Category: Public divers

  • Explosion du coût de la vie. Rassemblement au CHU Brugmann: ” Tous ensemble, toutes ensemble, grève générale!”

    Image : CGSP ACOD ALR LRB

    Aujourd’hui, plus d’une centaine de personnes se sont mobilisées à midi pour dénoncer aux portes du CHU Brugmann à Bruxelles l’explosion du coût de la vie et exiger une revalorisation salariale ainsi que le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité.

    C’était un rassemblement combatif, où ont résonné des slogans tels que “Tous ensemble, toutes ensemble : grève générale!”, “Augmentez les salaires, liquidez les actionnaires!”, “C’est pas au patronat de faire sa loi, la vraie démocratie, elle est ici!” ou encore “De l’argent, il y en a, dans les poches du patronat, et l’argent, on le prendra, dans les poches du patronat”.  Plusieurs personnes ont prit la parole pour s’exprimer sur la situation sociale catastrophique pour de plus en plus de travailleur.euse.s et pour dénoncer l’implémentation d’IFIC, un calculateur de barèmes qui a laissé sur le carreau beaucoup de collègues qui n’ont eu aucune revalorisation salariale, malgré les promesses et beaux discours.

    L’action s’est terminée par un appel à la lutte dans tous les secteurs, en soulignant la nécessité de mobiliser sérieusement pour la grève générale du 9 novembre.

    Nous tenons à souligner plusieurs points forts de cette excellente initiative. Premièrement, l’action a été organisée sur le lieu de travail, durant le temps de midi, préparée par des tractages, des affiches,… et une tournée physique dans les divers services le jour-même pour rappeler le moment de l’action. Cette approche, alliée au souci de combiner des revendications spécifiques (le nouveau système salarial IFIC) aux revendications plus globales (blocage des prix et augmentation générales des salaires), permet d’ancrer le mouvement sur le terrain et donc de le solidifier.

    Il s’agit d’une excellente manière d’illustrer dans la pratique la volonté et la colère qui vivent à la base pour entrer en action, et donc de convaincre celles et ceux qui, dans les instances syndicales, auraient des doutes quant à l’absolue nécessité de la grève générale du 9 novembre. Ce type d’action en entreprise devrait être une source d’inspiration dans un maximum d’autres lieux de travail en préparation à la grève générale de novembre et afin qu’un sérieux plan d’action voit le jour pour construire une puissante relation de force à l’avantage du monde du travail.

    Les revendications défendues par la petite foule permettent d’unir les travailleur.euse.s. Le blocage des prix, par exemple, est une proposition dont l’évidence n’est plus à démontrer. Pour être réellement efficace, nous estimons qu’un blocage des prix doit être lié à la nationalisation sous contrôle et gestion démocratique des travailleur.euse.s, de la totalité du secteur de l’énergie par exemple, avis partagé par la CGSP-ALR. Nous pourrions alors démocratiquement décider des modalités de production, de distribution et d’investissement dans une énergie verte et abordable. Nous vous invitons d’ailleurs à lire notre article qui développe cette question : “Un blocage efficace des prix exige le contrôle de la production“.

    Concernant l’augmentation des salaires, nous défendons une augmentation générale des salaires de 2 €/heure ou 330 € par mois. Là aussi, il s’agit d’une revendication capable d’unir l’ensemble des travailleur.euse.s, une nécessité qui s’impose : c’est unis dans la lutte que nous sommes les plus forts.

    Sans organiser notre colère, c’est une descente aux enfers perpétuelle qui nous attend. Nous saluons donc à nouveau cette initiative et appelons à l’organisation d’actions similaires par d’autres délégations syndicales combatives afin de renforcer les moments de mobilisations nationaux comme le la concentration syndicale du 21 septembre et la grève générale du 9 novembre.

    Photos : CGSP ALR
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  • Le CHU St-Pierre en lutte contre la privatisation du gardiennage

    Délégation de la CGSP=ALR lors de la manifestation nationale du 20 juin. Photo : CGSP-ALR.

    La direction du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) St-Pierre, un des gros hôpitaux publics de la ville de Bruxelles, veut imposer la privatisation du service gardiennage. Le CHU St-Pierre n’est pas un hôpital comme les autres: c’est à la fois un hôpital universitaire (plus de 500 lits, 2.800 membres du personnel dont de nombreux spécialistes) et un hôpital de ville, c’est-à-dire un établissement où, jour et nuit, un ballet d’ambulances amène une multitude de personnes nécessitant une prise en charge urgente : COVID, incidents cardiaques, victimes de bagarres ou d’accidents de toute nature, personnes fortement alcoolisées ou sous l’emprise de stupéfiants etc. Aux urgences, l’équipe du gardiennage a souvent fort à faire pour calmer les patients agités et faire en sorte que les soins de première nécessité puissent être assurés dans une atmosphère sereine. Sans compter le gardiennage pour les activités quotidiennes de l’hôpital qui ne relèvent pas de l’urgence. Et ce : 365 jours par an, 24 heures sur 24.

    Par Guy Van Sinoy

    Sans la moindre concertation

    Le 19 avril dernier le Conseil d’administration du CHU St-Pierre, présidé par le député régional Mohamed Ouriaghli (PS), a décidé – sans la moindre concertation – de privatiser le service de gardiennage et de supprimer ainsi 30 postes de travail publics. Les organisations syndicales du secteur (CGSP-ALR, CSC, SFLP) appuyées par la CGSP-Police ne sont pas restées inactives. Le 23 mai après-midi elles ont tenté de mettre le point à l’ordre du jour du conseil communal de la ville de Bruxelles. Refusé. Le 30 mai à 7 heures du matin, une délégation CGSP-ALR s’est présentée au domicile du Président du CHU St-Pierre pour le rencontrer. En vain.

    Une pétition contre la décision de privatiser le service de gardiennage, signée par 634 membres du personnel, a été remise début juin à la direction, sans avoir d’effet immédiat. La CGSP-ALR a décidé d’organiser un référendum sur la privatisation du gardiennage parmi le personnel de l’hôpital. Une carte blanche de soutien à cette initiative, signée par une centaine d’universitaires, ainsi que par des personnalités du monde du cinéma (les frères Dardenne, Ken Loach) a alors été publiée dans la presse.

    Référendum

    A l’initiative de la CGSP-ALR, un référendum sur la privatisation du gardiennage a été soumis à l’ensemble du personnel, du 14 au 16 juin. Afin d’éviter toute contestation quant aux résultats, la supervision des opérations et du dépouillement ont été confiées à une équipe d’universitaires de l’ULB.

    La direction médicale de l’hôpital a réagi de façon extrêmement négative à ce référendum en adressant une lettre ouverte à l’ensemble du personnel. Elle affirme de façon provocatrice que les syndicats n’ont pas le monopole de la défense des services publics, qu’il n’y pas de débat public à avoir sur la question de la privatisation et que « l’on n’est pas dans un show télévisé ». Elle invoque l’existence d’abus et de dysfonctionnements sans apporter le moindre élément concret. Ce communiqué ne fait pas penser à un « show télévisé » mais plutôt à une dictature !

    Large majorité contre la privatisation

    Sur 767 votes exprimés lors de ce référendum, 661 sont contre la privatisation du gardiennage (32 pour, 69 abstentions et 5 nuls). « Beaucoup de personnes nous ont dit ne pas avoir osé participer au vote par peur de représailles…! C’est donc un résultat très satisfaisant compte-tenu des manœuvres d’intimidation de la direction » a déclaré Marc Lancharro, infirmier et délégué CGSP-ALR à l’hôpital St-Pierre.

    Une deuxième question du référendum portait sur l’importance de consulter le personnel pour les grandes questions concernant l’hôpital (649 pour, 36 contre, 69 abstentions et 13 nuls).

    Certes ce référendum n’est qu’une étape et la bataille contre la privatisation n’est pas encore gagnée. Mais, de même que la pétition, il a permis de mener campagne dans tout l’hôpital et de construire l’unité de tout le personnel. Comme le soulignait Mathieu Verhaegen, Président de la CGSP-ALR Bruxelles : « N’oublions pas que l’Hôpital St-Pierre a été établi depuis plusieurs siècles dans un des quartiers les plus pauvres (1) de Bruxelles. Le début de la privatisation de certains services va à l’encontre du rôle social que doit assumer cet hôpital. »

    1) Le quartier des Marolles.

  • Le personnel soignant en colère : plus de moyens pour les soins, maintenant !

    Des milliers de personnes du secteur des soins ont manifesté à Bruxelles aujourd’hui. Le personnel est à bout et en colère : il n’a pas ménagé ses efforts ces derniers mois et le secteur subit une pression intense. Un nombre croissant de collègues ne tiennent plus. Des moyens supplémentaires ont bien été promis, mais ils sont insuffisants et tardent à arriver. Ils ne parviennent qu’au compte-gouttes sur le terrain.

    Cette demande de moyens supplémentaires a résonné particulièrement fortement aujourd’hui. On attendait jusqu’à 2.000 participant.e.s, mais il y en a eu au moins 6.000. Le fait que la manifestation ait dévié de l’itinéraire prévu a d’ailleurs illustré le caractère inattendu de cette participation. Les manifestants ont brièvement bloqué le périphérique intérieur, où ils ont reçu un grand soutien de la part des automobilistes coincés dans les embouteillages. Rue de la Loi, des policiers se tenaient derrière des chevaux de frise. Lorsque le cortège, mené par les pompiers, s’est placé face à eux, certains agents ont retiré leur casque par respect.

    La raison immédiate de la manifestation est la proposition d’écarter le personnel non vacciné. Chaque collègue est nécessaire, déclare-t-on chez les soignant.e.s. Le gouvernement cible une partie du personnel et menace de mettre encore plus de pression sur le secteur au lieu d’accorder les moyens qui font cruellement défaut dans le secteur. Une grande partie du personnel soignant vit la chose comme un coup de couteau dans le dos.

    Lors de l’action de ce mardi, de nombreuses pancartes étaient artisanales. Nombre de participant.e.s n’étaient pas des habitué.e.s des manifestations syndicales. Beaucoup ont clairement indiqué qu’iels n’ont aucun problème avec le vaccin, mais qu’iels ont un problème avec les sanctions contre les collègues qui ne sont pas vaccinés. “Vaccin : oui, sanctions : non”, était un avis très présent, même si l’on trouvait également une certaine confusion quant à l’utilité du vaccin.

    Cette manifestation a montré quelle est la colère qui règne parmi le personnel soignant. Près de deux ans après le début de la pandémie, le secteur souffre toujours de pénuries diverses. Le personnel travaille dur depuis des mois. Combien de temps peuvent-il continuer comme ça ? Toute approche sérieuse de la crise sanitaire commence par un plan d’investissement public massif dans les soins pour que le travail y soit humain, avec suffisamment de collègue et d’infrastructures ainsi que des salaires décents. C’est nécessaire pour la santé de tou.te.s.

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  • Non à la privatisation de la Compagnie anversoise des soins

    Le Covid-19 a frappé particulièrement fort dans les centres de soins résidentiels, notamment là où il y avait trop peu de personnel. Le gouvernement flamand dispose d’une « liste noire » de 13 maisons de repos et groupes d’appartements de service présentant des problèmes récurrents. Douze d’entre eux dépendent du privé. Les centres de soins résidentiels aux mains du secteur privé reposent sur leur rentabilité, ce qui est désastreux pour les résidents et pour le personnel.

    Le conseil communal d’Anvers veut maintenant privatiser la Compagnie anversoise des soins (Zorgbedrijf Antwerpen). Il s’agit d’une organisation faîtière qui, tout comme le Réseau des hôpitaux d’Anvers, est issue des anciens services du CPAS. La Compagnie anversoise des soins emploie 4.000 personnes et gère 45 centres de services, des services à domicile tels que le nettoyage, 3.750 appartements de service et 18 centres de soins résidentiels. La privatisation a pour but d’attirer des capitaux supplémentaires, de bénéficier d’avantages fiscaux et de préparer une extension vers le reste de la Flandre. Des capitaux privés sont attendus de la part de groupes immobiliers, d’acteurs majeurs du « marché » des centres de soins résidentiels et de la Participatiemaatschappij Vlaanderen (PMV), présidée par le conseiller communal anversois Koen Kennis (N-VA).

    La Compagnie anversoise des soins sera scindée en une ASBL pour les soins et le personnel, une société privée pour la restauration, une société privée pour les services facilitaires et une société anonyme pour les biens immobiliers. Les syndicats ont dénoncé le bradage des soins dans une lettre ouverte contre la modification du décret du Parlement flamand, qui devrait rendre légalement possible la division déjà annoncée et votée de la société en question.

    La vente de celle-ci est la prochaine étape de la commercialisation des soins. Il y a quelques années, le conseil communal avait déjà tenté de confier la prise en charge des sans-abri à une multinationale. Alors que la pandémie qui sévit depuis un an et demi a démontré l’importance de soins de santé publics axés sur les besoins des personnes âgées, le conseil communal d’Anvers regarde dans l’autre direction. Vooruit (ex-SP.a), partenaire de coalition de la N-VA, a déclaré qu’un bon système de soins de santé « ne peut se passer d’un soupçon de capitalisme ».
    Selon Vooruit, le secteur privé gère également mieux l’immobilier que le gouvernement. Les liens étroits entre le conseil communal et le lobby de l’immobilier sont connus depuis un certain temps. Ils permettent non seulement aux grandes sociétés immobilières de réaliser des transactions très lucratives, mais ils signifient également qu’il n’y a pas d’investissement dans le logement social. En 2020, un total de seulement 29 logements sociaux ont été achevés, et le nombre total de logements sociaux a diminué pour la deuxième année consécutive. Quelle différence Vooruit fait-il dans la gestion d’Anvers ?

    Les soins de santé devraient entièrement être aux mains du public. Mais pas pour que les gestionnaires publics puissent mener la même politique que dans le secteur privé, c’est-à-dire proposer les services les plus chers possibles avec un personnel réduit à peau de chagrin. La Compagnie anversoise des soins est déjà l’acteur public le plus cher sur le marché des « soins résidentiels ». La prise en charge publique est nécessaire si l’on veut qu’elle soit humaine et chaleureuse : permettre aux personnes âgées de profiter de leur vieillesse dans des conditions optimales, avec un personnel suffisant, respecté et assurant un service de qualité.

    Stopper ce projet de privatisation exige de se battre. Ce sont les actions soutenues des travailleurs sociaux, des bénéficiaires du service, des étudiants et de toutes celles et ceux qui ont un faible pour le secteur social qui ont finalement empêché que la multinationale G4S ne touche pas au foyer pour sans-abri d’Anvers. Maintenant qu’il existe une large sensibilité sociale concernant le secteur des soins et les centres de soins résidentiels en particulier, il faut lancer une nouvelle campagne de masse avec un bon plan de bataille.

  • Pas de profits sur nos vies ! Plus de 3.000 personnes à Bruxelles pour la santé

    Après un mois de mai plutôt maussade, le soleil était de la partie hier pour accompagner la deuxième Grande manifestation de la santé organisée par le groupe d’action militant La Santé en Lutte. « Une ambiance festive, déterminée, revendicative », comme l’explique le collectif.

    L’appel international pour la santé dans lequel prenait place cette mobilisation a réuni plus de 60 collectifs et syndicats. En Italie, en Espagne, en France et au Royaume uni, les gens sont sortis dans la rue pour défendre les soins de santé ! Ce 29 mai a donc marqué le début potentiel d’une coordination internationale combative dans les soins de santé.

    En Belgique, au côté de La Santé en Lutte, des dizaines d’organisations, dont plusieurs structures syndicales, se sont impliquées dans cette mobilisation exigeant un refinancement des soins de santé, de meilleures conditions de travail et une hausse des bas salaire. On retrouvait bien entendu des membres du personnel soignant dans la foule, mais aussi des enseignants dans une délégation « Ecole en lutte », des sans-papiers, des activistes féministes, des travailleurs sociaux, des militants pour le droit au logement,… Après de nombreuses prises de paroles qui ont illustré toute la diversité des collectifs réunis, le rassemblement est parti en manifestation de la Place Albertine vers la gare du midi. L’air de rien, c’était le premier cortège de cette taille depuis la manifestation à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes en mars 2020…

    Cette mobilisation était la deuxième mobilisation d’ampleur de La Santé en Lutte, après un rassemblement en septembre qui avait réuni plus de 7000 personnes. Le contexte était différent à l’époque, avant que ne se déclenche le deuxième confinement dont nous ne commençons qu’à peine à sortir. La mobilisation avait également à l’époque pu se dérouler durant plus longtemps. Peut-être des gens se sont-ils également souvenus de la répression policière brutale qui avait marqué la fin du rassemblement sans autre but que d’intimider la protestation sociale. Mais la donnée la plus importante, c’est très certainement que le personnel soignant est tout simplement à bout après plus d’un an d’efforts incroyables en dépit du mépris des autorités.

    Comme l’explique La Santé en Lutte : « Pour faire face à la pandémie l’État prête aux hôpitaux, ceux-ci vont donc devoir rembourser ! La santé de la population à crédit !? En réalité, la volonté de restreindre les budgets de la santé reste la même. Où sont les moyens supplémentaires après trois vagues de contaminations !? La pression à la rentabilité quoiqu’il en coûte humainement se maintient sur les institutions et sur le personnel. À la clé, nous voyons déjà sur le terrain des menaces de licenciement et des fermetures de maisons de repos. En résumé : pression sur les effectifs, cacahuètes pour les salaires et marchandisation toujours en cours… La santé vite applaudie, vite oubliée… »

    Nous rejoignons totalement ce constat. Il nous faut un refinancement public massif du secteur des soins, avec contrôle démocratique sur l’allocation des budgets ! Et soyons clairs : la situation n’est pas meilleure dans les logements sociaux, l’enseignement et les autres services publics. Là aussi, il nous faut un sérieux refinancement public.

    Le PSL/LSP est intervenu dans l’événement avec plusieurs stands où notre matériel politique était proposé tandis que des militantes et militants passaient dans la foule proposer notre mensuel, Lutte Socialiste, ou le tract de la Campagne ROSA édité pour l’occasion qui soulignait que des victoires sont possibles par la lutte, sur base de l’obtention du salaire minimum de 14 euros de l’heure à l’université de Gand. Quand le rassemblement est devenu manifestation, nous avons constitué une délégation combative et dynamique. « De l’argent, il y en a, dans les caisses du patronat, et l’argent, on le prendra, dans les caisses du patronat ! »

    Cette journée fut donc une belle réussite, qui en appelle d’autres ! Espérons qu’elle permettre d’atténuer la frilosité qui règne dans certains sommets syndicaux vis-à-vis de l’initiative très importante que constitue La Santé en Lutte.

    Rencontres avec La Santé en Lutte :

    Photos de Liesbeth

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    Photos de Nico

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    Photos de Virginie, Marina et Dali Live

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  • La santé pour tous ? Impossible sous le capitalisme !

    La catastrophe des soins de santé est devenue douloureusement évidente depuis que la pandémie fait rage. Il est impossible d’estimer combien de vies auraient pu être sauvées sans les dégâts causés par des décennies de mesures d’austérité dans les soins de santé. Avant même que n’éclate la pandémie, l’exaspération du personnel était déjà endémique en raison de la charge de travail trop élevée, des salaires trop bas, des ressources insuffisantes pour assurer des soins de qualité à toutes et tous. Déjà à l’époque, une partie de la population a dû reporter ses soins pour des raisons financières, non seulement les soins spécialisés, mais aussi des soins de base. Ne parlons même pas des parents pauvres du secteur tels que la santé mentale ou l’aide aux personnes handicapées, où les listes d’attente sont tellement longues qu’il faut souvent patienter des mois, voire des années.

    Par Anja Deschoemacker, article du mensuel Lutte Socialiste

    La pandémie a douloureusement souligné la nécessité d’un refinancement majeur et d’une revalorisation du secteur. Le monde politique tente par tous les moyens de prétendre qu’il s’agit de « besoins temporaires » et que seules suffisent les primes et les augmentations de budget temporaires. En réalité il faut réviser le secteur de fond en comble pour que le personnel soignant puisse se rendre au travail sans appréhension et qu’aucun patient ne soit laissé de côté. Le point de départ, c’est de bannir la logique de profit des soins de santé.
    Des soins de santé efficaces : des soins organisés par le public !

    Revaloriser les soins primaires

    Contrairement à plusieurs pays européens, les soins primaires en Belgique sont restés aux mains de médecins indépendants. Comme tous les prestataires de soins de santé, les médecins généralistes ont été débordés pendant la pandémie. Nombre d’entre eux ont dû travailler jusque tard dans la nuit pour maintenir leurs dossiers à jour. Même avant, pas mal de généralistes avaient des horaires anormalement chargés, mais leurs revenus en dépendent. Quant aux soins infirmiers à domicile, ils sont répartis entre différents services et prestataires de soins privés. La pénurie d’infirmiers signifie que les heures de travail peuvent atteindre des niveaux inouïs faute de trouver du personnel.

    Pour la population, le caractère privé des soins primaires signifie que la manière dont vos besoins peuvent être satisfaits dépend de l’endroit où vous vivez. Heureusement, il est désormais possible de n’avoir à payer que le ticket modérateur, mais pour les médecins généralistes, c’est une charge administrative supplémentaire. Des soins primaires publics permettraient de rendre ces soins gratuits, en supprimant toutes les barrières financières pour celles et ceux qui ont besoin d’être soignés. Pour les médecins, cela signifierait qu’ils ne devraient plus être disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, qu’ils pourraient eux-mêmes tomber malades sans devoir continuer à travailler, qu’ils pourraient laisser la charge administrative au personnel administratif, qu’ils pourraient suivre des cours pour se perfectionner sans perdre de revenu, etc.

    Un système de soins de santé primaires fortement développé, accessible à toutes et tous, qui attribue un rôle important aux médecins généralistes dans l’ensemble du processus de soins de santé et offre un salaire décent à tous les travailleurs du secteur jouerait un rôle préventif important au sein de toutes les couches de la population, y compris les plus pauvres. Le développement d’un réseau dense de centres de santé de quartier, couvrant tous les aspects des soins primaires, serait bénéfique pour les usagers et les travailleurs de la santé, ainsi que pour la société dans son ensemble. En cas d’épidémie, une action rapide et efficace serait également possible, par exemple pour une recherche efficace des contacts et une stratégie de dépistage et de vaccination.

    Un réseau public coordonné d’hôpitaux

    Une grande partie des hôpitaux étaient déjà dans le rouge avant la pandémie faute de financement public. En fonction des revenus complémentaires, cela pousse l’ensemble du système à encourager les services techniques qui « se rémunèrent » (mais imposent également des coûts supplémentaires aux patients et à l’assurance maladie) mais ne répondent pas nécessairement aux besoins réels en matière de soins de santé. La concurrence entre les différents groupes hospitaliers (publics, non-marchand, privés) va dans le même sens.

    Pour le personnel, cela signifie qu’il y a une pression constante sur les dépenses, avec des catégories entières de personnel qui ne touchent même pas 14 euros de l’heure (et peinent donc à vivre décemment) et une lourde charge de travail en raison de la pénurie de personnel. Pour celles et ceux qui ont besoin de soins, cela signifie des listes d’attente et un accès inégal aux soins de qualité.

    Dans l’ensemble, cela signifie qu’aucune vision globale des besoins n’est développée pour garantir que toutes les formes de soins nécessaires soient également accessibles partout. Juste avant la pandémie, la réduction du nombre de maternités a donné lieu à un vaste débat dans les médias, opposant l’argument de la rentabilité à la nécessité d’une maternité de proximité.

    Cela soulève également la question de ce qui constitue des soins nécessaires. Aujourd’hui, de nombreux patients, y compris des mères et des bébés, doivent rentrer au domicile alors qu’ils et elles ont encore besoin de soins à l’hôpital car les soins professionnels à domicile sont insuffisamment organisés. Ces soins retombent bien souvent sur les familles, le plus souvent sur les épaules des femmes. Un service national de soins de santé pourrait développer une vue d’ensemble des soins hospitaliers et des soins à domicile et veiller à ce que les aidants informels reçoivent le soutien nécessaire et ne doivent pas organiser leur vie entière en fonction de ces soins informels.

    Le profit est incompatible avec des soins de qualité accessibles

    Ce n’est pas une coïncidence si c’est dans les maisons de soins résidentielles que la pénurie de personnel a entraîné le plus de décès. Plus encore que dans d’autres établissements de soins, le personnel testé positivement devait rester sur place et il fallait faire appel à des bénévoles pour garantir les soins. Cette situation affligeante contraste fortement avec le coût élevé pour les résidents, en moyenne près du double de la pension moyenne !

    Même avant la pandémie, il était clair que ce prix de revient élevé ne permettait pas d’obtenir des soins de qualité. Les maisons de repos et de soin privées ont beaucoup moins de personnel par nombre de résidents que celles du public, qui disposent pourtant elles aussi d’un personnel insuffisant. La qualité de vie des résidents, en termes d’emploi du temps, de repas sains et frais et de traitement humain, est bien moins prioritaire que les bénéfices qui finiront dans les poches des actionnaires. Maintenant que la pandémie a entraîné un faible taux d’occupation, plusieurs groupes d’investissement menacent de se retirer à moins que le gouvernement ne prenne en charge les frais des lits vacants.
    C’est une utilisation absurde des ressources que de permettre au secteur privé de conserver des bénéfices, alors que ces ressources seraient beaucoup plus durables et iraient effectivement aux soins et non aux actionnaires si elles étaient dépensées dans le cadre d’un service public. Dans les services privatisés, les bénéfices sont toujours privés, mais les coûts sont transférés au public autant que possible.

    Les soins de santé ne sont rentables que s’ils ne sont pas destinés à tout le monde et si les intérêts du patient et du système de santé public au sens large sont secondaires. La seule façon de garantir que les soins de santé fonctionnent dans l’intérêt de la population et puissent mobiliser suffisamment de personnel pour organiser des soins de qualité grâce à de bonnes conditions de travail, c’est de revaloriser substantiellement le secteur en tant que service public, coordonné tant au niveau national que local.

    Le 29 mai, nous descendrons à nouveau dans la rue à Bruxelles et nous continuerons à nous battre pour toute amélioration qui pourra être obtenue. Nous devons continuer et faire pression pour obtenir plus de ressources dans le domaine des soins de santé et soutenir pleinement La Santé et Lutte / Zorg in Actie dans ce sens.

    L’existence de ces ressources est évidente si l’on considère les chiffres des bénéfices de l’industrie pharmaceutique. Ces profits sont réalisés sur le dos de l’assurance maladie et des patients du monde entier. Elles sont faites en ne donnant tout simplement pas à tous l’accès aux soins nécessaires, ce qui, dans le contexte de la pandémie, signifie qu’il n’y a pas de fin en vue, mais que de nouvelles vagues apparaissent constamment. Si la pandémie nous apprend quelque chose, c’est que des soins de santé entièrement publics et dotés de ressources adéquates – y compris, donc, une industrie pharmaceutique nationalisée sous le contrôle des travailleurs et des utilisateurs – sont une nécessité urgente pour l’ensemble de l’humanité.

  • La lutte paie ! 14 euros de l’heure pour le personnel de nettoyage de l’université de Gand

    L’Université de Gand (UGent) vient d’accepter le principe d’une augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure pour l’ensemble du personnel. Les représentants syndicaux, ainsi que les militants de la Campagne ROSA, avaient exigé que cette mesure acquise par la lutte s’applique aussi au personnel de l’entretien qui est externalisé. Le 21 mai, nous avons appris que la société ISS avait effectivement porté les salaires les plus bas à 14 euros de l’heure ! Voici ci-dessous une première réaction de la délégation CGSP à l’UGent.

    « Ces derniers mois, nous avons fait campagne pour obtenir de meilleures conditions de travail pour le personnel de nettoyage de l’UGent. Avec nos collègues de la grève des femmes de l’UGent (Women Strike UGent), nous avons lancé une campagne demandant l’internalisation du personnel de nettoyage: de cette façon, ils pourraient bénéficier de meilleures conditions de travail. Sous la pression de cette campagne, le Conseil d’administration a décidé en septembre 2020 de ne pas recourir à l’internalisation, mais de préconiser tout de même de meilleures conditions de travail dans un nouvel appel d’offres.

    « Nous avons constaté une amélioration des salaires et des conditions de travail, mais il s’agit d’une amélioration limitée. Les salaires passeront à 14 euros de l’heure, ce qui, pour les salaires les plus bas, représente une augmentation de 44 cents de l’heure, soit environ 30 euros nets par mois. Des congés supplémentaires sont également prévus : 2 jours supplémentaires pour tout le personnel de nettoyage, et un certain nombre de jours d’ancienneté supplémentaires pour le personnel de plus de 50 ans.

    « En soi, cette amélioration est déjà un grand pas en avant : le secteur du nettoyage est connu pour être réticent à toute augmentation des salaires ou à une amélioration des conditions de travail, aussi limitée soit-elle. Le fait qu’ISS soit prêt à offrir de meilleures conditions est une première victoire pour la campagne que nous avons menée. Nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui y ont contribué.

    « Dans le même temps, force est de constater que les conditions d’emploi proposées restent très inférieures à celles de l’UGent : le personnel de nettoyage travaillera toujours dans des conditions plus mauvaises que celles applicables au personnel équivalent de l’UGent.
    « En outre, il semble très probable que l’un des principaux arguments contre l’internalisation, à savoir la différence de prix, soit désormais obsolète : le nouveau contrat est beaucoup plus cher, et si l’on tient compte des tâches de nettoyage supplémentaires que l’UGent exige tout au long de l’année, il semble qu’un scénario d’internalisation serait non seulement meilleur pour le personnel de nettoyage lui-même, mais peut-être aussi moins cher pour l’UGent.

    « Nous avons promis au personnel de nettoyage de leur présenter ces nouvelles conditions, nous le ferons dans le courant du mois prochain. Ils décideront de la suite à donner à notre campagne. S’ils veulent toujours opter pour l’internalisation, nous poursuivrons notre campagne.

    « Ce faisant, nous devrons à nouveau faire appel à la solidarité du personnel et des étudiants de l’UGent. C’est cette solidarité qui a permis de faire un premier pas important vers des conditions de travail plus équitables pour les agents de nettoyage, c’est cette solidarité qui devrait nous permettre de franchir d’autres étapes également. »

  • Trois vagues Covid plus tard : où en est la revalorisation des soins de santé ?

    29 mai : Grande Manifestation de la Santé, acte 2, Bruxelles central, 15h

    Nous appelons tous nos lecteurs à noter la date du 29 mai dans leur agenda. C’est la date de la deuxième Grande Manifestation de la Santé, organisée par La Santé en Lutte avec le soutien de divers co-organisateurs. Venez manifester, mais ne vous arrêtez pas là : demandez à vos collègues, votre famille et vos amis de vous accompagner et demandez-leur de mobiliser d’autres à leur tour. Soutenez davantage La Santé en Lutte de toutes les manières possibles, leur courage et leur détermination constituent un exemple qui mérite d’être suivi !

    Par Anja Deschoemacker

    Les choses ne vont pas bien dans le domaine des soins de santé et même la fin de la pandémie – si elle arrive un jour avec cette stratégie de vaccination taillée sur mesure pour les grandes entreprises pharmaceutiques – ne résoudra pas les problèmes existants. La situation était déjà mauvaise avant la pandémie et elle n’a fait qu’empirer depuis. Quelques gouttes d’eau dans le désert ne vont pas suffire !

    Des soins de santé accessibles et de qualité : le fruit de décennies de luttes des travailleurs

    L’accès aux soins de santé est une question centrale depuis le tout début de la lutte des travailleurs, les premières caisses mutuelles existant déjà au sein des premières organisations ouvrières dans notre pays. La lutte pour le développement des hôpitaux publics et l’accessibilité des soins de première ligne a été l’un des fers de lance des premiers élus socialistes. Ce sont les travailleurs et les pauvres qui en bénéficient le plus, car les riches sont en mesure de payer des soins coûteux.

    Après la Seconde Guerre mondiale, un système d’assurance obligatoire a finalement été mis en place dans le cadre de la création de la sécurité sociale. Des décennies de lutte ouvrière ont été nécessaires pour faire entrer suffisamment de fonds dans les caisses de la sécurité sociale et pour construire le système de soins de santé de telle sorte que, dans les années 1980, les responsables politiques belges pouvaient se vanter d’avoir « les meilleurs soins de santé du monde ».

    En réalité, la Belgique n’a jamais pu rivaliser avec les pays qui ont développé un système de soins de santé entièrement public, y compris un système de soins de première ligne gratuits pour les usagers. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que ce sont précisément les mêmes responsables politiques vantards qui se sont approprié les décennies de lutte pour des soins de santé accessibles qui ont commencé à organiser leur dégradation structurelle.

    L’arrivée des décennies de politiques néolibérales

    À partir du début des années 1990, une série d’exercices de réduction des coûts a débuté et s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui. Les quelque 4 milliards d’euros supplémentaires consacrés aux soins de santé depuis l’été dernier ne sont donc qu’une goutte d’eau dans le désert. La réduction du ratio infirmières/patients a été très loin. Par exemple, le financement des hôpitaux ne permet qu’une infirmière pour 11 patients, contre une infirmière pour 8 patients en moyenne dans l’Union européenne et une pour 5 patients en Norvège (données de 2019).

    La colossale charge de travail qui en résulte, associée aux faibles salaires, signifie que les infirmières connaissent souvent des maladies de longue durée et que la durée moyenne de la carrière d’une infirmière n’est que de 7 ans. Les conséquences sont également pernicieuses pour les patients : déjà en 2014, une recherche européenne a calculé que pour chaque patient supplémentaire, les patients ont 7 % de risque en plus de mourir dans les 30 jours suivant une opération (de routine). Pourtant, le gouvernement de l’époque, avec Maggie De Block à la santé, a imposé de nouvelles économies budgétaires !

    De plus, les coupes budgétaires successives ont massivement réduit l’accès aux soins. Selon une enquête réalisée par Solidaris en septembre 2020, 46,9 % des personnes reportent au moins une fois des soins nécessaires pour des raisons financières, ce chiffre atteignant 52,6% chez les femmes et 60,5% dans les foyers monoparentaux.

    Intensifier la lutte pour un refinancement et une revalorisation massive des soins de santé

    La pandémie a douloureusement mis en évidence les conséquences de ces économies – il est évident pour tout le monde dans le secteur des soins que ces économies passées ont été le principal facteur du nombre élevé de décès dus à la pandémie. Les 4 milliards supplémentaires obtenus grâce à la lutte des travailleurs de la santé pendant la pandémie ne peuvent être considérés que comme un premier pas pour inverser la situation et aller vers des soins de qualité, accessibles et humains pour tous, avec des conditions de travail et des salaires décents pour tout le personnel.
    Après tout, si nous voulons résoudre la pénurie de personnel, des salaires plus élevés ne suffiront pas et certainement pas les concessions obtenues aujourd’hui. La charge de travail doit être réduite de manière drastique et les soins doivent être prodigués de manière humaine. Il faut donc abandonner l’idée que les soins doivent être “rentables” et que les institutions de soins sont gérées comme des usines. Sinon, les professionnels des soins continueront à quitter le secteur.

    Nous soutenons pleinement les revendications de La Santé en Lutte :

    Pour un refinancement des soins de santé :

    1. Investir dans les institutions de soins : plus de personnel dans toutes les catégories
    2. Renforcer les normes d’encadrement
    3. Mettre fin à la charge administrative
    4. Revaloriser les bas salaires et mettre fin aux contrats précaires
    5. Pour un contrôle démocratique des budgets par les travailleurs et les utilisateurs
    6. Pour des soins de qualité accessibles à tous
    7. Ouvrir les brevets sur les vaccins et sur la production pharmaceutique en général.

    Grâce à des actions ciblées, les travailleurs de la santé ont pu repousser plusieurs attaques et imposer plusieurs concessions l’année dernière. La prise de conscience de la nécessité de soins de santé adéquats par le grand public a considérablement modifié le rapport de force en défaveur des gouvernements. Le fait que ces gouvernements dépensent également des milliards pour maintenir l’économie à flot signifie également que l’argument utilisé au cours des décennies précédentes du néolibéralisme – « les caisses sont vides » – ne peut plus être utilisé.

    Nous sommes tous intéressés par la lutte des travailleurs des soins de santé, non seulement en tant qu’utilisateurs, mais aussi en tant que travailleurs d’autres secteurs. Transformer ce rapport de force en véritables victoires permettra à tous les travailleurs des services et professions essentiels, de l’éducation, des transports publics, de l’entretien et de la distribution,… de progresser.

    La Santé en Lutte est clair : tous les groupes de personnes oubliés par les gouvernements dans la crise – des jeunes aux personnes âgées qui ont dû enterrer leur vie sociale parce que sinon le système de santé s’effondrerait, des enseignants aux sans-papiers travaillant dans le secteur informel, des travailleurs essentiels aux chômeurs (temporaires),… toutes les victimes de la crise sont les bienvenues à la manifestation avec leurs propres revendications. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons gagner la bataille pour une société dans laquelle les soins et les services essentiels pour tous ont la priorité sur les profits de l’élite économique.

  • [La Santé en Lutte] Encore une fois les lieux de travail pointés du doigt !

    Nous l’avons souvent dénoncé et aujourd’hui, alors (qu’enfin) les chiffres viennent confirmer notre analyse, le gouvernement maintien son cap du confinement du social et du privé au profit du travail et de la consommation. Le deux poids deux mesures continue. Celui-ci est le résultat d’une vision marchande de la société, une vision ou l’intérêt économique prime sur le bien être et la santé.

    Depuis le début de la pandémie l’État cherche à sous estimer et à minimiser l’impacte du travail sur les contaminations au Covid-19 (absence de chiffre, absence de contrôle, recommandations sans sanctions, etc etc). D’un côté la culture, les loisirs, le social et le privé stigmatisés, contrôlés et confinés à grand renfort de police; de l’autre la consommation, le travail et l’école encouragés, comme si c’était des lieux, ou des activités, plus sûrs que les autres. En réalité il n’est certainement pas plus sûr d’être au travail sans pouvoir respecté les distanciations physiques qu’être dans une salle de cinéma à deux sièges de son voisin.

    Le gouvernement fait des choix, ceux-ci sont en faveur des intérêts économiques des employeurs et de la finance. Ils ne sont pas en faveur des PME, de l’économie locale, associative ou culturelle, et encore moins de notre vie sociale. Ces choix sont ceux d’un État qui préserve coûte que coûte le cap néo libéral au détriment de la santé physique ou mental de la population.

    Lutter pour notre santé c’est aussi lutter pour une changement de paradigme et remettre le bien être (la santé physique et mentale) au centre de nos réflexions !

    PS : Rappelons quand même que monsieur Timmermans, président de la fédération des employeurs belge (FEB), osait dire fin avril que “l’endroit où vous travaillez est peut-être le lieu le plus sûr pour ne pas être contaminé”. Cette affirmation sans fondement scientifique avait comme seul objectif de déconfiner le travail afin de préserver les intérêts des employeurs. Cette propagande, menée par nos employeurs et nos gouvernements, cherche à tromper les citoyen·nes afin de faire accepter les mesures inégales sur le plan sanitaire.

    Envoyez nous vos témoignages via email lasanteenlutte@gmail.com ou via message sur facebook. Racontez nous comment ça se passe dans votre institution de soin !

    Une problématique sur votre lieu de travail? Contactez La santé en lutte si vous désirez de l’aide pour vous organiser, du renfort dans vos mobilisations, un relais médiatique ou quoi que ce soit qui pourrait contribuer à la lutte !

  • La Santé en Lutte rue de la Loi : en route vers l’acte 2 de la Grande Manifestation de la Santé !

    Communiqué de La Santé en Lutte suite au rassemblement de ce vendredi 11 décembre.

    Ce soir, nous étions nombreuses et nombreux devant les lieux de pouvoir ! Aujourd’hui encore, nous leur avons montré notre détermination à combattre leurs politiques austéritaires et tous les drames qu’elles ne manquent pas de produire ! Nous sommes nombreu·ses à défendre un droit pour toutes et tous à un système de santé de qualité ! La Santé est un droit fondamental !

    MERCI à toutes et tous d’être venu·es !

    Aujourd’hui encore, nous leur avons montré que nous ne sommes pas dupes : les gouvernements qui se succèdent ne remettent nulle part en question le choix de la marchandisation du secteur de la Santé. Ce ne sont ni les remerciements, ni les applaudissements ou les primes qui nous préserverons toutes et tous, soignant.es comme patient.es, de revivre un tel cauchemar !

    Nous avons besoin de plus de bras. Maintenant ! Pas l’année prochaine ! Pour ça il faut engager. Maintenant ! Pas l’année prochaine. Du personnel est disponible, il faut développer des bonnes conditions de travail pour maintenir le personnel en place et attirer de nouveaux/elles collègues. Il existe 19000 infirmièr·es diplomé·es dans la nature (1) et plus encore à temps partiel. Nous avons un taux de chômage à 6% et les structures de soins maintiennent beaucoup de collègues en contrat précaire : CDD, intérim, temps partiel imposé. Au lieu d’améliorer nos conditions, le gouvernement exploite la bonne volonté de la population pour la faire travailler gratuitement via le recours au volontariat. Au lieu d’engager des aides soignant·es ou plus de personnel d’entretien, par exemple, l’Etat instrumentalise les étudiant·es. En somme, au lieu de réinvestir et d’engager, le gouvernement préfère brader nos métiers et mettre en concurrence les bénévoles et les étudiant·es avec les travailleur·euses salarié·es… c’est un comble ! Pire, une injure.

    Au lieu d’un réel débat public et d’une défense de la Santé comme un droit fondamental, ce sont des primes à la consommation que l’on nous verse pour essayer de nous faire taire. Nous ne les laisserons pas nous leurrer !

    C’est la tarification à l’activité qu’il faut dénoncer, instaurée il y a plus de 15 ans, qui n’a fait que créer une course à la rentabilité, et dont la logique est antinomique de celle du soin. C’est l’austérité appliquée au secteur, engendrant morts et complications médicales, qu’il faut combattre. C’est la réduction du nombre de lits d’hôpital qu’il faut dénoncer, qui ne cessent de baisser depuis 1990 (2). Ce sont les causes des pénuries d’infirmièr·es qu’il faut questionner. C’est de la précarisation des métiers logistique et hôtelier qu’il faut parler. C’est de l’organisation actuelle des soins de santé, morcelés entre diverses compétences publiques, qu’il faut débattre. C’est du nombre de médecin en activité à temps plein – moins d’1 médecin pour 1000 habitant·es selon l’INAMI en 2016 (3) – qu’il faut parler. C’est la baisse continue de l’accessibilité réelle et effective aux soins qu’il faut dénoncer. C’est l’augmentation du nombre de patient·es par soignant·es. C’est le “marché des séniors” qu’il faut remettre en cause. Ce sont ces questions qui sont essentielles, et qui sont les seules à même d’apporter une réponse structurelle et pérenne !

    Il est urgent de dénoncer tout ça et demander justice et dignité pour nous toutes et tous. Nous museler au prétexte des risques sanitaires auxquels nous sommes par ailleurs exposés du fait du maintien des occupations non essentielles et de l’absence de mesures de protection adéquates (par exemple dans les transports en commun et dans les écoles) c’est encore ajouter une violence à celle que nous subissons depuis tant d’années.

    Nous voulons un changement clair de la politique des soins, maintenant. Nous refusons de travailler pour du chiffre et de soigner des numéros ! Nous voulons une politique de prévention efficace et du temps pour prendre soin de la population. Nous voulons plus d’effectifs soignants, logistiques, administratifs et hôtelier afin de d’améliorer le travail au chevet des patient·es et les conditions de travail de l’ensemble des professions lié au secteur de la Santé. Il faut mettre fin à la dynamique austéritaire de nos gouvernements qui provoquent un affaiblissement des nos services publics, et renforcer le financement de la Santé pour améliorer les conditions de travail et la qualité des soins.

    Que nous soyons soignant·es, patient·es d’aujourd’hui ou de demain, nous sommes toutes et tous concerné·es par la Santé ! Notre détermination est sans faille ! Nous devons augmenter le rapport de force ! Nous appelons toutes les personnes qui le souhaitent à nous rejoindre pour renforcer le combat ! Et c’est pourquoi La santé en lutte appelle à une grande journée d’action et de grève de l’ensemble du secteur au printemps !

    Bientôt, nous nous redonnerons rendez-vous dans la rue pour l’acte 2 de la Grande Manifestation de la Santé !!
    VIVE LA LUTTE DE LA SANTE !
    VIVE LA LUTTE POPULAIRE !
    VIVE LA SANTE EN LUTTE !

    Photos de marina et Celia

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