalisé un sondage pour prouver qu’une majorité de la population est contre l’élargissement du droit de vote. Qui a été interrogé et comment les questions ont-elles été posées, c’est une autre paire de manches!
Les élections régionales de 2004 approchent. Chaque politicien se demande si l’adoption ou le rejet d’une telle loi fera gagner ou perdre des voix à son propre parti. Quand on gratte un peu, on s’aperçoit vite que les beaux principes démocratiques foutent le camp au premier sondage électoral défavorable.
Il y a plus de deux siècles, en 1793, pendant la Révolution française, la Convention montagnarde écarta le droit de vote censitaire – qui limitait le droit de vote aux riches – et instaura le droit de vote pour tous les citoyens (pas seulement pour les communales) quelle que soit leur nationalité. Mais c’étaient des révolutionnaires bourgeois qui avaient un peu plus d’audace que les épiciers politiques de notre pays.
Faut-il rappeler la médiocrité démocratique des gouvernants depuis la création de la Belgique? Le 10 octobre 1830, alors que les masses populaires s’étaient faites tuer sur les barricades pour repousser les armées hollandaises, le gouvernement provisoire décida d’adopter "provisoirement" l’ancien vote censitaire. 46.000 électeurs censitaires, sur une population de 4.000.000 d’habitants, élirent le Congrès national chargé d’élaborer la Constitution. Ce "provisoire" allait durer 63 ans: jusqu’en 1893 où, sous la poussée des grèves pour le suffrage universel, le vote censitaire allait faire place au vote plural (un homme = une voix, mais ceux qui possédaient un bien immobilier, qui payaient un impôt ou qui avaient un diplôme avaient plusieurs voix). Ce n’est qu’en 1919, par peur de l’extension de la Révolution russe, que le suffrage universel fut adopté. Mais uniquement pour les hommes! Les femmes ne purent voter pour la première fois aux élections législatives qu’en 1948 (118 ans après l’indépendance belge!). Les politiciens bourgeois qui aiment tant vanter les traditions démocratiques de la Belgique devraient se rappeler ces dates et être un peu plus modestes.
Le LSP-MAS est pour le droit de vote et d’éligibilité à tous les niveaux pour tous ceux et celles qui résident en Belgique. Cela n’a rien de révolutionnaire: cela existe déjà depuis des dizaines d’années pour les élections sociales. L’immense majorité de ceux qui pourront bénéficier de l’extension des droits démocratiques sont des travailleurs. Cet élargissement du droit de vote à tous ceux qui résident en Belgique donnera des droits politiques à tous les travailleurs, permettra de dépasser la division entre travailleurs, et renforcera le camp de tous les salariés face aux patrons.
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Emploi: Il faut un plan d’action!
Avant les élections, Verhofstadt avait promis, dans son inimitable style «optimiste», de créer 200.000 emplois pendant cette législature. Le maigre résultat de la Conférence sur l’Emploi – seulement 60.000 emplois et uniquement par une baisse générale des charges salariales et l’instauration de chèques-services – montre le petit jeu de poker menteur de Verhofstadt. Il n’a plus un seul atout en mains.
Stef Saliën
3.000 emplois vont passer à la trappe à Ford Genk. La fermeture à Genk de la ligne de production du modèle Ford Transit provoquera de solides pertes d’emplois chez les sous-traitants. Rien que dans les entreprises de transport et de nettoyage qui travaillent pour l’usine de Genk, cela représente plus de 1.100 emplois! En outre l’avenir proche du siège de Genk n’est pas du tout assuré. Il n’y a, pour l’instant, qu’une promesse de la direction d’assembler une nouvelle version de la Ford Mondeo, un modèle qui est déjà vieux de 15 ans. Il sera décidé le 15 novembre de l’installation d’une nouvelle plate-forme de production nécessaire à la production d’autres modèles. En 1992, il y avait encore à Ford Genk 13.864 travailleurs. La CSC estime que l’an dernier plus de 5.000 emplois ont disparu au Limbourg.
A la SNCB, Vinck, le patron des chemins de fer, veut supprimer 4.540 emplois fin 2005: cela concerne 1.098 travailleurs du service d’entretien de l’infrastructure des voies ferrées, 1.088 postes techniques du matériel roulant, 1.055 travailleurs aux guichets et dans les gares ainsi que 284 postes dans les divisions du logement et du nettoyage.
A la Poste, Thys veut diminuer l’effectif de 8.000 unités. L’instauration du système Géoroute fait que le système de tri rend superflu 80% du personnel dans les équipes de nuit. Par la suppression de la deuxième tournée, le nombre de facteurs de tournées va également fortement baisser. Belgacom fait son entrée en bourse en février 2004. La privatisation conduira également à une perte massive d’emplois.
La baisse des charges salariales décidée par le gouvernement n’est pas une solution pour la création d’emplois. La conséquence de la crise économique mondiale est la surcapacité de production qui pousse les capitalistes à réduire leur appareil de production et à fermer les usines. Les gouvernements en Europe ainsi que les directions syndicales ne font rien contre une telle situation.
Nous avons besoin d’une direction syndicale qui ne se contente pas de négocier des plans sociaux, mais qui organise la lutte pour défendre chaque emploi. C’est dans de tels moments que la solidarité se construit à l’intérieur d’un secteur, d’une région et au besoin nationalement. L’arme de la grève n’est pas faite pour reporter la pression à plus tard, mais pour construire un rapport de force pour gagner. En bref: il faut développer un plan d’action de mobilisation.
Une diminution radicale du temps de travail à 32 heures sans perte de salaire et avec embauche compensatoire est indispensable. Tout comme un arrêt du démantèlement des services publics. Les grandes entreprises qui menacent de licencier ou de fermer doivent être nationalisées. Le gouvernement britannique est mis sous pression par la population pour renationaliser l’exploitation du chemin de fer. Car les privatisations dans les années 90 ont été un désastre: baisse de la qualité du service, dégradation des conditions de travail, catastrophes ferroviaires.
Luttez avec le MAS pour dégager un solide courant combatif dans les syndicats, pour défendre nos droits et nos emplois!
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Après une fermeture… Quelle reconversion?
un témoignage d’André Fontaine, ouvrier chez Renault Vilvorde pendant 25 ans, licencié lors de la fermeture en 1997
Pour faire avaler plus facilement la fermeture, Renault avait organisé un certain show. D’abord en installant dans les locaux de l’usine de Vilvorde un show-room avec des fauteuils, des téléphones et des piles de journaux à la disposition des travailleurs cherchant un nouvel emploi. De nombreux panneaux reprenaient des offres d’emplois… mais beaucoup d’annonces étaient périmées.
Renault s’était aussi engagé à reprendre sur le site de Vilvorde 400 travailleurs (au départ c’était même 1.500!): 200 la première année, 100 la suivante, puis encore 100. A l’heure actuelle il n’y en a jamais eu 400. Ces travailleurs font de petits travaux annexes: petits travaux de tôlerie, montage d’échappements ou de pneus sur jantes. Ils ont subi une diminution de salaire, plus de flexibilité et perdu leurs primes.
Enfin, il y avait la promesse d’aider les travailleurs à retrouver un emploi grâce à une formation. Il faut essayer d’imaginer le choc psychologique subi par des travailleurs occupés chez Renault depuis de nombreuses années et qui doivent tout d’un coup apprendre un nouveau métier. Dans quelle branche? Quel métier? Avec quel salaire? Dans quelles conditions? La plupart n’étaient pas préparés à cela.
La sélection s’est faite sur base du dossier au service du personnel. Avec un certain arbitraire. Je ne dis pas que n’importe qui peut faire n’importe quoi. Mais ce n’est pas, par exemple, parce qu’on a été soudeur pendant des années que l’on n’est pas capable de faire autre chose. Ensuite certains ont été écartés de certaines formations en raison de critères physiques ou psychologiques. Certains ont été tout de suite orientés, sans la moindre formation, vers des emplois mal payés (plongeurs dans l’Horeca, par exemple) afin de les faire vite disparaître des statistiques et de "prouver" ainsi qu’on pouvait rapidement trouver un autre emploi.
Avant d’entrer chez Renault, j’avais travaillé comme photograveur dans les arts graphiques. J’ai donc demandé à suivre une formation d’infographiste (mise en page sur ordinateur). J’ai passé une sélection. Puis on nous a envoyés suivre pendant quatre mois une formation dans le privé. Du côté francophone, nous étions une trentaine. On nous a alors dit que cela coûtait trop cher et on nous a incité à poursuivre cette formation au FOREm. Nous avons donc été dispersés: chacun a dû aller s’inscrire au FOREm près de son lieu de domicile. Certains, découragés, ont abandonné. Je me suis en fin de compte retrouvé le seul à poursuivre cette formation pendant deux ans.
Aux cours organisés par le FOREm, j’ai été étonné de constater que j’étais le seul demandeur d’emploi. Les autres étaient des infographistes qui avaient un emploi et qui étaient envoyés au FOREm par leur employeur pour parfaire, à moindre frais, leur formation sur l’un ou l’autre point. Et en fait le programme de formation était organisé en fonction de leurs besoins. J’ai trouvé cela choquant. Ces travailleurs ont bien sûr droit à des compléments de formation mais leur employeur a les moyens de s’adresser à une firme privée. Le FOREm devrait s’adresser en priorité aux sans emplois. D’autant plus que la formation est aussi financée avec l’argent des chômeurs qui paient des impôts.
Il était prévu, en fin de formation, de faire un stage de trois mois en entreprise. Mais le FOREm m’a signifié que j’étais trop âgé (plus de 50 ans), que le marché était saturé et que cela n’avait plus de sens de continuer ma formation. Je suppose que depuis le début ils avaient quand même dû lire ma date de naissance dans mon dossier!
J’ai tenté en vain de terminer les cours à l’ORBEm (Bruxelles) mais le transfert de mon dossier du FOREm vers l’ORBEm (j’habite dans le Brabant wallon) a été refusé. On m’a donc traîné en longueur pendant des années pour finalement me laisser sur une voie de garage.
Propos recueillis par Guy Van Sinoy