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  • Reportage photo des actions contre le G8

    La réunion des dirigeants du G8 (les 7 pays les plus riches au monde en pluys de la Russie) en Allemagne s’est déroulée en marge de protestations massives. Nombreux sont les jeunes et les travailleurs qui ont pris part aux manifestations ainsi qu’aux discussions sur la nécessité d’une alternative à ce système. La présence massive de la police a été justifiée après coup par la violence et la brutalité de la répressionen, également face aux manifestants pacifiques. A tous égards, les dirigeants du G8 se trouvent clairement isolés socialement : ils ont dû se cacher derrière une immense opération de sécurité. Nous publions une série de photos des actions et de la participation à celles-ci de notre organisation internationale, le CWI, Comitee for a Worker’s International (Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO).

    Photos de Paul Mattson, pour le CIO

  • Camp jeune du MAS/LSP du 4 au 8 juillet : Contre le capitalisme, pour le socialisme !

    Ce camp jeune, ouvert à tous, est une occasion en or de rencontrer dans une ambiance décontractée les idées et les jeunes militants du MAS/LSP d’Etudiants de gauche Actifs (EGA) ou de Résistance Internationale (RI). Voici le programme, n’hésite pas à t’inscrire et à ainsi apporter ton avis aux débats et discussions !

    Mercredi 4 juillet :

    • de 12h à 13h : inscription et instalation des tentes.
    • Ouverture > RESISTANCE AU NEOLIBERALISME
    • Ateliers de l’après-midi : REPONSES SOCIALISTES :

      > A L ’ ANARCHISME

      > A LA THEORIE DE LA DECROISSANCE

      > AU POPULISME DE GAUCHE

    • Ateliers du soir : NOTRE POINT DE VUE SUR :

      > LA CRISE ENVIRONNEMENTALE

      > LA PROSTITUTION ETUDIANTE

      > L’ HOMOPHOBIE

    Jeudi 5 juillet :

    • Ateliers du matin : LA VISION MARXISTE DE :

      > DE L’ EXPLOITATION CAPITALISTE AVEC VW-FOREST

      > DE L’ HISTOIRE : PLUS QUE DES GRANDS HOMMES !

      > DU PARTI REVOLUTIONNAIRE : CHANGEONS LE MONDE !

    • Après-midi : Film et débat (projection grand écran): La lutte de GAMA

      En 2005, un groupe de travailleurs turcs ont obtenu une victoire historique en Irlande contre leur employeur, la multinationale GAMA-construction. Le Socialist Party (organisation-soeur du MAS/LSP) a dénoncé les conditions de travail pénibles et les salaires scandaleux imposés aux travailleurs immigrés. Au bout d’une lutte acharnée, les travailleurs turcs ont obtenu les mêmes droits que les travailleurs irlandais. Ce combat a illustré l’exploitation brutale des travailleurs immigré et le vol systématique des salaires des ouvriers de GAMA de même que la complicité de l’Etat et de l’establishment politique. Le film retrace cette victoire pour les droits des immigrés et pour tous les travailleurs.

    Vendredi 6 juillet :

    • Ateliers du matin > QUELLES LEçONS TIRER ?

      >DE LA REVOLUTION CUBAINE DU CHE ET DE CASTRO

      > DE LA MONTEE DU FASCISME DANS LES ANNEES ’20 et ’30

      > DE LA LUTTE DE LIVERPOOL EN 1983-1987 CONTRE THATCHER

    • Après-midi : détente et sport : promenade, foot, sieste, pétanque,…
    • Ateliers du soir > INTERNATIONALISME :

      > LA CRISE DE L’ IMPERIALISME AMERICAIN AU MOYEN-ORIENT

      > LA REVOLUTION PERMANENTE APPLIQUEE AU VENEZUELA

      > LA GUERRE DU GAZ DANS L’ EX UNION-SOVIETIQUE

    Samedi 7 juillet

    • Ateliers du matin > QUEL PROGRAMME ? :

      > EGA CONTRE LES HAUSSES DES DROITS D’INSCRIPTION

      > EGA ET RI CONTRE LE RACISME ET LE FASCISME

      > RESISTANCE INTERNATIONALE CONTRE LE RACISME, LA GUERRE ET LE CAPITALISME

    • Ateliers de l’après-midi > NOS CAMPAGNES :

      > LA RENTREE ET LES MINERVALS DANS LES UNIFS ET ECOLES SUP’.

      > CONTRE LE FRONT NATIONAL ET LE VLAAMS BELANG

      > LA RENTREE DANS LES ECOLES SECONDAIRES

    • 17h00 : BARBECUE
    • vers 19h: MEETING: CAP: EN AVANT (avec des syndicalistes et des têtes de liste du Comité pour une Autre Politique).

    Dimanche 8 juillet :

    • Conclusion > Jeunes et Socialisme (fin vers 12h00)

    Camp Jeunes de Résistance Internationale et d’Etudiants de Gauche Actifs : 25 EUR pour les 4 jours (ce prix comprend le logement, l’infrastructure et les repas). Infos : 02/345.61.81 ou 0472/29.91.92


    Tu trouveras ici des photos du camp jeune de l’an dernier.

  • CAP : tirer les leçons des résultats

    Avec 21.215 voix au Sénat (0,32%) – 8.277 voix (0,33%) pour le collège francophone et 12.938 (0,32%) pour le collège néerlandophone – et 20.083 pour la Chambre (0,30%), le CAP récolte un peu plus que les 19.841 voix du MAS/LSP aux élections européennes de 2004. Mais si le CAP fait mieux que le MAS dans la partie francophone (8.277 voix / 0,33% au lieu de 5.675 / 0,23%), il fait moins que le LSP dans la partie néerlandophone (12.938 voix / 0,32% au lieu de 14.166 / 0,35%) !

    C’est moins que ce que nous espérions, en nous basant sur une bonne campagne électorale et sur les bonnes réponses que nous avons reçues là où nous avons été capables d’expliquer notre projet. En Flandre, le PVDA+ a obtenu pour le Sénat presque 3 fois le chiffre du CAP (34.768). En Wallonie, tant le PTB+ avec 20.039 voix que le PC avec 19.632 voix ont obtenu plus du double du CAP. Que le CAP ait réussi à obtenir à Peer 5,32% avec l’ancien bourgmestre SP.a Jules Doutremont illustre le potentiel mais nous n’avons pas été capables de transférer cet effet ailleurs. Comment pensons-nous pouvoir expliquer ces résultats et comment continuer ?

    Evidemment, tant le PC que le PTB existent depuis des décennies là où le CAP vient à peine de se créer et reste encore inconnu chez une grande partie des électeurs. Nous connaissons la signification de cela : lors de notre première participation électorale au Sénat en Flandre en 2003, nous avons dû affronter le même phénomène et nous avions obtenu 8.337 voix. Une année plus tard, ce chiffre était grimpé, aux élections européennes, à 14.166. De plus, le CAP – pour le PC et le PTB, cela n’a pas été beaucoup mieux – a été complètement exclu des médias. Dans une époque où les élections se jouent surtout à travers les médias et où les tracts classiques et les affiches n’influencent les résultats que marginalement, c’est un énorme handicap. Le budget du CAP – 20.000 EUR (nationalement !) – était probablement le plus petit de tous les partis.

    De plus, beaucoup de temps a été perdu dans des discussions qui ont duré trop longtemps et qui ont miné nos possibilités d’implanter, de construire et de profiler le CAP. Dès le début, le CAP avait choisi d’être une formation nationale dans laquelle tous ceux qui désiraient lutter contre le néo-libéralisme étaient les bienvenus tout en gardant leur propre identité. C’était la base sur laquelle le MAS/LSP s’était engagé dans le CAP. Mais, du côté francophone, s’est créé, sur base d’un appel dans La Libre Belgique, « Une Autre Gauche ». UAG avait une vision totalement différente : un modèle confédéral avec deux directions différentes et une série de règles qui limitaient le droit de garder sa propre identité. Il a malheureusement fallu attendre jusqu’en février 2007 pour obtenir de la clarté à ce sujet. En décembre encore, certains prétendaient que le CAP avait échoué. Les difficultés internes ont été instrumentalisées par des concurrents pour présenter le CAP comme une bande en perpétuel conflit avec elle-même, le CAP francophone comme un « MAS+ »,… Comme nous le savons, des partis qui sont divisés par des querelles internes font des mauvais scores, surtout s’ils se présentent pour la première fois aux élections.

    Les trois initiateurs – Georges Debunne, Lode Van Outrive et surtout Jef Sleeckx – ont joué un rôle-clé dans la mise sur pied du CAP et nous leur en sommes reconnaissants. Malheureusement, aucun des trois n’a été prêt à participer aux élections pour le CAP – et en particulier Jef, pour des raisons familiales compréhensibles, alors que beaucoup de membres, dont le MAS/LSP, l’attendaient. Si Jef avait participé, nous aurions probablement été invités, comme le PTB l’a été, à l’émission « Doe de Stemtest » et les médias auraient accordé plus d’attentions au CAP. Cela aurait été une aide appréciable pour populariser le CAP. C’est d’ailleurs pour cette raison – le refus de Jef d’être candidat aux élections – qu’à la fin de l’année passée, le PTB a refusé la proposition d’un cartel PVDA+/CAP à Anvers. Comme si cela ne suffisait pas, une petite minorité du CAP a plaidé en faveur de la proposition de Groen ! de former une « bande rouge » de candidats CAP sur les listes de Groen !, proposition rejetée par une large majorité du CAP (90%), mais qui a contribué à une confusion durable, entre autres parce que quelques-uns ont passé outre à cette décision et se sont tout de même présentés comme candidats sur les listes de Groen !, occasion utilisée pour que la presse parle enfin du CAP, mais de quelle manière !

    Certains ont plaidé qu’il ne fallait pas participer aux élections fédérales pour attendre jusqu’aux élections régionales et européennes de 2009. Tout comme la majorité du CAP, le MAS/LSP n’a pas trouvé qu’il s’agissait là d’une bonne idée. Le Pacte des Générations est déjà derrière nous depuis plus d’une année, la situation est plus que mûre pour une nouvelle formation large des travailleurs. Le mécontentement contre la politique néo-libérale est énorme, nous l’avons constaté dans de nombreuses grèves spontanées et cela est confirmé élection après élection par les grands glissements de votes, bien qu’hélas – à cause de notre absence dans les médias et nos moyens financiers limités – pas encore dans la direction que nous souhaitons. Le nouveau gouvernement va d’ailleurs encore renforcer la politique néo-libérale, s’attaquer fortement aux services publics et probablement limiter encore plus le droit de grève entre autres par l’introduction d’un service minimum dans certaines entreprises et secteurs. Il sera crucial d’assurer que le nom et le projet du CAP soit connu à ce moment-là. Si nous n’avions participé aux élections pour la première fois qu’en 2009, nous aurions alors été désespérément en retard sur les faits.

    Chaque syndicaliste peut nous décrire en couleur et en odeur comment l’unité se forge à travers l’action et n’est obtenue que très rarement par la discussion abstraite. La majorité du CAP était convaincue que nous n’allions pas casser la baraque avec notre participation bien que la majorité d’entre nous, y compris le MAS/LSP, avait espéré un résultat un peu meilleur. Mais cela ne pèse pas en comparaison avec la camaraderie et la bonne collaboration qui a été forgée lors de la campagne entre des gens provenant pourtant d’horizons très divers : des ex-sociaux-démocrates, des ex-verts, des membres du MAS/LSP, des indépendants, des syndicalistes de la CSC et de la FGTB,… Nous n’avons pas obtenu un score terrible et pas non plus ce que nous avions espéré mais, durant la campagne, nous avons forgé une unité plus consolidée et nous avons placé le CAP, bien que de façon modeste, sur la carte politique.

    Finalement, nous voulons citer quelques défaillances de la campagne :

    • nous pensons qu’il est temps de laisser derrière nous les discussions sans fin. Cela ne signifie pas que nous ne voulons plus discuter avec des groupes qui défendent un autre projet mais ces discussions ne peuvent plus paralyser durant des mois la construction du CAP.
    • nous pensons aussi que notre affiche électorale « Une autre politique est possible » était trop vague, que beaucoup d’électeurs ne savaient pas vraiment où situer le Comité pour une Autre Politique. En ce sens, les affiches du PC et celles du PTB étaient beaucoup plus claires. Il nous manquait aussi un thème clair : « On en a marre des assainissements » ou « Contre l’inégalité » ou quelque chose de ce genre nous aurait mieux positionné à gauche.
    • enfin, nous avons systématiquement mis l’accent sur la nécessité d’un programme en dix points courts et clairs dont l’essentiel serait vu en un coup d’oeil. Hélas, nous en sommes restés à un programme très correct, mais aussi trop étendu pour les élections, sur le site internet.

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste n’est pas satisfait des résultats du CAP mais il l’est par le déroulement de la campagne et par la consolidation du groupe qui a été forgé durant cette campagne. La nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs se posera systématiquement à l’avenir. Pour répondre à cela, le CAP a posé les premières fondations, il faut maintenant construire sur celles-ci. Nous espérons qu’à l’avenir, plus de groupes et d’individus trouveront le chemin du CAP et que le CAP continuera à intervenir avec autant d’acharnement dans les conflits sociaux, comme il l’a fait à La Poste, Volkswagen et Opel. Peut-être le CAP ne deviendra-t-il jamais ce « nouveau parti des travailleurs » mais on ne court un marathon qu’après s’y être préparé petit à petit. Le CAP est le premier lancement et pendant que le CAP se construit, nous serons toujours ouverts à collaborer, à fusionner, ou même à adhérer à des groupes qui voudront construire avec nous ce nouveau parti.

  • Former un gouvernement devient extrêmement difficile

    Leterme est confronté à une tâche extrêmement difficile : il doit à lui-même et à son partenaire de cartel le fait de devoir obtenir une réforme d’Etat. Mais il doit faire attention aux extrémistes qui lui poussent dans le dos et sont déjà prêt à crier « trahison ! ». Il ne peut se permettre de laisser son partenaire de cartel les mains vides.

    Du côté flamand, le SP.a aurait été un partenaire souhaitable mais il est temporairement dans les cordes. Les Verts et surtout leur position confuse sur le plan communautaire ne conviennent pas tellement au CD&V-NVA. Reste le VLD, mais c’est justement le parti qui, sur le plan communautaire, se dit en faveur d’un renforcement du niveau fédéral, un discours qu’on aime pas entendre dans les cercles de la NVA. Par contre, la liste Dedecker, favorable à une réforme de l’Etat dans le sens confédéral, sera probablement tenue hors des discussions par le VLD.

    Du côté francophone, Leterme peut faire des affaires avec les libéraux du MR mais il sera confronté à la résistance du partenaire de sa propre famille, le CDH. Dans le scénario de l’ « Orange bleue », il peut de plus s’attendre à un PS dans l’opposition qui punira sans merci chaque concession francophone sur le plan communautaire. Dans ce sens, il ne semble pas que la formation du prochain gouvernement se fera facilement ; elle pourrait bien se tirer en longueur. Peut-être même au point où Leterme sera forcé de faire le choix déchirant d’en arriver à une cassure avec la NVA si une coalition Orange bleue, avec éventuellement un troisième partenaire, se casse le nez sur une réforme d’Etat. Dans ce cas, une tripartite classique, éventuellement avec le SP.a encore sur les bancs de l’opposition, n’est pas à exclure. Un tel gouvernement sera inévitablement un cabinet de crise qui jettera l’éponge aux alentours des élections régionales de 2009.

    Leterme sera d’ailleurs confronté à des défis socio-économiques qui ne seront pas minces. Surtout dans le cas où une majorité Orange bleue serait formée, le patronat saisira l’occasion pour annoncer son cahier de revendications : la limitation des allocations de chômage dans le temps, une forte baisse des charges patronales, le report de la fermeture des centrales nucléaires, un assainissement fort des services publics,… Tout cela approche. Vers la fin de cette année encore, il faudrait déjà trouver 3 à 4 milliards d’euros mais il faudra encore voir si tout cela sera possible sans que les syndicats sortent de leurs pantoufles. De plus, quelle qu’en soit la manière, lors du scrutin régional et européen de 2009, Leterme risque de voir sa politique punie.

  • Reynders dans une position moins confortable que Leterme

    Il y a évidemment d’énormes différences entre la situation politique en Wallonie et à Bruxelles et celle en Flandre. Le PS paie par une perte de 7% les innombrables scandales dans lesquels le parti est impliqué. Dans la province du Hainaut, la perte monte jusqu’à 10% avec un pic de 15 % à Charleroi.

    A Bruxelles-Hal-Vilvorde, le PS tient mieux le coup (-1,6%) bien qu’avec un pic de -5,6% à Saint-Gilles, la commune du ministre-président Picqué. Mais, malgré tout, le PS reste un poids lourd considérable avec 26,8%, en partie parce que, contrairement au SP.a, le PS réussit encore à se présenter comme celui qui défend le tissu social contre les attaque de l’ultra-libéral Reynders. Le MR devient bien, pour la première fois depuis 1946, la formation ayant le plus grande score, mais cela est plutôt dû au recul du PS qu’à ses propres prestations. Les chrétiens-démocrates de Milquet avancent légèrement mais c’est surtout ECOLO qui profite de la perte du PS et ressort du scrutin comme le grand vainqueur. Reynders affirme que ce résultat est en soi une réforme d’Etat. Il admet ainsi implicitement ce que De Tijd (le pendant flamand de L’Echo de la Bourse) avait déjà dit sur la réforme d’Etat, à savoir que l’objectif principal de cette réforme est la cassure du tissu social.

    Là où Leterme dispose d’une majorité confortable pour s’attaquer aux acquis sociaux, Reynders se trouve dans une situation plus difficile. D’abord, il doit tenir compte de l’avancée d’ECOLO qui se dit bien prêt à rentrer dans un gouvernement mais pas à n’importe quel prix. Ensuite, Milquet crie qu’elle n’est pas prête à accepter une réforme d’Etat qui nuise aux francophones. Finalement, Reynders plus encore que Leterme, devra tenir compte de la rue. Vande Lanotte a déjà déclaré que le SP.a est préparé à une cure d’opposition, que le parti est éventuellement préparé à soutenir une réforme d’Etat à tout en étant dans l’opposition et donc à fournir la majorité nécessaire. Si le SP.a atterrit dans l’opposition, nous nous attendons plutôt à une opposition douce, à ce qu’ils appellent une « opposition constructive », selon le modèle des Démocrates américains. Le sommet de l’ABVV sera peut-être un peu bousculé, mais ce n’est pas dans sa nature de prendre l’initiative d’organiser la résistance. Par ailleurs, avec le CD&V dans le gouvernement, l’ACV ne sortira pas vite ses troupes.

    Ce sera différent en Wallonie. Jusqu’ici, le PS a été capable de vendre la politique de casse sociale en exerçant une pression sur ses amis de la direction de la FGTB et d’ailleurs également sur la CSC. Dans l’opposition, le PS ne sera pas prêt à sortir les marrons du feu pour Reynders. Au contraire. Une opposition du PS ne sera ni douce, ni constructive mais dure. Ceci évidemment dans le cas où les socialistes atterrissent dans l’opposition.

    Dans les syndicats, ce résultat électoral provoquera pas mal de discussions. Au sommet, on mettra en avant la « droitisation » et on voudra encore plus évoluer vers des syndicats de service. A la base, et peut-être même parmi les cadres intermédiaires, on voudra tirer le bilan de la manière dont les syndicats ont avalé la politique de la Violette. L’appel ouvert de la part de l’ABVV dans le Nieuwe Werker (journal de la FGTB flamande) à voter pour certains délégués syndicaux qui étaient présents sur les listes du SP.a n’aura pas été digéré par beaucoup. Le mauvais résultat de SP.a-Spirit et les maigres scores des quatre candidats issus de l’ABVV sera considéré comme une punition.

  • La recherche “d’autre chose” prépare la voie à un gouvernement de droite

    Si les élections fédérales de 2007 ont démontré quelque chose, c’est sans doute la frustration profonde face à la politique menée ces dernières années. En Flandre, le CD&V-NVA, la Liste Dedecker et dans une nettement moindre mesure Groen ! et le Vlaams Belang en sortent vainqueurs. En Wallonie, c’est surtout ECOLO qui profite des coups que le PS doit encaisser, le MR devient bien la plus grande formation mais avec un résultat à peine meilleur qu’en 2003. Le temps des glissements derrière la virgule est maintenant du passé, on calcule désormais avec des pourcents entiers.

    Déclaration du Bureau Exécutif du MAS/LSP

    Vande Lanotte, le président du SP.a, et Somers, son collègue du VLD, ont eu de la peine à le croire. Où cela a-t-il foiré ? La défaite majeure du SP.a n’avait été annoncée par aucun sondage. Il y a dix mois à peine, le SP.a s’en était encore bien tiré lors des élections communales (+ 1,8% en moyenne) avec certaines percées plus importantes dans les grandes villes. On disait alors qu’il s’agissait de l’effet « Vande Lanotte ». Tant les bons résultats de l’ancien parti de Dedecker, le VLD, que le score personnel de Dedecker lui-même semblaient alors annoncer l’enterrement politique de ce personnage. Aujourd’hui, le même Vande Lanotte doit encaisser à Ostende une perte qui approche des 20% (48% lors des élections communales de 2006 et seulement 25,6% en 2007) tandis que Dedecker renaît de ses cendres. Et cela ne s’arrête pas là. A Gand, SP.a-Spirit descend de 31,7 à seulement 21,3%, à Louvain de 38,1 à 20,5%, à Saint-Nicolas de 35,4 à 19,9% et à Hasselt de 45,7 à 25,6%. On accepterait pour moins « que le parti n’a pas bien compris l’électeur ». Au VLD, on est soulagé puisque la perte n’est que de 5% contre 9% son partenaire à la coalition violette, mais, quoi qu’il en soit, tous sont bleus de coups. Le VLD peut cependant se consoler avec l’idée que la famille libérale devient la plus grande famille politique avec un siège de plus que la famille chrétienne.

    Le quotidien flamand de la Violette, De Morgen, qui, en octobre dernier, mettait encore en lumière les figures de proue libérales et socialistes, explique cette fois-ci les mauvais résultats de SP.a-SPIRIT par l’image écaillée de Vande Lanotte. « Le programme était à 100% du travail de professeur d’université, chiffré à la virgule près, plus précis que jamais. Mais avec un effet secondaire : chiant, peu excitant et surtout pas stimulant » écrit son journaliste Walter Pauli. Groen ! n’a pas vraiment pu profiter de la défaite du SP.a puisque, toujours selon De Morgen, ce parti ressemblait trop au SP.a, trop exemplaire et trop orienté vers le pouvoir. Et le journaliste continue : « Celui qui en a marre d’être sage ne pouvait regarder que d’un côté, en direction de Dedecker. Peut-être a-t-il eu un peu de force d’attraction sur les électeurs de gauche. » Image écaillée de Vande Lanotte ? Et Leterme alors ? Vande Lanotte était-il tellement dans le coup avant son apparition en pirate dans l’émission de variété des Drag Queens Stacy et Nancy ? Nous ne le croyons pas. Nous ne croyons pas non plus à la suggestion de Vera Dua (Groen !) selon laquelle l’électeur flamand serait de droite. Il est vrai que les électeurs flamands votent bien à droite mais c’est surtout parce que la gauche « visible », le SP.a-SPIRIT et Groen !, les délaissent systématiquement pour leur faire avaler de force une politique de droite.

    Où peut-on aller en tant que travailleur ? Le SP.a prétend défendre nos intérêts mais fait exactement l’inverse : démanteler des services publics et les rendre plus chers, obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition, dévaliser notre sécurité sociale pour distribuer les cadeaux aux patrons,… Beaucoup de travailleurs pensent que si c’est cela qu’ils veulent, autant alors voter pour les vrais partis du patronat. Les Verts flamands ne semblent se servir de leur image de gauche que lorsqu’ils sont dans opposition ; dès que des postes s’approchent, même de loin, seule la soif de pouvoir l’emporte. Les seules alternatives possibles, le PTB et le CAP, par manque de moyens et puisque les médias les ignorent complètement, n’apparaissent même pas dans l’écran de vision de la majorité des travailleurs et de leurs familles. Du PTB, il a encore été un peu question, mais pour combien de personnes le CAP est-il encore inconnu ? Dans cette situation, beaucoup font le tour de ce qu’ils connaissent : hier Rossem, puis Vlaams Belang, alors Groen !, puis une dernière fois SP.a-Spirit et cette fois-ci Dedecker qui a pu profiter de sa présence quotidienne sur les petits écrans avec ses conneries. L’électeur est à la recherche de changements mais quelle soit sa manière de voter, à chaque fois le marteau de la casse sociale tombe sur sa tête.

    Reynders dans une position moins confortable que Leterme

    Il y a évidemment d’énormes différences entre la situation politique en Wallonie et à Bruxelles et celle en Flandre. Le PS paie par une perte de 7% les innombrables scandales dans lesquels le parti est impliqué. Dans la province du Hainaut, la perte monte jusqu’à 10% avec un pic de 15 % à Charleroi. A Bruxelles-Hal-Vilvorde, le PS tient mieux le coup (-1,6%) bien qu’avec un pic de -5,6% à Saint-Gilles, la commune du ministre-président Picqué. Mais, malgré tout, le PS reste un poids lourd considérable avec 26,8%, en partie parce que, contrairement au SP.a, le PS réussit encore à se présenter comme celui qui défend le tissu social contre les attaque de l’ultra-libéral Reynders. Le MR devient bien, pour la première fois depuis 1946, la formation ayant le plus grande score, mais cela est plutôt dû au recul du PS qu’à ses propres prestations. Les chrétiens-démocrates de Milquet avancent légèrement mais c’est surtout ECOLO qui profite de la perte du PS et ressort du scrutin comme le grand vainqueur. Reynders affirme que ce résultat est en soi une réforme d’Etat. Il admet ainsi implicitement ce que De Tijd (le pendant flamand de L’Echo de la Bourse) avait déjà dit sur la réforme d’Etat, à savoir que l’objectif principal de cette réforme est la cassure du tissu social.

    Là où Leterme dispose d’une majorité confortable pour s’attaquer aux acquis sociaux, Reynders se trouve dans une situation plus difficile. D’abord, il doit tenir compte de l’avancée d’ECOLO qui se dit bien prêt à rentrer dans un gouvernement mais pas à n’importe quel prix. Ensuite, Milquet crie qu’elle n’est pas prête à accepter une réforme d’Etat qui nuise aux francophones. Finalement, Reynders plus encore que Leterme, devra tenir compte de la rue. Vande Lanotte a déjà déclaré que le SP.a est préparé à une cure d’opposition, que le parti est éventuellement préparé à soutenir une réforme d’Etat à tout en étant dans l’opposition et donc à fournir la majorité nécessaire. Si le SP.a atterrit dans l’opposition, nous nous attendons plutôt à une opposition douce, à ce qu’ils appellent une « opposition constructive », selon le modèle des Démocrates américains. Le sommet de l’ABVV sera peut-être un peu bousculé, mais ce n’est pas dans sa nature de prendre l’initiative d’organiser la résistance. Par ailleurs, avec le CD&V dans le gouvernement, l’ACV ne sortira pas vite ses troupes.

    Ce sera différent en Wallonie. Jusqu’ici, le PS a été capable de vendre la politique de casse sociale en exerçant une pression sur ses amis de la direction de la FGTB et d’ailleurs également sur la CSC. Dans l’opposition, le PS ne sera pas prêt à sortir les marrons du feu pour Reynders. Au contraire. Une opposition du PS ne sera ni douce, ni constructive mais dure. Ceci évidemment dans le cas où les socialistes atterrissent dans l’opposition.

    Dans les syndicats, ce résultat électoral provoquera pas mal de discussions. Au sommet, on mettra en avant la « droitisation » et on voudra encore plus évoluer vers des syndicats de service. A la base, et peut-être même parmi les cadres intermédiaires, on voudra tirer le bilan de la manière dont les syndicats ont avalé la politique de la Violette. L’appel ouvert de la part de l’ABVV dans le Nieuwe Werker (journal de la FGTB flamande) à voter pour certains délégués syndicaux qui étaient présents sur les listes du SP.a n’aura pas été digéré par beaucoup. Le mauvais résultat de SP.a-Spirit et les maigres scores des quatre candidats issus de l’ABVV sera considéré comme une punition.

    Former un gouvernement devient extrêmement difficile

    Leterme est confronté à une tâche extrêmement difficile : il doit à lui-même et à son partenaire de cartel le fait de devoir obtenir une réforme d’Etat. Mais il doit faire attention aux extrémistes qui lui poussent dans le dos et sont déjà prêt à crier « trahison ! ». Il ne peut se permettre de laisser son partenaire de cartel les mains vides. Du côté flamand, le SP.a aurait été un partenaire souhaitable mais il est temporairement dans les cordes. Les Verts et surtout leur position confuse sur le plan communautaire ne conviennent pas tellement au CD&V-NVA. Reste le VLD, mais c’est justement le parti qui, sur le plan communautaire, se dit en faveur d’un renforcement du niveau fédéral, un discours qu’on aime pas entendre dans les cercles de la NVA. Par contre, la liste Dedecker, favorable à une réforme de l’Etat dans le sens confédéral, sera probablement tenue hors des discussions par le VLD.

    Du côté francophone, Leterme peut faire des affaires avec les libéraux du MR mais il sera confronté à la résistance du partenaire de sa propre famille, le CDH. Dans le scénario de l’ « Orange bleue », il peut de plus s’attendre à un PS dans l’opposition qui punira sans merci chaque concession francophone sur le plan communautaire. Dans ce sens, il ne semble pas que la formation du prochain gouvernement se fera facilement ; elle pourrait bien se tirer en longueur. Peut-être même au point où Leterme sera forcé de faire le choix déchirant d’en arriver à une cassure avec la NVA si une coalition Orange bleue, avec éventuellement un troisième partenaire, se casse le nez sur une réforme d’Etat. Dans ce cas, une tripartite classique, éventuellement avec le SP.a encore sur les bancs de l’opposition, n’est pas à exclure. Un tel gouvernement sera inévitablement un cabinet de crise qui jettera l’éponge aux alentours des élections régionales de 2009.

    Leterme sera d’ailleurs confronté à des défis socio-économiques qui ne seront pas minces. Surtout dans le cas où une majorité Orange bleue serait formée, le patronat saisira l’occasion pour annoncer son cahier de revendications : la limitation des allocations de chômage dans le temps, une forte baisse des charges patronales, le report de la fermeture des centrales nucléaires, un assainissement fort des services publics,… Tout cela approche. Vers la fin de cette année encore, il faudrait déjà trouver 3 à 4 milliards d’euros mais il faudra encore voir si tout cela sera possible sans que les syndicats sortent de leurs pantoufles. De plus, quelle qu’en soit la manière, lors du scrutin régional et européen de 2009, Leterme risque de voir sa politique punie.

    CAP : tirer les leçons des résultats

    Avec 21.215 voix au Sénat (0,32%) – 8.277 voix (0,33%) pour le collège francophone et 12.938 (0,32%) pour le collège néerlandophone – et 20.083 pour la Chambre (0,30%), le CAP récolte un peu plus que les 19.841 voix du MAS/LSP aux élections européennes de 2004. Mais si le CAP fait mieux que le MAS dans la partie francophone (8.277 voix / 0,33% au lieu de 5.675 / 0,23%), il fait moins que le LSP dans la partie néerlandophone (12.938 voix / 0,32% au lieu de 14.166 / 0,35%) !

    C’est moins que ce que nous espérions, en nous basant sur une bonne campagne électorale et sur les bonnes réponses que nous avons reçues là où nous avons été capables d’expliquer notre projet. En Flandre, le PVDA+ a obtenu pour le Sénat presque 3 fois le chiffre du CAP (34.768). En Wallonie, tant le PTB+ avec 20.039 voix que le PC avec 19.632 voix ont obtenu plus du double du CAP. Que le CAP ait réussi à obtenir à Peer 5,32% avec l’ancien bourgmestre SP.a Jules Doutremont illustre le potentiel mais nous n’avons pas été capables de transférer cet effet ailleurs. Comment pensons-nous pouvoir expliquer ces résultats et comment continuer ?

    Evidemment, tant le PC que le PTB existent depuis des décennies là où le CAP vient à peine de se créer et reste encore inconnu chez une grande partie des électeurs. Nous connaissons la signification de cela : lors de notre première participation électorale au Sénat en Flandre en 2003, nous avons dû affronter le même phénomène et nous avions obtenu 8.337 voix. Une année plus tard, ce chiffre était grimpé, aux élections européennes, à 14.166. De plus, le CAP – pour le PC et le PTB, cela n’a pas été beaucoup mieux – a été complètement exclu des médias. Dans une époque où les élections se jouent surtout à travers les médias et où les tracts classiques et les affiches n’influencent les résultats que marginalement, c’est un énorme handicap. Le budget du CAP – 20.000 EUR (nationalement !) – était probablement le plus petit de tous les partis.

    De plus, beaucoup de temps a été perdu dans des discussions qui ont duré trop longtemps et qui ont miné nos possibilités d’implanter, de construire et de profiler le CAP. Dès le début, le CAP avait choisi d’être une formation nationale dans laquelle tous ceux qui désiraient lutter contre le néo-libéralisme étaient les bienvenus tout en gardant leur propre identité. C’était la base sur laquelle le MAS/LSP s’était engagé dans le CAP. Mais, du côté francophone, s’est créé, sur base d’un appel dans La Libre Belgique, « Une Autre Gauche ». UAG avait une vision totalement différente : un modèle confédéral avec deux directions différentes et une série de règles qui limitaient le droit de garder sa propre identité. Il a malheureusement fallu attendre jusqu’en février 2007 pour obtenir de la clarté à ce sujet. En décembre encore, certains prétendaient que le CAP avait échoué. Les difficultés internes ont été instrumentalisées par des concurrents pour présenter le CAP comme une bande en perpétuel conflit avec elle-même, le CAP francophone comme un « MAS+ »,… Comme nous le savons, des partis qui sont divisés par des querelles internes font des mauvais scores, surtout s’ils se présentent pour la première fois aux élections.

    Les trois initiateurs – Georges Debunne, Lode Van Outrive et surtout Jef Sleeckx – ont joué un rôle-clé dans la mise sur pied du CAP et nous leur en sommes reconnaissants. Malheureusement, aucun des trois n’a été prêt à participer aux élections pour le CAP – et en particulier Jef, pour des raisons familiales compréhensibles, alors que beaucoup de membres, dont le MAS/LSP, l’attendaient. Si Jef avait participé, nous aurions probablement été invités, comme le PTB l’a été, à l’émission « Doe de Stemtest » et les médias auraient accordé plus d’attentions au CAP. Cela aurait été une aide appréciable pour populariser le CAP. C’est d’ailleurs pour cette raison – le refus de Jef d’être candidat aux élections – qu’à la fin de l’année passée, le PTB a refusé la proposition d’un cartel PVDA+/CAP à Anvers. Comme si cela ne suffisait pas, une petite minorité du CAP a plaidé en faveur de la proposition de Groen ! de former une « bande rouge » de candidats CAP sur les listes de Groen !, proposition rejetée par une large majorité du CAP (90%), mais qui a contribué à une confusion durable, entre autres parce que quelques-uns ont passé outre à cette décision et se sont tout de même présentés comme candidats sur les listes de Groen !, occasion utilisée pour que la presse parle enfin du CAP, mais de quelle manière !

    Certains ont plaidé qu’il ne fallait pas participer aux élections fédérales pour attendre jusqu’aux élections régionales et européennes de 2009. Tout comme la majorité du CAP, le MAS/LSP n’a pas trouvé qu’il s’agissait là d’une bonne idée. Le Pacte des Générations est déjà derrière nous depuis plus d’une année, la situation est plus que mûre pour une nouvelle formation large des travailleurs. Le mécontentement contre la politique néo-libérale est énorme, nous l’avons constaté dans de nombreuses grèves spontanées et cela est confirmé élection après élection par les grands glissements de votes, bien qu’hélas – à cause de notre absence dans les médias et nos moyens financiers limités – pas encore dans la direction que nous souhaitons. Le nouveau gouvernement va d’ailleurs encore renforcer la politique néo-libérale, s’attaquer fortement aux services publics et probablement limiter encore plus le droit de grève entre autres par l’introduction d’un service minimum dans certaines entreprises et secteurs. Il sera crucial d’assurer que le nom et le projet du CAP soit connu à ce moment-là. Si nous n’avions participé aux élections pour la première fois qu’en 2009, nous aurions alors été désespérément en retard sur les faits.

    Chaque syndicaliste peut nous décrire en couleur et en odeur comment l’unité se forge à travers l’action et n’est obtenue que très rarement par la discussion abstraite. La majorité du CAP était convaincue que nous n’allions pas casser la baraque avec notre participation bien que la majorité d’entre nous, y compris le MAS/LSP, avait espéré un résultat un peu meilleur. Mais cela ne pèse pas en comparaison avec la camaraderie et la bonne collaboration qui a été forgée lors de la campagne entre des gens provenant pourtant d’horizons très divers : des ex-sociaux-démocrates, des ex-verts, des membres du MAS/LSP, des indépendants, des syndicalistes de la CSC et de la FGTB,… Nous n’avons pas obtenu un score terrible et pas non plus ce que nous avions espéré mais, durant la campagne, nous avons forgé une unité plus consolidée et nous avons placé le CAP, bien que de façon modeste, sur la carte politique.

    Finalement, nous voulons citer quelques défaillances de la campagne :

    • nous pensons qu’il est temps de laisser derrière nous les discussions sans fin. Cela ne signifie pas que nous ne voulons plus discuter avec des groupes qui défendent un autre projet mais ces discussions ne peuvent plus paralyser durant des mois la construction du CAP.
    • nous pensons aussi que notre affiche électorale « Une autre politique est possible » était trop vague, que beaucoup d’électeurs ne savaient pas vraiment où situer le Comité pour une Autre Politique. En ce sens, les affiches du PC et celles du PTB étaient beaucoup plus claires. Il nous manquait aussi un thème clair : « On en a marre des assainissements » ou « Contre l’inégalité » ou quelque chose de ce genre nous aurait mieux positionné à gauche.
    • enfin, nous avons systématiquement mis l’accent sur la nécessité d’un programme en dix points courts et clairs dont l’essentiel serait vu en un coup d’oeil. Hélas, nous en sommes restés à un programme très correct, mais aussi trop étendu pour les élections, sur le site internet.

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste n’est pas satisfait des résultats du CAP mais il l’est par le déroulement de la campagne et par la consolidation du groupe qui a été forgé durant cette campagne. La nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs se posera systématiquement à l’avenir. Pour répondre à cela, le CAP a posé les premières fondations, il faut maintenant construire sur celles-ci. Nous espérons qu’à l’avenir, plus de groupes et d’individus trouveront le chemin du CAP et que le CAP continuera à intervenir avec autant d’acharnement dans les conflits sociaux, comme il l’a fait à La Poste, Volkswagen et Opel. Peut-être le CAP ne deviendra-t-il jamais ce « nouveau parti des travailleurs » mais on ne court un marathon qu’après s’y être préparé petit à petit. Le CAP est le premier lancement et pendant que le CAP se construit, nous serons toujours ouverts à collaborer, à fusionner, ou même à adhérer à des groupes qui voudront construire avec nous ce nouveau parti.

  • Changements climatiques. La course au profit menace notre avenir !

    Dans cette campagne électorale, tous les partis traditionnels ont découvert le thème de l’écologie. Ils sont devenus tous verts et tout vert. Les problèmes sont bien réels mais aucun parti traditionnel n’ose poser la vraie question : comment la production est-elle effectuée sous le capitalisme ?

    Par G.L., 2e suppléante sur la liste néerlandophone du Sénat

    Les problèmes sont sérieux

    On sait déjà depuis longtemps que notre environnement fait face à de graves problèmes. Le réchauffement est causé par l’utilisation massive des combustibles fossiles, le déboisement et l’agriculture industrielle.

    L’atmosphère s’échauffe, les océans s’acidifient et les régions polaires se rétrécissent. La biodiversité en est modifiée et les désastres naturels sont en pleine croissance. D’après les perspectives de l’ONU et le rapport-Stern, il y aura 50 millions de " réfugiés écologiques " en 2010.

    Le protocole de Kyoto prévoyait une diminution de l’émission du CO2 sur le plan international. La réalité est fort différente. Non seulement les objectifs ne seront pas atteints, mais beaucoup de scientifiques trouvent que les normes ne sont pas assez strictes pour stopper les changements climatiques. On parle déjà de la nécessité d’un protocole post-Kyoto.

    Certains espèrent que l’énergie nucléaire peut offrir une solution, mais il y a beaucoup de coûts énergétiques cachés en plus des problèmes de stockage des déchets nucléaires. Le nucléaire ne peut qu’être une solution aussi temporaire que dangereuse qui fait planer une terrible menace sur les générations futures.

    Pourquoi n’existe-t-il pas encore d’alternatives? Ces 20 dernières années, l’UE a investi 5,8 milliards d’euros dans la recherche nucléaire et seulement 1,8 milliard dans la recherche pour les énergies renouvelables.

    La politique écologique des partis traditionnels

    Seul 1,5% de la consommation d’énergie en Belgique vient d’énergies renouvelables. Les investissements se font attendre. L’Institut pour la Thermodynamique du Centre spationautique allemand affirme qu’il est possible de changer complètement notre approvisionnement en l’orientant vers une combinaison de cogénération et de diverses sources d’énergie renouvelable. Cela pourrait faire diminuer l’émission des gaz à effets de serre de 30% pour 2020.

    Mais la politique énergétique européenne est déterminée par les fédérations patronales. En Belgique, l’attention de la presse pour le film d’Al Gore n’a été utilisée que pour marquer des points dans la campagne électorale et pour instaurer une taxe sur les emballages. Ces “éco-taxes” ne sont utilisées que pour remplir les trous du budget gouvernemental.

    Quelle autre politique écologique?

    Le capitalisme cherche toujours une production au moindre coût, même si cela pèse lourd sur l’environnement. Seuls comptent les profits. Pour ces profits, on cultive et on produit à outrance, en épuisant la nature et en menaçant les futures générations.Aussi longtemps que primeront les profits, aucune avancée ne sera réalisable. Il faut mettre le secteur de l’énergie – tout comme les secteurs industriels clés – sous contrôle public pour pouvoir donner la priorité au développement et à la distribution de l’énergie renouvelable. Il faut bien entendu plus d’investissements publics dans une recherche scientifique indépendante des intérêts privés.

    Il nous faut un plan énergétique intégré dans un plan général de nationalisation et de planification des secteurs clés de l’économie au niveau international. La logique du capitalisme mène à la destruction des acquis sociaux mais aussi de l’écologie. C’est une menace pour notre futur ! Aidez-nous à construire une alternative socialiste!


    4-8 juillet: camp d’été

    Le capitalisme contre l’environnement, pour une alternative socialiste ! Du 4 au 8 juillet, nous organisons un camp d’été en Flandres Occidentale. Les discussions porteront, entre autres, sur l’écologie et notre réponse socialiste aux changements climatiques et autres problèmes environnementaux.

  • Le CAP est crucial pour les jeunes aussi…

    Le CAP a laissé une grande place aux jeunes sur ses listes. Sur la liste du CAP dans le Hainaut, Amin Brikci est le plus jeune candidat des élections du 10 juin. A 21 ans, Farid Rasoolzadeh, président d’EGA-Anvers (Etudiants de Gauche Actifs), est le plus jeune candidat de toutes les listes pour la Chambre dans sa province. Aïsha Paulis, étudiante infirmière à Bruxelles, est deuxième sur la liste du CAP pour le Sénat francophone. Elle a 24 ans et représente, avec d’autres encore sur les listes du CAP, la génération des jeunes travailleurs actifs ou en passe d’accéder au marché du travail. Pourquoi cet engagement ?

    Boris Malarme

    Notre génération n’a pas connu « l’ Etat providence » au contraire de la couche de travailleurs et de syndicalistes plus âgés. A l’époque, avoir un emploi stable, acheter assez vite une maison ou un appartement et construire sa vie était la norme. Depuis lors, les choses ont bien changé.

    Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un marché du travail saturé. A Bruxelles, un jeune sur quatre de l’âge d’Aïsha est laissé pour compte et est dépendant d’une allocation de chômage ou du CPAS. Pour accéder à un emploi, les patrons exigent de nous une flexibilité extrême pour de bas salaires. Pour en arriver là, ils ont pu compter sur leurs politiciens pour introduire toute une gamme de statuts précaires et instables.

    Le travail intérimaire s’est répandu comme la gangrène tant dans les entreprises que dans les services publics. Le patronat a recours au travail intérimaire pour adapter la production aux besoins momentanés du marché. Ces contrats à la semaine, voire au jour le jour, n’offrent aucune sécurité d’emploi et obligent les jeunes à se taire face aux exigences de la direction. Cela met les conditions de travail et les salaires de l’ensemble des travailleurs sous pression. Les agences d’intérim cherchent à créer l’illusion que celui-ci est un tremplin pour les jeunes en vue de décrocher un emploi stable, mais la réalité est toute autre. Seule une minorité accède finalement à un CDI. Cette absence de sécurité de revenu plonge la nouvelle génération dans une situation dramatique.

    Sans CDI, pas moyen d’acquérir un logement. De nombreux jeunes sont condamnés à vivre comme locataires ou à rester toujours plus longtemps chez leurs parents. Les diminutions de charges et autres cadeaux au patronat pillent les caisses destinées aux soins de santé, à l’enseignement, aux pensions,… Avec le plan Vandenbrouck, les droits d’inscription pour les master-après-masters (troisième cycle dans les universités) en Flandre s’élèvent maintenant à des milliers d’euros. Les partis traditionnels se préparent à étendre ces tarifs dès la première année d’étude. La grande majorité des enfants d’aujourd’hui auront financièrement de plus en plus dur à accéder à l’enseignement supérieur. Après le Pacte des Générations, l’idée de repousser l’âge de la pension flotte déjà dans l’air. Les patrons et leurs politiciens veulent faire de nous une génération qui meurt au travail.

    Le CAP doit organiser toutes les générations afin de lutter efficacement contre les politiques néo-libérales. Dans les entreprises, les nouvelles générations devront prendre la relève pour construire les syndicats. Les jeunes sont la couche de la société la plus dynamique, la moins marquée par les défaites du passé et par conséquent la plus ouverte aux idées socialistes. Le CAP a besoin d’une aile jeune et active. Par son dynamisme, elle permettra de renforcer énormément la présence et la visibilité du CAP aux piquets de grève, dans les campagnes menées dans les quartiers, dans les élections, ….

    Le capitalisme et sa course aux profits records pour les gros actionnaires offre comme avenir à notre génération et celles qui suivent les conditions de vie du monde néo-colonial. Ce système ne peut être adouci. Toi aussi, comme Aïsha et Farid, construis avec nous le CAP comme parti large de lutte… et rejoins aussi le MAS afin d’être ensemble capables d’envoyer le capitalisme dans les poubelles de l’Histoire et de bâtir une société débarrassée de l’exploitation pour les générations futures, une société réellement socialiste.

    4-8 juillet : viens au camp jeunes de résistance internationale !

    Après une année bien chargée en activités politiques du MAS, de Résistance Internationale ou du CAP, ce camp sera-t-il un lieu de repos ? Un peu, car un camp dans un cadre convivial avec barbecue, fiesta, détente, sport et cantus rouge, c’est tout de même un peu moins fatigant que de participer à la campagne du CAP tout en étudiant pour ses examens…

    Mais l’objectif est de profiter de ce camp pour discuter des actions que nos jeunes militants ont menées durant l’année écoulée et de préparer politiquement l’année à venir.

    Au programme, il y aura, entre autres, des discussions sur l’Amérique Latine, l’impérialisme au Moyen-Orient et ailleurs, l’écologie, la révolution cubaine, la montée du fascisme dans les années ’20 et ’30, l’anarchisme, la théorie de la décroissance, la prostitution, l’homophobie, l’exploitation capitaliste (avec l’exemple de VW-Forest),… Le seul regret est qu’il sera impossible d’assister à toutes les discussions ! Mais répartir les participants en petits groupes permettra d’aboutir à une discussion plus fouillée et laissera aussi plus d’espace aux plus timides pour intervenir.

    Camp Jeunes de Résistance Internationale et d’Etudiants de Gauche Actifs : 25 EUR pour les 4 jours (ce prix comprend le logement, l’infrastructure et les repas). Infos : 02/345.61.81 ou 0472/29.91.92

  • Nous voulons notre bureau de poste, pas un point-poste !

    Le bureau de Schaerbeek-Place Communale sera bientôt remplacé par un point-poste. Si les riverains pourront encore y acheter des timbres ou y retirer un recommandé, ils devront effectuer leurs opérations financières à Schaerbeek-Sainte-Marie, certes tout proche, mais toujours bondé. Or, La Poste n’y ajoutera qu’un seul guichet. Bonjour les files interminables !

    par Thierry Pierret, ex-postier 10e sur la liste CAP à Bruxelles-Hal-Vilvorde

    Le CAP a décidé de mener une action pour obliger La Poste à revenir sur sa décision. Nous avons diffusé un tract-affiche au marché et en porte-à-porte. Beaucoup de gens tombaient des nues en apprenant la nouvelle. Les fenêtres des rues proches de la Place communale se sont rapidement couvertes d’affiches. Notre action a apparemment eu un effet boule de neige. En effet, notre tract-affiche a circulé dans tous les bureaux de poste de Schaerbeek et au-delà, tandis que des habitants le photocopiaient à des centaines d’exemplaires.

    Le résultat ne s’est pas fait attendre : La Poste reçoit depuis lors 30 coups de téléphone par jour de gens indignés par la fermeture prochaine de leur bureau… La direction, paniquée, a même convoqué tous les guichetiers de Schaerbeek (après leur travail !) à une « réunion de crise ». La direction cherchait à savoir qui nous avait donné l’information. Elle craint par-dessus tout des actions de protestation. C’est bien ce que nous avons l’intention de faire…

    Le CAP a ainsi démontré dans la pratique qu’une autre politique n’était pas un vain mot. Nous ne nous contentons pas de belles paroles comme les partis traditionnels. Nous voulons faire de notre campagne électorale une campagne d’action pour défendre les droits de la population.

  • France. La Sarkolande s’installe

    Sarkozy est donc devenu Président et les élections législatives de juin devraient normalement lui donner une majorité parlementaire confortable. Le “peuple de gauche” est sonné, le PS est dans les cordes, le PC et les Verts sont laminés. La France va-t-elle donc devenir durablement la Sarkolande?

    Par Jean Peltier, Dernier sur la liste pour la Chambre à Liège

    Comment expliquer qu’un type qui a été ministre pendant cinq ans dans les gouvernements de droite de Raffarin et Villepin et qui se présente comme candidat avec un programme encore plus libéral et autoritaire que ceux-ci réussisse à se faire élire dans un pays où des millions de travailleurs et de jeunes ont manifesté et fait grève contre des mesures de ces gouvernements (attaques contre les pensions en 2004, CPE en 2006) et rejeté le projet de constitution européenne en 2005 ?

    Néo-conservateur

    Sarkozy est certainement un tacticien particulièrement doué, un politicien capable de tous les coups bas et un démagogue qui ne recule devant rien. Il a aussi bénéficié d’un soutien total – et généreux – de tout le patronat et, en particulier, des magnats de la presse (Bouygues, Lagardère) dont les journaux lui ont déroulé le tapis rouge pendant toute la campagne. Mais les raisons de son succès sont plus profondes et plus dangereuses. Mieux que tous ses prédécesseurs, il a réussi à exploiter les divisions (“Des millions de travailleurs bossent courageusement pour un petit salaire pendant que beaucoup de chômeurs touchent des allocations pour glander”) et les peurs (“Les honnêtes gens n’osent plus sortir le soir parce que les jeunes délinquants immigrés font la loi dans les cités et rêvent de mettre à feu les centre-villes”) pour vendre un programme de flexibilisation à outrance du travail, d’“américanisation” de la société et de répression accrue qui accentuera encore ces problèmes.

    En face, la réponse de la gauche a été pathétique. Pour pouvoir contrer Sarkozy, le PS aurait dû mettre en avant un programme permettant de réunifier les travailleurs en montrant que les vrais responsables de la situation ne sont pas les jeunes immigrés et les chômeurs mais le grand patronat dont les profits explosent et les impôts chutent. Ce que le PS ne pouvait évidemment pas faire puisqu’il lui aurait fallu pour cela remettre en cause toute la politique qu’il a, lui aussi, menée au pouvoir sous Mitterrand et Jospin.

    Royal a donc choisi d’accentuer au contraire le virage libéral du PS, au nom de la “modernisation” du parti. Là où Sarkozy faisait dans le néo-libéralisme “pur et dur”, Royal a donc fait dans le néo-libéralisme “social” tout en glissant à la suite de Sarko sur le terrain du patriotisme retrouvé (la Marseillaise dans les meetings et le drapeau français aux fenêtres) et des réponses répressives (l’encadrement militaire des jeunes délinquants). Cette stratégie n’avait rien de convaincant et de mobilisant à proposer aux couches populaires – sauf la peur de Sarkozy – et Royal est restée sur le carreau.

    Eté décisif

    Sarkozy veut aller vite. Les premières attaques – vraisemblablement contre le droit de grève (par l’obligation d’assurer un service minimum dans les services publics en cas de grève) et l’autonomisation accrue des universités (pour mieux les mettre en concurrence financière et ouvrir la voie à leur privatisation) tomberont avant et pendant l’été. Elles seront un test crucial. Si elles rencontrent une résistance massive et déterminée, Sarkozy devra mettre le pied sur le frein. Si ce n’est pas le cas, la démoralisation amorcée par les élections pourrait entraîner une vraie démobilisation.

    Deux grands enjeux vont dominer la gauche dans les prochains mois. Le PS va-t-il conserver son unité (et à quel prix, si ce n’est celui de l’inertie ?) ou les dirigeants de son aile droite (Royal, Strauss-Kahn) vont-ils se rapprocher du centriste Bayrou – abandonnant les dernières références au socialisme et les derniers liens avec le mouvement ouvrier – dans la perspective de créer ensemble un nouveau parti ouvertement pro-capitaliste sur le modèle du Parti Démocrate américain, comme c’est aussi en train de se passer en Italie ?

    Et, plus important sans doute pour l’avenir, l’intérêt pour la campagne de Besancenot, l’afflux dans ses meetings (le double de participants comparé à 2002) et son bon score montrent clairement le potentiel qui existe, bien au-delà de la LCR et de la gauche radicale, pour la création d’un nouveau parti avec un programme combatif et anticapitaliste.

    Il est véritablement crucial que des initiatives soient prises rapidement pour avancer dans cette direction afin que les centaines de milliers de travailleurs et de jeunes qui sont prêts à engager la lutte contre Sarkozy aient un outil efficace pour discuter collectivement d’une stratégie pour les luttes, de leurs revendications et plus généralement d’une alternative au système.

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