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  • Ni les partis traditionnels ni les fascistes N’ONT DE SOLUTIONS!

    Chômage, pauvreté, listes d’attente, services publics

    LA DEFAITE électorale du MR a rendu politiquement impossible le maintien de la coalition violette. En sanctionnant le MR et en plébiscitant le PS, les travailleurs et leurs familles ont voulu voter contre la politique néo-libérale. Pourtant, la nouvelle coalition entre le PS, le CDH et Ecolo – l’Olivier – ne remettra pas en cause le "Contrat d’Avenir pour la Wallonie".

    Anja Deschoemacker et Thierry Pierret

    Le Contrat d’Avenir vise à "redresser la Wallonie" en faisant table rase des obstacles – syndicaux et environnementaux – aux profits des entreprises. Le PS et le CDH refusent de réclamer un refinancement de l’Etat fédéral pour répondre aux besoins criants de l’enseignement. Sous prétexte de ne pas déforcer leur position face aux revendications des partis flamands.

    Les mois qui viennent seront chauds sur le plan communautaire. Cette nouvelle poussée de fièvre n’aura pas d’autre but que de jeter un rideau de fumée sur un fait capital : à défaut de parler la même langue, les partis établis du pays parlent tous le même langage, celui de faire payer la crise à la population laborieuse. Dès le mois d’octobre, quelque 90.000 jeunes chômeurs seront convoqués à l’ONEm en vue de contrôler leur disponibilité. Plusieurs milliers d’entre eux seront suspendus les mois suivants. Ensuite, ce sera le tour de la tranche d’âge supérieure. Aucun parti ne s’y oppose. Si personne ne s’y oppose, les chômeurs seront un oiseau pour le chat. La perte de leurs allocations les forcera à accepter n’importe quel emploi, des emplois précaires, mal payés et /ou ultra-flexibles.

    La population laborieuse – y inclus ceux que le manque d’emplois force à vivre d’une allocation – ne pourra utiliser aucun des partis établis comme instrument pour défendre ses intérêts. Pour lutter contre la course à la flexibilité et le détricotage de toute protection des salariés contre l’arbitraire patronal. Pour lutter pour le maintien et même de la nécessaire extension de la sécurité sociale et des services publics. Depuis 1991, le MAS lie la lutte contre l’extrême droite à celle pour un programme social qui puisse éliminer le terreau du Vlaams Blok et du Front National. Les voix pour ces partis ne sont pas des voix pour le fascisme. Nombre d’entre elles sont des votes de protestation. Les sentiments racistes qui vivent dans une partie de la population laborieuse sont dus à la manipulation. On crée l’illusion – pas seulement l’extrême droite – qu’on peut s’en sortir en excluant les immigrés ou en larguant les Wallons. En réalité, ce serait encore pire.

    Si la population laborieuse veut en finir avec la politique de droite, elle devra lutter de façon unifiée. Cette lutte pourrait donner lieu à des initiatives susceptibles de mener à terme à la création d’un parti qui défende réellement les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le MAS a déjà pris langue avec les organisations de jeunes des syndicats et des dizaines d’autres organisations afin d’organiser ensemble une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi.

  • Roberto D’Orazio a voté pour la liste du MAS

    Dans une interview de l’édition du dimanche du “Het Niewsblad”, Roberto D’Orazio déclare avoir voté pour la liste du Mouvement pour une Alternative Socialiste. Roberto D’Orazio a acquis une renommée nationale avec la lutte des Forges de Clabecq dans les années 90.

    Le journaliste du ‘Het Nieuwsblad’ demandait à Roberto s’il avait voté pour Elio di Rupo du PS. Roberto lui a répliqué qu’il avait voté pour la liste du MAS « Un de mes anciens compagnons de lutte se trouve sur la liste ».

    Dans le milieu des années 90 le direction des Forges fit connaître que l’usine devait fermer,

    Roberto était à l’avant-garde de la lutte aux Forges de Clabecq contre la fermeture de l’entreprise. La-dessus, la délégation syndicale a organisé avec ses sympathisants une lutte importante. Des larges couches de la population de la région de Tubize et des environs donnèrent également un élan national a la lutte. Le moment le plus intense était la « marche multicolore » à Tubize, où 70.000 personnes ont manifesté dans la ville. Ce fut très important pour maintenir l’emploi dans l’entreprises même.

    Finalement Duferco fit une offre pour reprendre les Forges de Clabeq avec considérablement moins de travailleurs et à la condition que les délégations syndicales restent dehors. La direction FGTB a vite cédé sur ce point et a jeté Roberto D’Orazio et Co. à la porte. Néanmoins, ce fut par la détermination de la lutte de la délégation syndicale que l’entreprise en fin de compte resta ouverte.

    L’attitude de la direction syndicale a permit qu’un procès soit mené contre de nombreux militants des forges de Clabecq. 13 d’entre-eux ont dû dans un procès qui s’est étalé en longueur répondre comme responsable pour la lutte syndicale à laquelle ils ont pris part. Finalement quatre militants parmi lesquels Roberto d’Orazio, furent condamné d’une peine avec sursis. Cela signifie qu’il n’ont dans les faits pas reçu de peines.

    La lutte des Forges de Clabecq est aujourd’hui encore restée un exemple sur la manière de gagner une lutte et de l’amener à la victoire. Nous sommes donc également fier que Roberto déclare dans un journal qu’il ait voté pour nous. Nous ne sommes pas d’accord avec tout ce qu’il dit dans l’article, mais nous avons beaucoup de respect pour la lutte et pour le rôle important qu’il y à joué.

  • La politique néo-libérale repose sur du sable

    Elections du 13 juin

    Les élections ont signifié en Flandre une victoire pour la droite et surtout pour l’extrême droite, mais cette dernière gagne également du terrain à Bruxelles et en Wallonie. Ce sont de tristes nouvelles pour tous les gens de gauche qui voient les choses en termes de solidarité, d’égalité et de bien commun. La radicalisation de la droite a triomphé – notre peuple d’abord, nos entreprises surtout, moi d’abord, le reste après. Normalement cela devrait être une excellente nouvelle pour le patronat. La victoire de la droite lui laisse pourtant un arrière-goût amer. Le pays devient comme ingouvernable alors que le patronat désire actuellement un fort plan d’austérité.

    La coalition violette a néanmoins fait un bon calcul. En 2003 tous les partis de la coalition actuelle avaient gagné les élections fédérales avec brio. Le « renouveau », l’attention pour l’emballage, la mise en avant de ce qui en terme moderne est appelé « la perception » avait porté ses fruits. Les bureaux de communication faisaient merveille. Entre-temps, les partenaires de la coalition violette avaient plus que mouillé les verts dans le bain de la participation gouvernementale; ils les avaient presque noyés. Agalev disparaissait du parlement fédéral, Ecolo perdait plus de la moitié de ses élus. La coalition violette estimait avoir fait du bon boulot. Apporter un message positif diminue la pression sur les aspects négatifs, c’est le mode d’emploi de la coalition violette. La politique des gouvernements Verhofstadt I et II peut se résumer à ces quelques points: une politique néo-libérale de privatisations, de poursuite de la flexibilité, de baisse d’impôts pour le patronat. Cette politique a été atténuée par les revenus de la vente des biens collectifs comme les bâtiments et les entreprises publiques. Le Ministre du budget Vande Lanotte a encore pu, année après année, équilibrer les budgets par le bradage ahurissant des biens collectifs. Verhofstadt mène, a un rythme plus modéré, essentiellement la même politique que Balkenende aux Pays-Bas, Raffarin en France et les sociaux-démocrates Blair et Schröder en Grande-Bretagne et en Allemagne

    La pression du patronat pour la poursuite d’une politique libérale encore plus dure a cependant eu des effets. Il s’est avéré qu’en dépit de toutes les affirmations les impôts ne diminuaient pas sous Verhofstadt; la fameuse amnistie fiscale n’a été qu’un coup d’épée dans l’eau, la communauté internationale a rappelé la Belgique à l’ordre pour sa politique de mesures uniques destinées à maintenir la croissance. L’augmentation du nombre de chômeurs de 35.000 unités, soit 7.1 %, depuis mai 2003 constitue un douloureux écho à la promesse de Verhofstadt de créer 200.000 emplois. Pour redresser la situation, la coalition avait organisé les supers-conseils des ministres (les conclaves). Il en a résulté de nombreux cadeaux fiscaux pour le patronat mais également plus de contrôle des chômeurs, le FOREm et l’ORBEm devenant de véritables machine à suspendre du fait qu’ils sont désormais associés à ces contrôles. En outre, Frank Vandenbroucke a permis le retour de la journée des 10 heures en accord avec le secteur de la construction. Cela peut nous donner un avant-goût de ce qui nous attend après le 13 juin.

    La « perception » peut créer un sentiment illusoire de satisfaction pendant un certain temps, mais on finit tôt ou tard par être rattrapé par la réalité. La politique traditionnelle fustige le négativisme (dénonciation que « rien ne va » dans la société), l’anti-politisme sur lequel le Vlaams Blok construit son fond de commerce. Le Blok ne pourrait pourtant pas se repaître de ce négativisme sans que ce sentiment ne trouve une base matérielle quelque part. Celle-ci n’est pas difficile à trouver : il suffit de constater l’augmentation du chômage et de la pauvreté, l’augmentation de la durée du travail, l’allongement des listes d’attentes pour des logements sociaux et des institutions de santé, la flexibilité croissante du marché du travail, l’état des bâtiments scolaires, les licenciements à La Poste et à la SNCB pour préparer l’ouverture à la concurrence, etc…

    Contrairement à ce que certains espèrent et/ou affirment, la population n’est pas bête. Elle sait que les mesures prises seront drastiques pour ses conditions de travail et pour son niveau de vie. Elle sait également que ni les patrons ni les politiciens ne feront les frais de cette politique. Dans une telle situation il n’y a pas 36.000 solutions. La lutte collective devrait offrir une issue, mais avec le sommet de la FGTB qui, en la personne de Mia de Vits, s’est littéralement conduit en vassal du pouvoir gouvernemental, il semblait ne pas y avoir de solutions. S’en remettre au SP.a/Spirit pour empêcher une nouvelle détérioration n’était pas plus réaliste: les ministres SP.a sont les meilleurs gestionnaires que le patronat puisse imaginer. En Wallonie et à Bruxelles, le PS l’a emporté malgré sa participation gouvernementale et bien qu’il ne fasse qu’un avec la politique néo-libérale. Comme le PS se présente comme le seul frein aux mesures brutales d’austérité dans le gouvernement, il a pu être le seul parti de la coalition à enregistrer une forte avancée.

    Groen!. C’est avec une copie de la campagne de Tobback « le SP est nécessaire » qu’il a pu se rétablir spectaculairement de sa défaite de 2003. Vera Dua et Cie sont assez réalistes pour ne pas rempiler au gouvernement. Ce n’est pas le cas d’ECOLO qui souhaite une pariticipation malgré leur défaite des législatives en 2003 et malgré qu’ils n’aient pas su rétablir leurs position autant qu’ils le voulaient (ils perdent 11 sièges au parlement wallon et 7 sièges au parlement bruxellois). Une fois que l’on a gôuté au pouvoir, il est difficile de s’en passer! Si ils participent effectivement au gouvernement régional, ils auront fort à faire pour défendre leur positions dans des formations où ils auront le moins bon rapport de force. Groen! se rend compte qu’il lui serait fatal de participer à un gouvernement qui sera de toute façon fortement instable. Imagine-t-on pour autant que Groen! va organiser la résistance contre le pillage néo-libéral ? Groen! est contraint de rester dans l’opposition. Son plus grand concurrent, le SP.a/Spirit, est en position difficile. Groen! espère ainsi se refaire une santé avant de tenter à nouveau une participation gouvernementale.

    En bref : la résistance collective semble en rade. Dans ces circonstances, beaucoup de gens se tournent – dans l’espoir de ne pas devenir une victime – vers de fortes figures qui tirent profit de l’offensive antisociale. Dewinter et le Vlaams Blok s’en sont fait une spécialité. Dehaene également, avec sa mine bourrue et son profil de bûcheur acharné. Si Le cartel CD&V-NV-A devient bel et bien la plus grande formation, il doit avoir le triomphe modeste. En 1999, le CVP récoltait seul 30 sièges, la Volksunie 12. Aujourd’hui le cartel doit se satisfaire de 35 sièges, dont 6 sièges pour le partenaire NV-A. Pour former une majorité, il faut 63 sièges. Seule une coalition CD&V-NV-A Vlaams Blok permettrait d’avoir une majorité avec deux formations. Le Blok devrait cependant faire beaucoup de concessions pour que le sommet du CD&V et surtout Yves Leterme, son président, se résolvent à rompre le cordon sanitaire. Vu que Groen! a fait le choix de l’opposition – à moins que, mis sous la pression, il ne retourne sa veste – il ne reste comme option qu’une tripartite classique.

    Di Rupo a toute latitude de choisir entre le MR et le CDH. En guise de clin d’oeil vers le MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien), de toute manière moins lié avec le CDH qu’en Flandre, une coalition rouge-romaine serait peut-être la meilleure option pour lui. Quoi qu’il en soit, le cartel CD&V-NVA est dans une position difficile pour manœuvrer dans les négociations communautaires comme la régionalisation d’une partie de la sécurité sociale et la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Un PS puissant va se positionner comme leader de la Communauté française. Il va argumenter que le gouvernement flamand veut imposer à la Communauté française une politique d’austérité antisociale. Si le PS est déjà d’accord avec une nouvelle réforme de l’état, il en exigera le prix fort dans les négociations. Avec de l’autre côté de la table une tripartite qui a comme seule opposition le Vlaams Blok et la petite fraction Groen!, Di Rupo sait que le gouvernement flamand ne dispose pas d’une assise solide. De plus, le patronat n’a pas non plus intérêt à voir s’installer une crise communautaire de longue durée.

    Quel que soit le gouvernement qui émergera, les résultats électoraux n’offrent pas de base stable à la bourgeoisie pour prendre les mesures d’austérité qu’elle aurait souhaitées. Sa seule consolation est qu’il n’y a pas un seul parti dans le(s) parlement(s) qui soit prêt à défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le contrôle de la base par les appareils syndicaux n’est pourtant pas total. Et cela se voit encore plus dans les faibles résultats de Mia De Vits pour le SP.a aux élections européennes. Si les travailleurs descendent massivement dans la rue, ils pourront contrarier temporairement l’offensive néo-libérale. Cependant, tant que nous n’aurons pas de nouveau un grand parti des travailleurs, l’offensive de la bourgeoisie repartira de plus belle

  • 20.000 fois Merci!

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste / Linkse Socialistische Partij (MAS/LSP)remercie les 19.841 électeurs et électrices qui ont voté pour ses listes aux élections européennes du 13 juin 2004. 14.166 électrices et électeurs ont voté pour le LSP (0,35% du Collège électoral flamand) et 5.675 pour le MAS (0,23% du Collège électoral français). Cette participation au scrutin européen nous a permis de nous adresser à des milliers de travailleurs, d’allocataires sociaux, de jeunes dans l’ensemble du pays pour proposer une opposition vraiment socialiste et démocratique à la politique de droite des gouvernements en Europe.

    Là où nous avons des sections locales, nos résultats sont en général supérieurs à notre moyenne :

    Ostende : 0,61%

    Bruges : 0,42%

    Courtrai : 0,45%

    Furnes : 0,38%

    Alost : 0,43%

    Eeklo : 0,48%

    Gand : 0,49%

    Anvers : 0,35%

    Malines: 0,32%

    Turnhout: 0,34%

    Bruxelles: 0,35%: 0,31% (MAS) + 0,04% (LSP)

    Schaerbeek: 0,35%: 0,31% (MAS) + 0,04% (LSP)

    Saint-Gilles: 0,57%: 0,52% (MAS) + 0,05% (LSP)

    Mons : 0,40%

    Liège : 0,43%

    Verviers: 0,25%

    En général nous récoltons un pourcentage inférieur là où n’avons pas encore de section locale. Mais quelques résultats encourageants indiquent cependant qu’il existe un espace pour se développer : Avelgem (0,76%), Renaix (0,63%), Menin (0,59%), Landen (0,78%), Grâce-Hollogne (0,35%), Seraing (0,38%).

    Le MAS/LSP remercie aussi les centaines de sympathisants qui nous ont aidés dans cette campagne : collage d’affiches, distribution de tracts, transport de matériel, coups de téléphone aux contacts et amis, tournage de notre tribune électorale radio et TV, soutien financier, etc. Sans vous, nous n’aurions pas atteint près de 20.000 voix et nous n’aurions pas pu faire connaître nos idées auprès de dizaines de milliers d’autres personnes. Certes le black-out, quasi total, des médias sur notre campagne ne nous a pas facilité la tâche. Mais nous n’avions, dès le départ, aucune illusion à ce sujet. Nous savons que nous ne pouvons compter que sur nos propres forces et sur celles de nos sympathisants. Nous appelons, tous ceux et celles qui nous ont aidés pendant cette campagne, à rejoindre notre parti et à préparer avec nous la rentrée sociale de septembre.

    Nous publierons au cours des prochains jours une analyse fouillée du résultat de ces élections, en particulier sur la progression des partis fascistes, la victoire du PS, la défaite des libéraux et d’Ecolo. Vous la trouverez sur notre site Internet et dans le numéro de juillet d’Alternative Socialiste.

    Encore une fois, merci à toutes et à tous!

    Le 16 juin 2004,

    Guy Van Sinoy,

    Tête de liste du MAS

    Anja Deschoemacker,

    Tête de liste du LSP


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  • Le PS et le logement. Marchands de sommeil et poudre aux yeux

    LE PS SE fait fort de construire 3.000 logements sociaux par an. A Bruxelles, le Secrétaire d’Etat régional PS Alain Hutchinson cultive l’image de «Monsieur Logement social». Son Plan pour l’avenir du logement prévoit la création de 5.000 logements publics en 5 ans.

    Thierry Pierret

    C’est largement insuffisant pour résorber la pénurie de logements sociaux: 25.000 ménages bruxellois sont sur les listes d’attente! De plus, à y regarder de plus près, ces 5.000 logements ne seront publics que dans la mesure où ils seront bâtis sur des terrains publics que la Région mettra à la disposition du privé. Mais le privé n’acceptera de construire des logements que s’il peut en retirer des bénéfices, ce qui est incompatible avec la notion même de logement social.

    Hutchinson se vante d’avoir obtenu une hausse de 12 millions d’euros pour la politique du logement en 2003. Mais de ces 12 millions d’euros, 6,9 millions seront affectés au Fonds du Logement qui accorde des prêts hypothécaires à des taux avantageux aux ménages à faibles revenus. Il est infiniment moins coûteux pour la Région d’accorder des prêts hypothécaires, fût-ce à des taux très bas, que de construire de nouveaux logements sociaux. Cette politique d’accès à la propriété n’augmente pas l’offre de logements alors que, de l’aveu même d’Hutchinson, il y a un manque criant de logements à Bruxelles. Les 5,1 millions restants ne serviront pas pour autant à construire de nouveaux logements sociaux. Le budget des Agences immobilières sociales, qui louent des logements privés pour le compte de leur propriétaire, a été quintuplé. De plus, le nouveau Code bruxellois du Logement prévoit un droit de gestion publique pour les logements laissés à l’abandon.

    C’est-à-dire que la Région les met d’office en location et les rénove au besoin… aux frais du contribuable. Le loyer est versé au propriétaire indélicat qui s’en tire à bon compte. Le budget pluriannuel 2002-2005 prévoit une enveloppe de 198 millions d’euros pour la politique du logement à Bruxelles, soit une hausse de 21%. Cet argent sera versé aux Sociétés immobilières publiques (SIP) pour qu’elles rénovent leur parc de logements sociaux. En contre-partie, les SIP devront signer avec la Région un contrat de gestion où elles s’engagent notamment à atteindre l’équilibre budgétaire et à promouvoir la «mixité sociale». Cela signifie qu’elles vont rehausser le plafond de revenus pris en compte pour avoir droit à un logement social afin d’attirer des ménages plus fortunés.

    Vu que l’offre globale de logements sociaux n’augmentera pas, ou si peu, cette politique ne fera que restreindre encore plus l’accès des plus pauvres au logement social. Bref, les marchands de sommeil ont encore de beaux jours devant eux.

  • Les autorités académiques veulent museler les Etudiants de Gauche Actifs

    Juste avant le début de la bloque, Etudiants de Gauche Actifs/Actief Linkse Studenten (EGA/ALS), notre organisation dans les unifs, a été à plusieurs reprises dans la ligne de mire du rectorat.

    Emiel Nachtegael

    A Bruxelles, à Gand et à Anvers, les autorités académiques ont voulu museler EGA/ALS par la répression et le mensonge. Ainsi, à l’Université d’Anvers, les autorités ont appelé la police à deux reprises contre nos membres qui tenaient un stand politique pour mobiliser contre le NSV (les étudiants fascistes) et la déclaration de Bologne.

    A l’ULB, notre président a été convoqué devant le recteur suite à un incident qui s’est produit lors de la journée d’accueil des futurs étudiants (le 18 février). Notre camarade aurait manqué de respect au vice-recteur lorsqu’il est venu nous intimer l’ordre de replier notre stand. Le personnel de la sécurité avait des consignes claires d’empêcher toute activité politique des étudiants ce jour-là. Grâce à la mobilisation de nos sympathisants et à la détermination de notre organisation, l’intimidation s’est limitée à un avertissement.

    A Gand, notre reconnaissance a été suspendue pendant un mois suite à une plainte anonyme contre nous. Notre action de blocage d’un meeting de Filip Dewinter du Vlaams Blok n’a visiblement pas fait que des heureux.

    EGA est la seule organisation étudiante qui s’oppose résolument à la déclaration de Bologne. Celle-ci vise un enseignement supérieur à deux vitesses qui aboutit, comme on peut le voir dans les pays voisins, au démantèlement des acquis sociaux et démocratiques des étudiants et du personnel.

    Les tentatives de diffamation et d’intimidation sont à replacer dans ce contexte. EGA s’opposera toujours à la politique néo-libérale dans l’enseignement supérieur! Organisez- vous contre les mesures d’austérité et luttez avec nous pour le maintien des acquis de mai 68 et pour un enseignement gratuit et accessible à tous. Rejoignez EGA!

    Plus d’infos à ce sujet sur le site d’EGA: www.gauche.be

  • Boom. La police tire sur des jeunes au festival Mano Mundo

    Les 7 et 8 mai se déroulait à Boom le festival Mano Mundo. Le festival était organisé par des ONG telles que Entraide et Fraternité, 11.11.11 et Oxfam, avec le soutien de la commune de Boom et de la province d’Anvers. Des militants du MAS et de Blokbuster étaient également présents.

    Nikei De Pooter

    Dimanche aux environs de 17 heures une bagarre a éclaté entre deux groupes de jeunes marocains autour du village marocain. Blokbuster organise à tous les coups son propre service d’ordre pour ses activités, cela afin d’éviter que la police n’ait un argument pour intervenir. Avec l’organisation d’un tel service d’ordre, nous essayons d’intégrer les gens des différentes communautés. Au Festival Mano Mundo, il aurait fallu également avoir des Marocains plus âgés dans la mise en place d’un tel service d’ordre car ils ont plus d’autorité sur les jeunes.

    Les organisateurs de Mano Mundo n’avaient pas organisé leur propre ser vice d’ordre, sans doute par inexpérience dans le mouvement antiraciste. Cette carence a donné le prétexte à la police pour intervenir. L’intervention policière a fait monter la tension, les policiers présents ont alors dégainé et tiré dans le sable devant les jambes des jeunes. Panique générale! Les jeunes restés sur place ont été matraqués et certains embarqués.

    Une grande partie des jeunes présents au festival sont en décrochage scolaire. Ils s’entassent dans des écoles surpeuplées et trouvent parfois un job précaire, flexible et mal payé. Est-ce une raison pour leur tirer dessus? Même au foot, lorsque des bagarres violentes éclatent entre hooligans la police ne se comporte pas comme cela. Selon nous les organisateurs du festival Mano Mundo portent une grande part de responsabilité dans ce qui s’est passé. Ils n’avaient pas organisé leur service d’ordre de telle sorte qu’ils se sont finalement basé sur la police.

  • MAS/LSP: Echos de la campagne

    Si une partie de la population a peu d’illusions sur une amélioration de leurs conditions de vies par le simple fait de voter pour l’un ou l’autre parti traditionnel; il ne fait aucun doute que cette période pré-électorale crée une atmosphère d’ouverture aux débats et aux discussions politiques.

    Vincent Devaux

    Cette émulation dans la société est une des raisons qui nous a décidé à participer aux élections. Des gens nous recontactent après avoir reçu notre tract en ville, d’autres se proposent de coller nos affiches; certains sympathisants qui sont d’ordinaire plus éloigné de l’organisation sont plus actifs. Depuis le début de la campagne, nous avons des dizaines de personnes qui nous ont contacté et nous avons 33 nouveaux membres depuis le mois de janvier.

    On doit bien se rendre compte des nombreuses embûches qui parsèment la route menant aux élections. Citons simplement la tentative par le tribunal de Namur d’écarter les petites listes – dont la nôtre – qui devaient récolter 5.000 signatures pour se présenter, et Le PS et le logement. Marchands de sommeil et poudre aux yeux cela par une interprétation restrictive et antidémocratique de la loi.

    A St-Josse Ten Noode où nous avions déposé 100 signatures, la commune voulait nous rendre les signatures après le dépôt de notre liste à Namur, suite à notre opposition, les signatures nous ont été remises mais le jour même du dépôt.

    Il est également très difficile d’être visible publiquement, – la démocratie dans notre société étant liée à l’épaisseur du portefeuille de celui qui veut l’utiliser – de par le surcollage abusif des panneaux électoraux par les partis au pouvoir.

    A Huy, j’ai été arrêté et emmené au commissariat de police avec un autre camarade pour… distribution de tracts et vente de notre journal sur la voie publique! Bref l’utilisation de nos acquis démocratiques est sans cesse remise en cause et nécessite une lutte continuelle.

    Mais la campagne c’est aussi et surtout des meetings dans toutes les villes où nous avons des sections; si les personnes n’étaient pas nombreuses à nos meetings, elles étaient très motivées et repartaient avec des tracts et des dizaines d’affiches pour les coller dans leur voisinage. Par une présence publique plus intense et nos interventions, nous avons le sentiment, particulièrement en Wallonie, que notre présence est remarquée et que nos idées sont partagées par beaucoup.

    Nous ne construirons pas seul un parti combatif. Tous ceux qui veulent un changement doivent se rendre compte que c’est uniquement au travers de son implication active qu’ils peuvent y parvenir, nous vous invitons à nous rejoindre dans notre campagne afin de franchir avec nous les quelques semaines qui nous séparent du 13 juin, date des élections – afin de coller des affiches, distribuer des tracts, organiser des discussions, nous aider financièrement – et à créer avec nous l’outil nécessaire à l’émancipation des travailleurs, c’est-à-dire un parti combatif mettant en avant la nécessité d’une société socialiste.

  • Procès du Vlaams Blok. Rien d’essentiel n’est réglé

    La récente condamnation pour racisme de trois asbl liées au Vlaams Blok a été largement répercutée par les médias. Elle relance le débat sur la stratégie pour lutter contre le fascisme car après cette condamnation le Vlaams Blok se présente comme une victime. Pire: le Vlaams Blok semble progresser dans les intentions de vote.

    Geert Cool

    Voilà ce qui arrive quand on essaie de résoudre un problème politique – la croissance électorale de l’extrême-droite – par des procédés juridiques. Depuis des années, nous répétons que l’on ne peut lutter validement contre la croissance électorale de l’extrême-droite que sur le terrain politique: en prenant le mal à la racine, en donnant une réponse aux problèmes sociaux (chômage, pauvreté, habitat,…) engendrés pas la crise capitaliste et qui forment le terreau sur lequel grouille l’extrême-droite.

    Dans une certaine mesure le verdict représente une menace pour Vlaams Blok si cela signifie un premier pas vers la suppression du financement de ce parti. Pour l’instant le Vlaams Blok a besoin de ce financement car il tente de se donner un profil «acceptable» en menant une campagne politique «soft». Par exemple les gants de boxe ont disparu des affiches du Blok. A l’instar des autres partis bourgeois il revendique «moins d’impôts».

    Manifestement le Blok tente d’attirer les voix de nouvelles couches d’électeurs. Le 1er Mai il a organisé à Mortsel (Anvers) un rassemblement devant la statue d’un industriel (Lieven Gevaert), et Freddy Van Gaever (ex-patron d’une compagnie aérienne flamande et Blokker convaincu) y prononcé un discours dénonçant «les chômeurs profiteurs». En même temps le Blok espère ne pas perdre sa popularité parmi les chômeurs. Il est clair que les contradictions de classes vont rendre de plus en plus difficile ce double jeu du Vlaams Blok.

    Le verdict contre le Blok est un handicap provisoire pour courtiser la droite réactionnaire. A Anvers il y a ouvert une permanence téléphonique où l’on pouvait dénoncer les illégaux, mais il a dû faire marche arrière car cela rappelait les pratiques des nazis pendant la guerre. Il est clair que la Vlaams Blok tâtonne à mi-chemin entre un profil «radical» et une image «respectable».

    Du côté francophone, le verdict contre le Vlaams Blok a donné lieu à une série de conférences où les partis traditionnels sont venus, la main sur le coeur, clamer leur «antifascisme»… tout en étant prêt à mener la même politique néolibérale qui fabrique des électeurs d’extrême-droite à tout de bras!

    Nous n’avons pas besoin de jugement pour désigner le Vlaams Blok comme étant un parti raciste et pour mobiliser contre leurs méfaits racistes. Il faut en même temps mener campagne pour que chacun ait un emploi, un logement convenable à un prix abordable, pour que les services publics ne soient pas privatisés. Ce n’est qu’avec un programme anticapitaliste radical et une organisation de combat pour le socialisme que l’on pourra à la fois stopper l’offensive patronale et faire reculer électoralement l’extrême-droite.

  • Les Irakiens découvrent la “démocratie”

    TORTURES ET HUMILIATIONS

    Nous étions des millions l’an dernier à faire entendre notre voix contre cette guerre impérialiste, des millions à clamer haut et fort que les raisons qui ont poussé les armées de la coalition en Irak étaient toutes autres que la défense des droits de l’homme et l’instauration de la démocratie. Mais, malgré Guantanamo, il restait des sceptiques.

    Nicolas Croes

    Si tous n’allèrent pas jusqu’à cautionner entièrement l’intervention, la plupart admettaient volontiers que le peuple irakien allait enfin être libéré, et que le mal, somme toute, ne serait que passager.

    Beaucoup enchaînèrent en se moquant des extrémistes qui liaient la guerre au capitalisme. L’absence des fameuses armes de destruction massive avait cependant diminué leur nombre. Puis, l’on s’aperçut que les infrastructures pétrolières bénéficiaient de privilèges honteux compte tenu des conditions de vie de la population. Ils furent encore plus isolés quand il devint évident que la population ne voulait pas des marines US, ni d’une autre armée étrangère. En reste t-il encore aujourd’hui après la publication des photos de détenus ?

    Devant la résistance qui s’organise, à Bagdad comme ailleurs, les Américains crurent bon d’utiliser une vieille pratique de la CIA : la torture, tant physique que psychologique. C’est en effet avec l’approbation du secrétaire d’Etat à la défense Donald Rumsfeld que les prisonniers ont dû subir de tels sévices. Histoire de les préparer aux interrogatoires, l’avancée du processus de démocratisation étant à ce prix… La coalition s’est enfoncée dans un bourbier sans nom, c’est maintenant clair pour tout le monde et les Etats-Unis sont de plus en plus isolés pour y faire face.

    L’Irak plonge de jour en jour dans le chaos, et les exportations de pétrole s’en ressentent: elles s’élèvent approximativement à 2 millions de barils par jour, contre 3 millions avant le conflit. Tout cela tombe à un très mauvais moment puisque la Chine est de plus en plus demandeuse et que l’OPEP a décidé d’augmenter les prix. De plus, la reprise de l’économie américaine est fragile, et le soutient à Baby Bush diminue sans cesse, or les élections sont proches.

    Il ne faut cependant pas espérer une autre situation avec John Kerry. Il reste, lui aussi, à la botte des multinationales américaines, et a d’ores et déjà annoncé son refus de retirer les troupes d’Irak. Que cela soit en Irak où aux USA, il n’y a aucun espoir de mieux-être pour la majorité de la population sous le capitalisme.Ensemble, nous devons lutter contre ce système pourri qui n’engendre, à quelques riches exceptions près, que la misère et la guerre.

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