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  • CAP vers l’avenir

    Lors d’une réunion d’évalution positive et animée le 17 juin, le comité électoral national du CAP a été quasi-unanime au sujet des prochaines étapes de la construction du CAP en tant que nouveau parti large, poussé par la flagrante volonté de ses membres de poursuivre la construction de cette nouvelle force après la campagne électorale.

    Bart Vandersteene

    Les journaux étaient encore remplis de toutes sortes de considérations sur le résultat général sorti des urnes que le bus de solidarité du CAP était déjà reparti offrir son soutien aux travailleurs au piquet de grève de l’usine chimique de Lanxess Rubber à Zwijndrecht ou encore aux portes des GB qui vont être fermés.

    Le CAP a convenu d’un nouveau rendez-vous national avec tous ses membres et sympathisants le week-end du 27/28 octobre afin de franchir un pas supplémentaire sur la voie d’un véritable nouveau parti des travailleurs.

    Pour cela, un programme de base, un projet politique clair, une meilleure structuration, l’adhésion de nouveaux membres et la construction de l’infrastructure nécessaire à les acceuillir sont nécessaires. Un secrétariat national élargi prépare ces sujets pendant que, tant au niveau local qu’au niveau national, le CAP s’engage dans diverses campagnes et initiatives.

    Vous pouvez suivre les derniers développements du CAP sur www.autrepolitique.be.

  • No Future ? A nous de réagir !

    Réchauffement climatique, emplois précaires, …

    Le fait que le slogan « no future » ait été inventé et popularisé parmi la jeunesse à la fin des années ‘70 n’est pas du tout un hasard. La fin des « 30 glorieuses » – les années de croissance économique d’après-guerre – marque en effet le début de la période que nous connaissons aujourd’hui – celle du néo-libéralisme – et crée un sentiment d’absence d’avenir pour la jeunesse.

    Stéphane Ramquet

    Alors que durant certaines périodes, les luttes des travailleurs et des jeunes ont réussi a arracher aux classes dominantes des acquis importants (la sécurité sociale, la journée de 8h, l’enseignement obligatoire et quasi-gratuit,…), la période du néo-libéralisme est marquée par les attaques frontales menées par le patronat contre les travailleurs. Les premières victimes de cette offensive sont comme toujours les plus faibles, les moins expérimentés, les moins organisés: les jeunes. Ainsi, alors que le CDI (contrat à durée indéterminée) était la règle auparavant, il devient peu à peu l’exception. Alors qu’avant, la fin des études marquait le début d’une carrière stable, elle est aujourd’hui synonyme de stage d’attente, de formations et de jobs d’intérim.

    Mais la période que nous vivons est aussi marquée – et encore plus que les autres – par la recherche effrénée de profit pour les multinationales. Toute la logique de la société est tournée vers ce but: maximaliser immédiatement les bénéfices d’une minorité de capitalistes au détriment de l’immense majorité de la population (le slogan anti-G8 est plus que jamais d’actualité: « ils sont huit, nous sommes des milliards. »). Mais, outre la pauvreté grandissante que connaissent beaucoup de jeunes en Occident et plus encore dans le Tiers-Monde, cette politique a des coûts très lourds. Et le coût écologique est sûrement un des plus alarmants. Il est désormais un fait indéniable que le monde court droit à son auto-destruction. Mais à qui la faute? A ceux qui subissent cette politique? Non, la faute est à ceux qui profitent et mènent cette politique – les multinationales – et à leur politiciens. Quelle planète nous laisseront-ils? Rien à faire ! Profit, profit, profit, profit,…. est leur seule motivation.

    Face à ces situations de précarisation de l’emploi et de destruction de la planète, nous, étudiants inquiets de notre avenir, travailleurs précarisés et habitants de la planète de demain, nous devons réagir. L’histoire nous prouve que seule l’organisation et l’unité dans la lutte paient face aux pilleurs de la planète. De nombreuses luttes ont pu se terminer en victoire grâce à la mobilisation de la jeunesse comme récemment contre le CPE (Contrat Première Embauche) en France.

    Ceux qui s’opposent à cette lutte et à son unité (le patronat et ses alliés politiciens) tentent de nous diviser selon notre sexe, notre couleur de peau, notre orientation sexuelle,… Mais, résolus à laisser derrière nous tout préjugé raciste ou sexiste, nous avons décidé de lutter pour notre avenir, pour une planète saine, pour des emplois décents et un enseignement de qualité. Ensemble nous avons décidé de lutter contre le néo-libéralisme, forme actuelle du capitalisme. Rejoins-nous dans ce combat !

  • Opel. L’insécurité mène à des actions

    L’insécurité pour les travailleurs d’Opel continue et quelques actions ont éclaté ces dernières semaines. Le 14 juin, la direction a essayé de répondre aux nombreuses questions du personnel sur le futur démantèlement de trois équipes. La direction entretient un flou artistique sur ce qui signifie concrètement cette décision. Qui pourra finalement rester ?

    Il semble sûr que deux modèles seront construits sur le site. Par contre, la direction affirme qu’aucune décision sur la construction d’un troisième modèle ne peut être prise avant 2009. Elle déclare tout de même que la sous-traitance restera d’actualité “même pour une usine de 120.000 voitures”. Mais elle conditionne également la construction du troisième modèle “au maintien de la compétitivité de l’usine”. Un avertissement à peine caché contre toute grève.

    Quant aux indemnités de licenciement et aux prépensions, la direction reste muette. L’objectif de ce silence est clair: entretenir le sentiment d’insécurité des travailleurs pour déjà en chasser. C’est une méthode de licenciement bon marché.

    Tant que les résultats de la concertation sociale sur la restructuration ne seront pas connus (montant des indemnités, attitude du gouvernement face aux prépensions,…), l’insécurité continuera à peser sur les travailleurs et mènera régulièrement à des actions spontanées.

  • Contre les attaques de la droite : Solidarité

    Lors des élections du 10 juin, le gouvernement violet a été puni. À défaut d’une alternative visible réellement de gauche, ce sont surtout les partis de droite qui ont pu en profiter . En Flandre, le CD&V-NVA sort grand vainqueur et la Liste Dedecker a dépassé ses propres espérances. Du côté francophone, Ecolo récupère une partie des pertes du PS mais la c’est la formation (très) libérale de Didier Reynders qui est pour la première fois la plus grande formation politique tant en Wallonie et à Bruxelles.

    Karel Mortier

    Après leur lourde défaite, le PS et le SP.a sont dans les cordes et doivent tenter de se refaire une santé. Une coalition orange bleue composée des démocrates-chrétiens et des libéraux est en marche, ce qui n’augure rien de bon pour la population de tout le pays.

    En décembre 2006, Yves Leterme avait déjà affirmé sa volonté d’opérer une série d’attaques sévères contre la sécurité sociale, ce qui pourrait « au besoin » mener à des « troubles » à l’automne. Durant sa campagne électorale, Leterme n’a d’ailleurs cessé de se référer au « modèle » de la politique économique menée par le premier ministre hollandais Balkenende : réduction de la sécurité sociale, de l’aide aux personnes âgées, des indemnités de chômage,…

    Leterme – qui est le mieux placé dans la course pour la direction du futur gouvernement – a donc averti, en termes prudents, qu’il était prêt à engager la confrontation avec les syndicats. Il n’est donc pas surprenant de voir l’empressement vorace avec lequel le patronat lui fait part de ses souhaits. Le précédent gouvernement avait déjà été un beau Père Noël pour les patrons mais leur soif de profits n’a pas de limites et ils attendent plus encore de preuves de loyauté de la part de l’Orange bleue.

    Mais l’euphorie du patronat provoquée par la progression des partis de droite, surtout en Flandre, est déplacée. Les victoires de Leterme et Dedecker sont en premier lieu une conséquence de l’aversion provoquée par la politique de la coalition violette. Et que représentent Leterme et Reynders comme alternative ? Une même politique, mais encore un cran au-dessus. Avec, entre autres, l’augmentation des prix chez Electrabel et la fermeture de nombreux bureaux de poste, nous savons à quoi nous en tenir pour les conséquences des libéralisations. Mais que veulent obtenir les patrons du prochain gouvernement ? Justement, plus encore de libéralisations.

    L’aversion grandira aussi parmi les électeurs de Leterme et Reynders contre la politique que ceux-ci représentent. Mais le PS ou ECOLO peuvent-ils apporter une alternative à cette politique ? Si les Verts ne sont pas ultralibéraux comme l’est Dedecker en Flandre – qui profite du même vote de protestation et de dégoût face aux partis précédemment au pouvoir – il est à parier que son opposition ne sera dure qu’en paroles. Et encore. Sur le fond, ECOLO se prononce aussi pour des cadeaux au patronat et ne s’oppose plus à la privatisation de services publics. Quant au PS, s’il fera payer cher au MR sa première place perdue, sa hargne viendra uniquement de sa volonté de reprendre rapidement les rênes du pouvoir.

    Selon Guy Quaden, gouverneur (PS) de la Banque Nationale, 1,2 milliard d’euros devra être épargné par l’Etat cette année et encore 2,3 milliards d’euros l’an prochain. Pour réaliser cet « assainissement », les mesures à effet unique, comme la vente de bâtiments publics, ne suffira plus et la probabilité d’attaques dures contre les acquis des travailleurs en sera d’autant plus grande. La résistance doit s’organiser dès aujourd’hui.

    Les résultats électoraux du CAP (Comité pour une Autre Politique) n’ont pas reflété ce que nous espérions et encore moins le potentiel et le dynamisme de cette nouvelle organisation. A l’avenir, la nécessité d’un nouveau parti large pour défendre les travailleurs et leurs familles ne cessera pourtant de s’affirmer. Nous avons besoin de solidarité entre les travailleurs, entre les jeunes et les plus âgés, entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en ont pas, entre Wallons, Flamands et Bruxellois,… Pour tout cela, nous vous appelons à continuer à construire avec nous le Comité pour une Autre Politique.

  • Marx et Engels : défendre les travailleurs, c’est défendre leur milieu

    Certains, dès le 19e siècle déjà, ont cependant refusé de se laisser enfermer dans de faux problèmes comme d’opposer l’écologie à la technique ou de dire que le combat environnemental dépasse les clivages politiques. Parmi eux se trouvaient Karl Marx et Friedrich Engels, les auteurs du Manifeste du Parti Communiste.

    Nicolas Croes

    Friedrich Engels disait par exemple : « qu’il s’agisse de la nature ou de la société, le mode de production actuel tient uniquement compte du résultat immédiat manifeste ». Pour eux, c’est le capitalisme, et non l’industrie, qui est le véritable virus à la base de la dégradation de l’environnement. Les intérêts à court terme de la minorité qui possède les moyens de production et contrôle la société vont à l’encontre de ceux de l’humanité, avec des conséquences évidentes pour le respect du milieu de vie.

    En prenant exemple sur l’agriculture, Marx déclarait par exemple, bien avant l’utilisation massive des pesticides : « Tout l’esprit de la production capitaliste, axée sur le gain d’argent immédiat, est en contradiction avec l’agriculture, qui doit desservir l’ensemble des besoins permanents des générations humaines qui se chevauchent». Il précisait : « Chaque progrès de l’agriculture capitaliste représente un progrès non seulement dans l’art de dépouiller le travailleur, mais dans celui d’appauvrir la terre ; toute amélioration temporaire de la fertilité des sols rapproche des conditions d’une ruine des sources durables de cette fertilité ».

    Engels, dans son ouvrage La dialectique de la nature, allait dans le même sens : « Nous ne dominons nullement la nature à l’instar du conquérant d’un peuple étranger, comme si nous étions placés en-dehors de la nature (…) toute la souveraineté que nous exerçons sur elle se résume à la connaissance de ses lois et à leur juste application, qui sont notre seule supériorité sur toutes les autres créatures. En effet, chaque jour, nous apprenons à mieux pénétrer ses lois et à reconnaître les effets plus ou moins lointains de nos interventions (…). » Il avertit cependant qu’arriver à une solution « exige de nous autre chose qu’une simple connaissance », et « nécessite le bouleversement total de notre production, y compris l’ordre social actuel dans son ensemble (…) Le profit obtenu par la vente est le seul et unique mobile du capitaliste (…) ce qui advient ultérieurement de la marchandise et de son acquéreur est le dernier de ses soucis. Il en va de même quand il s’agit des effets naturels de ces agissements».

    Tous deux ont finalement démontré que la société industrielle et la nature ne sont pas incompatibles. Mais la production industrielle doit être organisée de manière consciente, planifiée dans les intérêts de tous et avec la participation de tous, afin d’éliminer les gaspillages et la logique de profit à court terme qui définit notre société actuelle. C’est cette dernière qu’il faut changer de fond en comble, radicalement. Toute position intermédiaire ne saurait être que l’équivalent d’une aspirine donnée à un cancéreux.

    URSS et Chine « populaire »

    Bien évidemment, quant on met en avant comme solution de détruire le capitalisme pour résoudre, entre autres, les problèmes environnementaux, un simple regard porté sur la pollution qui sévit en ex-Union Soviétique ou en Chine ne pousse pas à aller plus avant sur cette voie. Actuellement, un cinquième de la population russe vit dans une région tellement sinistrée écologiquement qu’elle est un danger pour la santé. De même, les pluies acides couvrent un tiers du territoire chinois.

    Pour nous, le « socialisme » qui a été appliqué dans ces pays n’a finalement été qu’une caricature sanglante caractérisée notamment par un productivisme à outrance. Pour fonctionner, une économie planifiée a besoin de démocratie comme un corps a besoin d’oxygène. En ce sens, le règne dictatorial de la bureaucratie dans ces pays n’a pas eu uniquement comme conséquence la répression, les déportations et le goulag mais aussi des dégâts causés à l’environnement qui devront encore être supportés par de nombreuses générations. De plus, tant le passage brutal de la Russie à l’économie capitaliste que la transition accélérée sur la même voie qui se déroule actuellement en Chine n’ont en rien atténué cette situation. Bien au contraire.

    Sauver l’environnement par la lutte collective

    En définitive, le peu de mesures qui ont été prises sont concentrés dans les pays développés, là où la pression de l’opinion publique et parfois les mobilisations populaires ont pu porter. Mais la pollution n’entre que légèrement en ligne de compte dans les politiques des gouvernements et des dirigeants des multinationales. Sinon, une autre politique serait mise en œuvre, basée sur le développement des transports publics, une meilleure utilisation des transports ferroviaires et fluviaux, une relocalisation des activités de production,…

    En France, la première législation face aux effets toxiques aux environs des usines date de 1810, bien avant toute loi en faveur des travailleurs et même des enfants. Si les travailleurs ont réussi entre-temps à obtenir des améliorations de leurs conditions de travail, c’est par leur lutte collective pour arracher des acquis aux exploiteurs des industries et de la finance. La lutte pour la sauvegarde de notre planète doit suivre la même voie. Par la lutte, retirons des mains des profiteurs la direction de la société !

  • Ecologie et capitalisme: Lutter pour l’un, c’est détruire l’autre

    Chaque année, la forêt amazonienne, qui représente le tiers des forêts tropicales au monde, perd près de 30.000 km2, soit une superficie proche de celle de la Belgique. Plus de 30.000 espèces végétales, dont une grande partie ont des vertus médicinales, sont en conséquence menacées. Ce poumon vert disparaissant est révélateur d’un cancer généralisé de notre environnement.

    Dossier par Nicolas Croes

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    Quelques données intéressantes…

    Vous l’aurez remarqué, ce dossier n’a pas vraiment été élaboré pour être une analyse des aspects techniques des problèmes écologiques. Il nous paraissait plus intéressant de développer ici comment, en tant que marxistes, nous nous positionnons contre la dégradation de notre milieu de vie.

    En partant de l’idée que le lecteur était plus intéressé par le fait de découvrir cet aspect – et partait donc avec un minimum de conviction sur l’intérêt de se préoccuper des enjeux environnementaux – cet article ne pouvait que manquer de chiffres et de données sur l’ampleur de cette problématique. Toutefois, comme ce texte est également une base pour que chacun puisse argumenter autour de lui, voici une liste de quelques données « choc », hélas loin d’être complète…

    • A l’échelle de la planète, sont produits chaque année :

      – 2 milliards de tonnes de déchets industriels solides

      – 350 millions de tonnes de déchets dangereux

      – 7.000 tonnes de déchets nucléaires, alors qu’on ne sait toujours pas comment faire pour s’en débarrasser.

    • Les entreprises des pays riches, membres de l’OCDE, sont responsables à 90% de la production de ces déchets.
    • La pénurie d’eau constituera à l’avenir une grave source de conflits. Entre 1960 et 2025, la ressource en eau par personne sera passée de 3.430 mètres cubes à 667. Le seuil d’alerte est de 2.000 mètres cubes…
    • La désertification fait disparaître 6 millions d’hectares de terres cultivables par an.
    • 6.000 espèces animales disparaissent chaque année.
    • La déforestation, une des causes majeures de l’effet de serre, fait perdre aux forêts tropicales, qui hébergent 70% des espèces vivantes recensées sur la terre, de 1,5% à 2% de leur territoire par an.
    • A titre d’exemple, en France, les transports représentent 34% des émissions de gaz carbonique. Mais ce ne sont pas les voitures qui causent l’écrasante majorité de cette pollution. Les transports de marchandises par les routes, plus rentables que par voie ferrée à cause des très mauvaises conditions de travail et de salaires des routiers, représentent 94% de ce chiffre.
    • Le protocole de Kyoto ne contient aucune obligation pour les pays signataires. Ses objectifs sont pourtant très modestes… et ne constituent que 3% de l’effort à réaliser pour freiner effectivement le réchauffement climatique ! S’il était vraiment respecté, il ne correspondrait qu’à une diminution de la température de 0,6°C pour une hausse évaluée entre 2°C et 4°C pour 2050. En guise de comparaison, lors du maximum de la dernière période glaciaire il y a 18.000 ans, la température n’était que de 4°C inférieure à la moyenne actuelle… A l’époque, le niveau des mers était 100 mètres sous le niveau actuel et les deux tiers de la France étaient recouverts de glace. Cela ne donne qu’une légère idée des bouleversements qui nous attendent.

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    A cela il faut ajouter que de nombreux peuples d’Amazonie qui n’ont quasiment jamais eu de contacts avec le monde moderne ne prennent donc conscience du danger qui leur fonce dessus que lorsque les bulldozers écrasent leurs villages. Avec la plus grande audience que reçoivent désormais les problèmes environnementaux, c’est l’ensemble de la société aujourd’hui qui semble être un de ces villages reculés faisant face à une désolante réalité. Avons-nous également aussi peu de moyens que les Indiens amazoniens pour défendre la qualité de vie sur notre planète?

    De cette question découle bien évidemment une avalanche d’autres. Et pour nous, qui nous revendiquons du marxisme révolutionnaire, vient s’ajouter une question supplémentaire : ne doit-on pas mettre de côté la lutte pour le socialisme pour parer au plus pressé ? Ne doit-on pas en premier lieu se soucier de la terre qui porte l’Homme avant de se soucier de la manière dont est organisée sa société ?

    Comme le titre de cet article l’aura indiqué, il s’agit au contraire pour nous d’un seul et même problème. Ce qui nous différencie avant tout des « écologistes » officiels est que – pour la plupart d’entre eux, et dans le meilleur des cas – ils se limitent à une critique de certaines caractéristiques du système d’exploitation capitaliste sans approfondir plus avant la réflexion sur les causes mêmes de ces symptômes.

    Ecologie et progrès : conciliation impossible ?

    Evidemment, les lésions provoquées à l’environnement du fait des activités humaines ne sont pas un phénomène neuf. Les auteurs antiques, par exemple, mentionnaient déjà dans leurs textes les problèmes écologiques créés par le développement de l’Empire romain. Mais au niveau environnemental également, l’émergence et la domination de la grande industrie capitaliste a été une date fondamentale, le début d’une dégradation écologique qui n’a cessé de s’amplifier jusqu’à l’aggravation dramatique de ces dernières décennies.

    Mais si l’on constate déjà les dégâts des fumées malsaines qui couvrent les villes industrielles anglaises au 18e siècle, si dès 1860 des scientifiques pointent du doigt les risques d’un changement climatique dû au rejet industriel de gaz carbonique, les questions posées comprenaient une bonne dose de fatalisme : le massacre de la nature n’est-il pas inévitable avec le « progrès » ? Faut-il rejeter la grande industrie en tant que telle ?

    Ces courants précurseurs de l’écologie étaient en fait issus de couches relativement aisées de la société qui avaient le loisir de se soucier de leur qualité de vie. La classe ouvrière se préoccupait elle aussi de sa qualité de vie, misérable, mais celle-ci se heurtait frontalement à l’exploitation du système capitaliste, alors que les couches plus aisées n’en percevaient en fait que les effets secondaires.

    Ce constat vaut également pour les mouvements écologistes qui sont apparus dans le courant des années ’70. Faute de véritable analyse de fond de la société, bien des « solutions miracles » proposées par ces groupes aboutissaient, et aboutissent encore, à une impasse dès qu’ils sortent de leur petit cas personnel.

    L’impasse des solutions individuelles

    Il y a par exemple la théorie de la surpopulation. Il y aurait ainsi trop d’humains sur la terre (et ce sera encore pire demain) par rapport à ses réserves énergétiques et aux ressources alimentaires. Et compte tenu de l’impact croissant sur l’environnement, la nature ne pourrait ainsi pas supporter tout le monde. Elle a bon dos, la nature. Cette idée est surtout l’expression d’un refus de changer quoi que ce soit. Comme la population augmente plus vite dans les pays du Tiers-Monde, cela revient à dire qu’il faut s’en prendre aux plus pauvres : ne changeons rien à notre gaspillage, les autres peuvent bien souffrir ! Nous pensons au contraire qu’il n’y a pas de surpopulation absolue et que les dernières décennies montrent que la croissance de la population diminue fortement avec l’élévation du niveau de vie, d’éducation et de santé (notamment à travers les progrès de l‘émancipation des femmes et la création de systèmes de sécurité sociale qui ne sont plus limités aux liens familiaux).

    Le retour aux valeurs prétendument « authentiques » est une autre ineptie « écologique ». Dans les années ‘70, il s’agissait d’aller à la campagne pour vivre comme un berger, maintenant on préfère mettre en avant la nourriture bio. Mais la science ne saurait être accusée de tous les maux, et l’opposition à la chimie, devenu synonyme de poison, est par exemple une bonne manière de ne pas se poser trop de questions. De plus, en jouant sur le sentiment d’insécurité vis-à-vis de l’alimentation, les produits biologiques peuvent être vendus à un prix plus élevé (avec bien entendu des profits plus élevés). Car l’alimentation bio est maintenant devenue un véritable business, alors que ce qui est ou n’est pas un produit véritablement biologique n’est pas très clair… au contraire du montant à payer !

    La chimie a été une source de progrès considérable et c’est toujours le cas. Ce n’est en rien la science ou le progrès qui est à dénoncer, mais bien son utilisation – à courte vue et de façon systématiquement orientée vers la recherche du profit – dans le cadre du système capitaliste. En poussant cette logique erronée de rejet du progrès, certains groupes écologistes ont même été jusqu’à refuser les vaccinations obligatoires, au risque d’être eux-mêmes porteurs de maladies pour les autres.

    Autre théorie : celle de la décroissance soutenable. Face à des ressources qu’il convient de ne pas épuiser davantage, la solution serait simplement… de consommer moins. Il vaudrait ainsi mieux défendre le milieu de vie plutôt que le niveau de vie. Cette logique de la pénurie est finalement un pendant « progressiste » de la logique d’austérité défendue par les gouvernements et la bourgeoisie (pour les autres…) depuis le début de la crise en 1973-1974. C’est une fois de plus une théorie qui vise à culpabiliser les consommateurs, cette fois en critiquant leur acceptation du système.

    Mais la seule manière d’arriver à stopper le gaspillage n’est pas de s’en prendre à des individus qui ne contrôlent pas la société, mais bien de mener la lutte pour une société orientée différemment, vers les besoins de tous. Doit-on mettre les victimes de l’exploitation capitaliste sur le même pied que les responsables de cette exploitation ?

    Si les partis « écologistes » traditionnels ne sont d’une manière générale pas embourbés dans de pareilles théories, ils n’en demeurent pas moins porteurs de méthodes sans lendemain. Ainsi, « l’union nationale pour le climat » proposée par ECOLO part de l’idée que toute la population est logée à la même enseigne : propriétaires d’entreprises et travailleurs seraient également pollueurs et victimes. Il suffirait donc de réunir tout le monde autour de la même table pour trouver des solutions. C’est volontairement mettre de côté que les plus grands pollueurs sont les entreprises, qui par ailleurs décident de ce qui est produit et de la manière dont est organisée cette production, en fonction de leurs seuls intérêts et non de ceux de la collectivité. C’est aussi une belle preuve de naïveté. Pour les patrons et les actionnaires, tout est à sacrifier à l’autel du profit. La rentabilité et la compétitivité des entreprises seront toujours favorisées au détriment de l’environnement tant que la population n’imposera pas par la force le respect du bien commun.

  • Les droits syndicaux dans le collimateur!

    Quelle sera la signification d’un gouvernement orange bleue pour les travailleurs ? La réponse n’est pas longue à deviner. Les élections sociales de 2008 sont ainsi déjà menacées par les libéraux et le droit de grève est de plus en plus ouvertement mis sur la sellette.

    Geert Cool

    Elections sociales menacées

    Une directive européenne a déclaré en 2002 que les travailleurs dans les entreprises de plus de 50 salariés doivent avoir accès à l’information et à la participation. En février de cette année, le Conseil d’Etat a rendu public un arrêté qui affirme que la limite actuelle de 100 travailleurs pour installer un Conseil d’entreprise est illégale. Dès la fin juin, la Belgique risque de devoir payer de fortes amendes européennes (jusqu’à plus de 20.000 euros par jour!) si rien n’est fait pour assurer la représentation des travailleurs dans les petites et moyennes entreprises.

    Pourtant, sous la pression des libéraux, deux Arrêtés Royaux sur les élections sociales ont été bloqués. C’est que le patronat ne veut absolument pas voir appliquer la directive européenne et fera tout pour bloquer toute représentation syndicale dans les PME. Cette situation compromet l’organisation des élections sociales.

    Ces dernières concernent 5.814 entreprises, à peu près 125.000 candidats et plus de 1,2 millions de travailleurs. Autant de personnes qui ne pourront pas exercer leur droit démocratique. A cela s’ajoutent encore plus ou moins 405.000 travailleurs dans les entreprises comprenant entre 20 et 50 salariés.

    Comment, après tous les discours sur la “gestion ethique”, le prochain gouvernement réussira-t-il à faire avaler le sabotage des élections sociales ? Comment Yves Leterme expliquera-t-il à la CSC, liée au CD&V, que sa promesse d’imposer un conseil d’entreprise à toutes celles employant plus de 50 travailleurs est enterrée ?

    Droit de grève menacé

    Les élections sociales ne sont pas les seules à être visées, le droit de grève est également dans la ligne de mire, tant du côté libéral que chrétien. Et lorsqu’un avocat veut se faire un nom à peu de frais en profitant de la grève des 46 travailleurs de la BIAC, qui a paralysé l’aéroport de Zaventem le 13 avril, en engageant une procédure contre les grévistes, c’est à peine s’il y a eu une réaction syndicale.

    Cet individu, « Maître » Cafmeyer, déclare ainsi: “Une grève est un moyen de pression qui ne peut être utilisé que dans des circonstances exceptionnelles. Si la cause d’une grève n’est pas assez lourde, un juge peut décider qu’il s’agit d’un abus.” Il veut donc tirer en justice à l’automne prochain les 46 travailleurs de la BIAC individuellement. Si ces salariés sont condamnés, les syndicats paieront les indemnités, mais c’est un dangereux précédent que de voir le droit de grève collectif réduit à des procédures individuelles. Si la responsabilité n’est pas portée par le collectif (les syndicats) mais par des individus, qui osera encore se mettre en avant ?

    Une attaque d’une telle ampleur sur le droit de grève est spectaculaire, mais c’est surtout le manque de réaction ferme contre cette offensive qui est remarquable. Il est pourtant largement préférable de déjà réagir maintenant et de ne pas attendre un éventuel jugement qui irait contre les travailleurs.

    Pendant ce temps, la polémique se poursuit à propos de l’instauration d’un service minimum en cas de grève. Dans les transports en commun flamands, une convention collective qui admet implicitement le service minimum a déjà été signée. Il est ainsi admis de ne pas mener de grèves sauvages et d’organiser durant les grèves un service minimum le soir pour les écoliers , étudiants et navetteurs. Cette discussion est amplifiée par le vent sarkoziste qui souffle de France.

    Au final, l’argumentation patronale revient à dire que si l’on peut toujours faire grève, il faut tout de même assurer un certain nombre de services : on peut faire grève, mais sans déranger personne. On peut crier notre indignation, mais en silence. Si évidemment les grèves ont des effets, que dire des mesures contre lesquelles les actions sont menées ? En expliquant largement les raisons d’une grève, il est possible d’obtenir bien plus de soutien, comme l’ont témoigné les réactions face aux grèves de La Poste, en particulier à Gand à la fin du mois de mai.

    Ce sujet est plus sensible dans les transports publics. Aucune tentative n’est faite pour lier le mécontentement du personnel à celui des passagers, en expliquant par exemple que la majorité des retards ne sont pas liés aux travailleurs mais sont des conséquences du manque de personnel et d’entretien. Un soutien aux actions de grève au sein de la société serait la meilleure défense du droit de grève en isolant les partisans du « service minimum ».

    Il faut une offensive syndicale !

    Une réponse syndicale ferme et conséquente est nécessaire. Aujourd’hui, tant les acquis sociaux que les instruments de lutte pour les défendre (représentation syndicale, droit de grève, …) se trouvent dans le collimateur.

    Il est crucial de répondre au contenu des mesures néo-libérales qui nous sont imposées, de construire pas à pas un rapport de forces avec la participation des couches larges de travailleurs et de leurs familles. Et cela ne saurait se réaliser qu’en adoptant une attitude inébranlable contre chaque attaque sur nos libertés et droits syndicaux.

  • Interdiction du foulard ? Ma tête est à moi !

    La plateforme BOEH! (“Baas over eigen hoofd”, maître de sa propre tête) mène campagne contre l’interdiction du foulard appliquée dans les services de la ville d’Anvers. Ce sujet fait énormément débat, y compris du côté francophone. Quel est le point de vue que défendent des marxistes révolutionnaires comme nous sur cette question ? Nous avons posé cette question à Rukhsana Manzoor, membre dirigeante de notre organisation-soeur au Pakistan (Socialist Movement Pakistan).

    “Les politiciens de droite, tout comme les dirigeants religieux de droite, utilisent le thème du foulard pour leurs propres intérêts. Les uns veulent forcer les femmes à mettre un foulard, les autres veulent forcer les femmes à ne pas en porter. Les socialistes s’opposent à ces deux positions. Ni le gouvernement, ni la droite religieuse n’a le droit de se mêler de la vie privée. Chaque femme doit avoir le droit de choisir elle-même”.

    « Le foulard n’est pas une tradition islamiste et pas non plus une obligation religieuse. Le foulard existe depuis plus longtemps que l’islam. Le foulard, comme vêtement qui couvre une partie de la tête et du visage, a été utilisé pour la première fois il y a à peu près 5000 ans. Dans l’Arabie pré-islamiste, le foulard servait de protection contre les tempêtes de sable dans le désert. Dans le judaïsme comme dans le christianisme, le foulard était jadis associé à la modestie et à la richesse. Les Rajputes, une tribu hindouiste d’Inde, ont des règles très strictes sur le port du foulard et imposent une ferme séparation entre hommes et femmes. Le foulard est une habitude qui provient de l’époque des sociétés tribales et des traditions féodales qui sont maintenant devenues une partie de la religion. »

    « Au milieu des années 1700, Mohamed Ibn Abd al Wahab, un théologue arabe, a essayé – selon ses points de vue – de purifier l’islam. Aujourd’hui, les dirigeants politiques ont dépensé des milliards de dollars pour répandre cette doctrine parmi la population musulmane. Dans cette vision de l’Islam – le wahhabisme – figure la discrimination des femmes dans l’enseignement, sur le lieu de travail et dans le système juridique. Les femmes saoudiennes ne peuvent par exemple pas rouler en voiture et subissent de strictes règles vestimentaires: un foulard qui couvre le visage et des robes longues. Ces habitudes n’ont rien à voir avec la religion.”

    “Aujourd’hui, les gouvernements et les dirigeants religieux imposent souvent des règles. Des politiciens masculins et des dirigeants religieux imposent leurs règles aux femmes. Pour des millions de femmes musulmanes, il s’agit d’une discussion abstraite parce qu’elles n’ont même pas les moyens de s’habiller correctement parce qu’elles sont trop pauvres. En définitive, le thème du foulard sert souvent à détourner l’attention des thèmes sociaux.”

  • Néo-nazis et violence au Vlaams Belang

    Le 15 juin, deux membres de Blokbuster ont été attaqués à Anvers par un groupe de néo-nazis qui ont réussi à repartir avec le sac à dos d’un de nos camarades pour se réfugier au café du Vlaams Belang “De Leeuw van Vlaanderen” (« Le Lion des Flandres »).

    Comme ils s’étaient réfugiés dans la partie privée du café, la police n’a pu interpeller personne. Parmi les attaquants se trouvaient plusieurs membres du Vlaams Belang dont Tom Van de Weyer, un néo-nazi de 20 ans, candidat VB aux dernières élections provinciales. Il portait sur ses vêtements des insignes du groupe néo-nazi international Blood&Honor.

    La direction du Vlaams Belang déclare à qui mieux mieux que les néo-nazis et les criminels ne sont pas les bienvenus dans ses rangs, mais rien ne change en pratique. Van de Weyer n’est qu’un parmi tant d’autres néo-nazis violents toujours actifs au VB.

    Contre la violence fasciste de tels individus, il est nécessaire de nous organiser et de dénoncer publiquement leur violence afin de les isoler dans la société. Nous ne nous laisserons pas faire et nous continuerons à organiser la résistance anti-fasciste. No Pasaran!

  • GB Le personnel sort perdant

    Carrefour veut fermer 16 de ses supermarchés GB. Raison avancée : ils ne sont pas assez rentables. 900 emplois sont menacés.

    Les supermarchés GB sont de deux types : les magasins intégrés à la chaînes et les filiales franchisées dirigées par des gérants indépendants. Dans les 78 supermarchés intégrés – qui emploient ensemble 5.502 travailleurs – les coûts du personnel sont à peu près un quart plus élevé parce que les conditions salariales y sont meilleures et parce que le personnel est plus âgé (avec une ancienneté moyenne de 17 ans). Ce sont 16 de ces supermarchés intégrés qui sont menacés de fermeture avant la fin de l’année : 5 dans le Hainaut (La Louvière, Gilly, Anderlues, Tournai, Quiévrain), 2 à Liège (Rocourt et Grivegnée), 1 à Bruxelles (Uccle Marlow) et 7 en Flandres.

    Par contre, les magasins franchisés dirigés par des gérants indépendants travaillent avec du personnel plus jeune et des intérimaires qui ont dû accepter des salaires nettement plus bas et des conditions de travail plus dures. Pour les syndicats, la manoeuvre de Carrefour est claire : faire passer les 16 magasins condamnés dans le réseau franchisé pour casser les coûts. Et elle n’a pas peur d’un massacre social pour y arriver.

    Ces fermetures seraient un drame pour les travailleurs mais aussi pour les clients. Ces magasins ont souvent une clientèle plus âgée qui utilise ces GB comme des magasins de quartier et y passe régulièrement pour des petits achats. Pour une telle grande entreprise, ce n’est évidemment pas assez rentable.

    Dans le conseil d’administration de Carrefour Belgium, on trouve entre autres Willy Claes (ancien ministre socialiste flamand). Dans le temps, les “socialistes” étaient présents aux piquets de grève et se trouvaient parmi les travailleurs. Maintenant ils sont dans les conseils d’administration, parmi les managers et les directions des entreprises qui trouvent que les travailleurs plus âgés coûtent trop cher et qu’il faut les licencier…

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