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  • La Poste. Lutter contre l’absentéisme ou contre les acquis sociaux?

    Les négociations pour la nouvelle convention collective de travail vont bon train à La Poste. comme c’est trop souvent le cas de nos jours, c’est la direction qui tente d’imposer son propre cahier de revendications à des syndicats sur la défensive. Elle veut relever le taux d’emplois à La Poste par tous les moyens possibles.

    Un correspondant

    Erratum

    Erratum Alternative socialiste septembre 2005 Un postier attentif a attiré notre attention sur 2 erreurs qui se sont glissées malencontreusement dans l’article sur La Poste. L’avant-dernier paragraphe se termine ainsi: "Elle oublie que La Poste a également profité du système: les agents décédés ou licenciés ont laissé à l’entreprise tous les jours de congé qu’ils avaient accumulés". Ce n’est pas vrai. Ces jours ont été payés aux membres du personnel concernés, y compris en cas de licenciement. Si un membre du personnel vient à décéder, ces jours sont payés aux héritiers.

    On peut lire dans le paragraphe qui suit: "Non seulement l’âge minimal pour partir en prépension serait relevé de 56 à 57 ans, mais l’agent ne pourrait le faire qu’après 35 ans de carrière au lieu de 30 aujourd’hui". Ce n’est pas totalement correct non plus. La possibilité pour les postiers de partir en prépension à 56 ans moyennant 30 années de carrière était une mesure d’exception prévue dans l’accord-cadre 2001-2004, qui allait de pair avec l’introduction de georoute. Il n’y a rien de prévu pour 2005 en matière de prépension. Dans sa proposition d’accord pour la CCT 2005-2006, la direction veut accorder la prépension à 57 ans pour ceux qui ont 40 ans de service (dont 35 ans de distribution), ou à 58 ans pour ceux qui ont 35 ans de service (quel que soit le nombre d’années de distribution). La mesure d’exception, en vertu de laquelle certaines catégories du personnel pouvaient partir en prépension à 56 ans en 2004, n’est plus reprise.

    Sous prétexte de lutter contre l’absentéisme, la direction propose d’instaurer une sorte de “prime de présence” pouvant aller jusqu’à 3000 euros bruts pour les agents qui n’ont jamais été malades.

    Et de citer des chiffres alarmistes: le taux d’absentéisme est de plus de 9% à La Poste contre 5% dans le privé et moins de 4% dans une entreprise publique comparable telle que la SNCB. La direction veut réduire ce taux à 7%. Pour y arriver, elle alterne les mesures “douces” (campagnes de sensibilisation du personnel) et les mesures coercitives telles que des contrôles à domicile par une société privée.

    Il y a pourtant des raisons objectives au taux d’absentéisme relativement élevé à La Poste. D’abord, il faut relever que les chiffres d’absentéisme de La Poste incluent toutes les absences, y compris les jours de grève. Si le privé appliquait la même méthode de comptabilisation, le taux d’absentéisme officiel y serait plus élevé.

    Surtout, les conditions de travail se sont nettement dégradées à La Poste ces dernières années avec la libéralisation du secteur. La Poste doit désormais être rentable, ce qui implique de comprimer les coûts du personnel. Les agents qui partent à la retraite ne sont plus remplacés, les nouveaux engagés le sont sur base de contrats à durée déterminée, voire de contrats d’intérim.

    La réforme du système de tournées des facteurs (géoroute) a considérablement augmenté la pression du travail. On supprime de plus en plus de services, de telle sorte qu’il n’est pas rare qu’un agent doive cumuler deux ou trois services. Le manque de personnel conduit l’entreprise à reporter sans cesse l’octroi des jours de congé auxquels le personnel a pourtant droit. La Poste totalise un arriéré de pas moins de 11 millions d’heures de congé. Plutôt que d’engager du personnel supplémentaire pour résorber cet arriéré, La Poste propose de… modifier le système des jours de congé. Aujourd’hui, le personnel statutaire a droit à 21 jours de salaire complet au titre de congés de maladie qu’il peut cumuler d’année en année. La direction de La Poste propose de le supprimer en échange de la prime ci-dessus. Un vrai marché de dupe qui verrait La Poste apurer à bon compte son arriéré de jours de congé en échange d’une misérable prime.

    La direction a beau jeu de dénoncer le caractère pervers du système qui conduit des agents à économiser des jours de congé pour partir plus tôt à la retraite. Elle oublie que La Poste a également profité du système: les agents décédés ou licenciés ont laissé à l’entreprise tous les jours de congé qu’ils avaient accumulés.

    De plus, la direction veut restreindre l’accès à la prépension. Non seulement l’âge minimal pour partir en prépension serait relevé de 56 à 57 ans, mais l’agent ne pourrait le faire qu’après 35 ans de carrière, au lieu de 30 au-jourd’hui. Autant dire que les agents qui n’ont pas travaillé toute leur vie à La Poste peuvent faire une croix sur tout départ anticipé.

    Face à cette offensive de la direction contre les acquis du personnel, les syndicats doivent faire preuve de la même détermination à les défendre. Il faut refuser toute restriction au droit à la prépension; il faut refuser le marché de dupe sur les congés de maladie. Les syndicats devraient organiser des assemblées du personnel en septembre pour expliquer la véritable nature des propositions de la direction et proposer un plan d’action pour imposer l’engagement de personnel supplémentaire et la fin des contrats précaires.


    Erratum

    Un postier attentif a attiré notre attention sur 2 erreurs qui se sont glissées malencontreusement dans l’article sur La Poste. L’avant-dernier paragraphe se termine ainsi: "Elle oublie que La Poste a également profité du système: les agents décédés ou licenciés ont laissé à l’entreprise tous les jours de congé qu’ils avaient accumulés". Ce n’est pas vrai. Ces jours ont été payés aux membres du personnel concernés, y compris en cas de licenciement. Si un membre du personnel vient à décéder, ces jours sont payés aux héritiers.

    On peut lire dans le paragraphe qui suit: "Non seulement l’âge minimal pour partir en prépension serait relevé de 56 à 57 ans, mais l’agent ne pourrait le faire qu’après 35 ans de carrière au lieu de 30 aujourd’hui". Ce n’est pas totalement correct non plus. La possibilité pour les postiers de partir en prépension à 56 ans moyennant 30 années de carrière était une mesure d’exception prévue dans l’accord-cadre 2001-2004, qui allait de pair avec l’introduction de georoute. Il n’y a rien de prévu pour 2005 en matière de prépension. Dans sa proposition d’accord pour la CCT 2005-2006, la direction veut accorder la prépension à 57 ans pour ceux qui ont 40 ans de service (dont 35 ans de distribution), ou à 58 ans pour ceux qui ont 35 ans de service (quel que soit le nombre d’années de distribution). La mesure d’exception, en vertu de laquelle certaines catégories du personnel pouvaient partir en prépension à 56 ans en 2004, n’est plus reprise.

  • La déléguée CSC Maria Vindevoghel licenciée

    Maria Vindevoghel est devenue célèbre en tant que militante syndicale lors de la faillite de la Sabéna. Après une période de chômage, elle a pu rentrer chez Flightcare, avec un moindre salaire et des conditions de travail plus mauvaises, évidemment. Flightcare est présente à Zaventem depuis 2001, mais ne dispose toujours pas d’un réglement de travail.

    Une militante syndicale

    Vindevoghel a été réélue dans le « Comité pour la prévention et la protection au travail » (CPPT), mais comme la direction ne reconnaît pas la délégation syndicale, les représentants syndicaux ne peuvent pas faire du travail syndical durant leurs heures de prestation. Les délégués étaient donc contraints de le faire après leurs heures de travail. Flightcare a licencié Maria Vindevoghel parce qu’elle se servait de son badge après les heures de travail pour défendre ses collègues ainsi que pour contrôler le respect des règles d’hygiène et de sécurité.

    Ce licenciement a dévoilé tous les abus dans l’entreprise. L’inspection sociale a déjà visité l’endroit. Il est clair pour tous que Flightcare se moque de toute réglementation du travail et ne craint pas de mettre des ‘délégués trop curieux’ à la porte. Les syndicats ont alors décidé de lier la revendication pour la réintégration de Vindevoghel avec la revendication pour de meilleures conditions de travail.

    Maria Vindevoghel est une de ces délégués licenciés pour cause de ‘prétextes urgents’. Même si par la suite le délégué gagne devant le tribunal – licenciement injuste et/ou procédure non respectée – le patron devra seulement payer une indemnité. Il n’existe pas de législation qui oblige la réintégration. Les patrons ne manquent souvent pas d’imposer des astreintes aux travailleurs en grève, mais faire respecter la législation du travail par les patrons, semble en dehors de leurs pouvoirs ou de leur volonté.

    Ensemble nous devons lutter: Pour une protection efficace des délégués! Pour une réintégration obligée des délégués qui sont licenciés injustement! Contre les réquêtes unilatérales et les astreintes qui menaçent le droit de grève !

  • Les réfugiés en Belgique soumis à l’arbitraire

    Samedi 23 juillet, une réunion avec une septantaine de réfugiés iraniens a eu lieu dans l’église des Minimes à Bruxelles. Quelques membres du MAS étaient présents, dont deux camarades iraniens.

    Hamid, MAS-LSP Leuven

    L’un d’eux a déclaré que les intérêts diplomatiques et économiques entre l’U.E. et l’Iran réduisent à néant le droit d’asile, même pour les victimes d’un régime dont le caractère malfaisant et oppressif n’est plus à démontrer.

    Même les droits démocratiques et sociaux des réfugiés sont soumis aux intérêts et profits des grandes entreprises occidentales.

    On abuse des réfugiés, les réponses à leur demande d’asile sont arbitraires : des ‘avis’ positifs ou négatifs. Cela engendre une incertitude totale parmi les réfugiés. Partout, le MAS et ses organisations sœurs dans le monde se battent pour que chaque réfugié ait des papiers et contre l’exploitation du monde néo-colonial. Le MAS défend des droits égaux pour les travailleurs belges et les demandeurs d’asile.

    Aujourd’hui, les patrons et le gouvernement exploitent des demandeurs d’asile en les faisant travailler à très bas salaires dans des conditions de travail abominables, afin de s’attaquer ensuite aux conditions de travail des travailleurs belges.

  • Gand: ‘Gentse Feesten’: seulement pour le citymarketing?

    Lors des fêtes de Gand de cette année, l’équipe de campagne du MAS a été chassée par la police. En 2003 la ville de Gand a dû reconnaître le droit à la propagande politique lors des Fêtes. Apparemment cet avis n’a pas été communiqué aux services de police qui ont, cette année-ci encore, essayé de boycotter notre campagne.

    Le bourgmestre Beke déclarait en 2003 qu’il s’attendait à ce que tout le monde s’en tienne à un accord tacite sur la paix politique lors des Fêtes de Gand. Il nous semble que le conseil de ville pratique le “deux poids, deux mesures”. Personne ne pouvait nier que cette édition des Fêtes fut transformée en un grand spectacle devant ‘lancer’ le candidat-bourgmestre Termont. Le timing de cette décision coïncidait comme par hasard avec le début des fêtes que la ville détourne allègrement en vaste opération de propagande.

    Le caractère rebelle des Fêtes a cédé la place à un événement flashy et commercial qui s’intègre parfaitement dans la stratégie de citymarketing de Beke et Cie. La génération actuelle de rebelles, à laquelle nous appartenons, connaît l’histoire des générations précédentes : Beke et Termont avaient jadis, lorsqu’ils étaient membres des Jeunes Socialistes, conclu un “contrat avec l’électeur” afin de décrocher se un siège dans le conseil communal. Une fois élus, le contrat a volé à la poubelle et les mandats ont primés sur les idées.

    Nous n’admettrons pas que ces nouveaux tyrans réduisent notre droit à la libre expression. Nous nous engageons à perpétuer les meilleures traditions du mouvement socialiste, à ne pas céder à l’appât du gain et du pouvoir. Nous n’abandonnerons pas non plus nos convictions.

  • Che Guevara: sa vie, ses idées, sa lutte pour le socialisme

    Beaucoup de livres ont paru sur le Che. Que peut bien apporter cet article en plus? Bien que quelques textes sur Che soient très bien, il est rare qu’on en tire les conclusions politiques.

    Jasper Rommel

    Ernesto Guevara est né en 1928 dans une famille de la classe moyenne supérieure, mais progressiste, d’Argentine. A trois ans il a contracté l’asthme qui va le marquer pour le reste de sa vie. Cette maladie l’a contraint, dans sa jeunesse, à rester souvent au lit. Il a mis cette situation à profit pour dévorer les livres: Bolivar, Gandhi, Marx et Engels…

    Malgré sa maladie il a développé un fort caractère. Alors qu’il était étudiant en médecine, il a entrepris avec un ami de faire à moto le tour de l’Amérique latine. Il a côtoyé ainsi les pauvres de près. Progressivement il a voulu s’engager pour changer la société. Il est ainsi entré en contact avec des militants communistes et ses idées internationalistes ont commencé à se développer.

    Son deuxième voyage, après ses études, l’a encore plus marqué. En Bolivie, il a vécu une révolution menée par les ouvriers et les paysans. Cela a profondément changé ses idées. Il s’est tourné vers le marxisme.

    Jusqu’alors il n’avait été qu’un observateur passif. Au Guatemala il participa activement à la lutte pour la réforme agraire et pour la nationalisation de la United Fruit Company, une multinationale américaine qui exploite la population en Amérique centrale (et exporte notamment les bananes Chiquita). Le Che ne rejoignit cependant pas le Parti communiste car il était en désaccord avec la "théorie" stalinienne des deux étapes de la révolution et avec la tactique de Front populaire. Ces méthodes enchaînent en effet les travailleurs à la bourgeoisie pour faire à sa place une révolution bourgeoise démocratique et s’arrêter à ce stade. En pratique, le PC cherchait souvent et surtout des postes gouvernementaux. Dès que la bourgeoisie en avait les moyens, elle écrasait la classe ouvrière et le PC.

    Ce n’est donc pas étonnant que le Che rejoignit plus tard au Mexique le Mouvement du 26 Juillet, créé par Fidel Castro. Le PC cubain défendait à l’époque le dictateur Batista. Les rebelles du M26 étaient beaucoup plus combatifs. Cependant, la tactique de guérilla n’est pas, selon nous, la méthode pour aller vers le socialisme. Dans les pays plus stables, la guérilla ne peut être qu’un échec, comme on l’a vu plus tard en Bolivie. Un mouvement de guérilla, basé dans les campagnes, est aussi organisé fortement de haut vers le bas, ce qui a plus tard un impact énorme sur le fonctionnement de la nouvelle société. Lénine et Trotsky ont, de leur côté, défendu l’idée que la révolution doit s’appuyer sur la classe ouvrière.

    Che Guevara n’a pas réussi à se réapproprier cet acquis fondamental de la Révolution russe. Logique avec ses idées, il les a appliquées jusqu’au bout et, traqué avec son groupe de guérilleros par l’armée bolivienne, il a été blessé, capturé et assassiné par des hommes de main de la CIA.

    L’exemple du Che, en tant que révolutionnaire honnête et héroïque, continue d’inspirer des générations de jeunes à travers le monde. Hasta la victoria siempre!

  • Plan de relance à la FNAC : ici comme ailleurs, le patronat à l’attaque

    Confrontée à des difficultés financières en 2004, la direction de la FNAC a imposé cette année un « plan de relance » particulièrement dur pour les employés de la multinationale. Ce plan s’est vu fortement critiqué par une partie des travailleurs de l’entreprise et plus particulièrement par le dépôt central d’Evere qui a marqué son opposition par près de huit jours de grève. Le magasin de Liège étant en ligne de mire pour une fermeture, c’est sur ce site que la déléguée CNE (Centrale Nationale des Employés, CSC) Sevgi Akyol a eu le plus à faire pour lutter contre ce plan. L’Alternative Socialiste l’a rencontrée.

    Propos recueillis par Simon Hupkens

    Peux-tu présenter l’implantation de Liège en quelques mots?

    Sevgi Akyol : C’est une implantation qui employait 77 personnes, 74 depuis le plan de relance. La plupart des travailleurs sont syndiqués, majoritairement à la CNE. Il s’agit d’une « vieille » implantation donc avec pas mal d’employés qui sont en contrat à durée déterminée (CDD) et qui ont une assez longue carrière. Ce qui représente pour la direction un coût important et qui explique probablement la volonté pour l’employeur de s’en prendre au magasin de Liège pour faire des économies.

    Rappelle-nous en quoi consistait le plan de relance

    Sevgi Akyol : Initialement il comprenait la suppression de 25 équivalents temps pleins, l’introduction d’une nouvelle grille salariale nettement moins intéressante qui implique des salaires inférieurs de 10 à 15 %. En plus, l’introduction de la flexibilité et du salaire au mérite ce qui, en plus d’être une arnaque puisque ça concerne à peine 0,5% du salaire, met les collègues en concurrence. Cela va se ressentir dans l’ambiance de travail.

    Comment les travailleurs ont-ils accueilli ce plan?

    Sevgi Akyol : Il a été annoncé en mars. Nous savions que l’entreprise rencontrait des problèmes pour l’exercice 2004, mais pas à ce point là. Ca a été une surprise pour tout le monde. Il y a eu pas mal de colère surtout par rapport aux licenciements que nous avons tout de suite refusé en bloc. Nous voulons bien faire un effort si l’entreprise est en perte mais il ne faut pas nous demander n’importe quoi. La direction voulait tout : des licenciements, la flexibilité, 10% de rabotage des salaires, le blocage des traitements pendant 3 ans, l’augmentation du laps de temps pour changer de catégorie salariale…

    Certains employés en ont vraiment eu marre des méthodes de la direction. Ils sont préférés partir volontairement plutôt que de travailler dans pareilles conditions. C’est une perte pour l’entreprise en terme d’expertise et de professionnalisme parce que c’était des gens qui aimaient leur métier et qui avaient à cœur de bien le faire.

    Quelles a été la stratégie patronale?

    Sevgi Akyol : Durant tout le conflit, la direction s’est montrée vraiment intransigeante et arrogante. De bout en bout, elle a fait des difficultés pour négocier en usant de divers prétextes. Entre autre parce qu’il y avait une menace de grève, parce que les travailleurs ont fait grève ou parce que nous accordions un entretien à la presse. Le chantage à la fermeture était très dur et ils n’ont pas hésité non plus à utiliser les délégués comme boucs émissaires en nous rendant responsable de l’échec des négociations. Ils m’ont notamment imputé la responsabilité de l’éventuel fermeture du magasin de Liège. Cela a été jusqu’à instrumentaliser une collègue contre moi. Mais heureusement nous avons pu déjouer leur stratégie. Ce plan est la conséquence de facteurs conjoncturels, d’une concurrence agressive, mais aussi un manque d’anticipation et d’organisation de la direction. La mise en place d’un nouveau système informatique censé améliorer la situation n’a fait que l’empirer. Maintenant, c’est nous qui payons ces erreurs par des licenciements ou des départs « volontaires ».

    La direction a pourtant consulté le personnel sur ce plan de relance…

    Sevgi Akyol : C’est vrai mais la direction a joué la carte de la désinformation. La conciliation sociale a été demandée par la direction et paradoxalement le referendum a été suggère par le banc syndical! C’était, de l’avis des délégués syndicaux locaux, une mauvaise idée car la direction a pu influencé le scrutin par les menaces de fermetures! Les délégués ont seulement eu droit à un pavé de 157 pages de fouillis et à 3 réunions du conseil d’entreprise pour expliquer la situation aux travailleurs. Et surtout, il y avait un pression énorme sur les employés : le choix qui était devant nous à Liège, c’était « soit vous acceptez le plan, soit on ferme le magasin ». Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que la plupart des employés aient dit oui au plan (75% des votants). La direction a tout fait pour désavouer les représentants légitimement élus par les travailleurs en refusant de négocier avec eux . Le referendum est un mode de consultation démocratique, mais ici ça a été dévoyé par l’attitude autoritaire de la direction et l’atmosphère d’intimidation qu’elle a induit. D’autant que la direction comme le personnel encadrant s’est exprimé alors qu’ils n’était pas concernés par les mesures salariales du plan.

    Le personnel s’est-il montré combatif?

    Sevgi Akyol : A la fois combatif et résigné. Il y a eu peu de collègues du côté de la direction mais il y en a eu. Ceux-là feraient bien de se demander quel avenir ils laissent à leurs enfants en agissant de la sorte. Les restructurations comme celles qui ont eu lieu à la FNAC se multiplient un peu partout. Et les directions recourent de plus en plus à des méthodes de « terrorisme » au sein du personnel pour faire passer leurs plans. Que se passera-t-il si nous ne réagissons pas ?

    Et les directions syndicales?

    Sevgi Akyol : Elles ont été peu présentes dans les journaux ce qui a étonnés plus d’un travailleur au vu de l’acharnement médiatique de la direction. Sur le terrain, on a maintenu notre tradition de front commun. On n’a jamais fait de clientélisme syndical à la FNAC de Liège. Quelle que soit l’appartenance d’un travailleur, on l’a toujours défendu. Ca « irrite » parfois nos syndicats respectifs, mais ça nous donne une force face à la direction. Ils ne sont jamais parvenus à nous diviser entre organisations syndicales.

    Vous avez reçu le soutien de la clientèle?

    Sevgi Akyol : Oui, ils ont été formidables. Comme nous ne pouvions pas faire de piquet de grève à cause des menaces d’astreinte, les délégués des différents sites ont établis une stratégie en front commun pour contourner cette atteinte au droit de grève. Nous avons distribué un tract et fait signer une pétition aux clients pour leur faire connaître nos revendications. Beaucoup voulaient faire quelque chose pour nous. Ils comprenaient la situation.

    Tu peux expliquer en quoi consistaient ces astreintes?

    Sevgi Akyol : Nous avons décidé une action de grève pour contrer le plan et soutenir nos collègues d’Evere, même si nous savions que la direction ferait appel au tribunal des référés comme elle l’avait déjà fait en obtenant une astreinte de 5000€ par heure pour chaque gréviste présent au piquet du dépôt central. C’est pour cela que nous avons décidé cette action d’information à la clientèle. Cette décision du juge montre vraiment que la loi n’est pas faite pour les travailleurs, qu’elle est du côté des patrons et qu’il faut se poser la question du droit au travail et du droit de grève.

    Quelle est l’ambiance depuis que le plan de relance a été accepté?

    Sevgi Akyol : Dès la signature de la nouvelle convention, la direction a commencé à houspiller les employés, plus précisément au dépôt d’Evere. Et dans tous les sites, nous constatons une volonté de prendre les employés en faute pour pouvoir procéder à des licenciements secs et sans indemnités. Il y a eu encore des licenciements et notamment pour faute grave. Dans certains cas, nous avons constatés de la part de la direction des manquements dans le respect des conventions et du droit des travailleurs. Tous les prétextes sont bons. Récemment, un collègue a été menacé de licenciement parce qu’il ne pouvait pas changer son horaire. C’est pourtant contraire à une des clauses du contrat de travail qui stipule que c’est de commun accord que l’employé et le patron fixent les horaires. Nous sommes devant une période très dure où il va falloir se battre pour tout. Même pour qu’ils respectent la convention, ça ne va pas être facile.

    Cet exemple illustre bien la tendance actuelle du patronat, quel que soit le secteur d’activité, à réduire les acquis voire à les supprimer. Le seul rempart que nous avons par rapport à ces atteintes reste encore la solidarité entre collègue et, comme l’a montré l’exemple des délégations de la FNAC Belgique, le front commun syndical.

  • Quel avenir pour nos enfants? Pour un enseignement gratuit et de qualité!

    Quel avenir pour nos enfants?

    Le ministre de l’Enseignement pour la Flandre, Frank Vandenbroucke, a annoncé de nouvelles mesures d’austérité dans l’enseignement. Cela suscite l’indignation des enseignants noyés dans des classes surpeuplées et l’inquiétude des parents.

    Marijke Decamps

    L’organisation de l’enseignement n’est pas tombée du ciel. Dès que le mouvement ouvrier a commencé à s’organiser, il a formulé des revendications pour un enseignement gratuit et de bonne qualité. Quand les ouvrières ont commencé à s’organiser, elles ont systématiquement essayé d’envoyer leurs enfants sur les bancs de l’école plutôt qu’à l’usine. A l’époque les classes étaient nombreuses et la pédagogie s’appuyait fort sur l’apprentissage par cœur et sur la sélection.

    Les mouvements de révolte de la classe ouvrière ont provoqué beaucoup de changements au 20e siècle. Après Mai 68, un processus de démocratisation de l’enseignement s’est mis en route et de nouvelles méthodes pédagogiques ont été mises en place.

    Gratuit

    “Chaque année scolaire c’est la même chanson: il y a de nombreux frais supplémentaires et on ne sait jamais d’avance à combien cela va se chiffrer. Dans notre ménage, on peut payer. Mais dans beaucoup de familles cela devient de plus en plus difficile. Le comité des parents s’occupe de récolter de l’argent pour essayer d’aider financièrement l’école. Ceux qui n’ont pas l’argent pour acheter des lots de tombola ou pour participer à la fancy-fair sont regardés de travers et les enfants sentent aussi cette pression.” (Ann)

    De 1989 à 1999, les coûts pour l’école secondaire ont augmenté de 82%. Ceux de l’école primaire de 93%. Selon un appel de SOS Dettes à l’Ecole, il y a des écoles où 10% des parents ont un plan d’apurement pour payer les frais scolaires. De plus, les bourses scolaires sont devenues inaccessibles : on dépasse très vite le plafond pour y avoir droit.

    De qualité

    Souvent l’école est perçue par les jeunes comme un lieu où l’on est condamné à user ses fonds de culotte jusqu’à 18 ans en écoutant sagement et en apprenant par cœur. Il y a toujours une forte pression lors des tests pour obtenir le plus de points possible et ne pas être relégué derrière les autres. Notre enseignement est peut-être un des plus développés en Europe, mais il est aussi celui où beaucoup de jeunes quittent l’école sans diplôme.

    Depuis 20 ans, l’enseignement connaît des coupes budgétaires et chaque tour de vis budgétaire laisse des traces. Beaucoup de bâtiments scolaires sont délabrés. Il y a des restrictions sur l’encadrement et l’accompagnement des élèves: ceux qui ne peuvent pas suivre sont largués. L’enseignement est un lieu où les inégalités sociales se renforcent, au lieu de s’atténuer.

    L’enseignement socialiste

    Dans une société socialiste l’enseignement ne sera plus conçu comme aujourd’hui. Il donnera l’espace aux jeunes pour se développer complètement, apprendre ce qui les intéresse, et cela d’une façon que tout ce qui est appris découle de la pratique des travailleurs.

    Un exemple intéressant est celui de l’enseignement immédiatement après la Révolution russe. La gratuité de l’enseignement a tout de suite été instaurée. En 1918 les écoles ont été transformées en "écoles de travail unifié", où le travail productif était à la base du développement des jeunes. Les écoles étaient ouvertes sept jours sur sept pour que les jeunes puissent y apprendre les choses qui les intéressaient, et pas seulement pour suivre des cours.

    Les Bolcheviks ont essayé de proposer un programme complet, basé sur la vie et sur la production. En 1918, par exemple, Lénine recommandait que les cours d’électricité soient combinés à des visites de centrales électriques. La compagne de Lénine, Kroupskaya, encourageait les enseignants à prendre la vie quotidienne des travailleurs et des paysans locaux comme points de départ pour des projets pédagogiques. Ainsi tous les adultes deviennent des "enseignants".

    Lounatcharsky, Commissaire du Peuple à l’Enseignement, insistait pour que les écoles mettent au centre de leurs pré-occupation l’acquisition d’outils sociaux plutôt que l’apprentissage de recettes techniques. Lénine a défendu la nécessité d’un enseignement critique orienté sur le développement des individus indépendants et sur le développement de leurs capacités, aux antipodes du bourrage de crânes superflu et sans vie.

    En 1918 le libre accès à l’université, sans examen d’entrée ni de minerval, a été instauré. Les écoles étaient organisées par des conseils démocratiques où les jeunes avaient leur mot à dire sur les matières enseignées et sur la pédagogie. Les membres de ces conseils, élus par les élèves, les parents et le personnel étaient révocables de façon permanente.

    L’enseignement gratuit et de qualité n’existe pas dans notre pays. C’est le moins que l’on puisse dire. La lutte permettra d’améliorer la situation, mais ce n’est que dans le cadre d’une société socialiste, où les lois du marché seront abolies, que l’enseignement sera un véritable outil d’émancipation.

  • Les festivals deviennent hors de prix

    120 euros à Rock Werchter, 59 euros pour un jour. 108 euros à Pukkelpop, 53 euros pour un ticket d’un jour. Et il faut encore payer la nourriture et les boissons – des hamburgers bien gras et des bières bas de gamme. Car il est interdit d’emporter à manger et à boire sur place. Même de simples bouteilles d’eau!

    En Belgique, 80 à 90% des événements pop ou rock sont associés à la multinationale Clear Channel. Cette entreprise gère l’organisation des concerts et tout ce qui y est lié (publicité, contacts avec les médias,…). L’entreprise contrôle non seulement les grands festivals, mais elle a aussi acheté quantité d’actions du Sportpaleis d’Anvers et de Forest-National. Toute concurrence, comme jadis celle de Beach Rock, est ainsi éradiquée. D’où la position de monopole de Clear Channel.

    L’impact de Clear Channel sur les prix des tickets est lourd. L’entreprise prétend même qu’on a été longtemps ‘gâtés’ avec des prix d’entrée trop bas… Il y a dix ans, en 1995, on payait 1.000 FB (25 euros) pour un ticket à Pukkelpop et 1250 FB (31 euros) à Rock Werchter. Aujourd’hui, on pousse la maximalisation des profits à son paroxysme en doublant les prix pour une journée de concerts et en allongeant la durée des festivals. A Werchter, une semaine avant Rock Werchter, on organise TW Classics pour économiser les frais d’infrastructures.

    Les victimes de la course aux profits des multinationales comme Clear Channel sont majoritairements des jeunes qui doivent travailler pendant l’été s’ils veulent aller à un festival. Les jeunes devront bientôt céder la place aux ménages à deux revenus qui ont les moyens de satisfaire l’appât du gain de Clear Channel. C’est l’objectif explicite de TW Classics.

    Pour nous, la culture et la musique ne sont pas des marchandises. Les artistes ne sont pas des valeurs cotées en Bourse et les festivals ne doivent pas servir à faire des profits, mais à permettre aux jeunes (et à ceux qui sont encore jeunes d’esprit) de s’amuser et de profiter de leur musique favorite.

    Mais on ne pourra jamais en finir avec la logique du profit sous le système capitaliste. Pour sauvegarder nos possibilités de détente, il faudra engager la lutte contre le système actuel !

  • Quel rôle peux-tu jouer dans la lutte pour le socialisme?

    Si tu penses qu’il faut une alternative au système actuel, alors ne reste pas à côté de la lutte! Les marxistes considèrent la construction d’une alternative politique comme une tâche collective où tout le monde pourra jouer un rôle. Plus de gens contribueront à la construction d’un parti révolutionnaire, plus il y aura d’expériences à partager et plus nous serons tous plus forts pour lutter contre le capitalisme.

    La construction d’un parti révolutionnaire commence habituellement avec un petit noyau de militants. Comme Trotsky l’écrivait: "Il est certain que, dans le cours d’une révolution, c’est-à-dire quand les événements se succèdent à un rythme accéléré, un parti faible peut rapidement devenir un parti puissant, s’il comprend lucidement le cours de la révolution et possède des cadres éprouvés qui ne se laissent pas griser de mots ni terroriser par la répression. Mais il faut qu’un tel parti existe bien avant la révolution, dans la mesure où le processus de formation de cadres exige des délais considérables et où la révolution n’en laisse pas le temps." (Léon Trotsky, Classe, parti et direction).

    Le MAS construit un parti révolutionnaire des travailleurs, des jeunes, des retraités, des chômeurs, etc. Cela veut dire que tous les membres collaborent activement au développement de nos idées et de nos interventions. Cela ne signifie nullement qu’il faut être au courant des événements historiques ou avoir lu au moins cinq ouvrages classiques du marxisme. Celui qui veut se battre contre le capitalisme, sera toujours plus fort si la résistance est organisée. Alors n’hésite plus à faire du MAS ton parti ! Rejoins-nous !

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