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  • Kerry contre Bush: La peste ou le choléra!

    Un mois avant les élections présidentielles américaines qui se tiendront le 2 novembre, beaucoup de sondages donnent un léger avantage à Bush. Malgré la polarisation importante dans la société, un soutien faible pour Bush (entre 40 et 45%), les scandales liés à la guerre en Irak, les gigantesques baisses d’impôts pour les riches et le big business (plus de 2 milliards de dollars), le clivage croissant entre les riches et les pauvres, les manifestations de masses, les Démocrates de Kerry n’arrivent pas à infliger une cuisante défaite à Bush.

    Bart Vandersteene

    Pourquoi les Démocrates n’arrivent-ils pas à battre Bush?

    Lors des élections présidentielles précédentes, seulement la moitié des Américains ont jugé utile se rendre aux urnes. Les Démocrates ne réussissent pas à expliquer à la population pourquoi et comment un président démocrate mènerait une politique radicalement différente pour les Américains moyens et pour la population mondiale. Les causes de ce manque d’enthousiasme sont uniquement dues à eux-mêmes.

    Dans un magazine d’opinion destiné aux patrons, Kerry est décrit comme «l’équivalent politique du valium». Kerry bénéficie d’une auréole due à sa réputation de héros de guerre (conflit du Vietnam) et plus tard dans le mouvement contre la guerre au Vietnam. Dans les faits il compte parmi les riches Démocrates qui aspirent au pouvoir et qui sont à la solde du big business. Il est non seulement le sénateur le plus riche. A ce poste il a systématiquement voté selon les intérêts patronaux.

    A propos de la guerre en Irak il emploie un discours vaguement anti-guerre. Mais au parlement il a voté en faveur de la guerre en Irak et des fonds destinés aux efforts militaires. Lors d’une de ses conférences de presse, il a même déclaré que sa première décision après son élection serait d’envoyer 40.000 de soldats en plus en Irak. De temps en temps, il essaie de profiter du sentiment anti-guerre répandu aux Etats-Unis. Mais d’autre part, face aux élites dominantes, il s’efforce de faire preuve d’être un gérant meilleur et plus fiable que l’équipe en place.

    Les élections primaires et le tournant à droite des Démocrates

    Lors des élections primaires, où l’on désigne un candidat démocrate pour les élections présidentielles, divers candidats se sont profilés comme le pôle antagoniste de Bush. Howard Dean, qui pendant longtemps a devancé les autres candidats dans les sondages, avait l’intelligence de ressentir le sentiment anti-Bush profond dans la société. Il a mené une campagne anti-guerre qui a connu un accueil enthousiaste parmi certaines couches de la population. Kerry a été obligé de l’imiter en lançant des slogans radicaux. La direction du Parti démocrate a été très angoissée par cette campagne, susceptible de susciter des espoirs parmi la population, espoirs que les Démocrates sont incapables de combler. C’est pourquoi la direction du Parti démocrate a choisi d’écarter Dean au profit de Kerry. En revanche depuis sa désignation officielle il a fait une courbe rentrante à droite. Si des illusions pouvaient encore subsister quant à l’aptitude du Parti démocrate d’être un instrument de transformation de la société, elles sont maintenant définitivement dissipées.

    Le crédit: une bombe à retardement

    Dans une période de crise économique structurelle, le capitalisme tente de repousser la crise devant lui, soit en l’exportant vers d’autres pays, soit en la repoussant dans le temps. Voilà la profession de foi de la politique économique de Bush. Il est responsable du taux d’intérêts de 1% (le plus bas historiquement) afin d’inciter les consommateurs américains à continuer à consommer à crédit. Mais chaque dollar emprunté devra être remboursé à un moment donné. Pour chaque dollar de croissance économique entre 2001 et 2003, 3,19 dollars de dettes ont été accumulés (par les entreprises, le gouvernement ou le consommateur). Les niveaux de dette des entreprises, du gouvernement et du consommateur, ont atteint des sommets historiques. Cette bulle boursière devra éclater à un moment donné. Tant Kerry que Bush devront procéder à une politique d’austérité dans les dépenses sociales, avec les conséquences à prévoir. Sous la présidence de Bush, le nombre de pauvres a officiellement augmenté de 40 millions à 45 millions de personnes. Pour la plupart des habitants, bénéficiant d’une faible couverture sociale, la crise imminente frappera fort. Ils se rendront compte que la nation du Rêve américain, de la liberté et de la démocratie, n’est plus capable de leur offrir un avenir. L’idée d’une alternative ne sera pas uniquement un sujet de discussion des jeunes et des travailleurs radicalisés, mais imprègnera toute la société. Alors à ce moment-là, un bouleversement dans la réflexion et l’action quotidiennes des Américains est envisageable.

    La nécessité d’en finir avec le bipartisme

    Il faut rompre avec le bipartisme pour arriver à un changement aux USA. La candidature de Ralph Nader montre la faiblesse de ce système. C’est pourquoi Socialist Alternative, la section soeur du MAS aux USA, mène une campagne énergique en soutien à la campagne de Nader, qui en 2000, avec le soutien des Verts, a récolté 2,7 millions de voix. Ils ont leur propre postulant qui se présente uniquement dans ces états où le résultat du vote est connu d’avance et qui est donc dépourvu d’importance. Dans les états où Bush et Kerry se battent coude-à-coude, les Verts appellent à voter Kerry.

    Ralph Nader est un populiste de gauche, qui mène une campagne audacieuse contre le big business et le bipartisme. Son programme est un pôle d’attraction parce qu’il combine des revendications radicales: contre la guerre en Irak et l’occupation, l’abolition du Patriot Act (la restriction des droits démocratiques après le 11/9), la création de millions d’emplois suite à des investissements publics, un salaire minimum de 10 $ l’heure, l’extension des droits des travailleurs, l’abolition de la législation antisyndicale (Taft-Hartley Act), l’égalité des droits pour des homosexuels, lesbiennes et bisexuels, le droit de vote à partir de 16 ans, etc.

    Contrairement au programme des Démocrates, celui de Nader offre la base autour de laquelle des dizaines de milliers d’activistes peuvent être regroupés. Malheureusement, certains souffrent du syndrome Anyone But Bush (Tout sauf Bush), dont Michael Moore. Pour eux, tous les problèmes du monde et aux USA sont l’oeuvre d’une seule personne et non le résultat de la volonté et de la politique d’une force dans la société (la bourgeoisie) qu’elle souhaite imposer à la population mondiale. Chose qu’elle a faite sur base du sentiment d’effroi après le 11 septembre. Bush n’est que l’interprète de cette politique. La chimère de Tout Sauf Bush ignore la question de qui ou en quoi doit consister le Tout.

    Pour les Américains, les élections signifient un choix entre Pepsi-Cola of Coca-Cola. Souvent on choisit pour l’original et non pour la mauvaise copie. Nader l’a posé ainsi: «Dans ce pays, il n’y a pas d’élections libres. Nous avons un parti du Big Business à deux têtes qui sont toutes les deux maquillées à leur façon, qui vendent nos élections et nos gouvernement à celui qui offre le plus».

    Malgré cela Nader refuse toujours jusqu’à présent de mettre sur pied la structure nécessaire, c’est-à-dire un parti, qui encadre la résistance de beaucoup d’Américains. S’il continue à suivre cette politique, on ne pourra pasconstruire un mouvement de contestation que tous les quatre ans. Socialist Alternative, par contre, a lancé un appel à Nader pour convoquer une conférence qui réunisse des militants anti-guerre, des syndicalistes, des minorités ethniques opprimées, des électeurs démocrates désillusionnés et autres pour préparer le lancement d’un nouveau parti. Tel parti pourra faire en sorte que chaque mouvement contre Bush ou Kerry ait une expression politique sur le plan local, régional et national. C’est d’une importance extrême pour toute la population mondiale. Car aux USA une lutte décisive devra être menée si l’on veut construire une autre société, une société socialiste.

    Comment acheter un président

    Pour leur campagne électorale, Bush et Kerry disposent ensemble de plus d’un milliard de dollars. Nader, par contre, tout en refusant des fonds des entreprises, a récolté cet été plus d’un million de dollars. Une paille dans un pays comme les Etats-Unis. Malgré l’avantage financier énorme de Bush et de Kerry, le programme de Nader trouve des échos beaucoup plus positifs parmi ces couches de la population qui ont l’occasion de faire la connaissance avec la version originale, et non via les déformations de ce programme qu’ont fabriquées les Démocrates et les Républicains. Selon les sondages de cet été, pour chaque dollar dont Nader aurait besoin pour gagner une voix, Bush en dépenserait 15,43 et Kerry 11,29. Imaginez ce qui aurait été possible si chaque candidat avait eu les mêmes chances.

  • VW: Quand il pleut à Wolfsburg, il bruine à Forest

    A Wolfsburg (Allemagne) des négociations sont en cours entre la direction de Volkswagen et le syndicat IG Metall pour le nouvelle convention collective. Avant l’ouverture de négociations le directeur financier du groupe, Hans Dieter Poetsch, a avancé que si les exigences de la direction n’était pas rencontrées plus de 30.000 emplois sur 174.000 pourraient disparaître chez VW Allemagne.

    Karel Mortier

    C’est la même stratégie de chantage utilisée cette année chez le concurrent Daimler Chrysler. L’IG Metall avait alors accepté un plan d’austérité de 500 millions d’euros et plus de flexibilité en échange d’une promesse de garantie d’emploi pour quelques années. Chez Siemens aussi la direction est parvenue à imposer le retour aux 40 heures sans hausse de salaire. Peter Hartz, le directeur du personnel de Volkswagen et à la fois démolisseur de l’Etat providence en Allemagne affirme non seulement que les allocations doivent baisser pour contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi, mais aussi que ceux qui ont un emploi doivent travailler plus pour moins d’argent pour sauvegarder l’emploi.

    A l’usine de VW de Forest la direction entend aussi imposer l’austérité. Au cours des prochaines années, la production devra croître et les coûts baisser dans le cadre de ForMotion, un nouveau plan d’austérité de VW. La direction de VW Forest veut notamment réduire l’équipe de weekend et produire plus de véhicules par travailleur. Voilà qui présage une hausse des cadences, de la précarité de l’emploi et du stress chez les ouvriers.

    Volkswagen a réalisé en 2003 plus de 1,12 milliard d’euros de bénéfice (2,6 milliards d’euros en 2002). Mais ce n’est apparemment pas assez pour les actionnaires. D’ici 2001 Volkswagen veut à l’échelle mondiale réduire de 30% (2 milliards d’euros) les coûts salariaux. Le plan ForMotion doit rapporter (aux actionnaires) 2 milliards d’euros au cours des deux prochaines années.

  • C’est tous ensemble qu’il faut lutter!

    Le contrôle des chômeurs, demandé par les patrons et accordé par le ministre Vandenbroucke est en route. Les premières vagues de jeunes chômeurs ont déjà été convoquées devant l’ONEm. Les sanctions vont pleuvoir. L’objectif du patronat et du gouvernement n’est pas seulement d’exclure en masse les chômeurs mais de les pousser à accepter du travail à n’importe quel prix. Question de faire pression sur les salaires et les conditions de travail. Voilà pourquoi la lutte contre les exclusions du chômage concerne l’ensemble du monde du travail.

    Guy Van Sinoy

    Dans le secteur privé le patronat est à l’offensive sur tous les fronts: encore plus de flexibilité, diminution des charges sociales, allongement de la carrière, annualisation du temps de travail. Le verdict scandaleux au procès de l’explosion de la cokerie à Cockerill (voir p.5) donne la mesure de l’insolence de la bourgeoisie.

    Dans les services publics ce n’est pas mieux. A la SNCB plus d’un millier de travailleurs ont reçu une note de service les informant que leur poste était supprimé! A La Poste on ne compte plus les arrêts de travail contre Géoroute, le nouveau système de distribution du courrier.

    Car un peu partout les travailleurs résistent. A la Sonaca les employés ont mené une semaine de grève malgré les astreintes et les intimidations. A Cockerill les arrêts de travail se multiplient dans l’une ou l’autre division. Les travailleurs de DHL sont sur la brèche pour la défense de leur emploi. A la STIB les conducteurs ont débrayé pour protester contre les cadences imposées par les horaires trop serrés.

    Mais ces luttes restent isolées car elles ne sont pas répercutées et centralisées par les organisations syndicales. Celles-ci ne prennent aucune initiative pour organiser la riposte à l’offensive de la bourgeoisie et du gouvernement. A la base, les travailleurs sentent cela. Il est révélateur qu’à Malines, lors de la diffusion de notre bulletin d’information pour les postiers (Modèle 9), les facteurs refusaient le tract dans un premier temps car ils croyaient que c’était une feuille du syndicat! Voilà qui en dit long sur la méfiance de la base à l’égard des bureaucrates. Il faut dire qu’à La Poste les directions syndicales ont accepté Géoroute, tout comme à Cockerill les responsables syndicaux se sont résignés à la fermeture de la phase à chaud.

    Nous ne mettons pas tous les responsables syndicaux dans le même panier. Mais il est révélateur qu’au moment où les travailleurs sont mis sous pression la direction de la FGTB soit paralysée par un conciliabule secret au sommet pour trancher qui va devenir son secrétaire général.

    Sur le terrain militaire une armée qui se battrait peloton par peloton, régiment par régiment contre un ennemi discipliné et armé jusqu’aux dents est battue d’avance. Il en est de même sur le plan social. Pour l’instant il n’y a pas d’alternatives aux directions syndicales sclérosées. Mais on peut prendre des initiatives pour tenter de rompre l’isolement. Allez secouer votre délégation syndicale pour qu’elle soutienne une lutte sociale menée dans une entreprise de votre secteur ou de votre localité. Etablissez des passerelles entre les secteurs et les délégations qui ne se résignent pas à capituler. Au cours des prochains mois, malgré ses forces encore limitées, le MAS entend mettre la main à la pâte pour rompre l’isolement entre les résistances sur le plan social.

    Un vieux militant qui a participé à de nombreuses luttes nous a raconté ceci. En 1932 lors de la grève générale des mineurs, Emile Vandervelde, à l’époque président du Parti Ouvrier Belge, avait lors d’un discours comparé les différents corps de métiers aux instruments de musique: les métallos ce sont les tambours, les mineurs la grosse caisse, les employés les violons, les services publics les trompettes, etc. Et un jeune ouvrier s’était écrié du fond de la salle: «Mais Nom de Dieu! Qu’est-ce que le chef d’orchestre attend pour faire jouer?»

  • Vlaams Blok. On repeint la façade

    Le Vlaams Blok est-il prêt à se transformer en parti de droite «respectable»? Les médias nous le font croire. Filip De Man, un cadre du parti, s’est profilé tout de suite comme «opposant» à une version allégée du Blok. La direction a rassuré directement la base en précisant que seul le nom changerait. Ainsi les critiques issues du parti ont été réduites au silence.

    Geert Cool

    Après le procès condamnant les trois asbl liées au parti, la direction a proposé de changer le nom en «Vlaamse Liga» (Ligue Flamande). On a insinué que les aspects les plus durs de la propagande avaient disparus depuis longtemps et que le changement de nom suffirait. Mais ce n’est en fait qu’une couche de peinture sur la façade.

    La discussion a cependant mis à nu un problème potentiel pour le Vlaams Blok. D’une part, les nouveaux carriéristes tels que Jurgen Verstrepen ont haussé le ton. D’autre part, l’attention s’est focalisée sur des partisans de la ligne dure comme l’ancien vice-président Roeland Raes qui a déclaré qu’une version «soft» du parti, conçu comme étant un prolongement politique, risquerait de ne plus suffire.

    A l’origine, le Vlaams Blok a été bâti par des personnages forgés idéologiquement comme Karel Dillen et surveillés de près par des anciens collaborateurs. D’autres personnages centraux n’hésitent pas à faire référence à ce passé.

    La direction du parti a été obligée de faire des concessions toujours plus importantes sous l’effet des résultats électoraux. Ils peuvent compter sur l’aide de carriéristes que le parti a attiré au cours des années précédentes et où figurent peu de fortes personnalités.

    L’an dernier l’élément populiste a été renforcé, au détriment de l’élément purement fasciste dans le programme et dans le parti. Les côtés les plus durs ont été supprimés afin de pouvoir se transformer en parti de taille moyenne et de réaliser une percée électorale parmi les classes moyennes plus aisées. Cependant Dewinter ne rechigne pas à manifester avec le NSV, l’organisation étudiante violente liée au Blok.

    En modifiant l’emballage, on modifie aussi le contenu. Il n’est pas possible de continuer à plaire à tout le monde. Le Vlaams Blok essaie de se profiler comme le parti de l’homme de la rue mais n’a pas de scrupules à séduire des patrons comme Van Gaever qui traite les chômeurs de profiteurs. Avec de telles déclarations, la direction du parti s’expose à un méchant retour de flamme.

    La résistance active contre la politique antisociale réduira fortement l’espace de manoeuvre (entre un parti contre l’establishment et un parti pour les classes moyennes) du Vlaams Blok. Cela aboutit déjà à des polémiques internes et rendra plus probables des scissions, surtout quand la classe ouvrière surgira sur la scène politique avec son propre parti.

  • Action le 11 octobre contre la chasse aux chômeurs

    C’est todi li p’tit qu’on spotch! (*)

    Cette maxime populaire est hélas toujours d’actualité. Malgré la forte croissance de la productivité et des richesses produites, rien n’a véritablement changé. Les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Depuis le milieu des années 70, on assiste à une crise structurelle du capitalisme avec des périodes de dépression de plus en plus profondes. Plus les richesses sont accaparées par les capitalistes et plus le pouvoir d’achat des gens diminue augmentant ainsi la misère. Avec la chute du Mur de Berlin et l’absence d’alternative au capitalisme, l’idéologie néo-libérale à été imposée très facilement par la bourgeoisie qui a multiplié ses attaques toujours plus arrogantes face à un mouvement ouvrier temporairement démoralisé. Actuellement les attaques viennent de tous les côtés: les politiciens bourgeois remettent en question les prépensions, la sécurité sociale…

    Vincent Devaux

    Les chômeurs risquent de voir leur allocation supprimée, les minervals pour entrer à l’unif sont de plus en plus élevés,… Pendant ce temps- là le patronat engrange des bénéfices de l’exploitation de plus en plus brutale des travailleurs – intérim, flexibilité,… – et des cadeaux du gouvernement. Le patronat allemand à mis en avant les 40 heures – dans les faits il veut diminuer le coût salarial – Il y a 150 ans, un patron verviétois aimait répéter «Il faut que l’ouvrier mange de l’herbe». On voit que leur arrogance n’a en rien changé. Dans toute l’Europe les attaques se font plus dures. En Allemagne, le gouvernement Schröder a décidé d’attaquer les chômeurs avec son plan Hartz IV destiné à diminuer leurs allocations quitte à les plonger dans la paupérisation.

    En réaction, de nombreuses manifestations ont eu lieu dès la fin juillet et se sont amplifiées en août dans différentes villes d’Allemagne, surtout à l’Est où les gens sont dans une situation plus précaire: les manifestations du lundi. Aux Pays-bas, ce sont près de 70.000 personnes qui ont manifesté contre les attaques du gouvernement Balkenende. De partout nous commençons à voir une résistance qui monte et qui s’organise. Il est tant que ressuscite le sentiment de peur pour la minorité exploiteuse qui nous entraîne toujours plus dans les affres de la guerre, de la misère, de l’incertitude du lendemain et que ressuscite le sentiment d’espérance pour des millions de gens qui n’ont que leur force de travail pour assurer leur bien fragile existence. En Belgique aussi, où les attaques sont similaires, nous voulons dire non!

    Nous organisons une manifestation à Liège le lundi 11 octobre et des rassemblement auront lieu devant les bureaux de l’ONEm de diverses villes belges comme Anvers, Gand, Louvain, Ostende où nous appelons tous ceux qui subissent ces attaques à faire entendre leur voix: chômeurs, étudiants, travailleurs, (pré)pensionnés,… Si nous ne voulons pas voir disparaître les quelques acquis qu’il nous reste, nous devons apprendre à nous organiser et montrer dans la rue notre opposition. Nous devons construire nous-même cette résistance et ne pas se faire d’illusions dans les politiciens qui ont toujours le langage rempli de miel et de jolies paroles. Si nous ne bougeons pas, c’est l’extrême droite et les discours racistes qui vont prendre le dessus, c’est la misère qui va s’enraciner. Organise-toi, parle de cette journée d’action dans ton école, avec tes collègues, tes amis, ta famille et rejoins-nous.


    (*) C’est toujours les petits que l’on écrase (proverbe populaire wallon).

  • Ostende. 7 ans d’attente pour un logement social!

    Ostende

    Une enquête sur le profil du locataire" moyen" d’une chambre à Ostende vient de paraître. On a pu identifier 96 immeubles avec quelque 500 chambres. Il est frappant de constater que les locataires de chambre sont principalement des personnes isolées dont beaucoup vivent d’une allocation de remplacement et qui ont besoin d’accompagnement sous une forme ou une autre. Le loyer moyen est de 240 euros. Les chambres trouvent très vite preneur parce que c’est le seul type de logement abordable pour une grande catégorie d’Ostendais. La superficie des chambres moins de 12 m² laisse à désirer et est même en deçà du "confort" des résidences permanentes dans les campings. Le locataire de chambre manque d’intimité, n’a pas de sonnette individuelle, n’a le plus souvent pas d’accès individuel à sa chambre. Les parois des chambres sont trop minces et donc peu isolantes, les locataires doivent garder leurs déchets dans la chambre,… Il n’y a généralement qu’une toilette et une douche pour 10 personnes, ce qui entraîne naturellement les tensions qu’on imagine. Il y a même des propriétaires qui trouvent que "leurs" locataires n’ont qu’à aller se laver dans les bains publics.

    Le locataire d’un studio, qui est chômeur de longue durée, nous a raconté comment il a cherché un logement pendant des années. Il en a finalement trouvé un, mais il ne pouvait pas planter de clous dans le mur. Son propriétaire lui a interdit d’y mettre une affiche électorale pour la liste LSP! Il a sa propre douche et un petit coin cuisine. "La seule chose que je dois partager avec les autres locataires, c’est la toilette au fond du couloir. Mais je ne peux pas me plaindre ou manifester mon mécontentement sous peine de me retrouver de nouveau à la rue et de renouer avec la vie de misère que j’avais avant".

  • EGA partout présent pour dire NON A BOLOGNE!

    Rentrées académiques à l’ULB, ERASME et à l’UCL

    L’Université Libre de Bruxelles entamait ce 15 septembre 2004 sa journée de rentrée axée cette année sur l’application du Processus de Bologne. A cette occasion on nous tint un respectable discours sur le grand bienfait de la prétendue nouvelle mobilité renforcée par la mise en place des académies universitaires, sur le grand avantage que représentait la flexibilité accrue des diplômes sur le marché de l’emploi, sur la facilité de l’accès à toutes les merveilleuses infrastructures de l’ULB, bien sûr tenue par le grand Recteur de l’université: monsieur de Maret.

    Charlotte Garnier

    Le représentant du Bureau Étudiant Interfac (BEA) a pris la parole pour vanter les mérites de Bologne et en émettant quelques réserves, tout en remerciant les autorités académiques «qui font tout pour arranger les choses»…Face à ces mensonges, il est heureux qu’Étudiants de Gauche Actifs ait été présent dès 9 heures du matin avec le journal L’Égalité qui contient un dossier spécial sur Bologne: privatisations des restaurants universitaires, disparition du minerval intermédiaire, diminution des attributions de bourses, restructuration du campus avec des aires réservées aux activités de privé (librairies, kiosques à journaux, hausse du prix des kots). Le foyer étudiant, lieu convivial qui résistait encore à l’envahiseur vient d’être privatisé, alors que Solvay, la faculté la plus élitiste, vient de faire un appel d’offre à des investisseurs privés pour la construction de ses nouveaux bâtiments,…

    Des réactions: les 1ères années de bachelier ignoraient tout de l’ancien système. Le soir, à la première réunion d’Étudiants de Gauche Actifs une quinzaine d’étudiants étaient présents et se sont montrés intéressés par notre organisation. Le lendemain nous étions présents au campus d’Érasme (faculté de médecine): peu d’étudiants étaient présents, mais nous avons rencontré des gens surtout intéressés par le numerus clausus et peu à Bologne.A l’UCL, la semaine suivante, EGA a tenu un stand. L’accueil des étudiants fut chaleureux et nous avons vendu une cinquantaine du mensuel Alternative Socialiste.

  • Contre l’austérité, une seule voie: la mobilisation

    Enseignement supérieur

    Depuis quelques années, les attaques contre les droits des étudiants se sont intensifiées: hausse du minerval, exclusion des études, baisse de l’encadrement… Les mesures antisociales orchestrées par le patronat et relayées par ministres et recteurs ont connu un nouveau pic l’année passée avec la mise en application des accords de Bologne. La mainmise sur l’enseignement public serait extrêmement lucrative pour les entreprises et c’est ce à quoi le patronat s’est attelé en lançant le processus de Bologne. Sous la rhétorique rassurante du ministère de l’Enseignement à propos de la mobilité en Europe, il s’agit en fait de faire passer l’enseignement à la concurrence au plus grand détriment de la qualité et de l’accessibilité des études supérieures.

    Simon Hupkens

    Dans la foulée, les budgets alloués aux universités et hautes écoles sont de plus en plus faibles, ce qui pousse les directions à augmenter le minerval de façon détournée et à réduire l’encadrement tout en muselant le mécontentement tant des étudiants que du personnel enseignant et administratif. Cette tendance peut être constatée dans les hautes écoles où les directions réclament de plus en plus fréquemment des DIC (droits d’inscription complémentaires) et dans les universités où l’augmentation du minerval est à l’ordre du jour.

    Face à cette situation de recul des acquis étudiants, il importe de réagir. Les représentants étudiants officiels s’étonnent de voir que leurs négociations avec les autorités académiques n’aboutissent à rien d’autre que des promesses de «réguler la situation». C’est que les recteurs et autres directeurs de hautes écoles ne se préoccupent pas de la situation des étudiants tant qu’ils n’y sont pas forcés. C’est pourquoi la mobilisation de masse et la grève sont les meilleurs moyens dont disposent les étudiants, les enseignants et les chercheurs pour faire valoir leurs droits.

    Depuis cinq ans, Etudiants de Gauche Actifs, le groupe étudiant du MAS travaille à organiser les étudiants sur cette base dans toutes les universités du pays pour résister à la pression des lobbies industriels et patronaux: informer et sensibiliser mais aussi agir pour stopper la régression sociale dans l’enseignement en liant les luttes étudiantes à celles des travailleurs. EGA a notamment lancé l’année dernière des actions contre la privatisation des restaurants universitaires, les augmentations du coût des études et a soutenu les réfugiés de l’ULB. La rentrée va voir de nouvelles attaques de plus en plus frontales contre nos acquis. C’est pourquoi il est nécessaire de continuer à construire et à renforcer le mouvement étudiant radical pour résister au démantèlement du service public et construire une alternative à l’enseignement du business.

  • Kazakhstan: Un rapport d’Alma Ata

    «Nous sommes la seule organisation socialiste révolutionnaire et cela offre beaucoup de perspectives» explique un membre de Démocratie Ouvrière, ancien meneur de grèves dans une usine d’armement d’Ouralsk. Deux semaines durant j’ai discuté avec des dizaines de militants d’Alma Ata, fait plusieurs rapports sur le travail du CIO et ai pu me rendre compte des actions locales.

    Eric Byl

    Alma Ata, verte métropole peuplée de 1,2 millions d’habitants nichée au fond d’une vallée, était jusqu’en 1998 la capitale administrative, aujourd’hui déménagée à Asnata. La construction d’Astana, projet du président Nazarbaïev, absorbe 50% du budget national. Nazarbaïev était secrétaire général du Parti communiste avant l’indépendance (1991) et, entre-temps – grâce à des multinationales occidentales comme Exxon-Mobil, La Lyonnaise des Eaux et précédemment Tractebel – est devenu multimillionnaire.

    Nazarbaïev contrôle 80% de l’économie et presque tous les partis: son parti (Patrie), le deuxième plus grand parti «d’opposition» (Tous Ensemble) dirigé par sa fille aînée, le troisième (Choix Démocratique) par son beau-fils, le PC Populaire qui le soutient ouvertement, le PC officiel qui siège au front populaire et poursuit une politique néolibérale avec le Choix Démocratique. La petite Fraction Marxiste-Léniniste appelle avec nous à un boycott des jeunes aux élections.

    L’exploitation pétrolière et du gaz entretient une classe moyenne prospère, mais la majorité ressent l’économie de marché différemment: avant 1991 le revenu mensuel d’un travailleur était de 150 roubles contre 200 dollars aujourd’hui, le loyer s’élevait à 3 roubles contre 50 dollars actuellement, et les soins de santé et l’enseignement gratuits sont dans un piètre état. La qualité se paie comme en Occident.

    Malgré la répression, la résistance s’organise: Démocratie Ouvrière a des sections dans une demi-douzaine de villes au Kazakhstan et est en discussion avec des groupes d’Ouzbékistan, du Kirghizistan et du Tadjikistan.

  • Pays-Bas: “La coupe est pleine!”

    Aux Pays Bas, après des années de silence imposées par des négociations entre les partis politiques, les patrons et la direction syndicale, le célèbre modèle Polder, utilisé par la bourgeoisie pour maintenir la paix sociale au détriment des conditions de vie des salariés, a été définitivement enterré.

    Jan Van Emous

    Depuis le début des années 80, une modération salariale constante est prônée pour améliorer la compétitivité face aux pays voisins. Aux Pays Bas, les coûts salariaux seraient trop élevés. L’année dernière, le gouvernement Balkenende 2 mettait brutalement fin à ce modèle Polder.

    L’économie néerlandaise a souffert lourdement des récessions précédentes. La réponse du gouvernement a depuis prit la forme d’une attaque massive des acquis sociaux pour un montant historique de 17 milliards d’euros. L’indignation grandissante a mené en 2003 à une manifestation de 25.000 personnes à Amsterdam menée par le groupement de la gauche hollandaise "Renverser le courant". La direction syndicale n’avait cependant pas l’intention d’organiser la résistance puisque, pendant l’automne, elle négociait avec le gouvernement un ajournement de 2 milliards de réduction des dépenses en échange d’une nouvelle modération salariale globale. Pour 2004 et 2005, on n’a concédé aucune marge salariale en dépit des aspirations de la majorité des militants syndicaux.

    Offensive contre les acquis sociaux

    Depuis, le gouvernement a tiré la conclusion qu’il devait renforcer la pression. Au printemps 2004 et dans le budget 2005, on a encore proposé des économies pour 2 à 2,5 milliards d’euros. La situation se détériore sur tous les terrains sociaux: l’enseignement, les soins de santé, les allocations et les pensions font tous l’objet de mesures d’austérité. Les conditions de travail sont aussi dans le collimateur. L’allongement du temps de travail la semaine de 60 heures et la journée de 12 heures est à l’ordre du jour. On décourage fiscalement les prépensions pour les plus de 60 ans. On abolit les dispositions des conventions collectives qui limitent la concurrence salariale au sein d’un secteur.

    Ce printemps a vu la mise sur pied de la plate forme d’action "La coupe est pleine" à l’initiative de militants syndicaux du port de Rotterdam. Ce groupement, auquel participe aussi notre organisation soeur Offensief, a reçu beaucoup d’écho dans l’ensemble du pays. Ce succès pousse maintenant la direction syndicale à soutenir les actions contre le gouvernement afin de garder un pied dans le mouvement. Le gouvernement a clairement choisit d’entrer en confrontation avec le mouvement ouvrier organisé. Il espère sans doute que les syndicats soient incapables d’organiser une résistance digne de ce nom.

    Le premier jour de grève a drainé 60.000 manifestants dans les rues de Rotterdam: 3 fois plus que prévu. A Amsterdam, un jour de grève est organisé et une manifestation nationale est prévue pour le 2 octobre.

    Il faut la grève générale!

    La résistance peut facilement amener des centaines de milliers de personnes dans la rue car le gouvernement Balkenende ne recueille plus la confiance que de 20% des électeurs. Il reviendra aux militants de mettre en avant les bonnes tactiques et les bons slogans pour stopper les mesures d’économie.

    Offensief utilise le slogan: "Dehors le gouvernement!" avec comme sous titre: "Il faut la grève générale! Pas de compromis pourri avec le gouvernement. Le MAS/LSP enverra une délégation à la manifestation nationale du 2 octobre à Amsterdam.

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