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Comment se battre contre des multinationales à l’époque de la mondialisation
Ni la baisse des charges sociales, ni le lobbying politique, ni la loi Decroly n’ont incité Ford à faire des concessions. Des politiciens, des académiciens et des bureaucrates syndicaux en concluront qu’ils sont impuissants contre l’arbitraire des multinationales. De cette manière ils échappent à leur responsabilité et ne doivent rien faire de sérieux. Le MAS sera le dernier à nier le pouvoir des multinationales. Mais aucun pouvoir n’est invincible surtout quand la classe ouvrière est unie.
Eric Byl
On vient de le voir chez Ford. Bien que les travailleurs de Genk doivent se battre seuls – à l’exception d’un peu de soutien moral et une manif/concert à Genk – ils ont amené la direction de Ford à faire des concessions. Imaginons-nous ce qui aurait été possible si les appareils syndicaux avaient vraiment mobilisé dans d’autres entreprises et organisé des grèves de solidarité. Une grève régionale au Limbourg ou une grève de solidarité à Volvo à Gand (qui fait partie du groupe Ford) et dans les autres entreprises d’assemblage automobile auraient pu forger un rapport de forces, non seulement envers Ford, mais surtout vis-à-vis du gouvernement qui aurait été contraint d’agir plus efficacement contre la direction Ford, y compris à travers la menace de mise sous séquestre des biens de Ford en Belgique et de redémarrer l’entreprise sous sa propre gestion.
Une telle attitude n’aurait évidemment pas été bien accueillie par les gouvernements des autres pays et par la classe capitaliste. Par contre, cela aurait suscité beaucoup de solidarité de la part des travailleurs sur le plan international.
N’oublions pas que tout emploi qui disparaît coûte à la communauté environ 25.000 euros en cotisations sociales, en rentrées fiscales et en allocations de chômage. Le licenciement de 3.000 travailleurs chez Ford coûtera, si on compte les pertes d’emplois directes chez les sous-traitants, 100 millions d’euros la première année. Une étude de la Banque nationale a indiqué que 75% des emplois perdus ne sont jamais compensés. Bref: dans le système capitaliste les travailleurs doivent défendre pied à pied chaque emploi. Dans la société capitaliste la hausse de la productivité signifie plus de chômage, plus de pauvreté et plus de drames sociaux et pas plus de temps libre. Et cela aucune loi ne pourra le changer.
Sous le socialisme l’augmentation de la productivité allégera la charge de travail pour tous. La surproduction sera éliminée par une diversification graduelle et une transformation vers une production socialement utile. On peut battre les multinationales, même à l’ère de la mondialisation. Si, dans le passé, un compromis était parfois possible en raison d’une conjoncture économique favorable, une troisième voie (entre capitalisme et socialisme) est aujourd’hui exclue. Des victoires à court terme et partielles sur les multinationales sont possibles à condition de forger un rapport de forces. Mais une période de longue durée de concessions systématiques par les multinationales est exclue. Cela exigera une rupture fondamentale et la construction d’une société socialiste.
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Le gouvernement fait son numéro, nous payons la note
Imaginez la situation suivante: vous êtes jeune chef de ménage et vous empruntez 50.000 euros pour faire bâtir une maison. Vous allez chercher votre argent à la banque en toute insouciance, vous dilapidez cet argent pour toutes sortes de choses sauf pour votre habitation et puis vous allez sans rire demander à la commune («la communauté») de financer votre plan logement.
Peter Delsing
Il y a de fortes chances qu’on vous prenne pour un fou. Et bien, lorsque le gouvernement dépense de l’argent pour autre chose que ce à quoi il était destiné, il peut toujours venir se remplumer à nos dépens – les travailleurs et leurs familles. Ils appellent cela une «aubaine budgétaire».
C’est plus ou moins ce qui s’est passé avec le budget pour 2003 et 2004 du gouvernement Verhofstadt. La reprise du fonds de pension de Belgacom, 5 milliards d’euros étalés sur deux ans, n’a pas d’autre but que de dissimuler la mauvaise situation financière du gouvernement. De cette manière, le ministre du Budget Vande Lanotte (SP.A) et le Premier ministre Verhofstadt espèrent passer sans encombre le cap des élections de juin prochain.
Depuis quelques années, les libéraux et les sociaux-démocrates (à l’époque épaulés par les Verts) tentent de boucler le budget avec des opérations non renouvelables: on brade les bâtiments, les services et les institutions publiques pour que Verhofstadt puisse parader avec un budget en équilibre.
Sans la reprise du fonds de pension de Belgacom, le gouvernement se serait retrouvé en 2003 et 2004 avec un déficit cumulé de 1,7% du PIB (l’ensemble des biens et services produits en Belgique). Ajoutez-y la vente – pour 2,8 milliards d’euros – de Credibe (un ancien institut public de crédit hypothécaire) sans quoi le déficit aurait atteint les 2,7%. On approche dangereusement de la norme européenne des 3%. Cela démontre la vitesse à laquelle les déficits s’accumuleraient sans le bradage du patrimoine de l’État.
On a liquidé des milliers d’emplois chez Belgacom et les pouvoirs publics doivent maintenant reprendre son fonds de pension pour sauvegarder la position concurrentielle de l’opérateur privatisé (les bénéfices servaient jadis à éponger les pertes en bourse du fonds de pension). Les contribuables (en gros les salariés, les allocataires sociaux et leur famille) vont donc devoir payer les pensions des employés de Belgacom parce que le gouvernement a, pour rembourser ses dette aux banques, détourné le fonds de pension de Belgacom (financé par les travailleurs de Belgacom!).
Et tout ça en supposant que l’année prochaine verra une maigre croissance de 1,8% qui ne suffira pas à faire baisser le chômage. D’après Edwin De Boeck, économiste en chef chez KBC Asset Management, le gouvernement aurait même besoin d’une croissance de 4% (!) en 2005 pour éviter de se retrouver dans le rouge.
Si nous voulons encore à l’avenir toucher une pension décente, garder le droit aux allocations de chômage ou de maladie invalidité, nous devrons forger un mouvement de masse socialiste pour renverser le capitalisme en putréfaction. Rejoignez le MAS pour réaliser une telle alternative socialiste.
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Blocage des salaires aux Pays-Bas
Les Pays-Bas sont en récession. Le gouvernement ne se limite pas à lancer une attaque en règle contre la sécurité sociale (pour économiser dans les soins de santé, les congés de maladie des salariés, la réglementation des fins de carrière, les allocations de chômage et les plans de carrières). Les coûts salariaux seront aussi concernés par les mesures d’austérité.
Jan Van Emous
Les prévisions de croissance économique sont de 0,6% pour 2004 (2% pour l’Union européenne) et on prévoit que le chômage augmentera de 100.000 unités en 2004, comme cette année. Le déficit public atteindra et dépassera l’année prochaine, malgré les solides mesures d’austérité, le seuil des 3 % fixé par le pacte de stabilité de l’Union monétaire européenne.
Aux Pays-Bas, les partenaires "sociaux" (gouvernement, employeurs et syndicats) sont arrivés à un accord pour un gel des salaires pour 2004 et 2005. En échange d’un report de deux ans de l’exécution d’une part minime du plan d’austérité (17 milliards d’euros) le mouvement syndical a promis de ne pas revendiquer d’augmentations de salaires lors des négociations pour les conventions collectives. Concrètement cela signifie que le pouvoir d’achat des salariés va faire un saut en arrière. L’indexation automatique des salaires est impossible au Pays-Bas depuis des années.
Les pays voisins qui sont d’importants partenaires commerciaux de la Belgique (France et Allemagne) ne sont pas non plus en bonne santé sur le plan économique. Quel danger cela représente-t-il pour les travailleurs de Belgique? Les exportations, dont dépend une partie importante de l’économie belge, seront plus difficiles que ce que Verhofstadt imaginait. Mais les patrons vont ici aussi appeler à une compression plus forte des coûts salariaux. Ils disposent également d’un moyen de pression légal avec la loi sur la compétitivité de 1996 – qui prévoit que la moyenne salariale belge ne peut pas croître plus vite que dans les pays voisins (Pays-Bas, Allemagne et France).
En Belgique les patrons viennent déjà frapper à la porte du gouvernement Verhofstadt pour obtenir de nouvelles baisses des charges salariales. Les dirigeants syndicaux ont soldé la sécurité sociale. Cela ne sera cependant pas assez pour les patrons. La norme salariale cumulée pour cette année et l’année prochaine est de 5,4% maximum d’augmentation. Comme les bas salaires vont chuter aux Pays-Bas, les patrons belges insistent plus durement pour que les syndicats ne revendiquent pas le maximum de la norme salariale lors des conventions.
Le danger existe que la direction syndicale – en contact étroit avec le gouvernement à travers la social-démocratie – cède aux exigences salariales. Comme il y aura des élections en 2004 et que l’économie ne se portera pas sensiblement mieux, l’appel patronal pour supprimer l’indexation des salaires sera de nouveau fortement écouté, en préambule au prochain tour de négociations sur la norme salariale.
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Partis verts: Vers la crise finale?
Ecolo et Agalev ne relèvent pas la tête après leur défaite électorale de 2003. Les derniers sondages leur promettent un résultat encore plus médiocre. Ambiance.
Geert Cool et Thierry Pierret
Agalev en passe d’être recyclé par le SP.A
La discussion va bon train au sein d’Agalev sur l’opportunité d’adhérer au cartel SP.a/Spirit afin de préserver les chances d’avoir des élus. Agalev confirme ainsi sa vocation de parti qui jette par dessus bord tous ses principes pour pouvoir continuer à goûter aux prébendes du pouvoir.
De son côté le SP.A n’a plus rien d’un parti ouvrier et veut désormais apparaître comme un parti "social-progressiste". Son modèle est plutôt le Parti démocrate américain, une machine électorale où les bureaux de marketing ont plus à dire que les membres. L’évolution vers une polarisation entre deux pôles bourgeois, l’un à droite, l’autre «à gauche», ne laisse pas d’autre choix à Agalev que de rejoindre le cartel de Steve Stevaert.
Un tel cartel peut susciter des illusions chez les intellectuels pseudo progressistes. Certains croiront y reconnaître la grande alliance rouge-verte ou la loi d’airain selon laquelle les travailleurs finissent toujours par retourner dans le giron de la social-démocratie. Il n’est pas ex-clu que l’ACW (le MOC flamand) suive à terme le même chemin qu’Agalev vu le virage à droite du CD&V. Un tel pôle "de gauche" pourra compter sur un large potentiel électoral, mais ce sera un large potentiel d’illusions. Une telle formation ne luttera pas contre la logique néolibérale et encore moins contre le capitalisme. Au sein de la gauche révolutionnaire, l’un ou l’autre succombera peut-être à l’attrait d’un tel raccommodage. Dans un capitalisme en crise, un tel cartel politique "de gauche" deviendra vite une machine à privatiser et à assainir pour le compte de la bourgeoisie.
Ecolo au bord de l’implosion?
L’élection du nouveau secrétariat fédéral avait été fort disputée et les coups bas n’avaient pas manqué. Le choix d’Ecolo de rester au pouvoir à la Communauté française et à la Région wallonne ne fait pas l’unanimité au sein du parti. Les ministres Ecolo oscillent sans cesse entre la surenchère par rapport à leurs collègues du PS et du MR et les capitulations en rase campagne. Ainsi les ministres Ecolo du gouvernement wallon ont accepté le nouveau plan wallon des déchets qui entérine l’extension de la décharge de Mont-Saint-Guibert, malgré l’opposition des riverains et des associations de défense de l’environnement. Dominique Streel, ancien directeur de la Spaque (Société Publique d’Aide à la Qualité de l’Environnement) et cheville ouvrière entre le parti et le monde associatif, ne trouve pas de mots assez durs pour fustiger l’attitude d’Ecolo: "Les Verts sont en train de mourir. La démocratie interne est manipulée par des quasi professionnels entrés dans les cadres du parti. L’associatif n’en veut plus." (Le Soir, 31/10/03).
Les deux candidats battus à l’élection du secrétariat fédéral, Paul Lannoye et Bernard Wesphael, se préparent eux aussi à la dissidence. Ils préparent un manifeste et évoquent – sans rire – la transformation d’Ecolo en "grand mouvement populaire". Ils n’excluent pas la création d’un nouveau parti vert en cas de défaite électorale en 2004 et évoquent l’urgence de recentrer le parti sur les thèmes environnementaux. Il y a décidément des signes qui ne trompent pas: les rats ont commencé à quitter le navire en perdition.
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Allemagne: La résistance à l’austérité s’amplifie
Le SPD du Chancelier Schröder a connu récemment une série de revers aux élections locales. La raison en est "l’Agenda 2010": le programme d’austérité le plus important depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les travailleurs, les sans-emplois, les jeunes et les retraités en font les frais.
Tania Niemeyer
L’Agenda 2010 comprend entre-autres un rabotage des pensions et des allocations de chômage et de maladie. Un chômeur sera contraint à l’avenir d’accepter n’importe quel emploi (y compris un travail à l’autre extrémité du pays). L’allocation de chômage sera limitée dans le temps et retombera après un an et demi à l’allocation du minimex. Les travailleurs ayant perdu leur emploi tomberont plus vite sous le seuil de pauvreté. Jusqu’à présent les consultations chez le médecin étaient gratuites. Cela va aussi changer.
La crise économique rampante est la toile de fond de la politique de Schröder. L’Allemagne est confrontée à une augmentation du chômage (officiellement 4,2 millions) et un gigantesque déficit budgétaire. Schröder n’est pas en état de satisfaire aux critères de Maastricht et beaucoup de villes et de communes sont dans les faits en faillite. L’homme de la rue va devoir payer la crise. Les grandes entreprises et ceux qui déclarent un revenu élevé sont choyés car les impôts directs ont diminué.
Grâce aux liens traditionnels entre les centrales syndicales et la social-démocratie, le SPD de Schröder pouvait jusqu’à présent compter sur le soutien électoral des dirigeants syndicaux. Les syndicats commencent à organiser un certain nombre d’actions locales symboliques contre le plan d’austérité, mais ils ont promis de ne pas mobiliser plus largement.
Cela ne semble pas réussir. En octobre, se sont tenus les congrès des deux plus grands syndicats, IG Metall et Verdi (qui organise tous les travailleurs du secteur des services, y compris tous les services publics). Les dirigeants syndicaux doivent prendre en compte l’impétueuse pression venant de la base. Elles ont donc radicalisé leur discours. A la tribune des congrès les représentants du SPD ont été accueillis par des huées et des calicots de protestation.
Le nouveau président d’IG Metall a dû prendre position: «Si la social-démocratie applique une telle politique, elle ne pourra plus être un allié!». Dans ce cadre, les motions des militants syndicaux de gauche ont eu beaucoup de succès, surtout celle qui appelait à participer à la manifestation nationale du 1er novembre à Berlin. Le congrès a décidé de soutenir la manifestation et de mobiliser. La tentative du président Bsirski d’appeler à l’action était tellement vague qu’elle est tombée à l’eau. C’est la première fois que la direction syndicale est obligée de mobiliser contre la politique de ses amis sociaux-démocrates au gouvernement.
En Westphalie-Nord-Rhénanie, il y a déjà eu une manifestation de 45.000 fonctionnaires contre l’augmentation du temps de travail, la diminution des congés payés et de la prime de fin d’année. Plus de 15.000 métallurgistes de la région du Sud de l’Allemagne ont pris part à l’action de grève contre les atteintes aux conventions collectives sectorielles. Le 14 octobre, les équipes de Daimler Chrysler (12.000 travailleurs) ont arrêté le travail pour protester contre le démantèlement de leur statut. Et cela seulement une semaine après des arrêts de travail chez Daimler, Porsche et Bosch.
L’idée de manifester le 1er novembre à Berlin a été annoncée pour la première fois fin août, lors d’un meeting national de coordination des initiatives de sans-emplois, d’Attac, etc. L’idée avait été lancée par notre organisation soeur en Allemagne, le SAV (Sozialistische Alternative ). Le SAV, en collaboration avec Résistance Internationale, a également organisé une grève de 1.500 lycéens à Kassel. Grâce à ce succès un de nos camarades a été désigné comme orateur officiel des jeunes à la manif du 1er novembre.
Au moment de boucler ce numéro du journal nous apprenons que la manifestation de la Toussaint a rassemblé 100.000 personnes.
Le SAV mène actuellement campagne pour une grève générale de 24 heures pour stopper l’Agenda 2010. Il y a en Allemagne une large combativité dans la population et tous les ingrédients sont présents pour une explosion sociale. La seule carence – et c’est pourquoi ce retard est préoccupant – est une direction militante de masse de la classe ouvrière.
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SNCB: Vinck sabre dans l’emploi
Les négociations sont en cours entre Vinck et les syndicats. Le plan “Move 2007” est mis de côté et la discussion porte actuellement sur un plan social pour 2004-2005. Même si Vinck est d’accord pour abandonner la date ultimatum de 2007, dans les faits rien ne change dans les plans de restructuration. L’incident sur le nombre exact de licenciements en était une première indication.
Correspondant
Vinck parlait de 4.544 emplois en moins pour 2005. Les syndicats auraient compris 5.828. Depuis le mois de mai 2003 (quand le chiffre de 10.000 pertes d’emploi a été avancé pour la première fois) 615 cheminots sont partis en prépension. Si on ajoute ce chiffre aux 4.544 on arrive à plus de 5.000 vers 2005 (ou 10.000 vers 2007).
La diminution du personnel sera la plus sensible dans l’entretien et dans les gares (3.000 des 4.500 emplois). Cela va sans aucun doute occasionner plus de retard dans les trains. Le 24 octobre on a été confronté au premier gel. Conséquence: une rupture de caténaires à Anvers qui a perturbé tout le trafic ferroviaire, des problèmes d’aiguillages à d’autres endroits, des interférences dans les signalisations et une autre rupture de caténaires. A l’avenir cela sera plutôt la règle que l’exception. Les réparations préventives ne seront plus faites, on réparera le matériel seulement en cas de casse. Il n’y pas assez de temps actuellement pour réparer et entretenir les trains. Presque chaque jour il y a des retards à cause des problèmes techniques. Est-ce qu’on attend une nouvelle catastrophe ferroviaire? Alors que le prix des billets augmentera de 3,6 % en 2004, le service diminue à vue d’oeil.
Pour le personnel il n’y a aucune sécurité d’emploi. Il y a des négociations avec Mobistar pour racheter B-Telecom, une des seules activités rentables de la SNCB. Le nettoyage des trains et des bâtiments va être sous-traité. Est-ce que B-Cargo va devenir une société privée avec toutes les conséquences pour le personnel? Même en maintenant le même statut pour les cheminots c’est le personnel qui payera la facture. L’Union européenne voudrait introduire, avec la libéralisation du trafic ferroviaire, une augmentation de la durée des journées de travail et une diminution de la durée des temps de repos. Cela se paiera cash sur le plan de la sécurité.
Pour beaucoup de politiciens flamands, la régionalisation est la solution pour la SNCB. Les régions peuvent depuis peu avancer l’argent pour accélérer vestir 375,8 millions d’euros dans le tunnel de liaison vers le port d’Anvers et 40,9 millions dans la gare de formation à Zeebrugge. Les investissements serviront les entreprises et non les voyageurs.
Les privatisations et la régionalisation ne sont pas des solutions ni pour les travailleurs de la SNCB ni pour les voyageurs. Ceux-ci doivent avoir leur mot à dire et la possibilité de prendre des décisions concernant les transports publics. Nous devons lutter tous ensemble pour que nos services publics restent à la disposition de la population plutôt qu’à celle des entreprises.
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Imbroglio politique à Anvers. Aucun parti ne défend les intérêts des travailleurs
Imbroglio politique à Anvers
La crise politique s’aggrave à Anvers. La moitié des dirigeants de la police d’Anvers font l’objet d’une procédure disciplinaire et plusieurs échevins sont menacés de poursuites judiciaires dans la foulée du scandale des cartes visa.
Geert Cool
L’échevin SP.A Tuur Van Wallendael s’est exprimé sans détours sur la crise anversoise dans une interview au magazine Knack. Il estime que des poursuites judiciaires consécutives au scandale des cartes visa pourraient faire imploser le collège. Et d’ajouter: «Nous ne savons vraiment pas ce que nous devons faire en ce moment.(…) Nous n’avons préparé aucun scénario». Van Wallendael s’empresse d’ajouter qu’il ne craint pas pour sa carrière car il sera bientôt retraité, et de conclure: «Je les emmerde tous».
Les péripéties anversoises démontrent surtout que les politiciens traditionnels n’offrent aucune alternative. Les scandales font apparaître un contraste saisissant entre la hausse du chômage, de la pauvreté parmi de larges couches de la population et les dépenses somptueuses faites par les notables locaux… avec l’argent de la collectivité.
A Anvers, le chômage atteint 16% et le bourgmestre Patrick Janssens annonce que si la situation économique continue à se détériorer, il faudra de solides mesures d’austérité. La ville d’Anvers doit supporter annuellement 110 millions d’euros d’intérêt de la dette alors que la hausse du chômage gonfle le volume des dépenses.
Une autoroute électorale est donc ouverte devant le premier parti anversois: le Vlaams Blok. Il n’a pourtant pas l’ombre d’une solution pour remédier aux problèmes. Lors de la discussion sur le budget communal, il s’est limité à exiger que la ville dépense moins d’argent dans l’enseignement communal. Le Vlaams Blok exige encore plus d’austérité!
Il faut une politique qui parte des besoins de la majorité de la population.
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Semira Adamu: Le procès des gendarmes
Sur le banc des accusés: cinq gendarmes. Les autres gendarmes, leurs supérieurs, la direction de l’ex-Sabena, l’Office des Etrangers et les responsables politiques – principalement l’ex-ministre de l’Intérieur, Louis Tobback, et Johan Vande Lanotte qui en 1996 avait permis l’usage du coussin – sont absents. Il n’ont pas à s’expliquer et ne seront pas jugés dans ce procès. Voilà dans quel camp est la justice et quels sont les intérêts qu’elle défend…
Cédric Gérôme
La défense des trois anciens gendarmes qui ont maintenu la jeune Nigériane lors de sa tentative de rapatriement en 1998, a réclamé devant le tribunal correctionnel un acquittement total et 2 suspensions du prononcé pour la prévention de "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Le procureur estime quant à lui que "les ex-gendarmes ne méritent pas de condamnation car ils n’ont fait qu’obéir aux ordres. Il n’y a maintenant plus une seule audience où l’on ne sous-entende que la responsabilité viendrait "de plus haut". Il est facile pour la justice de pointer les responsables politiques quand elle leur offre l’immunité sur un plateau d’argent, qu’elle écarte dès le début de l’instruction leurs responsabilités et qu’elle requiert l’acquittement pour les deux supérieurs hiérarchiques. L’avocat de l’Etat belge a justifié la politique d’expulsion en vigueur à l’époque. Il n’envisage pas de dédommagement pour les proches de la victime car "ils n’ont pas démontré de lien affectif suffisant envers Semira". On a également suggéré que "la violence provenait également de l’extérieur", suscitée par les actions et les manifestations du Collectif contre les Expulsions et des pressions que celui-ci exerçerait sur des candidat(e)s réfugié(e)s. Ce procès offre un large écho à ce genre de témoignage alors qu’il entoure de silence celui des proches de Semira ou, par exemple, de l’adjudant présent à titre d’observateur, qui a témoigné de la violence des gendarmes. Quant aux vidéos visionnées lors des audiences, il y manque les 2 moments-clés: celui où Semira est censée s’être rebellée et celui où les gendarmes sont censés être intervenus pour tenter de la réanimer.
Le durcissement de la politique d’expulsion, la répression des militants et des sans-papiers montrent le vrai visage de la justice, son caractère de classe, jusqu’où la bourgeoisie et son appareil d’Etat peuvent aller en menant l’offensive sur tous les fronts. Donc la résurgence de la lutte des sans-papiers doit s’élargir dans une lutte globale qui fait le lien avec la remontée des luttes dues au redoublement des attaques néolibérales menées par le patronat et par les partis qui le représentent. L’exemple de la lutte des sans-papiers iraniens à l’ULB illustre que la victoire dépend d’un rapport de force conséquent et organisé que l’on ne peut construire que si la direction du mouvement adopte une position politique.
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Universités: Unité du personnel et des étudiants contre l’austérité
L’organisation étudiante du MAS/LSP, Etudiants de Gauche Actifs/Actief Linkse Studenten (ALS/EGA), s’oppose dans toutes les universités aux privatisations et aux mesures d’austérité dans l’enseignement supérieur. A l’université de Gand, le nouveau restaurant du campus Ardoyen est en voie de privatisation. C’est un premier pas vers la privatisation de tous les restaurants universitaires de Gand. La CGSP a décidé de fermer un par un tous les restaurants universitaires pendant un jour. Plusieurs membres d’ALS étaient présents aux piquets de grève pour manifester leur soutien au personnel et pour expliquer aux étudiants les conséquences de la privatisation.
Tim Joosen
A la Vrije Universiteit Brussel (VUB), le prix des repas au restaurant universitaire a augmenté de 85% pour les boursiers et de 39% pour les non boursiers. En outre, les autorités universitaires envisagent la fermeture du restaurant du campus de Jette (faculté de médecine), ce qui pourrait signifier la fin de cette faculté car le restaurant est le seul point d’attraction pour les nouveaux étudiants et le campus est peu attractif pour les nouveaux étudiants car très éloigné des centres de commerce et de loisirs.
ALS a pris les devants dans la campagne contre la fermeture et les hausses de prix et lutte pour le maintien de repas de qualité et à des prix abordables sur les deux campus. ALS compte participer aux prochaines élections pour le Conseil social (l’instance où se décide notamment la politique en matière de restaurants).
La Katholiek Universiteit Leuven refuse d’endosser les pertes des restaurants universitaires semi-privatisés. La direction de l’unif a décidé de placer le personnel devant un dilemme scandaleux: soit la semaine des 45h avec la possibilité de ne prendre congé que pendant les périodes calmes, soit la fermeture pure et simple des restaurants. Les syndicats ont accepté la première proposition. La direction a réussi à dresser les étudiants et les membres du personnel les uns contre les autres afin d’empêcher les actions communes.
EGA/ALS lutte dans toutes les universités pour un enseignement de qualité à la portée de la bourse de chacun. La fourniture de repas, de kots, de soins médicaux,… fait pour nous partie intégrante d’un enseignement supérieur démocratique. Les coupes budgétaires et les privatisations ont des effets négatifs tant pour le personnel (détèrioration des conditions de travail, baisse des salaires,…) que pour les étudiants (hausses de prix, baisse de la qualité,…). Nous appelons les membres du personnel des universités et les étudiants à lutter côte à côte pour défendre leurs intérêts communs.