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Category: Public divers
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Grève dans les hôpitaux publics bruxellois

Hier, le personnel des cinq hôpitaux publics du réseau IRIS à Bruxelles était en grève en raison de la charge de travail insoutenable, du manque de reconnaissance du personnel et, plus généralement, des économies réalisées dans le secteur de la santé qui détruisent le service. Le texte ci-dessous est le communiqué de presse du front commun syndical des hôpitaux IRIS.
COMMUNIQUE DE PRESSE DU FRONT COMMUN SYNDICAL DES HOPITAUX PUBLICS DU RESEAU IRIS
Suite aux différentes actions menées dans nos institutions ces derniers mois, le Front Commun Syndical représentant le personnel du réseau hospitalier IRIS (CHU Brugmann – CHU Saint-Pierre – Institut Bordet – Huderf –Hôpitaux Iris Sud) a déposé un préavis de grève auprès des autorités hospitalières pour la journée du lundi 03 juin 2019. Concrètement, ce préavis de grève prendra ses effets le dimanche 02 juin à 20h pour se terminer le lundi 03 juin à la même heure.
Cette journée de grève sera assortie d’une action syndicale de protestation qui se déroulera devant le bâtiment de la Faîtière Iris, situé rue Dejoncker, 46 à 1060-Saint Gilles. Le personnel et les militants des organisations syndicales sont appelés à venir manifester leur colère pendant que leurs représentants syndicaux et des représentants des travailleurs mobilisés assisteront à une réunion du Comité C Iris avec les autorités du réseau Iris.
Les organisations rappellent que les négociations relatives au cahier de revendications du secteur des pouvoirs locaux bruxellois (19 Communes, 19 CPAS, Hôpitaux Iris et Associations Chapitre XII) sont quasi au point mort avec les autorités hospitalières.
Nous exigeons une revalorisation générale des barèmes, un retour à l’octroi de la prime de fin d’année, des possibilités de réduction du temps de travail, la mise en place d’un second pilier de pensions pour les agents contractuels et le remboursement des frais de transport à 100%.
Outre ces revendications générales, nous voulons aussi mettre en évidence des situations propres aux hôpitaux Iris :
• La souffrance des travailleurs est de plus en plus importante en regard de la charge de travail qui ne cesse de s’accroître en termes de services à rendre aux patients
• Les autorités hospitalières (qui ne cessent de clamer la rigueur budgétaire) ne manquent pas de trouver de l’argent lorsqu’il s’agit de démultiplier les postes d’encadrement.
• Les dégâts causés par les mesures budgétaires de la Ministre Fédérale de la santé sont profonds.Le personnel des cinq hôpitaux et leurs représentants syndicaux exigent que les autorités des hôpitaux prennent rapidement leurs responsabilités pour rétablir un climat de travail serein et motivant, tout en offrant des conditions salariales et de travail justes et valorisantes.
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Tout augmente sauf nos salaires !
Ce jeudi 8 novembre : Grève et manifestation du personnel des administrations locales et régionales à Bruxelles. RDV 10h Place Sainte Catherine.
En Belgique, près de la moitié des travailleurs sont en situation précaire ou ont du mal à s’en sortir. Selon l’enquête Thermomètre Solidaris, en 2016, 4 travailleurs sur 10 avaient du mal à s’en sortir ou à joindre les deux bouts. Une réalité par ailleurs étayée par les chiffres du surendettement ou de la précarité énergétique. Au 1er juillet 2017, le salaire minimum interprofessionnel était de 1.562,59 € brut, soit environ 9,5 € de l’heure. Même à temps plein, ce niveau de salaire n’est pas suffisant pour mener une vie digne. Ce constat était déjà à la base de la campagne de sensibilisation ‘‘minimum 14 euros’’ lancée fin 2017 par la FGTB Liège-Huy-Waremme en faveur d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure.
Par Nicolas Croes
A Bruxelles, le front commun syndical a voulu riposter face à la situation similaire qui sévit dans les services publics, mais en allant un pas plus loin grâce à un plan d’action avec les revendications suivantes : l’augmentation de tous les barèmes de 10%, la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, le rétablissement de la prime de fin d’année dans toute la fonction publique d’un montant équivalent à un 13e mois et enfin l’amélioration des conditions de travail (engagements de personnel supplémentaire et nomination) pour un service public de qualité.
Une pétition a été lancée autour de ces revendications, afin de les populariser au sein du personnel et de construire un élan vers un plan d’action qui a été discuté dans une grande assemblée générale le 11 septembre à la CGSP-ALR (Administrations Locales et Régionales). Le 20 du même mois, des dizaines de militants des trois syndicats ont présenté près de 10.000 signatures au cabinet du Ministre-Président du Gouvernement Bruxellois Rudy Vervoort (PS).
Comme l’expliquait la CGSP-ALR: ‘‘Mais nous ne sommes pas naïfs et comme les pouvoirs locaux sont responsables de leur politique du personnel, nous irons leur demander de prendre leur responsabilité au travers d’actions qui se tiendront en front commun le 11 octobre dans tous les pouvoirs locaux. Le combat ne fait que commencer !’’ Ce jour-là, des arrêts de travail de deux heures ont eu lieu dans les administrations et les hôpitaux.
La réussite de cette étape (voir ci-contre) a à nouveau servi de tremplin vers la suivante : une grève régionale et une manifestation le 8 novembre avec assemblée pour se prononcer sur la suite du mouvement.
Le tract de la CGSP-ALR proclamait notamment ‘‘Je ne veux pas perdre ma vie à la gagner’’. Quel travailleur ne se reconnaît pas dans ce constat ? Le plan d’action allant crescendo développé dans les administrations et les hôpitaux bruxellois est un exemple inspirant de la manière dont on peut défendre des revendications offensives par l’action, en prenant soin d’impliquer progressivement plus de collègues.
Arrêt de travail du 11 octobre à l’hôpital Brugmann

1/ La pétition a constitué un élément crucial pour populariser la lutte auprès des collègues et viser à impliquer dans la mobilisation le plus de travailleurs possible..

2/ Assemblée générale au début de l’arrêt de travail. Après les prises de parole des délégués, la parole a été laissée aux travailleurs pour parler de leurs expériences concrètes.

3/ Une action a ensuite été menée à l’entrée de l’hôpital. Sur les banderoles déployées, un espace vide avait été laissé pour permettre aux travailleurs de venir s’exprimer.

4/ Une manifestation a ensuite eu lieu dans l’enceinte de l’hôpital. Impossible de ne pas avoir entendu les revendications des travailleurs ! Mais pour faire entendre raison à la direction, il en faudra plus…
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[VIDEO] Arrêt de travail à l’hôpital Brugmann : “Tout augmente, sauf nos salaires !”

Ce jeudi 11 octobre, un arrêt de travail de deux heures a eu lieu en front commun syndical dans les hôpitaux publics, les communes et les CPAS de Bruxelles afin de réclamer notamment une augmentation des barèmes de 10%, sous le slogan « Tout augmente, sauf nos salaires ».
Une vingtaine de lieux de travail ont ainsi connu un arrêt de travail. Cette vidéo donne un aperçu de la manière dont cette action s’est déroulée à l’hôpital Brugmann.
Une nouvelle journée d’action est prévue pour le 8 novembre.
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Journée d’action à Bruxelles “Tout augmente, sauf nos salaires !”

Ce jeudi 11 octobre, un arrêt de travail de deux heures a eu lieu hier en front commun syndical dans les hôpitaux publics, les communes et les CPAS de Bruxelles afin de réclamer notamment une augmentation des barèmes de 10%, sous le slogan “Tout augmente, sauf nos salaires”. Une nouvelle journée d’action est prévue pour le 8 novembre.
Le 20 septembre dernier, les travailleurs des Communes, CPAS et hôpitaux publics s’étaient déjà réunis, également en front commun syndical, devant le cabinet du Ministre Président de la région bruxelloise Rudi Vervoort pour lui remettre une pétition signée par 10.000 travailleurs de la fonction publique locale réclamant :
- une augmentation de 10 % de tous les barèmes. En Région de Bruxelles-Capitale, de trop nombreux travailleurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts vu l’augmentation constante du prix de la vie, des loyers, …
- le passage des niveaux E en niveau D car aujourd’hui ces travailleurs vivent avec des salaires qui sont en-dessous des montants de référence en deçà duquel il n’est pas possible de mener une existence conforme à la dignité humaine;
une politique de statutarisation massive pour préserver nos services publics et protéger les travailleurs de licenciements aléatoires; - la réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire pour créer de nouveaux emplois;
- l’allongement barémique des carrières puisqu’il est aujourd’hui demandé aux travailleurs de
continuer jusque 67 ans; - la réintroduction de la programmation sociale aux endroits où cela a été retiré;
pour les contractuels travaillant dans la fonction public un second pilier d’au moins 6 % de la
masse salariale; - l’amélioration générale des conditions de travail via l’engagement de personnel en suffisance et une véritable politique de bien-être.
Des rassemblements et des actions ont eu lieu en divers endroits, notamment à l’hôpital Brugmann. Là bas, plus de 200 travailleurs ont participé à l’action, qui a débuté par une assemblée générale où, après quelques prises de paroles des délégués syndicaux, tous les travailleurs qui le souhaitaient étaient invités à prendre la parole. L’occasion était parfaite pour faire connaître les difficultés des divers services et contrer toutes les tentatives de la direction de diviser et d’isoler les travailleurs. Comme l’a fait remarquer un militant “seuls, nous sommes écraser, mais regroupés et organiser, c’est nous qui pouvons les faire reculer”.
Par la suite, la petite foule s’est rendue à l’entrée de l’hôpital pour y déployer une grande banderole qui reprenait différentes mesures d’austérité et la manière dont elles impactent le quotidien des travailleurs. Un espace avait été laissé blanc pour inviter les participants à noter par eux-mêmes les thèmes qu’ils estiment importants. L’arrêt de travail s’est terminé par une petite manifestation dans l’enceinte de l’hôpital.
Durant ces deux heures, la volonté d’impliquer le plus largement possible les travailleurs dans l’action et la bonne atmosphère étaient véritablement des éléments frappants. Là-bas, cet arrêt de travail a été utilisé au maximum pour préparer la prochaine date de mobilisation, le 8 novembre prochain. Ce n’est qu’un début, continuons le combat !
Quelques photos de l’hôpital Brugmann
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Gestion des déchets à Gand. Leçons de la grève chez Ivago

Début août, une grève a éclaté chez Ivago, l’intercommunale gantoise de gestion des déchets, contre la forte pression au travail et contre le manque de respect de la part des cadres envers les employés. Cette grève n’était pas la première et ce ne sera probablement pas la dernière. Sous la pression des autorités communales, la grève a pris fin sans l’accord des travailleurs.
Par Thomas (Gand)
Le personnel d’Ivago signale depuis longtemps ce manque de respect. Il y a trois ans, plus d’une semaine de grève a été consacrée à cette seule question. Le travail a ensuite repris après qu’un manager trop insolent ait été muté à un autre poste et après des promesses de solutions structurelles.
Même à l’époque, des grévistes ne croyaient pas à ces solutions et étaient déçus que les dirigeants syndicaux n’aient pas d’abord discuté de l’accord avec eux, mais soient directement allés discuter avec la direction. La pression sur la grève a augmenté lorsque le bourgmestre de Gand Daniël Termont (SP.a) a commencé à faire pression sur les grévistes. Sous prétexte de santé publique, on a tenté de briser la grève. Cela a ensuite été utilisé par la N-VA en réponse aux critiques concernant le service minimum dans les prisons.
La grève du début du mois d’août a de nouveau donné lieu à des négociations entre la direction et les syndicats. Encore une fois, cela n’a pas été beaucoup plus loin que de traiter des symptômes. Beaucoup d’employés en ont assez. Ils savent d’ailleurs maintenant qu’une parole donnée par la direction et le conseil communal ne vaut pas grand-chose. Le mécontentement chez les travailleurs est très grand. Les leçons de communication pour les gestionnaires ne résoudront pas cela. Ivago a besoin d’une politique différente.
Le problème ne se limite pas à une seule personne, bien qu’il y ait bien sûr des différences de style entre les gens. Le problème, aujourd’hui, c’est que le profit est central. Cela signifie que le personnel est poussé à ses limites. Comme les actionnaires privés, le Conseil communal de Gand, qui est le plus grand actionnaire d’Ivago, ne s’intéresse pas à la manière dont les déchets sont collectés ni au traitement du personnel. Seuls les dividendes versés à la fin de l’année sont pertinents. Une pression est exercée sur les managers pour qu’ils présentent de bons chiffres, et cette pression est transmise au personnel.
Après la grève, certains membres du personnel ont une fois de plus été déçus par les syndicats et leurs délégués parce que certains d’entre eux ont défendu avec ferveur l’accord initial. Malgré le fait que les employés ont clairement indiqué qu’ils n’étaient pas d’accord, tout a été fait pour les ramener au travail. La bourgmestre par intérim Martine De Regge (SP.a) a également annoncé que du nouveau personnel serait nécessaire. Il en est résulté des divisions et de la confusion, ce qui a conduit à la reprise du travail avec la promesse de nouvelles négociations.
Cependant, les problèmes n’ont pas été résolus. La présidente du conseil d’administration d’Ivago, Tine Heyse (Groen), assumera-t-elle enfin ses responsabilités pour que la collecte des déchets en tant que service public à la population soit organisée avec un personnel satisfaisant ? Ou permettra-t-elle aux représentants des actionnaires privés (ECOV) de continuer à donner le ton ?
Les travailleurs doivent rester impliqués dans la lutte et ils sont les mieux placés pour le faire dans leurs organisations : les syndicats. En devenant actifs et en soutenant les délégués les plus combattifs, ils peuvent imposer une attitude plus militante au sein de leurs organisations. De cette manière, la relation de pouvoir construite avec cette grève et les précédentes, ainsi qu’avec le soutien de la population gantoise, peuvent être utilisés pour défendre un service public solide dans l’intérêt de la population gantoise et de son personnel.
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Manifestation de la CGSP à Namur. Défendre les services publics et préparer la grève du 10 octobre

Plusieurs milliers de personnes ont participé ce mercredi 20 septembre à la manifestation «Grogne au grognon» organisée par la CGSP dans les rues de Namur. Cette action était organisée pour s’opposer aux politiques de destruction des services publics menées par le gouvernement fédéral et la nouvelle coalition gouvernementale wallonne : instauration d’un service minimum, précarisation de l’emploi statutaire et contractuel, augmentation de la flexibilité, recours aux intérimaires dans la Fonction publique, diminution des dotations aux provinces,… De nombreuses délégations de fonctionnaires venus de toute la Wallonie étaient présentes, et notamment beaucoup de travailleurs du FOREM et des TEC, ceux-ci provenant de dépôts de l’ensemble de la Région.
L’appel à la grève du 10 octobre, lancé à l’origine par les cheminots s’opposant aux réformes qui visent à nouveau à briser les conditions de travail, les pensions et le droit de grève, y a été largement relayé par la direction syndicale. L’atmosphère combattive ainsi que la présence de milliers de personnes, largement plus de 2.000 sur une attente préalable de 1.000 à 1.500, exprime la volonté de relancer un processus de résistance, malgré le scepticisme bien compréhensible existant parmi certains quant à la suite à donner à cette mobilisation.
Une équipe de militants du PSL y a notamment proposé l’autocollant « GRÈVE 10/10 – JE SUIS SOLIDAIRE » aux militants ; du matériel édité par ‘Libre Parcours’ – réseau de militants combattifs du transport public – pour stimuler la solidarité autour de cette grève et la lutte contre l’offensive antisociale des autorités et des médias dominants. Les manifestants en ont pris une dizaine à la fois pour pouvoir en distribuer à leurs collègues ; à ceux présents à la manif mais également à ceux qui ne pourraient éventuellement pas participer à la grève du 10 octobre.
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Le personnel d’entretien de l’hôpital Brugmann tire la sonnette d’alarme
Ce mardi 8 décembre, plusieurs dizaines de membres du personnel de nettoyage de l’hôpital Brugmann ont manifesté au sein de l’hôpital pour exiger des embauches afin de pouvoir travailler dans des conditions décentes. L’ambiance était combative et le soutien palpable parmi les autres membres du personnel. Socialisme.be est allé à la rencontre d’un délégué syndical sur place.Quand le ras-le-bol a-t-il commencé et pourquoi ?
Cela fait plus de deux ans que le personnel a interpellé la délégation syndicale pour tenter de réagir aux problématiques auxquelles il est confronté.
En effet, les conditions de travail sont devenues insupportables et, encore à l’heure actuelle, la pression ne cesse d’augmenter. On demande toujours plus au personnel avec moins de moyens, moins de temps. C’est devenu ingérable, invivable. Les surfaces à nettoyer ont augmenté mais le nombre de travailleurs a stagné avec toutes les conséquences que cela entraîne: burn-out, pressions de la hiérarchie, …
Tout au long de cette période, plusieurs assemblées générales ont été organisées dans le but de créer un espace de discussion ouvert entre les membres du personnel mais également pour construire un cahier de revendications. Durant cette période, une délégation de militants syndicaux a tentée systématiquement d’alerter la direction. En vain.
Comment s’est prise la décision de partir en action? Pourquoi maintenant?
Les travailleurs étaient évidemment remontés vu la situation et le silence de la direction à leurs interpellations. La réflexion au sein de la délégation était de construire dans un premier temps un maximum de soutien à l’idée de partir collectivement en action et de prendre le temps pour démasquer le rôle de la direction, tout en conscientisant l’ensemble du personnel sur la nécessité de construire un rapport de force.Très logiquement, après un an de discussions stériles, les travailleurs voulaient aller plus loin, poser un ultimatum à la direction, concernant l’embauche de personnel supplémentaire seule véritable solution pour enrayer la surcharge et la pression au travail.
Face à un préavis d’actions, et sentant la pression monter, la direction a adopté une position hypocrite qui d’un côté reconnaissait la surcharge de travail, mais d’un autre tentait de nous convaincre qu’elle était dans l’incapacité de faire quoique ce soit par manque de budget. Cette dernière discussion, précédant de quelques heures le premier arrêt de travail, ne laissait aux travailleurs aucunes autres perspectives que de passer à l’action.
Comment s’est déroulé ce premier arrêt de travail?
L’arrêt de travail a été un succès, plus d’une trentaine de travailleurs y ont participé activement.Celui-ci a été utilisé pour organiser une nouvelle assemblée où la conclusion de la discussion a été d’en refaire les semaines suivantes, jusqu’à ce qu’ils soient entendus.
La semaine d’après, l’arrêt de travail a été encore plus suivi et il a été décidé lors de l’assemblée de partir en manifestation dans l’hôpital pour rencontrer et discuter dans tous les services avec les autres membres du personnel.
C’était très enthousiasmant, on a été très bien accueillis la plupart du temps, avec de nombreuses expressions de solidarité et pas mal de travailleurs faisant le lien avec leur propre situation.
Où en sont ils aujourd’hui? Comment voyez vous la suite?
La détermination est présente et s’accroît au sein de l’équipe. Je pense qu’il ne faut rien lâcher car, il en va de notre santé au travail et de la santé des patients de manière générale.
Aujourd’hui, on a entamé un bras de fer avec la direction et il est crucial qu’on le gagne. L’équipe en est consciente et la direction va nous mettre à l’épreuve et tenter de faire durer cette situation le plus longtemps possible.
Aujourd’hui, c’est silence radio entre la direction et les travailleurs car celle ci espère que ce mouvement va s’essouffler. Il est clair pour elle que de faire des concessions aux travailleurs de l’entretien pourrait donner confiance à d’autres travailleurs de l’institution. C’est pour cette raison que notre combat risque de durer.
De notre côté, il est crucial de maintenir la dynamique, de prendre le temps à la discussion, de bien préparer les actions et de faire tout ce qui est possible pour que les travailleurs se sentent maîtres de leur combat. La solidarité dans les autres services sera également importante. C’est pour ça qu’on continue d’informer, de discuter et d’expliquer aux autres catégories du personnel que nous sommes tous concernés par leur lutte.
Après, il est certain que les économies imposées dans les soins de santé au niveau fédérale ne vont qu’aggraver la situation. On ne peut plus accepter de gérer la pénurie au détriment des patients et des conditions de travail du personnel hospitalier. Il faut que la direction prenne ses responsabilités et tant qu’elle ne le fera pas, nous continuerons de faire pression pour faire notre travail dans des conditions acceptables.
En tout cas, c’est une magnifique expérience où chacun apprend à s’exprimer tout en prenant conscience de la force de s’organiser et de résister.
A terme, il faudra que l’ensemble du personnel hospitalier se mobilise, parce que les problèmes que rencontrent les nettoyeurs aujourd’hui ne sont que le sommet de l’iceberg. Le manque de moyen est criant à tous les niveaux.
Leur combat doit être un exemple pour tous ceux qui sont confronté à cette réalité. C’est le cas dans tous les services publics, et certainement aussi dans le privé.
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[INTERVIEW] Impact de l'austérité à l'Institut Royal Météorologique
Pascal Mailier est délégué syndical, météorologue et chef de travaux à l’IRM, l'Institut Royal Météorologique de Belgique. Nous l’avons rencontré à la manifestation nationale en front commun du 7 octobre et lui avons posé quelques questions.
Propos recueillis par Pierre (Namur)
Pourrais-tu nous expliquer en quelques mots quel est le rôle de l’IRM ?
Pascal Mailier : L’Institut royal météorologique de Belgique (IRM) est un des 10 établissements scientifiques fédéraux (ESF) qui relèvent du SPP Politique scientifique. Notre mission principale, qui est clairement définie par arrêté royal, consiste avant tout à assurer la sécurité et l’information de la population et à donner un appui aux autorités dans le domaine de la météorologie et de la climatologie. Le public nous connaît surtout pour nos prévisions et avertissements météorologiques diffusés dans les médias. Mais nous sommes aussi très sollicités par les autorités, par exemple le Centre de Crise du gouvernement, et des secteurs-clés de l’économie comme l’énergie et le transport. Sans nous, il n’y aurait tout simplement pas d’avertissements en cas de conditions météorologiques dangereuses (canicules, tempêtes, orages, neige, brouillard, verglas, pluies diluviennes, etc).
C’est un service qui travaille pour le pays 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Nous avons aussi acquis une expertise dans le domaine des prévisions climatiques. Ce type d’expertise est devenu très important dans le contexte actuel de réchauffement global. Une équipe de chercheurs permet aussi à l’IRM de rester à la pointe au niveau des connaissances scientifiques et de disposer des outils les plus performants. À côté de la météorologie, de la climatologie et de la gestion des réseaux d’observation, l’IRM a encore d’autres missions de service public et de recherche scientifique à remplir dans le domaine de la géophysique, notamment l’étude du magnétisme terrestre. Sur le plan académique, nous participons activement à l’enseignement dans les universités et collaborons à plusieurs programmes de recherche nationaux et internationaux. Finalement, l’IRM défend les intérêts de la Belgique au sein d’institutions internationales comme l’Organisation météorologique mondiale, EUMETSAT et le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme. Deux de ces organisations internationales, à savoir EUMETNET et ECOMET, ont d’ailleurs choisi d’établir leur siège chez nous !
Environ 200 personnes travaillent à l’IRM, dont une bonne quinzaine sont affectées au service des prévisions. Malheureusement, malgré l’importance de notre établissement pour le pays, le nombre d’employés à l’IRM est en chute libre, non seulement suite aux mesures d’austérité, mais aussi aux départs volontaires causés par un mécontentement croissant au sein du personnel, statutaire ou non. Depuis plusieurs années, toutes les fonctions dirigeantes – y compris notre Directeur général – sont occupées par des « faisant fonction » ou des « ad interim » . Cette politique délibérée de maintien d’une situation de « provisoire permanent » en évitant de nommer des fonctions de management a contribué à la longue à une dégradation de l’ambiance de travail et du moral des travailleurs vu le manque d’actions décisives, de vision et de perspectives.
Par quelles mesures d’austérité êtes-vous touchés ?
La clique ultra-libérale actuellement au pouvoir n’a que le mot « croissance » aux lèvres, mais c’est clairement l’effondrement des services publics fédéraux qu’elle vise sans avoir l’honnêteté de l’avouer. Le diktat d’austérité imposé dogmatiquement par gouvernement « Charles De Wever » fait particulièrement mal. Sur le plan des effectifs, les réductions punitives du budget « Personnel » de 4% en 2015 et de 2% chaque année suivante sans tenir compte des besoins spécifiques des établissements sont particulièrement handicapantes. Sans compter une dotation en chute libre qui doit s’accompagner d’une diminution vertigineuse sur les frais de fonctionnement (environ 13,5 millions d’euros sur 5 ans pour l’ensemble des ESFs). Il ne s’agit pas ici d’un simple régime : on nous met brutalement au pain sec et à l’eau !
Conséquences ? Elles sont tout à fait comparables à ce qui arrive aux anorexiques : tout se déglingue ! Si on veut démolir le service public fédéral, il n’y a pas de meilleure manière de s’y prendre ! Dans certains services – par exemple les ressources humaines, la comptabilité, l’équipe d’entretien – on n’a plus le personnel nécessaire pour fonctionner normalement. Le service des prévisions a atteint le seuil critique en-dessous duquel il ne peut plus tourner correctement. Les conditions de travail se dégradent bien entendu à vue d’oeil. La charge de travail de certains collaborateurs les mènent dangereusement près du point de rupture, et je ne serais pas surpris que des cas de burn-out se déclarent bientôt à l’IRM comme cela s’est produit chez nos voisins de l’Observatoire royal de Belgique.
Les économies imposées sur le fonctionnement de base commencent aussi à causer des soucis concernant notamment la sécurité et l’hygiène – l’état et l’équipement de certaines toilettes est lamentable – je passe les détails ! Ce n’est pas du tout la faute du personnel d’entretien qui fait vraiment son possible avec un effectif réduit. Vu le sous-investissement systématique, nous craignons également des répercussions négatives sur la qualité du service. Je pense entre autres aux instruments des réseaux d’observation et à leur entretien. Pour la petite histoire, mon PC aurait déjà dû être remplacé depuis 2 ans – je suppose qu’on attend qu’il tombe en panne ?
Comment le personnel réagit-il à ces mesures ?
Le réveil a été lent, mais pas mal de collègues commencent réellement à se poser des questions sur l’avenir des ESFs. Ces inquiétudes se reflètent d’ailleurs dans la recrudescence des demandes d’affiliation. Ce qui m’a aussi frappé, ce sont les départs soudains d’agents statutaires qui ont décidé de démissionner de la fonction publique fédérale pour aller travailler dans le secteur privé. Le manque de perspectives professionnelles résultant des mesures d’austérité n’y est pas pour rien.
Comment vois-tu ton rôle de délégué syndical ? Nous nous sommes rencontré à la manifestation nationale du 7 octobre, que penses-tu qu’il faudrait donner comme suite au mouvement ?
J’ai été positivement surpris et encouragé par le grand nombre de participants à la manifestation du 7 octobre, mais en revanche je dois dire que mobiliser les collègues de l’IRM pour la manif n’a pas été facile. D’après les multiples discussions que j’ai eues lors de la distribution de nos tracts, il y a plus d’une raison pour cette inertie. La première, et à mon avis la plus inquiétante, c’est l’impression qui règne que quoiqu’on fasse, ça ne servira à rien puisque le gouvernement n’écoute pas. Je pense qu’il n’y a rien de plus toxique pour la démocratie que ce sentiment d’impuissance ! En plus, le bourrage de crâne anti-syndical diffusé par les partis de droite et la presse populiste stigmatisent les syndicats comme des saboteurs de l’économie, avec leurs grèves qui empêchent les braves gens de travailler et leurs revendications folles qui mettent notre compétitivité en péril. Il est vrai que ce gouvernement propage un message culpabilisateur simpliste à caractère religieux qui fait mouche dans l’inconscient collectif judéo-chrétien : le diable (les socialistes) nous a conduits au péché (la dette publique), et pour avoir l’absolution du Père (la Commission européenne) il va falloir faire pénitence et souffrir (faire des économies). Il y a aussi la promesse d’un paradis après avoir d’abord nécessairement mordu la poussière.
Maintenant qu’on a des écoles publiques, la sécurité sociale, etc, on a vécu dans un confort relatif qui donne à penser que ces acquis sociaux sont garantis pour toujours. Malheureusement rien n’est plus faux, mais au lieu de se replier derrière les grands discours accusateurs il faut convaincre par nos actions quotidiennes, c’est-à-dire par l’exemple, que la conservation de ces acquis est un combat permanent dans lequel les syndicats ont toujours un rôle fondamental à jouer. Je pense aussi que malgré certaines constantes de la société comme la lutte des classes, les syndicats paraissent trop souvent comme des dinosaures qui répètent toujours les mêmes slogans et stratégies fossiles. Le monde est en évolution rapide et je crois que nous devons être plus créatifs et innovateurs dans nos actions.
A lire aussi :
« […] Le potentiel pour de nouvelles actions a été confirmé aujourd’hui [7 octobre 2015]. Organisons les actions provinciales prévues avec autant de militants et de collègues que possible, avec des assemblées du personnel et des réunions militantes interprofessionnelles afin de préparer un plan d’action jusqu’à la chute du gouvernement et avec lequel développer la discussion sur l’alternative politique qui fera entendre nos “recommandations”. »
100.000 manifestants contre le gouvernement: on peut stopper l’austérité… avec un plan d’action jusqu’à sa chute« […] La volonté de combattre existe toujours. Mais pour cela, il faut que les directions syndicales prennent la lutte véritablement au sérieux et commencent à la structurer de façon convenable. Sinon, nous risquons de foncer droit dans le mur et de subir des défaites majeures. »
Après la manif des 100.000 du 7 octobre: Ensemble, nous pouvons gagner !« […] Nous subissons actuellement le meilleur de ce que la bourgeoisie et son gouvernement peuvent réaliser en termes de stratégie par des moyens « normaux » : un gouvernement de droite, une presse aux ordres, le ban et l’arrière-ban des faiseurs d’opinions mobilisés pour convaincre du bienfait de l’austérité. Malgré ça, les sondages d’opinions ne sont pas géniaux pour ce gouvernement. Mais nos réponses ne sont pas encore à la hauteur des attaques. En utilisant mieux nos outils et nos atouts, nous pouvons construire des victoires. »
Le contre-feu du patronat et du gouvernement -
Gand : la grève des éboueurs couronnée de succès!
Le mardi 26 mai au matin, les travailleurs du ramassage des déchets de Gand se sont spontanément mis en grève. Dire qu’ils n’en pouvaient plus est un euphémisme. Les médias ont relaté la manière asociale dont la direction vociférait sur le personnel. La menace de licenciement d’un collègue de 58 ans, qui, deux ans avant sa pension, se retrouverait à la rue sans indemnité, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Toute la frustration accumulée s’est alors transformée en une grève déterminée.Par Bart Vandersteene
Finalement, le travail a repris sur un compromis : le directeur du personnel est parti. Le système d’évaluation est revu en concertation avec les syndicats. Un dialogue social structuré sera organisé chaque mois et la menace de licenciement du travailleur de 58 ans ne sera pas exécutée. Mais le directeur opérationnel reste en service, vraisemblablement dans une autre fonction. Pour beaucoup de grévistes, ce n’était pas une véritable solution, plutôt un déplacement du problème. C’est pourquoi il faudra rester vigilant.
Privatisation et marchandisation du service public

Après la grève, des messages de soutien sont apparus sur des sacs poubelles, indication assez limpide du large soutien dont les grévistes ont pu bénéficier parmi la population. Photos : PSL-Gand. En 1994, IVAGO a été créé comme intercommunale (Gand et Destelbergen) avec une partie privée. L’investisseur privé recevait la garantie d’un beau rendement annuel en échange de capitaux. Les partenaires privés ont de grands intérêts dans l’industrie des déchets. Les déchets sont devenus du big business et cela ressort clairement de la politique en matière de déchets à Gand et dans la culture d’entreprise d’IVAGO.
Ces 20 dernières années, la pression au travail a été systématiquement accrue et le service diminué. Les encombrants ne sont plus collectés qu’à la demande, le papier et le verre une seule fois par mois, les sacs poubelle coûtent plus cher qu’un petit pain. Bientôt, chaque visite au parc à containers sera payante, toutes les démarches qui y préparent ont été prises. Cette politique n’est pas étrangère au problème du déversement clandestin.
Ce qui était un service public est prêt à être privatisé, la direction d’IVAGO a déjà été désignée par le partenaire privé. A partir de 2019, selon une directive européenne, il ne pourra plus y avoir d’intercommunales mixtes, public-privé, comme c’est le cas d’IVAGO. Il faudra choisir entre une intercommunale complètement publique et une privatisation totale.
Entre 2010 et 2020, la population de Gand va croître de 7% mais le nombre de membres du personnel chez IVAGO restera gelé au niveau de 2010. Plus de visiteurs et de touristes sont attirés dans la ville, entre autres grâce à de nombreux évènements. Le personnel doit y faire face sans moyens supplémentaires. Une seule solution donc : faire travailler encore plus durement les travailleurs actuels. Le directeur du personnel semblait fait pour ce job asocial, mais il n’avait pas compté sur la réaction solidaire et déterminée du personnel.Le bourgmestre tente de briser la grève
Après quelques jours de grève, le bourgmestre Termont a prétendu devoir protéger la population contre d’éventuelles épidémies. Mais ce sont surtout les commerçants qui ont été desservis. Si lui et l’ensemble du conseil communal avaient résolument pris le parti des grévistes, la grève aurait pris fin après quelques jours. Mais, manifestement, les intérêts du partenaire privé et de sa direction ont, dès le départ, pesé plus lourd que ceux du personnel.
Grève construite de la base
La grève n’était pas planifiée, mais peu de mots ont été nécessaires pour que tout le monde sorte. Dès lors, il n’y avait plus de retour possible. Grâce aux réseaux construits l’an dernier dans la lutte contre le gouvernement d’austérité, la solidarité a été organisée dans les entreprises et lieux de travail avoisinants.
Le soutien de l’opinion publique était particulièrement remarquable. Beaucoup de personnes n’acceptent pas que, dans cette société, des travailleurs qui remplissent un rôle crucial, tel que la collecte et le traitement des ordures ménagères, soient traités comme des déchets alors que d’autres – banquiers, spéculateurs et autres riches qui ont plongé notre société dans la crise – soient récompensés en permanence.Un groupe de travailleurs décidés et unis qui peut compter sur la solidarité des collègues syndicalistes et d’un important soutien de l’opinion publique constitue une force qu’il est difficile d’arrêter. Une leçon importante pour les prochains mouvements de lutte !
Les militants syndicaux du PSL des entreprises avoisinantes se sont investis chaque jour pour renforcer le piquet et organiser la solidarité. Ils ont également pris l’initiative d’une page facebook pour donner un visage à la solidarité et diffuser des informations sur la grève (https://www.facebook.com/solidairmetdeivagowerknemers).
Les sections du PSL de Gand ont soutenu les revendications des grévistes et ont mis en avant les points de programme suivants pour une politique de gestion des déchets efficace :
? La collecte des déchets doit à nouveau être aux mains du public, dans un service sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs ;
? Réintroduction des sacs poubelle bon marché (0,20 €). C’est parfaitement possible s’il n’y a plus de dividendes à verser aux actionnaires privés ;
? Une poubelle à chaque coin de rue. Ainsi, nous organisons notre environnement de façon à ce que les déchets trouvent rapidement une destination correcte ;
? Un parc à containers gratuit et facilement accessible, y compris pour les personnes moins valides ou qui n’ont pas de voiture ;
? Une culture de prévention des déchets de sorte que la quantité de déchets soit drastiquement diminuée. Une telle politique ne peut être effective que lorsque la communauté exerce un contrôle sur la production et remplace le principe de profit par la durabilité. -
[INTERVIEW] CHU Brugmann : Les travailleurs en colère contre les horodateurs
Interview de Karim Brikci, délégué CGSP-Brugmann
Fin septembre, les travailleurs de l’Hôpital Brugmann, à Bruxelles, ont pris connaissance du nouveau plan de mobilité de la ville de Bruxelles. Mais ce dernier rend payant l’ensemble des rues avoisinantes de l’hôpital. Il s’agit d’un problème de taille puisque les travailleurs seront désormais contraints d’acheter une carte de 750 euros pour se rendre au boulot. Oui mais la résistance s’est organisée !
Comment cette colère a-t-elle été organisée?
La direction n’a pas discuté avec le personnel de ces changements. Son silence était pour beaucoup révoltant. Dès que nous avons appris la nouvelle, nous avons décidé d’organiser une assemblée générale pour en parler. La problématique du parking pour le personnel n’est pas neuve : manque de places dans le quartier autour de l’Hôpital, privilèges pour l’accès aux parkings internes,… et toujours silence radio de la direction.
Cette fois-ci, nous avons estimé nécessaire de réagir fermement à cette nouvelle donnée. Avec nos camarades des différents employeurs du site Horta, nous avons organisé cette assemblée en front commun qui a réuni 400 personnes. Nous avons discuté et décidé démocratiquement de nos revendications : une carte riverain gratuite, le remboursement à 100% des transports en commun et la révision des critères d’accès aux parkings internes. Le mot d’ordre est clair : On ne payera pas pour venir travailler !
Il est très rare de voir en Belgique de grandes assemblées générales de travailleurs décider des revendications et des actions. Comment êtes-vous parvenus à ce résultat?
J’espère tout d’abord que cela deviendra de moins en moins rare car le résultat est plutôt enthousiasmant ! Nous avons, depuis un peu plus d’un an, organisé des AG régulières (trimestrielles) pour informer et mobiliser les travailleurs sur différentes thématiques.
Des assemblées spécifiques à certains services ont aussi été organisées (nettoyage,…). Et je pense que c’est ce prérequis qui a permis de construire peu à peu la possibilité d’en arriver à une telle participation lors des dernières AG. Nous avons écrit plus de 4 tracts en 1 mois, mis sur place un blog et une newsletter. L’ensemble des travailleurs est ainsi tenu au courant et peut s’impliquer.
Quels sont les avantages de cette méthode?
Tout d’abord ce sont les travailleurs en assemblée qui prennent les décisions quant à leurs revendications et sur la manière d’organiser la suite du combat. Il est clair pour tout le monde que c’est cette assemblée qui décidera aussi de l’attitude à adopter concernant les résultats des négociations. Je pense que c’est ainsi que l’on peut reconstruire la confiance entre les travailleurs et leurs organisations syndicales. Nous pensons que c’est aussi de cette manière que l’on sera capable de maintenir la pression dans le temps si les autorités essayent de nous avoir à l’usure.
Quelles sont les perspectives pour la lutte?
La ville de Bruxelles a rapidement reculé (mise en application du plan postposée à début janvier) mais avec pour objectif de mieux gagner du temps dans l’idée de nous préparer à l’idée d’un tarif préférentiel, mais payant tout de même ! L’AG a déjà réitéré mi-octobre notre refus de payer un copeck. Nous avons déjà organisé plusieurs actions dont une action parking gratuit. Pour maintenir la mobilisation et faire passer un message très clair aux autorités, nous organisons une grande Action ‘‘Occupons le parking’’ le 8 novembre prochain. Nous offrirons l’accès à tous les travailleurs au sein du parking interne normalement réservé à nos chers directeurs. L’idée d’une réaction collective de tous les travailleurs bruxellois concernés fait aussi son bonhomme de chemin. On a discuté à plusieurs reprises d’un appel à une action commune devant la ville de Bruxelles. Le 8/11, dans la soirée, se tiendra une AG de toute la CGSP concernant cette problématique. Nous y serons présents en défendant l’idée d’élargir nos actions afin que l’ensemble des travailleurs bruxellois puissent obtenir la gratuité pour ses déplacements domicile-boulot.
Dans quelle mesure ce combat rejoint-il l’appel de la CGSP -ALR à la grève générale le 14 novembre ?
Pour le 14/11, notre secteur a en effet décidé d’organiser une action de grève pour s’opposer à la politique d’austérité. Nous allons utiliser nos prochains rendez-vous locaux afin d’informer un maximum de nos collègues par rapport à l’austérité en Europe, mais aussi plus précisément par rapport à ce qui nous pend au nez dans les mois qui viennent en Belgique.
Nous espérons surtout que le mot d’ordre de grève s’étendra à un maximum de secteurs. Après l’annonce de la fermeture de Ford Genk, ne serait-il pas temps de mettre sur pied un véritable plan d’action, dont le 14 pourrait être une étape après la manifestation du 11 novembre à Genk ?
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