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  • Turnhout. Non à la violence nazie dans nos quartiers!

    Manifestation à Turnhout le 18 septembre:

    Non à la violence nazie dans nos quartiers!

    LE 7 FEVRIER une fête de musique rap se déroulait dans la maison de jeunes de Turnhout De Wollewei. Une bande de jeunes fascistes a soudain investi la fête. Ils venaient chercher la bagarre en criant des slogans racistes et en faisant à plusieurs reprises le salut hitlérien, alignés en rang d’oignon. Plus tard, après avoir semé la pagaille dans le quartier alentour, ils ont été embarqués par la police.

    Simon Van Haeren

    Une deuxième action d’intimidation, encore plus violente, a eu lieu le 20 mai, de nouveau lors d’une fête au Wollewei. Des jeunes d’origine immigrée ont été tabassés en rue, d’autres ont été dévalisés. Partout dans le quartier, ce n’étaient que dégradations, vitres brisées,… Comme la police devait d’abord appeler des renforts, les skins fascistes n’ont été arrêtés qu’après avoir semé le désordre dans la ville pendant une bonne partie de la soirée.

    Entre ces deux dates et depuis lors, il y a encore eu des incidents mineurs avec des skins locaux, mais ce sont surtout les faits ci dessus qui ont choqué et dégoûté beaucoup de gens.

    Vlaams Blok?

    A première vue, ce n’est qu’un ramassis de fêlés qui sèment la pagaille à Turnhout. On trouvera pourtant aisément un lien avec le Vlaams Blok. Cela n’a rien d’étonnant: le Blok de Turnhout n’a eu de cesse de manifester ouvertement son hostilité envers la maison de jeunes. La période de violence fait suite à plusieurs réunions dans un café lié au Vlaams Blok, De Schalmei.

    Des skins de Turnhout s’y réunissaient, mais aussi des membres de l’organisation nazie Blood and Honor et sans doute aussi des militants du Vlaams Blok qui préféreront tenir cela secret. C’est dans ce café que les skins se sont rassemblés avant leur première assaut du 7 février. Nous avons appris entre temps qu’un responsable de Combat 18, une organisation néo nazie qui est membre du service d’ordre du Vlaams Blok, est impliqué dans la campagne de violence.

    Action!

    Blokbuster a appelé dès le début à isoler les nervis fascistes et leur idéologie au sein de la population locale et des jeunes. Nous devons réagir collectivement à chaque incident avec l’extrême droite. Nous appelons les habitants du quartier, les habitués du Wollewei, les lycéens, les étudiants,… à manifester pour mettre le holà aux agissements du Vlaams Blok et des skins. Une manifestation réussie fera la démonstration éclatante que les skins de droite ne peuvent compter sur aucun soutien. Non à la violence nazie dans nos quartiers!

    Pauvreté, chômage, pénurie de logements,… : c’est le terreau sur lequel pousse la violence fasciste!

    La force de la campagne Blokbuster, dans sa lutte contre l’extrême droite, c’est sa dénonciation radicale des problèmes sociaux. Les dernières années le coût de la vie à augmenté, les chiffres du chômage explosent, la pauvreté s’accroit. La politique du gouvernement se réduit à préserver les profits des grandes entreprises.

    Avant, des manifestations contre le chômage des jeunes ont été organisées à Turnhout par les syndicats. Mais pratiquement aucun emploi digne de ce nom n’a vu le jour. Le Vlaams Blok profite de la frustration croissante et engrange ainsi les votes de protestation.

    La difficulté de trouver un emploi est aussi ressentie par des jeunes qui sont encore à l’école. Le manque de perspectives et le sentiment d’impuissance jettent certains d’entre eux dans les mains de l’extrême droite et des skinheads néo nazis.

    Il faut une lutte généralisée

    Le racisme est un moyen pour diviser les travailleurs et de détourner leur attention de la véritable cause de leurs problèmes. Car même en temps de crise, les profits des entreprises ne cessent pas de grimper. Les pauvres deviennent plus pauvres, les riches plus riches.

    Pour le Vlaams Blok, et pour les partis au pouvoir, les profits des entreprises sont sacrés. Les plans antisociaux du gouvernement et du patronat comme l’allongement du temps de travail, le gel des salaires, etc ne sont pas appliqués d’un seul coup à toute la population laborieuse. Le gouvernement et les patrons préfèrent cibler les différents groupes les uns à la suite des autres pour mieux les diviser.

    Hier, Siemens en Allemagne affirmait "qu’il faut travailler plus", sinon "nous ne pourrons pas soutenir la concurrence des pays de l’Est". Aujourd’hui, les médias belges disent que "la Belgique doit suivre l’Allemagne, sinon nous sommes perdus". Et demain les travailleurs flamands seront dressés contre les travailleurs wallons. D’où notre slogan "Tout ce qui nous divise nous affaiblit!"

    Blokbuster appelle les jeunes et les habitants du quartier à construire ensemble une opposition de gauche à la politique de droite!

    MANIFESTATION:

    Rendez-vous samedi 18/9 à 19h00. La manif démarre au Grote Markt.

  • Un aperçu de notre Université d’été

    Comité pour une Internationale Ouvrière

    LA FIN du mois de juillet, plus de 350 militants venus de nombreux pays se sont réunis à Gand pour assister à l’université d’été annuelle du CIO. A travers les nombreuses discussions animées, les camarades ont pu ainsi partager leurs expériences et leurs idées, et à partir de notre analyse de la situation mondiale nos perspectives furent mises en avant. La séance plénière où étaient présentés les compte-rendus de notre travail politique sur les différents continents a renforcé l’enthousiasme pour la construction future du CIO. Voici un court aperçu des interventions les plus significatives.

    Laurent Grandgaignage

    Les rapports de nos sections du Nigéria, du Pakistan, du Brésil et de la CEI ont montré l’importance de notre travail dans le monde néo-colonial et l’ex-URSS. Au Nigéria, nous avons joué un rôle-clé dans la mobilisation pour les grèves contre l’augmentation des prix du combustible, et, de manière plus large, contre la politique néo-libérale du gouvernement. Malgré les moyens restreints et la répression policière, nous parvenons quand même à organiser des jeunes et des travailleurs dans les écoles, les lieux de travail et les quartiers pauvres. En Asie, nos camarades pakistanais fournissent un travail important au sein des syndicats des chemins de fer, de la poste et du secteur de la téléphonie, pour organiser la résistance contre la vague de privatisation du gouvernement et sa tentative de casser les syndicats. La situation instable sur le continent latinoaméricain amène à une profonde radicalisation de la population laborieuse. En réaction à la faillite de la politique du PT brésilien, un nouveau «Parti pour le Socialisme et la Liberté» a été fondé (voir article page 6), au sein duquel notre organisation joue également un rôle important.

    En Europe aussi, où les attaques néo-libérales sont à la mode, la classe ouvrière et la jeunesse se mettent en action. En Tchéquie nous avons initié la lutte contre la privatisation des logements sociaux. En dépit des faibles forces que nous avons sur place, la campagne fut un succès: nous pouvons à présent compter sur une dizaine d’habitants qui s’activent et s’organisent dans cette lutte. Aux Pays-Bas et en Autriche, nous menons des campagnes antiracistes et antifascistes pour attirer les jeunes radicalisés. La formation de nouveaux membres permet aux plus petites sections de démarrer des activités régionales et locales, afin de construire une organisation nationale solide.

    Sur le plan électoral nous avons également réalisé de belles avancées. Lors des élections européennes en Irlande du Sud nous avons obtenu 5,5% des voix à Dublin ainsi que 4 conseillers communaux. En Angleterre et aux Pays de Galle, il y avaient 48 candidats sur nos listes pour les élections locales: dans un tiers des régions nous avons récolté plus de 10%. En ex-Allemagne de l’Est où nous sommes intervenus dans les mouvements de masse contre l’Agenda 2010 de Schröder et avons mené une action contre l’allongement du temps de travail, notre première conseillère communale a été élue à Rostock. L’intervention de notre section française dans les actions de grève locales et nationales apparaît aussi dans les résultats électoraux locaux. Abstraction faite de ce succès, notre participation électorale est principalement bénéfique pour le renforcement de nos sections. En Suède, par exemple, l’establishment a reçu une grosse claque suite à la perte du référendum sur l’euro. Grâce à notre campagne qui stigmatise la politique d’austérité en Europe, nous nous renforçons et pouvons développer notre influence dans de nouvelles régions.

    Là où le CIO a des membres à l’intérieur des syndicats, ils mènent une lutte combative. En Angleterre et aux Pays de Galles, nous avons 19 militants élus dans les directions nationales de différents syndicats. A partir du plus gros syndicat de fonctionnaires, nous organisons l’offensive contre le gouvernement Blair et son plan de licenciement de 100.000 fonctionnaires. Le CIO appelle à un syndicalisme démocratique et militant. Cette initiative est confirmée en Irlande du Nord par deux importants leaders syndicaux des pompiers qui ont rejoint le Socialist Party. En Ecosse, nous nous battons côte à côte avec des puéricultrices sous-payées pour de meilleures conditions salariales. Nous avons aussi mis sur pied des comités de soutien qui ont appelé à la solidarité entre parents et le personnel. Après 14 semaines de grève, des concessions ont été arrachées. Il est également important pour nous d’impliquer des jeunes au travers du travail syndical. Après de nombreux de piquets de grève et six manifestations, notre campagne de jeunes en Australie en faveur des droits des travailleurs a fait plié la direction d’une multinationale. L’entreprise a été contrainte d’indemniser le travail supplémentaire et de payer en plus le travail de nuit. Aux Etats-Unis, notre opposition à l’intérieur du syndicat des services publics s’est attelée à faire introduire une résolution qui condamne la politique guerrière de Bush et exige le rapatriement immédiat des troupes.

    A partir de perspectives politiques correctes que toutes les sections du CIO se sont échangées, nous sommes en mesure, avec nos idées, d’atteindre les nouvelles générations de jeunes et de travailleurs. A travers nos campagnes et en prenant part à la lutte de classes grandissante, le CIO montre la voie à suivre pour organiser les travailleurs sur tous les continents de la planète.

  • Allemagne: Mobilisation contre le gouvernement et le patronat

    ALORS QU’ICI le Parti socialiste ne compte plus ses efforts pour garder son image «de gauche», en Allemagne, c’est le Parti Social-Démocrate (SPD) qui mène les attaques contre les travailleurs.

    Nicolas Croes

    Attaques, d’abord, contre les chômeurs. Car, dans le cadre de «l’agenda 2010», visant à rendre l’Allemagne plus compétitive, il est prévu de diminuer les indemnités de chômage. Dans certaines régions, à partir de janvier 2005, c’est presque 20% de la population qui devra se contenter de 345 euros, augmentés d’une aide minime pour le loyer. Les chômeurs ne pouvaient rester inactifs contre cette loi. Reprenant l’exemple des manifestations du lundi qui, en 1989, protestaient contre le régime stalinien d’Allemagne de l’Est, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues, cruel camouflet pour Schröder, maintenant comparé à un Honnecker…

    Bien loin de s’essouffler, ces mobilisations gagnent en intensité et l’on attend 2 millions de manifestants pour le 3 octobre. Ce sera nécessaire pour élargir la lutte des chômeurs vers les entreprises afin de créer une dynamique soutenue contre l’Agenda 2010. Il faut des actions de grève régionales et nationales, comme pas suivant dans la mobilisation, pour montrer la force de frappe des travailleurs et de leur famille, capable de bloquer la machine capitaliste.

    Il faut dire que les chômeurs ne sont pas seuls sur la sellette, puisque les pressions pour augmenter le temps de travail continuent. A l’origine prévue comme un «rempart contre la délocalisation», les 40 heures sont maintenant appliquées dans certains services publics régionaux allemands (on peut cependant difficilement imaginer comment délocaliser l’administration locale).

    Face aux chômeurs et aux travailleurs qui voient leurs conditions de vie et de travail diminuer de manière inqualifiable, la coalition rouge-verte au pouvoir proteste, s’indigne même. Non pas contre les patrons, premiers à mettre en avant l’austérité et derniers à en payer les frais, mais contre cette «hystérie» qui s’est emparée du précieux électorat allemand (la population est-elle encore considérées autrement?).

    Vers un nouveau parti des travailleurs?

    En effet, en plus des mobilisations, un nouveau parti se constitue à la gauche du SPD et de nombreux membres du parti du chancelier Schröder sont tentés, dégoûtés par la politique néo-libérale des sociaux-démocrates.

    Cette nouvelle formation issue de deux groupes («Alternative électorale» et «Initiative pour le Travail et la Justice sociale») dispose déjà de moyens importants: 3.000 membres, 70 sections locales,… et suscite un tel intérêt dans la population qu’il semble impossible pour le SPD et Shröder de remporter les prochaines élections.

    Jusqu’à présent cette nouvelle formation est peu radicale, mais cela montre qu’il existe un espace pour un nouveau parti des travailleurs. Mais il est possible que l’orientation politique change sous la pression de la base: qu’elle ne se limite pas aux revendications immédiates (maintien des allocations sociales, refus des privatisations, etc.) mais qu’elle mette à nu les causes véritables de la politique menée (la crise capitaliste). Notre organisation soeur Sozialistische Alternative Voran (SAV) participe à cette nouvelle initiative afin d’y développer une opposition révolutionnaire socialiste.

    Il est important de suivre les répercussions, dans notre pays, des événements d’Allemagne. La proposition du patronat de Marichal Ketin d’augmenter le nombre d’heures de travail sans augmentation de salaire ou le plan Vandenbroucke visant à diminuer le nombre de chômeurs montrent que l’offensive de la bourgeoisie touche également la Belgique. Nous assistons tous à des attaques en règles contre nos acquis, et si le Parti socialiste est encore fort en gueule, jamais des mesures concrètes n’ont étés proposées, et leurs quelques lamentations bruyantes n’auront offert d’emplois qu’aux journalistes.

  • Réformes de Vandenbroucke dans l’enseignement en Flandre

    Réformes de Vandenbroucke dans l’enseignement en Flandre

    Le ministre flamand de l’Enseignement et de l’Emploi, Frank Vandenbroucke, n’a pas attendu le début de l’année scolaire pour annoncer des réformes drastiques dans l’enseignement. Il se base sur le rapport Accent op talent de la Fondation Roi Baudouin. Ce rapport est le fruit du travail d’une commission composée essentiellement de gens issus du monde de l’entreprise, du VDAB (l’équivalent flamand de l’ORBEm et du FOREm), des pouvoirs organisateurs de l’enseignement et des syndicats.

    Correspondant

    L’objectif exprimé était de lutter contre le manque de motivation des élèves de l’enseignement technique et professionnel. On voulait aussi limiter le nombre d’élèves en situation d’échec ou qui se retrouvent sans diplôme à l’issue de leur scolarité. On part du principe que la formation doit être orientée vers la pratique et offrir la perspective de décrocher un emploi. D’après le rapport, ça ne peut se faire qu’en étroite collaboration avec la vie en entreprise. Partant du principe que l’industrie lourde va de toute façon être délocalisée à l’Est ou au Sud, la commission ne voit de salut que dans «l’économie de design créative, innovatrice» de petites entreprises spécialisées «avec un fort concentré de connaissance». C’est pourquoi l’enseignement doit pouvoir réagir au quart de tour et s’adapter aux besoins spécifiques des entreprises. «Apprendre toute sa vie» pour s’adapter aux exigences d’un monde de l’entreprise en mutation continuelle et «apprendre à apprendre» sont devenus des leitmotifs.

    Casser l’organisation de l’enseignement

    Pour ce faire, toute l’organisation actuelle de l’enseignement doit être jetée par dessus-bord. C’en est fini des horaires fixes, du cloisonnement entre métiers, entre orientations, entre le général, le technique et le professionnel. Les écoles et surtout les directions doivent recevoir encore plus d’autonomie financière.

    Le salut par «l’économie de la connaissance»?

    La perspective d’une société de la connaissance post-industrielle n’est qu’une chimère. Les pays occidentaux n’ont pas le monopole du savoir-faire et il est plus facile de délocaliser la production à haute intensité de connaissance que l’industrie lourde.

    Ces réformes n’ont d’autre but que de fournir une main d’oeuvre taillée sur mesure pour les entreprises en sacrifiant la formation générale sur l’autel du profit.

    Une collaboration plus étroite avec les entreprises signifie que celles-ci vont dominer l’école. L’entreprise sponsorise l’achat des machines et les pouvoirs publics payent le reste de la formation professionnelle: ils y trouvent tous les deux leur compte financièrement. L’autonomie locale ouvre la voie à la différenciation salariale et aux horaires flexibles. C’est la fin du statut du personnel et des nominations. Toute la question est de savoir si le sommet syndical va choisir de défendre l’enseignement ou d’avoir une discussion aimable avec le ministre autour d’une tasse de thé.

  • Les consommateurs paient le prix de la politique de Bush

    Augmentation du prix des produits pétroliers

    LE PRIX du pétrole a commencé cet été à grimper à un rythme effréné. Ceci reflète la politique instable et la situation économique dans le monde. L’État belge percevra 60 à 65 millions d’euros de rentrées supplémentaires via les taxes sur les produits pétroliers.

    Bart Vandersteene

    Entre-temps, les multinationales pétrolières maximalisent leurs bénéfices: comparé à l’année 2003, ceux-ci ont augmenté de 35% pendant les six premiers mois de cette année. Exxon Mobile prévoit un bénéfice annuel de 25 milliards de dollars, ce qui équivaut aux bénéfices de toutes les entreprises belges mis en commun. Les cinq plus grosses multinationales pétrolières pourraient finir l’année 2004 avec un bénéfice total de 100 milliards de dollars. Quand on examine les prix de l’essence à la pompe et du mazout de chauffage, qui ont déjà grimpé de plus de 34% depuis le début de cette année (chiffres au 20/08), on se rend compte que c’est une fois de plus le consommateur qui paie la facture.

    On attribue souvent la montée du prix du pétrole à la forte croissance économique en Chine et aux USA mais, dernièrement, celle ci a commencé à ralentir. Cet explication pourrait conduire à une menace de déficit. En fait, la montée du prix du pétrole est surtout l’expression de la peur que la situation politique internationale ne mène à une rupture dans l’approvisionnement de pétrole.

    La production pétrolière est très fragile au Moyen Orient et surtout en Irak. L’intervention militaire dans ce pays avait pour but de placer à long terme l’approvisionnement pétrolier sous le contrôle direct des Etats Unis. La force de l’OPEP devait ainsi diminuer. Cependant, la production pétrolière en Irak est encore plus basse un an et demi après le début de la guerre qu’avant celle ci. Dans le nord du pays, l’exportation de pétrole est paralysée depuis des mois déjà et, dans le sud, les installations pétrolières sont de plus en plus fréquemment la cible d’attentats.

    En Arabie Saoudite aussi, la crainte d’attentats contre la production pétrolière est grande. En outre, il faut prendre en compte les problèmes liés au groupe pétrolier russe Youkos et l’instabilité politique au Nigéria et au Venezuela (ce dernier exporte chaque jour 3,1 millions de barils vers les USA, soit plus que l’Arabie Saoudite).

    La chaîne se brise toujours dans son maillon le plus faible. Concernant l’économie mondiale, ce maillon pourrait être en ce moment l’approvisionnement pétrolier. La montée du prix du pétrole pourrait freiner la consommation aux Etats Unis. Hors, une consommation privée était fondamentale ces dernières années pour reporter la crise. Un retard de la croissance aux Etats Unis pourrait entraîner le monde entier dans une longue dépression, une dépression qui démontrera la fragilité des arguments allant en faveur de la dernière reprise économique.

  • Verviers : démantèlement des services de secours

    Verviers : démantèlement des services de secours

    Alors que la catastrophe de Gislenghien qui a fait 22 morts est encore fraîche dans nos mémoires, la direction de Crisnée avec l’appui du ministère de l’intérieur ferme d’une manière bureaucratique et sournoise le poste avancé de la protection civile à Verviers.

    Vincent Devaux

    Samedi 4 septembre, une trentaine de volontaires de la protection civile de Verviers défilent pour protester contre la fermeture de leur poste. Cette fermeture est certainement la première d’une série car la direction de Crisnée à la volonté de centraliser le personnel –en majorité des volontaires- de tous les postes avancés sous sa dépendance. Si le poste avancé de Verviers est le premier à faire les frais de cette politique, c’est certainement dû à la résistance et à la solidarité de l’équipe qui s’oppose à sa fermeture, une tentative d’étouffer dans l’œuf des protestations justifiées. La méthode utilisée est pour le moins sournoise, le matériel à été enlevé à l’insu de l’équipe en place. Les raisons invoquées par le responsable ne tiennent pas la route. Si la véri table raison était le manque de matériel, la solution serait plutôt d’en fournir plus. Il faut également une bonne dose de cynisme pour évoquer le peu d’interventions effectuées pour justifier sa fermeture ; un service tel que celui-ci n’intervient pour des faits imprévisibles et qui ont de graves conséquences pour la population. Avec la fermeture de ce poste, il faudra désormais 40 minutes supplémentaires à une équipe pour intervenir sur place; on a vu dernièrement combien de vies humaines peuvent dépendrent de ces précieuses minutes.

    Après la catastrophe de Gislenghien, Patrick Dewael, ministre VLD de l’Intérieur (Le Soir 31/08/04), déclare qu’une réforme des services de secours (pompiers, protection civile, aide médicale urgente) est réactivée. Il promet une augmentation de 3.4 millions d’euros à court terme, soit 2.5 millions pour le matériel (l’équivalant seulement de trois auto-pompes pour toute la Belgique!) et 900.000 euros pour la formation des 17.500 intervenants (le budget total des services de secours est actuellement de 500 millions d’euros) afin que les services soient plus efficace !. Ce ne sont évidemment que des cacahouètes cédées face à pression engendrée par la catastrophe de Gislenghien. Depuis 1963 il n’y a plus eu de réforme des services de secours ! Les prom esses après l’accident de Theux (janvier 97) n’ont mené à aucun changement. En 2003, Verhofstadt avait annoncé une réforme des services de secours… « sans coûts supplémentaires » ! Autant Verhofstadt que Dewael, nous montrent de quel côté ils se trouvent et qu’elles sont les priorités du gouvernement. Le respect du pacte de Maastricht, les multiples cadeaux au patronat qui se font sur le dos de la population, les privatisations, le bradage des infrastructures de la collectivité, les baisses d’impôts pour les entreprises … représentent un vol manifeste des richesses collectives en faveur du patronat et ne permet plus de financer correctement nos services publics et notamment les services de secours. On engraisse les patrons en coupant dans les budgets à destination de la collectivité. D’un côté Dewael fait des déclarations d’intentions dans les médias ; d’un autre côté, quelques semaines après, il cautionne la fermeture du poste de la protection civ ile de Verviers, privant des dizaines de milliers d’habitant (52.000 habitants pour la seule commune de Verviers) d’un service dont ils ont pourtant bien besoin ! Quelle hypocrisie ! Faudra t-il attendre une nouvelle catastrophe et de pleurer les morts pour que l’on consente à faire « un petit geste ».

    Cette fermeture est d’autant plus écœurante que les membres de la protection civile sont pour la majorité des volontaires, qui font d’énormes sacrifices –en temps et en argent- pour assurer la sécurité de la population au risque de leur propre vie. Il faut savoir qu’il sont « payés » 2.5 euros de l’heure lors de leurs interventions et qu’ils doivent prendre des congés entraînant une perte de revenus sur leur temps de travail pour se former.

    Si la commune de Verviers à permit à l’équipe de la protection civile de toujours pouvoir occuper les locaux ; il ne leur reste plus que leur bras et leur courage ; ce n’est pas avec cela qu’il vont pouvoir faire face à une explosion de gaz ou à une inondation.

    Dans une société véritablement démocratique, une telle fermeture ne serait pas possible, car les habitants et les volontaires conscients de l’importance d’un tel service ne le permettraient pas. Cela démontre pourquoi il est nécessaire qu’il y ait un contrôle ouvrier et de la population sur les services de la collectivité.

    Nous ne devons pas nous faire d’illusions quand à la bonne volonté du gouvernement à mettre la main au portefeuille ; touts les secteurs publics sont sous-financés : l’enseignement, les soins de santé (il y a quelques mois, il a été demandé au personnel soignant du grand hôpital de Verviers –CHPLT-de prendre sur leur salaire le déficit de l’hôpital !),… Les suppliques n’auront pas beaucoup d’effets. Il ne faut pas se suffire de vagues promesses, ça ne mange pas de pain, elles sont là pour faire retomber la pression. Seule une lutte combative en solidarité avec la population et d’autres services qui se trouvent dans la même situation de sous-financement pourront mener à des avancées. Il faut exiger le retour immédiat du matériel dans le poste avancé de Verviers et la garan tie que les autres postes ne soient pas fermés. Une augmentation considérable des moyens financiers pour les services de secours est une nécessité afin d’avoir du matériel correct et en suffisance ; des formations de qualité du personnel; un statut des volontaires leur donnant notamment droit à de véritables rétributions pour le service qu’ils rendent à la société. Il y assez de richesses produites pour octroyer ces revendications. Tout ceci montre la nécessité de construire un parti qui se batte pour défendre les intérêts de la majorité, un nouveau parti des travailleurs. De même il n’est pas possible de conserver durablement les acquis sous le capitalisme ; nous avons pour cela besoin de nationaliser les moyens de productions et d’un contrôle démocratique par les ouvriers et la population des services publics.

  • TEC Charleroi. La grève empêche un licenciement

    TEC Charleroi

    LA DIRECTION DU TEC de Charleroi voulait licencier un travailleur malade. Cinq jours de grève du personnel l’ont forcée à reculer.

    Jean Peltier

    Il y a quatre ans, un des chauffeurs a été victime d’un accident de travail. Reclassé comme magasinier, il a fait une rechute au début de l’année. Après 5 mois et 20 jours de congé de maladie, il a voulu reprendre le travail mais le médecin du travail lui a conseillé de prolonger son incapacité. Il a alors dépassé la période de six mois d’absence, ce qui a amené la direction à le licencier.

    Les travailleurs des quatre dépôts de la région de Charleroi ont immédiatement arrêté le travail en solidarité jeudi 5 août. La grève a été active: assemblée le vendredi, suivie d’une manifestation devant le siège social de la société, distribution de tracts sur le marché le dimanche pour informer la population et les travailleurs du privé des motifs de la grève, nouvelle assemblée le lundi. C’est lors de celle-ci que les responsables syndicaux ont annoncé que la direction cédait et que le travailleur serait réintégré.

    C’est un recul important qui a été imposé par le personnel au directeur Gilson. Celui-ci, membre connu du PS, se comporte comme un patron du privé, ne s’intéressant qu’à la rentabilité et se foutant pas mal de la santé des travailleurs. Lorsqu’il était directeur du CPAS de Charleroi, il y avait imposé de nombreux licenciements. Fraîchement arrivé au TEC, il voulait continuer sur sa lancée. Mais il est tombé sur un os. La solidarité active et la lutte décidée sont les meilleures armes pour lutter contre les licenciements.

  • Festivals d’été. Une campagne réussie

    Blokbuster et Résistance internationale étaient présents aux festivals d’été. Une partie des jeunes y ont manifesté un grand intérêt pour les idées du marxisme. Il n’était pas rare de voir des jeunes, mais aussi des travailleurs, après avoir acheté nos autocollants et notre journal, revenir pour une discussion plus approfondie.

    Amaury Van Hooren

    Des campagnes comme la manif contre la violence fasciste et la Marche des Jeunes pour l’Emploi étaient accueillies avec intérêt. On a aussi vivement discuté du racisme en tant que facteur de division après la récente victoire électorale du Vlaams Blok. Beaucoup réalisent que les partis traditionnels n’ont pas de réponse parce qu’ils sont eux-mêmes responsables de la politique qui fournit le terreau à la croissance de l’extrême-droite. Cela illustre une fois de plus la nécessité d’une alternative qui prenne réellement en compte les besoins des victimes de la crise.

    La conscience de pas mal de jeunes s’est clairement orientée à gauche depuis le mouvement anti-guerre. Une bonne part des discussions menées abordaient sans détour la nécessité d’une alternative socialiste, mais aussi la nécessité de s’organiser pour défendre nos droits. Notre campagne électorale nous a aussi apporté une certaine notoriété auprès de ceux qui sont à la recherche d’une alternative de gauche à la politique néo-libérale.

    Cette politique néo-libérale se faisait sentir concrètement aux festivals d’été. De plus en plus de lieux de détentes tombent sous la coupe du privé. La commercialisation transforme les festivals en pompes à fric pour les grandes entreprises qui n’ont que faire des besoins des jeunes. A Pukkelpop, on paie aujourd’hui plus de 100 euros pour 3 jours, ce qui fait mal dans le portemonnaie de bon nombre de jeunes. Et nous ne parlons pas encore du prix des boissons, de la nourriture,… Nous voyons comment les multinationales veulent contrôler les loisirs des jeunes pour en retirer du profit. En outre, les jeunes sont un groupecible important pour la publicité qui les incite à acheter, à être hip et cool,…

    Résistance internationale et le MAS luttent pour une société qui soit au service de la majorité de la population et non au profit d’un petit groupe.

  • FILM: FAHRENHEIT 9/11

    Le film de Moore son succès, son style percutant, montre que la seule raison de cette guerre est le pétrole. Que le gouvernement américain sert les intérêts des grosses entreprises et des banques.

    Geert Cool

    Tout au long du film, la critique se durcit. Le point culminant est la visite de Moore à Flint, petite ville du Michigan lourdement frappée par le chômage. A Flint l’armée recrute massivement et agressivement des jeunes qui ne voient pas d’autre issue. Les victimes de la guerre se trouvent dans les couches les plus pauvres de la population, et cela dans les deux camps.

    Bush était en excellents termes avec la famille Ben Laden. Les grosses entreprises américaines, liées à l’entourage de Bush, font des profits colossaux grâce à la guerre. Bush père siège à la direction de l’entreprise Carlyle, Dick Cheney a été PDG de Halliburton des années durant… Ces deux firmes sont spécialisées dans l’armement et la reconstruction.

    Le film de Michael Moore accuse avec virulence la façon dont travaille l’establishment. Mais le film se limite à une forte critique anti Bush sans qu’aucune alternative ne soit proposée. C’est dommage. Mais le succès de Fahrenheit 9/11 illustre le potentiel de construction d’une alternative anticapitaliste et socialiste.

  • De Lijn. Grève des employés bien suivie

    De Lijn

    Les projets de réforme du directeur général Ingrid Lieten (SP.a) visant à faire passer de nouveaux examens aux employés, provoque de vives réactions de la part des salariés de la société des transports publics.

    Un militant CGSP

    Le 26 juillet, les employés de De Lijn ont massivement fait grève contre ces projets de réforme. En Flandre Occidentale, les chauffeurs ont manifesté leur solidarité en refusant de rouler sans l’accompagnement de contrôleur.

    Le même jour, des délégations des employés de différentes provinces ont rendu visite aux services centraux à Malines pour un entretien avec Mme Lieten, puis à Mol pour discuter avec le président du conseil d’administration.

    Les propositions de réforme démantèlent les réglementations existantes et le statut des employés. Chaque membre du personnel devrait participer à un test de compétence où ses capacités seraient examinées. En théorie, c’est un beau principe: les gens se remettent à niveau si nécessaire. Hélas, en pratique chez De Lijn, on apprend déjà que de nombreuses personnes ne satisfont pas au profil requis à cause de leurs activités syndicales ou sur base des préférences personnelles du comité. Qui n’a pas de bons amis dans le comité doit donc s’attendre à occuper un poste au bas de l’échelle.

    Le fait que chacun doive postuler pour deux postes a pour conséquence que le personnel doit se battre pour deux places afin de s’en assurer une. La finalité est de faire pression sur les salaires et de diviser le personnel lors d’une grève future.

    Les propositions de réformes arrivent au mauvais moment. En effet, un projet d’analyse de toutes les fonctions pour avoir une meilleure vue d’ensemble de la situation est déjà lancé chez De Lijn. Beaucoup d’employés nourrissent l’espoir que cette analyse confirme la valeur de leur travail, requière une meilleure qualification que précédemment et améliore le traitement. Actuellement, il est juste prévu que les traitements actuels se maintiendront et une augmentation n’est évidemment plus envisageable.

    En septembre débuteront de nouvelles négociations entre direction et syndicats, mais les réactions des travailleurs du 26 juillet ont clairement montré qu’un changement des réglementations actuelles sans leur consultation est tout simplement hors de question.

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