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  • Grève au sein du personnel précaire de la société BlueComm

    Nous sommes des travailleurs précaires – étudiants, chômeurs,… -, engagés en Belgique francophone par la société suisse BlueComm pour faire remplir des questionnaires dans le cadre d’une enquête sur « l’esprit d’entreprise » parmi les jeunes Wallons et Bruxellois de la tranche d’âge 15-24 ans.

    Nous représentons la majorité des employés de cette société en Belgique. Face à des conditions de travail et de rémunération particulièrement mauvaises et à des pratiques qui nous semblent ne pas respecter nos droits élémentaires, nous avons décidé de nous mettre en grève, avec les revendications suivantes.

    1) Les responsables de la société Bluecomm ont explicitement incité les travailleurs à prester au noir : aucune information sur les contrats n’était disponible aux séances de briefing organisées au moment du recrutement, on nous a incité à travailler au noir pour plus de facilité, verbalement d’abord, puis par incitants salariaux. Ceux qui désirent être déclarés ne recevrons pas les 12 ? prévus par questionnaire, mais 7,70 ? net. Les autres gardent 12 ?. Après des demandes répétées, aucun d’entre nous n’a pu obtenir de contrat de travail. Nous disposons des preuves (courriels et enregistrement vocal) de ce que nous avançons.

    Nous exigeons des contrats de travail en bonne et due forme.

    2) Nous sommes payés de façon forfaitaire et non pas à l’heure de travail. Nous avons droit à 12 ? (brut) par questionnaire rempli, alors que, tout compris, le temps estimé pour en remplir un est en moyenne de 2 à 3 heures. Nos frais de téléphone et de déplacement nécessaires pour trouver les personnes à interroger (l’enquête est conduite selon la méthode dite « des quotas », ce qui implique l’obligation pour les enquêteurs de trouver des profils précis) ne sont pas remboursés, sauf les timbres pour renvoyer les questionnaires remplis à BlueComm et les boissons (« non alcoolisées ») qu’on aurait dû offrir… Nous recevons donc un salaire qui tourne autour de maximum 4 ? de l’heure (sans prendre en compte les coûts non quantifiables).

    Nous exigeons une rétribution forfaitaire nette de 25 ? par questionnaire et le remboursement complet des frais.

    3) La société BlueComm se réserve dans l’état actuel des choses le droit d’invalider unilatéralement les questionnaires que nous remplissons. Nous ne sommes pas payés pour les questionnaire invalidés.

    Nous exigeons une modification de la procédure de validation des questionnaires.

    Nous transmettrons à BlueComm les questionnaires remplis (que nous avons pour le moment décidé de conserver à titre de moyen de protection, dérisoire sans doute, mais qu’importe) quand ces trois conditions seront rencontrées.

    Par ailleurs, nous constatons que la société BlueComm et ses pratiques indéfendables ne sont que les sous-traitants d’un organisme belge ayant pignon sur rue : la fondation Free, elle-même composée du gratin économique belge (Compagnie Nationale à Portefeuille s.a., Electrabel, Fortis Banque s.a., GlaxoSmithkline Biologicals s.a., Lhoist s.a., Groupe Siemens Belgique/Luxembourg s.a., Sonaca s.a.). Ceci appelle, nous semble-t-il, une réaction vis-à-vis de BlueComm de la part de ces différentes structures si elles ne veulent pas être assimilées aux pratiques de leur sous-traitant.

    Si nos revendications ne sont pas satisfaites avant mercredi, nous organiserons des actions de protestation dans l’espace public pour dénoncer les pratiques dont nous sommes victimes (nous donnons d’ores et déjà rendez-vous à la presse devant la bourse jeudi à 13h30). Nous avons décidé de donner à notre mouvement le nom de Flexblues et nous avons ouvert le site web http://flexblues.be/ sur lequel vous trouverez d’ici peu des informations complémentaires.

    Signé : le collectif Flexblues

    Site : http://flexblues.be/

  • L’émancipation des femmes: impossible sous le capitalisme!

    Aujourd’hui, en Europe comme partout dans le monde, la crise du capitalisme pousse le patronat et le gouvernement à attaquer frontalement les conditions de vie et de travail de la majorité de la population. Personne n’est épargné par la politique néolibérale. Mais cela ne se fait pas sans résistance des travailleurs. Les luttes se multiplient et se durcissent, notamment parmi les femmes, qui se trouvent parmi les premières victimes de ces attaques.

    Laure Miège

    En effet, les femmes se retrouvent en majorité dans les boulots flexibles, précaires, mal payés… Elles sont en première ligne des attaques sociales, comme par exemple la chasse aux chômeurs ou le dossier des fins de carrière. De plus, elles portent une double tâche, puisqu’elles effectuent 80% du travail domestique. Cette surexploitation des femmes permet aux capitalistes de faire pression sur l’ensemble des salaires et des conditions de travail.

    A cela, s’ajoute une image de la femme comme objet sexuel, véhiculée par la bourgeoisie pour maximaliser ses profits. Non seulement le corps de la femme se vend (le marché légal et illégal du sexe explose), mais il fait vendre (on vend n’importe quoi quand c’est présenté par une femme au corps plastique). Cela a permis également la prospérité d’un nouveau marché : celui des cosmétiques.

    Aujourd’hui, l’émancipation des femmes, tout comme celle de l’ensemble de la population, est loin d’être acquise. Le système capitaliste est synonyme de discriminations, d’exploitation, de misère, de guerres… Ce ne sont pas des solutions individuelles, proposées par les mouvements féministes bourgeois, qui amélioreront réellement les conditions de vie des femmes, mais une lutte de l’ensemble des travailleurs contre les politiques d’attaques menées par les gouvernements actuels.

    Une véritable égalité entre hommes et femmes n’est possible que sous un système où ne sont plus pris en compte les profits d’une minorité qui décident de tout, mais les intérêts de la majorité de la population. Un système égalitaire, où l’économie serait planifiée en fonction des besoins de chacun, où les tâches domestiques telles que la garde, l’éducation des enfants, les lessives, la cuisine, etc. seraient portées par l’ensemble de la société, sous contrôle des travailleurs – bref, une société socialiste. Le MAS et EGA luttent pour la construction d’une telle société.

    Samedi 11 mars, le MAS organise une journée à l’ULB (Bruxelles) consacrée à la thématique des femmes et à la lutte contre le sexisme et pour le socialisme. Viens discuter et t’organiser avec nous !

  • Des licenciements à Volkswagen Forest?

    La direction allemande de Volkswagen a annoncé que des restructurations étaient prévues. 20.000 jobs disparaîtraient, dont 6.000 licenciements. Il n’y aurait pas, en Allemagne même, de licenciements ou de fermetures. A VW-Forest, où 6.000 ouvriers travaillent, la menace d’un plan de restructuration dur ou même d’une fermeture est réelle.

    La direction de VW veut augmenter sa productivité. En Allemagne, les plans d’économies successifs ont conduit à une moyenne particulièrement faible du temps de travail : 28,8 heures par semaine. La réduction du temps de travail avec réduction de salaire en est une face. VW veut changer cette tendance en faisant remonter le temps de travail jusqu’à 35 heures par semaine. Cela veut aussi dire que 20.000 jobs doivent disparaître. En effet, l’augmentation de la productivité ne mènerait pas à une augmentation de la production totale, vu la surproduction du marché-automobile.

    Les économies voulues par la direction de Volkswagen ne sont pas une conséquence directe d’une mauvaise situation dans laquelle la société se trouve. L’année précédente, sur le plan international, VW a fait un bénéfice de 1,12 milliard d’euros, ce qui est presque le double de l’année précédentes (693 millions). Une hausse du bénéfice est attendue en 2006 également. En Allemagne, on ne compte toutefois aucun bénéfice. Apparemment les voyages-cadeaux de la direction et la corruption assez claire des directions syndicales sont comprises dans le budget. Mais si la société veut épargner, on cible de nouveau en premier lieu les conditions de travail des ouvriers. En travaillant plus longtemps (mais pour le même salaire), les profits peuvent augmenter.

    L’annonce de VW de faire des économies sur le dos des employés a fait augmenter les actions de la société. Le jour suivant l’annone, les actions avaient augmenté de 7,43%. Un grand nombre de jobs disparaîtraient « naturellement » par les retraites ou la fin des contrats à durée déterminée. Mais le risque d’un licenciement direct reste pour environ 6.000 employés.

    En Allemagne, VW a conclu une convention avec les syndicats dans laquelle la sécurité des emplois est garantie. De plus, le climat social dans le pays n’est pas favorable au patronat avec de nouveaux mouvements de grèves et la protestation des travailleurs qui augmente. C’est pour cela que l’attention des directions va vers d’autres sites, notamment VW-Forest. Les syndicats ont réagi de manière assez limitée. La FTGB a indiqué qu’un grand patron avait déclaré qu’aucune usine ne serait fermée. La direction bruxelloise nierait un risque de fermeture. Une réaction docile renforce naturellement les possibilités pour la direction pour passer aux économies sans troubles. Cela peut jouer clairement un rôle lors de la décision de la direction.

    Nous avons besoin de syndicats prêts à organiser la résistance contre chaque plan d’ économies, ainsi qu’à chaque menace de fermeture. Il sera important qu’ une résistance de tous les ouvriers soit organisée. Cela souligne du reste la folie d’une scission possible de laFGTB-Metal. A VW-Forest des francophones et des Néerlandophones travaillent ensemble. Ils sont membres du même syndicat pour le moment. Une scission de la centrale du Métal aurait à VW Forest des conséquences désastreuses.

  • C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes!

    Depuis les régularisations de 2000, le nombre d’étrangers en séjour illégal a de nouveau augmenté. Cette réalité est due à la misère croissante dans les pays néocoloniaux, organisée par les pouvoirs des pays capitalistes occidentaux avec la complicité des dirigeants locaux. La solidarité avec les sans-papiers est nécessaire : le sort des travailleurs belges et celui des illégaux sont indissolublement liés.

    Olivier, EGA-ULB

    Jeunes et travailleurs quittent les pays du monde néo-colonial pour fuir la misère et la guerre. Sur place, les gouvernements locaux, à la botte des puissances impérialistes, mènent une politique de pillage des richesses de ces pays. Les seuls bénéficiaires de ces pratiques sont les patrons des multinationales qui augmentent ainsi spectaculairement leurs profits. En Belgique, moins de 4% des demandeurs d’asile recevront des papiers. Peu d’alternatives sont laissées à ceux qui, par nécessité, quittent leur pays pour venir chercher un avenir meilleur en Europe.

    Certains subissent des conditions de détention désastreuses dans les centres fermés tandis que beaucoup sont obligés de se tourner vers le travail au noir, illégal, mal payé et sans aucune protection sociale. Cette situation bénéficie surtout au patronat qui se constitue ainsi un réservoir de main d’œuvre bon marché. Mais les sans-papiers ne sont pas les seuls à subir les conséquences de cette politique. Celle-ci permet aussi de faire pression sur les salaires et les conditions de travail de l’ensemble des travailleurs.

    Face à l’afflux de réfugiés en Europe et en Belgique, les partis traditionnels n’offrent aucune solution. De la politique répressive permanente à l’organisation de la précarité, le gouvernement met en oeuvre une politique entièrement dévouée aux intérêts du patronat. Ces mesures n’amènent qu’à un repli identitaire et communautaire des minorités.

    Face à cette stratégie consciente du patronat et du gouvernement, il importe que les travailleurs de toutes origines ne se laissent pas diviser mais, au contraire, resserrent leur rang pour contrer ces attaques contre leurs conditions de vie. Ces dernières années, plusieurs groupes de sans-papiers ont lutté pour leur régularisation. On se souvient des Afghans qui ont mené une grève de la faim de plusieures semaines à l’église Sainte-Croix d’Ixelles, ou encore des Iraniens qui ont occupé les locaux de l’ULB et de l’UCL en 2003. Aujourd’hui, 70 sans-papiers occupent l’église Saint-Boniface, et différentes manifestations sont organisées à travers le pays (Vottem, Morlanwelz, Anvers,…). Mais ni les luttes isolées, ni les pressions sur les partis traditionnels (qui ne défendent que les intérêts du patronat) n’offrent de perspectives au mouvement. Des régularisations ont déjà eu lieu dans des contextes particuliers, lorsque ça arrange nos dirigeants, ou sous pression de mouvements larges. Une lutte massive des travailleurs contre la politique néolibérale – et son volet « immigration » – est nécessaire. L’union de tous les sans-papiers et travailleurs belges est un élément décisif pour la lutte.

    L’UDEP, premier véritable mouvement qui organise des sans-papiers, essaie de faire le lien entre les luttes et tente de construire cette unité entre travailleurs belges et sans-papiers. C’est un pas en avant pour le mouvement. L’ « immigration clandestine » – qui tire ses sources de l’impérialisme –, le travail au noir, le racisme… est une conséquence du capitalisme. Seule une société socialiste, qui rompt avec la logique de marché et qui se base sur les besoins et les capacités de chacun, peut apporter des solutions aux travailleurs et jeunes sur tous les continents.

  • Socialisme 2006. Week-end de débats et de discussions. 22-23 avril, Louvain

    Comment y arriver?

    A partir de la gare, tu prend la rue Maria-Theresiastraat, et aprés la sixième à gauche (il faut passer la Justius Lipsiusstraat, la Jozef II straat, la Bogaardenstraat, la blijde Inkomststraat et la Tiensestraat). Dans la Dekenstraaet c’est directement sur le côté droit.

    PROGRAMME – SAMEDI 22 AVRIL

    MEETING D’OUVERTURE de 10h00 à 12h00: Le capitalisme signifi e la pauvreté, le chômage, l’instabilité et la guerre. Nous luttons pour le socialisme.

    ATELIERS de 13h30 à 16h00: • Le Pacte de générations: ceux qui peuvent arrêter la société, peuvent également la changer! Comment reconquérir nos syndicats? • Comment une économie planifi ée peut-elle fonctionner aujourd’hui? • Espagne 1936: pourquoi parlent “t’ils” d’une guerre civile et parlons “nous” d’une révolution? • La Chine devient-elle la nouvelle superpuissance mondiale? Quel impact la croissance de la Chine a t’elle sur les relations mondiales? • Ensemble nous sommes plus forts. Pourquoi et comment les socialistes luttent contre le racisme, le sexisme et l’homophobie? • Israël/Palestine: seul le socialisme peut créer les conditions pour une société paisible

    ATELIERS de 16h30 à 19h00: • La lutte pour un enseignement de qualité. Un plan d’action et un programme contre les coupes d’austérité du ministre fl amand de l’enseignement Frank Vandenbroucke • Histoire du socialisme: du socialisme utopique au socialisme scientifi que • Révolution dans “le tiers monde”. Qu’est-ce que la théorie de la révolution permanente? • Anti-néolibéralisme en Amérique latine et la lutte pour le socialisme • Proposition de débat: Comment mener la lutte contre l’extrême-droite en Belgique? • Le nouveau parti de gauche (WASG) en Allemagne est devant un choix. S’intégrer dans le système capitaliste ou défendre un programme socialiste. Un témoignage de Lucy Redler, récemment élue dans la direction du WASG de Berlin.

    DÉBAT PRINCIPAL SAMEDI SOIR À 20H00

    ABVV/FGTB: il faut rompre avec le PS/SP.a – CSC/ACV: il faut rompre avec le CD&V – Les travailleurs ont besoin de leur propre parti! • Eric Byl du MAS (Mouvement p/u Alternative Socialiste): un nouveau parti des travailleurs est possible • Jef Sleeckx, parlemenaire du SP.a pendant de longues année et maintenant en opposition contre le pacte des générations et le cours libéral du SP.a • Des délégués de la pétrochimie d’Anvers • La FGTB • Lucy Redler du WASG Berlin

    BAR ET FÊTE DE CLOTURE

    à partir de 22 heures

    PROGRAMME – DIMANCHE 23 AVRIL

    MEETINGS de 10h00 à 12h00: • Témoignage: participation au Forum Social Mondial à Karachi (Pakistan) • Proposition de débat entre ECOLO et le MAS: Une politique énergétique socialiste: pouvons-nous atteindre un standart de vie pour tous sans détruire la planète? Quelles sont les alternatives au pétrole? L’énergie nucléaire apporte t’elle une solution?

    ATELIERS de 13h30 à 16h00: • Syndicalistes contre le racisme. Comment pouvons-nous construire Blokbuster à l’intérieur des syndicats? • Les travailleurs immigrés en résistance contre le néolibéralisme • Préparation à une année de surenchères communautaires: quel programme défend le MAS/LSP? • Réformisme ou révolution (Rosa Luxemburg) – un argumentaire pour un parti socialiste révolutionnaire ici et maintenant • Le spectre du Vietnam plane sur les USA. Quelle est l’ampleur du bourbier en Irak? Où en est le mouvement anti-guerre? • Proposition: Le MAS en débat avec le PTB: La Chine est-elle sur la voie du socialisme ou du Capitalisme? • La France après les émeutes dans les banlieues

    MEETING DE CLÔTURE: La transformation socialiste de la société. Sur la nécessité d’un programme, d’une organisation et d’une stratégie: un parti révolutionnaire.

    Info pratique

    PRIX: 25€ pour les écoliers/étudiants/non-travailleurs, 35€ pour travailleurs la participation pour la nuitée et la nourriture est comprise dans le prix

    ADRESSE: Van Den Heuvelinstituut (VHI), Dekenstraat 2, Louvain

    INSCRIPTIONS ET INFO: tél. 02/345.61.81. socialisme2006@socialisme.be

  • L’EMANCIPATION DES FEMMES ENTRAVEE PAR 25 ANS DE NEOLIBERALISME

    LE 11 MARS: LSP/MAS organise une journée de formation et de discussions à l’occasion de la journée internationale des femmes

    LE PACTE DES GÉNÉRATIONS a rendu la situation des femmes, du point de vue de leur droit à une retraite décente, encore plus difficile qu’elle ne l’était déjà auparavant. A l’heure actuelle, un très grand nombre de femmes pensionnées font parties des couches les plus pauvres de la société. Des politiciens, comme Bruno Tobback, le ministre des pensions, affi rment que cette situation est dûe aux choix “malheureux” que font les femmes. Elles sont censées être “informées” sur les conséquences de ces choix.

    Une campagne d’information ne changera rien au fait que, dans pas mal de secteurs où sont employées surtout des femmes, on offre UNIQUEMENT du travail à temps partiel. Et ça ne changera rien non plus au fait que du travail à temps plein avec à des enfants à charge donne un salaire rarement suffi sant quand il faut payer la crèche (quand on peut en trouver une). Sur un marché du travail où la fl exibilité ne cesse d’augmenter, il est presque impossible de combiner un travail à temps plein avec un ménage et des enfants. Si 43% des femmes travaillent à temps partiel (contre 7% des hommes), ce n’est certainement pas par “choix”!

    L’émancipation des femmes n’a pas de sens si elles ne peuvent choisir qu’entre pauvreté ou dépendance à l’égard d’un partenaire: 80% des mères isolées vivent dans la pauvreté. Bien que les femmes aient la possibilité de travailler à temps partiel, le coût de la vie, lui, reste inchangé.

    L’émancipation des femmes n’est possible que dans leur totale indépendance. Cela ne peut se faire que par une lutte commune des travailleurs, femmes et hommes, contre l’abolition de la sécurité sociale (obtenue par une lutte qui a demandé beaucoup de sacrifi ces à nos parents et nos grands-parents et pour laquelle certains sont morts) et plus généralement, pour des salaires et des conditions de travail décentes pour tous.

    Aujourd’hui, nous devons lutter pour la construction d’une opposition combattive au sein des syndicats et utiliser ces organes comme des instruments de lutte! Pour une scission de la FGTB et de la CSC avec les partis traditionnels qui mènent une politique d’attaques néo-libérales! Pour un nouveau parti ouvrier représentant les travailleurs et défendant leurs droits, sans tenir compte de leur origine nationale, de leur sexe ou de leur préférence sexuelle!

    C’est ce que veut réaliser le LSP/MAS, c’est ce que veut sa commission “Femmes” qui regroupe les femmes membres du LSP/MAS pour mener la discussion sur les stratégies et les programmes à élaborer pour résoudre les problèmes auxquels les femmes sont confrontées.

    C’est la raison pour laquelle nous organisons ce jour de formation et de discussion. Après la discussion principale sur les effets de la politique de droite sur les droits et les acquis des femmes, nous proposons aussi des groupes de discussion sur les sujets suivants:

    L’histoire du mouvement des femmes en Belgique | La violence conjugale: quelles en sont les causes et comment la combattre? (avec une oratrice de la Campagne Ecossaise “Campaign against Domestic Violence”) | Comment lutter contre le sexisme et la violence dans les quartiers animés? | La position de la femme au Pakistan/Cachemire – un rapport de notre travail au Pakistan et au Cachemire et notamment notre campagne contre la violence envers les femmes au Pakistan et la campagne pour la reconstruction après le tremblement de terre au Cachemire | Nous clôturerons la journée avec un dernier meeting pour présenter notre travail femme (en Belgique et dans le monde).

    Tu en as ras le bol des bas salaires et des mauvaises conditions de travail? Tu veux lutter pour une vie décente et un avenir pour toi et tes enfants? Tu en as assez de la violence et des intimidations? Tu ne veux pas rester les bras croisés et attendre les conséquences des attaques de la politique antisociale? Alors, viens à notre journée femmes du 11 mars à l’ULB. Tu y rencontreras des femmes et des hommes déterminés à organiser la lutte.

    INFO PRATIQUE

    Le meeting commence à 14h. (et dure jusque 20h.) au bâtiment H de l’ULB, sur le Campus du Solboch, Avenue Franklin D. Roosevelt 50, B-1050 Bruxelles

    Entrée: 5 euro pour les salariés; 3 euro pour les écoliers, les étudiants et les allocataires sociaux

    Sandwiches et boissons prévus

    Une crèche est organisée dans le bâtiment, mais veuillez vous inscrire à l’avance (femmes@lsp-mas.be ou 0472/41.62.78 pour plus d’infos)

    > Tract en version PDF

  • Socialisme 2006, un week-end de débats et de discussions sur la lutte pour le socialisme

    Chaque année, nous organisons un week-end de formation et de discussions sur des thèmes en rapport avec l’actualité et les grandes tendances dans le monde, mais également sur l’histoire du mouvement ouvrier, le marxisme, le syndicalisme,…

    Vincent Devaux

    Cette année, beaucoup de développements au niveau international méritent une attention particulière; la croissance et l’influence de la Chine dans l’économie mondiale, l’augmentation des conséquences de la dégradation de l’environnement, le virage à gauche de l’Amérique latine, le tremblement de terre au Pakistan,…

    Nous aurons un débat sur la lutte des immigrés pour des salaires décents qui sera animé par Kevin McLoughin de notre organisation-soeur en Irlande.

    Mais nous nous pencherons également sur l’actualité nationale: la lutte contre le pacte des générations, les attaques contre l’enseignement, le combat contre l’extrême-droite, la surenchère communautaire,…

    La lutte contre les discriminations, et notamment contre le sexisme et l’homophobie, y trouvera également sa place. Nos camarades de Résistance Internationale et d’Etudiants de Gauche Actifs viendront témoigner des luttes dans lesquelles ils sont impliqués. Pour illustrer et animer les débats, outre des représentants de nos organisations soeurs à l’étranger, nous inviterons des représentants d’autres organisations comme Blokwatch, le Mrax,…

    Nous inviterons un représentant d’ECOLO afin de mener un débat contradictoire sur la solution à apporter à la problématique de l’énergie. Nous voulons débattre de la nature de la Chine: va t’elle vers le Socialisme ou vers le Capitalisme ? A cet effet nous inviterons un représentant du PTB.

    Après les récentes attaques du gouvernement sur notre système de pension primordiale sera la lutte pour un nouveau parti des travailleurs. Des personalités du monde syndical seront invitées ainsi que Jef Sleeckx, ancien parlementaire du SP.a qui a lancé l’appel à une nouvelle formation politique et un membre du WASG de Berlin.

    Ce week-end est une occasion de venir faire la connaissance de notre organisation, de discuter avec nos membres, et pourquoi pas,de nous rejoindre pour défendre nos acquis et changer la société. ‘Socialisme 2006’ se déroulera le samedi 22 et dimanche 23 avril à Louvain. Une garderie d’enfants sera organisée. Le logement pour la nuit du samedi et dimanche sera prévu ainsi que la nourriture (repas chauds).

    Pour réserver, recevoir plus d’infos, le programme complet, ou pour nous aider à mobiliser pour ce week-end; vous pouvez nous envoyer un mail à info@socialisme.be, visitez notre site www.socialisme.be, ou nous téléphoner au 02 / 345 61 81.

  • Pourquoi le socialisme est nécessaire pour les femmes

    Il est impossible de faire un projet exact de la société socialiste, qui dépendra en dernière instance des générations qui la construiront. Mais la prise du pouvoir par la classe ouvrière, majorité absolue de la population dans les pays capitalistes développés d’aujourd’hui, entraînera la suppression des limites actuelles à l’émancipation réelle des femmes initiée dans les années ‘60, fort partielle et continuellement sous la pression d’attaques diverses.

    Anja Deschoemacker

    Si les femmes dans les pays développés ont pu faire d’importants pas en avant, c’est qu’elles ont fortement lutté pour les effectuer. L’insertion sur le marché du travail fut de la plus grande importance dans ce processus, car sans indépendance financière, les femmes ne peuvent être libres, quelque soit le nombre de lois votées.

    Cela implique également que les femmes se sont activement intégrées dans la lutte des classes, seule lutte qui selon nous puisse mener à la libération.

    Mais ce sont toujours les femmes qui restent gratuitement responsables des tâches familiales, forte restriction à leurs possibilités de travail, à temps plein et plus certainement encore pour un emploi de cadre. A celles qui veulent une carrière se pose souvent le choix déchirant entre une carrière ou des enfants – ou encore se trouver un homme au foyer (mais les enquêtes révèlent que les hommes ne trouvent pas ce rôle vraiment attractif).

    Une véritable libération de la femme et la fin de leur position de second plan au niveau économique (taux de chômage plus élevé, salaires moindres, contrats précaires,…) passe par l’abolition de la famille.

    Evidemment, l’on ne parle pas ici de la famille comme relation entre personnes, ce qui dans les couches non-possédantes est généralement fait de libre volonté et par amour, mais bien de l’institution en elle-même. Cela signifie que la société doit organiser les tâches ménagères et voir en chaque personne un individu qui a des droits et des devoirs en son sein. Aujourd’hui, une chômeuse de longue durée n’a plus droit à une allocation si elle ne vit pas seule et le minimex est “une allocation familiale” pour le chef de famille, homme le plus souvent. Les enfants non plus ne sont pas considérés comme des individus ayant des droits, mais comme étant sous la responsabilité de leurs parents.

    Nous réclamons de véritables allocations familiales afin que tous, malgré leur situation financière, puissent avoir des enfants et les élever dans les meilleures conditions. En entrant en confrontation avec les intérêts du système à différents niveaux, ce programme est irréalisable intégralement sous le capitalisme.

    Changer la situation passe par la socialisation des tâches ménagères; buanderies et lieux de repassage, restaurants d’entreprise et de quartier, crèches et institutions de soins pour les malades, les plus âgés et les invalides, organisation du temps libre pour enfants et jeunes, services de nettoyage,…

    L’Etat actuel n’organise cela que dans une mesure très limitée avec les chèques services mais ce système contribue à la généralisation des bas salaires et des statuts précaires dans la société. Donc non, nous ne voulons pas dire que les femmes non-qualifiées doivent, pour des cacahuètes, laver le linge des familles plus aisées.

    Sous le socialisme, ces travaux seraient des emplois avec un statut et un salaire à part entière, et de nouveaux services publics à la population au coût porté par la société dans son ensemble et non par l’utilisateur.

    Tant que les femmes seront dépendantes d’un homme pour son gagnepain, même partiellement, les relations entre partenaires ne sauraient être harmonieuses et les jeux de pouvoir vont les déterminer.

    La Révolution Russe a tenté de résoudre cette situation (et les lecteurs sont encouragés à lire La Position de la Femme dans le Développement de la Société de A. Kollontai, où elle développe les différentes mesures), mais les moyens manquaient dans ce pays pauvre et sous-développé, confronté à une isolation mortelle après la défaite des mouvements révolutionnaires en Europe.

    A juste titre, Trotsky disait que la position de second rang des femmes sous le stalinisme était un signe que la société ne se développait plus dans la direction du socialisme. Sans liberté des femmes et tant que les relations au sein même de la classe ouvrière sont gâchées par des préjugés et des traditions sexistes, la société ne saurait être libre.

    Pour Trotsky, la libération des femmes et le socialisme ont la même signification: la libération des femmes signifie la construction d’une société socialiste dans laquelle tout le monde travaille en fonction de ses possibilités et reçoit en fonction de ses besoins – en contradiction totale, donc, avec l’uniformisation reprochée aux socialistes (cette critique ne peut viser que la sanglante déformation stalinienne du socialisme).

    Chaque véritable coopération humaine est basée sur l’égalité dans la diversité.

  • Le néolibéralisme bloque l’émancipation des femmes

    Indépendamment du continent où elles se trouvent, ce sont les femmes qui sont le plus violemment touchées par les attaques néolibérales que subit la classe ouvrière. Licenciements massifs, précarité dans le monde du travail, bas salaires, attaques sur l’Etat-Providence, sur les droits à la pension, sur les facilités pour les crêches,… ne vont pas seulement mener à une augmentation de la misère et de la souffrance des femmes, mais vont très probablement aussi mener à une radicalisation politique plus développée des femmes et parmi elles de celles issues de la classe ouvrière.

    Dagmar Walgraeve

    11 mars: Débats et discussions à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes

    Le MAS/LSP organisera ce samedi 11 mars une journée de débats et discussions en rapport avec la Journée Internationale des Femmes (du 8 mars).

    Il y aura entre autres au programme:

    Discussion plénière: L’émancipation des femmes après 20 années d’attaques néo-libérales. Comment le système actuel sappe-t’il l’émancipation des femmes?

    Ateliers:

    > L’histoire du mouvement féministe et des femmes dans le mouvement ouvrier

    > La violence au sein de la famille: quelle réponse pouvons-nous apporter? Avec un rapport de la Campaign Against Domestic Violence (CADV)

    > Prostitution: la légalisation est-elle une solution? Qu’elle est le point de vue des socialistes?

    Meeting: La place des femmes dans la lutte!

    Avec, notamment, Sinead Daly, membre de la direction du Scottich Socialist Party, formation large à l’intérieur de laquelle notre organisation-soeur (International Socialists) est investie en Ecosse. Sinead est active déjà depuis de longues année dans les campagnes contre les violences familiales (CADV) et d’autres campagnes pour le droit des femmes.

    La journée de débats et discussions aura lieu à Bruxelles (ULB). Elle commencera à 13h00 et se terminera à 20h00. Informez-nous à l’avance si vous avez de jeunes enfants; une garderie est prévue.

    Informations pratiques :

    Cette journée débutera à 13h00 (jusque 20h00) et se déroulera dans le bâtiment H de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), Campus du Solbosch, Avenue Franklin D. Roosevelt 50, 1050 Bruxelles.

    PAF :5 € pour les travailleurs, 3 € pour les étudiants et les chômeurs

    Des boissons et des swandich’s seront disponibles sur place.

    Une garderie est prévue. Si vous venez avec de jeunes enfants, merci de nous prévenir.

    Plus d’infos ? -> contactez le MAS-LSP par téléphone au 02/345.61.81 ou par e-mail à info@socialisme.be

    N’hésitez pas à visiter notre page femme: www.lsp-mas.be/mas/femmes

    Féminisation du travail?

    Ces derniers décennies, partout dans le monde, le nombre de femmes sur le marché du travail a augmenté. En soi, cela semble positif, mais le terme de “féminisation du travail” est néanmoins trompeur. Ce phénomène n’a pas mené à l’amélioration générale du statut économique, politique et social des femmes à travers le monde.

    Par l’élargissement des zones de libre échange, les gouvernements, surtout d’Asie et d’Amérique Latine, mènent une politique agressive pour attirer les investissements occidentaux. Il est assez remarquable que 90% des 27 millions de travailleurs de ces zones sont de jeunes femmes gagnant 50% à 80% de moins que les hommes.

    Les employeurs de ces pays partent de l’idée que ces travailleuses vont accepter plus facilement de mauvaises conditions de travail et vont démontrer des sentiments “responsables” (la moitié de ces femmes sont mères célibataires).

    Ces idées patriarcales selon lesquelles les femmes sont plus serviles, ont moins tendance à s’organiser et sont plus facilement licenciée sur base de mariages et de grosesses sont utilisées par le capitalisme.

    La tendance à la “féminisation du travail” n’est donc pas du tout une donnée positive, mais est plutôt la conséquence d’une recherche effrénée de profits pour les entreprises et des forces de travail à bon marchés et flexibles. Les conditions de travail pour beaucoup de femmes dans le monde néocolonial sont pénibles, leurs emplois sont très mal payés, précaires et sans sécurité.

    Seulement 38% des femmes indépendantes économiquement

    Dans les pays occidentaux beaucoup d’emplois occupés par les femmes sont toujours un reflet du travail que celles-ci effectuent à la maison. 85% de toutes les travailleuses belges travaillent comme infirmières, femmes de ménage, cuisinières, coiffeuses, …

    Et dans des pays où le principe du salaire égal est devenu loi, les femmes gagnent souvent moins que les hommes pour le même travail. En Grande-Bretagne c’est en moyenne 19% de moins, et la situation en Belgique est plus déplorable encore. Au sein de l’UE, près de 80% des emplois à temps partiel sont occupés par les femmes. Souvent, ces boulots sont sous-payés et il y a une grande insécurité de travail. Le système du temps partiel (et donc des salaires “partiels”) fait qu’aux Pays Bas, par exemple, seulement 38% des femmes qui travaillent sont économiquement indépendantes.

    Les femmes optent souvent pour le temps partiel par nécessité: 29% pour s’occuper des enfants et 25% pour d’autres raisons familiales. Cela démontre qu’il y a toujours un manque de crêches abordables. 20% des femmes travaillent à temps partiel faute de n’avoir pu trouver d’emploi à temps plein.

    Dans les supermarchés notamment, le temps plein n’existe quasiment pas. Lors de l’introduction du temps partiel, il était encore possible de percevoir une allocation supplémentaire si on continuait à chercher un emploi à temps plein.

    Mais très rapidement, cette allocation a été abolie, elle n’a existé que pour promouvoir le temps partiel dans un premier temps. Avec l’article 143/80, les chômeuse de longue durée mais cohabitantes ont perdu leurs allocations. En 1991, 91,6% de ces suspensions concernaient des femmes!

    Double journée de travail

    Encore maintenant, le revenu des femmes est régulièrement vu comme “complémentaire” à celui de leur partenaire. Et ce sont toujours les femmes qui font la plus grande partie du ménage, même si les deux partenaires travaillent à temps plein. Cette double journée de travail fait que les femmes ont, toujours aujourd’hui, bien moins de temps libre que les hommes. Cette différence est relativement limitée chez les couples sans enfants, mais à cause du travail à l’extérieur et des opinions répandues le ménage, le temps libre des femmes tombe fortement (les femmes ont en moyenne 4 heures de temps libre en moins que les hommes).

    Le temps libre des pères tombe en moyenne de 50,1 heure à 31,6 heures par semaine, alors que les mères passent de 46,6 heures à 22,5 heures par semaine. Ces statistiques viennent de Grande-Bretagne, mais les études effectuées en Belgique vont dans la même direction.

    Les mères célibataires, 73% des parents isolés, sont souvent dans l’incapacité de tenir le coup financièrement et de combiner le travail avec la prise en charge de leur famille. 60% des minimexés en Belgique sont des mères célibataires.

    Le Pacte des Générations

    Le nombre minimum d’années de carrière pour être prépensionné a pour conséquence que les femmes sont les plus touchées et les premières victimes du Pacte des Générations.

    2/3 des temps partiel sont occupés par les femmes et ce sont 38% des femmes actives qui travaillent à temps partiel contre 5% des hommes. Proportionellement, celles-ci devront travailler plus d’années avant d’avoir accès à une pension complète. Le temps partiel est souvent le seul recours pour les femmes qui ont à choisir entre une vie de famille et une carrière. Cela devient limpide si on regarde l’âge auquel les femmes travaillent le plus à temps partiel. Entre 20 et 29 ans, il s’agit de 24%. A l’âge où la plupart des femmes commencent à avoir leurs enfants, entre 30 et 40 ans, ce chiffre grimpe jusqu’à 41%, et les années suivantes jusqu’à 45%. Les hommes, durant toutes ces périodes, restent à 4% de travailleurs à temps partiel, pour monter à 12% entre 60 et 64 ans. Pour ces derniers, s’il y a abandon du travail à temps plein, c’est pour vivre plus calmement et pour avoir plus de temps libre. Les mêmes éléments reviennent dans les chiffres sur le crédittemps et l’âge auquel hommes et femmes le prennent.

    Les travailleurs qui vont en pension à ce moment (entre 60 et 65 ans) peuvent en moyenne prouver une carrière de 37 ans à l’âge de 58 ans, 35 ans de travail et deux années assimilables. Les travailleuses qui vont en pension à ce moment (entre 60 et 64 ans), elles, peuvent en moyenne prouver une carrière de 34 ans à l’âge de 58 ans, 26 ans de travail et 8 ans sont des périodes assimilées. Comme 38% des femmes auront eu une carrière à temps partiel, 30% des femmes avec une carrière de plus de 30 ans n’arriveront pas à avoir une pension minimum (pour avoir droit à une pension minimum, il faut avoir travaillé durant 30 années à temps plein), alors qu’il ne s’agit “que” de 8,5% chez les hommes.

    Selons certains calculs, le Pacte des Générations fera que 71% des femmes n’auront plus accès à la prépension parce qu’elles n’auront pas eu de carrière complète de 38 ans.

    1 femme sur 5 confrontée à la violence conjuguale

    Les attaques néolibérales sur nos acquis sociaux mènent à plus de problèmes et de stress au sein des familles, ce qui peut s’exprimer de façon violente.

    Les journeaux ont fait état l’an dernier d’une trentaine de drames familiaux, mais ce n’est là que le sommet de l’iceberg. La violence à l’encontre des femmes est en progression. La violence entre partnenaires est en Europe la cause principale de mort et d’invalidité pour les femmes entre 16 et 44 ans, plus que le cancer ou les accidents de la route. Dans les 15 états-membres de l’UE (avant l’élargissement), chaque année, plus de 600 femmes sont tuées à cause de cette violence, et c’est une femme sur cinq en Belgique qui est confrontées aux coups d’un conjoint.

    Tous les jours, en Flandre, 14 femmes prennent la décision difficile de chercher de l’aide en allant auprès d’un refuge, et la moitié est refusée faute de places. Et s’il subsiste encore de la place, souvent il n’en reste plus pour les enfants. Ces femmes sont donc devant la décision déchirante de laisser leurs enfants chez un partenaire violent ou de retourner à la maison avec eux. Mais pour beaucoup, revenir en arrière est impossible, 11% des femmes qui finalement trouvent une place dans un refuge ont erré pendant un certain temps. Une place dans ces refuges coûte 17 euros par jour (12 pour les enfants). Auparavant, on a déjà mentionné que seule une partie des travailleurs est indépendante financièrement (38% aux Pays-Bas). Cette dépendance financière rend plus difficile encore de quiter un partenaire violent.

    Il a fallu attendre 1998 pour que la violence entre partenaires soit reconnue comme crime, mais cette loi reste lettre morte. Alors qu’il y a 21 plaintes par jour pour coups et blessures entre (ex-)partenaires, 9 plaintes sur 10 sont classées sans suite. Il faut avoir assez d’accueil gratuit pour les victimes, mais les coupables doivent aussi être aidés. Les mettre dans le prison n’est pas une solution.

    Pour lutter contre la violence au sein de la famille, il faut s’en prendre avant tout aux causes sociales. L’ultra-flexibilité engendre beaucoup plus de stress, et cela ne s’exprime pas seulement dans la croissance des dépressions ou l’utilisation grandissante de somnifères… Dans le logement également, des mesures structurelles sont nécessaires car les loyer hors de prix sont aussi une difficulté pour quitter son partenaire. Un accès rapide à une habitation sociale pour les femmes qui veulent échapper a une situation violente ne peut être garanti que si le nombre de logements sociaux augmente fondamentalement des 6% actuellement jusqu’à 40 ou 50% du marché du logement. C’est uniquement en améliorant les conditions de vie et de travail de tous que l’on peut améliorer les relations sociales.

    Les problèmes structurels avec lesquels les femmes sont confrontées aujourd’hui sont inhérents à la structure économique du système capitaliste où le profit se trouve toujours en premier lieu. La lutte des femmes n’est pas une lutte distincte mais doit rejoindre la lutte des travailleurs, des jeunes, des refugiés, des pauvres,… partout dans le monde pour un système dans lequel seront prioritaires les besoins de toute la population mondiale et non plus les profits de quelques uns.

    NOTRE AVIS

    > Halte à la superflexibilité et à la pression croissante au travail. Pour la semaine de 32 heures sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires

    > Un véritable emploi pour tous. Pas de statuts précaires, chèques services,…

    > Des services publics de qualité qui assurent le plus possible de tâches ménagèrent

    > Halte au démantèlement des (pré-)pensions

    > Des logements sociaux de qualité

    > Des crêches gratuites et de qualité

  • Le monde comme ils le veulent.

    Jean-Claude Paye, sociologue, a écrit et publié en 2004 aux éditions la dispute* le résultats de ses recherches et de ses analyses des changements intervenus dans le droit et la procédure pénale ces dix dernières années dans le monde, et plus particulièrement en Occident.

    François Barzin

    Ce que cet auteur annonce dans son livre est l’avènement d’une dictature mondiale, emmenée par les Etats-Unis sous couvert de lutte contre le terrorisme. L’auteur y décrit la recomposition progressive des Etats nationaux autour d’appareils policiers auxquels les divers gouvernements donnent de plus en plus de pouvoir et de prérogatives. Ces recompositions faites à l’heure de la lutte contre le terrorisme, s’intégreraient plus largement dans une structure impériale dont les Etats-Unis auraient l’exclusivité de la direction politique.

    Si la perpective d’une superpuissance américaine doit être légèrement revue à la baisse, au vu de ses échecs en Irak et en Afghanistan, les lois liberticides inspirées et recommandées par les Etats -Unis aux pays européens n’en sont pas moins devenues une réalité.

    Le danger actuel de cette évolution, continuation d’une justice de classe, est la constitutionnalisation de cette justice de classe. Auparavant, la subjectivité de la justice reposait sur un rapport de force instauré dans le cadre d’un Etat de droit et d’une démocratie. Aujourd’hui ce qui nous est promis est l’impossibilité de modifier ces rapports de force, et donc la subjectivité politique et judiciaire, au nom de la lutte contre le terrorisme. Vouloir influencer le fonctionnement des institutions démocratiques pourra être considéré comme terroriste en soi, alors que cela est bien sûr l’enjeu même de la vie démocratique. Le droit à la défense devient impossible puisque c’est aux accusés de prouver qu’ils sont innocents sur base d’intentions qui leurs sont attribuées, leurs faits et gestes témoignant contre eux et non pas pour eux. Il n’y a pas de partie tierce, telles des victimes réelles d’un véritable attentat par exemple, mais seulement des accusés et un Etat juge et partie, inconcilablement opposés dans la défense de leurs intérêts respectifs.

    Il ne peut plus y avoir de liberté individuelle dès lors que l’Etat peut-traîner quiconque en justice sur base de ses intentions politiques.

    Qu’en est-il donc de ces lois, décisions – cadre, accords et négociations passés entre pays de l’Union, entre l’Union européenne et les Etats-Unis ? Quelle est la philosophie, la méthode et les objectifs avoués de ces lois ou de ces accords ?

    Une inversion du sens de la procédure pénale

    De manière générale la tendance est à la subordination du pouvoir judiciaire à celui de la police – et plus l’inverse comme précédemment – au renforcement du parquet sur le juge d’instruction, à la régression du droit de la défense devant des enquêtes policières secrètes et proactives sur lesquelles elle n’a plus aucun contrôle, les forces de police devenant généralement intouchables judiciairement, leur méthode de production de la preuve n’étant plus elle-même soumise à l’examen contraignant du pouvoir judiciaire. Cette redéfinition des pouvoirs respectifs de la police et de la justice va de pair avec la redéfinition des infractions incriminées et des personnes ou des groupes visés : les critères définissant une action terroriste ou une action criminelle sont élargies par des définitions purement subjectives ou spéculatives comme dit plus haut, telle la volonté d’intimider ou l’intimidation des populations, ou parties de celles-ci, la volonté d’influencer le fonctionnement d’autorités publiques, la « capture » d’infrastructures publiques ou privées, la simple intention de commettre un acte dit terroriste… A remarquer la notion de capture d’infrastructures publiques ou privées qui vise directement les organisations syndicales et altermondialistes dont ces « captures » sont les principaux moyens d’actions. Il faut savoir également que le conseil de l’Europe a instauré les accords Shengen 2 qui visent explicitement à l’échange d’informations sur des activistes politiques qui se rendent à des sommets internationaux pour permettre leur arrestations et leur emprisonnement éventuel dans tous les pays de l’Union.

    La simple appartenance à une organisation terroriste, c’est à dire politique ou syndicale notamment, ou la participation à ses activités, même légales, en connaissance ou en méconnaissance de cause peut valoir à quiconque d’être assimilé à un terroriste. D’une inculpation ou d’une suspicion à partir d’éléments objectifs, l’on va vers une inculpation à partir d’une interprétation subjective et politique du droit de chacun.

    Comme on peut le constater, le caractère vague des incriminations et leur caractère foncièrement subjectif permet de s’attaquer à n’importe qui et à n’importe quoi dès lors qu’il gène le pouvoir en place, les activistes politiques et syndicaux étant visés de façon privilégiée. Le traitement des insoumis renommés terroristes peut aller jusqu’aux gels des avoirs ou de toute les sources de revenus, sans parler de la suspension des droits civiques, des peines de prisons, amendes et autres … Les gardes à vue sont doublées, généralement, ce qui augmente les possibilités de pression de la part de la police, pour arracher des aveux, par exemple.

    La collaboration automatique

    Pour rendre effective ces différentes dispositions légales visant la répression du « terrorisme », les différentes autorités publiques des pays européens ont conclu des accords de collaborations automatiques et obligatoires entre leurs appareils policiers et judiciaires respectifs. Ainsi en est-il du Mandat d’Arrêt Européen. Ce contrat de collaboration impose l’extradition automatique de n’importe quel individu accusé de terrorisme par tout Etat requis par un autre Etat. Ce qui paraît être un gage d’efficacité contre le crime organisé, est en fait une remise en cause du droit d’asile. Le Mandat d’Arrêt Européen est basé sur le principe de reconnaissance mutuelle des législations pénales de chaque Etat par tout les autres, chacun étant supposé démocratique et respectueux des droits et libertés fondamentales de leurs concitoyens. Les problèmes à l’extradition entre Etats Membre ne se posant donc pas. Mais la France du massacre de Charonne n’était-elle pas démocratique, pas moins que la Belgique des tueries du Brabant wallon, ou que l’Italie anticommuniste et maffieuse de Berlusconi ? Que nous réserve l’avenir ? Peut-être verrons nous en France éclore les fleurs nauséabondes du Front national ?

    Mais de toute façon, en Europe, la révision générale à la baisse des critères qui donnent droit à être accusé de terrorisme, est susceptible de remettre en cause le droit d’asile de beaucoup de personnes et d’organisations militantes dans un avenir plus ou moins proche.

    L’hégémonie coulée dans le droit

    L’élaboration de toute ces lois, ainsi que la philosophie sécuritaire sont impulsées par les Etats -Unis, qui ont été les premiers à remettre en cause le régime du droit international fondé sur le respect mutuel de la souveraineté de chaque Etat, mais aussi sur le principe du respect des droits humains, dont celui du droit à la défense et à la représentation juridique. Le refus de donner aux prisonniers de Guantanamo le statut juridique de prisonniers de guerre permet à la première puissance mondiale de les détenir de façon indéfinie sans inculpation et surtout dans le secret, sans droit à la défense, sans la publicité et l’objectivité des débats. La sécurité de ces personnes ne peut être assurée par aucun moyen, sinon de loin, par le biais de la pression internationale, comme au temps de Pinochet, quand amnesty international faisait campagne pour la libération des prisonniers politiques. Cette action du gouvernement américain vis à vis des « combattants illégaux » par la procédure d’exception aboutit à la suspension du droit international – de fait – par les Etats-Unis.

    Malgré leurs hypocrites critiques de l’unilatéralisme américain, les pays européens, Conseil de l’Europe en tête, se sont empressés de répondre aux exigences antiterroristes des Etats-Unis, puisque ensuite la rhétorique sécuritaire a justifié la mise sous surveillance politique de leur propres populations.

    Ainsi, le Conseil de l’Europe concluait des accords autorisant l’extradition quasi automatique vers les Etats-Unis de tout citoyen européen suspecté de terrorisme dans un même temps qu’il travaillait au mandat d’arrêt européen et autres dispositions liberticides, dans des conditions politiques tout à fait répugnantes et suspectes (Certaines décisions cadre trop clairement liberticides ont été prises au Conseil de l’Europe en annexe de négociations portant sur le droit de la pêche par exemple, ni vu, ni connu).

    Dans le même ordre d’idées, les Etats-Unis ont imposés à L’Europe l’échange des informations personnelles sur les passagers ayant réservés auprès de compagnies aériennes pour les Etats-Unis, ceux-ci pouvant à leur guise déterminer qui peut ou non entrer sur leur territoire ( L’ Europe a par après pris les même dispositions pour son propre compte par rapport aux réservations transeuropéennes).

    A ce stade nous devons avoir conscience que le Patriot act s’applique aussi à nous, comme à tous les citoyens de la planête et dès lors que nous posons le pied sur le sol américain, nous pouvons être détenu de façon indéfinie et sans inculpation. Dans ces conditions, comment imaginer une rencontre altermondialiste aux Etats-Unis, comme à Seattle en 1998 ? Les ébauches d’une démocratie planétaire, les citoyens américains, européens, les démocrates des pays du Tiers monde et l’ensemble des populations sont véritablement devenus les otages du reflux réactionnaire américain.

    Il faut quand même préciser que si tout le monde peut être enlevé, extradé et emprisonné indéfiniment par les autorités américaines, a contrario, aucun citoyen américain ne peut-être traduit devant un tribunal international pour crime de guerre ou pour crime contre l’humanité, ce qui concernerait pas mal de monde dans les services de renseignements et dans les administrations américaines

    La suspension du droit et du principe de légalité lui-même iront en s’aggravant, laissant de plus en plus de monde dans une anomie juridique autorisant tous les arbitraires. Le droit, comme ensemble hiérarchisé de garanties constitutionnelles, fait aujourd’hui de la procédure d’exception l’acte constituant d’un nouveau type de régime politique, celui ou le pouvoir politique décide directement de la norme à appliquer, de comment l’appliquer, et à qui l’appliquer. Pourtant l’égalité de tous devant la loi, suppose la reconnaissance de l’objectivité des actes incriminés, la constitution de parties tierces et le droit à la défense dans le temps long et posé de la procédure judiciaire. Il faut d’ailleurs dénoncer ici les appels à la rentabilité des parquets par Madame Onckelinks, qui est une façon insupportable d’instrumentaliser le pouvoir judiciaire à des fins politiques, électoralistes.

    Toute organisation politique progressiste devrait se mobiliser contre toutes ces régressions, car c’est véritablement l’exercice de nos droits constitutionnels qui est menacé. Si nous jouons le rôle des victimes indolentes, il se pourrait bien que le crocodile vienne nous manger.


    * La fin de l’Etat de droit, Lutte antiterroriste, de l’état d’exception à la dictature, Jean-Claude Paye, éd. La Dispute, 2004.

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