Category: Public divers

  • Lutter et arracher plus de moyens pour la santé et le social !

    « Une troisième vague, ce serait honteux! », a déclaré Yves Van Laethem, le porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus. Mais soyons clairs, la deuxième l’est déjà tout autant. Quand des spécialistes parlaient de la deuxième vague à venir, des risques du déconfinement en toute hâte, de la catastrophe de la rentrée scolaire,… ils étaient traités de « drama queens » par l’ancienne ministre de la santé Maggie De Block. Ils n’ont pas été plus écoutés par l’actuel gouvernement.

    Par Nicolas Croes

    Marc Wathelet, Docteur en Science et spécialiste en coronavirus humain, faisaient partie de ceux qui ont alerté les autorités dès le mois de février sur la gravité de la situation. Il explique : « Après seulement deux mois de cours, le niveau déclaré de contamination dans les écoles est alarmant. Et il doit nous alerter davantage encore puisqu’on sait qu’il est très largement sous-évalué en raison de l’absence de dépistage sérieux chez les enfants, et ce, conformément aux recommandations absurdes de Sciensano. Bien sûr, lesdites recommandations sont bien commodes pour qui veut camoufler le problème et prétendre que les contaminations se font au domicile et pas à l’école. » Il poursuit : « La triste réalité, c’est que la motivation principale pour maintenir les écoles ouvertes est de permettre à leurs parents de travailler – il faut être aveugle pour ne pas le voir. » Quant au lieu de travail, c’est un autre foyer de contamination important : la moitié des entreprises contrôlées ne respectent pas les mesures sanitaires imposées (RTL.be, 9 novembre 2020).

    « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », disait Einstein. Et pourtant, le 16 novembre, les écoles ont été réouvertes en présentiel, une « décision non seulement odieuse, mais également criminelle, car il s’agirait bien d’homicides volontaires » selon Marc Wathelet. Mais la seule folie ici, c’est celle d’avoir continué à respecter la loi du profit des entreprises. L’imposition des masques n’y est toujours pas obligatoire ! Cela ne coûterait rien à l’État, mais bien aux entreprises, et ce sont elles qui dictent la marche à suivre.

    Ça suffit !

    Alors que le secteur des soins de santé souffre depuis longtemps d’un sous-financement chronique, les autorités refusent de revenir sur les précédentes mesures d’austérité criminelles. Pour répondre aux besoins de soins de qualité dans des conditions de sécurité optimales, il n’y a eu que quelques promesses et mesures insuffisantes, arrachées qui plus est sous la pression de la mobilisation des travailleuses et des travailleurs. Il faut continuer sur cette voie de la mobilisation.

    Nous avons besoin d’une refinancement public drastique des soins de santé et du social pour faire face aux effets de la pandémie, y compris psychologiques. Nous avons besoin de la réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires pour être en mesure de nous occuper de nos enfants lorsqu’ils sont à la maison. Et d’un plan d’urgence pour rénover et amplifier l’infrastructure de l’enseignement. Et d’un plan de soutien aux indépendants. Combien allons-nous encore avoir de suicides de personnes qui se retrouvent la corde au cou, à l’image d’Alysson, cette jeune barbière qui s’est suicidée à Liège parce qu’elle ne pouvait pas faire face à ses factures ?

    Les Belges veulent un monde plus solidaire. Un sondage Ipsos commandé par le CNCD-11.11.11 a mis en avant que 61 % des sondés (données semblables en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles) défendent le renforcement de la sécurité sociale pour faire face à cette crise. 80 % des sondés soutiennent l’inscription d’un vaccin contre le coronavirus dans le domaine public, c’est à dire sans brevet, afin qu’il soit disponible à toutes et tous. Mobilisons cette aspiration à un monde solidaire dans la lutte concrète pour un autre système, pour une société socialiste démocratique !

  • Secteur des soins – Le gouvernement bat le chaud et le froid

    Photo : La Santé en Lutte

    Frank Vandenbroucke (SP.a, ministre fédéral de la santé publique) et Ben Weyts (N-VA, ministre flamand de l’enseignement) appliquent la même méthode: battre le chaud et le froid. Ben Weyts souhaite que les syndicats acceptent plus facilement le licenciement des enseignants en échange d’une nomination plus rapide (qui aurait immédiatement beaucoup moins d’intérêt en termes de sécurité d’emploi). Frank Vandenbroucke souhaite que le personnel soignant accepte la nouvelle loi concernant la délégation des tâches de soins infirmiers en échange d’une prime supplémentaire (qui ne serait que ponctuelle). Ils ne changeront pas la situation désastreuse de ces deux services essentiels.

    Par Anja Deschoemacker

    Que demande le personnel soignant ? La manifestation du 13 septembre organisée par le collectif La Santé en Lutte – qui a mobilisé des milliers de travailleuses et travailleurs de la santé en dépit des contaminations et des mesures sanitaires – exigeait un refinancement public du secteur afin de disposer de plus de personnel avec de meilleurs salaires et d’un service de qualité accessible à toutes et tous. Ils ont dû repousser une tentative d’interdire leur manifestation en faisant appel à l’opinion publique par le biais d’une lettre ouverte signée par plus de 1.000 soignants et ont fait face à la répression policière pendant la manifestation.

    Aujourd’hui, Frank Vandenbroucke ajoute l’insulte à l’injure : le personnel soignant peut recevoir une prime unique, une petite tape dans le dos. Mais le gouvernement refuse tout changement fondamental pour éviter au personnel des efforts surhumains et ne pas les placer devant le choix inhumain de décider qui sera soigné ou pas.

    La loi sur la délégation des tâches infirmières n’est pas seulement une insulte aux infirmières et infirmiers, c’est un cadeau au patronat du secteur pour encore plus presser le personnel comme des citrons tout en réduisant la qualité des soins. Dans son tract de novembre, La Santé en Lutte déclare : « une révolte légitime se développe dans nos rangs ».

    Organisons une deuxième vague de lutte !

    Au moment d’envoyer ce journal à l’impression, les premières actions étaient déjà annoncées. La pandémie a fait comprendre à de larges pans de la population ce que le personnel savait déjà : la loi du profit et la logique d’austérité tuent le secteur de la santé. Depuis des années, il pleut des témoignages de soignants selon lesquels la qualité des soins est mise à mal en raison du manque de personnel. Bien avant la pandémie, le risque d’épuisement mental et de burn-out y était très élevé. En Belgique, une infirmière s’occupe en moyenne de 10 patients, contre 5 dans un pays comme la Norvège. Ce n’est pas avec un membre du personnel supplémentaire par équipe (la seule chose déjà accordée) que la situation deviendra gérable.

    Le gouvernement fait la sourde oreille. Des moyens supplémentaires ont été consacrés à la santé, mais pas pour un véritable refinancement et pour mettre fin à la logique commerciale qui domine le secteur depuis ces dernières décennies, tant dans le secteur privé que dans le secteur public. Les fonds supplémentaires visent à combler certains trous et – surtout ! – à mettre fin à la “révolte légitime” des travailleuses et des travailleurs.

    Une deuxième vague de résistance est absolument nécessaire si nous voulons des soins de santé à la hauteur, sans bénévoles non qualifiés et non rémunérés, sans que le personnel testé positif au covid ne doive se rendre au travail et supporter la lourde charge mentale du risque d’infecter des patients déjà très vulnérables, sans que les tâches infirmières ne doivent être effectuées par du personnel ne disposant pas des connaissances professionnelles indispensables.

    Pour le 11 décembre, La Santé en Lutte appelle à un rassemblement rue de la Loi. Nous appelons chaleureusement nos lecteurs à y participer. Une nouvelle grande manifestation et l’élaboration d’un plan d’action syndical dans le secteur devraient être les prochaines étapes pour abroger cette loi et imposer au gouvernement de répondre aux exigences réelles du personnel.

  • 11/12 La Santé en Lutte : Rassemblement rue de la Loi contre la loi sur la délégation des soins

    Un appel à l’action lancé par La Santé en Lutte.

    Le gouvernement nous lâche des primes et des mesurettes mais la loi sur la délégation des soins reste en place ! Le vieux rêve de Maggie De Block est ici concrétisé par Franck Vandenbroucke. Brader nos métiers c’est mettre nos patient·es en danger !

    De plus, ces primes ne concernent pas l’ensemble du secteur. En sont exclus les maisons de repos, les maisons psychiatriques, le domicile, les maisons médicales, les travailleurs et travailleuses obligé·es d’exercer avec un statut indépendant, etc. alors qu’ils et elles ont subi de plein fouet la première et la deuxième vague.

    Ces mesurettes font écran aux problèmes fondamentaux que cette crise sociale et sanitaire ne fait qu’exposer sous une lumière crue. Le cœur du problème est d’avoir décidé il y a plus de 30 ans que le secteur de la santé devait devenir un marché, répondant à des logiques de rendement. Dès lors, l’augmentation de la charge de travail par travailleur·euse, la détérioration des conditions de travail et de la qualité des soins étaient inévitables.

    Nous ne les laisserons pas nous leurrer ! Nous voulons un changement clair de la politique des soins. Nous refusons de travailler pour du chiffre et de soigner des numéros ! Nous voulons une politique de prévention efficace et du temps pour prendre soin de la population.

    Nous voulons plus d’effectifs soignants, logistiques, administratifs et hôtelier afin de décharger le travail au chevet des patient·es et d’améliorer les conditions de travail de l’ensemble des professions lié au secteur de Santé. La délégation des soins infirmiers est une solution proposée par le gouvernement pour éviter de prendre de réelles mesures et de renforcer efficacement les effectifs. Nous n’en voulons pas ! Nous voulons attirer et conserver les soignant·es sur le terrain et pour ça il faut renforcer les équipes et les salaires et pas brader la profession. Il faut un changement de logique !

    Mais ce changement n’est pas proposé par le gouvernement et le ministre de la Santé, ce qui est proposé sont des pansements sur des jambes de bois afin de nous faire avaler la pilule et conserver le cap de la marchandisation. Ceci est inadmissible quand on voit les ravages d’une telle politique !

    Il est urgent de réagir, pas dans deux mois, pas lors du déconfinement, maintenant ! Car la gestion actuelle de la crise sanitaire augmente le nombre de mort·es, aggrave la crise sociale et privilégie toujours la même classe sociale. Les travailleur·euses essentiel·les, les soignant·es, les petit·es indépendant·es, les précaires, sont celles et ceux qui vont payer la crise ! Et c’est inadmissible.

    Rassemblons nous devant les lieux de pouvoir, là-même où sont prises les décisions, afin de dire non à leur politique ! La lutte sociale ne peut être confinée !

    Rendez-vous le 11 décembre à 17h au métro Arts-Loi à Bruxelles !

    • Pour le retrait immédiat de la loi de délégation des soins
    • Pour plus d’effectifs dans le secteur des soins
    • Pour une vraie augmentation salariale
    • Pour un refinancement structurel de la santé
    • Pour une véritable politique de prévention
    • Pour des mesures sanitaires solidaires

    Sans cela, aucune politique de santé publique respectueuse, digne et efficace ne sera possible ! La santé est un bien commun et un droit fondamental !

    ! ATTENTION : respectons le port du masque et la distanciation physique !

  • Coronavirus. Où sont les dirigeants syndicaux ?

    Manifestation de La Santé en Lutte du 13 septembre.

    Pour un syndicalisme de combat !

    Le nombre d’infections causé par le terrible virus reprend son envol. Sept mois après le déclenchement de la pandémie, la stratégie pour l’endiguer demeure Moyenâgeuse  : le confinement. Pourtant, les connaissances scientifiques et les possibilités technologiques existent pour ne pas avoir à recourir à des mesures qui limitent autant notre vie sociale : des capacités de dépistage rapides et massives, une recherche sérieuse des contacts qu’ont eu les personnes contaminées,….

    Après 7 mois, il n’y a toujours pas de données précises sur les lieux principaux de contamination en Belgique. Cependant les chiffres français et britanniques démontrent que les contaminations au travail sont loin d’être négligeables. Dans la plupart des entreprises où des mesures ont été adoptées, elles sont nées de l’entrée en action des travailleuses et des travailleurs. En ce sens, nous ne sommes pas aussi mal préparés qu’en mars-avril. Mais combien de contamination au travail ont encore lieu ? Combien de travailleuses et de travailleurs se rendent au travail avec des symptômes légers de peur de perdre trop de salaire ?

    Les représentants syndicaux ont joué un rôle important dans l’adoption des premières mesures de sécurité : qui sait mieux ce qui est nécessaire que celui ou celle qui se trouve sur le lieu de travail ? Ce n’est pas tombé du ciel. Partout il a fallu faire pression pour que des mesures sérieuses soient prises. Comme en témoigne la lutte exemplaire de plus d’une semaine menée par les travailleuses et les travailleurs d’AB InBev à Jupille, relayée par des grèves de solidarité dans d’autres sites belges de la multinationale, pour qu’enfin des mesures plus sérieuses soient mises en place dans leurs usines. Et ce après qu’une dizaine de travailleurs aient été contaminés (lire notre article à ce sujet).

    Tout au long de la première vague, il est clairement apparu que c’est nous, les travailleuses et travailleurs ordinaires, qui faisons tout tourner. Et c’est d’autant plus vrai en ce qui concerne les secteurs essentiels. Cette conscience de classe accrue offre une opportunité à l’ensemble du mouvement ouvrier de passer à l’offensive pour enfin obtenir les moyens nécessaires pour les organismes de santé et une augmentation du salaire minimum. Il faut la saisir.

    Renoncer à imposer ces sujets primordiaux au centre du débat public par le moyen de campagnes actives, c’est laisser l’espace libre à une rhétorique antisociale. Il suffit de penser à la façon dont le Vlaams Belang diffuse son racisme et sa haine en Flandre. Pourtant, la vague de licenciements qui se met en place montre bien que ce ne sont pas les migrants qui volent les emplois et sont responsables de la misère sociale : ce sont les actionnaires.

    Nous ne devons pas nous contenter d’attendre l’arrivée d’un vaccin d’ailleurs elle-même ralentie par les errements du capitalisme : une concurrence féroce est à l’oeuvre entre multinationales du secteur, qui gaspille l’énergie et les moyens dont nous avons tellement besoin pour repousser la pandémie (lire notre article à ce sujet). Et pour peu que la distribution du vaccin soit aussi chaotique que celle des masques, nous serons encore loin d’être débarrassés de cette pandémie l’été prochain !

    Les dirigeants syndicaux devraient organiser la lutte pour le déploiement d’une capacité de test beaucoup plus importante et massive, y compris avec des tests plus rapides réguliers dans les entreprises (à l’image de ceux développés par l’université de Liège), en impliquant les représentants du personnel dans le contrôle de l’organisation de ces tests. Dans l’enseignement, cela pourrait être réalisé par le personnel et des comités d’étudiants.

    Défendre la nationalisation du secteur pharmaceutique est une évidence pour que le personnel de ce secteur et la collectivité disposent du contrôle et de la gestion du développement des capacités de dépistage et de vaccins, ainsi que de leur répartition. Nous constatons aujourd’hui que sept mois après le début de la pandémie, la capacité de test est déjà à nouveau sous pression. Les syndicats disposent d’une présence solide dans ce secteur, ils ont donc tous les outils en main pour faire une campagne de cette revendication. Qu’attendons-nous ?

    Afin de prévenir les contaminations sur le lieu de travail, il est essentiel que les personnes testées positives ne perdent pas de revenus. Des tests réguliers peuvent aider les personnes contaminées à être plus rapidement en confinement, avant même l’apparition des symptômes. Il est nécessaire d’envoyer immédiatement les personnes contaminées chez elles, mais en garantissant qu’elles ne perdent pas de revenus pour éviter qu’elles ne soient tentées de continuer de travailler à cause de la pression financière.

    Quant aux fermetures d’entreprises ou aux annonces de licenciements collectifs, notre riposte ne doit pas se limiter à demander un meilleur plan social. La comptabilité de ces entreprises doit être ouverte de manière à ce qu’elle puisse être vérifiée et les syndicats doivent lier cette question à celle de la nationalisation des entreprises qui procèdent à des licenciements collectifs. Que ces entreprises soient placées dans les mains de la collectivité, sans la moindre compensation pour les actionnaires qui condamnent le personnel à la misère !

    La deuxième vague menace d’être désastreuse pour le personnel de la santé encore épuisé par la première vague. Après des années d’économies, le secteur est sur les rotules. Les ressources supplémentaires promises sont d’ailleurs largement insuffisantes. Combler le manque de moyens et de personnel est une affaire urgente et de première importance. Et si des promesses ont été réalisées, c’est en grande partie parce que les politiciens traditionnels craignent les troubles sociaux.

    La manifestation combative appelée par le groupe d’action militant La Santé en Lutte le 13 septembre dernier à Bruxelles méritait de disposer du soutien le plus total de la part des appareils syndicaux. Mais le personnel soignant est largement laissé à lui-même. Grâce aux efforts déterminés de centaines de travailleurs et au soutien de structures syndicales locales à Bruxelles, cette manifestation s’est avérée être un grand succès compte tenu des circonstances avec 7.000 personnes présentes (lire notre article à ce sujet). Si les syndicats avaient décidé de sérieusement soutenir l’initiative à partir de tout le pays, beaucoup plus de monde aurait fait entendre les revendications légitimes du personnel soignant. Cela en aurait fait la plus grande manifestation de cet automne, au lieu de la caravane du Vlaams Belang…

    La logique du marché est un échec. Cela se voit dans le secteur de la santé. Cela se voit dans le dépistage du virus et le tracing. Cela se voit dans le développement d’un vaccin et cela ne manquera pas non plus d’être constaté plus tard quand il faudra en assurer la distribution. En 2020, le capitalisme n’a pas su aller plus loin que la méthode médiévale du confinement. Le capitalisme est en faillite et il doit céder la place. Il est grand temps d’instaurer un autre système reposant sur la satisfaction des besoins de la majorité de la population et capable de répondre aux défis de notre temps de manière démocratiquement planifiée. C’est ce que nous appelons le socialisme.

  • INTERVIEW La Santé en Lutte “La réussite de la manifestation du 13 septembre n’est qu’un début…”

    Il n’est pas exagéré de dire que le chemin vers la grande manifestation de la santé du 13 septembre dernier était un véritable parcours du combattant… Mais en dépit de tous les problèmes, cette date a marqué le déconfinement de la lutte sociale de façon éclatante. Nous en avons discuté avec notre camarade Karim Brikci, délégué permanent CGSP-Brugmann, très impliqué dans le collectif militant La Santé en Lutte.

    Karim, nous t’avons déjà interviewé pour l’édition de mai de Lutte Socialiste. A ce moment-là, la date du 13 septembre était encore très lointaine, c’est aujourd’hui derrière nous. Quel bilan tirer du chemin parcouru ?

    Cette manifestation, pour La Santé en Lutte et pour tous les collègues qui se sont mobilisés, c’est un succès et une date qui en appelle d’autres. L’atmosphère parmi les collègues présents laisse peu de doutes : il y a une volonté de poursuivre la lutte. Nous ne devons pas nous arrêter là et construire ensemble les perspectives de discussion et de mobilisation.

    A l’origine cette manifestation était un pari risqué pris en pleine pandémie, à la suite de l’annulation de la manifestation initialement prévue fin mars. On a senti le potentiel et la volonté. Il y avait un momentum clair sur le sujet. Cela aurait été dommage, malgré l’avis de certains, de ne pas se mobiliser. On a choisi de prendre le temps pour mobiliser sérieusement et d’anticiper sur une fin de confinement, chose qui n’a pas été aisée puisque, comme tout le monde le sais, les échéances de déconfinement n’ont pas été celles prévues à l’origine. Ça a été un facteur compliquant.

    La mobilisation a été assez particulière, c’était une mobilisation de collègues du secteur fatigués, qui pour beaucoup n’ont même pas eu l’occasion de prendre des congés ces derniers mois et sont toujours dans cette situation encore aujourd’hui. C’était une mobilisation essentiellement virtuelle, même si un travail de terrain a pu être fait ces dernières semaines. L’essentiel s’est passé avec une communication sur les réseaux sociaux. On est capable de faire mieux et il va falloir faire mieux. Mais il faut tenir compte des possibilités en termes d’énergie et de la réalité de l’épidémie, qui ne rend pas les tractages évidents.

    Tout cet été, on a élargi le front de mobilisation qui était déjà conséquent au moment de prendre l’initiative de cette manifestation. Le front s’est élargi à toute une série de centrales syndicales, de structures et d’associations diverses et variées qui vont de la fédération des maisons médicales à Médecins du monde, etc. Une liste assez large d’organisations et d’acteurs des soins de santé. C’était d’ailleurs notre objectif et c’est très positif d’avoir mis autant d’organisations différentes être capables de se mettre ensemble en action pour un refinancement des soins de santé.

    En résultat final, une première mobilisation de 7.000 personnes en sachant que beaucoup de collègues travaillaient – ça, c’est la spécificité du secteur – et qu’on a reçu beaucoup de messages de soutien de personnes plus âgées, de malades, etc. qui ne se sentaient pas à même de manifester, et à juste titre avec tous les risques que cela pouvait comporter, mais qui tenaient à se montrer totalement solidaires de la mobilisation. Il y a aussi le contexte de la rentrée scolaire, etc. qui clairement ont pu être des facteurs compliquants.

    En dépit de tout ça, être capables de se retrouver à 7.000 dans la rue autour de la revendication du refinancement des soins de santé et de la sécurité sociale, c’est un succès. Je pense que l’ensemble des participants en est convaincu.

    Derrière chaque manifestant se trouvaient de nombreuses autres personnes solidaires mais absentes, c’est certain. Les Autorités, par contre, brillaient par leur absence…

    C’est le constat qu’on a pu tirer : les applaudissements, les déclarations de principe envers les « héros » n’étaient que des belles paroles pour nos les dirigeants politiques. Pour nous, ce n’était pas une surprise, mais ça a permis quand même de clarifier certaines choses auprès d’un plus grand nombre de personnes. Mais donc, oui, en dehors de toutes les difficultés de cette période de crise sanitaire, il y a eu des tentatives de nous mettre des bâtons dans les roues de la part des autorités à Bruxelles pour organiser notre manifestation dans de bonnes conditions.

    On peut en tirer un constat : tout est déconfiné, sauf la liberté d’expression et la mobilisation sociale. Les autorités se cachent derrière des prétextes sanitaires qui peuvent tenir la route sauf que, au final, travailler sans moyens de protection, prendre le risque de se contaminer, ça, on peut faire. Aller à Walibi à 10.000, ça, on peut faire. Retourner dans les stades – et tant mieux, j’aime bien le foot – on peut le faire aussi. La seule chose qui reste inenvisageable aux yeux des autorités politiques sous couvert des mesures du Conseil national de sécurité, c’est la mobilisation sociale.

    Dans ce sens là, la première attitude de la ville de Bruxelles a été de nous interdire notre manifestation « Vous comprendrez bien, vu le contexte sanitaire ». Suite à ça, il y a eu la lettre ouverte signée par 600 soignants – et on a atteint le millier en peu de temps – en disant « C’est très bien monsieur Close, mais nous, après les applaudissements, on veut des actes et, interdiction ou pas, on va manifester ». Suite à ça, on a été recontactés pour essayer de trouver un accord. Accord qui était d’interpréter autrement les recommandations du CNS autour des rassemblements de 400 personnes en extérieur. Il y a donc eu un accord pour des bulles de 400 personnes de manière statique. C’est une absurdité totale d’un point de vue sanitaire. On a défendu le fait que faire un cortège sur les grands boulevards où chacun peut respecter la distanciation sociale, avec port de masque obligatoire, ça va plus dans le respect des mesures sanitaires que de faire des bulles de 400 dans un espace réduit.

    Je l’ai dit plusieurs fois aux autorités, elles ont été incapables de contre-argumenter. Cela a permis de démasquer leur attitude. Le point rigolo, c’est qu’au même moment où le bourgmestre Close (PS) a donné l’ordre à sa police d’attaquer notre rassemblement totalement pacifique, le PS, sur sa page Facebook s’est permis un post de soutien aux « travailleurs de la santé mobilisés ce jour dans les rues de Bruxelles » avec un hashtag « lasanté », je ne pense pas qu’ils ont été jusqu’à « la santé en lutte », mais c’était pas très loin.

    Mais voilà, on a tenu le coup jusqu’au bout. C’était un enjeu de déconfinement des luttes sociales. Cela a permis cette superbe mobilisation qui en termes de convergence des luttes a été très forte. On a trouvé plein de secteurs qui, de fait, sont concernés par la question de la santé comme les camarades sans-papiers, les jeunes, les moins jeunes, le Gang des Vieux en Colère,… Mais ce n’était pas gagné de parvenir à faire descendre dans la rue toutes ces forces ensemble autour des travailleurs de la santé. On espère que cela ouvrira des perspectives de futures convergences dans le cadre de la lutte sociale de manière plus générale.

    La fin du rassemblement a également été marquée par la répression policière.

    Oui. Ça ne sert à rien de tourner autour du pot : on avait un accord avec la police pour ces blocs de 400, ce qu’on a respecté à la lettre. Il s’avère qu’au final, nous avons respecté l’accord et la police ne l’a pas respecté du tout en prétextant des pseudo-incidents en marge de la manifestation. La police s’est permise d’attaquer vers 15h30 le rassemblement qui était en voie de dislocation comme prévu au Mont des Arts et a attaqué des centaines de manifestants complètement pacifiques avec violence et mépris. C’est totalement inadmissible. Je ne sais pas ce que la police cherchait à part essayer d’intimider. Dans notre communiqué, nous avons dit « Après les applaudissements, les coups de matraques ». Cela démontre l’hypocrisie totale de la classe politique par rapport à nos revendications.

    Plus grave quand même, 6 personnes ont fini à l’hôpital. Un commissaire bien connu s’est permis des exactions pour lesquelles nous récoltons des témoignages. Il y a quand même eu 35 arrestations dont 3 judiciaires pour lesquelles nous allons organiser la solidarité parce que ces collègues, ces camarades, ces soutiens n’ont absolument rien fait qui mérite cette situation. On continuera la mobilisation là-dessus. Je mets au défi une quelconque autorité politique ou policière de justifier un tel accès de violence par rapport à une manifestation aussi pacifique que la notre.

    Parlons de la suite. Comme tu le disais, c’est une date qui en appelle d’autres…

    La Santé en Lutte a fonctionné dès le début par assemblées générales, un fonctionnement démocratique avec des discussions approfondies sur nos revendications et le type d’action que nous voulons mener en impliquant au maximum les collègues et les soutiens, puisque ces assemblées sont ouvertes à toutes celles et ceux qui veulent lutter pour les soins de santé.

    Entre deux assemblées générales on fonctionne avec une coordination pour mettre en pratique les décisions votées à l’assemblée générale. Avec le covid, nous n’avons pas pu organiser d’assemblée générale sur ces 6 derniers mois, mais nous avons concrétisé la décision importante de la dernière qui était de faire une manifestation.

    Suite à la manifestation, il y a beaucoup d’idées sur le type d’action à mener à l’avenir et la façon de développer La Santé en Lutte. Avant d’aller plus loin, la priorité est de réorganiser une assemblée générale et d’y discuter du bilan des derniers mois et des perspectives. On organise donc une assemblée générale nationale le 15 octobre prochain à laquelle tout le monde est convié.

    C’est clair pour La Santé en Lutte que le combat ne fait que commencer. Un des mots d’ordre que l’on a mis en avant dès le début et que nous avons de nouveau remis sur la table dans notre communiqué le soir même du 13 septembre est qu’il faut passer à l’étape supérieure et organiser une journée d’action nationale de grève de l’ensemble du secteur – hôpitaux publics et hôpitaux privés, maisons de repos publics et maisons de repos privées – et avec l’ensemble des acteurs des soins de santé dans des plus petites structures de première ligne, etc.

    On appelle les structures syndicales à se mettre autour de la table pour réfléchir à un véritable plan d’action qui permettra de mobiliser la colère de l’ensemble du secteur. Nous sommes convaincus que la volonté est là à la base, ce n’est qu’une question de détermination militante au sein de nos structures syndicales.

    On peut lire dans les médias dominants que des montants ont déjà été obtenus pour la santé dans le cadre de la concertation sociale. Un milliard d’euros auraient été débloqués et certains responsables syndicaux parlent même d’un montant historique. Qu’est-ce que vous en pensez ?

    Oui, les 400 millions du fonds « blouse blanche », c’est une victoire de la mobilisation des travailleurs qui se mobilisent dans le secteur depuis le printemps 2019. C’est une chouette avancée, le fruit de la lutte. Mais cela ne représente que quelques équivalents temps-plein pour les grandes structures hospitalières et objectivement, ce n’est pas cela qui va soulager la charge de travail et qui permettre aux travailleurs de terrains de pouvoir faire leur boulot dans de bonnes conditions, c’est-à-dire en ayant le temps de s’occuper de leurs patients.

    Pour y arriver, il faut un engagement massif de personnel et on est clairement pas dans ce scénario avec ces 400 millions même si ça peut sembler être une belle somme. Pour les 600 autres millions où la ministre de la santé s’est rassise avec les responsables syndicaux, c’est de nouveau le fruit d’une mobilisation de terrain : les actions, les menaces de préavis de grève et l’action « la haie de déshonneur » qui a eu lieu au CHU Saint-Pierre. Le gouvernement a pris peur de la colère qui pouvait exploser dans le secteur. Il y a eu des négociations avec les directions syndicales qui se sont conclues sur un préaccord de financement de 600 millions d’euros. Sur combien d’années ? On en sait rien. On a aucun détail de ce pré-accord. Mais il faut arrêter de crier à la victoire tant qu’il n’est pas signé.

    Deuxièmement, c’est un accord qui porte uniquement sur une revalorisation salariale dans le cadre de l’IFIC (Institut de classification de fonctions). C’est un système implémenté dans le secteur du privé qui, pour certaines fonctions – et souvent les fonctions les plus proches du patient, les plus proches du terrain et les moins bien payés – l’IFIC peut conduire à une perte de salaire et non à une revalorisation salariale. Par contre, pour certains cadres, pour certaines hautes fonctions, l’IFIC prévoit des revalorisations salariales non négligeables.

    Ce qui veut dire qu’il faut creuser un peu quand on met des choses sur la table. Dans ces 600 millions d’euros, reste à voir quelles fonctions seront revalorisées et quelles autres ne seront pas. Je peux déjà affirmer que par rapport à la plupart des barèmes, les préposés à l’entretien subiront une perte de salaire dans le cadre de l’IFIC. Par contre, certains managers derrière leurs tableaux Excel peuvent avoir des augmentations substantielles.

    De toute manière, pour conclure, un milliard d’euros, ça peut paraître beaucoup, mais comparé aux économies des gouvernements Michel et Wilmès, ça ne rattrape même pas les fonds qui nous ont été retirés. Si l’objectif est un vrai refinancement des soins de santé, plus de personnel au chevet des patients et éviter de continuer à épuiser le personnel de terrain, c’est pas un milliard d’euros qu’il nous faut, c’est quelques milliards, et on doit aller les chercher dans les poches des riches.

    • Jeudi 15 octobre, 19h, Assemblée Générale Nationale – Nationale Algemene Vergadering, avenue Fonsny 48, à Saint Gilles (événement Facebook).

  • Maisons de repos et de soins : Stop à la mainmise du privé !

    Les multinationales s’imposent dans les soins aux personnes âgées. Ces dernières années, le nombre de places supplémentaires dans le secteur fut principalement le fait d’entreprises privées souvent détenues par des groupes d’investisseurs. Senior Living Group, Orpea et Armonea sont les trois plus grands opérateurs commerciaux des maisons de repos et de soins en Belgique. Les trois structures sont françaises. Ensemble, elles représentent plus de la moitié des établissements reconnus comme maisons de repos du pays.

    Les groupes privés qui investissent dans les maisons de repos (MR) et les maisons de repos et de soins (MRS) ne le font pas par souci de permettre aux aînés de passer les dernières années de leur vie dans un établissement confortable. Ils le font avant tout pour le profit. Car ces établissements de repos et de soins sont très rentables. Les économies d’échelle et les ‘‘gains d’efficacité’’ (faire plus avec moins de personnel) ont dopé les bénéfices. Si les actionnaires ont reçu de solides dividendes, plusieurs scandales ont éclaté sur la façon dont le personnel et les résidents sont traités. En 2017, un reportage de la VRT révélait qu’à peine 3,5 euros par jour et par occupant était consacrée aux repas dans une maison de repos. Pourtant, un séjour dans une maison de repos en Flandre coûtait en moyenne, à la famille, 59 euros par jour en moyenne, soit 1.771,5 euros par mois. Rappelons que la pension mensuelle s’élève en moyenne à 1.100 euros !

    Le nombre très élevé de décès dus à la pandémie a fortement réduit la confiance des familles envers les maisons de repos. Cet été, 9.000 lits étaient inoccupés dans l’ensemble des institutions flamandes, soit plus de 10% de la capacité totale. Une fois n’est pas coutume, la réaction du ministre flamand, Wouter Beke, a été rapide: le gouvernement flamand a immédiatement alloué 122 millions d’euros pour compenser le manque à gagner. Les autorités flamandes ont été plus promptes à assurer les profits de ce secteur privé qu’à protéger la vie des aînés.

    Les dirigeants du secteur restent optimistes. ‘‘Le vieillissement de la population continue et nous pourrons alors remplir à nouveau les chambres’’, déclare un cadre supérieur du Senior Living Group. Cet optimisme n’est pas surprenant : les déficits d’aujourd’hui sont pour la collectivité, mais les bénéfices de demain seront pour les actionnaires. Le secteur compte sur la pénurie de soins pour obliger les gens à payer beaucoup d’argent pour des soins de base.

    Nos aînés méritent mieux ! Nous voulons des soins humains et accessibles à tous et avec un personnel bénéficiant de bonnes conditions de travail et de bons salaires. Impossible ? Tant que l’on accepte le modèle commercial, certainement. Finissons-en avec la logique de marché et la soif de profit !

  • Des milliers de personnes ont répondu à l’appel de La Santé en Lutte

    Plus de moyens publics pour des soins de santé pour toutes et tous !

    Combien de milliers de personnes ont répondu à l’appel du réseau militant “La Santé en Lutte” ? Difficile à dire… Une chose est claire, cette mobilisation était considérée par beaucoup non seulement comme une manière de passer des applaudissements au poing levé pour soutenir le personnel de la santé, mais aussi comme la meilleure façon d’assurer que la résistance sociale sorte du confinement !

    Le personnel soignant était évidemment très visible dans la foule, grâce à leurs blouses souvent décorées de slogans et de la multitude de pancartes et de banderoles. C’est une marée de pancartes faites maison qui a déferlé sur le Mont des Arts à Bruxelles avec des slogans tels que « Infirmières maltraitées, patients en danger », « Hommages aux soignants partis trop tôt, partis trop vite », mais aussi un grand nombre de pancartes et de banderoles liées à la défense et au renforcement de la sécurité sociale, dénonçant les conséquences mortelles de l’austérité,… Au-dessus de tout cela, une gigantesque banderole de « La Santé en Lutte » résumait parfaitement l’état d’esprit : « Pas de profits sur nos vies ».

    Pour que le gouvernement aille chercher l’argent là où il est pour l’investir dans un service public de qualité et accessible à toutes et tous, avec de bonnes conditions de travail et de salaire pour tout le personnel (des infirmières et des soignants aux personnels de nettoyage et de cuisine), il faut construire une solide relation de force. Est-ce que la manifestation d’aujourd’hui a représenté un pas dans cette direction ? Cela ne fait aucun doute.

    Les militantes et militants du PSL/LSP, de la Campagne ROSA et des Etudiants de Gauche Actifs ont activement mobilisé pour cette Grande Manifestation de la Santé dès que l’événement a été annoncé. Cette semaine encore, nous nous sommes notamment rendus sur le piquet de grève d’InBev à Jupille (Liège) où un foyer de coronavirus a été décelé et où les travailleuses et travailleurs sont en grève depuis plus d’une semaine maintenant tout simplement pour faire respecter leur droit à travailler sans des conditions saines !

    Toute la narration des autorités selon laquelle « nous sommes tous dans le même bateau » n’a pas mis longtemps à voler en éclats. Le patronat ne s’intéresse qu’à la production et à ses profits, les autorités font la sourde oreille face aux revendications légitimes du personnel de la santé. Un milliard d’euros a été promis de la part des autorités fédérales, mais il faudra voir ce qui est restera une fois que ces belles paroles seront concrètement traduites… et cela est plus qu’insuffisant ne fut-ce que pour revenir sur les mesures d’austérités du gouvernement précédent dans les soins de santé : 2,3 milliards d’euros !

    La manifestation de La Santé et Lutte n’est que le début du déconfinement de la lutte sociale, ce qui s’impose pour obtenir des victoires sur tous les fronts. Les travailleuses et travailleurs n’auront d’autre choix que de s’organiser pour riposter à toutes les tentatives de nous faire payer la crise économique, sanitaire et écologique : la faillite du système capitaliste en bref. Ce sont les travailleuses et travailleurs qui font tourner le monde, et non les actionnaires des grandes entreprises qui empochent les bénéfices. Il est grand temps que ce soient elles et eux qui le prennent en main !

    Photos de Liesbeth:
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    Photos de Jean-Marie:
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  • Plus de moyens publics pour des soins de santé pour toutes et tous !

    La pandémie a brutalement mis en évidence les lacunes de notre système de santé. En raison de la pénurie de personnel, qui sévit depuis longtemps déjà, les conditions de travail étaient inhumaines lors de la première vague. Dans le secteur très privatisé des maisons de repos et de soins, les travailleuses et travailleurs infectés et/ou malades ont dû continuer de bosser faute de remplaçants. Dans tout le secteur, le personnel a dû travailler avec insuffisamment d’équipement de protection.

    Leurs efforts héroïques ont été applaudis par la population. Mais alors qu’il faudrait se préparer à une deuxième vague, c’est à peine si le monde politique réagit à leurs plaintes. Alors que 2,3 milliards d’euros ont été coupés dans le secteur ces cinq dernières années, le gouvernement a promis cet été un milliard d’euros supplémentaires, ce qui est tout simplement insuffisant pour répondre au besoin de personnel et de valorisation salariale. Si cette deuxième vague survient cet automne, la seule chose qui aura changé, c’est que le personnel sera déjà totalement épuisé.

    Pour que le gouvernement aille chercher l’argent là où il est pour l’investir dans un service public de qualité et accessible à toutes et tous, avec de bonnes conditions de travail et de salaire pour tout le personnel (des infirmières et des soignants aux personnels de nettoyage et de cuisine), il faut construire un mouvement de lutte. La manifestation d’aujourd’hui est un pas dans cette direction.

    La campagne ROSA a activement mobilisé pour cette Grande Manifestation de la Santé. Nous estimons que les soins de santé et le travail social, tout comme l’enseignement et la garde d’enfants, sont des services essentiels pour les femmes, des services qui leur permettent d’assurer leur vie professionnelle et d’avoir une indépendance financière. Les femmes travaillent dans ces secteurs, mais elles en sont aussi les utilisatrices. La défense de ces services fait partie intégrante du combat féministe, tout comme la lutte pour un salaire minimum décent pour toutes et tous.

    Les soins de santé représentent un secteur à bas salaires où les femmes sont fortement représentées, mais c’est aussi le cas de la plupart des services de première ligne dans la lutte contre le virus. Dans les supermarchés, le personnel a dû se battre afin de travailler dans des conditions plus sûres et de recevoir certaines primes. Mais le patronat essaie déjà de revenir sur ces concessions en dépit de l’augmentation des profits. La reconnaissance de ces professions comme essentielles doit se traduire en une lutte conséquente pour un salaire minimum général de 14 euros de l’heure.

    Le télétravail est un autre phénomène en pleine expansion. Les employé(e)s devaient prester une quantité de travail identique tout en s’occupant des enfants. Le fardeau est encore plus lourd pour les familles monoparentales. A l’avenir, nous devons assurer que le télétravail tienne compte des enfants et qu’un congé payé exceptionnel soit prévu ou au moins une réduction drastique du temps de travail sans perte de salaire.

    Déconfiner la lutte sociale !

    Toutes les femmes ont intérêt à soutenir ce combat ! Les femmes constituent également la majorité de la main-d’œuvre dans la plupart des secteurs confrontés à une vague de licenciements, de fermetures et de faillites. Des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs sont toujours au chômage économique avec seulement 70% de leur salaire. Pour beaucoup de femmes, il s’agit de 70% d’un salaire qui n’était déjà qu’un salaire de survie. Surreprésentées dans les contrats temporaires, de nombreuses femmes n’ont même pas accès à ces 70 %.

    A cela s’ajoute l’augmentation de la violence sexiste et de la violence domestique, qui était déjà à un niveau épidémique avant-même le confinement. Le nombre d’appels aux lignes de secours a augmenté de 70 % depuis lors. Durement touchées par la crise économique qui se développe, de nombreuses femmes auront encore plus difficile à quitter un partenaire violent.

    La manifestation de La Santé et Lutte n’est que le début du déconfinement de la lutte sociale, ce qui s’impose pour obtenir des victoires sur tous les fronts. La campagne ROSA soutient les luttes des travailleuses et travailleurs, car ce sont elles et eux qui font tourner le monde, et non les actionnaires des grandes entreprises qui empochent les bénéfices. Parallèlement, nous nous préparons à lutter pour une prolongation de la période d’avortement légal, nous mobilisons pour la manifestation contre la violence envers les femmes du 22 novembre et nous militons dans les universités pour que les organisations racistes et sexistes n’y soient plus acceptées et subventionnées. Vous souhaitez participer ? Contactez-nous sans attendre !

    Participez ! Rejoignez la Campagne ROSA (Cotisation : 5 € et recevez la brochure de présentation) Aidez-nous à financer ce projet (compte n°BE54 5230 8095 8497) & participez avec nous à la manifestation du 22 novembre 2020 à Bruxelles

  • La crise des soins est loin d’être terminée… Continuons le combat !

    Face à la grande solidarité dont bénéficie le personnel soignant, le gouvernement a bien dû lâcher du lest et donner au moins l’impression de s’attaquer aux pénuries. Un milliard d’euros supplémentaires a été mis à disposition des soins de santé. Pour le chef de groupe CD&V à la Chambre Servais Verherstraeten : ‘‘La paix sociale dans ce secteur peut avoir ce prix’’. Ces fonds sont évidemment les bienvenus… mais ils surviennent après que 2,3 milliards d’euros aient été économisés sous la direction de la ministre De Block ! Cet été, la question des soins s’est imposée lors des débats politiques des Fêtes de Gand (diffusés en streaming). L’un des intervenants était l’infirmier Bart Van der Biest. Voici ci-dessous quelques extraits de son intervention.

    Les hôpitaux sont-ils prêts pour une deuxième vague ?

    ‘‘Tout le monde dans le secteur des soins a rapidement senti que les médias et les responsables politiques concentraient leur attention sur les hôpitaux. Non pas que cela se soit passé si bien que cela : les mesures de sécurité ont été modifiées presque tous les jours. De plus, nous avons dû adapter notre façon de travailler en raison des pénuries : par exemple, nous avons dû recycler du matériel de protection à usage unique. Les hôpitaux ont dû établir un plan pour se procurer du matériel de protection. L’un des avantages des réseaux hospitaliers est que certains grands hôpitaux ont créé leurs propres ateliers pour fabriquer leurs propres masques et approvisionner les autres hôpitaux du réseau. Mais même comme cela, le service des achats de l’hôpital était essentiellement occupé à chasser des masques.

    ‘‘Le personnel soignant supposait bien qu’une deuxième vague allait arriver. Beaucoup espéraient que ce ne serait pas avant octobre ou novembre, afin d’avoir le temps de se rétablir. Il faut imaginer ce que cela représente de se promener dans une salle Covid pendant 8 ou 11 heures dans une combinaison d’astronaute quand il fait chaud ! De nombreux collègues vivent sous adrénaline depuis des mois. On peut craquer à n’importe quel moment, très certainement lorsqu’il n’y a pas de période de récupération. En termes de logistique et de structure, les hôpitaux sont préparés pour une deuxième vague, souvent en se rendant compte qu’elle peut s’étaler dans le temps. Ce sont les capacités du personnel qui posent problème. On ne peut pas tirer indéfiniment sur l’élastique. Tôt ou tard, il casse. Pendant la crise sanitaire, le personnel de santé a été très flexible, mais il y a des limites à cela.’’

    Comment faire évoluer les soins ? Et qu’est-ce qui doit changer ?

    ‘‘Cela devra se faire de bas en haut, par des actions et une mobilisation organisées par le personnel soignant. La large solidarité avec le personnel peut être mise à profit comme une opportunité pour remettre en question toute l’organisation actuelle du secteur.

    ‘‘Après la crise de 2008, le monstre du néolibéralisme a frappé la santé de plein fouet. Désormais, les soins ne sont plus considérés que sous l’angle budgétaire : pour obtenir de bons chiffres, il faut faire des économies et le secteur des soins est examiné à la loupe. Il ne s’agit plus des soins, mais d’un équilibre comptable.

    ‘‘Pour y parvenir, on attend de plus en plus du personnel soignant qu’il devienne un robot. On assiste à une industrialisation des soins de santé : moins de ressources signifient ‘‘rationalisation’’ afin de réaliser des ‘‘gains d’efficacité’’. Le processus de soins est divisé en petites parties avec des mécanismes de contrôle. Le patient est, en quelque sorte, placé sur un tapis roulant et une action est effectuée ici et là. La formation parle d’une approche holistique , mais la pratique est complètement différente. Cette différence entre la théorie et la pratique rend plus difficile la recherche de nouveaux travailleuses et travailleurs.

    ‘‘D’autre part, cette industrialisation signifie que les pratiques de gestion des secteurs à but lucratif sont maintenant transférées au secteur à but non lucratif. Quand j’ai commencé ma carrière d’infirmier il y a 20 ans, nous avions un comité exécutif, un bureau avec des cadres intermédiaires et ensuite les chefs de département. C’était la fin de l’histoire. Maintenant, il y a toute une série de responsables. Autour du conseil d’administration existent toutes sortes de postes aux noms anglais qui sont très coûteux. En dessous, il y a toute une armée de managers. Au lieu d’un bureau avec des cadres intermédiaires, il y a un couloir complet. Les chefs de service sont censés gérer leur équipe sans eux-mêmes pratiquer des soins, mais en raison du manque de personnel, cela n’est pas possible. Cela conduit à de nombreux cas d’épuisement professionnel. Au final, on a une sorte ‘‘d’armée mexicaine’’ avec plus d’officiers que de soldats. On ne peut pas gagner une guerre comme ça…

    ‘‘Les partis traditionnels sont favorables à l’accroissement du privé dans les soins de santé. Il suffit de penser au système d’accréditation par le biais duquel de coûteux consultants de grandes entreprises privées effectuent un contrôle des frais de l’établissement de santé afin d’attribuer des labels qui ont plus à voir avec le cadre qu’avec les soins, comme l’uniformisation de tous les casiers du personnel. Cela ne sert qu’à donner aux entreprises privées la possibilité de faire de gros profits. Pourquoi le contrôle des soins n’est-il pas organisé et effectué par la collectivité elle-même ? Il faut davantage de moyens pour les soins et ces derniers doivent effectivement être affectés aux soins eux-mêmes.

    ‘‘Aujourd’hui, la commercialisation, très certainement en Flandre où elle est le plus avancée, signifie que les bénéfices vont aux structures privées alors que la collectivité supporte les coûts. La libéralisation et la privatisation ne conduisent pas à des soins plus accessibles ou moins chers, mais à des soins plus coûteux. Nous devons payer plus pour moins de services : c’est ce que signifient les politiques néolibérales. D’autre part, nous devons défendre un secteur des soins aux mains du secteur public, afin qu’il ne soit pas une vache à lait pour des intérêts de profit privé, mais que des soins chaleureux et humains puissent occuper le devant de la scène”.
    Les moyens supplémentaires promis répondent-ils au mécontentement dans le secteur ?

    ‘‘La méfiance du personnel soignant envers la politique et les employeurs est grande. Par exemple, chaque accord social est appliqué avec beaucoup de retard. Par exemple, le droit de prendre trois semaines de congé consécutives est sur la table des négociations depuis de nombreuses années, mais cela n’a toujours pas été concrétisé.
    ‘‘L’accord historique d’un milliard d’euros pour le secteur fédéral de la santé est encore loin d’être gagné. Sur ce montant, 600 millions d’euros doivent encore être votés au Parlement fédéral en septembre. Après cela, tout doit encore être négocié en détail et converti en conventions collectives. Le précédent accord social d’octobre 2017 nous apprend que c’est l’étape la plus difficile.

    ‘‘Il faudra encore voir ce qui arrivera sur le terrain, surtout avec une deuxième vague. Le scepticisme est largement répandu et beaucoup de gens sont fatigués d’attendre. Nous devrons intensifier la pression pour obtenir plus de mains, plus de salaire et des soins attentionnés au lieu d’une industrie des soins de même qu’un renforcement de la sécurité sociale’’.

  • «La manifestation des soignants le 13 septembre est une question de santé publique. Ne l’interdisez pas!»

    Les organisateurs de la manifestation prévue le 13 septembre à Bruxelles par le personnel de la santé ont été informés que “les mesures prises par le Conseil national de sécurité ne permettent pas la manifestation”. Ils font appel à Philippe Close, bourgmestre de Bruxelles, et aux autres responsables politiques.

    Cette lettre ouverte a été signée par 620 professionnels de la santé des hôpitaux en Belgique (elle a notamment été publiée sur le site du Soir)

    Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs,

    Nous avons appris avec stupeur et indignation votre intention d’empêcher notre « Grande Manifestation de la Santé » de ce dimanche 13 septembre. Cette manifestation, prévue de longue date, revendique un refinancement de nos métiers et de notre système de santé qui puisse garantir un accès aux soins de qualité à tou.te.s et en tout temps, ainsi qu’un vrai bien-être au travail. La crise du Covid a montré à quel point les politiques menées ces dernières années ont détruit notre capacité à pouvoir soigner dignement. Dans ce contexte, votre décision nous est incompréhensible et nous met particulièrement en colère.

    Votre justification est la situation sanitaire que connait le pays. Or dans ce même pays nous autoriserons très prochainement 10.000 supporters au stade de Sclessin, nous tolérons des milliers de visiteurs par jour dans les parcs d’attraction ainsi que la fréquentation sans limitation des rues commerçantes comme la rue Neuve à Bruxelles. Tous ces rassemblements qui génèrent des risques sont permis, mais force est de constater que la contestation sociale demeure quant à elle muselée.
    Des risques bien plus grands au quotidien

    Permettez-nous d’insister sur le fait que la manifestation dont il est question ici concerne le personnel soignant, celui-là même qu’on applaudit depuis des mois. Permettez-nous de vous préciser que nous sommes capables d’appliquer et de faire respecter les règles de distanciation physique et de port du masque. Mais surtout, permettez-nous de vous rappeler que, pendant des mois, nous avons dû nous montrer flexibles avec les règles sanitaires, pourtant les plus essentielles de nos métiers. Nous avons dû travailler avec des masques non conformes, parfois sans masque du tout. Des masques que l’on doit changer toutes les 4 h étaient soudainement utilisables pour une journée entière. Nous avons dû travailler sans combinaison protectrice, sans tests de dépistage … Nous avons dû rester séparé.e.s de nos familles pendant des semaines tout en faisant des horaires impossibles. Nous avons dû vivre avec le risque, pour nous-mêmes et nos patient.e.s. Ne parlons même pas de ce que nous avons vécu dans les maisons de repos.

    Nombre d’entre nous ont réellement tout donné, physiquement, mentalement, et sont aujourd’hui à bout. Nous ne voulons pas être des héro.ïne.s. Personne ne devrait craindre pour sa santé en allant travailler. Nous sommes des soignant.e.s, des humains qui soignent d’autres humains. Mais, nous avons tenu bon. Parce que nous tenons à nos métiers, à nos patient.e.s et à nos collègues. Parce que, même si c’est injuste, nous avons d’abord traversé l’urgence. Nous avons été flexibles, compréhensives et compréhensifs, comme nous le sommes d’ailleurs depuis des années déjà.

    Des leçons à peine apprises au prix d’une tragédie

    Les problèmes de sous-financement de la santé ne datent pas d’hier. En effet, le désastre actuel aurait pu être évité. Il aurait dû être évité. Cela fait des années que nous dénonçons la destruction de nos métiers et les risques que cela fait courir à nos patient.e.s, présent.e.s et futur.e.s. Pour que chacun puisse être soigné, il faut du personnel en suffisance, avec des conditions de travail décentes pour garantir un accueil et un suivi humain. Sinon dès la première crise, petite (absentéisme, cas compliqué dans un hôpital, un collègue épuisé…) ou grande, c’est la population, ainsi que nous-mêmes, qui en payons le prix. Il n’y a pas un an, nos directions nous expliquaient qu’il fallait faire preuve de patience, qu’il n’y avait pas d’argent, que cela ne dépendait pas des directions mais des ministres, mais que nous ne pouvions néanmoins pas abandonner nos patient.e.s. C’est tragique qu’il ait fallu une pandémie et des milliers de malades et de morts pour que l’on pose un regard sur nos revendications. Pourtant, malgré le projecteur braqué sur nous depuis le début de la crise, trop peu de choses ont changé.
    Ne nous imposez pas le silence !

    Un certain nombre d’entre nous travaillent dans des institutions et hôpitaux publics ou en partie financés par l’Etat, les régions, les communes… C’est donc aussi en vos noms que l’on nous a envoyé au casse-pipe. Vous êtes parmi ces employeurs qui se disent solidaires de notre situation depuis des années. Certains d’entre vous ont applaudi au balcon et vous nous avez remercié dans vos discours. Pourtant aujourd’hui, alors que nous voulons simplement exercer notre droit de manifester, vous n’êtes plus solidaires de rien, et vous tentez même de nous en empêcher ! Comme employeurs, non seulement vous ne nous écoutez pas, mais vous voulez nous imposer le silence.

    Pire encore, comme femmes et hommes politiques, vous ignorez que notre mobilisation est essentielle au bien-être de toute la population, et en particulier des plus précaires. Notre manifestation est une question de santé publique. Sans refinancement de la santé et de la sécurité sociale, la population sera à la merci des conséquences de la prochaine crise sanitaire parce que les soignant.e.s ne seront tout simplement plus en capacité d’exercer leur métier.

    C’est interdire cette manifestation qui est dangereux pour la santé publique ! Une interdiction serait injustifiable, véritablement anti-démocratique et tout simplement inacceptable. Nous manifesterons donc le 13 septembre et nous espérons y retrouver toutes celles et ceux qui nous ont applaudi.e.s, soutenu.e.s, et que nous aimerions d’ailleurs remercier.

    Nous voulons encore croire, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs, que vous vous souviendrez que nous avons été flexibles, et que, comme nous l’avons fait, vous saurez vous aussi vous adapter.

    Signataires :

    Leslie Nelles, infirmière ; Morrhaye Martine, infirmière ; Fratarcangeli Fabienne, infirmière ; Odaert Moïra, infirmière ; Franquet Stéphanie, infirmière ; Legrain Caroline, anesthesiste ; Natalis Eloïse, infirmière ; Chabot Caroline, infirmière ; Halloy Vanessa, infirmière ; Zajac Marc, Infirmier ; Amico Vanessa, infirmière ; Dol Stéphanie, infirmière ; Van Santen Lore, infirmière ; El bouziani Fatima, infirmière ; Botilde Pascale, infirmière ; Massart Emmanuel, infirmier ; Czarnyszka Cindy, ergothérapeute ; Mordan Pauline, infirmière ; Pegnyemb Mathurin, cardiologue ; Gérard Anaïs, infirmière ; Emilie Joris, infirmière ; Cadiat Aurélie, infirmière ; Tebache Linda, gynécologue ; Plumier Nathan, infirmier ; Lucas Amélie, aide soignante ; Ehx Aurélie, travailleuse psychosociale ; Morovich Henriette, infirmière ; Abraham Mallika, infirmière ; Johnston Laura, dentiste ; Salgado Karen, infirmière ; Lambert Camille, infirmière ; Morizeau Hugo, infirmier ; Besançon Léa, infirmière ; Oliveira Rebelo Sandra, aide-soignante ; Charpentier Marine, infirmière ; Billiouw Flora, vroedvrouwe en verpleegkundige ; Soline Gilles, éducatrice spécialisée ; Leclère Cécile, psychologue ; Corné Elisa, verpleegkundige ; Baert Eli, verpleger ; Pletschette Zoé, médecin ; Naisy Marie-Claude, aide-soignante ; Polozova Natalia, infirmière ; Gorissen Pascale, infirmière ; Sbarai Elena, travailleuse sociale ; Fège Adèle, sage-femme ; Laurent Marie, sage-femme ; Malaplate Isabelle, sage-femme ; Ngo Caline, sage-femme ; Ternet Sabine, sage-femme ; Burresi Samantha, sage-femme ; Thivoyon Charlotte, sage-femme ; Durand Julie, sage-femme ; De Mot Marion, sage-femme ; BartheTiphanie, sage-femme ; De Fays Jessica, sage-femme ; Hubin Justine, sage-femme ; Carlier Noémie, sage-femme ; Vaes Coralie, sage-femme ; Sama Nadia, secrétaire médicale ; Filipowski Stéphanie, sage-femme ; Diart Myrtille, sage-femme ; Brunet Pierre-Emmanuel, citoyen ; Jeandenans Aline, sage-femme ; Rossignol Laura, sage-femme ; Beugnies Romy, sage-femme ; Vincent Céleste, sage-femme ; Harzé Margaux, sage-femme ; Lecomte Héloïse, sage-femme ; Barry Aïssatou, aide-soignante ; Wittorski Coralie, sage-femme ; Pronkaert Virginie, sage-femme ; Michielsen Françoise, sage-femme ; Rojas Ruiz Leila, sage-femme ; Nou Elodie, sage-femme ; Féard Charlotte, sage-femme ; Boufous Jamila, sage-femme ; Mennig Pierre, infirmier ; Tosi Sophie, infirmière ; Lowys Agathe, sage-femme ; Magnien Manuel, infirmier ; Scharll Maurine, sage-femme ; Detaye Pauline, sage-femme ; Van Bever Marie-laure, sage-femme ; Detroz Sophie, sage-femme ; Beghin Camille, sage-femme ; Keunebroek Marion, sage-femme ; Mayaudon Marine, sage-femme ; Dutoit Laura, sage-femme ; Suys Déborah, sage-femme ; Cazalis Lucie, sage-femme ; Noël Anne-Cécile, assistante sociale ; Soupa Pauline, sage-femme ; Jorge Coutinho dos Santos Monica, sage-femme ; Scheercousse Agathe, sage-femme ; Nicosanti Florence, sage-femme ; Randaxhe Laura, infirmière ; Deschamps Garance, sage-femme ; Hirach Faïza, ergothérapeute ; Van Leuven Frédérique, psychiatre ; Michiels Catherine, secrétaire en service de santé mentale ; Gunes Cihan, psychologue ; Nercessian Mathieu, kinésithérapeute ; Mardaga Martine, accueillante en maison médicale ; Slangen Cathy, psychologue ; Vermissen Claire, infirmière ; Zoita Petronela, aide-soignante ; Zontone Catherine, infirmière ; Huart Denis, infirmier ; Moreau Manon, kinésithérapeute ; Khémiri Imane, infirmière ; Zakharova Elena, infirmière ; Villain Elsa, infirmière ; Perez Gala Ana, infirmière ; Hoestman Annick, infirmière ; Oudaer Gaëlle, infirmière ; Vanhoof Julie, infirmière ; Josis Sononine, infirmière ; Croughs Catherine, infirmière ; Allibnio Lory, infirmière ; Godefrois Coralie, infirmière ; Iurascu Mirela, infirmière ; Trykoszko Ewelina, infirmière ; Bernere Santa, infirmière ; Feijs Brigitte, infirmière ; Raka Sandra, infirmière ; Fonseca Wilson, aide-soignante ; Fiorentina Julie, aide-soignante ; Gaechter Floriane, infirmière ; Ahssini Habiba, infirmière ; Baudoux Marie-Christine, infirmière ; Vermeiren Carine, infirmière ; Le Bonzec Nolwenn, infirmière ; Jevenois Sandra, animatrice pédiatrique ; Honorez Sylvain, aide-soignant ; Sohet Rachel, aide-soignante ; Dohogne Allyson, infirmière ; Rondelet Isabelle, infirmière ; Jacquier Stessy, infirmière ; Bodson Angèle, aide familiale ; Vazquez Diègo, infirmier ; Albuquerque Philipa, infirmière ; Calvet Alice, infirmière ; Lachenal Caroline, infirmière ; Torreele Laurie, infirmière ; Snakkers Nathalie, infirmière ; Leroy Annie, infirmière ; Lebrun Jennifer, infirmière ; Hadjeb Mohammed, technicien de surface ; Plavsic Bastien, infirmier ; Denis Geneviève, infirmière ; Taybi Hajar, aide-soignante ; El Fassi Oussana, infirmière ; Boulohya Sammy, infirmier ; Cornut Veronique, infirmière ; Cadet Adrien, infimier ; Barbier Raphaël, aide-soignant ; Van Eeckhaut Manon, infirmière ; Bronchart Pierre, kinésithérapeute ; Changhai Koffi, infirmière ; Arena Maude, infirmière ; Vital Durand Clémence, sage-femme ; Rey Raquel, infirmière ; Claes Déborah, infirmière ; Dister Carine, infirmière ; Barbry Gauthier, infirmier ; Cacanindin Donna, infirmière ; Minsart Camille, infirmière ; Monnassier Emilie, infirmière ; Ntumba Mulumba Nadine, infirmière ; Vanhonnaeker Antos, infirmier ; Maud Clement, infirmier ; De Greef Nicolas, infirmier ; Melardy Anthony, infirmier ; Eeckman Juliette, infirmière ; Bulpa Laetitia, kinésithérapeute ; Hody Laurence, infirmière-cheffe ; de Halleux Merlin, caporal sapeurs pompiers ; Delsart Gwendoline, infirmière ; Mullier Julie, infirmière ; Nuyttens Angélique, aide-soignante ; Eeckhaut Sandrine, infirmière ; Tchokki Julienne, aide-soignante ; Jarquet Janik, aide-soignant ; Declery Delphine, infirmière ; Sanchez-Ramos Quacinosa, infirmière ; Warin Véronique, infirmière ; Koller Valentine, infirmière ; Hublet Cédric, infirmier ; Hambenne Marianne, infirmière ; De Beer Sarah, infirmière ; Inuchkina Olga, infirmière ; Roussaux Alice, médecin ; Place Mathieu, médecin ; Lukau Nzuka Tyna, infirmière ; Vieira Gabriel Manela, aide-soignante ; Mono Nguemmang Mirienne Macquise, aide-soignante ; Clajot Muriel, sage-femme ; Loop Claire, sage-femme ; Cheve Laure, sage-femme ; Zaïdi Fadoa, sage-femme ; Sanchez Charlène, sage-femme ; Marion Aline, sage-femme ; Guerit Patricia, infirmière ; Thiebout Lana, infirmière ; Mertens Françoise, infirmière ; Henno Armelle, infirmière ; Dok Sylviane, infirmière ; Seggour Setti, aide-soignante ; Costa Carlos, infirmier ; Amau Alizée, infirmière ; Wynant Isabelle, infirmière ; Vankeirsbilck Marie, infirmière ; Dumont Vinciane, infirmière Brady Kathleen, infirmière De Tollenaere Veronique, infirmière Nsolani Eden, infirmière ; Dupont Cyrielle, infirmière ; Godart Muriel, infirmière ; T’serstevens Karine, infirmière ; Schepmans Tara, infirmière ; Budroni Stéphanie, infirmière ; Doppagne Eric, infirmier ; Van Dormael Alice, sage-femme ; Pierobon Michel, cadre ; Delbeke Valentine, juriste ; Dal Eveline, médecin généraliste retraitée ; Vancoppenolle Valérie, infirmière ; Khaled Leila, médecin ; Muller Marielle, infirmière ; Hort Aurélie, infirmière ; Grauwels Barbara, infimière ; Gosuin Julie, médecin généraliste ; Sasse Pierre, médecin ; O’Brien Stephen, médecin généraliste ; Fauquert Benjamin, médecin généraliste ; Lefebvre Guillaume, médecin généraliste ; Addi Hind, médecin généraliste ; Huberland Vincent, médecin généraliste ; Le Gac Jessie, infirmière ; Darchambeau Laura, médecin ; Nizigire Hanifa, infirmière ; Pierre Nicolas, médecin ; Garbati Salomé, infirmière ; Kysmet Uslu, infirmière ; Nkone Muriel, coordination oncologie ; Jacob Virginie, infirmière ; Nysten Thomas, infirmier ; Claes Débora, infirmier ; El Mourad Anas, médecin généraliste ; Rego Thomas, médecin généraliste ; Stienne Anne-Gaelle, infirmière ; Esnault Marie, infirmière ; Libbrecht Marie, infirmière ; Soulliaert Audrey, infirmière ; Puissant Marine, infirmière ; Hellin
    Pauline, infirmière ; Van Aerschot Céline, infirmière ; Loriaux Marie-charlotte, infirmière ; Jelen-Marquet, infirmière ; Dehombreux Virginie, infirmière ; Bedore Adèle, infirmière ; Thorel Manon, infirmière ; Buissereth Erika, infirmière ; Payet Emma, infirmière ; Dusart Kevin, kinésithérapeute ; Borbolla Maria-Rosa, infirmière ; Younes Hanan, infirmière ; Nyirahagenimana Séraphine, infirmière ; Mukasafani Marie, infirmière ; El Hajjioui Zakia, infirmière ; Demets Nathalie, infirmière ; Declerck Daphné, infirmière ; Constant Micheline, infirmière ; Van Puyvelde Claire, sage-femme ; Courtmans Pauline, psychologue ; Gourdin Rachelle, sage-femme ; Blès Matthieu, salarié CNCD et bénévole Médecins du monde ; Brodsky Cécile, sage-femme ; de Reusme Saturnin, jardinier ; Swanet margot, assistante en psychologie ; Lecerf Catherine, citoyenne ; Swanet Alain, citoyen ; Joukovsky Anastasia, chercheuse en sociologie ; Harzé Pierre, médecin, consultant internationnal ; Dubrunfaud Lola, chargée de communication dans la santé ; Gailly Michèle, infirmière ; Debuck Lucie, sage-femme ; Adelise Anaïs, sage femme ; El Kalai Najat, sage-femme ; Pauline Aliche, sage-femme ; Van Goethem Céline, sage-femme ; Bensiali Assia, sage-femme ; Dubois Justine, sage-femme ; Farissi Samiya, sage-femme ; Daco Cécile, sage-femme ; Trousson Hélène, sage-femme ; Magi Alexandre, infirmier ; Hamdi Soraya, sage-femme ; Feys Agathe, sage-femme ; Rouaud Charlotte, sage-femme ; Clerbaux Anouchka, sage-femme ; Gomes de Lima Izabel, infirmière ; Vendeuren Anne, infirmière ; Van Steensel Charlotte, sage-femme ; Grignard Jolan, médecin ; Da Silva Caeira Elsa, infirmière ; Liebman Diallo Binta, infirmière ; Vandeuren Anne, infirmière ; Gomes de Lima Izabel, infirmière ; Ares Marcela, psychologue ; Jacobs Frieda, infirmière ; Adant Cheril, assistante sociale ; Larondelle Gaëtan, dentiste ; Lancharro Rodriguez Marc, infirmer ; Boven Muriel, médecin ; Osman Mustapha, infirmier ; Grailet Noémie, médecin généraliste ; Mayence Alice, médecin généraliste ; Bomboir Isabelle, médecin généraliste ; Ledent Nicolas, médecin généraliste ; Loop Judith, médecin généraliste ; Fevry Florence, psychologue ; Vandenbempt Joke, verpleegkundige ; Godrie Adèle, kinésithérapeute ; Lagrandcourt Lesly, médecin généraliste ; Mayeres Catherine, médecin généraliste ; Dujardin Jeanne, travailleuse de planning familial ; Popoff Pierre, assistant médecin généraliste ; Colard Marie, médecin ; Suarez Sarah, infirmière ; De Crombrugghe Gabrielle, médecin ; Nguyen Dan, médecin ; Bosselaers Hanne, médecin généraliste ; Chinikar Roxane, psychologue ; Noblet Julie, sage-femme ; Gervy Aurélie, sage-femme ; Fayault Marie, sage-femme ; Zovi Sandra, sage-femme ; Guyot Vanessa, sage-femme ; Turlan Elise, sage-femme ; Paternostre Laurent, infirmier ; Depasse Valentine, sage-femme ; Donny Julie, sage-femme ; Gruloos Claire, sage-femme ; Desmet Céline, sage-femme ; Mathieu Fanny, sage-femme ; Doumenc Lisa, sage-femme ; Pugni Clémence, sage-femme ; Comte Salomé, sage-femme ; Galy Joël, brasseur ; Carlier Clémentine, psychologue ; Halatan Jérôme, sage-femme ; Vandamme Geoffrey, infirmier ; Marzloff Philippine, sage-femme ; Vincent Anne, médecin généraliste ; Fagnoul Marilyne , infirmière ; O’Brien Naoise, kinésithérapeute ; Vannoorenberghe Cédric, kinésithérapeute ; Destaercke Harold, infirmier ; Miranda Isabel, sage-femme ; Vanpeene Amélie, sage-femme ; Froment Aurore, sage-femme ; Kempenaers Marie, sage-femme ; Surmont Sarah, infirmière ; Marques Carla, infirmière ; Aggujaro Céline, infirmière ; de Proft Lynn, infirmière ; Bériou Elodie, infirmière ; De Pues Cindy, infirmière Vercaigne Sabine, infirmière ; Renauld Nathalie, infirmière ; Fraji Chaimae, infirmière ; Boeremans Laetitia, infirmière ; Goemans Manon, sage-femme ; Vanhaverbeke Chiara, vroedvrouw ; Van Vaerenbergh Céline, sage-femme ; Boucher Laura, sage-femme ; Mingant Julie, sage-femme ; Roux Lionel, médecin généraliste ; Sasse Laura, kinésithérapeute ; Sasse Elise, médecin ; Fonsny Louis, médecin généraliste ; Beuken Sophie, médecin généraliste ; Rivière Solène, logopède ; Giarra Olivier, kinésithérapeute ; Pirson Anne-Françoise, mutualité socialiste ; Cavaciuti Célestin, kinésithérapeute ; Hoffman Fabian, kinésithérapeute ; Lefèvre Anne Pascale, psychomotricienne ; Wezel Anne, accueillante en maison médicale ; Lambert Annie, travailleuse en planning familial ; Fostier Lison, médecin généraliste ; Douhard Sarah, assistante en médecine interne ; Vinel Céline, assistante en médecine générale ; Hermans Aurélie, étudiante en médecine ; Dominici Jessica, médecin ; Willems Angela, médecin ; Amaury Remy, médecin ; Xhrouet Sophie, médecin ; Delcommune Alice, infirmière ; Secretin Mathilde, médecin ; Dimiaux Tatiana, médecin ; Dhem Marianne, ergothérapeute ; Baldé Petra, médecin ; Rolin Sébastien, responsable de l’installation électrique des Cliniques Saint Luc ; Vanhaverbeke Chiara, sage-femme ; Legros Françoise, infirmière ; Veithen Carole, infirmière ; de Conchy Florence, infirmière ; Delrez Philippe, infirmier ; Lube-Mulana Cécile, infirmière ; Hoet Noemy, infirmière ; Lybaert Marie-B, infirmière ; Wille Isabelle, infirmière ; Dardenne Marie-Gabrielle, travailleuse en planning familial ; Gumen Tania, entretien ménager en planning familial ; Lambert Anaïs, infirmière ; Sales Sandy, infirmière ; Lefèvre Florian, infirmier ; Demulder Manuela, infirmière ; Uyttersprot Jonathan, infirmier ; Vialars Marie, infirmière ; Lerebourg Thierry, infirmier ; Couvreur Marie, infirmière ; Bocquelet Corentin, infirmier ; Régent Émilie, infirmière ; Dupont Valentine, infirmière ; Martin Angelina, infirmière ; Gourgue Sergio, infirmier ; Mialon Lisa, infirmière ; Frayssaignie, Anne-Laure, infirmière ; Campos Renedo Lorena, infirmière ; Évrard Sabine, infirmière chef ; Alves Da Costa Joana infirmière ; Martin Coralie Infirmière ; Niyonsenga Augustin infirmier ; Ngoufo Judith infirmière ; Van Raemdonck Sarah Infirmière ; Teixeira Lopes Liliana, infirmière ; Buaba Nathalie, infirmière ; Moens Aurore, infirmière ; Martin Karine, infirmière ; Ben Ali Dounia, infirmière ; Armeye Martine, infirmière ; El Fekri Najat, infirmière ; Djeumbong Pauline, Infirmière ; Kupperberg Joëlle, Assistante sociale ; Ringoet Laurent, bio-technicien ; Stevenaert Jeanne-Marie, technicienne radio ; Sarrazin Virginie, préposée à l’entretien ; Amellal Driss, Technicien radio ; Kaaboun Mohcine, électro-mécanicien ; Molisho Rose, infirmière ; Bustin Sarah, aide-administrative ; Bouchat Alexandre, brancardier ; Furdelle Véronique, infirmière ; De Niet Anne, psychologue ; Belva Pascale, infirmière ; Bohanan Karim, brancardier ; Amjahad Fadma, infirmière ; Chiabai Marielle, préposée à l’entretien ; Ferdinande Philippe, infirmier ; El Moustakin Karima, post opérateur ; Huget Patricia, Infirmière ; Ibesky Évelyne, infirmière ; Mamaba Sumah, préposé à l’entretien ; Brikci-Nigassa Karim, brancardier ; Laouaji Karima, infirmière sociale ; Hennaux Catherine, infirmière ; Borja Natacha, infirmière ; Berquin Fanny, infirmière ; Martinez Buylla Stéphanie, infirmière ; François Jana, infirmière ; Delaive Aurélie, infirmière ; Danze Yannick, Infirmier ; Gaby Alex, infirmière ; Allepaerts Stéphane, infirmier ; Claert Cédric, infirmier ; Paternoster Jason, infirmier ; Vanderbruggen Émilie, infirmière ; Sépulcre Claire, infirmière ; Convent Alice, infirmière ; Ramirez Pascaline, infirmière ; Fajersztajn Lou, infirmière ; Zapatero philippe, infirmier ; Diaz Michael, infirmier ; Aelterman Lionel, infirmier ; Oukil Maryam, infirmière ; To-Tran Ngoc, infirmière ; Lagrou Jules, médecin ; Junca Inès, sage femme ; Pilotto Sandra, sage femme ; Akala Marie, sage femme ; Nagal Filiation, sage femme ; Ponce Patricia, sage femme ; Bossi Sandra, sage femme ; Joue Laura, sage femme ; Fagliette Catia, aide logistique ; Oumayama Youpi, Secrétaire ; Collart Annie, sage femme ; Alkhomaili Farida, brigadiere ; Re
    nier Roxanne, administrative ; Bougalala Jamila, infirmière ; Aitelhaj Fatima, aide-soignante ; Gouget Mathilde, ergothérapeute ; Dedobbeleer Sophie, ergothérapeute ; Vanden Bossche,kinésithérapeute ; Ruttiens Oriane, infirmière ; Rompteau Catherine, infirmière ; Misson Colette, infirmière ; French Danielle, citoyenne ; Nicaise Camille, infirmière ; Koen Demaeseneir, directeur van Vereniging van Wijkgezondheidscentra ; Ferreiro Christine, pédiatre ; Descouvemont Alain, infirmier ; Dassi Jules, infirmier ; Martiale Nana Linda, infirmière ; Godfrin Jeremy, infirmier ; Ayyadi Horia, aide logistique ; Froment Aurore, sage-femme ; De Clerk Juila, sage-femme ; Hans Emilie, sage-femme ; Bassée Olivia, sage-femme ; Carlson Fanny, sage-femme ; Benshain Najat, sage-femme ; Minamore Evelyne, sage-femme ; El Founti Nabila, sage-femme ; Christel Dellois, infirmière ; De Clerq Caroline, infirmière ; Damar Cansu, secrétaire médicale ; Pubill Turco Juana, secrétaire médicale ; Elboutzakhti Nihade, secrétaire médicale ; Dumont Claire, partenaire ONE ; Stoop katinka, Kind and Gezin ; Dekoninck Noémie, partenaire ONE ; Willegems Deborah, référente planification hospitalière ; Slimane houti Sarah, secrétaire médicale ; El Makhlouf Loubna, secrétaire médicale ; Iraguha Liliane, aide-soignante Chantraine Géraldine, partenaire ONE ; Steeman Antoine, médecin assistant en médecine d’urgence ; Munoz Gomez Elisa, médecin assistante en médecine générale ; De Muylder Bruno, médecin généraliste ; Vancauwelaert Karlien, assistant social ; Detroy Laetitia, infirmière ; Bahuon Jules, citoyen ; Destrez Maelle, infirmière ; Debuyser Elise, sage-femme ; Balasa Ana Maria, infirmière ; Zouguach Schaïma, infirmière ; Kankera Claudine, infirmière ; Ketcheme Patricia, infirmière ; Tcheunjui Merveille Flore, infirmière ; Najar Anissa, aide-soignante ; Vico Mico Laura, infirmière ; Manigart Yannick, gynécologue-obstétricien ; ElBoullart Elodie, assistante sociale ; Sibylle Cavaciuti, kinésithérapeute-ostéopathe ; Cartuyvels Louise, travailleuse sociale ; Quintin Rémi, infirmier ; Van Vyve Marie-Laure, infirmière ; Autran Arthur, infirmier ; Baert Morgan, infirmier ; Dubourg Clément, infirmier ; Frey Séverine, infirmière ; Diallo Joachim, infirmier ; Brunet Gabrielle, infirmière ; Foschia Pauline, psychologue ; Biteau David, kinésithérapeute-ostéopathe ; Autphenne Mathilde, infirmière ; Dumoulin Manon, infirmière ; Gattegno Regine , infirmière ; Sweert Isabelle, infirmière ; Massart Françoise, infirmière ; Jacques Véronique infirmière ; Fettweis Caroline, médecin généraliste ; Cailleaux Amandine, sage-femme ; Nélis Géraldine, pharmacienne ; Spaepen Florence, médecin généraliste ; Stouffs Claire, médecin généraliste ; Laporte François, médecin généraliste ; Dufrasne Aude, infirmière ; Dehaspe Harry, infirmier ; Biot Mégane, infirmière ; Delaunay Alexandre, kinésithérapeute ; Braconnier Louise, kinésithérapeute ; de Hults Gatienne, infirmière ; Boutaher Elias, médecin généraliste ; Garcia Morales Ana, infirmière ; Torfs Nathalie, infirmière ; Brunin Laura, infirmière ; Rosenfeld Maelle, sage-femme ; Tablet Younes, médecin généraliste ; Van Gucht Céline, infirmière ; Whal Yvan, ostéopathe ; Debaisieux Corentin, infirmier ; Colinet Caroline, médecin généraliste ; Richard Fabienne, sage femme ; Apers Jennifer, accueillante en maison médicale ; Morelle Veronique, médecin ; Seligmann Yaelle, psychologue ; Carlier Hélène, médecin ; Ista Sabine, aide soignante ; Bastin Anne-Laure, infirmière ; Boutin Aline, kinésithérapeute ; Bukens Pascale, directrice CRA ; Bozet Claire, médecin ; Meunier Carine, logopède ; Dirick Anne, neuropsychologue ; Sini Pierre, psychologue ; Debergh Lore, sage femme ; Biname Florence, logopède ; Dewe Pauline, ergothérapeute ; Sartor Cindy, logopède ; Demaret Irina, assistante sociale CRA ; Rodriguez Céline, éducatrice CRA ; Lhoest Benoît, kinésithérapeute ; Wansard Muriel, neuropsychologue.

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