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  • Chimie : quand tout va bien, les actionnaires en profitent. Quand cela va mal, les travailleurs paient.

    Tous les secteurs sont touchés par la crise économique. Quand cela allait bien, les bénéfices atteignaient des records. Une série d’entreprises continue d’ailleurs à établir de nouveaux records : en 2008 Total a clôturé ses comptes avec 13,9 milliards de bénéfices nets, soit 14% de plus qu’en 2007. Maintenant que la crise économique est là, elle sert de prétexte pour mettre sous pression les salaires et les conditions de travail du secteur.

    Par Geert Cool

    On économise sur le personnel…

    En Allemagne, Bayer a réduit le temps de travail de 37,5 à 35 heures avec une diminution salariale de 6,7%. Chez Agfa, les travailleurs ont refusé d’accepter ces conditions, ce qui a fait conclure au grand patron de la FEB, Rudi Thomas, qu’il s’agissait d’une attitude «irresponsable». Pour épargner les ouvriers et les employés, les bonus des cadres et des cadres de direction ont été rabotés.

    L’Accord Interprofessionnel (AIP) prévoyait que, pendant la période à venir, les salaires allaient pouvoir être adaptés à l’indexation. Au cours des dernières années, la norme salariale générale de l’AIP n’a pas été adaptée dans l’industrie chimique ; il y a eu des accords entreprise par entreprise qui, souvent, dépassaient légèrement la norme de l’AIP. Aujourd’hui, le patronat exige une application stricte avec les bocages de salaires dans toutes les entreprises. Le 11 février, le patronat à même abandonné la négociation pour de possibles accords entreprise par entreprise.

    …Après des années de bénéfices record

    La prise de position rigoureuse du patronat vient après une période de bénéfices record. Autrefois tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pour un certain nombre d’entreprises c’est d’ailleurs encore le cas. Dans le secteur pétrolier, des entreprises comme Total, Exxon Mobil ou Chevron ont totalisé des bénéfices record en 2008 de, respectivement, 14%, 11% et 28% supérieurs à ceux de l’année précédente.

    Chez les géants de la chimie tels Bayer, les bénéfices des dernières années se sont comptés en milliards d’euros. En 2007, par exemple, Bayer a clôturé ses comptes avec un bénéfice de 4,3 milliards d’euros, soit 23,2% de plus qu’en 2006. Tessenderlo Chimie obtenait pour la première moitié de 2008 un bénéfice net de 101 millions d’euros, soit une augmentation de 37%.

    Bénéfices en baisse

    Pendant le dernier trimestre de 2008, il y a eu moins de bénéfices et une série d’entreprises voudront probablement le faire payer aux travailleurs. Chez GSK (GlaxoSmithKline), le groupe pharmaceutique britannique, une diminution des bénéfices du quatrième trimestre (7,1% soit 982 millions de livres sterling) a mené à l’annonce d’une perte de plusieurs milliers d’emplois. Dans l’installation de Genval, 75 des 397 emplois vont passer à la trappe. Chez Pfizer 8.000 emplois dans le monde vont être supprimés après une chute des bénéfices pendant le quatrième trimestre ; l’entreprise a dû payer en une fois 2,3 milliards d’indemnisations, ce qui a fait chuter les bénéfices à 266 millions d’euros. En même temps Pfizer a quand même racheté son concurrent Wyeth pour un montant de 58 milliards de dollars cash, le montant de rachat le plus haut depuis la reprise d’ABN Amro.

    De grandes entreprises pharmaceutiques telles Janssen Pharmaceutica ont exigé des dispositions du gouvernement pour préserver leur position concurrentielle. Janssen se trouve dans les mains de Johnson & Johnson qui, au quatrième trimestre 2008, a aussi vu ses bénéfices fondre de 14% (à 2,97 milliards de dollars). Pourquoi la communauté doit-elle écoper de la mise à l’abri des bénéfices de Johnson & Johnson ?

    La crise de surproduction

    Dans la plupart des entreprises chimiques il y a encore de beaux bénéfices, mais de l’autre côté une série d’entreprises luttent contre la surcapacité de production. Au cours des derniers mois 20% des sociétés chimiques ont utilisé le chômage économique. Fin décembre le chômage temporaire a augmenté dans le secteur de 107% sur la base annuelle.

    Chez Lanxess, un chômage économique « partiel » de six mois a été annoncé pendant lequel la plupart des ouvriers de l’équipe de jour seront sans travail une semaine sur deux. Les syndicats ont entamé des actions et ont rédigé, à juste titre, un tract disant «Les travailleurs ne peuvent écoper pour la crise économique. Les directions ont aussi leur responsabilité et ne peuvent prétendre être le dindon de la farce.» De plus, la direction a refusé de payer un bonus sur salaire de 250 euros qui avait pourtant été promis. L’entreprise a reçu en 2008 un cadeau de près de 5 millions d’euros, notamment sur le précompte professionnel, ce qui représente près de 23 fois le bonus qu’elle a refusé de payer.

    La capacité de production est aujourd’hui supérieure aux besoins. Selon la fédération patronale Essencia, l’industrie chimique n’a tourné qu’au trois quart de sa capacité en janvier. Le patronat se rend compte qu’il est question d’une crise de surproduction, mais continue à chercher ses solutions ailleurs : chez les travailleurs. Il est cependant clair qu’une économie sur les salaires ne mettra pas fin à la surcapacité de production.

    Ces dernières années, des bénéfices phénoménaux ont été enregistrés dans le secteur chimique. Ceci à l’avantage des actionnaires principalement, alors que pour les travailleurs il n’y a eu que quelques miettes pour gonfler une flexibilité et une productivité acceptables. Maintenant que cela va moins bien, le patronat veux faire payer les travailleurs. Cela passe par du chômage partiel, l’arrêt progressif des heures supplémentaires ou par la prise de jours de congé. Le patronat prévient tout de go qu’il est possible qu’il y ait, dans quelques mois, une possibilité de «vague de licenciements»

  • Irlande : occupation de Waterford Crystal

    Des agents de sécurité avaient spécialement été engagés pour distribuer aux travailleurs de l’usine de cristal mondialement célèbre de Waterford des lettres individuelles annonçant qu’il n’était plus nécessaire de rejoindre son poste de travail, vu que l’usine allait fermer! Mais les travailleurs ont commencé à occuper l’usine…

    Kevin McLoughlin, Socialist party (CIO-Irlande), article publié le 11 février sur www.socialistworld.net

    Consternés, mais profondément mécontents de la cessation de la production, les ouvriers de Waterford Crystal se sont dirigés vers le centre des visiteurs. Là, un plus grand nombre d’agents de sécurité engagés à cet effet leur ont bloqué le chemin, certains réclamant même apparemment des battes de baseball. S’ils ont cru qu’une telle intimidation étoufferait la colère des travailleurs, ils se sont lourdement trompés. Des centaines d’ouvriers ont écarté les violents. Ainsi a commencé l’occupation de l’usine de cristal de Waterford le vendredi 30 janvier.

    Les travailleurs n’avaient pas d’autre alternative que l’occupation. Plus de 700 travailleurs sont employés chez Waterford Crystal, dans approximativement 500 fabriques de produits en verre de cristal. Si la fermeture de l’installation était effective, leurs droits et leur futur auraient été démantelés d’un coup.

    Sept cents postes sont directement en jeu, mais indirectement il y en a beaucoup plus. La fermeture aurait aussi signifié que les compagnies qui ont encerclé Waterford Crystal comme des vautours auraient été capables de plonger et de réduire substantiellement les salaires et les conditions de travail de n’importe quelle force ouvrière embauchée.

    Avec les continuels problèmes financiers de la société, un nombre considérable de travailleurs avaient été préparés à accepter le licenciement. Dans les conditions envisagées, les travailleurs détenant beaucoup d’ancienneté auraient obtenu plus de 150.000 € en guise de licenciement. Maintenant, avec la faillite, tout ce qu’ils auraient pu obtenir aurait été un paiement basique légal. La défense des pensions a aussi été un moteur crucial pour l’action des travailleurs.

    Les ouvriers de Waterford Crystal n’avaient donc pas d’autre choix que d’occuper l’usine et de prendre son contrôle effectif ainsi que celui de son matériel comme moyens de lutte pour la défense de leurs droits. Cette conclusion a été tirée extrêmement vite et a reflété ce qui était en jeu, mais aussi le fait que le militantisme et les traditions de gauche parmi les verriers ne s’étaient pas éteints.

    Les faillites ont doublé l’année dernière en Irlande. Cette année s’annonce pire encore, avec des estimations d’après lesquelles plus d’un tiers de toutes les entreprises sont insolvables. Dans ce cadre, la lutte de Waterford Crystal est extrêmement importante et regardée avec attention par de nombreux travailleurs.

    La verrerie Waterford a d’abord été fondée en 1783. Cette année, l’usine de Wedgwood aurait célébré son 250ème anniversaire si cette socité n’avait pas été rachetée par Waterford et avait fusionné avec elle en 1986 pour 323 millions d’euros (en monnaie actuelle).

    En quelques années de collaboration, toutefois, la valeur de leur fusion équivalait au moins à ce que Waterford avait payé pour l’acquisition de Wedgwood. Des dettes remontant à cette époque avaient atteint un point tellement critique qu’elles avaient paralysé la compagnie. En dépit de ces dettes, le patron a continué à collectionner les trophées, enrichissant Waterford d’encore plus de marques de renom, comme Royal Doulton, la porcelaine Rosenthal en Allemagne et All-Clad Metalcrafters aux États-Unis.

    Waterford Wedgwood employait plus de 8.000 personnes dans le monde. Ses dettes atteignaient le montant de 450 millions d’euros, à peu près la moitié de la valeur des ventes annuelles. Au commencement de cette année, Bank of America a nommé un receveur pour quelques compagnies, notamment pour l’usine de Waterford et celle de Wedgwood, mais d’autres secteurs de la société, employant 5.000 travailleurs, sont toujours en activité.

    Les travailleurs de Waterford paient le prix de l’instabilité financière, de la crise économique et de la mauvaise gestion flagrante. Les données sont que, si le remboursement des dettes est supprimé, l’usine de Waterford serait rentable et sa part dans le marché américain augmenterait actuellement.

    Quand on arrive au centre des visiteurs actuellement occupé, à la droite de l’entrée, on peut lire sur une banderole du syndicat UNITE «Nationalisons Waterford Crystal». Quand on entre à l’intérieur de l’usine, maintenant sous le contrôle des travailleurs, on peut voir que tout est très ordonné, les ouvriers accueillent chaleureusement tout soutien et vous êtes assailli de toutes parts par des propositions de thé, de café, de sandwiches ou même de crème glacée.

    Vous avez un aperçu des profondes capacités et du pouvoir de la classe des travailleurs. Ce qu’ils font, d’après la loi, est illégal, mais, comme une autre banderole l’affiche : «Les travailleurs unis ne seront jamais vaincus». L’État serait incapable de les chasser tant sont grands leur détermination et leur soutien dans la communauté. Waterford démontre qu’avec une action bien organisée et le soutien de la classe des travailleurs, on peut écarter les lois dirigées contre les syndicats ainsi que l’État.

    Les travailleurs montrent leur pouvoir

    Avec les travailleurs en occupation, le syndicat UNITE aurait dû immédiatement lancer une campagne pour la nationalisation, que plusieurs travailleurs soutiennent clairement. Cependant, le fait que les dirigeants syndicaux se sont exclusivement concentrés sur la recherche d’un acheteur privé démontre qu’ils ne pensent pas que la nationalisation est une option.

    Les travailleurs font confiance au syndicat et acceptent la focalisation sur la recherche d’un acheteur privé en espérant que le problème sera en quelque sorte résolu. Mais il y a clairement aussi du malaise et de la peur de ce que cette solution va obtenir. Comme un travailleur le faisait remarquer dans le Waterford News & Star, «Quelque choix que nous fassions, nous allons être battus, mais avec un bâton plus doux si Clarion (une entreprise japonaise, NDT) prend le contrôle de l’usine».

    La décision est au capital privé de la compagnie d’actions Clarion, l’option favorite du syndicat. Mais même les prévisions les plus optimistes sont que si Clarion prend le contrôle avec une assistance financière considérable, seulement 300 emplois peuvent être sauvés et les salaires et les conditions seront diminués. N’importe quel privé va aussi tenter d’éviter toute responsabilité pour les pensions et les coûts des licenciements.

    Il est possible que les conditions que les sociétés comme Clarion peuvent offrir en matière d’emploi, de licenciement ou de paiement des pensions ne seront pas acceptables pour les travailleurs. Toutes les tentatives tendant à diviser les travailleurs et à les contraindre à un accord doivent être rejetées.

    Nationalisation : la seule solution

    Mais il ne s’agit pas de choisir quelle défaite est la meilleure. La nationalisation n’est pas une pensée après coup sur laquelle méditer si on ne peut trouver aucun acheteur privé. Les arguments en faveur d’une nationalisation de Waterford Crystal sont très forts. La société est viable et c’est pourquoi aucun argument ne peut justifier pour quelle raison 400 emplois devraient être perdus.

    Si Clarion était sur le point d’en prendre le contrôle et même de garantir le fonctionnement de l’usine pour deux ou trois ans, il est plus probable qu’ils se seraient retirés bientôt après en laissant éventuellement un centre pour visiteurs, un magasin et juste assez d’emplois dans la construction pour l’approvisionner.

    On devrait se battre pour sauver les 700 emplois. Les travailleurs licenciés devraient être remplacés par de nouveaux travailleurs et on devrait défendre les salaires et les conditions de travail, résultat obtenu par des années de lutte. La nationalisation sous le contrôle démocratique et la gestion des travailleurs est la seule voie pour garantir un véritable avenir à Waterford Crystal et à ses travailleurs.

    L’idée que la nationalisation n’est pas possible est infirmée par les événements. Le gouvernement est actuellement occupé à finaliser ses 7 milliards de sauvetage de l’Allied Irish Bank et de Bank of Ireland. Ils viennent justement de nationaliser Anglo Irish Bank ! Une campagne pour demander que l’État intervienne et investisse pour défendre Waterford Crystal et l’économie du Sud-Est par une nationalisation recevrait une très large réponse publique.

    Le syndicat UNITE devrait saisir cette opportunité. En menant une lutte pour la nationalisation, ils pourraient défendre la classe ouvrière de Waterford, mais aussi transformer le débat engagé sur la manière dont la crise économique devrait être traitée. Tout ce que nous entendons est une propagande pour un pacte de solidarité sociale, dans lequel la population tire d’affaire l’État et les riches.

    Une lutte pour la nationalisation de Waterford Crystal pourrait être le départ d’un nouveau mouvement qui mettrait en évidence le besoin pour l’État de recourir à la richesse et aux ressources économiques pour défendre les emplois et le gagne-pain du peuple, plutôt que de tirer d’affaire les grosses entreprises et les riches.

  • Occupation d’usine à La Louvière – Solidarité avec les travailleurs de Royal Boch !

    Solidarité avec les travailleurs de Royal Boch !

    Depuis le 18 février, les travailleurs de Royal Boch occupent leur faïencerie louviéroise. Après avoir été placé sous concordat en novembre dernier, le site est aujourd’hui menacé de fermeture. Le dépôt de bilan aurait dû s’effectuer le jeudi 19 février, mais le Tribunal de commerce de Mons l’a reporté d’une semaine. L’entreprise devrait finalement être déclarée en faillite ce jeudi.

    Par Stéphane D. (Hainaut)

    Le site louviérois est confronté à de moins en moins de commandes, la grande majorité de la production étant déjà délocalisée en Pologne, au Portugal et en Thaïlande. Il s’agit déjà de la quatrième faillite sur ces 30 dernières années… Il y a eu jusqu’à 1.600 travailleurs dans cette usine, pour moins d’une cinquantaine actuellement après les différentes restructurations.

    Nous avons pu visiter le site, dont le processus de dégradation, que ce soit l’infrastructure ou les machines, semble toucher à sa fin. Des murs et plafonds qui s’effritent, de nombreuses fuites laissant s’écouler l’eau les jours de pluie, certaines machines toujours utilisées depuis 50 ans, certaines machines « neuves » présentes depuis 2 ans mais qui ne sont pas opérationnelles,…

    Les travailleurs, en chômage économique depuis le 1er janvier, ont décidé d’occuper l’usine. Ils protestent contre la fermeture probable de leur entreprise et, si tel est le cas, pour obtenir un plan social correct qui n’est pas du tout assuré à ce jour. Beaucoup d’entre eux n’ont connu que cet emploi et sont convaincus qu’ils n’en trouveront pas d’autre.

    Ces derniers mois, des repreneurs se sont fait connaître, mais aucun de manière sérieuse. La Région wallonne n’est pas prête pour sauver les emplois de la faïencerie si aucun investisseur privé ne se manifeste. Royal Boch a des dettes à hauteur de 16,3 millions d’euros, dont 12,3 millions sont réclamés par le baron Frédéric de Mevius, administrateur, dont la famille est un des plus grands actionnaires d’ABInbev.

    La crainte des fermetures et des pertes d’emploi est ressentie partout en Belgique, et même dans le monde, et pas uniquement dans cette usine. Seuls, en luttant chacun dans notre coin, nous ne pouvons rien faire. Une lutte d’ensemble doit être opposée à la volonté générale du patronat de faire payer leur crise aux travailleurs. C’est nous qui produisons les richesses, ce n’est pas à eux d’en profiter en nous pressant au maximum avant de nous jeter ! Une marche nationale pour l’emploi serait un bon moyen de commencer à organiser la riposte générale des travailleurs.


    En soutien avec les travailleurs de la faïencerie Royal Boch

    La Cie maritime et l’atelier théâtre «Les eaux vives» présenteront la pièce «Tu vas encore faire pleurer tout le monde» ce mercredi 25 février, à 19h, à la faïencerie occupée par les travailleurs, à La Louvière.

  • Campagne de récolte de 10.000 signatures de parrainage – Aidez les socialistes de lutte à participer aux élections

    L’année passée, le PSL (ex-MAS) a fait campagne pour le pouvoir d’achat et l’emploi. Nous étions dans la rue avec la base syndicale ; nous avons défendu un programme combatif et socialiste ; nous avons fait des centaines de rapports d’actions, de manifestations et de grèves qui, partout dans le pays, exprimaient les préoccupations des travailleurs en termes de salaire, d’emploi et de revenu.

    Le but de notre campagne électorale est d’utiliser les élections pour faire écho aux revendications et aux intérêts des travailleurs. Pour opposer au programme anticrise des patrons et des partis traditionnels un programme anticrise qui parte des intérêts des travailleurs et de leurs familles. Et pour qu’il soit clair que le fait de s’organiser en tant que classe, non seulement syndicalement mais aussi politiquement, nous rend plus forts pour réaliser un tel programme.

    Les partis qui critiquent le système se voient mettre des bâtons dans les roues plus souvent qu’à leur tour. Nombre d’obstacles juridiques viennent s’ajouter à l’accès limité aux médias, aux coûts des campagnes électorales,… L’obstacle le plus important en Belgique est la disposition qui oblige les partis non représentés au Parlement de récolter des milliers de signatures de parrainage pour pouvoir participer aux élections.

    Notre participation aux élections européennes, par exemple, implique que la liste LCR-PSL du côté francophone et notre liste LSP du côté néerlandophone doivent trouver chacune cinq mille personnes qui soient disposées à soutenir notre droit démocratique de participer aux élections. S’il devait y avoir des élections fédérales en juin, il en ira de même pour nos listes au Sénat.

    Mais les obstacles sont faits pour être surmontés. Nous voulons faire de cette contrainte une opportunité et utiliser la précampagne de récolte de signatures comme un moyen d’informer un maximum de gens de notre participation électorale, de discuter avec eux de notre programme et de les impliquer dans la campagne.

    Au cours des deux premières semaines de notre précampagne uniquement, plus de 700 personnes ont déjà appuyé la présentation de nos listes, quelque 200 ont acheté nos bulletins d’information et des dizaines d’autres ont laissé leurs coordonnées pour se tenir informées. Des gens d’un peu partout nous contactent via le site web et manifestent leur intérêt pour notre parti.

    Trois questions reviennent régulièrement: la participation aux élections a-t-elle encore un sens lorsqu’on voit la crise politique et l’incapacité ou le refus des partis politiques traditionnels de mener une politique dans l’intérêt de la majorité de la population ? Le paysage politique n’est-il pas trop fragmenté avec tant de partis qui font qu’il est de plus en plus difficile de gouverner ? La gauche ne ferait-elle pas mieux de s’unir pour être plus forte face à l’offensive de la droite ? Ce sont autant de questions légitimes auxquelles ce site tente chaque de répondre le mieux possible.

    Nous vous demandons non seulement de signer et de faire signer nos listes de parrainage, mais aussi de vous abonner à notre journal, de le faire connaitre autour de vous ainsi que les idées qu’il défend, de nous soutenir financièrement et, pourquoi pas, d’adhérer à notre parti!


    Listes de parrainage

    Vous pouvez nous aider en remplissant ces feuilles, ou en les faisant remplir autour de vous. Vous pouvez ensuite les envoyer au centre du PSL/LSP (BP 131 Molenbeek Sainctelette).

    Versions PDF des feuilles de parrainage:

    Europe

    Région (Wallonie)

    Région (Bruxelles)

    Sénat

    Chambre

    Vous pouvez trouver ici notre tract de précampagne que nous donnons à chaque signataire lors de nos collectes dans les rues, entreprises, universités,…


    Alternative Socialiste

    Le mensuel l’Alternative Socialiste offre chaque mois des articles, rapports et analyses des luttes du mouvement ouvrier et des jeunes. Aucun média traditionnel ne donne la parole aux travailleurs et aux jeunes, d’où l’importance d’un mensuel comme l’Alternative Socialiste. Nous vous donnons la parole et nous voulons en même temps fournir chaque mois une série d’arguments avec lesquels on peut contrer la logique néolibérale dominante.

    Afin d’être capable de publier un tel mensuel, nous faisons appel à votre soutien. Prenez un abonnement pour, chaque mois, lire votre ration d’analyses réellements socialistes. Vous pouvez renforcer le fonctionnement de notre journal en prenant par exemple un abonnement de soutien. Un abonnement régulier revient à 12 euros pour 12 numéros. Nous vous proposons de prendre, par exemple, un abonnement de soutien de 25 euros. Versez ce montant au numéro de compte 001-3907596-27 de Socialist Press avec la communication « abonnement ».


    N’hésitez pas à nous contacter pour rencontrer un de nos militants, pour participer à nos activités,… : 02/345.61.81 – info@socialisme.be

  • La lutte pour une école de qualité accessible à tous est liée à la lutte des travailleurs contre le néolibéralisme

    La fédération des associations de parents de l’enseignement officiel, FAPEO, à sorti un cahier de revendications destiné à promouvoir une école plus égalitaire. Ce document nommé «plan Charlemagne» a pu bénéficier d’une certaine couverture médiatique. La plupart des commentateurs ont très peu parlé du fond du texte en lui-même et des problématiques que celui-ci soulevaient, préférant commenter les divergences entres les réseaux en ressortant comme unique information : «Les parents de l’enseignement officiel veulent une révolution pour lutter contre l’échec. Et leur président, Hakim Hedia, propose de structurer l’officiel sur le modèle du libre» (Le Soir du 5 février 2009).

    par Alain (Namur)

    Le sujet mérite pourtant qu’on s’y penche sérieusement ; le document élaboré par la FAPEO soulève plusieurs problématiques qui touchent les parents. Dans son introduction, la FAPEO remarque fort justement que le gouvernement rouge-romain a consacré beaucoup d’argent au désormais célèbre Plan Marshall. Ce dernier a en effet permis aux entreprises de bénéficier d’une aide de l’Etat d’une valeur de 1 milliard d’euros. Cet argent doit s’ajouter aux divers autre cadeaux que le patronat reçoit chaque année. La destination du Plan Marshall ne fait aucun doute. Dans le texte de présentation de celui-ci, on peut lire :

    «Nous avons des terrains disponibles pour l’expansion économique, nous avons de la main-d’œuvre qualifiée, un réseau de routes et de voies de communication parmi les plus denses d’Europe, une situation géographique exceptionnelle, etc. (…)

    Le plan Marshall c’est dès lors 5 axes, interdépendants, à la fois forts et ciblés :

    • la création de 5 pôles de compétitivité, dans lesquels la Wallonie affiche de bonnes performances et souhaite devenir leader à l’échelle internationale ;
    • le soutien à la création d’activités : aider les projets porteurs et les personnes qui ont des idées ;
    • l’allègement de la fiscalité sur l’entreprise et la suppression de la fiscalité anti-économique pour rendre la Région plus attractive pour les investisseurs ;
    • l’encouragement à la recherche et à l’innovation ;
    • l’accentuation de la capacité de formation professionnelle. »

    Face à cela, lorsque les écoles réclament de l’argent pour, par exemple, rénover les bâtiments (2 milliards d’euros) souvent dans un état déplorable, la seule chose que le gouvernent a à leur proposer, c’est un inique partenariat publique/privé (PPP) qui au final n’est encore qu’un autre moyen pour les propriétaires de faire du profit sur le dos de la collectivité.

    Le texte de la FAPEO dresse quelques constats :

    1. Notre système d’enseignement est polarisé entre, d’un côté, les bonnes écoles qui accueillent les élèves les plus favorisés soit de par leur capital financier, soit de par leur capital culturel et, de l’autre, les écoles dites « ghetto », qui accueillent les enfants des milieux populaires.

    2. L’école laisse une partie de son travail à la charge des parents qui doivent, si ils veulent voir la réussite de leurs enfants, faire appel à des professeurs privés ou travailler directement avec leurs enfants afin de remédier aux lacunes qui n’ont pas su être résolues lors des cours.

    3. Le redoublement, qui s’accompagne souvent de relégation vers les filières techniques et professionnels, sont peu efficients dans le sens où ces méthodes ne prennent pas en compte l’envie et les besoins de l’enfant mais visent seulement à opérer une sélection. Le redoublement engendre un coût important à charge de la Communauté Française.

    4. Il y a de cruelles lacunes dans l’enseignement des arts de la culture au sein de l’école qui n’est pas vue comme un espace de développement privilégié pour l’enfant mais bien comme un espace de compétions anxiogène.

    Le constat que dresse la FAPEO est très juste, mais il faut cependant veiller à le remettre dans un contexte plus global. Les institutions sont les reflets de la société qui les engendrent. Et dans le système capitaliste, l’inégalité est le produit naturel de la chasse au profit.

    L’inégalité se manifeste au niveau social par des disparités en termes de capital financier mais aussi en capital culturel. La ségrégation qui s’effectue entre écoles d’élite et écoles défavorisées se renforce par la ségrégation géographique : le manque de logements sociaux tend à créer des quartiers précarisés, ce qui se marquera dans la population scolaire des écoles environnantes. Le chômage de masse pousse les travailleurs à se livrer une rude concurrence. Les parents ont à cœur de placer leurs enfants avec les meilleures chances sur le marché du travail. C’est entre autres comme cela que l’on peut expliquer le succès des écoles « d’immersion » qui dès le plus jeune âge permettent à l’enfant de maitriser le néerlandais. Les familles qui en ont l’occasion tentent de trouver des stratégies qui permettent à leur enfant de partir avec les meilleures chances.

    Les réponses individuelles que trouvent les travailleurs et leur famille ne changent pas le rapport de forces de l’ensemble de la classe ; il faut opposer aux logiques individuelles une logique collective.

    Cette logique collective doit s’inscrire dans le cadre d’une lutte contre l’ensemble des contre-réformes néolibérales. La FAPEO propose que tous les professeurs soient formés au niveau universitaire. Cela va dans le bon sens, mais encore faut-il se rendre compte que le processus de Bologne rend l’enseignement supérieur de moins en moins accessible. Les frais pour une année d’étude en Belgique se chiffrent en moyenne à 4.000 euros par an. A ce prix là, il est difficile de demander un tel sacrifice à tous ceux qui veulent embrasser la profession d’enseignant. Cela prouve qu’il faut un mouvement général de lutte qui regroupe travailleurs, allocataires sociaux et jeunes.

    Celui-ci doit s’opposer à la politique de casse sociale que mènent les politiciens traditionnels. Il faut développer les services publics et en particulier le service public de l’enseignement. Cela ne peut se faire qu’avec beaucoup plus de moyens financiers que l’on peut aller chercher dans les profits des entreprises, des actionnaires et des grosses fortunes par une mobilisation de masse.

    Le PSL met en avant la nécessité de construire un parti large qui organise la lutte de tous les travailleurs et qui soit le prolongement politique de ces luttes et des revendications de la base des syndicats.

  • Pour des actions de masse qui renforcent le mouvement

    Dans le cadre des actions contre la guerre dans Gaza, il y a eu parfois des dégradations et des confrontations avec la police. Après la grande manifestation du 11 janvier, des voitures ont été démolies par des petits groupes en marge des manifestants. Ceci ne renforce pas la résistance contre la guerre mais isole le mouvement et offre un prétexte à certains médias pour blâmer tous les manifestants. Nous rejetons ce genre d’« actions » et plaidons pour des actions de masse pacifiques qui se tournent vers des couches larges de la population pour les convaincre et les impliquer dans le mouvement.

    Par Sven (Louvain)

    Le 26 mars, nous organisons la manifesta-tion annuelle contre le NSV. Nous essayons de mettre en place une large unité pour cette manifestation, avec toutes les forces qui veulent lutter pour une alternative de gauche pour faire barrage à la croissance de l’extrême-droite. Malheureusement il y a toujours des groupes pour penser qu’une action ludique ou symbolique serait meilleure parce que toute manifes-tation porterait en elle un risque de violence. Nous n’avons en soi pas de problème avec les lancers des ballons ou d’autres actions ludiques mais ce n’est pas cela qui va faire obstacle au NSV quand il va essayer le 26 mars de mettre en pratique sa politique violente, ce qui rendrait Leuven dangereux pour tout immigré, homosexuel(le), non conformiste,… Seule une mobilisation massive peut empêcher cela.

    On ne peut pas répondre à l’argument selon lequel des petits groupes pourraient procéder à des destructions en marge des manifestations en n’organisant plus de manifestations. Manifester est une méthode d’action qui, à travers toute l’histoire du mouvement ouvrier, a joué un rôle important dans le renforcement de l’action collective et de la solidarité. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons un problème avec les destructions qui minent la solidarité entre les manifestants et qui empêchent une extension de l’action.

    Dans une manifestation contre l’extrême droite, comme celle contre le NSV, nous voulons montrer l’isolement dans lequel se trouvent ces organisations. Malgré le poids électoral du Vlaams Belang et les ressources dont il dispose (pour faire sa propagande mais aussi pour organiser un service d’ordre musclé et violent comme le groupe Voorpost de Luc Vermeulen), il y a chaque année trois à cinq fois plus de monde dans la manifestation antifasciste que dans celle des fascistes. En réalité, le NSV se compose principalement de membres d’organisations telles que Voorpost et le VB, avec très peu d’étudiants.

    En organisant le même soir une contre-manifestation, nous voulons montrer quelles sont les forces réelles sur le terrain et limiter l’espace que le NSV voudrait occuper. Pour chercher – et trouver – un large soutien à la résistance contre l’extrême-droite parmi les étudiants de Leuven, il est important que la manifestation soit pacifique.

    Lors des manifestations contre la guerre à Gaza, nous avons vu comment des politiciens et des médias ont utilisé les incidents dans le but non seulement d’isoler les manifestants, mais aussi de limiter le droit de manifester. La ville d’Anvers a voulu exiger de la Ligue Arabe Européenne qu’elle lui donne une liste de 100 personnes responsables du service d’ordre avant d’autoriser une manifestation (avec l’intention de rendre celles-ci personnellement responsables en cas d’incidents). Cette idée a été immédiatement reprise à Gand, où elle a été, à juste titre, rejetée par les organisateurs de la manifestation “Gand pour Gaza”. Une telle remise en cause du droit de manifester est, entre autre, le résultat des incidents et des dégradations.

    La construction d’une opposition de gauche doit se faire en mettant en avant un projet politique, pas en semant le désordre dans la ville (même si ce n’est le fait que d’une petite minorité). Nous n’avons pas besoin de telles provocations (rappelons qu’au cours des manifestations anti-mondialisation, il y a même eu plusieurs exemples de policiers infiltrés qui étaient à l’origine d’actions provocatrices).

    Construire le projet politique d’une opposition de gauche qui puisse convaincre de larges couches n’est peut-être pas aussi excitant que de jouer au chat et à la souris avec la police. Mais c’est par contre beaucoup plus radical et plus efficace pour développer une force capable de changer la société. C’est pour cela que nous lançons cet appel : faisons de la manifestation anti-NSV à Louvain le 26 mars une démonstration massive et combative contre le racisme, contre l’extrême-droite et contre la misère et le chaos du capitalisme.


    LE 26 MARS, MANIFESTATION CONTRE LE NSV A LOUVAIN, participez vous aussi!

  • La Poste – L’EUROPE NOUS REJETTE AU 19EME SIECLE

    À Bruxelles, les syndicats diffusent un tract intéressant qui critique la politique de libéralisation et de flexibilité pour les travailleurs menée à La Poste. La libéralisation signifie moins de services pour plus d’argent tandis que le personnel est pressé au maximum pour augmenter les juteux bénéfices des actionnaires. Les revendications des fédérations syndicales sont correctes: une Poste de qualité avec un véritable personnel, des emplois décents et des salaires honnêtes,… Une tension de salaire dans de justes proportions est également demandée de même qu’une politique qui respecte les travailleurs.

    Tract du front commun syndical (CGSP, CSC-Transcom, SLFP)

    L’EUROPE NOUS REJETTE AU 19EME SIECLE

    Chaque réorganisation à La Poste mène à une perte d’emplois, et cette perte d’emplois est plus élevée que la soi-disant « diminution de volume » Autrement dit: les emplois disparaissent mais la charge de travail augmente ! Il suffit de regarder Georoute III, Collecte, fermeture des bureaux, réorganisation Retail, réorganisation Cleaning, les collaborateurs des services centraux, etc.

    Pour le personnel, la coupe est pleine

    alors que nos actionnaires danois veulent réaliser une opération juteuse en revendant leurs actions pour 370 millions € alors qu’ils ont investi 150 millions € il y a seulement quatre années.

    CE N’EST PAS LA CRISE POUR TOUT LE MONDE. C’EST PLUS QUE SCANDALEUX !

    STOP A LA DESTRUCTION DE LA POSTE !!!

    • Non à l’augmentation de la charge de travail aux guichets
    • Non a l’ outsourcing
    • Non à une libéralisation sauvage
    • Non à une classe de travailleurs pauvres

    ET QUE VOULONS NOUS OBTENIR ?

    • Une poste de qualité avec une vision pour l’avenir.
    • Un vrai statut « facteurs distributeurs » pour l’avenir.
    • Une poste en bonne santé et à nouveau au service de la population.
    • Des emplois décents et une rémunération honnête.
    • La compensation totale de la perte de revenus.
    • Un retour à une juste proportionnalité entre les rétributions du top management et les salaires les plus bas.
    • Un engagement politique qui respecte à nouveau les travailleurs afin qu’ils ne soient pas poussés vers la mendicité.

    TENEZ-VOUS PRETS POUR DES ACTIONS ET SUIVEZ LE MOT D’ORDRE DE VOTRE SYNDICAT


    Position du PSL

    Nous soutenons la lutte des travailleurs de La Poste contre la politique de libéralisation de l’Union Européenne et de ses États membres. Tous les partis traditionnels ont une responsabilité dans l’application de cette politique. Au milieu années des ‘90, la plupart des pays européens avaient des gouvernements sociaux-démocrates et les libéralisations ont été nombreuses durant cette période. C’est à ce moment qu’ont été jetées les bases des problèmes auxquels sont confrontés aujourd’hui les services publics. Tous partis établis ont coopéré à cela.

    Aucun parti traditionnel ne prend le parti des intérêts des travailleurs. Le PSL se présentera aux élections de juin – sur une liste commune avec la LCR pour les élections européennes – non pas parce que nous pensons pouvoir faire la différence au niveau électoral, mais bien parce que nous voulons utiliser cette période afin d’accentuer la nécessité de construire un nouveau parti large, un parti des travailleurs, qui puisse être le relais politique des revendications de la base syndicale.

    A côté de la popularisation de cette discussion, nous mettrons en avant la question de meilleurs services publics, c’est-à-dire de services publics avec plus de financement public et avec un véritable statut pour le personnel. Nous nous opposons à la politique de libéralisation qui affirme que les profits sont centraux. Un service public, comme La Poste, doit offrir ses services à la population, pas à un petit groupe d’actionnaires.

  • Soutenez Yahya al Faifi!

    Un syndicaliste et dissident Saoudien est menacé d’expulsion en Grande-Bretagne !

    Yahya Al Faifi, un syndicaliste très courageux et un socialiste profondément engagé – est menacé d’être expulsé vers la tyrannie en Arabie Saoudite, où les dissidents sont régulièrement torturés et «disparaissent». Le 12 février, il a reçu une lettre qui a rejetté son appel contre le refus de sa demande d’asile. Maintenant, lui et sa famille sont en danger imminent d’être déporté hors de Grande-Bretagne. Demain sera une journée d’action internationale en leur faveur, y compris à Bruxelles, devant l’ambassade britannique.

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    Jeudi 19 février: protestation à l’ambassade de Grande-Bretagne à Bruxelles

    Rendez-vous à 10h devant l’ambassade, dans les environs de la Place Schuman (metro Maalbeek). L’adresse est la suivante: Rue d’Arlon n°85, 1040 Bruxelles.

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    Le mouvement syndical organise une journée d’action pour Yahya ce jeudi 19 février. Un rassemblement se déroulera devant l’entrée du ministère de l’Intérieur, à Londres, à 14h00. Un certain nombre de syndicalistes et de députés seront présents pour sa défense.

    Nous invitons les syndicalistes et les socialistes à organiser internationalement des protestations en dehors des ambassades et des consulats britanniques à travers le monde le même jour – et à le faire savoir des médias. Si ce n’est pas possible, toute autre protestation est la bienvenue ce 19 février.

    Il est important que toute personnes qui veut participer à ces actions entre en contact avec cette campagne. La meilleure protection que Yahya peut avoir est une démonstration énorme de soutien – et cette aide ne sera utile que connue et rendue publique. (Contact : defendyahyaalfaifi@googlemail.com)

    Jusqu’ici, Yahya a le soutien des parlementaires Ann Clwyd et Jeff Cuthbert, de Billy Hayes, le secrétaire général du syndicat des télécommunications ; Marquez Serwotka, secrétaire général des services publics et commerciaux (qui organise la fonction publique) ; Wayne Thomas, secrétaire général du syndicat NUM en Pays de Galles; de la direction de l’union nationale des journalistes de Pays de Galles ; du directeur de l’union des universités du Pays de Galles ; et de beaucoup d’autres syndicats. En 2006, le TUC (Trade union Council) du Pays de Galles avait soutenu une campagne en faveur de Yahya et des droits syndicaux en Arabie Saoudite. Yahya est membre du syndicat des télécommunications en Grande-Bretagne et un membre honoraire de l’union nationale des mineurs.

    Chacun peut écrire au ministère de l’Intérieur, tout en nous en envoyant une copie. Tous ceux qui ont une position officielle dans un syndicat en Grande-Bretagne ou internationalement et qui peut donc apporter un soutien à cette campagne est prié de nous faire suivre les détails de sorte que nous puissions ajouter leur nom à la liste des partisans. Cette démonstration publique de soutien est très importante pour persuader le ministre de l’Intérieur de changer sa décision pour ne pas expulser Yahya et sa famille.

    Un combattant pour les droits syndicaux en Arabie Saoudite

    En Arabie Saoudite, Yahya a travaillé pour BAE Systems. Lorsque la société a annoncé la réduction des salaires des travailleurs saoudiens de 40% en 2002, Yahya a organisé les 2000 travailleurs concernés et les a conduit à jusqu’à la victoire en stoppant net le projet patronal.

    Ceci, naturellement, a nécessité d’organiser un syndicat dans l’usine. 500 personnes avaient assisté au premier meeting – même si les syndicats sont illégaux en Arabie Saoudite – ce qui a illustré la détermination de ces travailleurs. Malheureusement, BAE Systems a renvoyé Yahya.

    Yahya a lutté pour récupérer son travail et a porté son cas devant le tribunal. BAE Systems voulait clairement signifier qu’il ne pouvait rien faire et l’entreprise a envoyé à Yahya une lettre officielle qui affirmait que la décision de le licencier venait du gouvernement lui-même.

    Tous ces évènements – la victoire des travailleurs, l’établissement du syndicat, le renvoi de Yahya et son combat pour récupérer son emploi – ont reçu une grande couverture médiatique en Arabie Saoudite. Yahya s’est donc vite retrouvé sous surveillance et a reçu des menaces par téléphone de la part du gouvernement. On lui a dit qu’on lui ‘couperait la langue’ s’il ne cessait pas la campagne. Par la suite, il a été averti qu’il valait mieux pour lui de quitter le pays s’il tenait à protéger sa famille. Ce qu’il a fait.

    Yahya et sa famille sont arrivés en Grande-Bretagne il y a quatre ans et demi et ils ont demandé l’asile.

    Maintenant, le Ministère de l’Intérieur et le juge du Tribunal pour l’Asile et l’Immigration déclarent que – en dépit de la situation effroyable des droits de l’homme en Arabie Saoudite où les dissidents sont régulièrement emprisonnés, torturés et « disparaissent » – Yahya et sa famille ne font face à aucune menace s’ils retournent en Arabie Saoudite. Personne ne peut raisonnablement être d’accord avec cette affirmation.

    Un partisan des luttes en Grande-Bretagne

    Dès son arrivée en Grande-Bretagne, Yahya a soutenu chaque lutte syndicale. Pendant l’occupations des ferries irlandais en décembre 2005, Yahya s’est non seulement investi dans les piquets de grève organisés, mais il a aussi voulu dormir sur les docks de Pembroke jusqu’à ce que tous travailleurs des Ferries irlandais retrouvent leurs jobs. Il a été également présent aux piquets de grève ouvriers communaux, des travailleurs de l’Agence pour l’emploi et des enseignants.

    Ce dont il s’agit ici, c’est du soutien à apporter à un syndicaliste courageux qui n’a pas hésiter à se sacrifier pour la lutte ainsi que du soutien à la lutte pour la construction de syndicats au Moyen-Orient – ce qui est une part importante du combat pour un avenir socialiste au Moyen-Orient et internationalement.

    SVP, envoyez vos lettres au ministère britannique de l’Intérieur:

    • Home Office, Direct Communications Unit, 2 Marsham Street, London SW1P 4DF
    • public.enquiries@homeoffice.gsi.gov.uk
  • Interview de Mohamed, délégué FGTB

    «La soif de profit est responsable de la fermeture de Bekaert-Hemiksem»

    Le 20 janvier, juste avant la Marche de solidarité du 24, nous avons discuté avec Mohamed, travailleur chez Bekaert (production de fils d’acier) à Hemiksem (près d’Anvers) et élu pour la FGTB-Métal au conseil d’administration de l’entreprise. Comment les travailleurs ont-ils réagi le vendredi 15 décembre 2008 à l’annonce du plan de fermeture de votre usine par Bekaert?

    Par Jan (Anvers )

    Mohamed: “Les premiers moments après l’annonce de la direction étaient irréels. La plupart de mes collègues au conseil d’administration étaient comme cloués sur place, personne ne pouvait dire quoi que ce soit à la pensée du drame social pour les 264 travailleurs et leurs familles. “La direction s’attendait à ce que nous annoncions la fermeture aux travailleurs pour recommencer le travail le lundi. Mon abattement a tourné en rage. Messieurs les directeurs vivaient-ils sur une autre planète ? “Avec quelques autres travailleurs, j’ai essayé de réveiller tout le monde. Nous ne pouvions pas accepter l’arbitraire du patron ! Le jour même, l’usine a été mise à l’arrêt. La rage s’est répandue parmi le personnel et la direction a rapidement été obligée d’annoncer que, jusqu’au 5 janvier 2009, personne ne devait plus travailler et que tout le monde allait être payé à 100%. Après coup, les patrons ont prétendu être surpris que les travailleurs aient été tellement en colère…”

    Pourquoi Bekaert veut-il fermer votre usine? Est-ce que vous tournez à perte ?

    Mohamed: “En 2007, Bekaert a fait 87 millions d’euros de profits. Il n’y a pas encore de chiffres pour 2008, mais il apparaît dans les livres de compte que notre filiale fait au moins 10 millions d’euros de profits. En octobre 2008, on nous a dit que les objectifs annuels avaient été atteints en septembre. On tournait encore à plein régime durant l’été, avec des heures supplémentaires! Dès septembre, la demande a baissé et l’entreprise a eu recours au chômage technique. “Personne ne peut prédire combien de temps la crise économique va durer, mais fermer une usine rentable dès le premier jour est quand même totalement injustifiable ! La plupart des travailleurs ont 20 années d’ancienneté ou plus et ils contribuent chaque année aux profits. Les patrons ont aussi leur responsabilité sur le plan du maintien de l’emploi.”

    Est-ce que l’intention de fermer l’usine était une surprise?

    Mohamed: “Non, je savais que cela allait venir. L’année passée, ils ont encore fermé la filiale de Lanklaar (dans le Limbourg). Entretemps, ils ouvrent de nouveaux sites là où les salaires sont plus bas, entre autres en Slovaquie et en Indonésie. Ici à Hemiksem, après plusieurs restructurations ces 20 dernières années, on servait surtout à équilibrer les fluctuations de la production. L’intérêt stratégique de Hemiksem dans le groupe Bekaert a baissé, la fermeture devenant une option toujours plus réaliste. Nous avons continué à être rentables, mais la soif de profit a poussé le patron à fermer ici. La crise économique est une excuse habile pour appliquer des plans qui existaient déjà.”

    Y a t-il une grande volonté d’action parmi les travailleurs?

    Mohamed: “Les premiers temps, cela était certainement le cas. Le mercredi 17 décembre 2008, nous sommes allés à 4 h. du matin à l’usine de Zwevegem (près de Courtrai) avec à peu près 80% des travailleurs pour y appeler à la solidarité. Nous revendiquions dans notre tract que la direction retire son annonce de fermeture. Le piquet quotidien au parking de l’entreprise était toujours bien fourni, il est d’ailleurs toujours là aujourd’hui. Les visites de solidarité des autres entreprises de la région et même de très loin nous ont donné du courage. Mais quand une stratégie claire pour garder l’entreprise ouverte n’est pas offerte, l’abattement l’emporte. Les gens commencent alors à discuter des primes de départ et à chercher un autre boulot.”

    Est-il est possible de mettre Bekaert sur les genoux?

    Mohamed: “Que cela n’allait pas être simple, nous le savions d’avance. Mais si les syndicats avaient éla¬boré un plan d’action impliquant les travailleurs de toutes les filiales de Bekaert dans notre pays, cela aurait été possible… Une usine comme celle de Zwevegem est toujours cruciale pour Bekaert et une brusque diminution de la production là-bas peut toujours leur poser des problèmes et renforcer notre position. En plus, nous avons toujours l’entreprise en mains et il y a pour des millions de matériel. Cet atout, nous l’avons de toute façon et nous pouvons toujours jouer cette carte maintenant que les syndicats sont tombés d’accord pour négocier un plan social.”

    On entend parfois au piquet que “ceux de Zwevegem ne vont pas partir en action parce qu’ils ont eux aussi peur de perdre leur boulot.”

    Mohamed: “Oui, si les syndicats mettent systématiquement les travailleurs devant un scénario de “tout ou rien”, personne ne va entrer en action. Le 5 janvier, avec le referendum, nous avons eu le choix entre le chômage temporaire avec à peu près 95% du salaire pour le mois de janvier ou faire grève, ce qui signifie que tout le monde reçoit 500 euros en moins. Evidemment, quasi tous les travailleurs choisissent alors la première option, mais si tout le monde reste chez soi, la pression sur le patron retombe. “Un plan d’action global pour toutes les filiales en Belgique avec une réelle chance de réussite peut convaincre la majorité que lutter offre plus de sécurité d’emploi qu’attendre anxieusement ce qui peut arriver. Au lieu de tout décider dans le cercle fermé des délégués et d’impliquer seulement de temps en temps les militants, comme c’est souvent le cas en ce moment, nous devons impliquer tous les travailleurs dans les discussions, avec par exemple des réunions hebdomadaires du personnel.”

    Avez-vous du soutien du côté politique?

    Mohamed: “A l’exception des visites au piquet de partis de la gauche radicale comme le PSL, le PTB, le CAP et SP.a-rood (un groupe d’opposition au sein du parti socialiste flamand), nous ne voyons ou n’entendons rien du monde politique. C’est quand même incroyable de les voir commencer une nouvelle tournée d’injection de capital dans les banques après que la première nous ait déjà coûté 20 milliards de l’argent des impôts ! Ceux qui ont causé la crise reçoivent de l’aide tandis qu’on laisse crever les victimes. Si la nationalisation n’est plus un tabou, pourquoi cela est-il impossible pour notre usine, qui est rentable ?”

    Que va-t-il se passer maintenant?

    Mohamed: “Samedi, il y a une marche de solidarité à Hemiksem. Evidemment, j’espère qu’il y aura une bonne présence et que ce ne sera pas un cortège funèbre. Mais je doute fortement que la situation puisse encore être transformée ici. Ce n’est pas qu’il n’y a aucun moyen, mais avec la stratégie défensive actuelle, je n’y crois plus. Une manifestation combative pourrait toutefois convaincre de plus en plus de travailleurs et de syndicalistes que le syndicat doit élaborer une offensive et un plan d’action national pour l’emploi, qu’ils fassent bien sentir aux politiciens, juste avant les élections, que les injections de capital dans les banques et les plans de relance contiennent trop de cadeaux au patronat.

  • Non à un enseignement élitiste! Réponse à l’attaque des étudiants libéraux contre Respact

    Suite à l’augmentation galopante du coût des études et aux attaques néolibérales contre l’enseignement supérieur, une trentaine d’organisations ont mis sur pied la plateforme Respact avec comme but l’obtention d’un enseignement supérieur gratuit. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) tirent depuis bien longtemps la sonnette d’alarme quant à l’évolution de l’enseignement supérieur ; une poignée d’écoles d’élite pour les riches, une copie du modèle anglo-saxons en somme. Nous soutenons donc bien évidemment cette plateforme qui a le mérite de mettre en évidence tant les frais directs qu’indirects.

    Mathias et Michiel (EGA-GAND)

    L’Alliance des étudiants libéraux flamands (LVSV) a publié une réaction quant à cette plateforme : ils ne sont pas d’accord avec le programme et ont une autre vision de ce que l’enseignement supérieur devrait être. Pour nos "amis" libéraux, l’enseignement ne devrait pas être au service de la population entière, mais devrait suivre les règles du libre marché et donc être au service des bénéfices des patrons. Selon le LVSV, l’augmentation du nombre d’étudiants nuirait gravement à l’enseignement supérieur. Le LVSV craint que si personne ne tombe du bateau, ce dernier coulera avec tout le monde à bord. La crise économique a démontré que les libéraux ne sont pas les meilleurs skippers : au lieu de simplement construire un bateau plus grand, ils construisent une sorte d’arche de Noé uniquement accessible aux riches.

    Cette logique est parfaitement conforme à la pensée néolibérale, pensée que le ministre de l’enseignement supérieur flamand Frank Vandenbroucke défend ardemment ; c’est la même logique qui se trouve derrière le processus de Bologne. Suivant la logique néolibérale, chaque euro investi dans l’enseignement est un euro qui n’est pas consacré aux baisses de charge et autres cadeaux faits aux patrons. Alors que plus de 20 milliards d’euros ont été débloqués en Belgique pour éponger les dettes du capitalisme-casino, le LVSV, d’une hypocrisie totale, déclare que réclamer des moyens supplémentaires pour l’enseignement est un manque de respect vis-à-vis du contribuable!

    Pour nous, il est plus qu’évident que l’enseignement doit prendre une toute autre voie. L’enseignement doit être accessible à tous et doit pouvoir développer les talents et les qualité de chacun. Un premier pas dans cette direction serait de fermer l’enseignement aux intérêts du privé et de rendre en sorte que la richesse sociale produite soit la voie à suivre dans la société. Voilà une critique que nous faisons sur la plateforme Respact: la provenance des 7% du PIB réclamés pour l’enseignement n’est pas précisée. Le petit payeur contribuable devrait bien sûr pouvoir en profiter au lieu de devoir payer. Les moyens nécessaires à ce refinancement pourraient aisément êtres trouvés en instaurant un impôt sur la fortune et en appliquant la tolérance zéro en matière de grande fraude fiscale. Ces mesures, associées à la suppression des intérêts notionnels et des autres cadeaux faits aux riches, génèreraient à coup sûr assez d’argent .En 2007, les bénéfices des 30.000 plus grosses entreprises de Belgique ont atteint 79 milliards d’euros. Les dépenses pour l’enseignement supérieur sont actuellement de 1,2 milliard. L’argent existe. Nous devons juste obtenir une juste répartition.

    La crise économique a clairement illustré la faillite du dogme néolibéral du "laissé faire". La société génère des richesses gigantesques qui ne sont pas utilisées afin de satisfaire les besoins de la majorité de la population, ces richesses servent tout simplement à racheter les dettes des patrons ainsi qu’à grossir leurs profits. Le 29 janvier, 2,5 millions d’étudiants et de travailleurs ont manifesté en France car ils ne veulent pas payer la crise du capital. En Belgique aussi, le patronat tentera de faire payer aux travailleurs et aux étudiants le coût de la crise au moyen d’attaques qui ne manqueront pas de venir ultérieurement. C’est pourquoi nous appelons à manifester le 28 avril contre la commercialisation de l’enseignement et pour un refinancement public à hauteur de 7% du PIB.

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