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  • 13 juin: VOTONS CONTRE LA RÉGRESSION SOCIALE

    5 juin : Manifestons contre l’Europe des patrons!

    LE 5 JUIN, la Confédération européenne des Syndicats (à laquelle sont affiliées la FGTB et la CSC) manifestera contre le projet de directive de Bolkestein. Cette directive permettrait, si elle devait être adoptée, d’appliquer les bas salaires et les mauvaises conditions de travail existant dans les 10 nouveaux pays qui viennent d’adhérer à l’Europe des 25 à tous les états-membres. Sous le slogan « Notre Europe – l’Europe c’est nous! », la CES veut envoyer un message au parlement européen qui sera élu le 13 juin. La FGTB et la CSC appellent le gouvernement belge à rejeter le projet au Conseil des ministres européens.

    Anja Deschoemacker

    Le MAS appelle à participer à cette manifestation. Si la directive Bolkestein passe, un maçon polonais ou une nettoyeuse slovène pourront travailler légalement en Belgique à des conditions plus mauvaises que leurs collègues belges. Les entreprises de service pourront employer des travailleurs étrangers aux salaires et aux conditions de travail de leur pays d’origine.

    Tous les services publics, y compris les soins de santé, vont être encore plus détricotés. La directive considère toute subvention publique comme une «distorsion de concurrence». Il faut bloquer cette directive! On n’y arrivera qu’en faisant pression le plus massivement possible et en montrant notre détermination. C’est ainsi que la résistance internationale des dockers a pu porter un coup d’arrêt à la libéralisation des services portuaires. La directive Bolkestein réduirait la victoire des dockers à néant.

    Bolkestein partage le même credo que Verhofstadt: tant que le marché est «libre», tout ira bien. Et Frank Vandenbroucke ne pense pas autrement lorsqu’il dit qu’il faut assouplir la réglementation du travail car elle est un frein à l’embauche. Cela fait déjà des décennies que la social-démocratie, les chrétiens-démocrates et les libéraux écornent ces acquis. Le résultat est là: la hausse de la pauvreté et du chômage va de pair avec la réduction des droits des travailleurs. Jamais le fossé entre riches et pauvres n’avait été aussi grand dans notre pays.

    Nombre de travailleurs voteront sans doute le 13 juin pour le PS en espérant ainsi «limiter les dégâts» et donner moins de poids à la droite. Mais dans les faits tous les grands partis sont d’accord de mener après les élections une offensive générale contre les services publics (privatisation de la SNCB et de La Poste), contre la sécurité sociale (dans les allocations de chômage, les pensions et les soins de santé) et contre la réglementation du travail (à cet égard, le nouvel accord dans le secteur de la construction, qui réintroduit la journée des 10 heures, doit servir de précédent). Et dans cette perspective d’offensive contre les travailleurs, plus le score électoral du PS sera élevé, plus il aura de poids pour museler la FGTB.

    Manifestons avec le secteur non-marchand le 3 juin! Manifestons avec la CES le 5 juin! soutenons les grèves spontanées à La Poste contre Géoroute! Construisons un nouvel instrument pour donner un prolongement politique à ces luttes!

    Ce nouveau parti des travailleurs ne tombera pas du ciel. Manifestons, résistons, mais ne sous-estimons pas l’importance de construire un instrument politique qui défende un programme de lutte, de solidarité et de socialisme. Votez pour la liste du MAS! Rejoignez-nous!

  • La bande des quatre réclame une véritable égalité des chances par rapport aux “grands” partis en place.

    Elle fait 8 propositions pour rétablir l’équité électorale.

    L’union sacrée qui s’est formée jeudi dans l’arrière-salle d’un bistrot bruxellois constitue une alliance pour le moins détonante. Cette coalition pratiquement contre-nature – elle se compose du Mouvement pour une alternative socialiste (Mas), du Parti du travail de Belgique (PTB), du Rassemblement Wallonie France et des Chrétiens démocrates francophones (CDF) – est née d’une mauvaise expérience commune: celle d’avoir fait les frais de leur statut de "petite formation politique" dans le processus électoral." De quoi transcender nos différences pour s’aligner derrière une ligne de défense commune ", a ainsi expliqué Benoît Veldekens, président du CDF. La bande des quatre lance donc un "appel commun pour la démocratie et les libertés politiques" qu’elle soumettra à des personnalités politiques. Ce manifeste comporte 8 propositions visant à faire sauter nombre d’obstacles légaux en matière électorale et à "mettre un terme à une situation discriminatoire par rapport aux partis en place".

    Les quatre formations proposent ainsi que l’exercice de collecte des 5000 signatures nécessaires au dépôt d’une liste soit valable pour 5 ans. "Cela éviterait de devoir renouveler l’opération à chaque scrutin. Nous ne contestons pas le principe, mais il s’agit d’une débauche d’énergie importante pour nous dès lors que les scrutins sont multiples et peuvent provoquer d’autres élections anticipées", a souligné David Pestiau, porte-parole du PTB. Dans le même ordre idée, les petits partis souhaiteraient, par exemple, une possibilité de recours administratif contre les décisions des bureaux électoraux. Outre la levée d’obstacles dans la présentation des listes, les quatre en appellent également à "à un accès réel aux médias de service public, à un meilleur financement public des partis et à la suppression du seuil antidémocratique des 5 pc".

    "Ce n’est quand même pas normal que pour pouvoir disposer d’une tribune électorale de 2 minutes sur des médias financés par le contribuable, il faille débourser 2.500 €. C’est un montant exorbitant pour de petites formations qui ne disposent par ailleurs pas de financements publics", note Guy Van Sinoy, porte-parole du Mas. Et de proposer un dispositif plus respectueux de l’égalité de traitement pour l’octroi des tribunes politiques et électorales. Les quatre rappellent aussi que seuls les partis représentés à la Chambre et au Sénat bénéficient de subsides de l’État auxquels s’ajoute une enveloppe additionnelle destinée à indemniser les frais engagés dans la campagne électorale. "Et tout ceci est payé par l’argent du contribuable, qu’il soit ou non électeur de ces partis en place, comme le Vlaams Blok par exemple… Par contre, les formations non représentées mais qui ont obtenu des voix lors de scrutins antérieurs n’ont droit à rien", souligne Paul-Henri Gendebien, président du RWF. Enfin, les quatre veulent que l’on abolisse le seuil d’éligibilité de 5 pc, "antidémocratique et discriminatoire. En Région bruxelloise, là ou il fallait 6000 voix pour obtenir un élu, il en faut dorénavant 20.000".

    <font size=1>© La Libre Belgique 2004

  • Appel commun du CDF, MAS, PTB et RWF: Un engagement commun pour les libertés politiques et la démocratie

    Face aux multiples obstacles dressés par le pouvoir à l’égard des petites listes lors de la campagne électorale, le CDF, le MAS, le PTB+ et le RWF ont tenu une conférence de presse et ont exposé une série de revendications pour modifier la législation électorale et d’autres mesures pour garantir plus de droits démocratiques. Ces propositions portent sur:

    – la récolte de signatures de parrainage,

    – le dépôt des listes de candidats et les possibilités de recours,

    – le tirage au sort des numéros de liste,

    – l’accès aux médias de service public,

    – les subsides sur base des voix obtenues,

    – le seuil électoral de 5%,

    – la publication de textes légaux à le dernière minute.

    Cette démarche commune est assez exceptionnelle dans la mesure où elle émane de formations politiques démocratiques aux programmes forts différents, voire antagonistes. Elle s’explique par l’acharnement avec lequel les partis traditionnels (MR, PS, CDH, Ecolo) entendent réduire au silence toute voix de l’opposition.

    29-05-2004

    Partageant une expérience politique qui, dans le respect de nos divergences respectives, nous confronte à un ensemble de verrous et d’obstacles légaux, et en particulier ceux que nous avons rencontré à la mi-avril, à Namur, lors de la présentation de nos listes européennes auprès du Bureau principal de collège,

    Estimant que ceux-ci nous mettent en situation discriminatoire par rapport aux partis en place,

    Considérant que la démocratie ne peut survivre sans l.apport d’initiatives et d’idées neuves et qu’il importe de mobiliser l’opinion publique sur le strict respect des principes de liberté et d’égalité dans l’exercice des droits politiques et électoraux, aujourd’hui altérés et donc menacés,

    Nous, représentants de quatre formations démocratiques, lançons un appel commun pour la défense des libertés politiques.

    Cet appel sera adressé aux Présidents des Assemblées législatives, au Premier Ministre, au Ministre de l’Intérieur, et aux Ministres-Présidents des gouvernements régionaux et communautaires.

    Il sera communiqué à la presse.

    Propositions en vue de modifier la législation électorale et autres mesures à prendre pour garantir l’égalité des droits.

    1. Récolte de signatures d’électeurs en vue de la présentation de listes

    S’il n’est pas anormal qu’un nouveau parti soit obligé d’être soutenu par un certain nombre de citoyens pour pouvoir présenter des listes aux élections, cette règle doit cependant se concevoir en fonction de sa finalité, et non en vue d’étouffer indirectement les nouvelles initiatives crédibles et nécessaires au débat d’idées. L’objectif ne devrait en effet pas être la neutralisation de toute concurrence potentielle pour les partis en place. Dans cette optique, il n’y a aucun sens à demander cette récolte de signatures de manière répétitive, d’une année à l’autre, à des partis ou mouvements politiques qui se sont déjà soumis à cette obligation.

    Proposition : modifier la législation électorale de telle sorte que cinq mille signatures d’électeurs soient requises pour la présentation de listes et réputées valables pour un terme de cinq années consécutives.

    2. Absence de recours

    Il est inadmissible que les bureaux électoraux aient compétence pour prendre unilatéralement, et hors de toute possibilité de recours (autre que portant sur la seule éligibilité des candidats), la décision d’accepter ou de refuser une liste. Une telle décision engage en effet un droit politique fondamental.

    Proposition : prévoir dans la législation une possibilité d’appel dans les trois jours contre les décisions de refus de listes prises par les bureaux électoraux. Ce recours devrait pouvoir être introduit auprès de la Cour d’appel du ressort concerné et être traité avant le tirage au sort des numéros de listes.

    3. Présentation des listes par des électeurs signataires

    Non interférence dans leur composition et véritable signification.

    Discrimination en matière de délais.

    Les avatars rencontrés lors du dépôt de nos listes européennes sont révélateurs. Le Bureau principal de collège de Namur a reconnu lui-même que la législation électorale était peu claire, mais a avalisé une interprétation restrictive, et selon nous tendancieuse, en vertu de laquelle les électeurs signataires devaient avoir connaissance de la composition complète de la liste avant d’en signer la présentation et la liste devrait, le cas échéant, en apporter les preuves. Cette interprétation crée un nouvel obstacle et n’a aucun sens. Les électeurs ne comprennent d’ailleurs nullement que leur signature implique une quelconque approbation de leur part sur la composition même de la liste. Ce qu’ils comprennent par contre, c’est qu’il leur est demandé de marquer accord pour que tel ou tel parti ou mouvement politique puisse présenter une liste aux élections, sachant que leur signature n’emporte aucun adhésion personnelle à ce parti ou mouvement. En outre, cette interprétation contraire au sens commun crée une discrimination entre les partis représentés au Parlement et ceux qui ne le sont pas. Pour ceux-ci, en effet, les listes doivent être complètes un ou deux mois avant les autres, sans pouvoir être sujettes à aucune modification. De facto, les délais pour la composition des listes ne sont pas les mêmes pour les uns et pour les autres. Il s’agit d’une discrimination de plus.

    Proposition : modifier la législation, et plus particulièrement l’article 21 de la loi du 23 mars 1989, en précisant clairement que les électeurs signataires ne présentent pas eux-mêmes une liste, mais marquent accord pour que tel ou tel parti ou mouvement politique puisse présenter une liste aux électeurs.

    4. Système hybride de tirage au sort des numéros de listes

    D’une circulaire de l’Intérieur, émise le 12 avril de cette année, il ressortait qu’à la différence des partis en place dont le numéro national attribué vaut pour toutes les listes, européenne et régionales, les autres partis devaient faire l’objet d’un tirage au sort séparé par arrondissement électoral. Cette règle, différente de celle de l’an dernier où les numéros des listes Sénat avaient été systématiquement étendus aux listes Chambre, ne se justifiait nullement pour les partis qui présentent des listes aussi bien à l’Europe que dans les différentes circonscriptions régionales. Elle crée une confusion et une discrimination supplémentaire, et inutilement vexatoire, sans compter les coûts additionnels qui en résultent pour les tracts et affiches affublés de numéros différents selon les circonscriptions électorales (14 circonscriptions francophones). Heureusement, sur notre insistance, les numéros européens ont été étendus aux listes régionales en Wallonie par des bureaux électoraux qui se sont montrés compréhensifs et cohérents.

    Tel ne fut cependant pas le cas à Bruxelles où le bureau s.est réfugié derrière des motifs de forme.

    Par ailleurs, rien ne justifie que le tirage au sort des numéros pour les partis représentés dans les assemblées se fasse avant le dépôt de leurs listes, et celui des autres listes après.

    Proposition : effectuer un premier tirage au sort des numéros, commun aux listes représentées dans les assemblées et aux listes qui ne sont pas représentées, mais qui sont présentes dans toutes les circonscriptions. Effectuer un second tirage pour les listes qui ne sont pas présentes partout. Les numéros attribués lors du premier tirage seraient les mêmes pour tous les scrutins (par exemple Chambre et Sénat, Europe et Régions).

    5. Accès inégal aux médias de service public

    Ces médias sont financés par les contribuables. Il serait donc souhaitable qu’ils tiennent compte de l’ensemble des opinions publiques et politiques, majoritaires ou minoritaires, qui s’expriment dans le champ démocratique. Dans cette optique, l’ensemble des partis qui présentent des listes partout, qu’ils soient ou non représentés dans les assemblées, devraient pouvoir y accéder. La RTBF a récemment décidé d’accorder un tribune électorale de deux minutes aux « petits » partis qui en feraient la demande, mais au prix de 2 500 euros (lorsque la RTBF elle-même réalise la tribune). Ce montant est exorbitant pour ces partis qui, rappelons-le, n’émargent à aucun subside public. En outre, le temps d’antenne accordé (deux minutes) est très court, trop court si l’on prend en considération le temps offert aux partis en place, dans le cadre non seulement de tribunes électorales, mais aussi des nombreux débats auxquels ils sont seuls à être invités. Or, on sait que plus de 60 % des électeurs reconnaissent avoir été influencés dans leurs choix tout particulièrement par les médias audio-visuels. Les temps d’antenne accordés ne respectent même pas le rapport des voix obtenues lors des scrutins antérieurs.

    Proposition : prévoir un dispositif strictement respectueux de l’égalité de traitement (non dépendant du nombre de voix obtenues lors du scrutin antérieur, et qu’il y ait ou non des élus sortants) pour l’octroi des tribunes politiques et électorales, de même que la gratuité de la production par les médias de service public.

    6. Discrimination financière

    Depuis quelques années, les partis représentés à la Chambre ou au Sénat bénéficient de subsides de l’État. Ces subsides sont accordés annuellement, sur base à la fois d’un forfait et du nombre de voix obtenues. Ils portent sur plusieurs millions d’euros et sont donc loin d’être négligeables. Ils permettent de couvrir les frais d’implantation (immeuble occupé) et de fonctionnement (salaires du personnel rémunéré, services d’études, secrétariat, réseau d’ordinateurs, mobilier de bureau, photocopieuses, téléphone…) du parti concerné. Par ailleurs, lors de chaque élection, ces mêmes partis perçoivent une enveloppe spéciale additionnelle destinée à les indemniser des frais engagés dans la campagne électorale. Ceci, sans compter les interventions financières de chaque assemblée parlementaire au profit des groupes politiques qui y sont représentés. Et tout ceci est payé par l’argent du contribuable, qu’il soit ou non électeur de ces partis en place. A l’inverse, les formations politiques non représentées ne bénéficient d’aucune subsidiation. Cette situation discriminatoire ne se justifie pas lorsque ces formations ont obtenu des voix lors de scrutins antérieurs. Elle aggrave leur handicap relatif, dans la mesure où ces formations politiques ne peuvent s’appuyer sur aucune infrastructure, sur aucune personne rémunérée, sur aucun secrétariat, service d’études, etc. devant supporter tous leurs frais sur leurs seuls membres cotisants.

    7. Seuil d éligibilité de 5 %

    Même si d’autres pays l’ont adopté, le seuil d’éligibilité est une entorse manifeste au principe de la proportionnalité et une mesure dont l’effet vise à décourager les initiatives nouvelles dans le champ démocratique. Or, une démocratie a besoin de renouvellement, de débats d’idées et d’opinions, de diversité et de changement. Pour la Région de Bruxelles-Capitale, la conséquence de ce seuil sera que là où il fallait 6 000 voix pour obtenir un élu, il en faudra dorénavant près de 20 000. Le seuil d’éligibilité vise surtout à consolider les partis en place et à leur éviter toute concurrence sur les marges.

    Proposition : abolir le seuil d’éligibilité, anti-démocratique et discriminatoire.

    8. Circulaires tardives

    La règle des 5 % a été adoptée trois mois avant les élections, alors qu’une directive européenne exige que la législation électorale ne soit pas modifiée dans l’année même des élections. Par ailleurs, l’arrêté royal et les circulaires pour l’organisation des élections du 13 juin ont été pris et publiés à la mi-avril ! Soit quelques jours seulement avant le dépôt des listes ! Cette manière de procéder n’est pas acceptable.

    Proposition : exiger que l’ensemble des dispositions électorales soient définitivement arrêtées au moins six mois avant le jour du scrutin.

    Bruxelles, le 27 mai 2004

    Benoît Veldekens (CDF)

    Guy Van Sinoy (MAS)

    David Pestieau (PTB+)

    Paul-Henry Gendebien (RWF)

  • Elections Sociales. Ce que les chiffres ne disent pas

    LES RESULTATS provisoires, sur base de 83% des résultats, annoncent une légère avancée pour la CSC et la CGSLB aux dépens de la FGTB. Les résultats complets ne seront publiés qu’à la fin septembre. La FGTB espère encore pouvoir améliorer un peu son score puisque un nombre de résultats de grandes entreprises comme Caterpillar, Carrefour, Match et Lidl ne sont pas encore connus.

    Eric Byl

    Finalement les rapports de forces entre les syndicats n’ont pas changé. Ce n’est pas étonnant. Il fallait être un fin connaisseur pour découvrir les différences entre «10 mesures sur lesquelles nous signons à deux mains» (FGTB) et «Le Programme de 10 points» (CSC). Les instances officielles ont suivi leur tactique traditionnelle: dépolitiser les élections par des slogans sans contenu et ne pas se lier les mains par des revendications concrètes qui pourraient être comprises par la base comme un feu vert pour passer à l’action. Pour la FGTB le slogan était «Notre force, c’est vous!», celui de la CSC était «Notre boulot: défendre le vôtre». Les deux slogans expriment vers où les directions syndicales entendent aller: transformer les syndicats en entreprises purement de services.

    Pour trouver un contenu concret à la campagne, il fallait se contenter d’un nombre restreint de délégations syndicales. La délégation CGSP à la VUB a diffusé une édition spéciale «Elections sociales» de son bulletin d’information. On y trouve un cahier de revendications concrètes et une argumentation élaborée. Résultat: le score massif de 2000 (63,2%) progresse de 1,5% (64,7%). Malheureusement cet exemple de la VUB est une exception. Pas mal de syndicalistes combatifs ont été placés en milieu de liste sans consulter la base, et il n’y avait presque pas de propositions concrètes. L’ère où la FGTB défendait la lutte et la CSC la concertation fait partie du passé. Surtout depuis la formation des gouvernements Verhofstadt I et II la FGTB s’est profilée en partenaire loyal du gouvernement.

    Les militant syndicaux combatifs récoltent en général plus de voix que leurs camarades qui se limitent au syndicalisme de services. Mais ils ne sont que très exceptionnellement capables de casser la tendance nationale et de compenser au niveau de l’entreprise le déficit de combativité des structures nationales, notamment parce qu’il n’y pas de gauche syndicale organisée. Le sommet syndical argumentera que son image ne peut être tellement mauvaise, puisque pas moins de 80% des électeurs potentiels – bien plus qu’en 2000 – ont voté. Il se réjouira sans doute du fait que le nom-bre de syndiqués progresse et que la composition des listes a été plus facile que jamais. La CSC avait plus de 63.000 candidats, la FGTB plus de 50.000 et le nombre de candidats de la CGSLB a fortement augmenté.

    Selon le MAS cela ne s’explique pas par la popularité du sommet syndical, ni par un choix clair pour ou contre les propositions d’un des syndicats. Pour nous c’est l’expression d’une insécurité croissante dans une période de montée du chômage et d’attaques contre la sécurité sociale. L’avancée de la FGTB dans le non-marchand s’explique par le fait que le monopole de la CSC dans les institutions catholiques n’est plus de notre temps.

    Le recul de la FGTB dans l’industrie et les finances est partiellement dû à la désindustrialisation. La légère avancée de la FGTB à Bruxelles est principalement le résultat d’une croissance dans l’enseignement libre et dans les cliniques privées et pas de l’éviction de l’ancien président de la FGTB de Bruxelles, Albert Faust, plus à gauche que l’actuelle direction.

    Les nouveaux élus dans les entreprises devront faire face à une situation difficile. Ils devront défendre les travailleurs et leur famille contre un patronat déterminé à leur faire payer la crise, contre un gouvernement prêt à couper de manière drastique dans les dépenses sociales. Ils ne pourront pas compter sur les états-majors syndicaux, qui agissent plutôt comme représentants des partis gouvernementaux au sein des syndicats. La seule garantie dans la prochaine période c’est la politisation de la base par son implication active, la construction d’un réseau de syndicalistes et une campagne pour briser le lien entre la CSC/ ACV et les partis sociaux-chrétiens d’une part, entre la FGTB et le PS/ SP.A d’autre part. Ceci ouvrira la voie à un syndicat unifié et à un nouveau parti des travailleurs qui lutte vraiment pour nos intérêts.

  • Qu’est-ce que le socialisme?

    Etes-vous socialiste?

    LES SOCIALISTES sont très souvent associés à toute une série de préjugés. Car que signifie finalement le fait de se dire socialiste?

    Bart Vandersteene

    Lorsque nous menons campagne, on nous pose parfois la question: «Socialistes de gauche – alors il y a aussi des socialistes de droite?» Que signifie au juste le socialisme? Est-ce qu’Elio Di Rupo est socialiste? En quelques mots, les socialistes luttent pour une autre société. Une société qui place la richesse produite au service de la satisfaction des besoins de l’ensemble de la population. Mais qu’entendons-nous par là? Une société qui ne produit pas en fonction des profits de quelques-uns, mais en fonction des besoins, évalués sur base d’une économie planifiée.

    Comment voyons-nous cela concrètement?

    Actuellement, plus les machines se perfectionnent et plus la science progresse, plus il y a de gens qui se retrouvent sans travail. Chaque progrès de la technologie peut vous faire perdre votre emploi. Un des premiers socialistes scientifiques, August Bebel, écrivait en 1881: «Sous le capitalisme, chaque progrès enregistré dans le processus de production amène à des pertes d’emplois». Quelle motivation peut-on avoir à rendre la production plus efficace lorsque l’on sait que l’on peut y perdre des plumes?

    Imaginons maintenant que l’économie soit aux mains de la collectivité, que la soif de profit ne soit plus la règle. A ce moment votre talent et votre connaissance sont investis de manière à diminuer le temps de travail. Chaque amélioration dans la production pourrait servir à produire davantage en moins de temps. Chacun pourrait ainsi travailler beaucoup moins. Cette motivation pourra mener à d’énormes bonds en avant dans le développement de la science et de la technologie. Les scientifiques auraient vraiment le sentiment d’aider de manière effective au développement de l’humanité, et plus seulement d’aider à l’augmentation des profits des patrons, ou à faciliter les licenciements de nombreux travailleurs.

    Notre revendication pour la semaine des 32 heures sans perte de salaires avec embauches compensatoires va dans ce sens: rendre justice aux travailleurs pour que ceux-ci, qui produisent les richesses, puissent profiter pleinement des avancées technologiques. Pour le moment tous ces avantages disparaissent littéralement dans la poche des patrons. Marx expliquait déjà que la diminution drastique de la journée de travail en ellemême est une condition pour une société socialiste. Cela fournit en effet à chacun suffisamment de temps libre pour s’adonner réellement à l’organisation de la société.

    Une société socialiste prendra en mains, via des comités de représentants élus démocratiquement dans les quartiers, les entreprises, les écoles,… – débouchant sur un gouvernement ouvrier au niveau national et international – la planification de la production, et mettra ainsi fin à l’anarchie du marché libre. Les représentants politiques seraient éligibles et révocables à tout moment et à tous les niveaux, et seraient rémunérés d’un salaire ne dépassant pas celui d’un travailleur qualifié. Il n’y aurait ainsi plus de «politiciens professionnel», car plus personne ne serait détaché du processus de production et de la vie dans les quartiers.

    Vers la socialisation des tâches domestiques

    La diminution du temps de travail n’est pas la seule mesure nécessaire pour créer la possibilité d’une participation maximale de chaque individu à l’organisation de la société. La soustraction de toutes les tâches ménagères incombant actuellement à la famille – et surtout à la femme – est tout aussi indispensable. Cela est réalisable par la prise en charges de ces tâches par la collectivité: lavoirs collectifs, cuisines populaires, crèches et enseignement gratuits,…De cette manière, les profits ne sont pas empochés par une élite, mais servent à créer les conditions matérielles pour améliorer qualitativement la vie en société et pour augmenter nettement le niveau de vie.

    Ces équipements remplacent le fardeau des tâches domestiques accomplies individuellement par la famille bourgeoise, libère chaque homme et chaque femme pour les faire participer activement à la planification démocratique d’une société socialiste.

    Est-ce que le PS est socialiste?

    Jetons un coup d’oeil sur ce que font le PS et le SP.a aujourd’hui. Un petit aperçu des prestations de nos ministres prétendument «socialistes»:

    Françoise Dupuis est la ministre qui s’est appliquée à faire passer les accords de Bologne dans l’enseignement supérieur en Communauté Française; ces réformes ouvrent la voie à la privatisation et à une élitisation encore plus poussée de notre éducation.

    Johan Vande Lanotte est le ministre ayant fait les plus sales rafistolages budgétaires que l’on puisse imaginer. Il a retiré 5 milliards d’euros au fonds de pension des travailleurs de Belgacom et les a dépensés. Mais il est aussi l’architecte de la privatisation de La Poste et des chemins de fer.

    Frank Vandenbroucke a ouvert la chasse aux chômeurs. Ainsi on attaque les victimes plutôt que les responsables du chômage.

    Renaat Landuyt est celui qui a introduit les chèques-services au niveau flamand, par exemple dans les crèches, où les services sont complètement subordonnés aux lois du marché.

    Elio Di Rupo était Ministre des Communications lorsque Belgacom fut privatisé.

    En réalité, les soi-disants «socialistes» sont déjà depuis de nombreuses années les dirigeants de la politique néo-libérale: rehaussement de l’âge de la pension, destruction de la sécurité sociale, flexibilité du travail, dégradation des conditions de travail,…

    Quand on lit ces exploits, on comprend mieux pourquoi les sociaux-démocrates n’ont rien de socialiste. Pourquoi ils sont en fait les plus pires traîtres au socialisme. Ils se prétendent socialistes, mais agissent dans le sens contraire. Comme un enfant avec de la confiture autour de la bouche et le pot de confiture sur la table, et qui prétend ne pas en avoir mangé!

    Il est grand temps de construire un mouvement vraiment socialiste. Dans les syndicats et dans la politique. Un mouvement socialiste qui ne se contente pas des quelques miettes qui tombent du gâteau, mais qui reprend la boulangerie en mains pour nourrir tout le monde. Et qui décide comment, en quelle quantité et pour qui les gâteaux sont produits.

  • LE CAPITALISME: Un système en crise

    LES PARTIS traditionnels, les grands médias et l’enseignement nous présentent le capitalisme comme le seul système viable. Pourtant, la moitié de la population mondiale, soit près de 3 milliards de personnes, vit dans la pauvreté d’après les chiffres de la Banque mondiale. La Banque mondiale, qui est financée par les grandes puissances, démonte ellemême le mythe selon lequel le marché libre nous ferait progresser.

    Peter Delsing

    En réalité, le capitalisme est un système d’inégalités croissantes entre riches et pauvres, de crises économiques et de catastrophes écologistes. Les 500 plus riches de la planète possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale.

    Nos salaires sont dans le collimateur

    Dans les années cinquante et soixante, un seul salaire suffisait à assurer un niveau de vie convenable à un ménage de travailleurs. Les femmes étaient, conformément à la logique bourgeoise, affectées au travail non payé que sont les tâches ménagères et les soins aux enfants. Combien de ménages s’en sortent-ils aujourd’hui avec un seul revenu?

    La période de l’immédiat après-guerre était une période de forte croissance économique: les besoins de la reconstruction ont créé un appel d’air pour les investissements et la base d’une relance temporaire de l’économie mondiale. C’était aussi une période de hausse des salaires. Les patrons ont dû faire une série de concessions à cause du manque de main d’oeuvre et sous la pression du mouvement ouvrier. L’existence du contre-modèle stalinien, tout dévoyé qu’il fût, jouait aussi un rôle.

    Le pouvoir d’achat des salariés a été systématiquement érodé depuis l’éclatement de la crise au milieu des années septante et les politiques néolibérales des années quatre-vingt. Les 25 dernières années ont vu baisser les salaires réels en Belgique, notamment à cause de la non-adaptation à la hausse des prix. Il y a eu 3 sauts d’index dans les années quatre-vingt. Les attaques des patrons ont mis nos salaires sous pression et la bureaucratie syndicale n’a pas su y répondre. C’était un phénomène généralisé dans le monde capitaliste développé. Aux Etats-Unis, les salaires réels ont baissé de 14% entre 1972 et 1999.

    La sécurité de l’emploi a été de plus en plus mise à mal dans les années nonante suite à la chute du stalinisme et au virage à droite des dirigeants sociauxdémocrates et syndicaux. La grande majorité des emplois qui ont alors été créés n’étaient plus des emplois à temps plein et à durée indéterminée, mais des emplois moins bien payés, à temps partiel ou à durée déterminée. Aujourd’hui, les patrons voudraient engager quand la production tourne à plein régime et licencier plus facilement quand la crise menace à nouveau.

    Les allocations de chômage, de pension, de maladie,… ne sont pas garanties

    Les allocataires sociaux ont aussi fait les frais de la politique néo-libérale. D’après le Bureau du Plan, une allocation de chômage de 1980 valait en moyenne 42% du salaire moyen; en 2003, ce n’était plus que 28%! L’allocation d’invalidité est tombée de 44% à 33% du salaire. Les pensions n’ont pas été adaptées au bien-être (liées aux salaires) et ont perdu en pouvoir d’achat

    La surproduction engendre le chômage de masse

    La politique généralisée de démantèlement de nos droits est la conséquence de la surproduction qui est récurrente sous le capitalisme. Dans un marché libre, basé sur l’appropriation de la plus-value par les capitalistes (l’exploitation), il arrive à un certain moment que les salariés ne soient plus capables d’acheter tout ce qu’ils produisent. Les capitalistes peuvent certes acheter plus de choses, mais pas tout ce que les travailleurs produisent en trop. «En trop» pour le marché, pas pour les besoins.

    En outre, les patrons ne cessent de pomper les richesses de la société, car il faut toujours plus d’investissements dans de nouvelles technologies et de nouvelles machines pour soutenir la concurrence.

    Les profits des capitalistes proviennent du travail non payé aux salariés. Mais la concurrence finit par acquérir à son tour les nouvelles machines. Cette course aux investissements dans les machines plutôt que dans la main d’oeuvre productrice de plus-value diminue la marge de profit sur chaque euro investi dans la production. La vague de luttes ouvrières du début des années septante a exercé une forte pression à la baisse sur les profits. La crise de surproduction n’en était pas moins à l’oeuvre.

    Que font les capitalistes s’ils ne peuvent plus écouler leurs produits et que les profits baissent? Ils tentent de rétablir leurs profits en licenciant une partie des travailleur s et en faisant travailler les autres plus durement. Ils font pression sur les salaires et hurlent que le coût du travail est trop élevé. Les gouvernements belges successifs ne cessent de baisser les «cotisations patronales» – comme si les patrons les payaient de leur poche… – à la sécurité sociale depuis les années quatre-vingt. Si les profits des patrons s’en portent mieux, il en va tout autrement de l’emploi. D’après les statistiques de l’ONEm, près de 17% de la population active dépend d’une façon ou d’une autre du chômage. Ce chiffre ne reprend pas tous les chômeurs, surtout des chômeuses, qui ont été radiés dans les années nonante.

    L’inconvénient des mesures que prennent les capitalistes ou leurs gouvernements pour rétablir les profits, c’est qu’elles aggravent le problème de départ en élargissant le fossé entre la production et le pouvoir d’achat de la population. Des périodes de croissance peuvent y pallier temporairement, mais elles deviennent plus faibles tandis que les crises deviennent plus profondes. Les Ceci est le capitalisme: la pauvreté et la misère pour la majorité de la population mondiale Etats-Unis connaissent aujourd’hui la reprise économique la plus lente depuis la Deuxième Guerre mondiale. Jamais la création d’emplois ne s’était fait attendre aussi longtemps en période de «relance». Les potentialités technologiques et productives se heurtent au carcan du marché capitaliste.

    Depuis le milieu des années septante, les pouvoirs publics, les particuliers et les entreprises accumulent des montagnes de dettes qui ont permis de différer la crise aussi longtemps que possible. L’endettement permettait de réduire le fossé entre la production et la consommation. Mais les dettes doivent être remboursées tôt ou tard sous peine de fragiliser tout le système. D’où une spirale de crises plus graves les unes que les autres qui resteront insolubles tant que la propriété privée des grandes entreprises se maintiendra.

    COMMENT CONSTRUIRE UN CONTRE-POUVOIR

    La lutte des classes découle naturellement de l’économie capitaliste. C’est aussi la seule issue pour la majorité de la population.

    Les travailleurs vont de nouveau recourir à leurs instruments classiques, comme les syndicats, pour défendre leurs intérêts. Les anciens partis ouvriers – la social-démocratie incarnée par le PS et le SP.a – n’ont pas seulement viré à droite comme la direction syndicale, ils ont carrément changé de nature de classe. Les travailleurs ne voient plus le PS et le SP.a comme des instruments valables pour défendre leurs intérêts. Lorsqu’une lutte de grande ampleur se déclenchera, elle se détournera de ces partis et s’y heurtera même. Elle ne débouchera plus sur une réelle opposition ouvrière au sein de la socialdémocratie. Le lien historique entre la classe ouvrière et ces partis est irrémédiablement rompu. C’est pourquoi le MAS défend aujourd’hui l’idée d’un nouveau parti des travailleurs. L’existence en soi d’un tel parti n’est pas une garantie de succès comme l’a démontré l’expérience de Rifondazione Comunista en Italie ou du SP aux Pays-Bas. C’est pourquoi le MAS tenterait de gagner un tel parti à son programme socialiste révolutionnaire. Nous agirions en son sein comme un courant marxiste pour accélérer la formation d’un parti socialiste de masse au niveau mondial afin de pouvoir élever la société à un stade supérieur.

  • Le MAS/LSP rétablit l’actualité du socialisme

    L’EFFORT fourni par nos membres et sympathisants a porté ses fruits. Tant du côté francophone que néerlandophone, notre parti a déposé des listes pour les élections européennes. A notre niveau, c’est une percée. Cela nous permet de faire connaître notre programme à grande échelle. Un nombre important de travailleurs et de jeunes auront ainsi l’occasion, pour la première fois, de connaître nos idées et notre action. Nous leur demanderons de voter pour nous, mais surtout de venir renforcer nos rangs.

    Eric Byl

    Plus de 13.000 électeurs ont signé nos listes de parrainage. Les petits partis doivent en effet récolter 5.000 signatures de parrainage valables, par collège électoral, pour déposer leur liste aux Européennes. Dans un dépôt de la STIB à Bruxelles, un quart des travailleurs ont signé pour notre liste. Lors de la validation des parrains nous avons dû tenir compte du sabotage de certaines administrations communales et de l’amateurisme de l’administration fédérale. En deux semaines nos camarades ont fait des démarches dans 300 communes, souvent à plusieurs reprises, parfois jusqu’à quatre fois. A plusieurs reprises nous avons dû menacer de porter plainte pour que les documents soient examinés à temps. Nos avocats étaient en stand by au téléphone.

    Pourquoi tout cet effort? Avec cette campagne le MAS/LSP veut rétablir l’actualité du socialisme. Pas le socialisme «néo-libéral» de Di Rupo, Stevaert et consorts, ni la caricature stalinienne qu’en fait le PTB, mais le socialisme démocratique. Le socialisme traduit en revendications concrètes qui partent des besoins des travailleurs et de leurs familles. Quel exploit pour une organisation qui, il y a 13 ans, ne regroupait alors sous le nom de Militant qu’une trentaine de membres dont aucun francophone!

    Bien entendu nous voulons que l’on vote pour nos listes. Mais nous n’avons pas d’illusions électoralistes: nous ne disposons que de 6.000 euros, une infime partie des 5.000.000 d’euros que la plupart des partis traditionnels dépenseront pour leur campagne. Contrairement à nos concurrents et à nos adversaires l’objectif du MAS/LSP lors de ces élections n’est pas en premier lieu électoral. Nous voulons surtout faire connaître notre alternative à grande échelle et rassembler les forces – des membres et sympathisants du MAS/LSP- pour réaliser cette alternative.

    Sur ce terrain, le MAS/LSP a déjà marqué des points. Depuis le début de notre campagne une trentaine de nouveaux membres nous ont déjà rejoints. Nous avons maintenant une vingtaine de sections et nous comptons en mettre sur pied 5 autres d’ici peu. Bien entendu nous restons encore une force très limitée. Mais nous sommes convaincus qu’à l’automne commencera une intense période de luttes sociales. Afin de pouvoir intervenir énergiquement dans ces luttes nous voulons, d’ici la fin juin, gagner 70 nouveaux membres. A celles et ceux qui se sentent concernés peuvent nous contacter dès aujourd’hui.

  • Une liste du MAS du côté francophone!

    Elections européennes

    VENDREDI 16 AVRIL, le MAS/LSP a déposé ses listes de candidats pour les élections européennes du 13 juin: une liste MAS pour le collège francophone, une liste LSP pour le collège néerlandophone. C’est la première fois que le MAS/LSP est en mesure de déposer une liste aux élections du côté francophone. Cette première traduit notre renforcement sur le terrain en Wallonie et à Bruxelles.Un grand merci à tous les camarades et sympathisants et amis qui ont contribué à la récolte des signatures! Quelques candidats présentent les points forts de notre programme.


    Aïsha Paulis, étudiante, Ixelles,

    2e effective

    Nous revendiquons notamment un enseignement de qualité accessible à chacun. C’est important car le processus de Bologne représente un coup d’accélérateur dans la politique de privatisation de l’enseignement supérieur.

    On va tout droit vers un enseignement supérieur à deux vitesses: une formation pointue réservée à une élite, une formation au rabais pour la masse des étudiants. Nous revendiquons aussi un pré-salaire étudiant qui permette à tous ceux qui en ont besoin de payer leurs études. Nous voulons la fin de la privatisation des restaurants universitaires et des cantines scolaires dans le secondaire.

    En matière de droit d’expression sur les campus, nous refusons que les libertés conquises depuis Mai 68 nous soient reprises. A l’ULB je milite aussi au sein d’Etudiants de Gauche Actifs. Nous subissons des pressions de la part des autorités académiques surtout quand nous dénonçons leur politique de privatisation.

    Guy Van Sinoy, agent des services publics, Bruxelles,

    tête de liste

    Au cours des semaines à venir, nous mettrons en avant un éventail de revendications essentielles, mais aussi la nécessité du socialisme: une société où ce que l’on produit, comment on le produit, pour qui on le produit doit être décidé démocratiquement par les travailleurs et les usagers. Où les moyens de production appartiennent à la collectivité. Nous expliquerons inlassablement que pour arriver à cet objectif les travailleurs ont besoin d’un parti. D’un véritable parti socialiste et non des contrefaçons incarnées aujourd’hui par le PS et le SP.A.

    En plus du dépôt des listes, un autre motif de fierté de notre parti est d’avoir 8 candidats sur 15 âgés de moins de 30 ans. C’est la preuve de nos progrès dans la jeunesse et c’est à la fois le gage du futur.

    Nadine Mertens, employée et déléguée syndicale,

    candidate indépendante, Wavre, 4e effective

    Je trouve que la défense des services publics est une priorité. Il est choquant de constater que partout en Europe, au nom de la libéralisation, les services pu- blics développés avec l’argent de la collectivité soient tronçonnés, démantelés et souvent cédés à vil prix aux firmes privées.

    On ne peut admettre que La Poste ou la SNCB finissent comme la Sabena! Les transports publics doivent rester publics. Une fois privatisés la recherche de profit passera avant la sécurité des passagers. La privatisation des chemins de fer britanniques le prouve.

    En tant que militante syndicale, je ne suis pas très fière de Mia De Vits qui abandonne la FGTB – en plein milieu de la campagne des élections sociales – pour aller faire carrière au SP.A. En tant que présidente de la FGTB, elle n’a rien fait pour développer une lutte d’ensemble. L’organisation syndicale doit être un contre-pouvoir dans la société. Sans ce contre-pouvoir, le gouvernement et les patrons ont les mains libres.

    Nicolas Croes, employé, Liège, 3e effectif

    Le logement occupe une place importante dans notre programme électoral. Des études montrent que le budget des ménages consacré au logement augmente beaucoup plus vite que les revenus. Et, sans avoir fait d’études, de nombreuses familles modestes le ressentent concrètement chaque mois.

    Dans une société où chacun tremble à l’idée de perdre son emploi, le coût du logement devient crucial. Pour les milliers de travailleurs d’Arcelor à Liège qui perdront leur gagnepain avec la fermeture annoncée de la phase à chaud le coût du logement va devenir un drame.

    C’est justement en période de fermetures, de restructurations, de délocalisations que les travailleurs ont le plus besoin de services publics.

  • La jeunesse d’aujourd’hui doit lutter pour son avenir

    UNE PRISON POUR LES JEUNES criminels à Everberg, ainsi qu’une autre prévue pour bientôt. Une procédure accélérée pour envoyer les jeunes délinquants vers un tribunal pour adultes…. voilà un petit aperçu des quelques réformes prévues pour le droit de la jeunesse. L’une et l’autre ont été annoncées par la ministre de la Justice Laurette Onkelinx au super conseil des ministres consacré «à la sécurité et à la justice». Les propositions d’Onkelinx se heurtent fortement à la résistance sur le terrain. Pour l’opposition de droite (N-VA, CD&V) et le Vlaams Blok ces propositions ne vont pas encore assez loin.

    Emiel Nachtegael

    De la protection à la répression

    Ces réformes reflètent la faillite de la politique de protection de la jeunesse. Malgré les précieux efforts de nos chers ministres, la situation sociale vécue par beaucoup de familles va de mal en pis. La seule réponse du gouvernement est un combat contre les symptomes. Ainsi, dans la même optique, celui-ci propose d’imposer un stage de rééducation pour les parents. D’autre part, le gouvernement va investir davantage dans ce qu’il appelle «les peines alternatives». Mais ce genre de mesures n’est rien d’autre qu’un coup d’épée dans l’eau. Dans une interview avec De Standaard, Heleen Martens, présidente de l’Union flamande des Magistrats de la Jeunesse, affirme que «pour les jeunes qui n’ont plus de base solide chez eux ou qui sont en décrochage avec la société, ces mesures sont insuffisantes». Les plans annoncés n’offrent pourtant aucune perspective et passent complètement à côté de la réalité vécue par la majorité des jeunes d’aujourd’hui.

    Les jeunes: premières victimes de la crise

    Qu’en est-il des promesses du gouvernement pour s’attaquer au chômage chez les jeunes? De belles paroles, rien de plus. Les chiffres du chômage chez les jeunes montent en flèche depuis quelques années. En décembre 2003, environ 1 jeune sur 5 était sans emploi. Cela signifie exactement 75.801 jeunes, ou une augmentation de 4501 par rapport à décembre 2002 (+13% en Flandre, +8% en Wallonie et +9% à Bruxelles).

    Des 140.000 jeunes qui arrivent chaque année en Belgique sur le marché de l’emploi, au moins 1 sur 3 reste sans emploi pendant un an (chiffres du début 2003)! Dans plusieurs villes wallonnes, plus de 30% des jeunes sortant des études aboutissent au chômage. A Charleroi, jusqu’à 43% des filles sont dans ce cas!

    En face, le gouvernement Verhofstadt/ Onkelinx met en place des emplois-bidon (comme le plan Activa, troisième plan Rosetta d’Onkelinx), accompagnés de réductions de charges pour les entreprises. Les emplois proposés aux jeunes sont de plus en plus flexibles et sous-payés.

    En 2003, 19.000 jeunes entre 18 et 25 ans dépendaient du CPAS. Ce chiffre s’est vu multiplié par 4 depuis 1990! 40% des jeunes sont atteints par le stress. Un enfant de 11ans (!) sur 5 manque de confiance en lui. Cette situation, sans perspective pour l’avenir, mène inévitablement à des actes de désespoir.

    Nicole Caluwé, vice-présidente de l’Union Flamande des Magistrats de la Jeunesse, écrit dans De Standaard: «Les actes de criminalité de rue sont majoritairement commis par des jeunes entre 14 et 25 ans. Ensuite ils se calment, essayent d’entretenir une relation, d’avoir des enfants, de fonder une famille, mais ils échouent à nouveau. Car les années passées dans des institutions ou en prison ne leur ont rien appris. Ils sont coulés par la société. Ils deviennent des abonnés du CPAS, atteints par les drogues ou la boisson et touchant le fond financièrement. Plus tard, on les retrouve au tribunal de la jeunesse car ils ont été incapables d’élever leurs enfants.»

    Nous pouvons également constater la répression qui sévit contre la jeunesse à la lumière d’une autre mesure controversée du super conseil des ministres: plus de policiers dans les rues. Concrètement: 2.500 (peut-être 4.000) futurs agents «sur le terrain» d’ici 2007. La Belgique dispose déjà maintenant de plus de 316 agents pour 10.000 habitants, c’est-à-dire plus qu’en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni.

    Pas d’avenir?

    Le gouvernement renforce donc l’appareil de répression au lieu de s’en prendre aux problèmes sociaux, bien souvent à la base de la criminalité et de la violence: la pauvreté galopante, les chiffres alarmants du chômage, le sousfinancement de l’enseignement, les mauvaises conditions de travail, etc.

    Il est temps de lutter tous ensemble pour un avenir meilleur pour les jeunes. C’est pourquoi nous appelons les organisations de jeunes, et plus particulièrement les organisations syndicales, à participer avec nous à une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi et contre le racisme!

  • Du travail pour les jeunes!

    L’OFFENSIVE DE la bourgeoisie continue et se clarifie dans les têtes. Le gouvernement Verhofstadt/Onkelinx formé en 2003 avait promis la création de 200.000 emplois d’ici 2007. Qu’en est-il? La crise se poursuit, faisant monter la grogne et stabilisant le phénomène de chômage massif dont les jeunes sont les premières victimes.

    Lucas Gilles

    Lors de la conférence fédérale sur l’emploi de 2003, les autorités ont admis elles-mêmes que le taux des chômeurs complets indemnisés de moins de 25 ans dépassait 29% en Wallonie, 22,5% à Bruxelles et atteignait 12,5% en Flandre. Et on ne parle donc ici que des chômeurs complets indemnisés, on oublie donc sciemment les chômeurs non repris dans les statistiques (+ de 50 ans, par exemple) ni les personnes dépendant du CPAS.

    Mais notre cher ministre «socialiste» de l’Emploi et des Pensions, Frank Vandenbroucke, avance des «solutions»: notamment la création de 25.000 emplois via l’émission de chèques services qui nient la notion de vrai salaire pour la remplacer par une aumône. Une autre idée lumineuse est son plan de contrôle renforcé des chômeurs, décidé en janvier à Gembloux. L’objectif est d’exclure massivement les chômeurs qui ne «s’activent» pas pour dénicher un emploi… par ailleurs inexistant.

    De tout cela, on peut déduire que la volonté du gouvernement n’est pas de créer de vrais emplois avec de vrais salaires, mais à la fois de diminuer la somme consacrée aux dépenses sociales à travers l’exclusion et de faire pression sur les salaires en poussant les chômeurs à accepter un emploi précaire. Et ce n’est pas le vernis social apposé par le PS via le plan Activa (nouvelle mouture du plan Rosetta) qui nous démentira. Pour rappel: ce plan est censé favoriser l’embauche de jeunes par les entreprises, il ne sert en réalité qu’à fournir de la main d’oeuvre bon marché aux patrons. Puisqu’ils engagent des jeunes qui seront essentiellement subventionnés par l’état, autrement dit par nos impôts.

    Les politiciens essaient de nous faire avaler ces mesures en invoquant la crise et les exigence de l’Europe. Contrairement à ce qu’ils avancent, cette austérité n’est pas une fatalité. Il existe des alternatives: le passage à 32h de travail par semaine, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire, la nationalisation sans rachat, ni indemnités des entreprises qui menacent de fermer ou de licencier, l’arrêt complet du démantèlement des services publics.

    Tout cela est cependant incompatible avec un système qui recherche la maximalisation du profit. C’est possible dans le cadre d’une société socialiste basée sur les besoins des gens.

    Unissons-nous et combattons ensemble le capitalisme!

    Rejoignez le MAS/LSP, seul parti ouvrier combatif offrant une alternative à la politique de la bourgeoisie.

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