Blog

  • Ayez confiance… le bout du tunnel n’est pas si loin

    Prenant appui sur l’annonce du bon en avant du taux de croissance américain, les "experts" en économie, ces prophètes de la doctrine libérale, annoncent un retournement de conjoncture. Mais il est maintenant habituel d’entendre ces gourous du capitalisme entonner cette litanie "des lendemains qui doivent chanter" afin de nous faire patienter lorsque l’économie capitaliste a des ratés. Il faut donc y regarder d’un peu plus près.

    Yann Venier

    Il est cependant indéniable que l’économie américaine connaît une éclaircie selon les critères libéraux. La Bourse américaine se porte mieux. Même le NASDAQ, l’ensemble des valeurs des nouvelles technologies, qui s’était effondré après l’éclatement de la bulle spéculative en 2000, connaît à nouveau une période d’embellie quelque peu déraisonnable, au point que certains évoquent déjà la formation d’une nouvelle bulle spéculative ; le moteur de recherche Google est surévalué de 50 fois par rapport à sa valeur réelle (rapport entre la cotation et les profits réalisés par l’entreprise). Le rapport entre la capitalisation boursière (l’ensemble des valeurs boursières) et le PIB est de 115%. C’est donc l’ensemble des valeurs boursières qui est surévalué. Avant la chute des Bourses américaines en 2000 ce rapport était de 160%, puis la bourse a perdu près de 50% de sa valeur.

    Le taux de croissance est donc aussi en forte progression, 7,2% en rythme annuel pour le troisième trimestre 2003 (3,3% au second trimestre). Cette forte augmentation est due essentiellement à une augmentation de la productivité du travail (grâce entre autre à une meilleure intégration des nouvelles technologies au sein des entreprises depuis quelques mois, mais grâce aussi et surtout aux milliers de licenciements – les USA ont perdu plus de 3 millions d’emploi depuis que Bush est au pouvoir), à l’augmentation des dépenses militaires (+ 45% au second trimestre), aux baisses massives d’impôts et enfin à la faiblesse du dollar face à l’euro grâce à la baisse des taux d’intérêt effectuée par la Federal Bank.

    Les USA, la locomotive de l’économie mondiale ?

    Mais analyser ces éléments comme un signe d’amélioration durable de la situation est une vue à court terme ; l’économie américaine est toujours sur le fil du rasoir.

    Premièrement les bulles spéculatives finissent toujours par éclater, entraînant l’effondrement de l’économie réelle à sa suite. Le chômage augmente toujours, le nombre de pauvres et de travailleurs pauvres est aussi en pleine croissance (c’est aussi vrai en Europe), alors que les aides d’Etat ne cessent de baisser, diminuant la solvabilité du marché, et que la dette des ménages est, semble-t-il, arrivée à son maximum (la dette des ménages américains atteint, en 2002, 8400 milliard de dollars, soit 29 000 dollars par américain alors que le revenu médian par an est de 42 000 dollars). La crise de surproduction continue donc de s’accroître poussant les patrons américains à chercher des débouchés à l’extérieur en libéralisant l’économie mondiale (et en accroissant les politiques protectionnistes) et poussant le gouvernement à mener une politique impérialiste agressive. Et ce n’est pas le taux de croissance attendu pour l’année prochaine, 3 ou 4%, qui permettra d’inverser la courbe du chômage.

    Deuxièmement, l’économie américaine est toujours soutenue par les investisseurs étrangers alors que malgré un dollar faible les USA continuent d’importer plus qu’ils n’exportent ; ainsi la dette extérieure des USA auprès d’Etats ou d’investisseurs étrangers est aujourd’hui de 2500 milliards de dollars soit 25% du PIB et le déficit de la balance du commerce extérieur est de 500 milliards de dollars par an. Si pour une raison ou une autre, les investisseurs étrangers décidaient de rapatrier les capitaux, l’économie américaine s’effondrerait comme un château de cartes.

    On le voit, les fondamentaux de l’économie américaine ne sont pas bons, contrairement à ce que les économistes nous disent. Lors de crises profondes, les économies peuvent voir des périodes d’amélioration temporaire. Aucun signe ne laisse présager que l’amélioration que vit actuellement les USA soit durable. L’Europe, et la France en particulier, ne risque donc pas d’en profiter.

  • Foulard: droit à l’école publique pour toutes!

    Sous cette société capitaliste, la bourgeoisie, par ses médias, ses publicités, ses films… véhicule une image de la femme comme étant un objet, une personne soumise sans aucun droit. Cette idéologie sexiste influence de nombreux jeunes, qui de plus en plus, ne respectent plus la femme.

    Fatima

    Face à cette violence, les filles dans les quartiers déshérités se protègent en mettant le foulard afin qu’elles ne soient plus considérées comme des "filles faciles". Cette protection est en réalité une soumission de la femme qui favorise les mouvements intégristes qui souhaitent diviser encore plus les travailleurs et les jeunes selon des critères communautaristes, sexistes, même si certaines choisissent librement de le porter.

    Si des filles portant le foulard, déjà vulnérables par leur age, la situation sociale de leurs parents (la classe la plus pauvre étant celle issue de l’immigration ) sont exclues de leur lycée, elles resteront chez elles (avec un avenir qui leur est imposé) ou elles iront dans des écoles coraniques qui les soumettront encore plus. C’est pourquoi, nous devons être contre une loi qui interdit le port du voile dans les écoles

    C’’est la bourgeoisie qui veut interdire le port du foulard à l’école au nom de la laïcité alors qu’elle aussi contribue à la soumission de la femme. Pour cette classe dominante, la laïcité n’est qu’une démagogie, une hypocrisie et c’est pour ça qu’il n’est pas étonnant de voir Raffarin partir au Vatican pour fêter les 25 ans du pontificat de Jean-Paul II ou Sarkosy célébrant le culte des musulmans !

    La laïcité doit nous permettre toute liberté de conscience, religieuse ou non, et nous laisser réellement nous exprimer.

    Si on interdit le port du foulard dans les écoles, on verra à long terme, l’interdiction d’avoir une appartenance religieuse et politique et le retour de l’uniforme dans nos écoles. C’est ce que propose Jack Lang qui veut interdire tout " signe religieux, politique ou philosophique ", mais bien évidemment pas les logos des marques commerciales ! Dans ce cas, la laïcité ne sera pas respectée.

    Le foulard tout comme la religion reste une question individuelle que nous devons respecter au nom de la laïcité. Ce n’est pas cette classe privilégiée qui doit décider ce qui est pour nous et pour nos enfants. C’est pourquoi, c’est nous : les jeunes, le personnel de l’Education Nationale, les syndicats qui devons expliquer ce que signifie réellement le port du voile. Et c’est seulement par nos luttes, contre cette société capitaliste, que l’émancipation de la femme aura réellement lieu.

    Non à l’exclusion des filles qui portent le foulard !

    Non à une loi qui interdit le port du foulard !

  • France: La liste commune de l’extrême gauche à 15%?

    ALORS QUE le gouvernement multiplie ses attaques contre les acquis sociaux, la situation continue de se radicaliser. L’annonce par Lutte ouvrière (LO) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), qui avaient fait à elles deux près de 10 % aux élections présidentielles de 2002, a été accueillie positivement par de nombreux travailleurs.

    Alex Rouillard

    Selon les derniers sondages, 9% des électeurs vont certainement voter pour cette liste, et 22%, qui ne l’ont jamais fait, pourraient le faire. Jamais des organisations qui se revendiquent du trotskisme n’ont atteint un tel potentiel électoral. A l’opposé de la scène politique dans un autre sondage, 24% des personnes interrogées se disent en accord avec les idées du Front National, qui continue de faire évoluer son discours en direction des couches populaires.

    Si autant de travailleurs et de jeunes se disent prêts à voter pour l’extrême gauche, c’est par rejet des partis pro-capitalistes, de gauche comme de droite. Les grandes attaques de Raffarin (contre les retraites, les conditions de travail, les services publics…) n’ont déclenché quasiment aucune opposition de la parts du PS, et très peu de la part des Verts ou du Parti communiste. Les dirigeants des syndicats, entièrement liés aux partis de gauche, ont complètement bloqué les luttes. Par exemple, alors qu’une large majorité des salariés d’Electricité de France (EDF) est contre la privatisation, les directions syndicales n’organisent aucune lutte et elles participent à la mise en place d’éléments permettant la privatisation. De nombreux travailleurs vont utiliser le bulletin de vote LO-LCR pour rejeter ces politiques et contester ceux qui les empêchent de lutter.

    Le discours anticapitaliste des deux formations d’extrême gauche est largement partagé par les travailleurs. Une récente étude du Monde montre que pour 30% des gens, l’extrême gauche apporte des idées neuves. 60% des sympathisants du Parti communiste se sentent proches de celle-ci (23 % de l’ensemble de l’électorat, 37 % chez les 18-24 ans). L’extrême gauche est clairement perçue comme un opposant complet aux politiques actuelles.

    Au delà du succès électoral qu’elle va probablement connaître, que va faire l’alliance LO-LCR? L’alliance sera ouverte aux groupes ou militants qui "acceptent le cadre fixé par l’accord, ainsi que l’intitulé des listes et le texte de la profession de foi commune sous réserve qu’ils n’exigent pas sa modification" et sera décidé nationalement par les deux organisations. A ce jour il n’est pas question d’une véritable campagne en commun avec comités de soutien qui permettraient de faire le lien entre la campagne et les luttes des travailleurs.

    Les échanges de courrier entre LO et la LCR établissaient clairement qu’il ne s’agirait que d’une alliance électorale sans lendemain. Le bon score électoral probable de la liste sera un encouragement pour les travailleurs, mais elle ne propose aucun débouché politique aux millions de gens qui vont voter pour elle: un nouveau parti des travailleurs. Au fur et à mesure de ses succès, elle a atténué sa critique du capitalisme et fait disparaître toute référence à une alternative socialiste au capitalisme. "En votant pour notre liste, vous pouvez faire un geste politique, un encouragement pour les luttes comme pour tous ceux qui veulent agir pour les droits des travailleurs afin de mettre fin à la tyrannie des gros actionnaires et de la bourse". Et c’est tout.

    La Gauche révolutionnaire, (section sœur du MAS/LSP) fera campagne pour que le vote pour la liste LO-LCR soit le plus élevé possible. Nous défendrons dans cette campagne la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs qui organise les luttes d’aujourd’hui et popularise la nécessité d’une alternative socialiste au capitalisme. Et un bon score de la liste LCR-LO sera une preuve de plus que les conditions sont bonnes pour aller dans ce sens.

  • Non marchand en action. Interview de Marieke, déléguée et militante de la LBC

    Non marchand en action

    Ces derniers temps on a assisté aux différentes mobilisations du secteur social. Quelles en sont les raisons?

    Marieke: Suite à la décision de la Communauté flamande de ne payer que la moitié des subsides du mois de décembre au secteur des handicapés, seulement 60% de nos salaires devaient être payés en décembre. On nous promettait de payer le reste et la prime de fin d’année en janvier. Nous avons donc organisé deux mobilisations à Bruxelles. Après la première, les ministres ne voulaient même pas se mettre autour de la table de négociations. Lorsqu’on a mené la deuxième, une semaine plus tard, le gouvernement a cédé: le salaire de décembre et la prime de fin d’année seront payés à temps.

    Le 11 décembre, les militants de votre secteur se sont réunis pour discuter d’un nouvel cahier de revendications. Quelles sont celles que vous mettez en avant?

    Cette année, les militants se sont réunis pour la première fois dans des groupes d’intérêt régionaux et nationaux. Depuis, on a établi un questionnaire qu’on a distribué aux collègues pour savoir qu’elles revendications ils considéraient comme essentielles. Plus de 10.000 travailleurs ont répondu. Comme premier point, nous remarquons que les salaires dans le secteur social sont de 17% inférieurs aux salaires en moyenne des autres secteurs. Et ceci parce que l’on s’est battu pour plus de congés, de pré-retraites et des conditions de fin de carrière convenables.

    Aujourd’hui, notre objectif principal c’est d’atteindre le même niveau de salaire entre le secteur social et les autres secteurs. C’est notre première revendication. La convention collective de travail 45+ accordant plus de congés à partir de 45 ans et celle sur la prépension à 57 ans arrivent à échéance. Nous voulons qu’elles soient reconduites. A part cela, nous voulons également la transformation de la prime de fin d’année (un pourcentage du salaire mensuel) vers un treizième mois à part entière. Nous exigeons une semaine de travail de 36 heures avec maintien du salaire comme premier pas vers une semaine de 32 heures.

    Grâce aux luttes du passé nous avons conquis le droit à plus de congés à partir d’un certain âge et le droit à la prépension à un âge plus bas que dans d’autres secteurs. Si les embauches compensatoires ne sont pas réalisées cela crée une surcharge de travail pour les jeunes travailleurs. L’embauche compensatoire est notre revendication finale.

    Chez nous, ils veulent passer à un système de financement par enveloppes pour les supports logistiques, comme la cuisine et l’entretien. Le danger consiste en ce que la direction décide de faire sous-traiter l’entretien par une société privée. C’est une menace vis-à-vis de la qualité de la nourriture, mais surtout sur les emplois et le statut d’un milliers de travailleurs.

    Votre cahier de revendications reflète une combativité magnifique. Comment pensez-vous pouvoir transformer ces revendications en victoires?

    A partir de la mi-janvier nous allons passer à l’action: d’abord des actions ponctuelles, mais aussi des grèves et des manifestations. Parce qu’on a pu réunir des dizaines de milliers de travailleurs dans la rédaction du cahier de revendications, je pense qu’on sera capable de faire participer beaucoup de travailleurs du secteur social aux actions. Dans le passé, nous avons réussi à arracher la plupart de nos revendications. Nous allons faire en sorte que cela continue!

    Propos recueillis par Koenraad Depauw


    (*) LBC: centrale CSC des employés en Flandre.

  • Seulement 33% de confiance pour le gouvernement

    L’opposition officielle n’en profite pas pour autant…

    LORSQUE VERHOFSTADT a annoncé il y a quelques mois que "Le pays est reparti du bon pied", il n’imaginait sans doute pas sur quel pied il allait danser. La Conférence pour l’Emploi qui devait créer 200.000 jobs avait à peine entamé ses travaux que la direction de Ford annonçait déjà 3.000 licenciements. Depuis lors, les faillites et les restructurations pleuvent. Le chômage croît à un rythme accéléré. On voit mal comment Verhofstadt peut inverser la tendance avec des chèques-services et un cadeau supplémentaire de 850 millions d’euros au patronat.

    Eric Byl

    Confiance en baisse

    D’après un sondage commandé par La Libre Belgique, Het Laatste Nieuws, VTM et RTL, la confiance dans le gouvernement fédéral a baissé de 7% depuis les élections, passant de 40% à 33%. Seule consolation pour Verhofstadt, les gouvernements des entités fédérées font encore moins bien…

    L’impact de la réforme fiscale sur l’économie a déjà épuisé ses effets. Il pouvait difficilement en être autrement. Verhofstadt et Reynders (MR) en ont fait reporter le coût sur les entités fédérées qui ont à leur tour présenté la note aux contribuables. Le gouvernement s’est fait tancer par les instances internationales. La Belgique est un des rares pays où la pression fiscale a augmenté ces dernières années.

    Pour les libéraux, qui ne cessent de dénoncer la "rage taxatoire", c’est plutôt fâcheux. Pour ne rien arranger, le Conseil d’Etat a descendu en flammes les dispositions sur l’amnistie fiscale.

    Le panier de crabes des partis libéraux élargi

    La famille libérale était très homogène jusqu’à la création du VLD et du Mouvement Réformateur. Depuis lors, Verhofstadt et Michel ont attiré dans leur giron des débris du CD&V (ex-CVP) et de la Volksunie pour le premier, des débris du CDH (ex-PSC) et le FDF tout entier pour le second. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à bousculer la vieille garde libérale.

    Résultat: Verhofstadt et Michel maintiennent plus facilement la cohésion au sein du gouvernement qu’au sein de leurs partis respectifs. Michel s’est appuyé sur le FDF pour imposer le droit de vote aux immigrés non européens à la vieille garde du PRL, ce qui a engendré nombre de frustrations. Michel s’est ensuite heurté au président du FDF Maingain sur la question du survol de Bruxelles. Maingain a dû retirer sa motion de défiance contre le ministre Anciaux après une discussion "cordiale mais virile" avec Michel. Le ralliement probable des chrétiens fondamentalistes du CDF, une scission de droite du CDH, avivera les tensions avec le FDF et l’aile laïque du PRL.

    Faiblesse de l’opposition

    Le principal parti d’opposition, le CD&V, ne parvient pas à tirer parti des difficultés du gouvernement. Il se profile de plus en plus à droite jusqu’à remettre en question le cordon sanitaire autour du Vlaams Blok. Son pendant francophone, le CDH, est prêt à faire l’appoint d’une coalition "alternative" (PS/Ecolo/CDH).

    PS/SP.a: un pôle "de gauche" pour le patronat

    En dehors du Vlaams Blok, le PS et le SP.A sont les seuls partis qui ont peu de soucis à se faire pour les prochaines élections. La social-démocratie est en passe de devenir la première formation politique des deux côtés de la frontière linguistique, devant les libéraux.

    Puisque Groen! (ex-Agalev) a décidé d’aller seul aux élections, le cartel SP.a/Spirit pourra plumer l’électorat vert sans devoir s’encombrer de l’appareil écologiste.

    C’est cependant au sein de l’ACW (le MOC flamand) que le SP.a trouve son plus gros potentiel de croissance. L’opposition du CD&V est tellement à droite, tellement faible aussi, que l’ACW n’aura bientôt plus d’autre option que de chercher un rapprochement avec le SP.a. Seul le lien entre le SP.a et la FGTB y fait provisoirement obstacle. Il n’est pas exclu que le SP.a relâche ses liens avec la FGTB pour faciliter un rapprochement avec l’ACW. Le parti pourrait alors jouer des rivalités entre les deux syndicats pour pouvoir leur faire avaler sa politique de droite.

    Le gouvernement va gagner les prochaines élections, à moins d’une crise imprévue. Non pas grâce à sa "politique sociale", mais à cause de la faiblesse de l’opposition et pour "faire barrage à la droite". Beaucoup voteront pour la social-démocratie comme un moindre mal.

    L’espace à la gauche de la social-démocratie sera marginal lors des prochaines élections. Il faudra des événements de grande ampleur et des luttes sur le terrain industriel pour changer cela. Nous voulons pourtant présenter des listes LSP en Flandre, l’une pour les élections européennes, l’autre pour les élections régionales dans la province de Flandre orientale.

    Du côté francophone, nous allons tenter de présenter une liste MAS pour les élections européennes, même si nous ne sommes pas certains d’obtenir les 5.000 signatures requises en Wallonie et à Bruxelles. La signification de notre participation? Renforcer et mieux faire connaître le MAS/LSP.

  • Sigma Coatings et Alstom. Pourquoi les conflits sociaux se durcissent

    Sigma Coatings et Alstom.

    FIN NOVEMBRE 6 membres de la direction de Sigma à Manage (Hainaut) ont été retenus dans les locaux de l’entreprise par les travailleurs en grève. Quelques jours plus tard la direction d’Alstom à Beyne-Heusay (Liège) subissaient le même sort.

    Eric Byl

    En février les cadres de Cockerill Sambre ont enfermé le directeur général Alain Bouchard et quelques membres de la direction à l’université de Liège. Un peu plus tard les travailleurs de Tihange faisaient de même. Dans les années 80 les travailleurs de la FN avaient aussi retenus la direction pendant deux jours. Beaucoup de militants syndicaux connaissent l’un ou l’autre exemple où les travailleurs ont bloqué des responsables de la direction dans des locaux lors de situations difficiles.

    La presse a réagi avec une indignation sélective, surtout en Flandre. Le patronat flamand (Vlaams Economisch Verbond, VEV) veut imposer la personnalité juridique aux syndicats et saisir les caisses de grève car elles "paient des gens qui mènent des opérations criminelles". Le ministre de l’Intérieur, Dewael, aurait voulu une intervention de la police fédérale. L’hebdomadaire Knack a commenté: "Le bourgmestre socialiste de Manage, Christian Gibeau, a eu raison de ne pas vouloir l’intervention de la police. Cela aurait mené à une situation sans issue". Afin de parer à l’explosion sociale, la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) n’a condamné que discrètement les "actions sociales illégales." Knack et les stratèges les plus futés de la bourgeoisie n’ont pas voulu mettre de l’huile sur le feu.

    Depuis des mois et des années les familles des travailleurs sont confrontées aux restructurations d’entreprises, aux délocalisations et aux fermetures. Rarement les clauses légales et les conventions collectives ont été respectées. Pour un rien les patrons ont fait appel aux tribunaux pour infliger des astreintes astronomiques aux piquets de grève. Les briseurs de grève ont même parfois été déposés par hélicoptère dans l’enceinte d’entreprises en grève, pour éviter de devoir franchir les piquets et les occupations d’usines sont attaquées sur le plan juridique sous le motif de "viol de propriété privée".

    Dans la pratique, beaucoup de patrons ont enterré tout dialogue social. Leurs méthodes dignes du 19e siècle battent cependant de l’aile. Dépossédés de leurs moyens de luttes traditionnels, les travailleurs choisissent d’autres voies, même si cela doit parfois aboutir à une confrontation plus musclée. En juillet 2000, on a même vu les travailleurs de Cellatex à Givet (France), confrontés à une fermeture de leur usine, menacer de verser de l’acide dans la rivière si on ne voulait pas les entendre. Les travailleurs de Adelshoffen à Strasbourg, placés dans une situation identique, ont menacé, de leur côté, de carrément faire sauter l’usine.

    Comparé à cela, l’action des travailleurs de Sigma apparaît comme presque banale. En mai 2003, la direction avait annoncé la suppression de 73 emplois. Après 7 jours de grève un pré-accord avait été signé: prépension à 50 ans, départs volontaires, crédit temps, baisse de salaires de 15%. Début novembre, la direction a annoncé qu’elle ne respecterait pas l’accord signé et que l’âge de la prépension serait rehaussé à 52 ans. Une tentative de conciliation a échoué le 17 novembre. Tous les employés ont alors été renvoyés chez eux pendant une semaine et la direction a disparu. Les ouvriers restés sur place ont assuré le maintien de l’outil de cette usine classée Seveso sans recevoir la moindre directive de la direction.

    Le 24 novembre la direction a convoqué un conseil d’entreprise extraordinaire où elle a annoncé une nouvelle restructuration avec 159 pertes d’emploi (sur 279!) sans plan social. Les travailleurs en grève ont alors retenus 6 membres de la direction dans les locaux pendant trois jours pour imposer une négociation. La direction a signé un accord où elle reconnaissait le droit des travailleurs d’occuper l’usine et de bloquer les stocks de matières premières et de produits finis. Elle s’engageait aussi à ne pas faire appel aux forces de l’ordre et à rediscuter de la prépension à 50 ans.

    Le 17 décembre à la manifestation régionale pour l’emploi à La Louvière, les travailleurs de Sigma étaient au premier rang. Les responsables syndicaux régionaux ont parlé de reconversion, mais n’ont rien dit sur le maintien de l’emploi. Le bourgmestre PS de La Louvière et le secrétaire régional de la FGTB ont tempêté contre les multinationales mais n’ont pas dit un mot sur une reprise de l’usine par la Région wallonne. Pas de mots d’ordre pour mobiliser les travailleurs de la région, ni pour lancer une grève régionale de solidarité. Avec d’autres si piètres dirigeants syndicaux on peut comprendre que les travailleurs iront parfois jusqu’au bout pour ne pas rester sur le carreau.

    L’action des travailleurs de Sigma a été la dernière issue qu’il leur restait, une meillieure option que la concertation syndicale des appareils syndicaux qui mène à la défaite. Tout comme les exemples de Cellatex ou Adelshoffen, avoir retenu la direction dans les locaux fait partie d’un autre type de syndicalisme: le syndicalisme de combat. C’est souvent un type d’action qui a lieu quand la lutte est en recul, quand il faut vendre sa peau le plus chère que possible. Cela peut débloquer une situation, mais si le rapport de forces n’est pas en leur faveur la bourgeoisie peut passer à la contre-offensive par la répression.

    Retenir la direction dans les locaux, ou d’autres types d’actions "radicales", ne peut cependant être une tactique payante que si elle ne nuit pas l’unité des travailleurs et celle des travailleurs avec la communauté locale. Cela doit être subordonné à la stratégie générale du syndicalisme de combat: meetings de masse dans les entreprises, grèves de solidarité, envoi de délégations de grévistes aux entreprises de la région, mobilisation de la population, mise sur pied de comités de grève et de solidarité.

  • Pourquoi une Internationale est-elle indispensable?

    Le MAS/LSP fait partie du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO), une organisation internationale avec des sections dans plus de 35 pays sur tous les continents.

    Geert Cool

    La nécessité d’une organisation internationale découle de la façon dont se développe le capitalisme. Lors de la discussion sur la fondation de la Première Internationale, Marx expliquait que l’internationalisme était une conséquence de la création d’un marché mondial sous le capitalisme. Friedrich Engels avait déjà exposé en 1847, dans son Principes du Communisme, les raisons pour lesquelles un mouvement révolutionnaire ne peut se limiter à un seul pays, si on veut un véritable changement.

    Il est certain que c’est encore plus vrai à l’époque de la mondialisation. La dépendance réciproque entre différentes entreprises, pays et continents n’a jamais été si grande. Pour le moment l’économie mondiale est dominée par 37.000 entreprises qui contrôlent le tiers des moyens de production dans le monde.

    Si nous voulons abattre le capitalisme, cela sera seulement possible qu’en se battant mondialement contre l’emprise de capitalistes qui sont organisés internationalement. C’est pourquoi nous devons nous organiser en une internationale et forger un contre-pouvoir capable d’abattre le capitalisme. En outre nous voyons de plus en plus que les événements ont une dimension internationale.

    Ainsi le 15 février 2003, des millions de personnes ont manifesté mondialement contre la politique de guerre de Bush et de Blair. Cela a même amené les journaux bourgeois à parler d’un nouveau contre-pouvoir: "l’opinion publique" internationale. C’est exact jusqu’à un certain point, mais une opinion en soi n’est pas suffisante pour renverser le capitalisme. Il faut que les travailleurs et les jeunes s’organisent internationalement et s’arment d’idées politiques et de méthodes de lutte sans lesquelles des changements révolutionnaires ne pourront être réalisés.

    Le CIO s’appuie sur les expériences historiques du mouvement ouvrier pour en tirer des leçons. A partir de la mémoire collective nous pouvons être plus forts aujourd’hui dans l’analyse de la situation mondiale et dans l’élaboration des réponses politiques les plus efficaces.

    Le CIO est formé de sections qui travaillent ensemble nationalement sur un projet politique. C’est pourquoi se tiennent fréquemment des réunions internationales. Tous les 4 ans nous tenons un congrès mondial avec des représentants élus des sections nationales, afin de lancer des discussions sur la situation mondiale et sur le travail du CIO. Lors de ces congrès mondiaux, une direction internationale est élue: le Comité exécutif international (CEI). Ce Comité se réunit annuellement pour une discussion intensive d’une semaine, ce qui mène par la suite à des discussions dans les différentes sections et la planification de nos activités et interventions.

    Les années précédentes, à partir d’un petit noyau, nous avons réussi avec notre organisation internationale à construire des sections à même de jouer un rôle dans les mouvements. Nous commençons progressivement à représenter un facteur politique pour construire une alternative socialiste à la barbarie capitaliste. Rejoignez les rangs du Comité pour une Internationale ouvrière!

  • Rapport du Comité Exécutif International – CIO

    Rapport du Comité Exécutif International – CIO

    Le Comité exécutif international du Comité pour une Internationale Ouvrière a tenu sa réunion annuelle fin novembre. Les membres du CEI sont venus de 16 pays à travers le monde pour discuter et débattre des événements de 2003 et tracer les perspectives pour l’année 2004.

    Vincent Devaux

    Discussion sur la situation mondiale

    L’introduction de Peter Taaffe lors de la discussion générale sur la situation mondiale a mis l’accent sur les récentes mobilisations de masse. Les mobilisations contre la guerre ont rassemblé des millions de manifestants à l’échelle mondiale. Le 1er novembre la manifestation à Berlin contre l’austérité a rassemblé 100.000 personnes. Une grève générale de 9 jours a paralysé le Nigéria. L’accent a été mis sur la situation en Irak: l’armée américaine va-t-elle s’enliser dans un bourbier semblable à celui du Vietnam? Il y a déjà eu plus de soldats américains tués au cours des six derniers mois en Irak que durant les deux premières années de la guerre du Vietnam.

    La situation en Afghanistan – qui est redevenu le premier producteur d’opium au monde – est un exemple des foyers d’instabilité que la politique de Bush crée de par le monde. Brian, des USA, a évoqué la montée de la résistance à la guerre parmi les soldats et leurs familles.

    L’économie "en râde"

    La discussion s’est également concentrée sur l’économie mondiale. La situation économique stagne dans la zone euro, reste très faible au Japon et si la croissance aux USA semble forte (7,5%), près de 3 millions d’américains ont perdu leur emploi depuis que Bush est au pouvoir. L’appareil de production américain est en surcapacité de 25%.

    La croissance économique de la Chine, l’"atelier du monde" ne permettra pas de résoudre la crise économique mondiale. L’ Allemagne est toujours une force économique mais on attend 40.000 faillites et 300.000 emplois en moins pour 2004. Il y a cinq millions de sans-emploi en Allemagne ce qui est comparable au début des années 30. En Australie, l’économie est assez stable avec une croissance de 6% mais les boulots créés sont des temps partiels et la bulle de spéculation immobilière est en train d’éclater. Si notre camarade du Kazakhstan, nous signale une croissance de 3% dans son pays, il souligne que cette croissance provient de l’exportation du gaz et du pétrole et de l’exploitation des produits miniers mais le taux de chômage atteint les 50%.

    Les luttes en Amérique Latine

    Un thème important abordé lors de la réunion du CEI a été la situation en Amérique Latine. La situation au Brésil, avec le PT au gouvernement et Lula comme président, qui prend des mesures asociales pose la question d’un nouveau parti des travailleurs. La situation au Venezuela (Chavez), au Mexique (les Zapatistes), les derniers mouvements en Bolivie au Pérou et en Argentine… ne sont que quelques exemples du bouillonnement qui vit sur ce continent.

    Irlande: campagne contre le coût des déchets

    Un autre sujet important est la campagne faite en Irlande par nos camarades à Dublin contre les taxes sur les sacs poubelles. C’est une riche expérience de lutte que l’on doit étudier afin d’en tirer des leçons pour les prochains combats.

    Europe: croissance des oppositions

    La discussion sur l’Europe a montré la détérioration de la situation économique et les tensions qui s’aggravent entre les pays. La France et l’Allemagne ont rompu le pacte de stabilité et l’élargissement de l’Union Européenne est dans une phase difficile. On peut voir le développement des luttes en Grande-Bretagne chez les postiers, les cheminots,… Du point de vue syndical, les contradictions dans la société entraînent une pression au sein de certains syndicats qui mènent à des ruptures au sein de certains syndicats, par exemple au sein de la CFDT en France.

    Ce phénomène reste cependant marginal et la tendance principale serait une pression d’en bas sur les dirigeants syndicaux, voire leur débordement par la base.

    Construire le CIO

    La conférence s’est achevée sur la discussion de la construction du CIO. On peut mettre en avant le succès de la campagne d’International Socialist Resistance (34 sections en Angleterre), le facteur décisif de notre organisation dans le mouvement antiguerre, le travail de nos camarades de DSM (Democratic Socialist Movement) au Nigéria qui ont participé a une campagne électorale et ont montré leur poids dans les luttes dans des conditions très difficiles. Notre section grecque a doublé le nombre de ses membres en deux ans.

    Il est évident que nous entrons désormais dans une nouvelle phase dans le développement de la lutte des classes. La situation est complètement différente que celle des années 90. Et c’est à travers l’expérience des travailleurs en lutte que la nécessité d’un changement de société va émerger. Ce processus ne sera pas linéaire et de nombreux détours vont être pris avant d’en arriver à cette conclusion. Il y aura des nouvelles organisations de masse qui vont éclore et nous devrons nous impliquer dans ce processus afin de mettre en avant notre alternative.

  • Mouvement étudiant en France et en Allemagne

    A l’appel des étudiants de Rennes II, une vague de grèves a touché les facultés en France: le 30 novembre, il y avait 27 universités en grève et une quinzaine d’universités mobilisées.

    Emiel Nachtegael

    Dans de nombreux cas, le personnel a suivi les appels de grève et de mobilisation. L’ Appel de Rennes dénonce les réformes libérales dans le supérieur et exige l’abrogation des décrets LMD (Licence, Master, Doctorat; Bac+ 3, Bac+5, Bac+8; la Déclaration de Bologne en France, ndlr) et le retrait du projet de loi sur l’autonomie des universités.

    Selon l’UNEF, le caractère national des diplômes est mis en cause par le LMD qui "sous couvert d’une souhaitable harmonisation européenne, remet en cause la valeur de nos diplômes et l’égalité entre étudiants." Avec plus d’autonomie pour les universités, elles auront une plus grande souplesse dans l’organisation de leur cursus.

    En Allemagne aussi, 20.000 étudiants ont manifesté à Berlin contre le programme d’austérité du gouvernement social-démocrate/vert. Plusieurs facultés étaient en grève. A Hambourg, un rassemblement pacifique de quelque 500 étudiants en grève a dû faire face à une répression policière féroce.

  • Blokbuster en action a Nieuport

    Jasper Rommel

    Le 12 décembre, Blokbuster a organisé une action contre un meeting de Filip Dewinter à Nieuwport. Apparemment, les services de sécurité avait fait leur boulot, car en arrivant, il y avait 15 agents de police qui était en train de barricader la salle du meeting. Il y avait même un panier à salades. Une cinquantaine d’antifascistes étaient présents. Un membre du Blok, passablement éméché, est venu nous insulter pendant que deux skinheads faisaient le salut hitlérien. Cela donne une idée du genre de personnages que peut rassembler un meeting du Vlaams Blok.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop