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Category: Public divers
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Du blé pour la santé ! Participez à la manifestation de la santé du 13 septembre !

Le personnel des soins de santé, toutes institutions confondues, dénonce ses conditions de travail depuis des années. Entre sous-effectifs, bas salaires, augmentation des cadences, management impitoyable et autoritaire, c’est tout un secteur qui tire la sonnette d’alarme sur son vécu et les conséquences dramatiques des choix politiques insensés sur la qualité des soins. À elle seule, De Block a permis d’économiser 2,3 milliards d’euros dans un secteur des soins déjà gravement atteint. Arrêts de travail, grèves, manifestations n’ont été jusqu’à présent accueillis qu’avec mépris par la classe dirigeante.
La pandémie actuelle a mis en pleine lumière le dénuement des soins de santé. Les négligences des gouvernements successifs envers ce secteur ne peuvent plus être niées. Les coupes budgétaires dans les soins de santé de ces dernières années et l’absence d’écoute et de réaction du gouvernement face aux difficultés éprouvées dans le secteur ont pesé lourdement sur les conséquences de la pandémie. Un personnel épuisé et en sous-effectif a dû gérer des situations extrêmement graves et compliquées, avec un afflux de patients critiques jamais vu auparavant.Les soins de santé, ce sont aussi des maisons de repos lâchement abandonnées, sans matériel ni test. Des situations dantesques ont été créées, souvent fatales pour les pensionnaires et le personnel. Il aurait été techniquement possible de soigner tout le monde dans les meilleures conditions si le monde politique avait écouté les revendications légitimes portées par le personnel des institutions de soin depuis des années. Mais ces derniers ont dû faire face, seuls, à l’incurie des responsables politiques.
Le recul du gouvernement
C’est dans ce contexte que le gouvernement a dernièrement fait passer en force deux arrêtés royaux dans le cadre des pouvoirs spéciaux. L’action très médiatisée du personnel de l’hôpital Saint-Pierre lors d’une visite de la Première ministre, combiné à des préavis de grève déposés par différentes organisations syndicales, a forcé le gouvernement Wilmès à suspendre l’application de ces deux arrêtés royaux légitimement décriés. Quiconque estime que le mécontentement du personnel se limitait à ces arrêtés royaux se trompe.
1 milliard d’euros
Il semble qu’une énorme somme d’argent ait été mise à disposition des soins de santé fédéraux. Mais cela ne suffit pas pour inverser les économies de De Block : 2,3 milliards d’euros. La situation qui prévalait avant le gouvernement Michel était déjà loin d’être bonne. Depuis des décennies, tous les gouvernements – y compris avec la social-démocratie et la démocratie chrétienne – ont sabré dans les soins de santé et la sécurité sociale. Ce milliard d’euros n’est du reste pas venu parce que les politiciens ont soudainement réalisé qu’il fallait plus de moyens, mais parce qu’ils avaient peur de la colère du personnel et de la solidarité dont ce dernier bénéficie dans la population. Comme l’a fait remarquer le dirigeant du CD&V Servais Verherstraeten : «La paix sociale dans ce secteur peut avoir un prix.»
Construisons la ripostePour l’ensemble des travailleuses et travailleurs en première ligne et toutes celles et ceux qui subissent de plein fouet la politique antisociale depuis des années, il est crucial d’obtenir des victoires. La question du refinancement des soins de santé et de la sécurité sociale est un de ces terrains de lutte sur lequel on doit s’engager activement pour tenter d’obtenir de telles victoires. Pour cela, il sera nécessaire de mobiliser le plus largement possible et d’investir les rues en nombre. Mais il faudra aussi agir par la grève partout où cela sera possible. La santé concerne tout le monde, tant travailleuses et travailleurs du secteur que la population en général.
Construisons un mouvement populaire large pour refinancer nos soins, améliorer les conditions de travail et offrir des soins de santé de qualité pour toutes et tous ! Arrachons des victoires qui peuvent redonner confiance à l’ensemble de notre camp ! Mobilisons tous ensemble la manifestation de La santé en lutte du 13 septembre !
Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close (PS) voulait interdire la manifestation de la santé du 13 septembre. Une lettre ouverte de 600 prestataires de soins a demandé la levée de cette interdiction en affirmant que la manifestation elle-même est une question de santé publique ! Cette manifestation aura bien lieu. Participez-y et mobilisez vos collègues. Rendez-vous le 13 septembre à 13h au Mont des Arts (près de la Gare Centrale) à Bruxelles.
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La Santé en Lutte : Actions “Tournons leur le dos” réussies !

Liège
Ce dimanche, des centaines de personnes ont répondu à l’appel du groupe d’action militant La Santé en Lutte pour des rassemblements à Bruxelles, Charleroi, Liège et Namur afin tout à la fois de revendiquer un refinancement massif des soins de santé et de dénoncer la gestion scandaleuse de la crise Covid-19 de la part des autorités belges.Ces rassemblements se sont partout extrêmement bien déroulés en dépit de la pression policière et du refus d’accorder des autorisations. Comme le souligne très justement La Santé en Lutte : ‘‘Le droit de manifester, entre autres repris dans la Convention européenne des Droits de l’homme, est l’un des droits les plus fondamentaux en démocratie. Nous devons reprendre la rue et défendre nos conditions de travail, une augmentation des effectifs, nos salaires, l’accès aux soins, etc. La crise covid-19 n’est bien sûr pas finie et il est important d’en avoir conscience. Si nous sortons dans la rue nous devons le faire en garantissant notre sécurité sanitaire. Mais aujourd’hui il n’y a plus de raison de faire reprendre le travail et la consommation et continuer à interdire la lutte sociale.’’
Et les raisons de reprendre le chemin de la lutte ne manquent pas, très certainement dans la santé ! Au micro de BX1 lors du rassemblement de Bruxelles, Naïma expliquait : “J’ai pas signé pour sacrifier ma vie. J’ai signé pour soigner des gens ! On est clairement de la chair à canon !” Stephen, membre de La Santé en Lutte, précisait quant à lui : ‘‘Avant le Covid, 1/3 des infirmiers et infirmières étaient à risque de burnout, aujourd’hui c’est 2/3 ! On voit les soignants tomber comme des mouches.’’
Sur RTL, il précisait : ‘‘Le secteur des soins de santé pâtit depuis des années d’un sous-financement qui s’est révélé plus flagrant encore pendant la crise sanitaire liée au Covid-19. À certains moments, nous devions choisir qui allait porter un masque et qui pas. Le personnel des soins de santé et les personnes vulnérables ont été complètement oubliés.”
Aux divers rassemblements, les pancartes et banderoles artisanales exprimaient une profonde colère : “le gouvernement compte ses sous, nous comptons les morts” ou encore “Maggie tue les soins”. A Liège, le PSL, qui était présent à chacun des divers rassemblements, est intervenu notamment avec une banderole sur laquelle était inscrit : ‘‘Le capital tue l’hôpital – Du blé pour la santé !’’
La réussite de ces rassemblements est de très bonne augure pour la Grande manifestation de la santé appelée par La Santé en Lutte pour le mois de septembre prochain, une initiative qui a le potentiel de réunir des milliers de personnes derrière le personnel de la santé.
- ENTRETIEN La Santé en Lutte ‘‘Aujourd’hui on soigne, demain on réglera les comptes !’’
- Grande manifestation de la santé
- Site de La Santé en Lutte

Bruxelles Vidéo de La Santé en Lutte
Vidéo du PSL-Liège
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14 juin : Action de La Santé en Lutte “Tournons leur le dos”

Appel de La Santé en Lutte // Événement Facebook
Rassemblons-nous pour faire une haie de déshonneur le dimanche 14 juin à 14h :
- A Bruxelles, dos au cabinet De Block et au ministère de la Santé (Boulevard du Jardin Botanique 50, 1000 Bruxelles)
- A Charleroi, dos au ministère de la Finance (Rue Jean Monnet 14, 6000 Charleroi)
- A Liège, dos au MR (Vinâve d’Ile 9 , 4000 Liège)
? Venez avec vos banderoles, vos slogans, vos masques, votre blouse blanche, verte, noire, rouge, enfin, venez comme vous êtes !
– Parce que Maggie de Block a cru qu’elle pouvait nous réquisitionner comme des pions, tournons-lui le dos.
– Parce que Sophie Wilmès ose dire qu’elle écoute et comprend la souffrance des soignant·e·s après avoir amputé le budget de la santé de 900 millions d’euros, tournons-lui le dos.
– Parce que l’Etat a laissé mourir nos ainé·e·s dans des conditions inhumaines, tournons-lui le dos.
– Parce que nous sommes en colère contre la gestion de cette crise et la mise en danger systématique des travailleur·euse·s de première ligne, tournons-leur le dos.
– Parce qu’on nous a envoyé soigner sans matériel, sans masque, sans effectif suffisant, tournons-leur le dos.
– Parce que le gouvernement a minimisé les risques pour pouvoir rationner le matériel de protection, tournons-lui le dos.
– Parce qu’ils ont maintenu l’activité économique tant qu’ils le pouvaient, au péril de nos vies, tournons leur le dos.
– Parce qu’on ne fait pas de bénéfices ni d’économies sur la maladie, tournons le dos à la marchandisation !
– Parce que la sécurité sociale n’est pas une variable d’ajustement, tournons le dos aux politiques d’austérité !
– Parce que nos dirigeants nous traitent avec mépris, rassemblons-nous pour leur tourner le dos.Ce monde politique et ses ambitions financières ne nous représentent pas !
Contre le retour à l’anormal renversons la table de monde marchand pour construire un « après » plus juste, plus humain, plus démocratique, plus égalitaire.
Luttons pour un accès à des soins de qualités pour toutes et tous.
Luttons pour un renforcement de nos métiers et de nos salaires, pour une révision des normes d’encadrement, pour une démocratie dans nos institutions de soins, pour plus d’effectifs, pour des contrats stables, pour une santé basée sur l’humain plutôt que sur les chiffres, pour une sécurité sociale forte, …
? Revendications de La Santé en Lutte : https://lasanteenlutte.org/nos-revendications/
Respectons la distance physique et les gestes barrières.
? Si vous voulez organiser un rassemblement dans un autre lieu, dans votre ville, contactez La Santé en Lutte !
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[VIDEO] La lutte contre le coronavirus sur le terrain : un pompier / ambulancier prend la parole
Lors du meeting en ligne du 1er mai organisé par le PSL / LSP, nous avons donné la parole à divers syndicalistes, dont Pablo Nyns, pompier et ambulancier à Bruxelles. Il a parlé de la situation dans le secteur des soins et a appelé à participer à la grande manifestation pour la santé à venir, une manifestation à l’initiative du collectif d’action militant La Santé en Lutte qui aura lieu dès que la situation sanitaire le permettra.
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7 avril, Journée mondiale de la santé : soutenons les revendications légitimes des professionnels de la santé !
Le drame qui se déroule dans les hôpitaux et les maisons de retraite n’était pas inévitable. Ce n’est pas seulement une conséquence de la propagation du Covid-19, la situation est née d’un autre virus qui a dévasté le secteur pendant des décennies. Les gouvernements successifs ont cherché à commercialiser le secteur au lieu d’investir suffisamment dans un service de qualité pour la population.Alors que des milliards d’euros sont injectés dans l’économie aujourd’hui, il n’y a toujours pas assez de masques et d’autres équipements de protection, les hôpitaux doivent faire la manche pour acheter des respirateurs,… La politique criminelle des autorités se poursuit donc. S’il est vrai qu’une “guerre” est actuellement menée contre la propagation du virus, alors les gouvernements actuels et les précédents sont des criminels de guerre !
La Santé en Lutte, avec d’autres groupes militants de travailleuses et travailleurs du secteur en Europe, se saisissent du 7 avril pour protester sur les réseaux sociaux, dénoncer l’hypocrisie des gouvernements et du patronat et défendre les revendications du personnel. La campagne ROSA et le Parti Socialiste de Lutte (PSL) soutiennent cet appel et demandent à leurs membres et sympathisants d’y participer. Prenez une photo de vous avec l’une des affiches présentées ci-dessous et publiez-la sur Facebook ! Si vous n’avez pas d’imprimante, écrivez sur papier le slogan/la revendication de votre choix. Envoyez-là également à michaelbouchez@gmail.com.
Aujourd’hui, nous manifestations sur les réseaux sociaux puisque beaucoup d’entre nous sont confinés chez eux et que les manifestations sont impossibles. Mais nous nous tenons prêts à retourner dans la rue le plus vite possible !
- Événement Facebook : 7 April Our Health is Not for Sale
- Affichettes en format PDF


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De la solidarité à la lutte pour plus de moyens pour les soins de santé

La Santé en Lutte devant la Tour des finances à Bruxelles. Photo : La Santé en Lutte. Soudain, les politiciens sont presque unanimes à faire l’éloge du personnel de santé. Ils félicitent également les nombreuses expressions de solidarité de la part de la population. Quelle hypocrisie après des années de réductions budgétaires dans les soins de santé ! Quelle hypocrisie après des années de criminalisation de la solidarité ! Mais cela en dit long sur le pouvoir de la solidarité de la base de cette société. Même dans les milieux dirigeants, il convient de faire au moins semblant d’être d’accord.
Bien sûr, applaudir à 20 heures ou suspendre un tissu blanc à sa fenêtre, c’est insuffisant pour obtenir les moyens qui font si cruellement défaut à nos hôpitaux. Mais le fait que ces initiatives soient si populaires illustre le potentiel existant pour une lutte concrète quand cela sera possible. Et ce ne sera pas un luxe : la N-VA a proposé lors des négociations gouvernementales d’économiser encore plus de 5 milliards d’euros dans les soins de santé ! Tôt ou tard, avec l’augmentation des déficits budgétaires, les autres partis traditionnels se pencheront également sur les soins de santé et la sécurité sociale pour y faire de dangereuses économies. Ces dernières années, tous les partis gouvernementaux se sont accordés pour imposer une norme de croissance plus faible pour les soins de santé.
Les soins de santé ont déjà été soumis à un régime impossible ces dernières années: la croissance des besoins n’a pas été accompagnée d’une augmentation égale des ressources (tant financières qu’en infrastructures et en personnel). Le progrès médical a permis d’économiser sur le nombre de lits et le personnel. En conséquence, les hôpitaux sont maintenant potentiellement en difficulté, malgré les efforts héroïques du personnel.
Depuis des années, le personnel soignant se mobilise pour avoir plus de collègues et de meilleures conditions de travail pour assurer une meilleure prise en charge des patients. Il n’y a pas eu de gouvernement contre lequel la « colère blanche » n’a pas protesté. Après cette crise, la lutte pour obtenir davantage de financement public pour les soins de santé devra se poursuivre, en mobilisant tout le soutien et la solidarité que l’on voit aujourd’hui s’exprimer aux fenêtres.
Le soutien de l’élite capitaliste vise à contenir et même à récupérer cette solidarité. Même dans les applaudissements on trouve une différence de classe : d’une luxueuse villa isolée, cela ne se voit presque pas. Mais dans un quartier populaire, l’acte prend résolument un caractère collectif.
Nous ne nous laissons pas avoir par les politiciens qui justifiaient les mesures d’austérité hier ou qui en réclamaient davantage ! S’ils essaient de se lier à notre solidarité, c’est parce qu’ils en ont peur. Mais n’en restons pas là et assurons que les personnes coupables des économies réalisées sur les soins de santé aient une frousse bleue après cette crise !
Comme l’a fait remarquer le groupe d’action “La Santé en Lutte” le week-end dernier : “Merci pour vos applaudissements tous les soirs, mais nous vous demandons surtout de ne pas oublier ce qu’il se passe maintenant et de continuer à nous soutenir dans nos futures mobilisations. Une fois le confinement levé, nous aurons de quoi dire et nous aurons de quoi faire. Et nous aurons besoin de vous !”
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Covid-19 : Terrassons le coronavirus et la marchandisation de la santé.

Suite à la propagation du coronavirus, nous sommes contraint·e·s d’annuler nos événements y compris la Grande manifestation de la santé du 29 mars. Ce n’est que partie remise bien évidemment.
Déclaration de La Santé en Lutte
Pour l’instant, nous allons nous concentrer sur les problématiques liées aux conditions de travail et de soins en cette période de crise.
C’est, en effet, dans un secteur déjà en surcharge, en manque d’effectifs et sous-financé depuis des années, que nous allons devoir, nous soignant·e·s et personnel logistique, administratif et hôtelier, nous battre pour endiguer une pandémie sans précédent.
Retour sur le plan de crise du gouvernement
Nous avons appris avant hier les nouvelles mesures prises par le gouvernement en affaires courantes. Nous saluons les précautions et le souci pour les enjeux sanitaires qui touchent l’ensemble de la population. Le gouvernement a en effet finalement été à l’écoute des alertes données par le monde scientifique et par les professionnels du secteur, et comme nous le savons, ce n’est pas forcément à son habitude.
Néanmoins, nous restons perplexes sur certains points. En effet, nous notons le compromis qui a été réalisé pour maintenir l’activité économique des grandes entreprises, pourtant majoritairement non essentielle au bon fonctionnement de notre société. Il nous semble que les principaux acteurs économiques impactés par les mesures seront les travailleur·euse·s de l’horeca, les étudiant·e·s, le milieu culturel et associatif, ainsi que les petits indépendants qui ont parfois déjà du mal à boucler leur fin de mois. Nous comprenons bien l’idée derrière ces choix, et nous soutenons le principe : il faut éviter les concentrations de population. C’est à ce titre qu’il nous paraît dès lors absurde et dangereux de maintenir l’activité des grandes entreprises où l’on sait que des centaines de travailleur·euse·s vont se côtoyer et plus que probablement risquer de contribuer à la propagation du virus.
Nous sommes également inquiets par rapport à la question du maintien des salaires des personnes confinées ou dans l’incapacité d’aller travailler. En effet, la précarisation de la population va engendrer des dégâts sanitaires que nous redoutons fortement. Plusieurs études révèlent la corrélation immédiate entre le niveau de revenus et le niveau de santé de la population. Nous sommes donc très préoccupés par ce risque de paupérisation et par les difficultés d’accès aux soins qui ne vont pas faciliter la lutte contre le Covid-19. En effet, il est à noter, dans les annonces du gouvernement, l’absence d’intervention concernant la prise en charge des frais médicaux liés à cette pandémie. Nous sommes face, aujourd’hui, à un secteur de santé inégalitaire, fonctionnant à plusieurs vitesses. L’accès aux soins est de plus en plus conditionné au niveau du revenu des patient·e·s. Face au coronavirus les personnes à faibles revenus ont donc un risque de mortalité plus élevé. Nous ne l’acceptons pas.
Pour finir, on ne peut pas passer à côté d’une autre annonce stupéfiante : la Ministre de la Santé a défendu, au parlement, quelques heures avant les annonces concernant les mesures à prendre pour lutter contre la pandémie de Covid-19, un projet de loi visant à économiser 48 millions supplémentaires dans les hôpitaux du pays ; cela même alors que depuis des mois le secteur dénonce un épuisement généralisé, et appelle urgemment à un refinancement. N’a-t-elle décidément honte de rien ?
Alors, sommes-nous prêt·e·s ?
C’est la question que tout le monde se pose. Comme nous le disions plus haut, le coronavirus arrive comme une charge supplémentaire dans un secteur déjà à bout. Alors, bien évidemment, nous, personnel de la santé, nous allons faire preuve de solidarité et allons donner le maximum pour soigner l’ensemble de la population. Comme à notre habitude, dirons-nous, car c’est là le sens que nous donnons à notre travail.
Quelles seront les conséquences des économies imposées précédemment dans notre système de santé sur la capacité de prise en charge et de lutte contre la pandémie qui nous menace aujourd’hui ?
D’abord, il sera toujours plus difficile d’avoir davantage de soignant·e·s au chevet des patient·e·s. Des conditions de travail repoussantes ont eu raison des infirmières, depuis des années, créant une pénurie majeure.
Ensuite, la marchandisation du secteur a poussé les directions hospitalières à externaliser, précariser, sous-staffer des services essentiels au bon fonctionnement de la structure hospitalière. En effet, aujourd’hui plus que jamais, nous allons avoir besoin du personnel logistique, administratif et hôtelier en nombre, formé, motivé. Une attention particulière devra être donnée au personnel de l’entretien ménager, qui sera dans les jours à venir, tout comme les autres professionnels de la santé, certainement sur-sollicité.
Pour finir, le tournant managérial de la gestion hospitalière laisse des équipes soignantes sans supervisions professionnelles aptes à traiter les questions de santé. Heureusement que nous savons encore comment faire notre métier. Pour exemple, les soins à domiciles, laissés sans directives et qui ont eu le professionnalisme de se donner des guidelines propres et concrètes pour la gestion de la pandémie. De plus, la gestion managériale du « juste à temps » laissant les unités avec très peu de stock, ce qui présage des grosses pénuries de matériel.
Pour conclure, nous sommes conscients que nous allons devoir donner beaucoup de nos personnes dans cette phase sanitaire critique. Pour illustrer ces sacrifices, la direction du CHU Saint-Pierre a demandé « d’annuler toutes les vacances, récupérations et congés programmés jusqu’au mois de juin » de tout son personnel. Le personnel de la santé devra être sur le pont ces prochains mois, nous le savons. Ces mesures sont les prémices d’une réquisition qui nous guette, probablement. Mais quelles sont les contreparties proposées par les directions hospitalières et l’Etat pour le personnel de la santé qui sera amené à sacrifier beaucoup durant les mois à venir ? Pour l’instant, et une fois de plus, le personnel des institutions de soins se prépare à ce qu’on lui demande de nombreux efforts, sans la garantie d’une reconnaissance juste et nécessaire.
Aujourd’hui, plus que jamais, la population réalise l’importance d’avoir des effectifs en suffisance et du personnel soignant sur le terrain, formé et correctement payé, pour faire face aux problèmes de santé. Plus que jamais, nous savons que nous avons besoin de tout le monde dans cette fourmilière qu’est l’hôpital. Du personnel d’entretien au médecin, du laborantin au brancardier, un renfort global des effectifs est bel et bien urgent et nécessaire. Plus que jamais, le monde réalise que la santé est un droit pour toutes et tous, et qu’il serait inacceptable de laisser mourir ceux et celles qui ont peu de moyens. Plus que jamais, nous nous rendons compte que les entreprises privées ne suivent pas cette logique, en spéculant sur la maladie, les médicaments, les produits désinfectants, les masques, etc.
C’est pourquoi, plus que jamais, notre slogan « + d’effectifs, + de salaires et + d’humanité » fait sens, pendant et après la pandémie.
Préparons-nous à nous battre sur tous les fronts contre le coronavirus et contre l’austérité !
Nous demandons :
- Une protection plus grande de la population en arrêtant toute la production non essentielle afin de limiter réellement au maximum la propagation du virus.
- Des garanties claires de maintien des salaires pour toutes celles et ceux qui sont amené·e·s à arrêter le travail dans ce contexte de crise.
- Une prise en charge par l’Etat avec participation importante des grandes entreprises pour toutes celles et ceux qui auront à subir une prise en charge médicale liée au coronavirus.
- Un arrêt immédiat de toutes mesures d’économies dans le secteur de la santé.
- Un refinancement massif du secteur pour faire face à cette situation et à toutes situations ultérieures. L’objectif doit être des soins de qualité gratuits pour toutes et tous.
- Des contreparties sérieuses pour tout le personnel du secteur qui sera amené à travailler dans des conditions encore plus difficiles dans les semaines et mois à venir.

Nous allons publier différentes réactions de travailleurs et de jeunes concernant l’impact de la crise du Coronavirus à leur travail et dans leur vie. N’hésitez pas à nous envoyer votre contribution via redaction@socialisme.be
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Coronavirus. Réaction d’un pompier “La solidarité et l’organisation par la troupe face à l’insuffisance de moyens”

“En tant que travailleurs de la santé de premières lignes (NDLR: les pompiers bruxellois sont aussi ambulanciers), nous sommes particulièrement concernés par la pandémie du covid19. En effet, nous sommes les premiers confrontés aux patients suspectés ou infectés, de nous va aussi dépendre les premières mesures de protection de l’environnement du patient quand celui-ci entre à l’hôpital.
“Nous avons bien évidemment des procédures pour nous protéger, mais il est certain que ces mesures vont faillir à un moment. La question pour nous est de garder notre potentiel de réponse opérationnel un maximum intact et le plus longtemps possible pour protéger la population du covid19 et ou des problèmes quotidiens (incendies, accidents, etc).
“La direction semblait apathique depuis une semaine et donc la délégation CGSP-ACOD du Service Incendie et d’Aide Médicale Urgente (SIAMU) de Bruxelles a décidé de remettre un véritable plan de bataille sous forme de questionnaire à la hiérarchie pour qu’elle prenne rapidement des mesures radicales. Le SFLP nous a emboîtés le pas et ce jeudi de nuit la direction semble avoir compris partiellement le message et commence à réagir. Comme pour la réaction du gouvernement fédéral nous espérons qu’il n’est pas trop tard.
“Mais plus que tout, nous sentons le poids d’années de non-augmentation budgétaire et de mauvaise gestion. Nous travaillons en flux-tendu en temps normal tant au niveau du personnel que du matériel, mais cette crise du coronavirus va faire plonger le service dans la pénurie.
“Déjà en ce début de crise les couacs hebdomadaires deviennent quotidiens, avec des ambulances indisponibles fautes de matériels, des uniformes qui n’arrivent pas, des procédures non-adaptées et du personnel administratif et opérationnel insuffisant. C’est une certitude que cela va aller en s’aggravant.
“Faire grève dans ces conditions est hors de question pour nous quand la société a le plus besoin des travailleurs de la santé. Énormément de collègues se sont portés volontaires pour annuler des congés (avant que les voyages soient annulés) et d’autres de venir travailler en période dite de repos. Une solidarité et une organisation commence à s’installer par la troupe petit-à-petit pour pallier aux insuffisances dues au manque de personnel et de moyens ainsi qu’au manque de réponse de la hiérarchie.”
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Gand. Grève réussie à l’université pour de meilleures conditions de salaire et de travail
A l’UGent, une grève remarquable a eu lieu hier en faveur d’un salaire minimum plus élevé d’au moins 14 euros de l’heure, de la nomination statutaire du personnel et de l’internalisation du service de nettoyage. Les membres du personnel d’UGent et du sous-traitant ISS sont partis en grève à l’initiative de la CGSP et de la Centrale Générale de la FGTB. Ils ont reçu le soutien de Women’s Strike UGent et de nombreux étudiantes et étudiants. Le piquet de grève fut particulièrement impressionnant au bureau du recteur durant l’après-midi.- Lire notre article : L’université de Gand se prépare pour sa plus grande grève depuis des décennies
La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) et les Etudiants de Gauche Actifs avaient organisé la solidarité avec les grévistes en partant en manifestation avec un groupe d’étudiantes et d’étudiants de l’auditoire Blandijn au bureau du recteur.
La journée était également un moment de mobilisation pour la quatrième Marche de Gand contre le sexisme, samedi prochain, dans le cadre de la Journée de l’égalité salariale.
Le bureau du recteur a tenté de minimiser l’effet de la grève et a déclaré qu’il y avait peu de participation à la grève. La délégation syndicale de la CGSP-UGent a répondu :
“L’UGent affirme que seul un quart du personnel des établissements étudiants est en grève, et que “6 des 8 restos” sont ouverts. Nous ne savons pas sur quoi le conseil de direction se base pour de tels chiffres. Tout d’abord, il y a 13 restaurants et cafétérias à l’UGent, et non 8. L’un d’eux est le Resto Sint-Jansvest, qui n’est plus en activité. Sur les 12 restants, 8 sont fermés en raison de la grève. 4 resto’s ont ouvert, mais tournent au ralenti. L’un d’entre eux a ouvert plus tard, après que des non-grévistes d’autres endroits y aient été amenés. Apparemment, la direction voudrait également ouvrir un autre le soir, après la grève. Même alors, nous ne comprenons pas comment obtenir les chiffres donnés à la presse. Peut-être que l’UGent devrait expliquer où sont passées les restos qu’ils ont “oubliés” et comment il se fait qu’avec seulement 25% de grévistes, il a été possible de fermer la grande majorité des restos ? Il faut aussi remarquer que de nombreux travailleurs soutiennent l’action, mais n’ont pas fait grève pour des raisons personnelles…
“L’UGent affirme que seulement 15 personnes sur 190 ont fait grève dans le nettoyage. Deux fois plus de personnes de l’ISS étaient cependant présentes à l’action au bureau du recteur. Il est vrai qu’une campagne d’intimidation très intense a eu lieu ces derniers jours à destination du personnel de l’ISS: des personnes ont été appelées à plusieurs reprises et menacées. On leur a raconté des mensonges, et il a été clairement établi que quiconque ferait grève en subirait les conséquences (employés à temps partiel voulant un contrat à plein temps, priorité pour les remplacements, etc.) Nous savions que cela aurait un effet, et que cela réduirait la participation à la grève parmi les travailleuses et travailleurs de l’ISS. Apparemment, l’UGent est fière de ce genre de pratique et l’utilise maintenant comme argument contre la grève : est-ce vraiment ce genre d’employeur que veut être l’UGent ? Soyons clairs : le soutien est énorme parmi le personnel de l’ISS pour les revendications de la grève, la non-participation de la grande majorité était due à la peur, et pas au rejet de la grève.
“Si cela avait été un examen, nous aurions dit : “revenez en septembre”. Il est dommage qu’une université en soit réduite à diffuser délibérément de fausses informations”.
L’UGent avait également lancé un appel de dernière minute pour recruter des étudiants supplémentaires afin de maintenir un restaurant étudiant ouvert. Si la participation à la grève avait été aussi faible que ce que prétend l’UGent, cela n’aurait bien sûr pas été nécessaire.
Reportage-photos de Jean-Marie:
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[INTERVIEW] ‘‘Fight for 14€’’ se prépare à la grève à l’université de Gand.

Tim, au centre, avec le mégaphone. Entretien avec Tim Joosen, délégué ACOD-CGSP
Le 14 octobre, journée d’action pour un salaire minimum plus élevé, a été utilisé pour mener campagne à l’UGent, l’Université de Gand. Des militants et sympathisants de la FGTB, y compris des étudiants, ont visité diverses facultés pour y présenter une pétition, recueillant ainsi plus de 1500 signatures en faveur de l’augmentation du salaire minimum horaire à l’UGent à 14 euros, ou 2 300 euros brut, par mois. Pour l’instant, une centaine de membres du personnel n’y parvient pas. Nous en avons discuté avec Tim Joosen, délégué ACOD-CGSP à l’UGent.
Le dernier Accord interprofessionnel (AIP) comporte une augmentation du salaire minimum de 1,1%. La FGTB a donc refusé de signer cet accord. Ces dernières semaines, il a été révélé qu’une proposition visant à porter cette augmentation à 3,5 % était sur la table, bien que l’accord n’ait pas encore été conclu. Qu’en penses-tu ?
‘‘Tout d’abord, il était correct de refuser l’accord initial, qui ne prévoyait qu’une augmentation de 1,1%. La FGTB fait campagne depuis plus d’un an pour un salaire minimum de 14€/heure. Il faut débattre de la stratégie nécessaire pour y parvenir, mais avec une augmentation de 1,1 % tous les deux ans, il nous faudrait presque 70 ans pour y parvenir.
‘‘Le fait que les employeurs reconnaissent aujourd’hui qu’il fallait porter ce taux à 3,5 % démontre que la FGTB avait raison de rester sur sa position. Mais dire ‘‘non’’ à un mauvais accord ne suffit pas. Les patrons exigent soudainement de nouvelles choses : ils souhaitent que cette augmentation soit payée par la collectivité par le biais de nouvelles réductions de charges, mais ils veulent aussi une réduction des délais de préavis en cas de licenciement. Les employeurs se sentent renforcés par le climat politique actuel et estiment qu’ils peuvent tout se permettre.
‘‘Pour renverser la situation, le syndicat a besoin d’une stratégie : un plan d’action à plus long terme qui permette une mobilisation large, comme nous l’avons fait fin 2014. Sans cela, on peut bien dire ‘‘non’’ à tous les accords du monde, on n’a aucun moyen de réellement s’y opposer.’’
Une pétition a circulé à l’UGent le 14 octobre pour un salaire minimum de 14€ par heure pour tous les travailleurs de l’université. Pourquoi avoir procédé de la sorte et quelles ont été les réactions ?
‘‘Le noyau militant de la CGSP-UGent a choisi de concrétiser sur son lieu de travail la campagne nationale pour un salaire minimum de 14€/heure. Nous voulons en faire une réalité à l’UGent à court terme. Notre dossier est sérieux, bien étayé et nous souhaitions d’abord illustrer que la revendication est largement soutenue par le personnel et les étudiants.
‘‘Chaque lieu de travail exige de tenir compte de la situation concrète qui s’y présente et de la conscience des travailleurs. Sur cette base, il est possible d’élaborer quelles formes d’action sont possibles et utiles pour renforcer la lutte syndicale. A l’UGent, la pétition était une excellente façon de se lancer tout en cherchant un soutien plus large. Nous voulons récolter 5.000 signatures, ce qui n’a jamais été fait à l’UGent. En même temps, la pétition aide nos militants à entamer des discussions avec leurs collègues et les étudiants. La journée d’action du 14 octobre 2019 a été un succès : nous avons recueilli pas moins de 1539 signatures en moins de 2 heures. Cela a suscité beaucoup d’enthousiasme, même parmi les personnes qui participaient pour la première fois à une action syndicale. De cette manière, il nous est également possible de construire la dynamique syndicale. Cet enthousiasme et cette confiance en soi pourront au besoin être également mobilisés sur d’autres thèmes.’’
Quelles sont les prochaines étapes ?
‘‘Nous voulons organiser trois autres journées d’action de ce type, une par mois, au cours desquelles nous recueillerons des signatures à quelques dizaines. La pétition circule également avec notre bulletin d’information syndical dans tous les bureaux et à tous les postes de travail tandis qu’une campagne d’affichage a été lancée. Une action prendra place le 14 février pour remettre la pétition au recteur.
‘‘Enfin, nous nous mobilisons pour une véritable grève à l’occasion de la grève féministe annuelle à l’UGent le lundi 9 mars : nous voulons attirer l’attention sur la problématique des bas salaires, dont les travailleuses sont les premières victimes.
‘‘En faisant grève ce jour-là à plusieurs endroits de l’UGent, nous voulons montrer au conseil d’administration que nous sommes sérieux et que nous entendons bien faire grimper la pression. Une telle victoire ne serait pas seulement importante pour les travailleurs de l’UGent, ce serait aussi un énorme coup de pouce pour la campagne nationale. Nous voulons illustrer qu’en nous mobilisant réellement et en concrétisant la campagne dans les entreprises, sur le terrain, un salaire minimum de 14€/heure peut devenir une réalité.’’