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  • 6 mars : Manifeste avec nous pour des emplois, pas de racisme!

    Depuis quelques années, le NSV essaie de se donner une bonne image et d’apparaître davantage comme un groupe convivial d’étudiants flamingants. Derrière ce léger rafraîchissement de façade, il reste un groupe néo-nazi qui a comme objectif la formation de la future élite du Vlaams Belang.

    Mathias, EGA-Gand

    Pendant que le Vlaams Belang profite surtout d’un mécontentement passif envers l’établissement politique et ne trouve pas d’ouverture réel pour ses idées fascistes, le NSV quand à lui peut se profiler de façon beaucoup plus radicale. Il ne recule pas devant l’usage de la violence de rue et toutes sortes de déclarations ouvertement fascistes. Il y a notamment la citation connue du président de NSV d’Hasselt : « une fois que la démocratie s’effondrera dans le chaos, j’espère qu’il y aura un poing de fer fasciste pour prendre le relais », ou leur commémoration de la Nuit de Cristal à Gand. Il est clair que le NSV n’est pas une organisation étudiante comme les autres, et qu’on ne peut pas rester indifférent à leurs méthodes de violence et de diffusion de l’intolérance et du racisme.

    Cette année, le thème de leur manif est l’indépendance Flamande, avec comme slogan : «Je te veux pour la Flandre». Ils essaient clairement de récupérer la crise communautaire, qui dure maintenant déjà depuis plus de huit mois, en représentant la communauté francophone comme un mal. Tant que le pouvoir d’achat de la population laborieuse continue à être miné et tant que la pauvreté ne cesse d’augmenter, le terreau sur lequel l’extrême-droite croît continuera à s’enrichir. Ces dernières décennies, il est devenus très clair que la politique traditionnelle, la social-démocratie y comprise, n’ont pas d’autres réponses que des économies à grande échelle, des modérations de salaire et des cadeaux pour le patronat. Si on regarde le programme économique du VB: davantage de flexibilité, la scission de la sécurité sociale et une diminution énorme des charges patronales,… c’est clair que le VB n’est pas une alternative mais au contraire veut une politique néolibérale encore plus dure.

    Si on veut mener la lutte contre l’extrême-droite, on ne peut donc pas se limiter à l’organisation de contre-manifestations, même si elles sont nécessaires. On doit s’en prendre à la racine du problème, qui, selon nous, est le système capitaliste malade. D’une part, de plus en plus de gens restent sur la touche et d’autre part il manque une opposition de gauche qui puisse y formuler une alternative. La faillite de la sociale-démocratie de défendre son publiq électorale originel, montre que dans le système capitaliste, il n’y a pas de solutions.

  • Action Anti Le Pen : reportage Photo

    Avec « un peu » de retard, nous publions les photos de la manifestation que nous avons tenu le 30 janvier dernier contre la venue du dirigeant de l’extrême-droite française Jean-Marie Le Pen. Résistance International et Blokbuster avaient à ce moment organisé une action antifasciste avec une septantaine de participants.

    Corentin

  • Environnement. A la recherche d’un bricolage rapide

    La conférence de l’ONU à Bali sur le changement climatique, destinée à donner une suite au très discrédité Traité de Kyoto, s’est tenue peu après la parution du dernier rapport du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC). Ce rapport a, pour la première fois, démontré que certains des effets du réchauffement climatique étaient déjà irréversibles.

    Pete Dickenson

    Ce sombre avertissement est particulièrement inquiétant parce que le GIEC est sous le feu des critiques de certains scientifiques qui lui reprochent d’avoir aboutis à des conclusions trop optimistes, à cause de données dépassées. Par exemple, selon le GIEC, la fonte des glaces du Groenland prendrait 1.000 ans, tandis que beaucoup de scientifiques spécialistes des questions climatiques sont persuadés que cela se produira beaucoup plus tôt. Greg Marland de l’Institut international pour les systèmes d’analyse appliquée (International Institute for Applied Systems Analysis), en Autriche, a soutenu dans le New Scientist que les projections du rapport du GIEC ont utilisé des données publiées en 2000, dont certaines ont été très probablement collectées en 1998. Depuis lors cependant, la production de carbone a augmenté avec plus d’intensité, notamment à cause de la récente croissance rapide des émissions de la Chine, ce qui mine sérieusement la validité des prévisions précédentes.

    Le nouveau rôle de la Chine dans la pollution a été également récemment souligné par l’agence internationale de l’énergie, qui a calculé que la Chine est sur le point de rattraper les Etats-Unis en tant que plus grand producteur de gaz à effet de serre. La croissance insoutenable du pays, illustrée par l’ouverture de deux centrales électriques à charbon par semaine, coïncide avec les données selon lesquelles les puits de carbone, telles que les forêts tropicales, qui ont jusqu’ici absorbé la moitié des émissions humaines de gaz à effet de serre, ne peuvent plus soutenir le rythme des émissions.

    Ces données sont liées à la peur croissante que de nouveaux points de non-retour soient atteints, des points où la dégradation de l’environnement est irréversible. L’une de ces craintes est celle de l’effondrement du système océanique global, ce qui n’arrêterait pas seulement le Gulf Stream, mais affecterait également la mousson asiatique et mènerait au réchauffement de l’Océan Austral et selon toutes vraisemblances aussi à la déstabilisation des glaces de l’Antarctique. Dans le pacifique, El Nino pourrait alors devenir un phénomène permanant qui accélérerait la disparition de la forêt tropicale d’Amazonie, un des principaux puits de carbone au monde. La rupture des courants océaniques est un autre point sans retour lié à la fonte des glaces polaires. Leur absence ne permettrait plus de refléter les rayons solaires au delà de l’atmosphère, ce qui renforcerait le réchauffement climatique. Ces différents points ainsi que d’autres tendent à s’alimenter les uns les autres, ce qui pourrait rapidement conduire à une détérioration rapide de la situation.

    Une recherche désespérée d’une alternative bon marché

    Bien que cela ne puisse pas être statistiquement établi, il est néanmoins très possible que l’ouragan Katrina ait été provoqué par l’élévation des températures dans les Caraïbes et le Golfe du Mexique. Cependant, comme Socialism Today l’avait prédit à l’époque, cette catastrophe n’a entraîné aucune conséquence en termes d’actions efficaces de la part du gouvernement US face au changement climatique parce que les grandes entreprises ne sont pas prêtes à voir leurs bénéfices pâtir, même très modestement, d’un mouvement favorable aux sources d’énergies renouvelables. Au lieu de cela, on assiste aux USA, comme dans la plupart des autres pays capitalistes industrialisés, à une orientation plus marquée vers des politiques visant à développer l’énergie nucléaire parce que, par coïncidence, le nucléaire ne produit pas beaucoup de gaz à effet de serre et parce qu’une telle adaptation implique relativement peu d’investissements.

    Les dangers de l’énergie nucléaire ont été décrits à de nombreuses reprises dans le Socialism Today. Elle ne représente pas une solution sûre et soutenable face aux problèmes du changement climatique. Mais c’est une considération secondaire pour un système basé sur le profit, un système où le résultat à court terme est toujours prioritaire, d’où la décision de ré-adopter l’énergie nucléaire. Mais il s’avère maintenant que le gouvernement américain a lancé des recherches pour trouver une alternative « magique » pour « réparer » le réchauffement climatique, peut-être parce que les coûts de construction de nouvelles centrales nucléaires sont inacceptables, en particulier avec l’arrivée d’une récession économique. D’autre part, cela pourrait également être lié à la panique éprouvée face à l’accélération rapide du changement climatique, après 20 années d’inaction. Si une « solution » rapide et à bon marché était proposée, en particulier durant une crise économique, la tentation de l’essayer indépendamment de n’importe quels dangers ne pourrait-elle pas se développer ?

    En 1883, une explosion volcanique a eu lieu à Krakatoa, sur les côtes de l’actuelle Indonésie, la plus grande jamais relatée dans l’histoire : le bruit de l’explosion a été entendu jusqu’en Australie. Des millions de tonnes de cendre volcanique ont été expulsées dans l’atmosphère et ont donc plus tard été emportées partout autour du globe. Ce qui est important pour la discussion qui nous intéresse ici, c’est que l’on a pu noter ensuite que ces cendres n’ont pas été sans effets sur le climat parce les particules de sulfate comprises dans la cendre ont directement reflété la chaleur du soleil dans l’espace. Plus récemment encore, après l’éruption du Mont Pinatubo aux Philippines en 1991, des quantités énormes de particules de sulfate ont été éjectées dans la stratosphère et l’on a pu observer un refroidissement de la température terrestre de quelques dizaines de degré durant plusieurs années. Cela pourrait sembler infime, mais c’est en fait une diminution significative de température en termes de réchauffement climatique.

    Quelques scientifiques proposent aujourd’hui d’imiter les effets d’une explosion volcanique en émettant des particules de sulfate dans l’atmosphère afin de reproduire ses effets de refroidissement. Une nouvelle recherche publiée par le journal scientifique « Geophysical Research Letters » a cependant prouvé qu’il pourrait y avoir de graves conséquences si une pareille méthode était utilisée. Une étude menée par des chercheurs du National Centre for Atmospheric Research, dans le Colorado, sur les répercussions de l’explosion de Pinatubo a constaté une diminution marquée des précipitations. Ils en ont conclu que l’injection de particules de sulfate dans la stratosphère pourrait avoir un effet désastreux sur les cycles de l’eau, conduisant à des sécheresses et à des famines catastrophiques.

    Et si, à l’avenir…

    Est-il toutefois possible à l’avenir qu’un président des USA essaye d’imiter l’activité volcanique comme porte de sortie pour le dilemme du réchauffement climatique ? Cette pratique serait relativement facile à appliquer et bon marché, et Bush a déjà soulevé la possibilité d’installer d’énormes miroirs dans l’espace pour refléter les rayons solaires, une méthode qui aurait un effet climatique similaire à une explosion volcanique. Cependant, avant de sauter à la conclusion de la possibilité d’un tel scénario, cette probabilité doit d’abord être mise en perspective. Bush a en grande partie proposé son idée pour répondre à la critique selon laquelle il ne prenait pas au sérieux le réchauffement climatique, et n’a jamais véritablement eu l’intention d’agir (le vaste coût qu’une telle opération impliquerait n’est pas la dernière raison de cela). Mais les futurs dirigeants des Etats-Unis auront à penser plus soigneusement que Bush aux effets du réchauffement climatique et à ses répercussions politiques.

    Néanmoins, dans un contexte de crise de plus en plus profonde et désespérée du système, soulever cette possibilité n’est pas un grotesque essai de provoquer la frayeur, mais bien un sobre avertissement des dangers auxquels nous devons faire face. Il n’est pas entièrement ridicule d’imaginer un scénario dans lequel une méthode sale, mais bon marché pourrait être mise à l’essai, par exemple après qu’un second Katrina ait frappé les Etats-Unis, mais à une échelle plus grande et pendant une récession économique grave. Un futur président pourrait alors être tenté d’essayer un bricolage rapide, bon marché, mais catastrophique.

    Lors d’une récente réunion tenue à Londres dans le cadre de la préparation de la manifestation de décembre sur le climat, le journaliste et militant environnemental George Monbiot a lui-même déclaré que bien que le système capitaliste soit la cause de la crise climatique, puisqu’il ne peut être détruit immédiatement, nous devons décider maintenant d’une autre action. Bien qu’il n’ait assurément pas eu à l’esprit les idées exposées dans cet article, toute manière de détourner l’attention de la lutte pour remplacer le capitalisme en créant des illusions sur n’importe quelle alternative à court terme tout en restant dans le système du marché augmenterait malheureusement seulement les risques d’un futur désastre.


    Pour en savoir plus:

  • Jouer le jeu de l’extrême-droite ? L’expérience française

    De nombreuses stratégies ont été tour à tour mises en avant pour lutter contre l’extrême-droite. Une des positions ayant gagné du terrain est celle selon laquelle nous devons laisser l’extrême-droite aller au pouvoir afin de se démasquer elle-même : en menant une politique antisociale, elle va tout de suite perdre des voix, selon ce raisonnement. Nous ne sommes absolument pas partisans d’une telle aventure. Regardons plutôt ce qu’a signifié le partage du pouvoir dans les pays où des formations néofascistes ou populistes de droite sont arrivées au pouvoir.

    Le FN au pouvoir : Vitrolles et Orange

    A partir du début des années ‘90, plusieurs villes du sud de la France sont tombées aux mains du FN, lequel avait reçu une majorité dans leur conseils communaux. Les exemples les plus connus sont Vitrolles et Orange. Qu’est-ce qu’a signifié pour ces villes l’arrivée du FN au pouvoir ?

    Orange

    La bibliothèque d’Orange constitue un exemple célèbre et significatif : le maire du FN Jacques Bompard a placé de nombreux ouvrages sur liste noire. Le bibliothécaire a été licencié et l’ensemble des ouvrages contre le racisme, et même les contes africains, ont été proscrits pour cause « d’infraction au respect des normes morales ». Bompard a ensuite proposé de remplacer ces livres par des dons de membres du FN. Les subsides pour la bibliothèque ont de plus été sérieusement amputés. L’ancien bibliothécaire, M. Cannazi, a expliqué que « Au début, on se contentait d’enlever des livres de la liste de commandes de nouveaux ouvrages. Mais dans la deuxième phase, c’est la collection existante qui fut attaquée et certains livres furent supprimés. Même les fichiers de l’ordinateurs furent purgés, de sorte qu’il ne reste aucune trace ».

    Bompard et son conseil municipal FN ont également menés la lutte contre d’autres formes de culture « étrangère ». Le centre culturel « Mosaïque » a été expulsé de ses locaux, une manifestation culturelle annuelle, « Coup de Soleil », a été annulée parce qu’elle contenait de la culture nord-africaine,… Dans les services communaux, le personnel a très fortement été réduit, pour être remplacé par des partisans du FN. Cela a aussi été très dur pour les militants syndicaux. La pression sur les militants a même mené Pierre Nouveau, secrétaire de Force Ouvrière à Orange, à se suicider parce qu’il n’en pouvait plus. Dans sa lettre d’adieu, il écrivit « C’est Francoeur, Schmitt et le maire qui m’ont tué ». Francoeur était un échevin FN, Schmit chef des services municipaux.

    Un centre social d’Orange a dû fermer ses portes parce que les subsides furent coupés par le FN. Ce centre social servait à l’accueil à des clochards, des ex-détenus,… Le conseil municipal a commencé par une campagne contre le centre social dans le journal municipal en s’efforçait de dire qu’il fallait fermer ce centre. Trois des cinq centres sociaux de la ville ont ainsi été fermés.

    A Orange, les modifications ont été jusqu’au mode de fonctionnement du conseil municipal. Le maire a averti tous les membres du conseil que, désormais, le temps de parole était limité à trois minutes par sujet, avec une seule possibilité d’intervention. Cela n’était évidemment pas d’application pour le maire et les échevins (tous membres du FN).

    Vitrolles

    Une mesure remarquable à Vitrolles – où Catherine Mégret, la femme de Bruno Mégret, a été maire entre 1997 et 2002 – a consisté à instaurer une prime de 5.000 francs français (à peu près 700 euros) pour chaque enfant blanc nouveau-né. La maire Catherine Mégret a cependant dû abroger cette règle après sa condamnation pour racisme. Les raisons de cette loi étaient évidentes : Catherine Mégret a expliqué à un journal allemand qu’il « n’y a pas de différences entre les races (…), mais il y a des différences entre les gènes ».

    Ensuite, la mairie a essayé d’obtenir l’expulsion d’un logement tsigane. Une maison de jeunesse alternative a aussi été fermée, ainsi qu’un café local, fermé par la police. Le cinéma, lui aussi, a dû cesser ses activités après avoir projeté un film sur le Sida. Les noms de rue « à consonance étrangère » ont été remplacés : la place Nelson Mandela est ainsi devenue la place de Provence, la rue Salvador Allende est devenue la rue Mère Thérésa, et une rue a même été renommée d’après le dirigeant du FN Jean-Pierre Stirbois. En avril 1997, tous les éducateurs de rues et tous les agents de prévention ont été congédiés. 84 contractuels ont ainsi été mis à la porte par la commune, de même qu’une cinquantaine de fonctionnaires des services municipaux. Entre-temps, une politique anti-sociale a été menée avec, par exemple, une hausse de 20% du prix de l’eau. Dans les écoles, les enfants immigrés ont été refusés.

    Conclusion

    Les exemples de Vitrolle et d’Orange illustrent ce que désire réellement l’extrême-droite : une politique antisociale et répressive. Ceux qui veulent mener la même politique en Belgique afin de « lutter contre l’extrême-droite » de la sorte proposent donc en réalité une attaque sur le personnel communal, les bibliothèques, le secteur culturel, le travail de rue,… Une telle politique renforce la tactique de "diviser pour régner" sur laquelle l’extrême-droite se base. Qui plus est, elle forme un danger pour tous ceux qui pensent autrement, lesquels sont systématiquement harcelés, parfois même jusqu’au suicide comme ce fut le cas pour le syndicaliste d’Orange. Selon nous, une telle tactique n’est pas une option pour les anti-fascistes. Les premières victimes de la prise de pouvoir par l’extrême-droite sont toujours les jeunes et les travailleurs. La faillite des politiciens traditionnels ne va pas disparaître en laissant place à des forces encore plus antisociales.

  • 6 mars : Manifestation anti-NSV à Gand

    Une manifestation est organisée ce 6 mars par le NSV, un cercle estudiantin qui est proche du Vlaams Belang sans pour autant être son « mouvement de jeunesse » officiel. On constatera cependant que les membres du NSV partagent les thèses du VB… en plus radical !

    Clément Caes

    Effectivement, si les deux organisations entretiennent une certaine distance, c’est pour la simple et bonne raison que les actes de racisme primitif du NSV porteraient un sérieux préjudice à l’image d’un Vlaams Belang qui aujourd’hui cherche plutôt à se fondre dans « l’establishment » de la politique flamande et ainsi acquérir l’image d’un parti respectable dans un but électoraliste.

    Mais les rapports entre le NSV et le VB sont-ils vraiment inexistants? Bien sûr que non ! Beaucoup de politiciens du VB (dont Phillip Dewinter lui-même) sont issus du NSV et que plusieurs des pontes du parti d’extrême-droite sont régulièrement présents aux réunions et manifestations du NSV. La filiation est donc bien présente.

    La filiation avec l’idéologie Nazie l’est aussi. Le président du NSV à Hasselt, Thierry Vanroy, qui a déjà été candidat pour le VB à Heusden-Zolder, a notamment fait comme déclaration publique qu’il souhaitait qu’“une fois que la démocratie s’enfoncera dans le chaos, j’espère qu’il y aura une main de fer fasciste”. Lui et d’autres ont aussi participé aux activités du groupe Blood&Honour.

    Le MAS/LSP et Résistance Internationale organisent une contre-manifestation. Pourquoi ? Serait-il interdit de manifester ses opinions, serions-nous de dangereux ennemis de la liberté d’expression ? Du tout. Mais le fait est que laisser des organisations aussi nauséabondes que le NSV manifester, c’est leur laisser croire qu’ils sont acceptés et reconnus, c’est leur donner de l’assurance. Assurance qui les a déjà conduit – lors de précédentes manifestations ou tout simplement quand ils estiment qu’une occasion se présente à eux – à commettre des actes violents comme des agressions (contre des immigrés, des militants antiracistes, etc.) ou même encore le saccage d’un café.

    Laisser cette assurance se développer créé aussi une atmosphère capable de donner assez de confiance à certains individus pour commettre des crimes plus graves encore, comme les meurtres racistes commis à Anvers par Hans Van Themsche en mai 2006.

    Mais manifester contre le NSV, c’est aussi pour nous une occasion d’illustrer clairement et massivement qu’il est possible de se mobiliser activement contre l’extrême-droite et que des campagnes moralisatrices contre le racisme ne sont pas suffisantes. C’est pour cela que nous mettons en avant des revendications et des actes qui démontrent la responsabilité des partis traditionnels et du système capitaliste en lui-même dans le développement du racisme et de l’extrême-droite. Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme, comme le disait Malcolm X.

    Même si cette manifestation se déroulera à Gand, nous voulons mobiliser le plus possible du côté francophone, surtout dans le cadre des discussions communautaires actuelles. Travailleurs et jeunes doivent êtres unis et solidaires, qu’ils soient immigrés, wallons, bruxellois ou flamands.

    Unis, nous ne serons que plus forts dans la lutte contre les véritables parasites ultra-minoritaires dans la société : les patrons, les actionnaires et leurs alliés, qu’ils soient d’extrême-droite ou simplement issus des partis « respectables ».

  • Votez pour des délégués combatifs!

    Elections sociales

    La procédure pour les élections sociales de mai 2008 a été lancée en décembre, après un accord hâtif sur la représentation syndicale dans les PME qui « oublie » la mise en place de conseils d’entreprises dans les entreprises réunissant entre cinquante et cent salariés.

    Les élections sociales ont une forte tendance à se transformer en sondages de popularité dépourvus de contenu, à l’exemple des élections politiques et de l’attitude de la direction syndicale. Une campagne pour les élections sociales ne doit naturellement pas être conduite quelques semaines avant les élections. La confiance se gagne durant les années entre les élections sociales, en travaillant avec un maximum de matériel sérieux. Cela peut aussi aller de pair avec des informations par internet (il est facile pour une délégation syndicale d’activer un blog). En établissant un lien entre ces informations et les discussions avec un maximum de salariés, on peut construire un rapport de forces, sur lequel on pourra mener des actions et aussi obtenir des résultats aux élections sociales.

    Les listes seront bouclées début mars, la protection contre le licenciement des futurs candidats est elle déjà entrée en vigueur. Mais ces quatre dernières années, pas mal de délégués – légalement protégés – ont été à nouveau licenciés. Pourtant, c’est cette protection qui a servi d’excuse pour contrecarrer la présence syndicale dans les PME. La véritable raison est bien entendu que le salaire moyen dans une entreprise sans représentation syndicale est plus faible.

    Les élections sociales se dérouleront surtout autour de thèmes internes à l’entreprise. Mais les actions de ces dernières années (lutte contre le Pacte des générations, manifestation pour le pouvoir d’achat,…) peuvent toutefois avoir une influence. Si les directions des grands syndicats refusent de tirer les leçons les plus importantes qui en découlent et s’ils permettent à nouveau une mauvaise norme salariale fin 2008, ils perdront alors la confiance de leur base.

    Des délégués combatifs existent dans tous les syndicats et la situation diffère selon l’entreprise. Nous n’appelons donc pas à voter pour telle ou telle couleur, mais pour ceux et celles qui prennent chaque jour la défense de leurs collègues et qui font écho à la nécessité d’un syndicalisme combatif en paroles ET en actions.


    Les élections sociales précédentes ont connu un recul pour la FGTB et une légère montée pour la CSC. Il n’est pas possible ici de dresser un bilan global de « qui a gagné » car les différences sont trop importantes selon les secteurs et les entreprises.

    Résultats pour le CE (1995 – 2000 – 2004)

    • CSC: 51,7% 52% 52,3%
    • FGTB: 37,5% 36,9% 35,8%
    • CGSLB: 8,3% 8,9% 9,5%

    Résultats pour le CHS (1995 – 2000 – 2004)

    • CSC: 53,3% 53,2% 53,8%
    • FGTB: 37,7% 37,6% 36,3%
    • CGSLB: 9,0% 9,2% 9,9%
  • L’impérialisme américain : affaibli et impopulaire, mais quelle est l’alternative ?

    L’impérialisme américain s’embourbe dans les problèmes. La guerre contre le terrorisme en Afghanistan et en Irak a provoqué plus d’instabilité et de terrorisme. D’autres alliés, comme le Pakistan, sont également touchés par ces convulsions. Aux USA, le moteur économique commence à capoter et on parle de récession. Ce dossier se propose de brosser l’état des lieux de l’impérialisme américain.

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    Vers une récession dure? Quelques citations

    “Si, en plus, le protectionnisme freine l’arrivage de marchandises bon marché venant d’Asie, nous entrerons bientôt dans une situation de récession économique combinée à une inflation galopante de 5 à 8 % (voire plus), bref à une stagflation. Une telle situation est à l’ordre du jour, mais le calendrier exact est difficile a estimer. Cela peut se produire à tout moment comme cela peut également être reporté. Mais plus ce sera postposé, plus la crise frappera durement, tout comme la désintoxication est plus dure si l’intoxication a été longue. L’effet sur la lutte de classe est difficile à juger. La période précédente de stagflation a provoqué une vague révolutionnaire qui a menacé l’existence du système. Les réserves construites pendant la période d’après- guerre et l’autorité qu’avaient les partis sociaux-démocrates et « communistes » (là où ils avaient une base de masse) ont finalement pu freiner ce mouvement. Mais il suffit de se rappeler les acquis de Mai ’68 – le mouvement de démocratisation de l’enseignement qui n’est toujours pas entièrement détruit – ou la Révolution des Oeillets au Portugal et les diverses révolutions dans les anciennes colonies pour en mesurer l’impact.” (“Stagflation: syndrôme d’une maladie chronique” Alternative Socialiste no 126, novembre 2007, à relire sur les sites socialisme.be ou marxisme.org)

    “Les USA n’ont connu que deux récessions ces 25 dernières années qui étaient l’une et l’autre une récession brève et douce. Il y a lieu de penser que la prochaine crise, lorsqu’elle viendra, sera plus grave.” (Wall Street Journal)

    “Le marché immobilier américain a connu la crise la plus grave depuis les années septante, avec des baisses de prix de 8% en moyenne depuis le pic de 2005, mais de 40% dans les régions les plus touchées. Le marché part de l’idée que la baisse pourrait continuer jusqu’à 30%. Cela augure de la direction que l’économie américaine pourrait prendre. Avec un taux de chômage record depuis deux ans (5% en décembre) et qui pourrait atteindre les 7% selon certaines estimations, le consommateur américain (qui a longtemps été considéré comme le moteur de la croissance mondiale) pourrait jeter le gant. La consommation des ménages a chuté de 0,4% en décembre. Les ‘experts’ en discutent encore, mais six Américains sur dix jugent que le pays est déjà en récession.” (The Economist du 12 janvier 2008)
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    La guerre contre le terrorisme n’est pas une grande réussite. Dès le début de la guerre en Irak en 2003, nous avons publié une brochure écrite par Peter Delsing qui expliquait les tenants et les aboutissants de cette “guerre pour le pétrole”. Cinq ans après, nous avons interrogé Peter sur la situation actuelle de la guerre.

    Trente mille soldats supplémentaires ont été envoyés sur place, l’impérialisme américain a-t-il réussi à stabiliser l’Irak après cette augmentation des troupes? Quelle est la situation en Irak même?

    “L’invasion en 2003 faisait partie des projets de l’aile néoconservatrice des Républicains. Ces projets existaient depuis longtemps et visaient au remodelage du Moyen-Orient. Les attentats du 11/09 ont fourni le prétexte rêvé à leur mise en oeuvre. Cette guerre devait permettre à Bush et Cie de rétablir leur emprise sur cette région vitale et pétrolifère et aussi de soutenir leur allié local : Israël. Les régimes en Irak et en Iran étaient une cause permanente d’exaspération pour les Etats-Unis. Bush n’aurait jamais envahi l’Irak s’il n’y avait pas eu de pétrole sous son sol. Mais Bush s’est fourvoyé sur la possibilité d’y établir un régime à sa botte.”

    “Le gouvernement de Maliki en Irak est assis sur un cimetière social. Chaque jour, des centaines d’adultes et d’enfants meurent des conséquences de l’occupation : le terrorisme, la violence, la misère, le grand banditisme, etc. En réalité, une guerre civile intercommunautaire y fait rage, entre chiites et sunnites ou entre Arabes et Kurdes. L’eau potable, l’électricité et même l’essence font défaut. L’augmentation des troupes a eu pour effet de militariser quasi complètement la ville de Bagdad et n’a fait que déplacer la violence ailleurs. Par exemple, les attentats terroristes se sont récemment multipliés au Kurdistan.

    “Ces divisions communautaires que les Américains ont institutionnalisées ne peuvent mener qu’à des conflits de plus en plus aïgus pour la répartition des maigres ressources encore disponibles. La seule alternative viable serait une lutte commune des masses laborieuses et pauvres pour assurer leur propre sécurité et la défense des besoins de base. Cette lutte devrait être liée au respect du droit à l’autodétermination des différentes composantes de l’Irak et enfin à la lutte pour la transformation socialiste de la société.”

    Quels sont les effets de cette politique impérialiste sur le reste du Moyen-Orient?

    “Parlons d’abord de l’autre aventure impérialiste, celle d’Afghanistan. Un politicien britannique a récemment déclaré qu’on sous-estimait la position délicate du gouvernement de Karzaï. Fin janvier, les USA ont déplacé 2.200 marines vers l’Afghanistan, car la menace d’une offensive des Talibans se précisait dans le sud du pays. Lors du Forum Economique Mondial à Davos, Karzaï a même mis en garde contre “un embrasement du terrorisme” dans la région. Une telle instabilité – que renforcerait encore un possible effondrement de la société au Pakistan – montre bien l’impossibilité de développer ces pays dans le cadre du capitalisme et de l’impérialisme. Les conditions sociales y sont déjà telles qu’une récession mondiale pourrait donner le coup de grâce à plusieurs régimes instables.”

    “Au Moyen-Orient, comme dans les pays du Golfe, il existe une élite riche qui nage littéralement dans les profits pétroliers. De l’autre côté, il y a une population souvent jeune, mais désorientée par la décadence capitaliste. La politique de Bush et de ses marionnettes locales a joué en faveur du fondamentalisme islamique, au Liban avec l’ascension du Hezbollah, à Gaza avec celle du Hamas. La soi-disant initiative de paix de Bush à Annapolis, en novembre de l’année passée, a donné plus de moyens au Fatah en Cisjordanie. Mais Israël continue à y construire des logements pour les colons.”

    “En janvier, Bush a aussi fait une tournée dans sept pays arabes. Pour contrecarrer l’influence de l’Iran, il a vendu à l’Arabie Saoudite des bombes à guidage pour une valeur de 123 millions de dollars. Il en a aussi livré gratuitement 10.000 à Israël. D’autres contrats sont prévus pour une valeur totale de 20 milliards de dollars. La région devient une poudrière et l’exemple pakistanais n’a pas servi de leçon.”

    Quels seront les effets d’une récession aux USA sur la position de l’impérialisme?

    “Le prix du baril de pétrole a chuté légèrement depuis son pic de 10 dollars, mais il oscille toujours à un niveau élevé, entre 85 et 90 dollars. La crise financière actuelle – qui se traduira bientôt par des licenciements de masse, par des fermetures d’entreprises et par de nouvelles attaques sur les salaires et la sécurité sociale – se caractérise par l’éclatement des bulles artificielles qui maintenaient à flot le capitalisme en crise.

    “Dans les années 80, dans le sillage de Reagan et de Thatcher, les gouvernements ont relancer les profits en sapant le pouvoir d’achat des salariés et des allocataires sociaux. Ils ont cependant préféré recourir provisoirement à l’emprunt public plutôt que de lancer une offensive encore plus dure contre la classe ouvrière. Dans le cas de Reagan, il s’agissait d’investir dans l’appareil militaire.”

    “Au cours des dix dernières années, et surtout depuis la récession en 2001 aux USA, les dirigeants capitalistes ont essayé de différer une crise encore plus profonde en laissant enfler une bulle de crédits à bon marché. C’était le seul moyen pour que la population continue à consommer malgré des revenus qui ne progressaient plus ou même baissaient. C’est ainsi que les salariés se sont mis à dépenser leurs revenus futurs.”

    “La bulle du marché immobilier est en train d’éclater aux USA. A l’heure actuelle, les prix n’y ont diminué “que” de 8%. Mais avec quelles conséquences ! Cela a cependant suffi pour que la Bourse américaine recule sérieusement, entraînant derrière elle toutes les Bourses à travers le monde. En Inde, la bourse a chuté de 11% en une journée. Les analystes n’en estiment pas moins que la chute des prix pourrait atteindre les 30%. La bulle d’autres formes de crédits aux USA pourrait produire des effets comparables.

    “La bulle du ‘dollar fort’ est déjà en train d’éclater depuis un moment. Si elle devait éclater pour de bon, les exportations européennes auraient du mal à se maintenir et l’économie mondiale pourrait encaisser des chocs plus importants encore. “En outre, on ignore encore l’ampleur de la diffusion des ‘créances douteuses’ qui ont été converties en paquets d’actions. Un géant bancaire américain comme Citigroup a fait ses plus grosses pertes depuis 196 ans ! Un sentiment d’inquiétude, et même de panique, commence à s’installer parmi les dirigeants capitalistes. Il suffit de voir l’intervention énergique de la Federal Reserve (Banque Centrale Américaine) qui a réduit d’un coup ses taux de 0,75%. Les Américains sont endettés jusqu’au cou, mais Bernanke (le président de la FED) les incite à continuer dans cette voie.

    “Les remèdes des rebouteux néolibéraux fonctionnent de moins en moins. La classe ouvrière américaine sera appelée à jouer un rôle important dans la construction de nouveaux partis pour les pauvres, les salariés et leurs familles, dans le feu de la lutte pour une autre société, une société socialiste.”

  • Une liste Dedecker en Wallonie ?

    Le retour du PS au gouvernement fait grincer des dents à la droite dure. Les nouvelles «affaires» en vue ne sont donc pas pour déplaire, par exemple, au populiste de droite Jean-Marie Dedecker. Fort de son succès en Flandre, il vient de décider de lancer son parti au sud du pays, puisque, selon lui, aucun parti ne se rapproche actuellement de ses idées socio-économiques, comme la réduction des taxes pour les entreprises de 34 à 19%, la limitation des allocations de chômage dans le temps,…

    Nicolas Croes

    Mais comment se faire remarquer au maximum et s’assurer un certain soutien populaire avec de telles propositions ? Quel arbre trouver pour cacher la forêt ? Dedecker a trouvé : parler le moins possible de son projet socio-économique et attaquer le plus possible les autres partis, surtout le PS. Et là, ce qu’il peut utiliser lui est servi sur un plateau…

    En Flandre, lors des élections du 10 juin, la LDD (Liste Dedecker) avait récolté 6,2% pour sa première participation électorale. Six mois après, un sondage montre qu’un cinquième des électeurs pourrait voter la prochaine fois pour la LDD. Et Dedecker peut compter sur un large soutien des médias pour l’aider à se présenter comme une alternative au Vlaams Belang auprès de ceux qui souhaitent émettre un vote anti-establishment.

    Mais ce n’est pas gagné pour lui. Le VB pourrait à court ou plu long terme récupérer les voix perdues car il dispose d’un appareil solide, bien plus capable d’instrumentaliser le mécontentement face à la politique antisociale. D’autre part, si Dedecker peut marquer des points dans ses critiques, il n’offre aucune solution. Ainsi, quand le parti chrétien flamand a tenté de se montrer plus « social » lors de son message de nouvelle année, Dedecker a rappelé qu’Etienne Schouppe, président par interim du CD&V, a quitté la direction de la SNCB en empochant 2 millions d’euros aux frais du contribuable. C’est vrai. Mais Dedecker exige en même temps la privatisation immédiate des chemins de fer, avec les conséquences désastreuses que cela impliquerait pour le service aux usagers et pour les travailleurs de la SNCB !

    Malgré tout, les partis populistes tels que la LDD peuvent encore réussir à canaliser le mécontentement populaire aussi longtemps tant qu’une alternative de gauche n’émergera pas de la lutte des classes et tant que ces partis se tiendront à l’écart du pouvoir et qu’ils ne devront donc pas appliquer la politique néolibérale qui est au cœur de leurs programmes. Mais on peut être sûr que leurs électeurs seront en fin de compte cruellement déçus car les aspirations à une politique plus sociale et équitable ne trouveront aucun écho chez des gens comme Dedecker.

  • Un plan d’action pour défendre le pouvoir d’achat !

    Quelle suite après la manifestation du 15/12 ?

    Le 15 décembre, 25.000 manifestants sont descendus dans les rues de Bruxelles à l’appel du Front commun syndical. Depuis, le silence règne du côté des directions syndicales. « La sécurité sociale forte, l’augmentation du pouvoir d’achat et la fiscalité plus équilibrée » réclamées en décembre ont-elles donc déjà été acquises en janvier ? Malheureusement pas.

    Eric Byl

    Le premier ministre « intérimaire » Verhofstadt a immédiatement prévenu : « Il n’y a pas d’argent ». Il a subtilement ajouté que même les revendications du SP.a allaient trop loin et que le PS ne mettait aucune revendication en avant.

    La faiblesse incite à l’agression. La FEB a donc mis en garde contre « la politique émotive » et a lancé un plaidoyer pour les accords « all in », afin de neutraliser encore plus toute compensation salariale (limitée par l’affaiblissement de l’index) face aux hausses des prix. Les négociations de l’automne prochain pour l’accord interprofessionnel s’annoncent difficiles ! Selon le raisonnement des patrons, si le pouvoir d’achat doit s’améliorer, alors ce sera au gouvernement de casquer. Dès lors, les gains au niveau du salaire net seraient compensés par des services publics encore plus chers !

    Aucun politicien ni dirigeant syndical ne veut visiblement prendre en compte les données publiées dans le magazine Trends/Tendances qui révèlent que les profits des 30.000 plus grosses entreprises belges (tous secteurs confondus) pour 2006 se sont élevés à 77,4 milliards d’euros, une progression de 25% par rapport à 2005, pourtant déjà une année record. Ce sont de telles données que le sommet syndical devrait employer contre le discours patronal.

    Les actions de protestation menée devant le siège d’Electrabel par une poignée de syndicalistes FGTB, sous la conduite du duo De Leeuw-Demelenne, ne suffissent vraiment pas. « Si la direction de la FGTB ne l’ose pas – ou ne le veut pas – alors c’est à nous de le faire » se sont sans doute dit les salariés de Syncreon en partant spontanément en grève le lundi 14 janvier. Au bout de compte, ils ont imposé une augmentation salariale de 0,47 euro par heure et deux primes de 500 euros. Syncreon est l’un des multiples sous-traitants de Ford. Le système des sous-traitants a été introduit pour tenter de diviser les salariés et de saper les salaires et les conditions de travail. Mais les travailleurs ont visiblement trouvé le talon d’Achille. Peu de temps après Syncreon, Ford, elle aussi, s’est arrêtée et sa direction a mis la pression sur celles des sous-traitants pour qu’elles mettent fin au plus vite au conflit (à cause du système « just in time », les ressources sont vite épuisées).

    Voir manger ouvre l’appétit. C’est ainsi que les salariés de Lear Corporations, de SML, de Magna Belplas et d’IAC ont suivi l’exemple, chaque fois avec succès. Contrairement à ce que disent les patrons, pour nous, c’est Ford-Genk qui a « pris en otage » les salariés en sous-traitant toujours plus d’emplois. Les salariés de Ford partagent cette opinion et ont suivi l’exemple des sous-traitants, avec comme résultat une prime de 800 euros nets, la conversion de contrats à durée temporaire en contrats à durée indéterminée et une baisse de la pression de travail de 3%.

    Cortebeeck, le président de la CSC, a déclaré que ce n’était « certainement pas » la direction syndicale qui avait « provoqué » cette vague de grèves et qu’il cherchait à trouver une solution au plus vite. Pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la pauvreté, il faut augmenter les salaires et les allocations, et non enrichir encore les super-nantis. Au lieu de selamenter, il vaudrait mieux que Cortebeeck et son collègue FGTB De Leeuw consultent les militants et qu’ils établissent un plan d’action pour la défense du pouvoir d’achat.

  • Mettons à nouveau le socialisme à l’ordre du jour !

    5-6 avril: “Socialisme 2008”

    L’année 2007 a connu la crise politique la plus longue de l’histoire belge. Faute de pouvoir enthousiasmer la majorité de la population sur base de leur projet politique, les partis traditionnels se servent du nationalisme pour l’appliquer. Mais sur le fond, la politique néolibérale, tout le monde est d’accord. Seules les méthodes divergent. L’année 2008, elle, commence sur fond d’augmentation des prix. Face à l’incapacité de l’indexation à suivre le rythme, des actions et des grèves pour des augmentations salariales débutent .

    Partout ferment des bureaux de postes, comme pour mieux illustrer le démantèlement général des services publics et la catastrophe de la privatisation : enseignement, transports en commun, etc. rien n’échappe à la soif du secteur privé. Et c’est à la collectivité de payer les frais. Aux riches les cadeaux du gouvernement, aux autres la miniaturisation du pouvoir d’achat.

    Comment douter dans un tel contexte de la nécessité de débattre de l’alternative apte à nous sortie de cette situation ? Les sources d’inspirations importantes regorgent tant sur le plan de l’actualité qu’historique.

    SOCIALISME 2008 veut discuter et promouvoir les traditions de lutte, de solidarité et de socialisme à travers un large éventail de discussions, d’ateliers, de débats ou d’animations.

    En guise d’expériences historiques, nous aborderons particulièrement “Mai ’68” (en présence d’une camarade française qui a participé à ces actions), la révolte de Cronstadt en 1921 en Russie et les circonstances qui ont mené à la répression par les bolcheviks, le combat, dans les années ’80, de la ville de Liverpool et de son conseil communal dirigé par de vrais socialistes (avec comme invité l’ancien président de la section locale du parti travailliste).

    L’actualité internationale sera abordée sous les angles de l’Amérique Latine et du Moyen Orient, tandis que se tiendront des discussions plus théoriques, comme sur la Chine (avec le spécialiste Vincent Kolo, du site web chinaworker) ou encore sur l’attitude des socialistes vis-à-vis de la religion (avec la participation d’une socialiste iranienne). Mais le point fort de ce weekend sera le thème de la résistance aux politiques néolibérales. Une série de syndicalistes ont été invités pour venir partager leur expérience tirée des luttes contre les restructurations dans des multinationales ou des mouvements pour augmenter le pouvoir d’achat. D’autres personnes encore témoigneront des répercussions du néolibéralisme sur la vie de famille.

    Des débats contradictoires seront aussi organisé, l’un sur la question nationale, l’autre sur l’attitude adoptée par la gauche dans le cadre de la discussion sur une alternative politique avec des invités issus d’un mouvement de gauche à l’intérieur du parti socialiste flamand, du mouvement syndical « du 15 décembre » et du PTB (mais nous attendons confirmation).

    En bref, ce sera à nouveau un weekend à ne pas rater ! Plus d’informations seront bientôt disponibles sur le site. Mais nous vous invitons déjà à libérer ce week-end dans vos agendas.

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