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  • Parce qu’une autre politique est nécessaire

    Jef Sleeckx

    Le Parlement flamand vote aujourd’hui la Constitution Européenne. Dans un silence total. Sans référendum. Alors que la population veut plus que jamais avoir son mot à dire sur l’Europe. Ainsi la Belgique peut signe un traité dont tout le monde dit qu’il est déjà mort. Les dirigeants européens ont voulu sceller la politique néo-libérale dans une Constitution.

    Mais ils ont trouvé la population sur leur chemin. Non seulement en France et aux Pays Bas. Toujours plus de gens tournent le dos à une politique sans perspectives sur le plan de l’emploi et de la démocratie. Ceci est clairement apparu dans la lutte contre le Pacte des générations, volet national de la politique européenne: travailler plus longtemps, sans perspectives de travail pour la jeunesse. A quelques francophones près, tous nos élus ont voté pour ce Pacte. Contre le souhait du front commun syndical.

    Georges Debunne, Lode Van Outrive et moi-même avons exprimé devant le Parlement flamand une voix opposée à la Constitution européenne; des centaines de gens, syndicalistes, militants politiques, hommes et femmes de la base, du Nord et du Sud du pays et c’est pourquoi nous mettons sur pied un comité d’initiative Parce qu’une autre politique est nécessaire.

    Après le scandale Agusta, et à la demande expresse de Louis Tobback, j’ai contribué à lancer l’appel “Le SP est nécessaire” pour sauver “votre sécurité sociale”. Dix ans plus tard, après la Constitution européenne et le Pacte des générations, des milliers de travailleurs et de citoyens tournent le dos, non seulement au SP.a et au PS, mais aux partis politiques traditionnels en général. Ils ne regardent pas à droite, mais revendiquent du travail et la démocratie.

    Sans tourner le dos à la politique libérale, nous ne répondrons pas à leurs questions. Leur tendre la main signifie une représentation politique du peuple, détachée des partis traditionnels.

    Réactions bienvenues: Jef Sleeckx, sleeckx.jef@skynet.be

  • Campagne pour un nouveau parti des travailleurs

    Dépèche envoyée aux signataires de la pétition www.partidestravailleurs.be

    Les partis traditionnels soutiennent le Pacte des Générations

    Notre pétition a été lancée en pleine lutte contre le Pacte des Générations, suite aux innombrables discussions que nous avons eues sur les lieux de travail, dans les piquets et durant les manifestations. Au cours de celles-ci s’est révélé le fossé énorme entre, d’une part, le large soutien parmi la population en faveur du mouvement contre le Pacte des Générations et, d’autre part, la désapprobation unanime de la presse et des politiciens.

    Les “alliés” traditionnels de la FGTB/ABVV – le PS et le SP.a, le quotidien «De Morgen » – ont fait partie des défenseurs les plus ardents du Pacte des Générations. Les « partenaires privilégiés » de la CSC/ACV – le CD&V et, de manière un peu différente, le CDh – ont trouvé, tout comme la NV-A et le Vlaams Belang en Flandre, que ce Pacte n’allait pas assez loin.

    Bien que les syndicats représentent 76% de la population active, soit presque 35% de tous les électeurs, seuls 4 des 150 parlementaires (3%!) se sont montrés prêts à rejeter le pacte, (et ils sont tous les 4 d’Ecolo).

    Le fait que le PS, le SP.a, le CD&V et le CDh ne donnent en aucune manière une expression aux besoins des travailleurs, même plus de la manière déformée de jadis, est déjà clair depuis un certain temps. Jusqu’en 1995, les militants qui ont fondé par la suite notre parti travaillaient en tant qu’aile marxiste dans ce qui était encore le SP. Mais c’est justement face au virage à droite de ce parti et face à la diminution continuelle du nombre de travailleurs actifs parmi les membres, que nous avons décidé en 1996 de travailler de façon indépendante.

    Le MAS sait qu’en ce moment, la majorité des travailleurs et de leurs familles est prête à défendre les acquis du passé mais n’est pas pour la cause encore prête à soutenir un programme comme celui du MAS. Notre programme, qui souligne systématiquement la nécessité de rompre avec la logique du profit capitaliste et qui défend la transformation de la société vers un socialisme démocratique, est pour beaucoup de gens encore « un pont trop loin ».

    C’est pourquoi nous avons annoncé dès ’95 qu’une nouvelle formation politique large unissant tous les courants qui se battent contre la démolition néo-libérale était nécessaire. Nous ne considérons pas ceci comme un obstacle à la construction du MAS, mais seulement comme une condition nécessaire parce que, de façon générale, c’est à partir d’expériences concrètes que les travailleurs évoluent vers des conceptions plus combatives.

    Le fossé entre PS/SP.a et FGTB/ABVV et entre CD&V/CDh et CSC/ACV

    Quelle que soit la justesse d’une idée ou d’un slogan, elle ne devient une force dans la société que lorsqu’elle est portée par un groupe large. C’est ce que nous avons pu constater, bien qu’encore d’une manière tâtonnante, dans la lutte contre le Pacte des Générations. Le fossé entre PS et le SP.a et la base de la FGTB/ABVV et entre le CD&V et le CDh et la base de la CSC/ACV a rarement été aussi profond.

    Cela s’est exprimé au travers des cabrioles au sommet de la CSC/ACV, des actions des militants de l’ABVV/FGTB lors du congrès du SP.a à Hasselt et lors du meeting du SP.a-Anvers qui devait «expliquer» le Pacte des Générations, et lors de la concentration de la FGTB à Liège après laquelle quelques militants ont fait passé un mauvais quart d’heure aux locaux du MR et PS.

    Il y a eu évidemment des tentatives pour éviter une rupture et pour ramener le SP.a et le PS pour la énième fois vers la gauche, entre autre par le biais de l’initiative « SP.a-Rood », dont le faible poids numérique a été inversement proportionnel à l’attention de la presse. Ces tentatives ont été vaines : aucun parlementaire du SP.a, du PS et/ou du CD&V et du CDh n’a laissé entendre une voix dissidente.

    La tendance dominante chez de nombreux militants n’était pourtant aucunement orientée vers un illusoire tournant à gauche du SP.a, du PS et/ou du CD&V et du CDh, mais au contraire vers la rupture avec ces partis et vers la nécessité d’une nouvelle formation. En plus de la pétition du MAS, il y a eu d’innombrables réunions de délégués avec Jef Sleeckx, ancien parlementaire du SP.a, qui avait signé le manifeste de « SP.a-Rood » mais qui, depuis lors, explique partout que les travailleurs l’ont incité à commencer quelque chose de nouveau.

    Cette évolution n’est pas tombée du ciel. Elle reflète un courant réel à la base, qui s’est exprimé entre autres dans une motion de la délégation de l’ABVV d’Afga Gevaert, appelant la direction du syndicat à abandonner sa représentation au bureau du SP.a. A Liège, une discussion s’est développée ces derniers mois dans le secteur du métal sur la rupture avec le PS, et on pourrait donner de nombreux autres exemples sur cette lancée.

    L’armistice après le Pacte des Générations

    Lorsque la lutte contre le Pacte des Générations s’est retrouvée paralysée, la discussion sur la nécessité de rompre avec les SP.a/PS et/ou CD&V/CDh est passée à l’arrière-plan. Il en sera probablement ainsi jusqu’en automne. Pourquoi? La lutte autour du Pacte des Générations s’est terminée sur une trêve. Les travailleurs ont dû avaler un Pacte des Générations « light » mais ils sont conscients de leur force et ont suffisamment fait sentir aux directions syndicales que leur « contrôle sur la base » n’est que relatif.

    Le patronat et le gouvernement s’en sont bien sortis, mais uniquement parce que ce dernier a adouci son projet. De plus, ils ont dû constater que les directions syndicales aimeraient bien faire marcher leur base au pas mais qu’elles ne peuvent pas toujours le faire. Le résultat est qu’aussi bien le gouvernement que l’opposition et les organisations patronales les plus sérieuses veulent sans doute échelonner leurs premières attaques planifiées sur les salaires jusqu’aux élections communales.

    L’attaque générale sur les salaires par le biais d’un Pacte de Compétitivité suivra probablement pendant les négociations sur l’accord interprofessionnel de l’automne. L’UNIZO/UCM est la seule organisation patronale qui ne l’a pas encore compris mais c’est parce qu’elle ne représente que les classes moyennes. En bref, la lutte généralisée n’est prévue que pour l’automne, ce qui n’exclut pas qu’au niveau sectoriel ou local, un conflit puisse éclater plus tôt.

    Une formation de gauche large

    L’aspiration à une formation de gauche large, indépendante de la bourgeoisie, ne s’est certainement pas éteinte et elle se rallumera sans doute de manière de plus en plus forte lors des prochains mouvements. Deux facteurs peuvent transformer cette aspiration en une force sociale. Premièrement, l’émergence de nouveaux mouvements de travailleurs, comme celui autour du Pacte des Générations, qui fasse ressortir l’absence totale d’une expression politique pour les travailleurs. Nous nous attendons à cela en automne, après les élections communales. Et deuxièmement le fait que des gens ayant l’autorité nécessaire, prennent une initiative concrète. Les seules personnes ayant une certaine autorité qui s’expriment dans ce sens sont l’ancien parlementaire du SP.a Jef Sleeckx et l’ancien président de la FGTB/ABVV Georges Debunne. Le MAS a des divergences d’opinion importantes avec chacun d’eux, mais reconnaît qu’ils sont vus comme honnêtes, fermes sur leurs principes et incorruptibles.

    Jef Sleeckx

    C’est pourquoi le MAS a invité Jef Sleeckx à une discussion avec notre direction, dont il est ressorti qu’il partage notre analyse dans les grandes lignes. Lui aussi veut une nouvelle formation politique, basée principalement sur les travailleurs, avec une structure nationale et non pas communautaire, non raciste, ouverte aux militants de la CSC et de la FGTB, avec un large degré de démocratie interne pour que la base décide, et qui soit, dans un premier stade, basée sur le consensus pour pouvoir gagner la confiance de tendances différentes. Comme le MAS, il veut respecter l’autonomie des différentes tendances au sein d’une nouvelle formation, mais il souligne, et nous sommes d’accord avec lui, qu’une telle formation ne peut pas être dominée par la petite gauche. Nos divergences d’opinion se situent sur le plan du programme et surtout sur l’importance que celui-ci a dans la construction d’un nouveau parti.

    Jef Sleeckx nous a dit que lui-même, Georges Debunne et Lode van Outrive ont créé une sorte de comité d’initiative et qu’ils veulent l’élargir à des militants de la FGTB et de la CSC ainsi qu’à un représentant pour chaque petite formation de gauche. Outre le MAS, le POS a montré son intérêt pour l’initiative tandis que le PTB ne dit ni ‘oui’ ni ‘non’.

    Les possibilités pour une nouvelle formation

    Sleeckx, Debunne et Van Outrive visent une initiative concrète en septembre de cette année. Cela devrait permettre à la nouvelle formation de se présenter aux élections fédérales au printemps 2007. Bien qu’il puisse apparaître des listes de gauche larges ici et là pour les élections communales, ni le groupe de Jef Sleeckx ni le MAS ne souhaitent lancer l’initiative pour cette occasion.

    En ce qui nous concerne, nous pensons qu’il sera encore trop tôt à ce moment, que nous devons d’abord lancer la nouvelle formation et que, dans un stade initial, une confrontation au sein de la petite gauche sur la formation des listes pour les élections communales peut déjà conduire l’ensemble de l’initiative au naufrage. Pour les élections communales, le MAS pense présenter ses propres listes.

    Nous pensons qu’il y existe une chance réelle de réussite pour une nouvelle formation en septembre. En préparation, le groupe autour de Jef Sleeckx organise une série de réunions ouvertes (voir l’encadré), le POS organise un débat avec Sleeckx le 3 février et le MAS a comme débat principal à Socialisme 2006 (notre week-end national de formation et de discussion le 22 et 23 avril auquel nous attendons 300 participants), un débat avec, entre autres, Jef Sleeckx, un délégué de la FGTB/ABVV de la pétrochimie à Anvers, quelqu’un du WASG-Allemagne, quelqu’un de la FGTB/ABVV et quelqu’un du MAS. Jusqu’à Socialisme 2006, le MAS veut surtout accentuer son propre renforcement afin de préparer ses membres dès le 24 avril à travailler dans et avec une formation plus large. A partir de septembre, nous espérons que la campagne pour la construction concrète de cette nouvelle formation pourra être menée à toute vapeur.

  • Bouhouche et De Clerck. Une lutte très sélective contre la criminalité et la fraude

    Le gouvernement annonce qu’il va à l’avenir intensifier la lutte contre la fraude. Il pense entre autres aux “fraudes aux allocations”, aux chômeurs qui perçoivent une allocation alors qu’ils n’en ont pas le droit en suivant strictement les règles. La lutte contre le terrorisme est elle aussi rendue plus intense par l’introduction croissante de mesures répressives. Mais parallèlement, la lutte contres les grands fraudeurs et criminels est loin d’être aussi sévère.

    Geert Cool

    Famille De Clerck: 400 Millions d’euros de fraude fiscale

    L’an dernier, le contrôle de 25.000 dossiers de chômeurs par l’ONEM a rapporté 9,7 millions d’euros. La vitesse à laquelle fonctionne la procédure est stupéfiante. Mais ces chômeurs ne font pas partie de la famille De Clerck. Dans une enquête – qui dure depuis déjà 15 ans! – visant les sommets de l’entreprise Beaulieu contrôlée pâr la famille De Clerck, la décision pour un éventuel renvoi devant un tribunal est postposée en juin. Pourtant, on parle ici d’un cas d’escroquerie pour une somme de 400 millions d’euros!

    Le lent fonctionnement de la justice peut mener au classement pour prescription et sans aucune conséquence d’une des plus grandes affaires de fraude. Et il faut le faire: frauder 400 millions d’euros et ne pas être condamné!

    Mais la famille De Clerck appartient aux plus hauts cénacles: à la fête d’anniversaire de Roger De Clerck en 1999 se trouvaient notamment George Bush sr. et Margaret Thatcher.

    Bouhouche: une retraite paisible dans le sud de la France

    On a vu récement un renforcement des mesures répressives dans la lutte contre le terrorisme. Un ex-terroriste de haut vol, Madani Bouhouche, a toutefois pu jouir d’une vie tranquille dans sa ferme dans le sud de la France. Nous le savons maintenant pour une seule raison: il est décédé.

    Loin d’être un petit terroriste, il a avoué – après la prescription des faits – un vol retentissant d’armes ultramodernes à la brigade anti-terroriste de ce qui était encore la gendarmerie belge, le soir du reveillon de nouvel an de 1981. Lorsqu’il était encore à la BSR, il a été impliqué dans un règlement de compte contre son propre chef, Vernaillen. Une fusillade eut lieu chez celui-ci, qui rendit sa femme invalide permanente à 40%. Après cela, l’enquête de la BSR a été dirigée par Madani Bouhouche lui-même…

    Bouhouche provenait des milieux d’extrême-droite actifs au sein de la Sûreté de l’Etat et de la gendarmerie. Il fut membre du Westland New Post (WNP), tout comme Christian Smet (commissaire à l’Administration de la Sûreté de l’Etat et responsable de l’enquête sur les groupes d’extrême-droite à Bruxelles et dans le Brabant Wallon). Lors d’une perquisition, une quantité non négligeable de propagande d’extrême-droite a été retrouvée chez Bouhouche, notamment une collection de photos d’Adolf Hitler. Le nom de Bouhouche est aussi cité pour le meurtre (en prison) de Latinus, dirigeant du WNP, et pour celui de l’ingénieur de la FN Juan Mendez,… A la gendarmerie et à la Sûreté de l’Etat se trouvaient beaucoup de sympathisants et d’activistes d’extrême-droite se protégeant les uns les autres. Même l’ancien chef de la Sécurité d’Etat, Albert Raes,a été cité dans plusieurs scandales.

    La série de braquages sanglants dans les supermarchés au début des années 1980 a plongé le pays dans la terreur. Les tristement célèbres tueurs du Brabant n’ont laissé que mort et de destruction dans leur sillage. Bouhouche a plusieurs fois été cité comme une figure impliquée dans ces attentats. Il apparaissait aussi clairement qu’il s’agissait d’un réseau d’extrême-droite avec des ramifications, et non des moindres, dans l’establishment.

    Lors d’une interview accordée des années plus tard, Bouhouche déclarait: “C’est évidemment grave, ces 28 personnes qui ont été tuées par la Bande. Je trouve cela horrible moi-même. Mais chaque année, il y a beaucoup plus de gens qui décèdent dans la circulation. Est-ce qu’on vient m’emmerder avec ça?”

    Ces dernières années, Bouhouche a pu aller vivre de ses rentes dans le sud de la France. Sans aucun problème avec la justice, l’ex-terroriste a pu garder des contacts avec ses anciens amis. Il était même actif dans une société de location de son vieil ami Weyskamp, lui aussi ancien membre du WNP. Il possédait également une collection d’armes.

    La soi-disant “lutte contre le terrorisme” est utilisée aujourd’hui pour faciliter les écoutes téléphoniques et les perquisitions,… En même temps, plus de 20 ans après les premiers attentats des tueurs du Brabant, il n’y a toujours pas de clarté sur les vrais responsables de cette vague de terrorisme.

    Apparemment la lutte contre la fraude et le terrorisme suit d’autres règles quand elle concerne l’establishment…

  • Louvain: amendes contre la distribution de tracts

    Les droits à la liberté d’expression et à l’organisation de campagnes sont sérieusement menacés dans le Louvain de Louis Tobback (SP.a). Le 1er décembre, peu de temps avant une manifestation contre le NSV, organisation d’extrême-droite, quatre membres du MAS/LSP ont été interpellés parcequ’ils menaient campagne. Selon la police, une autorisation était nécessaire pour distribuer des tracts!

    Un correspondant

    Il en va de même en ce qui concerne la vente d’autocollants ou de nos journaux, ce qui déplait à la police de Louvain. Depuis lors, on est passé à la vitesse supérieure. En décembre, six arrestations ont été effectuées.

    Chaque fois, nos camarades ont fait l’objet d’amendes administratives, ce qui représente une somme totale de plus de 1000 euros. Toutes ces manoeuvres ont pour objectif de contrer l’ensemble de notre travail. Dans le passé, nous ne connaissions pas vraiment ce genre de problèmes. On ne comptait qu’un seul incident isolé quand quelques membres furent arrêtés lors des Wereldfeesten en 2004. Ce à quoi nous assitons relève d’une attaque en règle contre notre liberté d’expression.

    La police de Louvain invoque constamment le règlement de police local qui stipule qu’une autorisation préalable est nécessaire pour distribuer des flyers commerciaux. Comme si un tract politique était une affaire commerciale… Ce genre d’affirmation est sans doute compréhensible de la part des partis traditionnels dont les campagnes électorales sont conçues par des firmes privées, mais, en ce qui nous concerne, nous distribuons de l’information indubitablement politique.

    A un an des élections communales à Louvain, il est évident qu’il ne nous est plus possible de jouir d’un droit à la liberté d’expression qui ne doit surtout pas s’appliquer à des petits partis militant en faveur d’une alernative tant au néolibéralisme qu’à l’extrême-droite. Mais est-ce vraiment le problème de la police locale et de l’establishment politique?

    Nous ne nous laisserons évidemment pas museler et défendrons notre droit à la liberté d’expression. Nous n’acceptons aucune censure et continuerons à défendre nos idées. Ces amendes administratives ne seront pas payées et nous mènerons une campagne contre la répression!

  • Le vote sur le Pacte des Générations: La Chambre n’entretient même pas l’illusion de démocratie

    Le vote sur le Pacte des Générations

    Seuls 3% des 150 représentants du peuple démocratiquement élus – ou doit-on dire “achetés” – ont voté contre le Pacte des Générations. Les partis de la majorité ont voté pour et, à l’exception des 4 élus d’Ecolo, l’opposition s’est abstenue, tout simplement parce que les attaques contre les travailleurs n’allaient pas assez loin pour eux. Voilà la démocratie “proportionnelle” ou ce qui doit y ressembler.

    Eric Byl

    Les syndicats ont néanmoins unanimement refusé d’approuver le pacte. Ensemble, ils organisent 76% des 3,6 millions de travailleurs et 35% des électeurs (*). De plus, beaucoup de non-syndiqués soutenaient le mouvement.

    On peut évidemment, comme les politiciens et la presse ont essayé de le faire avant la grève du 7 octobre, présenter tous ces militants et leurs syndicats comme des conservateurs isolés.

    Mais même à cette époque, cela a été démenti par une enquête du VUM (groupe de journeaux néérlandophones) qui démontrait que 40% des sondés soutenaient la grève de la FGTB alors que seulement 25% soutenaient l’approche du gouvernement. Ce soutien au mouvement n’a évidemment pas faibli quand la CSC a rejoint la lutte.

    Au lendemain de la grève avec manifestation du 28 octobre, même le journal gouvernemental De Morgen a dû admettre que les syndicats pouvaient compter sur un large soutien social. “Croisons les doigts”, ajoutait le journal, “que le SP.a ne soit pas défié à sa gauche”.

    Le mouvement social contre le Pacte des Générations n’a pas trouvé la moindre expression à la Chambre! Que le droit de vote et l’égalité, formelle, devant la loi ne sont pas des garanties de démocratie, on le savait déjà depuis longtemps.

    Tant qu’une poignée de capitalistes monopolisent la production totale et choisit arbitrairement des politiciens à coup de campagnes excessivement chères, payées par le citoyen via les dotations publiques, notre “représentation” politique va rester limitée au remplacement d’un politicien bourgeois par un autre.

    On peut faire beaucoup avec l’argent, surtout quand on contrôle les medias et que l’on a donc tout un arsenal de propagande idéologique. Qui peut y résister? Le budget électoral du MAS, totalement payé par nous-même, n’est même pas un 500ième de celui d’un parti traditionnel. Mais la propagande et l’argent ont leurs limites.

    De plus en plus grandit l’appel pour une nouvelle formation de gauche dans laquelle toutes les forces opposées à la politique néolibérale pourraient se réunir. Cet appel va devenir plus fort à mesure que la soif de profits et l’arrogance du patronat et de ses valets politiques augmentera.

    Contre la puissance de l’argent et des groupes financiers, le mouvement ouvrier ne peut opposer qu’une force: celle de son nombre et de son organisation. En Allemagne, une telle formation a obtenu dans sa première participation électorale 8,7% et 54 élus. C’est aussi possible en Belgique.


    (*) Pour le nombre de travailleurs: http://www.belgostat.be/belgostat/PublicatieSelectieLinker?LinkID= 571000014|910000082&Lang=N Pour le nombre de syndiqués: http://steunpuntwav.test. smartlounge.be/steunpuntwav/view/nl/79936

  • Protestation contre les attaques sur les salaires dans les Ferries irlandais

    Le vendredi 9 décembre, plus de 100.000 personnes ont occupé les rues contre les licenciements et l’exploitation de travailleurs immigrés dans les Ferries irlandais (Irish Ferries). Il n’y a plus eu de manifestation semblable en Irlande depuis 25 ans. Ces actions sont également une expression de la colère générale qui vit depuis un certain temps en Irlande, en réaction aux attaques contre les droits et les acquis des travailleurs.

    Luk Janssens

    La protestation ne s’est pas limité à une manifestation. Toute la flotte a été immobilisée par des actions de solidarité et du personnel de bord. Les détonateurs de ces actions ont été l’annonce du remplacement du personnel et le plan visant à placer désormais la flotte sous drapeau chypriote (et instaurer des salaires chypriotes). Les membres du personnel syndiqués seraient ainsi remplacés par du personnel non-syndiqué et surout par des immigrés payés à 3,60 euros de l’heure.

    Malgré l’énorme soutien de la population, la direction syndicale a accepté le 14 décembre de signer un accord exécrable avec les Ferries irlandais, en déclarant que celui-ci était dans «les limites de la bienséance». L’accord laisse pourtant aux Ferries irlandais la possibilité de soustraiter le personnel.

    Toujours selon l’accord, les travailleurs actuellement en fonction continueront à travailler sous les même conditions. Mais les nouveaux employés recevront seulement le salaire minimum (7.65 euros par heure) et les plus mauvaises conditions de travail. Irish Ferries naviguera bien sous pavillon chypriote, et les syndicats ont promis trois ans de paix sociale.

    Malgré tout, il apparait clairement que les actions de grève et les manifestations ont conduit à ce que Irish Ferries ne puisse mener complètement à bien son programme. La proposition de payer les immigrés lituaniens 3,60 euros par heure n’est ainsi pas passée.

    Un meilleur accord était pourtant possible. A la place de renforcer leur position sur base des 100.000 manifestants; la direction syndicale n’a pas organisé de grève générale de 24 heures, mais a conclu un accord avec le patronat pour sauver le ‘partenariat social’. Cela démontre une fois de plus l’utilité et la nécessité d’organiser une opposition de gauche à l’intérieur des syndicats.

  • Partenariat avec la Poste Danoise. La Poste en de bonnes mains?

    La mi-janvier a vu La Poste belge finaliser son accord de partenariat avec le consortium constitué de la poste danoise et du groupe financier britannique CVC Capital Partners. Le consortium est désormais propriétaire de la moitié des actions moins une de La Poste. En 2003, il avait déjà souscrit une augmentation de capital de 300 millions d’euros auxquels l’Etat belge a ajouté 40 millions.

    Un correspondant

    D’après La Libre Belgique, «La Poste se retrouve assainie financièrement avec un capital de 784 millions d’euros». (LLB du 18/01/2006). Pourtant, le même journal révélait en novembre que cette augmentation de capital n’en était pas vraiment une (LLB des 10 et 11/11/2005). En effet, l’Etat belge y a vu l’occasion de se débarrasser de sa dette cumulée de 330 millions d’euros envers La Poste.

    L’Etat a négocié avec La Poste la transformation de cette dette en réduction du capital de telle sorte que le capital social de La Poste au 31 décembre 2004 restait pratiquement inchangé après la recapitalisation! Ce tour de passé-passe a permis au gouvernement de présenter un budget en équilibre et au consortium d’acquérir la moitié des parts moins une de La Poste pour 300 millions au lieu de 600 millions.

    Le même article révèle que l’accord de partenariat prévoit que la moitié du bénéfice net de La Poste sera distribué aux actionnaires en 2006 et en 2007.

    Cerise sur le gâteau: les actionnaires sont assurés de recevoir un dividende de 10 millions d’euros en 2008 quitte à les prélever sur le capital si les bénéfices sont insuffisants… Bref: ils reçoivent le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière. De plus, on sait que CVC Capital Partners ne restera que 5 ans. Le temps de ramasser le pognon et de se tirer? D’ici là, l’emploi et les conditions de travail devront suivre une courbe inverse à celle des dividendes des actionnaires.

    D’après Johnny Thijs, le patron de La Poste, l’entreprise est passée de 37.905 équivalents temps plein à 35.640 entre 2004 et 2005. Quelque 2500 personnes quitteront encore La Poste cette année. La Poste prévoit d’en engager entre 1000 et 1500 dans le même temps. Non seulement ça ne compense pas les pertes, mais les nouveaux engagés le seront sous des contrats précaires alors que la majorité des emplois perdus sont des emplois fixes. Les effectifs de La Poste devront passer sous les 30.000 en 2008.

    Le projet de contrat de gestion entre La Poste, le gouvernement et le consortium prévoit le maintien de 1300 «magasins postaux» dont seulement 589 (soit un par commune) devront être tenus par des postiers. Les autres magasins postaux pourront n’être que des “points poste” (librairies, grands magasins, gares,…) aux mains du privé ou d’autres entreprises (provisoirement) publiques.

    La mise en oeuvre de Géoroute 2 n’a pas d’autres objectifs que la compression de l’emploi. Géoroute 1 avait déjà permis de supprimer bon nombre d’emplois de facteurs en taillant dans les services de nuit et en réduisant le nombre de tournées qui sont devenues plus longues dans la majorité des cas. Géoroute 2 renforce encore l’automatisation du tri et se traduira par la perte de centaines d’emplois supplémentaires. Le service à la population s’améliore-t-il pour autant? Que du contraire! Dans de nombreux endroits, le facteur ne passe plus qu’une seule fois et souvent plus tard qu’avant.

    La lutte contre ces mesures se fait malheureusement en ordre dispersé. Les syndicats se contentent le plus souvent de «couvrir» les actions au coup par coup au lieu d’organiser un mouvement d’ensemble contre ces mesures antisociales et pour la sauvegarde de La Poste en tant que service public.

  • Gand: manifestation contre la chasse aux délégués

    A l’occasion, entre autres, du licenciement de deux délégués chez Stora Enso à Gand, une manifestation contre les atteintes aux droits syndicaux aura lieu le 7 février.

    La fin de l’année a vu une grève particulièrement tendue à l’usine de papier Stora Enso à Gand. La direction n’avait alors pas hésité à recourir aux astreintes pour faire disparaître une tente des travailleurs en grève. La fin de la grève n’a pas signifié le retour de la paix sociale. La responsable de la FGTB ne peut plus mettre les pieds dans l’entreprise, deux délégués ont été licenciés le 30 décembre (sans respecter la procédure légale) et deux délégués d’une firme de nettoyage ne peuvent plus travailler chez Stora (sinon la firme de nettoyage perd le contrat).

    Il s’agit clairement d’une grave atteinte aux droits syndicaux. On ne peut accepter le sabotage intégral de l’activité syndicale pas plus que l’ouverture d’une véritable chasse aux délégués. En outre, la FEB veut aller encore plus loin; la fédération patronale déplore dans sa note “Stratégie 2010” qu’il y a trop de travailleurs protégés qu’on ne peut pas licencier facilement. Une réplique d’ampleur et unifiée s’impose face à ces attaques. La manifestation du 7 février peut en être l’amorce.

    Rendez-vous: 7 février, 19h, Vrijdagmarkt, Gand

  • Non à la scission des Métallos FGTB

    Depuis quelques temps, des voix se font entendre au sein de la Centrale des métallos de la FGTB pour scinder la Centrale entre une aile francophone et une aile néerlandophone. La section bruxelloise serait rattachée à l’aile francophone.

    Un militant de la CMB

    Depuis que le journal Trends a “révélé” que le président de la CMB, Herwig Jorissen, avait été membre du VMO à l’âge de dix-sept ans, la Centrale est sens dessus dessous: on avait manifestement trouvé le défaut de la cuirasse. Les secrétaires francophones ont exigé la démission immédiate de Jorissen; leur attitude inflexible s’est heurtée à l’incompréhension de leurs collègues néerlandophones. Toute collaboration entre les secrétaires nationaux et provinciaux était devenue impossible. Les francophones avaient déjà exigé plus de moyens lors du Congrès statutaire d’avril 2005. On y avait décidé de tenir un Congrès extraordinaire avant la fin mars 2006. Celui-ci verra-t-il la scission du syndicat unitaire des métallos?

    La question se pose: qui a à gagner d’une scission? Les membres? Les militants? Diverses délégations syndicales ont signé une motion contre la scission, mais il semble bien que les préparatifs d’un partage des moyens financiers comme des biens mobiliers et immobiliers aient commencé en coulisses.

    Les militants seront consultés d’ici quelques semaines lors d’assemblées syndicales. Les adversaires de la scission tenteront d’y convaincre leurs collègues de voter contre la scission. A moins que les modalités de la scission ne soient déjà réglées en coulisses?

    Les militants de Caterpillar Grimbergen sont opposés à toute scission et ont démarré un weblog. Ils proclament qu’il n’y a aucune raison de scinder la CMB tant que la Sécurité sociale est une matière fédérale et tant qu’il y a des accords interprofessionnels au niveau national.

    Les militants à l’origine de l’initiative espèrent que beaucoup de délégations syndicales, de délégués, de militants et de membres publieront une motion ou une réaction sur ce weblog.

    L’adresse de ce weblog est http://samen-ensemble.blogspot.com

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