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  • La police anversoise gaffe avec la liste des groupements extrémistes et terroristes

    Un vent favorable a fait attérir la liste des "groupements extrémistes et terroristes" de la police anversoise au journal Gazet van Antwerpen. Dans ce document de 24 pages, on remarque beaucoup d’attention envers la gauche radicale. Entre bandes de motards et groupements extrémistes comme Blood&Honour apparaît aussi le MAS/LSP, sous le label " groupement marxiste-trotskiste ".

    La liste a causé plein de controverses. Par exemple, la ministre Onkelinx s’est déclarée contre la mise sur pied d’une telle liste parce qu’elle n’est pas légale… La liste est de temps en temps assez rigolote par le manque apparent d’information de la police. Mais il est révelateur qu’elle accorde tant d’attention à la gauche radicale. Défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles n’a, selon nous, rien à voir avec de l’extrémisme ou du terrorisme, bien au contraire !

    Aussi, nous pensons que la police ferait mieux d’utiliser ses moyens pour la lutte contre la criminalité fiscale, plutôt que de surveiller un parti d’opposition de gauche tel que le MAS.

  • De Vits s’abstient lors du vote sur la limitation de l’allongement de la semaine de travail

    Mia De Vits, ex-présidente de la FGTB, s’est abstenue de voter au parlement européen sur l’application plus stricte des limites maximales de la semaine de travail de 48 heures. La proposition de la majorité du parlement n’a aucune chance d’être appliquée, mais c’est au moins un signal (très limité).

    Le SETCA a publié un communiqué de presse qui dit que le vote du parlement européen est une victoire syndicale parce qu’on a choisi de maintenir le temps de garde comme temps de travail et parce qu’on va contre les possibilités des Etats-membres d’appliquer un " opting-out " (la possibilité du patron de ne pas suivre la règle quand les travailleurs sont d’accord).

    La victoire syndicale dont le SETCA parlait n’était en tout cas pas due à Mia De Vits…

  • Grève des cheminots contre les contrats de gestion

    Le 13 mai, une grève nationale des chemins de fer a été organisée contre les contrats de gestion proposés entre le gouvernement et la SNCB. Dans ces contrats on fixe entre autre la subvention d’exploitation et d’investissement.

    La proposition contient le fait que moins de trains de passagers vont être utilisés sur des lignes non-rentables et que sur ces lignes le service de train pourrait être remplaçé par des autobus. La vente des tickets pourrait être faite par exemple dans des supermarchés ou des kiosques à journaux. Le principe de partenariat public-privé (une privatisation cachée) est repris dans le contrat de gestion pour l’infrastructure.

    Les contrats de gestion disent aussi que la SNCB doit atteindre un " équilibre financier " pour 2008. Ce qui veut dire que les chemins de fer doivent faire du profit au lieu de mettre au centre le service aux passagers. Les syndicats craignent que l’implication des ces contrats de gestion mènent à une remise du personnel de 38.000 à 35.000 ou même à 33.000 pour 2009.

    La grève du 13 mai a été une réussite. Alors qu’il était prévu une grève de deux heures, les travailleurs ont fait grève toute la journée dans bon nombre d’endroits. Pour l’instant, des négociations ont toujours lieu, mais il n’est pas exclu que d’autres actions suivent.

  • Ouzbékistan. L’armée massacre des centaines de manifestants

    Ouzbékistan

    La dictature de Karimov, soutenue par les USA, se déchaîne dans un bain de sang. A la mi-mai, au moins 700 personnes ont été brutalement massacrées par les troupes gouvernementales en Ouzbekistan. Il est difficile d’avoir des informations précises, l’Ouzbekistan étant l’un des Etats les plus dictatoriaux au monde, et ce même avant ce massacre. Les transmissions télévisées locales ou étrangères y sont dorénavant bloquées.

    Rob Jones

    Les troubles ont débuté quand un groupe de protestataires armés a décidé de prendre d’assaut la prison d’Andijan après avoir demandé sans succès la libération de centaines de prisonniers. Ceux-ci, libérés, allèrent manifester devant l’hôtel de ville. L’armée ouvrit alors le feu, tuant par centaine à Andijan, et répéta le massacre dans d’autres villes, au fur et à mesure que les manifestations s’étendaient.

    Le président ouzbek, Karimov, a déclaré qu’il s’agissait d’un soulèvement organisé par des fondamentalistes islamistes. Cela fait des années qu’il utilise la peur d’une croissance des fondamentalistes dans la région, en particulier dans la région de la vallée de Ferganna, comme justification de la répression de toute forme d’opposition à ses lois dictatoriales. Ce n’est pas surprenant que dans unedes nations les plus pauvres au monde, la patience des masses se transforme en colère et aboutisse à des actions de grande ampleur. Les dernières que les rues ont vues se sont tragiquement terminées dans un bain de sang. Les travailleurs et les pauvres d’Ouzbekistan ont désespérément besoin d’organisations de masse capables de s’ opposer à Karimov et de lutter pour des droits démocratiques et un changement radical du système.

    Les premiers rapports indiquaient que les manifestants demandaient à la Russie d’être un intermédiaire dans les négociations. Le ministre russe des affaires étrangères a rapidement exprimé son souhait de voir le conflit se régler par n’importe quel moyen, tout en qualifiant le régime Ouzbek de « doux ».

    L’Angleterre et les USA quant à eux, portent une bonne part de responsabilité pour ce qui c’est passé. Karimov est allié des Etats-Unis, membre de la “coalition” partie mener la guerre en Irak et de la « guerre au terrorisme ». Londres et Washing-ton ont ainsi ignoré ses méthodes dictatoriales. Le gouvernement de Blair a même récemment révoqué Craig Murray, ambassadeur britannique à Tachkent, pour avoir émis des critiques trop franches à l’encontre de Karimov. Murray explique que les puissances occidentales acceptent ces méthodes répressives car Karimov a autorisé les USA d’ établir une base aérienne, et les ressources en énergie dans le pays intéressent également ces puissances. Les Etats-Unis demandent simplement aujourd’hui que les deux parties règlent leurs problèmes « pacifiquement ».

    Il est vrai que les fondamentalistes islamistes construisent une base dans la région, et beaucoup de ceux trouvés dans l’Afghanistan voisin étaient Ouzbeks. Même avant la chute de l’Union Soviétique, la vallée de Ferganna, la région la plus densément peuplée de l’Asie centrale, était un refuge pour beaucoup de fondamentalistes. Mais c’est l’extrême pauvreté de la région résultant de la restauration du capitalisme, ainsi que les méthodes répressives, qui ont causé le désespoir qui mène autant de gens à soutenir les fondamentalistes.

    D’autre part, plusieurs rapports font état d’un soutien secret aux fondamentalistes provenant d’une partie de la clique dirigeante du pays. Pensant que tôt ou tard, Karimov sera renversé par une version ouzbèke de la “révolution qui a eu lieu dans la Kirghizie voisine”, ils se préparent ainsi à être du côté des vainqueurs.

    Pour l’instant, il est inévitable que jusqu’à ce qu’une force capable de mener la lutte pour la libération générale de cette région du capitalisme émerge, il y aura encore des heurts et une répression brutale.

  • Il faut un syndicalisme de combat. Ainsi qu’un véritable parti des travailleurs

    Les politiciens préparent une nouvelle vague d’assainissements…

    Le patronat a préparé une grande offensive depuis plusieurs mois. Il veut diminuer ses impôts, en finir avec les prépensions, nous faire travailler plus longtemps pour le même salaire et privatiser les services publics. Toute la panoplie de la propagande a tourné à plein régime pour préparer le terrain. Mais qu’apparaît-il à la fin de cette année politique? Les différents gouvernements n’ont pas réussi à faire avaler ce programme à la population. A la moindre menace d’actions ou de grèves, patrons et gouvernements battent en retraite. Cela démontre la force potentielle des travailleurs pour défendre leurs intérêts. Une force potentielle que le patronat s’efforce de rendre inoffensive. Par un flot continu de désinformation, de chantage et d’intimidation, par l’achat de "leaders" du mouvement ouvrier,…

    Bart Vandersteene

    Il faut donc s’attendre à une nouvelle offensive pendant l’été et à l’automne. Et celle-ci se prépare déjà dans les médias. Récemment, Alain Destexhe (MR), avait présenté un sombre diagnostic de la situation en Wallonie, relayé maintenant par les déclarations faites à la presse de plusieurs professeurs d’universités. Ainsi, l’on peut maintenant lire que le revenu moyen des Wallons est supérieur de 2% à la moyenne européenne, alors que la richesse produite par habitant est inférieure à cette moyenne de 22,7%. Solution esquissée ? Une plus grande flexibilité des horaires et une politique plus ferme pour remettre au travail les demandeurs d’emploi. Il est également proposé de diminuer plus encore les salaires wallons, pourtant déjà inférieurs de 4% aux salaires flamands, et ce afin de rendre la Wallonie plus attractive. Pour lutter contre la misère, on va donc l’accroître…

    Ces propositions d’idéologues bourgeois sont bien entendu chaudement approuvées par le MR et le patronat, ce qui n’est que peu surprenant, mais le silence du PS à cette occasion est tout simplement scandaleux, et démontre, s’il le fallait encore, qu’entre le patronat et les travailleurs, le PS a clairement choisi le camp de l’égoïsme et de l’exploitation.

    Les attaques se préparent aussi au Nord du pays. Le VLD et le Vlaams Belang, les plus chauds défenseurs des intérêts patronaux, accompagnés du SP.a et du CD&V, les deux partis flamands qui sont les plus liés au mouvement ouvrier, partagent cette logique selon laquelle le marché doit prendre plus d’importance dans tous les domaines. C’est soumettre la société tout entière à la soif de profits d’une petite minorité.

    Face à ces futures attaques, plus que jamais, ce dont nous avons besoin, c’est d’un syndicalisme de combat qui argumente clairement vis-à-vis des membres et qui organise efficacement la lutte. Mais cela ne suffit pas. Il nous faut aussi un parti qui puisse relayer ces revendications sur le terrain politique. La discussion doit démarrer au sein des syndicats sur la question de savoir si on peut oui ou non continuer à soutenir indéfiniment des partis et des candidats qui agissent contre nos intérêts.

  • Bruxelles-Hal-Vilvorde. Fin de la crise politique ou début d’une guerre de positions?

    Bruxelles-Hal-Vilvorde

    Beaucoup de gens ont été soulagés quand la fin (temporaire) de la saga de BHV fut annoncée. Le soutien parmi la population pour les manœuvres du gouvernement flamand était quasi nul. Du côté francophone, ce soutien était mobilisé en invoquant la peur de la scission de la sécurité sociale et même de la Belgique.

    Anja Deschoemacker

    Tous les partis flamands sont devenus des partis flamingants

    Le CD&V sait très bien qu’une communauté ne peut pas unilatéralement imposer sa volonté à l’autre. Pourquoi s’est-il de lui-même compromis pour un dossier qui implique au maximum quelques dizaines de milliers de gens? Le CVP avait dans le passé une position dominante comme "parti populaire". C’était toujours un parti bourgeois, mais sa politique dans la période d’après-guerre était basée sur la collaboration de classes. Cette option n’est utilisée qu’en cas de croissance économique, et permet de lâcher des concessions à la classe ouvrière mais seulement si la bourgeoisie y est elle-même préparée.

    A ce jour, aucune des deux conditions n’est remplie. Le dirigeant CSC Cortebeeckx a reproché publiquement au CD&V et au SP.a leur néolibéralisme et leur populisme. De plus, la bourgeoisie voudrait aujourd’hui soutenir un parti plus offensif, mais elle se heurte à des traditions bien implantées : la sécurité sociale, l’index, la concertation nationale,… Le seul parti qui reste encore dans la tradition de la " paix sociale " est le PS qui continue à emballer socialement des mesures asociales. Le CD&V a construit autour de lui un nouveau bloc sur base du nationalisme flamand, suivi par tous les partis flamands.

    Mauvais timing

    Le forcing autour de BHV ne semblait donc pas une mauvaise idée pour le CD&V afin de regagner du terrain électoralement. Le reste des partis flamands ont voulu éviter cela en sautant dans le train avec lui. Avec la condamnation de la situation actuelle par la Cour d’Arbitrage, il semblait faisable d’arriver finalement à une victoire flamande. De plus, cela pouvait servir de rideaux de fumée pour le débat sur les fins de carrières. Mais rien ne s’est déroulé comme prévu.

    L’élément le plus important dans cette situation est la détérioration de l’économie belge, avec une croissance zéro dans le premier trimestre de l’année 2005. Sous cette pression, BHV ne pouvait pas servir de paratonnerre pour les dossiers socio-économiques, mais a fait e sorte que ces dossiers soient à nouveau postposés. Cela explique l’appel de la FEB et du Palais pour en finir avec le dossier BHV. Aucun parti ne veut d’élections aujourd’hui, car elles n’offriraient que des bonus électoraux au Vlaams Belang et au PS.

    Pas de scission de BHV – victoire pour les politiciens francophones?

    Non. Le quasi-accord final s’est heurté à la résistance de Spirit, parti de la majorité violette. Sans leur résistance, l’accord serait passé. CD&V et NVA auraient, dans cette situation, parlé de "concessions inacceptables", mais ils l’auraient quand même vendu comme une " demi-victoire ".

    Aujourd’hui, le gouvernement flamand a mis en oeuvre une liste de " concessions inacceptables " : l’élargissement de Bruxelles, l’octroi de compétences pour la communauté française sur le terrain flamand, retirer la circulaire Peeters, etc. Cela promet pour les prochaines négociations sur une nouvelle réforme de l’état!

    Lutter contre la régression sociale

    Des services dans la langue maternelle sont nécessaires afin de pouvoir participer à la société. Dans certains cas, l’absence de ceux-ci peut mettre en danger de mort les personnes concernées. Les deux groupes linguistiques de Bruxelles et des environs subissent dans ce climat tendu toutes sortes de harcèlements. On a beau dire que les francophones doivent s’adapter dans les localités où ils vivent, mais Bruxelles s’étend inexorablement. Cette réalité connue ne va pas changer.

    Les attaques sociales dans Bruxelles et ses alentours doivent être stoppées. Mais cela ne concerne en rien la langue, c’est un problème d’augmentation des loyers, d’achat de maisons et de terrains à bâtir. Ce problème ne peut être résolu qu’avec un programme massif de construction de logement sociaux. Les investissements du gouvernement flamand, stipulant que seuls les Flamands ont droit aux logements sociaux, ne sont manifestement pas assez efficaces pour résoudre le problème, mais en plus ils sont discriminatoires pour les francophones qui travaillent à Bruxelles et qui cherchent un logement dans les environs.

    La politique de construction belge est totalement contrôlée par quelque grandes sociétés privées qui ne s’intéressent qu’aux profits. Il est évident que l’on peut faire plus de profits avec des lofts chics et des villas cossues qu’avec des logements simples pour des familles à faible ou moyen revenu. Ce n’est pas l’autre groupe linguistique qui est l’ennemi, mais bien les grandes sociétés privées qui contrôlent le marché immobilier et les multiples politiciens locaux qui leurs offrent leurs services.

    Les travailleurs et jeunes flamands, wallons et bruxellois ont besoin d’unité dans la lutte contre le démantèlement social

    BHV n’a pas été scindé. Mais la pression pour une politique encore plus néo-libérale s’accentuera en Wallonie. La régression sociale qui en découlera dans la région ouvrira ensuite la voie à un nouveau tour de vis en Flandre. Depuis la communautarisation, l’enseignement dans les deux parties du pays a été victime d’assainissement : aucune lutte n’a été depuis lors assez massive pour arrêter le démantèlement. L’unité dans la lutte est absolument nécessaire.

    Il est positif qu’un front commun national se développe- FGTB, CSC et PS – pour éviter qu’un éventuel refinancement de la sécurité sociale ne se fasse à travers la TVA, une mesure totalement anti-sociale. Mais une Cotisation Sociale Généralisée (CSG) ne serait qu’un recul négocié.

    Le poids de la force potentielle de la classe ouvrière belge, une des plus organisées dans le monde, pèse sur toutes les décisions. Si ce poids n’est utilisé que de façon passive, il ne servira qu’à emballer “socialement” la régression avec une mesure comme la CSG.

    S’il est utilisé activement, cela empêcherait des réformes structurelles. Le maintien de la sécurité sociale telle qu’elle est aujourd’hui – un système de droits acquis, basé sur la solidarité dans la classe ouvrière- est mieux que la CSG. La lutte unifiée de la classe ouvrière peut stopper la régression, pourvu qu’il y ait un plan d’action, une stratégie et une mobilisation digne de ce nom.

  • Solidarité mondiale pour les travailleurs en grève au Pakistan

    Hier, des membres du CIO ont protesté partout dans le monde devant les ambassades Pakistanaises. A Bruxelles, une dizaines de membres du MAS ont participé. Au travers de cela, nous voulions mettre la pression sur le gouvernement pakistanais et démasquer la direction de l’entreprise de télécommunication PCTL. La grève en est à son 6ième jour de grève. La répression en provenance du gouvernement a provoqué une résistance massive avec des meetings et des piquets de masses. Le gouvernement a été obligé de relacher 5 dirigeants syndicaux cinq heures après leur arrestation.. La direction est même venue avec d’importantes concessions sur la table. Les travailleurs craignent cependant une volonté de mener ainsi la privatisation en catimini, ils mènent l’action pour que le gouvernement mette de coté son plan de privatisation.

  • Le gouvernement peut-il nous faire payer la crise?

    Verhofstadt et sa bande au fédéral ont survécu à Bruxelles-Hal-Vilvorde. Pour cela, ils ont littéralement dû faire appel au ‘Roi et au Capital’. Et cela, sous la forme de l’ancien président de la FEB Van Steenkiste qui, à la télévision flamande, a lancé un appel au monde: ‘BHV doit se résoudre, il y a des dossiers économiques important sur l’agenda qui ont déjà pris assez de retard’. Leterme et ses complices peuvent commencer à nouveau. Une vieille maxime aurait pu leur dire "qui sème le vent…"

    Eric Byl

    Van Steenkiste a raison sur un point, depuis quelques mois, l’économie tourne au ralenti. En comparaison avec le dernier trimestre de 2004 où la croissance était de 0,5% (1), l’économie a crû de 0% au premier trimestre de 2005. Ainsi les prévisions pour la croissance de 2005 (d’abord de 2,5 % revu plus tard vers les 2,2 %) vont peut-être encore devoir être revues fortement à la baisse. ING prévoit maintenant une croissance de 1,9% et l’ Ires – dans son ‘analyse économique et prévisions’- de 1,5 %. Mais cela seulement sous l’improbable condition que les prix du pétrole restent plus ou moins stables et que le dollar ne se déprécie pas plus. Dans ce cadre, les ‘chiffres de croissances’ signifient une croissance ultérieure du chômage et donc des dépenses sociales. Dans son estimation budgétaire, le gouvernement avait prévu une réserve de 200 millions, mais avec une croissance de 1,5 %, 1890 millions d’euros seraient nécessaires…

    Nous pouvons déjà deviner où le gouvernement va récolter cet argent. Les quatre années précédentes, le budget fut à chaque fois en équilibre. La KBC explique cela dans ses perspectives (2), attribuant cela à un taux d’intérêt bas et aux opérations ‘one shot’, lisez : ventes et/ou assainissements des richesses collectives du pays. Comme un mauvais père de famille, le gouvernement fédéral a vendu la maison par-dessus notre tête pour maintenir son budget annuel en équilibre.

    Et le résultat, que cette politique va amener dans les prochaines années, sera de nouveau la perte de milliers d’emplois dans le secteur public. A partir de septembre, tant La Poste que les chemins de fer et l’enseignement vont foncer vers la libéralisation, la privatisation et la commercialisation. Les travailleurs vont devoir payer la note en terme de pertes d’emplois et l’accentuation de la flexibilité. Les consommateurs vont dorénavant payer très cher ces anciens services.

    Là où le gouvernement essaye encore de dissimuler ses attaques sur les conditions de vie et de travail le patronat reporte sans vergogne la crise sur le dos des travailleurs du secteur privé sous peine de délocalisation. Jamais auparavant il n’y a eu autant de gains entassés et jamais autant d’argent partagé entre les actionnaires et les directions d’entreprises. Leur devise est: ‘tire-toi avec le butin, tant que tu le peux encore’. Ils veulent combattre la crise en privant les travailleurs de la possibilité de prendre leur prépension, en détachant le salaire de l’ancienneté, en faisant encore plus de baisses de charges patronales et en limitant les dépenses pour les soins de santé. Ils exigent que le gouvernement diminue l’allocation des chômeurs et les obligent à accepter n’importe quel travail à n’importe quel salaire avec n’importe quel statut.

    Le gouvernement ne peut y arriver qu’en s’appuyant sur la division des travailleurs et en se basant sur le fatalisme des dirigeants syndicaux. Peut-être le gouvernement va-t-il de nouveau déballer à l’automne un sévère plan d’austérité sur le dos des travailleurs, tandis qu’ils vont distribuer des cadeaux fiscaux à tous ceux qui s’abstiennent depuis longtemps d’investir leurs richesses dans l’économie. Le fossé ente les richesses énormes que nous produisons annuellement et la part misérable que les travailleurs en reçoivent doit cependant inévitablement mener à des mouvements de lutte. Au cours de ces mouvements, la quête d’alternatives réelles va s’intensifier. Le MAS s’est bien positionné les années précédentes pour intervenir dans ce processus.


    (1) Voir http://www.plan.be/nl/pub/stu/STU0501/STU0501.pdf (en anglais)

    (2) http://kbc-pdf.kbc.be/uploadpdf/EVB2ekwartaal05N.pdf (en néerlandais)

  • Pakistan. Grève des travailleurs des télécommunications contre la privatisation

    Le gouvernement MUSHARRAF a lancé une nouvelle campagne massive de privatisation pour une valeur de 1,7 milliard de dollars (1,36 milliard d’EUR). La pièce centrale de ce programme de pillage des biens d’Etat est la Pakistan Telecommunications Company Ltd (PTCL) qui a réalisé 384 millions d’EUR de profit l’an dernier. Les travailleurs des télécommunications, une des sections les plus combatives et les plus conscientes du service public au Pakistan, sont complètement opposés à cette privatisation.

    Azad Qadri et Azam Janjuah, TURCP, Islamabad

    Le Socialist Movement (la section du CIO au Pakistan) et la Trade Union Rights Campaign – Pakistan (Campagne pour les Droits syndicaux au Pakistan – TURCP) ont joué un rôle majeur dans cette lutte. Ils ont été à l’initiative du lancement du Comité Anti-Privatisation, formé de neuf syndicats représentés dans ce secteur, et ont proposé un programme de meetings de masse par tournante dans les différentes régions et une grève de deux heures chaque jour. Ces meetings ont réuni un total de 41.000 travailleurs des télécommunications partout dans le pays.

    Face à ces actions, la direction a reporté trois fois le début du processus de mise en vente. De toute évidence aucun financier ne veut acheter des actions d’une société qui est en grève ! Le gouvernement est en colère contre la direction de la PTCL et leur a écrit pour leur demander pourquoi ils avaient de si mauvais rapports avec les syndicats.

    La direction de la PTCL a voulu utiliser des négociations pour provoquer des divisions au sein des syndicats et les amener à mettre un terme à leur programme de meetings de masse et de grèves quotidiennes. Mais, à cause de la pression qui s’exerce sur elle, la direction a promis d’accepter les revendications des syndicats sur les barèmes salariaux et les primes. Cependant, elle a aussi affirmé qu’elle ne pourrait retirer les plans de privatisation et a exigé que les syndicats suspendent immédiatement les actions avant toute poursuite des discussions. Suite à cela, les discussions ont été rompues.

    Les travailleurs veulent se battre jusqu’au bout. Ils ont pris le contrôle pratique de la grève. Le meeting du 16 mai à Quetta dans la province du Balouchistan a montré le sentiment réel qui existe chez les travailleurs. 1.500 travailleurs y ont participé, ce qui en a fait le plus gros meeting jamais organisé dans le secteur des télécommunications.

    La grève quotidienne de deux heures s’est étendue dans tous les coins du pays. Il y a eu quelques problèmes à Karachi au début parce que le MQM (un parti ethnique basé dans la région de Karachi) avait obligé la direction syndicale à ne pas observer la grève dans cette région. Mais les travailleurs ont refusé de « suivre les ordres » et ont rejoint la grève quotidienne de deux jours depuis deux jours.

    Impact de notre matériel

    Le tract produit par la TURCP a reçu une réponse extraordinaire nationalement. Nous avons reçu beaucoup d’appels de travailleurs des télécoms de partout dans le pays. Les travailleurs distribuent ce tract et en réclament d’autres.

    La réponse a été plus impressionnante que ce que nous avions imaginé. Les travailleurs disent qu’après avoir lu ce tract, ils sont plus déterminés à lutter contre la privatisation. Beaucoup disent que c’est la première fois qu’ils reçoivent du matériel comme cela.

    Le Socialist Movement et la TURCP ont aussi lancé une campagne de meetings de solidarité destinés à obtenir le soutien de travailleurs d’autres secteurs à la lutte des télécoms. Le premier meeting de solidarité a eu lieu à Islamabad le 23 mai. D’autres meetings suivront à Lahore, Multan, Karachi, Faisalabad, Hyderabad et d’autre villes.

    Pour plus d’infos, voir www.socialistworld.net

  • TEC. Il faut arracher les revendications initiales

    Quand les pouvoirs publics ne veulent pas lâcher un franc ils se renvoient la balle jusqu’au moment où la situation est ‘mûre’ – pour en appeller à la ‘bonne volonté de leurs concitoyens’. Tel est l’appel lancé hier par Jean-Claude Van Cauwenberghe, ministre-président wallon (PS) aux chauffeurs. Dans le journal Le Soir du 30 mai on peut y lire que ce dernier exhorte les chauffeurs à reprendre le travail et à revenir dans deux ans pour une nouvelle négociation ! Cela montre -après les déclarations qu’il a faite durant la lutte de Splintex- le rôle que joue le PS vis-à-vis des travailleurs. A croire que les chauffeurs font grève pour le plaisir ! La tactique « de la mise au frigo » n’est pas à utiliser à toutes les sauces !

    Ce vendredi 27 mai, après deux jours de grèves, avait lieu la manifestation des chauffeurs de bus à Namur, plus de 1.500 d’entre-eux étaient présents, tout drapeaux confondus bien que les bleux et les rouges soient majoritaires. Cela alors que les négociations sont bloquées ; c’est à dire que ni la SRWT, ni le gouvernement régional, ne veulent répondre aux demandes des travailleurs des TEC. La manifestation n’a apparemment pas intéressé André Antoine qui n’a pas reçu les travailleurs. La colère n’était pas absente, il faut dire que le déroulement du conflit ne peut que leur donner raison.

    Un pouvoir d’achat qui s’effrite

    Pour rappel, la proposition de la SRWT est une « augmentation » de 6% ; index (sur deux ans) et augmentation barémique comprise ; ce qui signifie une augmentation de seulement 1,1 % brut. En fait, en retirant les impôts, l’augmentation du coût de la vie non indexé on assiste à une diminution du pouvoir d’achat. Pour exemple il y a 2 ans, le litre d’essence super (sans plomb 98) côutait 1,01 euro, aujourd’hui 1,29 euro ; Le mazout de chauffage coûtait en mai 2003: 0,28 euro le litre. Aujourd’hui: 0,50 euro le litre. Il a presque doublé ! Sans compter l’augmentation du prix du logement,…Aussi beaucoup de chauffeurs ne comprennent pas que pour faire le même travail, ils sont payés un euros de moins par heure (brut) que leurs collègues de la STIB ou De Lijn

    Faute de solution les esprits s’echauffent…mais ce sont les chauffeurs qui dégustent !

    La bonne vieille excuse du financement par enveloppe fermée peut permettre un moment au politique de s’asseoir sur les revendications des chauffeurs, en grève depuis plus d’un mois, en laissant la patate chaude dans les mains de la SRWT. Mais au final les chauffeurs ont besoin d’une solution, qu’elle que soit du niveau qu’elle provienne. Les négociations piétinnent et les conciliateurs se succèdent, au rythme des bourdes, de la pression des politiciens,… Jean-Claude Phlypo administrateur de la SRWT, insultant les conciliateurs : « ils peuvent aller vendre des frites sur la place Saint-Lambert », un conciliateur qui insulte des syndicalistes,…. Et le temps qui passe et qui joue en défaveur des chauffeurs, car eux ne sont pas payés durant une grève, tout au plus reçoivent-ils une aide de leur centrale syndicale. C’est également eux qui prennent la mauvaise humeur des utilisateurs et les attaques qui se succèdent dans les médias.

    Des politiques et le patronat qui attaquent le droit de grève !

    L’Union Wallonne des Entreprises, la fédération wallonne de l’agriculture, l’Union des classes moyennes et l’Union francophone des entreprises non marchandes ont rédigés un appel commun accusant ‘Une Wallonie renouant avec la culture de gréviculture’ (Le Soir 27 mai ) et demandant aux pouvoirs publics la mise en place d’une obligation de service minimum. Il faut voir derrière cette attaque la tentative de casser les mouvements de luttes par la culpabilisation de la classe ouvrière suite à la publication des chiffres des revenus du PIB moyen par habitant moins élevés en wallonie (78%) par rapport à la moyenne européenne. Derrière le service minimum, se trouve une tentative pour d’attaquer par un bout le droit de grève.

    Cette revendication a notamment été reprise par Jean-Claude Van Cauwenberghe ou André Antoine. En fait ils suivent la même logique patronale qui consiste à dire que tous le monde doit faire des efforts pour le redressement de la Wallonie. Le problème c’est que ce sont toujours les mêmes qui doivent faire des efforts, toujours les même qui s’appauvrissent, quand d’autres font des profits ou gaspillent l’argent de la collectivité par une mauvaise gestion ou en renflouant les caisses du privé avec de l’argent public(*).

    Toutes les méthodes sont utilisées pour casser le mouvement des TEC’s, le Lock-out sur ordre de la SRWT à ces 5 sections afin d’empêcher les chauffeurs d’utiliser les bus pour faire des actions. Les déclarations mensongères d’André Antoine (CdH) Ministre des Wallon des transports sur le salaire des chauffeurs, afin de faire passer l’idée aux yeux de l’opinion que les chauffeurs seraient des privilégiés insatisfaits. L’utilisation des médias pour discréditer le mouvement est encore renforcée en accusant les chauffeurs « de prendre les clients en otages »,… En fait, les seuls qui prennent en otage la population ce sont les politiques qui ne veulent pas trouver les fonds nécessaires pour satisfaire les revendications des chauffeurs.

    Toutes les propositions ne sont pas bonnes à prendre : Des fausses solutions qui retournent le problème sur les chauffeurs.

    Dernièrement la CCSP au travers de Christian Fagnoul, son secrétaire général, afin d’en finir avec la lutte, propose qu’une partie des recettes supplémentaires, dûe à la nouvelle législation, qui demande que les voyageurs ne puissent plus monter que par l’avant du bus, soit ristournée au chauffeur. Ce système à permit à Mons d’augmenter les recettes de 4%, la CCSP estime 6% d’augmentation pour Liège. Le chauffeur va donc en plus de son rôle de chauffeur devoir se transformer en contrôleur ; cela signifie que dans le cas où cet accord est signé, le chauffeur 1) n’est pas sûr à l’avance de son augmentation salariale (cela dépendra de l’augmentation effective de recettes 2) aura plus de risque de recevoir des mauvais coup ; selon un délégué, la moitié des agressions résultait de clients qui ne voulaient pas payer. 3) dans les grandes villes, les bus vont devoir rester à l’arrêt plus longtemps. Cette proposition n’est jusqu’ici et à juste titre retenue ni par la CGSP, ni par la CGSLB.

    Il est primordial pour les chauffeurs de rester mobiliser sur les revendications initiales afin que les sacrifices endurés ces dernières semaines ne soient pas inutiles.


    (*) Selon Le Soir du 27 mai, Jean-Claude Phlypo est également, en plus de son mandat public, président du conseil d’administration d’Eurobus Holding (EBH) société privée qui regroupe plusieurs entreprises de ‘transports public’. Il apparaît qu’une somme de 650.000 euros, provenant de la SRWT a été injecté dans cet Holding privé lors de sa création,… quand le public finance le privé !

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