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  • Pouvoir d’achat. Construire un rapport de forces favorable pour un automne chaud !

    La semaine d’actions et de manifestations provinciales pour le pouvoir d’achat organisée par les syndicats du 9 au 13 juin est une bonne initiative. Ce n’est qu’un premier pas, qui devrait être suivi par une manifestation nationale à l’automne. Mais pour assurer qu’une telle mobilisation soit un succès, il faut un programme clair et l’implication active de larges couches de travailleurs.

    Geert Cool

    Le néolibéralisme en crise de légitimité

    Personne ne nie plus la hausse des prix de ces derniers mois. Pour l’année 2008, les banques estiment que l’inflation – la montée des prix – sera de 3,6% (ING) à 3,8% (KBC).

    Pour que les salaires suivent, une norme salariale supérieure à 5% pour deux ans sera nécessaire, sans quoi les travailleurs, les chômeurs et les pensionnés connaîtront un appauvrissement collectif encore plus grave. Une part grandissante du budget des ménages file vers l’énergie et la nourriture. Des économistes bourgeois affirment qu’on va devoir “accepter que notre niveau de bien-être diminue” (selon un économiste d’ABN-Amro).

    Au cours des dernières années, les politiciens traditionnels ont affirmé que la lutte contre la pauvreté était importante et qu’elle ne pourrait se mener que par le biais du marché “libre”. Verhofstadt a par exemple écrit dans une lettre aux antimondialistes que “le marché et le libre échange constituent la meilleure méthode, la seule méthode avérée, pour triompher de la pauvreté.”

    Pourtant, c’est au marché soi-disant “libre” que l’on doit aujourd’hui la hausse des prix de l’alimentation, parce que les grandes entreprises et les spéculateurs voient dans ce secteur une opportunité de réaliser de juteux profits. De même, la libéralisation du marché de l’énergie a conduit à des prix plus élevés, ce qui n’empêche pas la multinationale Suez de balayer toute critique en affirmant que sa filiale Electrabel a recours à des prix conformes au marché !

    Libéralisations et privatisations mènent à moins de services qu’on paie plus cher, avec la conséquence qu’une bonne partie de la population ne peut plus s’en sortir.

    Mais le néolibéralisme n’est pas néfaste pour tout le monde. Les managers de haut vol qui réalisent chaque année de nouveaux records salariaux n’ont évidemment pas à se plaindre. Aux Pays-Bas, les 5 plus grands top managers reçoivent un salaire cumulé de 131,8 millions d’euros, à peu près le salaire annuel de 4.000 travailleurs normaux.

    Dans notre pays, le salaire moyen d’un topmanager d’une société reprise au Bel 20 est de 2,22 millions d’euros. Nul doute que les chiffres néerlandais seront utilisés chez nous comme argument pour augmenter encore les salaires de nos topmanagers… pendant que les salaires chinois seront utilisés comme argument pour bloquer nos salaires !

    En mars 2007, le libéral Karel De Gucht reconnaissait déjà que les actionnaires et les top managers étaient les “grands gagnants” de la mondialisation. Il disait aussi : “Il y a 20 ans, le paquet total de rémunération d’un top manager américain était à peu près 40 fois le salaire d’un employé normal. Aujourd’hui il est monté jusqu’à 110 fois. Chez nous, en Europe, le fossé est beaucoup plus petit, mais il a fortement augmenté ici aussi ces 15 dernières années.” Il appelle même les top managers à la modération “pour ne pas faire le jeu des tendances populistes (…) On ne peut jamais perdre de vue que l’économie de marché puise sa légitimité morale et politique dans la supposition que les revenus correspondent grosso modo à la contribution faite à l’économie. Cette légitimité doit être préservée.” Aujourd’hui, cette légitimité du néolibéralisme est de plus en plus contestée.

    Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire

    Contre la vie chère, il faut plus de salaire. On a trouvé de l’argent pour faire de – très gros – cadeaux au patronat, comme la déduction des intérêts notionnels. Pour les travailleurs par contre, le moindre centime est un problème et l’indexation des salaires ne suffit pas à compenser la hausse des prix. L’index est en fait déjà tellement miné que le pouvoir d’achat réel baisse. Mais en plus du rétablissement de l’index, il nous faudra lutter pour une véritable augmentation salariale. 1 euro de plus par heure serait un bon point de départ.

    Cela peut être financé par des mesures comme un impôt sur les grandes fortunes (par exemple au-dessus de 1 million d’euros) et la suppression de mesures comme la déduction des intérêts notionnels.

    Nous devons bien prendre garde à ne pas perdre d’un côté ce qu’on nous a donné de l’autre en payant nous-mêmes nos augmentations salariales. Les réductions de taxes sur le travail peuvent sembler sympathiques mais, en diminuant les rentrées pour l’Etat, elles aboutissent à une diminution de moyens pour la collectivité, ce qui conduit au final à devoir payer pour des services offerts auparavant par l’Etat. La libéralisation du marché de l’énergie constitue un avertissement suffisant : quand la collectivité n’a plus aucun contrôle sur un secteur, on paie plus cher alors que ce secteur génère des profits record.

    La seule réponse correcte est la nationalisation du secteur de l’énergie sous le contrôle des travailleurs et des consommateurs pour que les besoins de la majorité de la population deviennent centraux à la place des profits.

    Construire un mouvement

    La crise économique touche déjà les travailleurs et leurs familles de plein fouet. En Espagne, 250.000 emplois dans le secteur de l’immobilier risquent de disparaître. Aux Etats-Unis, il devrait y avoir cette année 17% d’opérations oculaires en moins, la faible sécurité sociale américaine renforçant l’impact de la récession économique. Le pourcentage de leur revenu que les Américains doivent consacrer à la nourriture et à l’énergie est au plus haut niveau depuis que ces données sont collectées.

    Les prix qui montent, le pouvoir d’achat qui baisse, cela touche tout le monde. Pour que les actions prévues soient une réussite, il est crucial de ne pas se limiter à de simples concentrations de permanents et de délégués mais d’impliquer activement des couches les plus larges possibles dans des manifestations et des arrêts de travail afin de construire un meilleur rapport de forces.

    Un bon pas dans cette direction serait aussi de ne pas faire les évaluations des journées d’actions provinciales des syndicats lors d’une conférence de presse le 13 juin, mais dans des réunions intersectorielles de militants (et pourquoi pas dans des assemblées communes FGTB-CSC) où on pourrait en même temps discuter de la continuation de la campagne vers une journée d’action nationale après les vacances.


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  • Les riches deviennent plus riches… et la facture est pour nous !

    et la facture est pour nous !

    Pendant qu’un patron d’une grande société belge gagne environ 50 fois le salaire brut d’un employé moyen, 15% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (établi à 775 euros par mois). Travailler ne protège même plus du besoin : selon une étude réalisée par la FTGB, presque 20% des travailleurs ne s’en sortent pas avec leur salaire et 51% éprouvent des problèmes pour terminer le mois…

    Nicolas Croes

    Elle est belle la société du marché “libre”! Libre de se faire exploiter pour satisfaire la voracité des patrons, oui! Ce n’est pas notre système ! Ce n’est pas la société que nous voulons! Face aux parasites aux commandes dont le « travail » consiste surtout à protéger leurs seuls intérêts, face aux politiciens traditionnels qui défendent patrons et actionnaires avec la dernière énergie, les travailleurs ont besoin de leur propre projet de société !

    Les riches deviennent plus riches…

    • Bénéfices des 30.000 plus grandes entreprises belges en 2007 : 77 milliards d’euros ! Soit 7.700 euros par Belge…
    • Dividendes distribués par les entreprises cotées en Bourse à leurs actionnaires en 2007 : 10,2 milliards d’euros (+ 42% par rapport à 2006). 50% des profits ont été distribués aux actionnaires de cette façon, contre 33% l’an passé.
    • Salaire cumulé des chefs d’entreprises du Bel 20 (les 20 principales entreprises belges cotées en Bourse) en 2007: 48,89 millions d’euros… pour 24 personnes seulement !
    • Et en cas de licenciement, grâce aux “parachutes dorés”, pas de problèmes : le topmanager de Belgacom recevrait au bas mot 8 millions d’euros, celui de Delhaize 5 millions, celui de Dexia 4 millions,…
    • Salaire cumulé des dirigeants des entreprises publiques en 2007: 18,46 millions… pour 42 personnes !

    …et la facture est pour nous !

    Prix

    En Belgique, le prix de l’essence a augmenté de 12% en une année, celui du pain de 13%, celui des œufs de 25%, celui du mazout de 26% et celui des spaghettis de 25% ! Et l’avenir ne se présente pas mieux, loin de là…

    Nous déposons moins…

    Selon une enquête de Citibank, 88 % des Belges ont réduit leurs dépenses au cours de ces derniers mois, en économisant sur les loisirs (43%), sur le chauffage (43%), sur l’habillement (35%) et sur l’alimentation (27% parmi les francophones et 17% parmi les néerlandophones).

    Faillites

    L’accent a été mis ces dernières années sur la possibilité de créer chacun sa petite “entreprise”, notamment parmi les chômeurs. De fait, on n’a jamais connu autant de faillites d’entreprises familiales ou unipersonnelles sur les quatre premiers mois d’une année qu’en 2008.

    Bien-être, éducation,…

    La pression est telle sur le milieu de travail qu’un travailleur sur 3 connaît des insomnies à la seule idée de retourner travailler et que 4 travailleurs sur 10 sont stressés au boulot. Sans parler des accidents. A côté de cela, l’enseignement est de plus en plus cher, les soins de santé aussi, etc


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  • Le mouvement pour le pouvoir d’achat s’élargit !

    Semaine d’action du 9 au 13 juin

    “Les actions d’une minorité pour plus de salaire sont absurdes”, affirme Caroline Ven, la nouvelle économiste en chef du cabinet Leterme. Cette minorité devient pourtant de plus en plus grande. Initié par les sous-traitants de Ford Genk, le mouvement de grève pour plus de pouvoir d’achat s’est ensuite élargi à environ 80 entreprises dans des secteurs liés par des accords all-in, suivis par les fonctionnaires flamands, les cheminots et encore quelques entreprises dans le secteur privé comme BASF à Feluy.

    Eric Byl

    Entretemps il y a aussi eu les actions du personnel de différentes communes et CPAS. Le patronat, ses domestiques politiques et ses scribouilleurs dans les journaux essayent de minimiser ces actions et de les imputer à une “minorité bruyante”. Mais cette dernière peut compter sur de plus en plus de soutien. Le génie de l’action sociale est sorti de sa lampe !

    Le professeur Paul De Grauwe, un ancien ultra-libéral, a déclaré : “Je peux comprendre les grèves et les revendications salariales des syndicats. Nous venons d’une période où les bénéfices des entreprises ont été élevés. Les salaires sont restés en plan… Je n’ai donc pas de sympathie pour le patronat : ce qu’ils récoltent maintenant, ils l’ont semé eux-mêmes. En outre, la cupidité de beaucoup de topmanagers est révoltante.”

    Les augmentations de prix coûteront cette année en moyenne 1.300 euros par famille (d’après la KBC). Cela s’ajoute aux augmentations des prix des années précédentes. Mais le revenu moyen augmentera cette année de 1.700 euros, toujours selon la KBC qui se garde bien d’expliquer comment cette augmentation sera répartie. Dans ces 1.700 euros sont probablement inclus les investissements dans les fonds de la KBC qui spéculent sur la hausse des prix de l’alimentation… Nous constatons ainsi que la part des salaires dans le revenu national est pour la première fois descendu sous la barre des 50%. Le phénomène des “travailleurs pauvres” a aussi fait son apparition en Belgique, et tout le monde connaît quelqu’un qui doit cumuler plusieurs boulots pour survivre.

    Les syndicats ont trop longtemps laissé les travailleurs lutter entreprise par entreprise alors que le ryth-me de travail intenable, les contrats flexibles et les salaires en retard sur l’augmentation des prix touchent tout le monde. La direction syndicale ne doit pas écouter le patronat qui l’exhorte à exercer son “leadership“ sur sa base, mais doit au contraire laisser la parole à celle-ci, comme à Anvers où a été organisée une réunion ouverte pour tous les militants enfin de préparer la journée d’action provinciale.

    Cette semaine d’actions ne doit pas être clôturée par une conférence de presse, mais par un meeting national avec fonction d’évaluer les actions et de décider d’une date de mobilisation pour l’automne. Ce n’est que de cette façon que l’on pourra éviter que ces actions ne soient pas une énième tentative “d’évacuer la vapeur”.

    Le MAS propose les revendications suivantes :

    • + de pouvoir d’achat par + de salaire et une hausse des allocations, pour éviter de devoir nous-mêmes payer nos augmentations de pouvoir d’achat comme ce serait le cas avec des réductions des impôts. + 1 euro par heure !
    • Instauration d’un index qui compense réellement le coût de la vie, pas d’accords « all-in »
    • Abolition de la norme salariale. Des accords interprofessionnels avec un minimum salarial au lieu d’un plafond, pour que les secteurs les moins forts puissent aussi bénéficier d’augmentations salariales.
    • Rupture de tous les accords salariaux qui couvrent plus de 2 ans pour les travailleurs non-concernés par l’AIP, comme l’accord 2005-2010 dans le non-marchand.
    • Suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
    • Développement d’un véritable plan de construction de logements sociaux basé sur des finances publiques

    Tout ceci peut être financé par :

    • une forte répression de la grande fraude fiscale
    • un impôt sur la fortune pour les grandes fortunes

    Les mois précédents ont illustré les conséquences néfastes de la cupidité du secteur privé dans des secteurs-clés comme ceux de l’énergie ou des banques. Et quand des grandes banques éprouvent des difficultés, le gouvernement est soudainement capable d’intervenir. Le contrôle de ces secteurs-clés doit selon nous revenir à la collectivité et nous en exigeons la nationalisation sous le contrôle démocratique du mouvement ouvrier et de la collectivité dans son ensemble.


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  • France: Construisons un nouveau parti de lutte contre Sarkozy et le capitalisme !

    Construisons un nouveau parti de lutte contre Sarkozy et le capitalisme !

    Brochure Nouveau parti

    Depuis l’annonce en Juin 2007 par la Ligue Communiste Révolutionnaire de lancer un processus de création d’un nouveau parti anticapitaliste, la Gauche Révolutionnaire (section française du Comité pour une Internationale Ouvrière) s’est déclarée prête à y participer activement. La brochure éditée par leurs soins est donc une contribution et des propositions que nos camarades français soumettent au débat pour faire avancer la construction d’un outils de lutte pour les travailleurs.


    Cette brochure est disponible à 2 euros (sans les frais de port). N’hésitez pas à passer commande au 02/345.61.81 ou en écrivant à: info@lsp-mas.be.

    Voici quelques extraits de cette brochure…

    1) Pourquoi un nouveau parti des travailleurs est nécessaire ?

    Le système capitaliste cherche toujours à se présenter comme le seul système économique progressiste et viable, mais la situation internationale montre tout le contraire. C’est en réalité un capitalisme fragilisé par ses contradictions qui s’illustre dans les guerres et les conflits, dans la misère non résorbée et dans chacune des luttes sociales qui s’étendent dans toutes les parties du globe. Selon la Banque mondiale la croissance mondiale va ralentir à 3,3% en 2008 (autour de 5% les dernières cinq années). Causes principales de ce ralentissement : "l’affaiblissement du dollar, le spectre d’une récession aux Etats-Unis et la volatilité croissante des marchés financiers". Les institutions comme les groupes d’affaires envisagent fortement une récession aux Etats-Unis et annoncent une croissance américaine de 1,9 %. Une récession qui touchera fortement les économies notamment en Asie et dans l’Union européenne.

    Dans ce contexte de crise et concurrence accrue entre impérialistes, il ne s’agit plus pour Sarkozy d’essayer de maintenir un rang mondial impossible à conserver mais de tout axer autour de quelques secteurs stratégiques. Car la politique présidentielle est clairement au service de la haute bourgeoisie et des plus gros capitalistes français. Elle est donc prête à sacrifier le reste afin de maintenir et développer la petite dizaine de secteurs performants. Pour cela il est nécessaire d’accélérer les privatisations et les attaques contre le droit du travail afin de pouvoir créer ces super entreprises.

    Pour maintenir les profits les capitalistes français doivent abaisser directement et indirectement le coût du travail, c’est-à-dire la part de la valeur créée par le travail de l’ouvrier que le patron lui concède. C’est le but de l’offensive générale du gouvernement et de la haute bourgeoisie : allonger la durée du temps de travail, maintenir la politique de bas salaires, remettre en cause tout ce qui garantissait encore quelques droits aux salariés à travers les cadres des conventions collectives ou des contrats, définis nationalement, accentuer la concurrence entre les travailleurs avec ou sans emploi, relancer la croissance en la faisant porter par l’endettement des ménages. La manœuvre est simple : museler la classe ouvrière en lui ôtant toute possibilité de lutte, aussi bien légale que financière.

    Cette politique de Sarkozy n’est pas liée à une vision personnelle mais à une nécessité absolue du capitalisme français. Il n’y a pas de capitalisme amendable ou à visage humain. Aussi toutes les forces qui refusent de remettre en cause ce système visent donc de fait à servir cette politique. Le tout pour elles sera de placer un vernis plus ou moins opaque ou de placer quelques "mesurettes" pour faire baisser un peu la vapeur.

    C’est ce que vise le PS qui au-delà des mouvements de manche à l’assemblée ne développe pas d’opposition de fond à la politique de Sarkozy. Hollande n’a –t-il pas déclaré que "la politique de rigueur est inéluctable" ? On avait déjà pu constater lors de la campagne présidentielle que les programmes économiques du PS et de l’UMP étaient similaires. De plus en plus de travailleurs ont désormais conscience que le PS n’est plus dans leur camp. Cette évolution s’est depuis bien confirmée avec les entrées au gouvernement de Kouchner et Besson (ancien responsable à la direction du PS des questions économiques), avec les déclarations de Royal qui veut "augmenter la productivité de la France". La cerise sur la gâteau a été posée par Strauss Kahn et sa nomination à la tête du FMI (organisation fortement responsable pour la misère dans les pays ex-coloniaux) et qui a jugé dans son bulletin de février 2007 que le gouvernement français doit lutter contre les rigidités sur le marché du travail et doit éviter de nouvelles revalorisations du SMIC.

    Le PS est devenu un parti entièrement pro-capitaliste, un parti bourgeois qui ne défend plus les intérêts des travailleurs. Quant au PC, ce parti se contente de vouloir gérer "un peu mieux" le capitalisme sans construire une véritable opposition à la politique de Sarkozy au service des capitalistes. Certains militants ont cru peut-être à un renouveau avec notamment les collectifs pour le "non" au référendum sur la Constitution européenne. Mais faute de perspectives et d’alternative concrète à proposer aux travailleurs, son déclin s’est trouvé confirmé une fois de plus par les dernières élections. Et sous des dehors un peu radicaux, le PC se contente d’accompagner le PS et de faire des alliances avec celui-ci afin de sauvegarder son réseau d’élus mais n’apparaît plus massivement comme le parti qui représente les travailleurs. […]

    […] Un nouveau parti des travailleurs permettrait de regrouper les travailleurs des différents secteurs et les jeunes, tous ceux qui veulent lutter contre cette politique au service des riches et des patrons. Au sein de ce nouveau parti, les travailleurs et les jeunes pourraient discuter et décider des revendications et du programme, du fonctionnement et de comment construire un mouvement de masse pour stopper des attaques. Plus généralement ils pourraient discuter de la nécessité de s’opposer à la logique du profit et de se battre pour une véritable alternative au capitalisme : le socialisme. La création d’un tel parti pourrait être donc un pas positif et permettrait de commencer à construire une véritable opposition à Sarkozy et au capitalisme.

    2) Les bases programmatiques et l’orientation du nouveau parti des travailleurs

    […] Le nouveau parti devra être clair sur la cause des attaques, le système capitalisme lui-même. Ce parti devra se distinguer des partis traditionnels qui ont représenté les travailleurs et pour qui ils votent encore parfois. Il devra être clairement anticapitaliste et se battre pour une société débarrassée de la misère et de l’exploitation générée par la loi du profit.

    Le nouveau parti devra se distinguer de ceux qui acceptent de gérer les affaires pour les capitalistes. Il faudra refuser de soutenir dans les élections ceux qui privatisent, licencient ou acceptent d’expulser. Et dans les luttes, il faudra développer une orientation pour leur construction, leur renforcement et leur coordination comme le seul moyen durable de stopper les attaques. Le nouveau parti mettra alors en pratique une politique d’indépendance de classe face aux politiques capitalistes.

    Pour que cette société marche à l’endroit, c’est-à-dire pour les besoins de tous, c’est aux travailleurs de prendre les choses en mains. Ce ne sont pas les entreprises qui créent les richesses mais les travailleurs qui y travaillent. Le programme du nouveau parti doit montrer le rôle essentiel des travailleurs dans le fonctionnement du système capitaliste et les intérêts communs qu’ont tous les travailleurs. Le combat contre ce système qui n’apporte plus rien de bon durablement à la majorité des travailleurs et des jeunes doit être l’objectif du nouveau parti. La perspective du socialisme en alternative au capitalisme doit devenir une perspective crédible pour un nombre grandissant de travailleurs. La seule qui peut donner un avenir à l’humanité et à la planète.

    Quel programme pour le lancement d’un nouveau parti ?

    Le programme pour un nouveau parti des travailleurs doit établir les mots d’ordres permettant aux travailleurs de défendre leurs acquis et leurs emplois mais doit également donner une vraie perspective aux travailleurs pour pouvoir se débarrasser de l’exploitation et de la misère : la lutte pour le socialisme. Seul le socialisme mettra fin à l’exploitation et satisfera les besoins de toutes et de tous.

    C’est dans ce sens qu’un programme de défense des travailleurs doit développer des revendications immédiates pour lutter contre les attaques du gouvernement et des patrons. Ces revendications doivent s’inscrire dans le cadre plus global de la lutte pour le renversement du capitalisme et dans celui de la lutte pour le socialisme, car les acquis gagnés par les travailleurs sont en permanence remis en cause par les capitalistes, par leur volonté d’augmenter sans cesse leurs profits.

    (Seuls les titres sont reproduits ici, dans la brochure tout un programme de revendications est dévelopé)

    I) Un programme de défense des travailleurs

    […] Salaires, emploi, retraite, contre les licenciements, logement, services publics ….

    II) Luttons pour les droits démocratiques

    III) Non à l’impérialisme !

    IV) Pour la solidarité ouvrière internationale !

    V) Pour le renversement du capitalisme, pour le socialisme !

    Tant que les capitalistes possèdent des moyens de production, les travailleurs seront toujours exploiter et auront toujours du mal à subvenir à leurs besoins, même aux plus fondamentaux. Seule la propriété publique des principaux moyens de production permettra une organisation de l’économie dans l’intérêt de tous. Dans un premier temps, les entreprises du CAC 40 et des secteurs clés (énergie, transports, communications, banques, distribution…) doivent être expropriées. L’économie sera ainsi contrôlée et gérée démocratiquement par les travailleurs eux-mêmes et l’économie sera planifiée en fonction des besoins réels des travailleurs. Une telle gestion et planification constituera la base matérielle pour la construction d’une société socialiste. Une société où les décisions seront prises démocratiquement, grâce à des élections directes des représentants au niveau local, régional et national avec le seul objectif de satisfaire les besoins de tous et de faire disparaître chaque forme d’oppression, d’exploitation et de discrimination.

    Comment construire un Nouveau parti des travailleurs ?

    Aujourd’hui, la majorité des travailleurs et des jeunes ne sont pas organisés. Ils ont pourtant massivement lutté ces dernières années contre les politiques capitalistes, contre la casse des acquis sociaux. Ils ont également voté massivement pour les organisations anticapitalistes, comme récemment 2 millions pour LO et la LCR au premier tour des élections présidentielles. Cela montre le potentiel pour la création d’un nouveau parti anticapitaliste. La popularité d’Olivier Besancenot confirme dans une certaine mesure ce potentiel. De plus, aujourd’hui, l’absence d’un parti des travailleurs pèse sur les luttes. Les difficultés pour lutter contre la propagande des capitalistes contre les grévistes, "privilégiés et prenant en otages les autres travailleurs" pourraient être combattues par un parti des travailleurs qui mènerait une campagne de coordination et de soutien aux luttes. En ayant la possibilité de s’organiser, les travailleurs et les jeunes les plus combatifs auraient plus confiance, seraient plus efficaces dans la construction de leur lutte et plus forts dans la bataille dans les syndicats pour une orientation combative.

    C’est à cette couche des travailleurs et des jeunes que ce nouveau parti doit s’adresser en priorité car il est évident que ce nouveau parti ne peut pas être un simple regroupement des forces politiques déjà existantes. L’échec des collectifs antilibéraux avant les élections présidentielles en est une illustration. Pour le lancement du nouveau parti il faut donc une approche large et inclusive qui dépasse le cadre des organisations existantes. Ceci ne veut pas dire que les organisations anticapitalistes et révolutionnaires ne devraient pas participer à la construction du nouveau parti. Elles peuvent être à l’origine d’une telle initiative, être partie prenante, être constructrices et moteurs mais devraient toujours avoir le souci d’impliquer un maximum de travailleurs et jeunes encore inorganisés. […]

    […] Il faudrait donc que le nouveau parti s’oriente vers les luttes, se construise dans celles-ci et propose un programme, des revendications et des perspectives pour les luttes. Il doit être donc dès le début un véritable parti de combat contre les politiques capitalistes et il doit faire ses preuves dans les luttes à venir. L’intervention dans les luttes est cruciale pour pouvoir gagner le soutien des travailleurs et jeunes inorganisés à la recherche d’un outil pour défendre leurs intérêts, mais aussi pour gagner le soutien des travailleurs déjà organisés et plus expérimentés (syndicalistes, militants politiques et associatifs).

    3) Quel fonctionnement pour ce nouveau parti?

    Il ne s’agit pas de vouloir tout ficeler dès le départ mais d‘avancer des propositions qui nous semblent essentielles pour que ce parti puisse fonctionner démocratiquement et réponde aux enjeux auxquels il doit faire face.

    Ce nouveau parti doit être attractif et rassembler des jeunes et des travailleurs qui veulent se battre contre le capitalisme et les attaques du gouvernement. Un des enjeux sera de s’adresser aux jeunes et aux travailleurs qui ne sont pas organisés et de les convaincre de le faire. Ce parti doit être vu et utilisé comme un outil permettant de défendre les intérêts de la classe ouvrière, d’organiser les jeunes et les travailleurs dans la lutte contre la politique du gouvernement et contre le capitalisme.

    Il est donc important que son fonctionnement soit réellement démocratique afin de permettre à tous [espace] ces nouveaux militants de s’impliquer dans la vie de ce nouveau parti , de participer à l’élaboration de son programme politique, de discuter de son orientation dans les luttes, de prendre des responsabilités. Ainsi, ces nouveaux militants pourront mieux intervenir sur leur lieu de travail [espace] , dans leurs quartiers, à la fac ou dans les lycées, pour construire les luttes, les soutenir et mobiliser. Pour cela il est indispensable que ce parti se dote de structures à l’échelle nationale, régionale et locale où les militants se retrouveront régulièrement.

    Une structuration permettant un fonctionnement démocratique

    La structuration de ce nouveau parti, avec des sections dans chaque ville, l’organisation d’assemblées générales régulières et de congrès nationaux est un élément central pour permettre aux militants d’agir et de décider ensemble. Les décisions devront être votées et des élections des instances devront être régulièrement organisées et ce à tous les échelons : locaux, régionaux, nationaux.

    Dans chaque ville, les sections se réuniraient régulièrement pour que les militants discutent de l’actualité politique, des luttes, de l’intervention du nouveau parti dans ces luttes, des points du programme politique… Les décisions prises par les sections seront remontées dans les instances.

    Seule une telle structuration garantit un fonctionnement réellement démocratique. Elle permet que chaque militant participe à l’élaboration du programme et que la ligne programmatique qui soit mise en avant par les dirigeants corresponde à celle définie par l’ensemble de ses militants. […]

    4) La Gauche Révolutionnaire et le nouveau parti

    La Gauche Révolutionnaire se bat pour un monde débarrassé de la guerre, de la misère, de l’exploitation. Nous sommes membres du Comité pour une internationale ouvrière (CWI/CIO) qui est présent dans plus de 37 pays sur tous les continents. […]

    […] Un nouveau parti des travailleurs pourrait être un pas positif pour redonner à la classe ouvrière une indépendance politique De nombreux exemples de révolutions ont montré que l’absence de parti révolutionnaire démocratique et ancré dans la classe ouvrière peut être fatale. Un tel parti révolutionnaire est indispensable pour faire une révolution socialiste et continuer la bataille avec tous les travailleurs pour que le pouvoir leur revienne vraiment. La Gauche révolutionnaire lutte pour la construction d’un parti révolutionnaire de masse, car pour défendre les idées réellement socialistes il faut être organisé et avoir un programme qui se donne comme objectif l’établissement du socialisme. Le mouvement ouvrier est assailli quotidiennement par les idées de la bourgeoisie, et il est traversé par différents courants. La création d’un nouveau parti devra permettre de clarifier le programme et la méthode pour que les travailleurs renversent le capitalisme, il devra donc réhabiliter les idées socialistes. Pour que cela soit possible il faudra qu’existe un courant révolutionnaire organisé dans ce parti et qui défende consciemment un programme authentiquement socialiste.

    Le PS et le PC ont depuis longtemps abandonné la perspective du socialisme et également la volonté de construire des luttes contre les politiques capitalistes. Les travailleurs n’ont donc plus d’outil pour se défendre, c’est pourquoi les capitalistes semblent si forts aujourd’hui. Un nouveau parti de lutte contre le capitalisme serait un pas positif pour redonner une indépendance et une représentation politique aux travailleurs et à la jeunesse. C’est le combat que mène la Gauche Révolutionnaire en France et les autres sections du Comité pour une internationale ouvrière.

    Les membres de la Gauche Révolutionnaire militent activement sur leur lieu de travail, dans les quartiers, dans les syndicats, dans la jeunesse, pour contribuer à construire les luttes et leur donner une orientation réellement combative. Que ce soit sur des questions immédiates (licenciements, dégradation des conditions de travail, de vie…), ou pour faire avancer les idées authentiquement socialistes, la Gauche révolutionnaire est ouverte à tous ceux qui partagent nos idées et qui sont prêts à lutter. Nous sommes donc disponibles pour la construction d’un nouveau parti des travailleurs et pour en discuter le programme (c’est l’un des objectifs de cette brochure). Nous n’avons pas la taille de la LCR et de LO mais nous militons activement pour que naisse dans les luttes et sur le terrain politique une véritable opposition à Sarkozy et au capitalisme.

    Les militants de la Gauche Révolutionnaire seront partie prenante du lancement de ce parti et de sa construction. Ils construiront ce parti loyalement en participant à ses réunions et activités, en le popularisant… Nous ne nous contenterons pas d’être des activistes de ce parti, nous interviendrons dans les discussions au sein du nouveau parti afin de contribuer à améliorer son fonctionnement et son programme.

    C’est dans ce cadre que la Gauche Révolutionnaire participera à toute initiative de lancement d’un nouveau parti des travailleurs ; en gardant sa structuration, ses instances, ses publications et son affiliation internationale.

    Parce que le capitalisme est un système mondialisé, notre combat ne s’arrête pas à la France. Dans de nombreux pays nous construisons des partis plus larges. Au Brésil notre organisation est l’une des initiatrices du nouveau parti (Parti Socialisme et Liberté, PSOL) qui a été créé il y a 3 ans. Lorsque de telles initiatives existent, et qu’elles sont réellement tournées vers la masse des travailleurs, des chômeurs, des jeunes etc., nous nous y investissons, défendant nos idées, et la construction d’un parti basé sur les luttes et la perspective d’un monde débarrassé du capitalisme, un monde socialiste. Et nous appelons tous ceux et toutes celles qui se retrouvent dans nos perspectives à nous rejoindre


    Visitez le site de nos camarades français:

  • www.gr-socialisme.org


    Liens:


    A lire également:

    “Mai ’68: Un mois de révolution”, par Clare Doyle, édité par le Mouvement pour une Alternative Socialiste, 90 pages, 7 euros. Présentation du livre ici. Un "must" pour éviter que l’expérience de Mai ’68 ne se perde pour les luttes d’aujourd’hui!

    N’hésitez pas à passer commande au 02/345.61.81 ou en écrivant à: info@lsp-mas.be.


  • De nouveau la crise sur BHV

    Un point de vue marxiste

    Presque un an après les élections, la population continue à regarder avec stupeur le vaudeville politique. Dans une période où de plus en plus de gens peinent à maintenir leur niveau de vie, la bagarre autour de BHV est repartie de plus belle.

    Anja Deschoemacker

    Pourquoi le district électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde fait-il ainsi flamber les émotions ? C’est un dossier symbolique dans lequel les « grands principes nationalistes » jouent à fond. Mais c’est aussi une question bien concrète où tout changement de structure aura des conséquences pratiques et une question très « technique » parce que le statut particulier de BHV est devenu une exception depuis l’introduction des districts électoraux provinciaux.

    L’excitation actuelle trouve son origine dans la défaite électorale historique du CVP en 1999. Le parti gouvernemental par excellence a du devenir un parti d’opposition, mais avec un espace très réduit pour le faire. Il ne pouvait en effet pas vraiment s’opposer à la politique néolibérale du gouvernement violet (sauf pour dire qu’elle n’allait pas assez loin). Il a donc essayé, comme il l’avait fait plusieurs fois par le passé, d’aller puiser dans sa réserve électorale nationaliste flamande en aiguisant ses revendications communautaires et en concluant un cartel avec la N-VA.

    De l’autre coté de la frontière linguistique, le carrousel de BHV se déroule au milieu d’une lutte pour le pouvoir entre le PS et le MR. La scission de BHV ne ferait pas seulement perdre un gros paquet de votes au MR mais provoquerait aussi des problèmes internes avec le FDF. Quant au PS, s’il embraye aussi sur la question communautaire, c’est parce que sa crédibilité sur le plan social est fortement minée après 20 années de participation dans des gouvernements néolibéraux.

    Des deux côtés de la frontière linguistiques, les partis se sont englués dans la surenchère communautaire. Celui qui apparaîtra comme trop indulgent sera décrit par les autres comme « traitre » à la propre communauté linguistique. Mais celui qui plongera à nouveau le pays dans le chaos en provoquant des élections anticipées à cause d’une rigidité exagérée devra aussi payer un prix électoral pour cela, tellement la population en a marre, et cela partout dans le pays.

    Il y a des problèmes à Bruxelles-Hal-Vilvorde, comme les prix exorbitants du logement, les difficultés qu’ont les minorités pour avoir accès à des services dans leur propre langue, les harcèlements mutuels,… Mais ni la scission de BHV (l’option des partis flamands) ni l’élargissement de Bruxelles (celle des partis francophones) ne résoudront ces problèmes. Aucune mesure institutionnelle ne rendra plus abordable le coût du logement dans la périphérie bruxelloise – seul un développement massif du logement social pourrait y parvenir. Mais entretemps, les faits accomplis et les provocations verbales s’accumulent. La seule manière d’arrêter ce cercle devenu vicieux est de mener la lutte pour des droits bien définis pour tous les travailleurs et leurs familles, à commencer par le droit de travailler et d’avoir accès aux services publics dans sa propre langue.

    Le seul groupe dans la population qui pourrait résoudre ce problème – parce qu’il ne veut pas soumettre la majorité de la population à des intérêts minoritaires et n’a donc pas d’intérêt à la diviser – est la classe des travailleurs, la grande majorité de la population en Belgique qui travaille ou qui vit d’une allocation.

    Mais cette classe ne peut faire jouer à plein sa force afin de conquérir un progrès social que quand elle est unifiée. C’est pourquoi les travailleurs flamands doivent s’opposer aux politiciens flamands nationalistes qui prétendent parler en leur nom. C’est pourquoi aussi les travailleurs francophones ne doivent pas identifier les travailleurs flamands avec les politiciens et des organisations patronales flamandes comme le VOKA ou l’UNIZO.

    La raison fondamentale pour laquelle tous les partis considèrent la moindre question de façon communautaire est qu’aucun parti ne défend les intérêts de l’ensemble du mouvement ouvrier et que ces partis ont, au contraire, tout intérêt à pouvoir diviser la population travailleuse. Et c’est encore plus vrai aujourd’hui qu’hier, alors que la crise économique qui commence va conduire inévitablement à de nouvelles attaques contre la population.

    Les syndicats jouent un rôle important en défendant l’unité de la concertation sociale, de la sécurité sociale et de la politique du marché d’emploi. Mais pour élaborer un vrai point de vue représentant les intérêts de notre classe, un parti des travailleurs est nécessaire, au sein duquel un point de vue indépendant et uni du mouvement ouvrier pourra être élaboré de façon démocratique.


    Liens:

  • Pas de grands changements, mais des délégués combatifs récompensés

    ELECTIONS SOCIALES

    La FGTB avance en Flandre, surtout dans le non-marchand et la CSC progresse dans l’industrie en Wallonie et à Bruxelles. La CGSLB, pour la première fois, a obtenu 10% des voix. Tous les syndicats ont donc quelque chose de positif à dire.

    Les élections sociales ont à nouveau attiré un grand nombre de travailleurs pour choisir des délégués parmi un nombre record de candidats et d’entreprises. La participation est toutefois tombée de 76,5% à 72,3% (CPPT – Comité de prévention et de protection au travail) et de 75% a 71% (Comité d’ Entreprise). C’est particulièrement parmi la jeunesse que le déclin est frappant, ce qui constitue un avertissement pour les militants syndicaux. Les prochaines années, l’accent devra être mis sur l’implication des membres et le développement d’un noyau de militants actifs.

    Les résultats sont peu surprenants. Il y a plus ou moins statu quo dans les CPPT : la CSC passe de 53,8% à 53,9%, la FGTB a perdu 0,3% (36%) et la CGSLB progresse de 9,9% vers 10,1%. Des déplacements minuscules, donc. La CSC a perdu un peu de sièges et les bleus en ont gagné quelques-uns. Pour les Comités d’Entreprise la FGTB a obtenu 35,7% (-0,1%), la CSC 52,9%(+0,6%) et la CGSLB 9,9% (+0,4%).

    Dans beaucoup d’entreprises, en particulier là où se sont déroulées récemment des actions pour défendre le pouvoir d’achat, ce sont les délégués perçus comme combatifs qui ont été récompensés. Maintenant les militants syndicaux doivent s’engager pour une implication active des travailleurs et pour une participation démocratique à l’élaboration d’un plan d’action pour poursuivre la lutte pour le pouvoir d’achat.

  • Allemagne: Non aux blocages dans l’enseignement!

    8,000 écoliers en grève manifestent à Berlin

    Non aux blocages dans l’enseignement!

    Les grèves dans le secteur public secouent actuellement le paysage politique de Berlin. Ce ne sont cependant pas que les infirmières, la police, les travailleurs des transports publics et les travailleurs communaux qui sont dégoûtés de la politique d’austérité effectuée par la coalition au pouvoir, soi-disant « rouge-rouge » (SPD – l’équivalent allemand de notre PS – et Die Linke – le Parti de Gauche). Jeudi passé, une manifestation combative faite de milliers d’écoliers en colère s’est déroulée dans le centre de Berlin.

    Anne Engelhardt, CIO

    La combinaison des pressions croissantes exercées sur les écoliers pour être au top malgré la suppression d’une année d’étude (ce qui a réduit l’enseignement de 13 à 12 ans), de la pénurie de professeurs, du nombre d’écoliers dans une classe (30 en moyenne) et aussi de l’instauration d’une charge annuelle de 100 euros par écoliers pour le matériel didactique a fait de la situation des écoles à Berlin un catastrophe.

    Les écoliers ont exigé 3.000 professeurs supplémentaires, le retrait de la charge pour le matériel didactique et ont également réclamé un système scolaire différent qui évite que les écoliers se retrouvent dans des écoles secondaires sur base de la richesse de leurs parents après l’école primaire.

    Dans une étude de l’OCDE PISA (programme pour l’évaluation internationale des études) comparant différents pays et leur système d’éducation – l’Allemagne s’est avérée être l’un des principaux pays où une bonne éducation dépend de la richesse des parents.

    “Non au Super-Stress" et "Des parents riches pour chacun" étaient des revendications que beaucoup d’étudiants ont mis sur leurs banderoles et pancartes. Les membres de l’Alternative Socialiste (SAV – section allemande du CIO) ont été actifs dans la mobilisation avant la grève et ont produit une édition spéciale de leur journal Solidarität. Ils ont aussi pris la parole à la manifestation. Le rappeur Holger Bruner, membre également du SAV, a accompagné la manifestation avec de la musique militante.

    Avant la grève, des militants de "Casser les blocages à l’éducation" (alliance des écoliers en grèves) sont allés à beaucoup d’écoles différentes pour établir des comités de grève et tenir des ateliers politiques pour mobiliser le soutien. Jenny Trost, une des membres actives de cette initiative et membre du SAV, a déclaré dans son discours à la manifestation: "Construisons un mouvement contre des coupes d’austérité dans l’éducation et le secteur social. Combattons ensemble et faisons un enfer de la vie des politiciens au pouvoir et des entreprises derrière eux".

    Une conférence des écoliers va maintenant faire un bilan de la grève et va planifier les prochaines étapes de protestations pour l’automne. Si le gouvernement "rouge-rouge" ne satisfait pas leurs exigences, les écoliers sont prêts à poursuivre la lutte.


    Liens:

  • Festival de Cannes: Les contribuables belges payent 400.000 euros

    Les contribuables belges payent 400.000 euros

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    Tout le potentiel du cinéma belge n’était pas à Cannes…
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    Le festival de Cannes fait parler de lui. A nouveau, cette rencontre internationale a suscité beaucoup d’intérêt… y compris parmi les politiciens belges ! Vous serez certainement intéressés de savoir, si vous n’y étiez pas, votre argent y était! Les contribuables belges (vous et moi, donc) ont ainsi déboursé au moins 400.000 euros (!) pour assurer la présence des politiciens et de stand de promotion de la Belgique.

    Cinq ministres sont, entre autres, partis à Cannes, dont Didier Reynders, Bert Anciaux, Jean-Claude Marcourt et Michel Daerden (qui a déjà une certaine expérience en tant qu’artiste après ses passages sur You Tube…). Michel Daerden, qui s’est rendu à Cannes à titre privé, a logé dans sa propre villa (d’une valeur d’environ 750.000 euros). Une soirée belge à la « Plage des Goélands » a coûté entre 50.000 et 65.000 euros et le pavillon belge est revenu à presque 150.000 euros. Sans les frais de Reynders et d’Anciaux, qui ne sont pas connus, on arrive à un total de 400.000 euros minimum. Vous vous demandez où se trouve l’argent dont le secteur culturel a besoin ?

  • France : Mobilisation nationale contre la réforme des retraites

    Des centaines de milliers de français ont manifesté jeudi dernier dans toute la France contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement Fillon. Une délégation de militants du MAS/LSP étaient présents pour participer à l’intervention de notre section-soeur, la Gauche Révolutionnaire.

    Stéphane Delcros

    Le plan du gouvernement soutenu par Sarkozy veut allonger la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une retraite complète à 41 ans, contre 40 depuis 2003 et 37,5 auparavant. Le patronat y ajoute son habituelle arrogance par la bouche de Laurence Parisot, présidente du Medef (équivalent de la FEB en France), qui explique que l’allongement de la durée de cotisation à 41 ans ne suffisait pas et qu’il fallait également repousser l’âge légal de départ à la retraite à 63 ans et demi.

    C’est bien entendu à Paris que la mobilisation syndicale était la plus nombreuse, la CGT y rassemblant plus de la moitié des dizaines de milliers de manifestants présents. Mais des manifs importantes se sont également déroulées dans d’autres grandes villes du pays : Marseille, Bordeaux, Lyon, Toulouse, Nantes, Rouen, Grenoble,…

    La Gauche Révolutionnaire, section-sœur du Mouvement pour une Alternative Socialiste en France, est intervenue dans les luttes à Rouen, à Valencienne et à Paris, où une petite délégation de camarades belges est venue en renfort. Nos idées ont été favorablement accueillies, en témoignent les nombreuses discussions avec des manifestants et la vente de 40 exemplaires de l’Egalité, le journal de la GR. Nos interventions ont mis en avant la nécessité d’une lutte d’ensemble des lycéens, étudiants, travailleurs du privé et du public et d’un nouveau parti combatif des travailleurs et des jeunes capable d’unifier les luttes présentes et à venir contre le système capitaliste.


    Visitez le site de nos camarades français:

  • www.gr-socialisme.org

  • Les sans-papiers continuent les actions : Le dossier de la régularisation est toujours au point mort.

    Le dossier de la régularisation est toujours au point mort.

    L’accord auquel étaient péniblement arrivés à la fin 2007 les partis présents dans le gouvernement Leterme fixe trois catégories de sans-papiers qui pourraient obtenir une régularisation de leur séjour : ceux qui ont introduit une demande d’asile dont le traitement a pris trop de temps ; ceux qui séjournent en Belgique depuis le 31 mars 2007 et qui ont une offre de travail ferme ou un statut de travail indépendant ; et enfin ceux qui peuvent justifier un « ancrage local durable ».

    Jean Peltier

    Mais, depuis lors, la ministre Turtelboom (libérale flamande) freine des quatre fers. Elle n’a toujours pas précisé clairement comment elle veut évaluer cet "accord local durable". Sa dernière proposition est d’établir un "système à points" dans lequel avoir un travail vaudrait 40 points, avoir suivi une formation 10 points, avoir des enfants scolarisés 10 points aussi, avoir un avis favorable du bourgmestre de sa commune 10 points,… 70 points seraient nécessaires pour avoir une chance d’obtenir un permis de séjour.

    Comme le montrent ces chiffres, Turtelboom met l’accent sur le critère de travail et place la barre très haut : elle ne souhaite en fait régulariser qu’une partie très limitée des sans-papiers sur base de l’intérêt qu’ils présentent pour l’économie du pays (c’est-à-dire pour le patronat).

    Les organisations de sans-papiers restent très méfiantes devant ces propositions et ont décidé de poursuivre les actions pour obtenir une régularisation plus large. 250 sans-papiers sont par exemple en grève de la faim à Bruxelles tandis qu’à Liège, l’Union de Défense des Sans-Papiers (UDEP), l’Organisation des Sans-Papiers (OSP), le Collectif de résistance contre les Centres pour Etrangers (CRACPE) et le Comité de Soutien aux Sans-Papiers (CSCP) organisent une série de rassemblements devant les sièges locaux des partis gouvernementaux pour interpeller ces partis et leur faire part de leurs revendications.

    Lors de l’action de ce mardi 20 mai devant le siège du MR qui a réuni une quarantaine de participants, nous avons discuté avec Taoufik Sabek, porte-parole de l’Organisation des Sans-Papiers (OSP)

    Alternative Socialiste: Qu’est-ce que l’OSP ?

    Taoufik Sabek: L’Organisation des Sans-Papiers (OSP) a été créée à Liège il y a sept mois pour défendre les sans-papiers en Belgique. Ses revendications sont claires : régularisation de tous les sans-papiers, suppression des centres fermés, arrêt des expulsions, stop à l’esclavage moderne que constitue le travail illégal des sans-papiers. L’OSP travaille avec toutes les organisations qui soutiennent les sans-papiers.

    AS: Quel est le sens de vos actions auprès des partis ?

    TS: Nous voulons interpeler tous les partis pour qu’ils adoptent une position plus satisfaisante sur la question de la régularisation et qu’ils imposent un moratoire sur les expulsions tant qu’un accord n’est pas intervenu sur le projet de régularisation.

    Nous voulons en particulier discuter du fameux critère de l’"ancrage local durable" que met en avant la ministre. Pour elle, cet ancrage doit être mesuré avant tout par des preuves de travail durant la période examinée. Nous mettons plutôt en avant la notion d’"attaches durables" qui fait intervenir non seulement le fait d’avoir un travail mais surtout des amis, des relations sociales,… La majorité des sans-papiers ne pourra obtenir une régularisation que sur base de ces attaches car quel sans-papiers peut déposer sur la table des contrats de travail ou des preuves légales pour un traval qui, par définition, est clandestin et en noir ?

    Nous nous opposons aussi à un autre critère que le gouvernement veut imposer : celui de l’avis des bourgmestres sur l’"ancrage" du sans-papier qui demande sa régularisation. Beaucoup de sans-papiers n’ont pas de relations avec les administrations communalesen encore moins avec leur bourgmestre. Beaucoup d’autres qui étaient installés dans une commune depuis des années et qui y avaient créé des liens ont été obligés de changer de commune pour trouver un nouveau travail. Il ne sont pas connus dans leur nouvelle commune et leur actuel bourgmestre ne sait rien d’eux. Demander un avis au bourgmestre dans ces conditions, c’est créer un obstacle de plus à la régularisation. Nous voulons donc que soit supprimée la référence à l’avis des autorités locales sauf s’il y a eu des problèmes de sécurité locale.

    Pour plus de renseignement sur l’OSP : www.o-sp.org – Tél : 0488/46.55.42


    L’Office des Etrangers continue ses rafles !

    Nous vous avons déjà parlé de la rafle qui s’est produite le 29 avril à Bruxelles (voir les liens ci-dessous), mais ce n’est hélas pas le seul exemple de ce genre…

    Ainsi, lors de la soirée de fête populaire organisée le mercredi 7 mai dans le centre de Liège pour fêter le titre de champion du Standard, des policiers en civil ont arrêté et embarqué des sans-papiers dans la foule. Preuve qu’il s’agissait d’une opération préparée à l’avance : un agent de l’Office des Etrangers était présent au bureau de police de la Violette pour traiter les dossiers et envoyer les sans-papiers au centre fermé de Vottem.


    Pour en savoir plus

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