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  • Action pour les sans-papiers – répression policière à Bruxelles

    La semaine dernière, plusieurs actions ont eu lieu dans le pays en faveur des sans-papiers. A Bruxelles, les étudiants avaient manifesté devant le ministère de l’asile et de l’immigration et ont été réprimé par la police. Vous pouvez ci dessous accéder à une vidéo d’EGA-ULB.

  • L’extrême-droite a rendu la nuit dangereuse à Louvain

    Selon la police, il y a eu au moins 15 arrestations durant des troubles causés par des provocateurs d’extrême-droite. Parmi les arrêtés figurent des militants néerlandais de Voorpost. Un jeune de gauche a été battu par cinq militants d’extrême-droite. Pourquoi a-t-il été attaqué ? Il portait des dreadlocks… Tout ce qui n’est pas conforme à l’étiquette du «combattant aryen» et semble un peu «différent» est une victime potentielle de la violence fasciste.

    Les média ont parlé quasiment uniquement des problèmes causés en marge de la manifestation anti-NSV, après la dissolution du cortège. Cela a peut-être fourni des photos ‘spectaculaires’ : un canon à eau qui arrose un petit groupe de jeunes masqués à cent mètres, cela peut bien donner à l’image. Le bilan de la nuit qui a suivi donne une image plus nuancée de la manière dont les choses se sont déroulées. Il est exact de dire qu’il y a eu des problèmes après la manifestation anti-NSV mais, finalement, plus de provocateurs d’extrême-droite ont été arrêtés que parmi les antifascistes.

    Dans le centre-ville, un petit groupe d’extrême-droite a causé des troubles durant des heures. Un jeune membre de Comac (le mouvement de jeunes du PTB) a été battu en rue par 5 individus d’extrême-droite. Il est toujours à l’hôpital avec entre autres une mâchoire brisée. La campagne antifasciste flamande Blokbuster et le Parti Socialiste de Lutte ne sont pas toujours en accord avec les positions défendues par Comac, mais la victime peut bien entendu compter sur notre solidarité.

    Ce genre d’incidents illustre à quel point il est nécessaire de mobiliser pour éviter que les néofascistes violents puissent librement parcourir les rues en bande. Ce n’était pas très malin de la part des forces de l’ordre de ne pas permettre à la manifestation étudiante anti-NSV de finir dans les quartiers étudiants alors que l’extrême-droite a pu le faire. Cela a entraîné plusieurs problèmes à la gare à la fin de la manifestation parce que beaucoup de jeunes voulaient se diriger vers leur kot ou vers un café dans l’avenue qui avait été bloquée. Cela a aussi permis à l’extrême-droite d’être présente dans les quartiers étudiants.

    L’alternative proposée par l’extrême-droite peut se voir ici : battre et envoyer à l’hôpital ceux qui semblent un peu différent. Cela rend la lutte antifasciste plus nécessaire que jamais! Nous espérons que cette manifestation anti-NSV réussie constituera la base pour une manifestation combative tout aussi réussie l’an prochain à Anvers.

  • Manifestation anti-nsv – Reportage photo d’Emilie

    Blokbuster a reçu quelques photos d’Emilie. Vous pouvez publier vos photos sur notre site en les envoyant à info@blokbuster.be ou redaction@socialisme.be

  • Quelques réactions de manifestants :

    Quelques propos recueillis lors de la manifestation anti-NSV du 26 mars.

    Parmi les manifestants, un groupe des Etudiants Socialistes de l’ULB. Etonnant ? « Non, répond Loris, nous sommes déjà venus plusieurs fois aux manifestations contre le NSV. Toutes les forces de gauche et démocratiques devraient d’ailleurs y participer. Les fascistes n’ont aucune réponse à la crise, aucune alternative aux problèmes de la société. Par contre, ils sont dangereux. C’était déjà vrai avant la crise, ce l’est encore plus aujourd’hui. Nous insistons vraiment là-dessus : il faut une véritable unité des forces de gauche contre les fascistes ». « Et une véritable unité entre Flamands et francophones, comme dans cette manifestation » ajoute avec enthousiasme Ludivine.

    Clément, lui, est venu de Mons. « Dans ma région, les fachos sont invisibles. Ils n’ont absolument pas la force de s’implanter. Par contre, c’est clair que le racisme monte. On le sent partout, les réflexions dans la rue, les discussions quand on récolte les signatures pour les élections. Le fossé se creuse, parce que le racisme contre les Noirs provoque en retour chez eux des réactions contre les Blancs. Ils refusent de passer l’éponge sur le passé colonial et sur les brimades quotidiennes (et ils ont bien raison) mais, de plus en plus souvent, leurs réactions visent tous les Blancs. Il faut briser cette escalade. » La manifestation est maintenant terminée, la dispersion se fait devant la gare, c’est l’effervescence pour ranger les drapeaux et les chasubles rouges et vertes. Pendant que nous finissons de discuter, à cent mètres de nous, quelques groupes d’anars s’amusent à provoquer les flics qui répondent en balayant la rue à coups d’autopompes et de courtes charges. « C’était vraiment une bonne manif, bien construite. Mais on voit bien la différence entre les anars et nous, s’énerve Clément. Il faut arrêter de cataloguer tout le monde d’extrême-gauche. Les anars ne construisent rien. Nous, on mobilise et on construit. La rue est rouge ! »

  • Manifestation antifasciste à Louvain: l’extrême-droite n’a aucune solution face à la crise!

    Hier, deux manifestations se sont déroulées dans la ville de Louvain. D’un côté ont défilé 300 militants du NSV, l’organisation étudiante du Vlaams Belang, dont peu d’étudiants de Louvain, mais beaucoup d’individus tels que des membres bien connus de groupuscules néonazis comme Blood&Honour. De l’autre côté, une contre-manifestation combative a réuni environ 1.000 jeunes et travailleurs, principalement de Louvain.

    Geert Cool

    Manifestation anti-NSV non-violente

    Cette manifestation anti-NSV a été soutenue par une plate-forme de différentes organisations. À côté des Etudiants de Gauche Actifs (Actief Linkse Studenten) et de Blokbuster figuraient des groupes de comités de soutien pour les sans-papiers, des organisations étudiantes de l’ULB, les Syndicalistes contre le fascisme (Syndicalisten tegen fascisme), des militants et délégations de la FGTB,… Un groupe de Comac (l’organisation de jeunes du PTB) et une délégation d’autonomes (anarchistes) étaient également présents à la manifestation.

    Dans le contexte d’une crise économique, nous devons construire une opposition active contre la politique asociale qui laisse de côté un nombre sans cesse plus préoccupant de personnes. Cela n’a rien à voir avec les polémiques communautaires, mais tout avec l’opposition entre les intérêts du travail et ceux du capital. Les capitalistes sont responsables de la crise de leur système et essayent maintenant de nous la faire payer. En réponse, nous devons nous organiser pour une lutte collective.

    Nous devons aussi aborder la question d’une alternative politique face aux politiciens néolibéraux. L’extrême-droite n’a aucune réponse à offrir vis-à-vis de la crise économique. Le Vlaams Belang et le NSV continuent à s’en prendre aux francophones, comme si les travailleurs et chômeurs wallons étaient responsables de la crise capitaliste. Avec un ancien patron du port d’Anvers comme président, le Vlaams Belang ne risque pas de défendre les intérêts des travailleurs qui risquent de perdre leur emploi ou l’ont déjà perdu.

    Nous voulons construire une relation de forces pour parvenir à un changement. Le Parti Socialiste de Lutte défend la nécessité d’une alternative socialiste contre le capitalisme, une société où seraient centraux les besoins de la majorité de la population et non pas les bénéfices d’une petite minorité. Une manifestation comme celle d’hier peut être une excellente occasion d’organiser les jeunes et les travailleurs et de diffuser nos positions.

    Emeutes

    Dans un tract diffusé au début de la manifestation, nous avons écrit : “Pour lutter contre l’extrême-droite, nous devons rechercher le soutien des couches larges de la population dont les intérêts sont directement opposés à ceux-ci des néofascistes. Nous ne les persuaderons pas de nous rejoindre dans la lutte contre l’extrême-droite en livrant dans les quartiers une confrontation «gauche contre droite». Notre méthode d’action ne peut pas nous isoler des couches plus larges.”

    La manifestation anti-NSV en elle-même s’est déroulée sans violence, le défilé combatif attirant de plus en plus de jeunes à mesure de son parcourt. À la fin de la manifestation, des incidents isolés ont eu lieu, auxquels les média ont bien entendu accordé une attention surdimensionnée. La majorité des manifestants, tant lors du parcours que par la suite, se sont clairement distanciés de ces excès violents. Ainsi, des manifestants, tant organisés que non-organisés, ont rappelé à l’ordre et hué quelques individus masqués qui ont causé des dégâts sur le trajet. Le quotidien flamand Het Niewsblad a écrit à juste titre : «A cause de certains radicaux, le message que les manifestants voulaient donner n’est plus qu’à peine entendu, c’est regrettable.»

    Une certaine ambiance avait aussi été créée à l’avance, laissant lourdemment sous-entendre une possible violence. La ville a pris des mesures extrêmes pour effrayer tout le monde – comme d’interdire les terrasses, les dépôts de poubelles et les transports en commun dans le centre-ville. Le fait que les média choisissent systématiquement d’opter pour un journalisme-spectacle en accordant une attention uniquement aux éventuelles émeutes n’améliore bien entendu pas les choses. La population de Louvain a été poussée dans la peur.

    Les néonazis du NSV

    Au vu du défilé du NSV, il est certain que des actions comme ce genre de contre-manifestation sont nécessaires. Si nous laissons les rues à ce type d’individus, la ville serait alors dangereusement pour chaque non-conformiste, basané,…

    La manifestation du NSV a commencé avec un certain retard, il fallait attendre les autocars de manifestants d’autres villes. Parmie eux, une délégation de Blood&Honour. Cette organisation a plusieurs fois été dans les média en raison de ses conceptions néonazies et de ses activités violentes (trafic d’armes, entre autres). Chris Moorkens, un des leaders de B&H, était présent alors qu’il est en résidence surveillée. On pouvait aussi voir des militants de Voorpost et de Vlaams Belang Jongeren.

    Le Vlaams Belang manifeste chaque année main dans la main avec des néonazis. Malgré les nombreux appels et organisations qui soutenaient la manifestation du NSV, seulement 300 personnes étaient présentes. Pourquoi les média n’ont-il pas accordé d’attention à cela ou aux liens entre les mandataires du Vlaams Belang et les néonazis.

    L’an prochain, la manifestation anti-nsv sera à Anvers

    Ces dernières années, les rangs des manifestants anti-NSV sont devenus plus grands avec les manifestations réussies à Gand l’an dernier et maintenant à Louvain. Sur cette base, nous mènerons une forte campagne pour également faire de la manifestation antifasciste d’Anvers une réussite claire en termes de mobilisation.

    Les étudiants néofascistes d’Anvers sont d’ores et déjà frustrés, une réunion antifasciste à l’université a été troublée peu de temps avant la manifestation anti-NSV…

  • Pourquoi nous ne voulons pas de violence à cette manifestation

    Nous voulons tout d’abord et surtout remercier toutes les personnes présentes pour leur participation à cette manifestation anti-NSV. Nous pouvons ici démontrer que les antifascistes sont numériquement toujours beaucoup plus nombreux que les étudiants d’extrême-droite et leurs partisans dont le Voorpost (leur service d’ordre) et même Blood&Honour, qui sont à chaque fois présents à la manifestation du NSV.

    Tract distribué à la manifestation anti-nsv du 26 mars

    Nous comprenons la colère de beaucoup de participants à cette manifestation face au fait que les néonazis puissent ouvertement défiler. Nous partageons ce sentiment et voulons mettre fin à cette situation dans les plus brefs délais. Seulement, nous ne pensons pas que cela pourra se faire en organisant une confrontation qui engendre des émeutes avec l’extrême-droite ou la police.

    Pour lutter contre l’extrême-droite, nous devons rechercher le soutien des couches larges de la population dont les intérêts sont directement opposés à ceux des néofascistes. Nous ne persuaderons pas ces couches de nous rejoindre dans la lutte contre l’extrême-droite en livrant dans les quartiers une bataille «gauche contre droite». Notre méthode d’action ne peut pas nous isoler des couches plus larges.

    Nous espérons que les manifestants comprennent ce raisonnement et ne chercheront pas à provoquer des troubles et des confrontations. Nous voulons une manifestation disciplinée mais combative dans laquelle chaque organisation et chaque manifestant peut apporter sa propre opinion. Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs (Actief Linkse Studenten) pensent que l’anti-fascisme doit s’opposer à la politique néolibérale, le terreau sur lequel l’extrême-droite peut se développer, et militent pour la construction d’une alternative de gauche.

    Faisons entendre notre voix avec cette manifestation anti-nsv en clamant à la population de Louvain que nous n’acceptons pas de fascistes dans notre ville. Des emplois, pas de racisme !

  • Sri Lanka : La fin de la guerre provoquera de nouveaux conflits majeurs

    La population Tamoul doit avoir le droit de décider de son propre avenir

    L’information donnée par les médias contrôlés par l’armée sri-lankaise selon laquelle la guerre serait presque finie et que la victoire sur les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) serait juste une question de temps, est le genre de propagande pratiquée lors de chaque guerre. Il est cependant pertinent de souligner que les LTTE font face à la défaite dans la période actuelle de cette longue guerre civile qui dure depuis plusieurs décennies.

    Siritunga Jayasuriya, United Socialist Party (CIO-Sri Lanka)

    Les dires des commandants de l’armée comme quoi la zone de combat serait restreinte à une infime zone géographique d’entre 30 et 50 km² sont seulement une interprétation de la réalité de terrain. Penser que la guerre contre les LTTE – une force guérillera lourdement armée – viendrait à sa fin avec de telle stratégie serait comme de croire à la prédiction des témoins de Jéhovah sur la fin du monde.

    Le cours des évènements dans la province orientale du pays, après la soi-disant victoire sur les LTTE, serait juste une indication de la complexité d’une guerre conduite contre une force de guérillera luttant pour la libération nationale. La défection de l’ancien dirigeant des LTTE dans cette zone donne indubitablement un énorme avantage à l’armée sri-lankaise. La «pacification» de l’est, avec les élections qui se déroulent littéralement le pistolet sur la tempe, a contribué à repousser les LTTE au nord.

    Les différentes à l’échelle internationale veulent croire la propagande de l’armée sri-lankaise (SLA) dans l’espoir que les terroristes LTTE seront éliminés et qu’il pourront continuer leur business dans la région. Pour le «grand frère» régional, l’Inde, il est urgent que la guerre se termine à cause des répercussions dans les zones du sud du pays, spécialement dans l’Etat de Tamil Nadu.

    Un désastre humain

    Eelam War 4, comme l’ont appelé les média sri-lankais, se rapproche dangereusement des civils, emprisonnés dans la zone de combat. La 55ème division de l’armée srilankaise a affirmé que dix bateaux qui opéraient sous le commandement du leader des «Sea Tiger», Soosai, avaient coulés. C’est un autre élément qui indique que les LTTE sont prêts à se battre jusqu’au bout, sans se soucier des dommages civils. Des estimations indépendantes ont déclaré qu’il y avait près de 200.000 personnes vivant – ou plutôt attendant de mourir – dans la zone de combat. Ils sont dans la situation sans précédent de devoir vivre parmi un équipement militaire lourd, comme des mortiers ou d’autres artilleries, que les LTTE ont stocké dans la zone et qui constitue leurs derniers espoirs.

    Il n’est pas difficile, dans cette situation, de comprendre pourquoi les LTTE n’autorisent pas les civils à sortir de la zone de combat. Il y a peut-être des civils qui ont décidé de rester avec les LTTE jusqu’à la fin, puisqu’ils ont perdu leurs proches dans cette guerre sanglante qui dure depuis 30 ans. Le destin de ceux qui sont sortis de cette soi-disant zone sécurisée contrôlée par la SLA est comme de marcher à travers un camp de concentration, chaque tamoul est suspect d’être membre des LTTE.

    La tension grandit alors que le JVP (Janatha Vimukhti Peramuna – Front populaire de Libération, se réclamant officiellement du marxisme et membre de la coalition gouvernementale) et le gouvernement chauvin Cinghalais discutent des colons cinghalais implantés au sud du Sri-Lanka. 40.000 villageois des zones bordant le sud du pays ont déjà reçu des armes du gouvernement pour leur protection. De telles mesures sont la garantie de prochaines montées de violence et de la continuation du conflit national au Sri Lanka d’une manière ou d’une autre.

    L’euphorie de la victoire envisagée par le gouvernement flotte déjà dans l’air. Tous les groupes communautaires sont en campagne et affirment que cette victoire militaire sera une victoire des Cinghalais sur les Tamouls. Ils décrivent également cela comme une occasion rare ; le Sri Lanka deviendrait un pays unifié par un dirigeant cinghalais.

    Étant donné la situation sur le terrain, il ne peut pas être exclu que le SLA se déplace pour nettoyer les zones contrôlée par les LTTE plus tôt. Mais la grande interrogation est de savoir ce qui se passera après. Même si certains peuvent dire que les LTTE seront vaincus militairement, il n’est pas certain qu’ils seront vaincus politiquement, surtout avec les inquiétudes grandissantes et le soutien dont ils bénéficient dans la population de l’Etat indien de Tamil Nadu et ses expatriés.

    Dans le sud du pays, les forces nationalistes extrêmes cinghalaises travaillent bec et ongle pour empêcher toute tentative de transfert, même substantiel, de pouvoir. La campagne du “Majoritarian Sinhala Buddhist” deviendra plus offensive lorsque la victoire arrivera. Le Janata Vimukthi Perumuna, soi-disant marxiste, a déjà commencé sa politique de résistance à n’importe quel transfert de pouvoir. Il espère revenir sous les feux de la rampe en utilisant cela comme la question fondamentale de la période présente. Une partie du SLA soutiendra fortement cette idée.

    Le président Mahinda Rajapaksa devra traverser de nouvelles eaux troubles alors qu’il se prépare à la situation d’après-guerre. Qu’offre-t-il à la minorité nationale Tamoul ? Il est déjà sous extrême pression de l’Inde et d’autres pouvoirs occidentaux. La victoire militaire sur les LTTE serait de courte durée pour lui puisqu’elle ouvrira de nouvelles zones de combat politique très bientôt.

    Tous les Tamouls, ainsi que les musulmans parlant le tamoul, au Sri Lanka trouveront difficile de comprendre ce que les trois décennies de lutte armée leur ont rapporté. Il est facile de pointer la folie et l’impasse du terrorisme individuelle et des tactiques de guérilla armée dans le contexte actuel ainsi que l’absence d’appel des Tigres pour une lutte de masse contre le régime.

    Quoi qu’il en soit, la première responsabilité de cette guerre désastreuse doit revenir à l’incapacité de la classe capitaliste a résoudre les problèmes qui affectent les travailleurs et les pauvres, y compris en garantissant les droits démocratiques des Tamouls à l’autodétermination. Au Sri Lanka, spécialement depuis l’indépendance arachée aux Britanniques, saute aux yeux. Le dirigeant tamoul, durant les années ‘50, revendiquait seulement des droits égaux pour la langue tamoul. C’était inacceptable pour la classe capitaliste cinghalaise.

    En même temps, la trahison des dirigeants de la classe ouvrière doit être condamné pour ne pas avoir lié la question nationale à la lutte des classes contre l’impérialisme, les capitalistes locaux et les propriétaires terriens.

    En tant que socialiste, le CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière, dont la section au Sri Lanka est l’United Socialist Party) a poursuivi sa ligne de défense des droits à l’autodétermination de la population tamoul pour résoudre la question nationale. Plus concrètement, à présent, nous faisons campagne pour cesser l’énorme désastre humain de cette guerre qui emprisonne des civils dans les jungle Mulaittivu.

    Le gouvernement sri-lankais a poussé pour cesser la guerre; ils promettent encore et encore de cesser cela avant le Nouvel An sri-lankais en Avril. Près de 200.000 vies sont en jeu. La classe ouvrière internationale doit protester contre ce massacre de masse.

    Un gigantesque soutien a déjà été mis en place autour de la classe ouvrière et de la population en Inde à travers une campagne «Stop au massacre des Tamouls». Nous appelons les travailleurs et les autres couches opprimées à travers le monde à se joindre à cette campagne et à lutter pour la fin immédiate de la guerre. Joignons la lutte pour obtenir de vrais droits démocratiques pour tous au Sri Lanka.

    Elections provinciales

    Les dernières élections provinciales se sont tenues le 14 février dernier au centre et au nord du Sri Lanka. « L’alliance Sandayana » de Mahinda Rajapaksa a réussi à gagner facilement avec presque 65% des voix. Rajapaksa est toujours populaire parmi les électeurs cinghalais grâce à la perspective d’une victoire dans la guerre. Mais il est clair que la majorité des électeurs tamouls et musulmans n’ont pas voté pour Rajapaksa.

    Dans le district de Kandy, par exemple, Sandanaya n’a aucun membre tamoul ou musulman dans les 18 postes de conseiller qu’il a obtenu. A Nuwara Eliya, le parti de Thondeman déclare représenter les travailleurs exploités dans les plantations, mais il supporte aussi le gouvernement de Rajapaksa. Il avait obtenu précédemment 7 conseillers mais n’en a remporté que trois cette fois-ci. Un autre allié de Rajapaksa, « Sandanaya Chandrasekaran » avait eu trois conseillers, mais n’en a obtenu aucun lors de ces dernières élections. Tout cela montre la colère contre le régime de Rajapaksa de la population tamoul qui vit totalement hors du nord est.

    Dans ces élection, l’USP s’est présenté dans trois des cinq districts. Deux autres partis de gauche se sont aussi présentés. En général, lors de la plupart des dernières élections, l’USP avait réussi à arriver à la quatrième place. De la même manière, l’USP est arrivé 4e et 5e, malgré la présence sur ses listes de candidats détenus en prison (les charges étaient montées de toute pièce et ont été abandonnées une fois les élections terminées.) Nous avons été la première des listes de gauche.

    Nous ne sommes bien entendu pas heureux de nous présenter aux élections dans une situation semi-dictatoriale. Mais à cause de l’absence d’une aternative de gauche pour la classe ouvrière dans le pays, nous avons été contraints de nous présenter de nouveau aux élections, cette fois dans les provinces occidentales (dans les districts de Colombo, de Gampaha et de Kalutara) ce 25 avril 2009. Le Front de gauche et le SPE se présenteront également mais seulement dans le district de Colombo.

    Lors cette élection, l’USP fait campagne avant tout pour cesser la guerre, mais aussi pour défendre les droits à l’autodétermination de la population tamoul, la liberté de vivre et de former des syndicats pour lutter contre les coupes budgétaires et pour obtenir satisfactions pour les revendications de la classe des travailleurs. Les discussions récentes avec le FMI (pour une aide de 1,9 milliards de dolalrs) impliquent de futures attaques contre les travailleurs. De grandes batailles politiques de la classe ouvrière pourraient voir le jour rapidement étant donné les difficultés majeures du capitalisme local et international.

  • “Contre-attaquer fait une différence” – Occupation d’usine au Canada

    “Contre-attaquer fait une différence ” – on pouvait lire ce slogan sur les pancartes des travailleurs qui occupaient leur ancien lieu de travail, l’usine Aradco – un des fournisseurs de Chrysler – à Windsor, dans la province de l’Ontario au Canada.

    Clare Hudson, (CIO-Canada)

    Après que l’usine ait fermé ses portes la semaine dernière, des syndicalistes d’Aradco et d’Aramco, toutes deux détenues par la compagnie Catalina Precision Products Ltd basée aux USA, ont rejeté la semaine dernière à 64% une offre de 200,000 dollars d’indemnité de licenciement. Il a été calculé qu’il leur est encore dû 1,7 million de dollars de primes de licenciements, de pécules de vacances et de compensations de fin de contrats. Quelle contradiction avec les 165 millions de dollars que les patrons d’A.I.G. se sont offerts en bonus !

    Les travailleurs sont entrés dans le bâtiment et ont soudé l’entrée de l’intérieur pour protester contre l’offre négligeable qui leur avait été proposée. Les travailleurs savaient que s’ils ne prenaient aucune mesure, il était peu probable qu’ils obtiennent quoi que ce soit. L’option d’occuper leur lieu de travail était la dernière chose qu’ils pouvaient faire, comme les machines n’avaient pas encore été retirées. C’était le dernier pouvoir de négociation qu’il leur restait. Le responsable local du CAW (syndicat automobile canadien) a déclaré:

    «Certains travailleurs ont décidé d’occuper l’usine. C’est la seule chose qu’ils ont à faire afin d’obtenir l’argent qui leur revient.»

    Le mercredi 18 mars, l’occupation s’est terminée après que les représentants syndicaux aient passé un accord avec l’ancienne direction. Cet accord a offert aux travailleurs 400,000 dollars à la place des 200,000 prévus d’origine. Tout en ne remplissant pas les exigences et les besoins des travailleurs, ce fut une grande amélioration par rapport à l’offre faite au début de la semaine.

    Contre-attaquer en période de récession

    Ce que cette action illustre, c’est que se battre fait une importante différence. La lutte paie. Elle a aussi donné à de nombreux travailleurs canadiens confiance en leurs capacités de s’organiser pour mener une lutte victorieuse – même dans une période de récession quand beaucoup affirment qu’il n’y a rien à faire.

    Le fait est que même après des paquets de sauvetage et des diminutions de taxes, l’industrie automobile a toujours des problèmes. Ces usines doivent être nationalisées. Si les industries nationalisées sont en surproduction – comme c’est le cas avec la production de voitures ou de camions – ces entreprises doivent être reconverties pour fournir les produits et les services dont a besoin la classe ouvrière.

    Les pénuries d’équipement ne manquent pas dans les hôpitaux ou les écoles. De nouveaux logements abordables et de qualité devraient aussi être construits pour répondre aux problèmes des sans-abris et de la précarité qui touche de nombreux canadiens.

    Les pertes d’emploi ne cessent d’augmenter au canada, jetant des centaines de milliers de travailleurs qualifiés au chômage. En janvier, 129.000 emplois ont été perdus, ce qui a fait monter le taux de chômage national à 7.2%. Presque tous ces emplois étaient à temps-pleins. Autour de 101.000 de ces emplois étaient dans l’industrie, la plus grande perte d’emploi jamais enregistrée dans le secteur.

    Dans l’Ontario, ou beaucoup d’industries sont basées, a été durement frappée avec 36.000 suppressions d’emplois. La province a été suivie de celle de Québec avec 30.000 pertes d’emploi et de la Colombie-Britannique avec 18.000. Il y a également eu une brusque chute dans les chantiers immobiliers, mettant beaucoup d’ouvrier de la construction sans emploi.

    Pourtant, à l’automne dernier, durant les élections fédérales, Stephen Harper, le premier ministre conservateur, a promis au Canadiens au cours de sa campagne électorale qu’ils ne souffriraient pas de la récession, que le Canada était une économie forte et qu’il n’y aurait aucun déficit dans les prochaines années.

    Pour beaucoup de travailleurs et de jeunes, ces mots n’ont pas été oubliés. La colère et la frustration grandissent, alors que les effets de la crise économique mondiale s’étendent.

    Le chômage augmente et un déficit de 64 milliards de dollars est estimé pour les deux prochaines années. Beaucoup de travailleurs qui tentent de réclamer l’allocation de chômage dont ils ont droit se font répondre qu’il faut attendre de nombreuses semaines pour recevoir le premier payement – laissant ainsi des milliers de travailleurs qui ont cotisé durant de nombreuses années inquiets de savoir comment rembourser leur prêt et acheter de la nourriture.

    L’inflation augmente

    Cette semaine, Statistics Canada a annoncé que l’inflation avait encore augmenté et atteint 1,4% alors qu’elle était déjà de 1,1% en janvier. La conséquence principale a été l’augmentation du prix de la nourriture et du logement. Les denrées alimentaires ont augmenté en moyenne de 7,4% l’année drnière. Les légumes frais ont par exemple augmenté de 25%.

    Cette situation rend encore plus difficile pour les travailleurs et les jeunes de s’offrir les nécessités de base.

    Bien qu’il soit vrai que le Canada n’a pas encore ressenti les effets de la crise économique à un point comparable aux USA ou à beaucoup de pays européens, il n’y a aucun doute sur le fait que l’impact, jusqu’ici, a frappé plus durement les travailleurs et les jeunes et a créé beaucoup d’incertitude quant à l’avenir. La réalité que le Canada est entrée dans une profonde récession frappe les esprits.

    Mais comme les actions des travailleurs de Windsor le montrent, contre-attaquer doit être l’option. Il est plus que probable que cette occupation ne sera pas la dernière. Les syndicats à travers le pays doivent intensifier ces luttes avec des actions pour défendre les emplois et les services publics, en relation avec les travailleurs du monde entier. La nécessité d’un nouveau parti des travailleurs est une tâche urgente qui doit être construite par la classe des travailleurs et de la jeunesse au Canada pour leur permettre d’avoir les outils nécessaires pour créer une réelle opposition face à la crise du capitalisme.

    Tant que vivra le système capitaliste, responsable de la crise, il n’y aura pas de fin au cercle vicieux de croissance et de récession où ce sont toujours les travailleurs qui payent le prix fort. La nécessité d’une société socialiste et démocratique n’a jamais été si urgente. La tâche assignée aux travailleurs et à la jeunesse doit être de changer la manière dont la société fonctionne – pas pour les besoins de quelques uns mais pour les besoins de la majorité – et ainsi d’assurer un avenir décent à chacun.

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