Category: Syndical

  • Les mesures d’austérité dans les écoles conduisent à une élitisation croissante

    Le Ministre de l’enseignement flamand Vandenbroucke a déclaré que notre enseignement était des plus accessibles. Mais sur le terrain, nous voyons que le sous-financement structurel mène à la hausse des frais scolaires, à des lycéens et à des enseignants démotivés, à des écoles-poubelles à côté d’écoles « modèles »,… L’enseignement flamand a beau être l’un des meilleurs d’Europe, il est aussi celui qui laisse le plus d’élèves sur le carreau.

    Emiel Nachtegael

    Le nom d’une école importe-t-il plus que le diplôme?

    L’école Sint-Pieter à Turhnout en est un exemple. Pieter, 17 ans, témoigne : « Le vendredi 22 avril, 11 élèves ont été accusés de détention de drogue et de vente de drogue à l’école. Sur base d’accusations invraisemblables et sans recherche de preuves, deux d’entre eux, dont moi-même, ont eu deux jours d’exclusion. Les autres ont eu des heures de retenue. Il ne fait selon nous aucun doute que les élèves désignés étaient déjà visés depuis longtemps par la direction vu le caractère élitiste de Sint-Pieter. Cela signife que les élèves qui ne correspondent pas à la norme sont peu à peu mis à l’écart, ou encore qu’il n’y a pas d’accompagnement approprié pour les élèves qui ont plus de difficultés. Plusieurs élèves, mais également des parents et des professeurs ont déjà protesté contre cette façon de procéder.

    Plus de moyens pour l’enseignement!

    Le financement par enveloppe, qui fait que les directions d’écoles ne disposent que d’un budget limité, a des conséquences néfastes. Le 20 avril à Bruxelles, les enseignants flamands réclamaient à juste titre que les pouvoirs publics consacrent 7% du Produit Intérieur Brut à l’enseignement, soit le niveau de 1980. Actuellement, il est endessous de 5%. Le personnel de Sint-Pieter est aussi venu protester à Bruxelles.

    Les mesures d’austérité dans l’enseignement entraîne une hausse des frais d’étude. De 1986 à 1999, les frais d’étude dans l’enseignement secondaire ont crû de 59 % ! Entre-temps, ces frais ont continué à augmenter. Les écoles essaient d’attirer le plus d’élèves possible parce qu’elles reçoivent alors plus de moyens. Les directions essayent ainsi de profiler leur école comme « la meilleure » et doivent écarter le plus vite possible les élèves qui n’ont pas le ‘profil’ de l’école. Les mesures d’austérité mènent à un enseignement à plusieurs vitesses. Seule la lutte commune des élèves, des professeurs et des parents pour davantage de moyens et pour un enseignement plus démocratique permettra de rompre avec cette logique.

  • Pour gagner les prochaines luttes nous devons tirer les leçons de la grève de AGC-Splintex

    Beaucoup de travailleurs de Splintex de la région de Charleroi et du pays se posent la question sur l’origine de la défaite d’AGC-Slintex. C’est pour répondre à cette attente que Gustave Dache et le Mouvement pour une Alternative Socialiste ont écrit une brochure afin de répondre aux interrogations et d’éviter à l’avenir pareilles déconvenues pour le mouvement ouvrier.Ce tract est un court extrait de la brochure et est en fait un appel à la discussion afin de répondre à la question Que faire pour éviter les défaites?

    Tract Produit le 7 juin 2005 en commun par Gustave Dache, ex-délégué FGTB-métal et le MAS, Mouvement pour une Alternative Socialiste

    Il n’y avait pas de justification économique aux pertes d’emplois, avec un personnel hautement qualifié dans le verre, un outil des plus moderne -ASHASI a fait en 2003 des bénéfices de 1,3 milliards $. Pour justifier son plan de restructuration, la direction d’AGC parle de pertes. En se rappelant l’objectif de départ qui était « Non au plan de restructuration, non aux licenciements, non aux pertes d’emplois » (289) et voyant que tout le plan patronal est passé malgré l’énorme potentiel de combativité des travailleurs, on doit se poser des questions. Il y a comme un gouffre entre les déclarations triomphantes des responsables syndicaux qui à l’issue de cette lutte la considère comme une victoire et le résultat, avec les conséquences pour les travailleurs de Splintex et leur famille qui se retrouvent à la porte sans compter toutes les conséquences négatives pour ceux qui n’ont pas été licenciés.

    De part la durée du conflit et ses objectifs, celui-ci a eu un impact national. Ce conflit par ces objectifs et ses résultats concernait l’ensemble de la classe ouvrière. Devant les pertes d’emplois à répétition personne ne peut plus rester indifférent et fataliste. Car accepter le fatalisme de la crise capitaliste, cela se traduit toujours par des pertes d’emplois. En refusant ce fatalisme les travailleurs de Splintex ont montré la voie à suivre à toute la classe ouvrière. Il est évident que ce n’était pas le choix le plus facile à faire. Ils ne croyaient plus aux arguments de la direction qui disait que ce plan était nécessaire pour la pérennité de l’entreprise. L’expérience nous montre qu’une victoire des ouvriers en lutte à un impact positif sur toute la classe ouvrière. Cela entraîne une plus grande confiance de celle-ci face au patronat. Mais une défaite à l’effet inverse.

    S’il est plus agréable de tirer les leçons d’une victoire, il est cependant nécessaire de tirer aussi les leçons d’une défaite, sans complaisance, afin que cette lutte malgré son aboutissement, arme la classe ouvrière pour les prochaines luttes qui ne vont pas manquer de se produire dans un laps de temps relativement court.

    Une « lutte exemplaire » est-elle suffisante en soi pour gagner la grève?

    Dans la presse ouvrière de toute tendance lors du conflit, il était frappant de lire de toute part que la lutte était à juste titre une lutte exemplaire, la conclusion logique serait que la victoire était à portée de main. Cela n’a pas été le cas. Que les grévistes aient fait preuve de courage à toute épreuve est indéniable ! Plus de trois mois de grève avec toutes les pressions montrent la grande combativité qu’il y avait. Mais si la combativité est une chose importante, la méthode de lutte et les moyens employés ont aussi leur importance.

    Cinq semaines avant la fin de la grève, réunis en assemblée interprofessionnelle des délégués FGTB, Gustave Dache à proposé publiquement une grève régionale interprofessionnelle de 24 heures pour appuyer et créer un rapport de force en faveur des grévistes de Splintex. Cette proposition à été très bien accueillie par les délégués présents et aussi par les ouvriers de Splintex, mais le bureau de l’interprofessionnelle a fait la sourde oreille comme si rien n’avait été proposé. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

    A l’annonce du plan de restructuration les travailleurs ouvriers et employés sont partis spontanément en grève. Ils ont demandé à ne pas rester cantonné à Fleurus, de bouger afin d’animer la lutte par des actions ponctuelles. Mais les appareils syndicaux tant FGTB que CSC sous toutes sortes de prétextes ont répondu NIET. Ils ont fait en sorte de verrouiller le conflit pour ne pas qu’il prenne une ampleur trop importante. Ils ont constitué un comité de grève désignant eux-mêmes paritairement un nombre restreint d’ouvriers sans pouvoir de décisions qui était dans les faits sous contrôle de la délégation syndicale. Un comité de soutient a aussi été créé mais il s’est très vite révélé inefficace sinon que de se placer dans l’ombre des appareils syndicaux sous prétexte de non « ingérence dans la grève ». Pendant toute la grève l’avant-garde ouvrière de Splintex à cherché le moyen pour étendre la lutte, mais des pressions des appareils ont été faites afin que les ouvriers de Splintex qui le souhaitaient ne puissent faire partie du comité de soutient qui aurait pu avoir ainsi un autre impact.

    Pourquoi l’appareil a-t-il freiné l’élargissement de la grève ?

    Sous la pression de la base et vu l’arrogance patronale, c’est après trois mois seulement que la régionale FGTB avait finalement annoncé dans un communiqué de presse qu’elle « se prépare à mettre en œuvre une réaction syndicale interprofessionnelle ». Mais ce n’était que des intentions, qu’une façade. Depuis de nombreuses années la classe ouvrière est dominée par la politique social-démocrate réformiste des directions ouvrières tel que le PS et la FGTB. Tant qu’il ne s’agit que de se placer sur le terrain du réformisme pour obtenir des petites améliorations, des petits avantages de rattrapage vis-à-vis de la hausse du coût de la vie, alors et alors seulement les appareils syndicaux poussés par la base répondent parfois positivement et sont disposés à des mobilisations limitées dans le temps et qui ne dépassent pas un certain cadre autorisé et toléré par la démocratie bourgeoise, et qui n’est pas trop préjudiciable pour les patrons.

    Mais comme on le constate, un demi siècle de collaboration de classe prôné par la social-démocratie et les réformistes n’a pas adouci d’un iota le cœur des capitalistes. Les appareils réformistes tant syndicaux que politiques s’opposent avec la plus grande énergie à poser le moindre acte qui va dans le sens des méthodes traditionnelles employées depuis toujours par les travailleurs en grève. Les appareils syndicaux réagissent violemment et avec la plus grande détermination contre tous ceux qui veulent appuyer et défendre les méthodes traditionnelles de la lutte des classes sans compromis pour arracher les revendications ouvrières et faire triompher les luttes.

    L’absence de prolongement politique aux luttes syndicale et le rôle du PS.

    Beaucoup de permanents syndicaux FGTB ont leur carte au PS. C’est presque une obligation s’ils veulent faire carrière au syndicat et devenir des fonctionnaires disciplinés. Les liens entre le PS et la FGTB sont encore très forts. Avec un parti qui défendrait vraiment les travailleurs sur base de la lutte de classe en les mobilisant, le problème ne serait pas pareil. Mais nous avons un PS qui se trouve en coalition avec d’autres partis dans les gouvernements pourtant en position dominante – mais le PS au lieu de défendre les revendications ouvrières, joue le rôle de médecin au chevet du capitalisme malade d’un cancer généralisé. Il gère la crise capitaliste en bon gestionnaire. Dans ces conditions le PS ne veut certainement pas de conflits qui pourraient mettre à mal sa position au sein des institutions de l’Etat. La tradition réformiste du PS s’accorde très mal avec des mots d’ordre de grève régionale ou nationale, car il existe toujours le risque qu’une grève régionale de 24 heures s’élargisse et prenne un caractère nettement politique.

    L’idéologie réformiste qui prédomine au sein des instances syndicales FGTB, qui considèrent toujours le PS comme leur relais politique, pèse également sur les délégations syndicales qui n’ont pas une longue expérience de la lutte de classe et qui sont aussi facilement enclines à accepter le réformisme parce qu’elle ne voient pas où ne croient pas dans l’efficacité d’un syndicalisme combatif qui remet en cause le capitalisme.

    Pourquoi avons-nous autant insisté pour que l’interprofessionnelle donne le mot d’ordre de 24 heures de grève avec piquets devant les usines à Charleroi ?

    Parce que d’une part, la direction d’AGC, filiale de la multinationale japonaise, avait le soutien inconditionnel de la FEB et aussi de la police de la justice, de la presse du politique. Les plus hauts dirigeants du PS également ne sont pas restés au balcon. Devant cette concentration de forces pour soutenir les patrons AGC, il était impératif et nécessaire, si les appareils syndicaux voulaient vraiment que la lutte soit gagnée, mettre dans la balance toute la force, tout le poids de la classe ouvrière, afin de créer un rapport de force en faveur des grévistes. Il n’y a pas d’autres moyens plus efficaces que d’étendre la grève aux autres usines et de commencer par une grève générale interprofessionnelle de 24 heures à Charleroi. Pourquoi les appareils syndicaux jouent-elles un tel frein?

    La peur des arguments patronaux n’a pas été absente dans cette lutte, la menace de fermeture a joué comme argument massue pour impressionner les permanents en charge qui ont eu un prétexte pour accepter la reprise du travail et le plan patronal. L’argument sous-jacent était « Nous ne voulons pas prendre le risque d’être responsables de la fermeture ». Dès le début, la stratégie syndicale n’était pas à la hauteur de l’enjeu. Les appareils syndicaux ont emmuré et laisser pourrir le conflit au lieu de profiter du temps qui était disponible pour organiser la solidarité à l’ensemble des autres usines de la régionale de Charleroi.

    L’occupation de l’usine couplée à un élargissement de la lutte, proposition faite le 16 janvier n’a pas été reprise non plus par la délégation syndicale, ni par l’appareil FGTB-CSC sous le prétexte que les ouvriers pouvaient endommager l’outil. Il était dès lors plus facile pour les patrons dans une situation qui s’enlisait d’organiser de l’intérieur de l’usine les non-grévistes afin de réclamer la reprise du travail et d’exercer des pressions sur les grévistes. Dès le début, la stratégie patronale était de briser la grève. Cela s’est concrétisé par la création d’un comité anti-grève sous la conduite des cadres. Il fallait élire un comité de grève composé des ouvriers les plus combatifs et les plus déterminés indépendamment de l’affiliation syndicale. Ce comité de grève devait tenir une assemblée générale quotidienne afin que l’ensemble des travailleurs soient tenus au courant de tout et participent activement au développement de la lutte. Un plus grand nombre de travailleurs se seraient sentis plus concernés, plus impliqués, et n’auraient alors qu’un seul objectif, la victoire de la grève.

    Quel rôle a joué la CSC?

    Il est incontestable que dans cette grève la CSC, qui pratique depuis toujours une politique de collaboration de classe ( même si par moment elle est poussée plus loin qu’elle le veut par sa base ) a joué un rôle néfaste. La direction syndicale CSC a dans ce conflit, dès le début, pris l’attitude d’accepter le préaccord proposé par le patronat. Elle porte une lourde responsabilité dans la défaite de ce conflit.

    Que manque-t-il pour gagner les futures luttes?

    Tous les délégués et militants syndicaux combatifs doivent développer dans les usines une stratégie de lutte de classe et au travers de la compréhension qu’un changement de la société est nécessaire et que sous le régime capitaliste tout acquis n’est que provisoire. Si nous ne voulons plus continuer d’aller de défaite en défaites, nous devons nous organiser à la base dans une tendance de Gauche Syndicale à l’intérieur de notre syndicat ; il n’est nullement question de créer un nouveau syndicat. Mais cela n’est pas suffisant, il faut aussi s’organiser afin d’avoir un prolongement politique qui s’appuie sur les méthodes traditionnelles de la lutte de classe. Pour cela il faut construire un grand parti ouvrier, organe de combat de la classe ouvrière pour permettre la transformation socialiste de la société. Un grand parti ouvrier qui lutte contre le capitalisme et qui ne fait aucune concession politique ni au PS, ni aux appareils syndicaux, n’existe pas encore à ce jour. Le MAS est partie prenante dans cette construction, il est encore à l’heure d’aujourd’hui petit mais ses militants agissent sur le plan syndical et politique avec des revendications et un programme qui va dans un sens anti-capitaliste et anti-réformiste. C’est aux travailleurs et à son avant-garde qu’il incombe la tâche d’atteindre ce but.

  • Non-marchand flamand: déception autour d’un maigre accord

    Le 7 mai, les syndicats, le gouvernement et le patronat ont conclu un accord pour le secteur non-marchand flamand. Il a fallu 17 mois de lutte. La veille de la grève annoncée (à durée illimitée), 77% des militants de la LBC ont accepté l’accord. Dans les autres syndicats, celui-ci a été accepté avec une toute petite majorité. Il sera appliqué dès janvier 2006, ‘il y aura donc un trou d’un an puisque l’accord précédent expirait en décembre 2004.

    Un militant LBC

    L’accord améliore les conditions de travail et de salaire dans le non-marchand, mais il fallait plus et il était possible de l’obtenir. Il est par exemple prévu d’augmenter la prime de fin d’année, mais il n’y a pas de treizième mois complet. La revendication d’une augmentation des primes pour les prestations irrégulières n’a pas été obtenue non plus. L’élargissement du règlement 45+ vers tous les travailleurs dans le non-marchand flamand est lui obtenu, tout comme un remboursement partiel du coût des transports pour les travailleurs des soins à domicile. Dans les soins pour les handicapés chaque travailleur A1 sera payé selon son diplôme. A côté de cela, les syndicats ont aussi obtenu que l’accueil en dehors de l’école des enfants soit finalement repris dans l’accord et ils ont pu stopper la création des nouveaux statuts précaires.

    Globalement on peut donc parler d’un accord modéré. Les conditions de travail et les salaires sont améliorés, mais l’écart salarial de 10,5% envers les autres secteurs n’est pas structurellement resolu. L’application de la semaine de 36 heures n’a pas été obtenue et dans la création des emplois supplémentaires, le gouvernement flamand a utilisé le même truc que son collègue fédéral. Par exemple : une partie des moyens de l’accord sur plusieurs années vont vers des mesures qui ont été prises dans d’autres dossiers.

    L’accord reste limité et dans la ligne de l’accord fédéral. La déception chez beaucoup de syndicalistes est compréhensible après la lutte exemplaire de ces derniers mois. A cause de cette expérience de lutte et de la conviction qu’on pouvait et devait imposer des concessions, on s’attendait à beaucoup plus. De l’autre côté, il y a aussi quelques concessions qui ont été obtenues au niveau flamand et donc, obtenir plus était sans doute difficile au vu de l’accord dans le secteur fédéral.

  • Grève des cheminots contre les contrats de gestion

    Le 13 mai, une grève nationale des chemins de fer a été organisée contre les contrats de gestion proposés entre le gouvernement et la SNCB. Dans ces contrats on fixe entre autre la subvention d’exploitation et d’investissement.

    La proposition contient le fait que moins de trains de passagers vont être utilisés sur des lignes non-rentables et que sur ces lignes le service de train pourrait être remplaçé par des autobus. La vente des tickets pourrait être faite par exemple dans des supermarchés ou des kiosques à journaux. Le principe de partenariat public-privé (une privatisation cachée) est repris dans le contrat de gestion pour l’infrastructure.

    Les contrats de gestion disent aussi que la SNCB doit atteindre un " équilibre financier " pour 2008. Ce qui veut dire que les chemins de fer doivent faire du profit au lieu de mettre au centre le service aux passagers. Les syndicats craignent que l’implication des ces contrats de gestion mènent à une remise du personnel de 38.000 à 35.000 ou même à 33.000 pour 2009.

    La grève du 13 mai a été une réussite. Alors qu’il était prévu une grève de deux heures, les travailleurs ont fait grève toute la journée dans bon nombre d’endroits. Pour l’instant, des négociations ont toujours lieu, mais il n’est pas exclu que d’autres actions suivent.

  • De Vits s’abstient lors du vote sur la limitation de l’allongement de la semaine de travail

    Mia De Vits, ex-présidente de la FGTB, s’est abstenue de voter au parlement européen sur l’application plus stricte des limites maximales de la semaine de travail de 48 heures. La proposition de la majorité du parlement n’a aucune chance d’être appliquée, mais c’est au moins un signal (très limité).

    Le SETCA a publié un communiqué de presse qui dit que le vote du parlement européen est une victoire syndicale parce qu’on a choisi de maintenir le temps de garde comme temps de travail et parce qu’on va contre les possibilités des Etats-membres d’appliquer un " opting-out " (la possibilité du patron de ne pas suivre la règle quand les travailleurs sont d’accord).

    La victoire syndicale dont le SETCA parlait n’était en tout cas pas due à Mia De Vits…

  • TEC. Il faut arracher les revendications initiales

    Quand les pouvoirs publics ne veulent pas lâcher un franc ils se renvoient la balle jusqu’au moment où la situation est ‘mûre’ – pour en appeller à la ‘bonne volonté de leurs concitoyens’. Tel est l’appel lancé hier par Jean-Claude Van Cauwenberghe, ministre-président wallon (PS) aux chauffeurs. Dans le journal Le Soir du 30 mai on peut y lire que ce dernier exhorte les chauffeurs à reprendre le travail et à revenir dans deux ans pour une nouvelle négociation ! Cela montre -après les déclarations qu’il a faite durant la lutte de Splintex- le rôle que joue le PS vis-à-vis des travailleurs. A croire que les chauffeurs font grève pour le plaisir ! La tactique « de la mise au frigo » n’est pas à utiliser à toutes les sauces !

    Ce vendredi 27 mai, après deux jours de grèves, avait lieu la manifestation des chauffeurs de bus à Namur, plus de 1.500 d’entre-eux étaient présents, tout drapeaux confondus bien que les bleux et les rouges soient majoritaires. Cela alors que les négociations sont bloquées ; c’est à dire que ni la SRWT, ni le gouvernement régional, ne veulent répondre aux demandes des travailleurs des TEC. La manifestation n’a apparemment pas intéressé André Antoine qui n’a pas reçu les travailleurs. La colère n’était pas absente, il faut dire que le déroulement du conflit ne peut que leur donner raison.

    Un pouvoir d’achat qui s’effrite

    Pour rappel, la proposition de la SRWT est une « augmentation » de 6% ; index (sur deux ans) et augmentation barémique comprise ; ce qui signifie une augmentation de seulement 1,1 % brut. En fait, en retirant les impôts, l’augmentation du coût de la vie non indexé on assiste à une diminution du pouvoir d’achat. Pour exemple il y a 2 ans, le litre d’essence super (sans plomb 98) côutait 1,01 euro, aujourd’hui 1,29 euro ; Le mazout de chauffage coûtait en mai 2003: 0,28 euro le litre. Aujourd’hui: 0,50 euro le litre. Il a presque doublé ! Sans compter l’augmentation du prix du logement,…Aussi beaucoup de chauffeurs ne comprennent pas que pour faire le même travail, ils sont payés un euros de moins par heure (brut) que leurs collègues de la STIB ou De Lijn

    Faute de solution les esprits s’echauffent…mais ce sont les chauffeurs qui dégustent !

    La bonne vieille excuse du financement par enveloppe fermée peut permettre un moment au politique de s’asseoir sur les revendications des chauffeurs, en grève depuis plus d’un mois, en laissant la patate chaude dans les mains de la SRWT. Mais au final les chauffeurs ont besoin d’une solution, qu’elle que soit du niveau qu’elle provienne. Les négociations piétinnent et les conciliateurs se succèdent, au rythme des bourdes, de la pression des politiciens,… Jean-Claude Phlypo administrateur de la SRWT, insultant les conciliateurs : « ils peuvent aller vendre des frites sur la place Saint-Lambert », un conciliateur qui insulte des syndicalistes,…. Et le temps qui passe et qui joue en défaveur des chauffeurs, car eux ne sont pas payés durant une grève, tout au plus reçoivent-ils une aide de leur centrale syndicale. C’est également eux qui prennent la mauvaise humeur des utilisateurs et les attaques qui se succèdent dans les médias.

    Des politiques et le patronat qui attaquent le droit de grève !

    L’Union Wallonne des Entreprises, la fédération wallonne de l’agriculture, l’Union des classes moyennes et l’Union francophone des entreprises non marchandes ont rédigés un appel commun accusant ‘Une Wallonie renouant avec la culture de gréviculture’ (Le Soir 27 mai ) et demandant aux pouvoirs publics la mise en place d’une obligation de service minimum. Il faut voir derrière cette attaque la tentative de casser les mouvements de luttes par la culpabilisation de la classe ouvrière suite à la publication des chiffres des revenus du PIB moyen par habitant moins élevés en wallonie (78%) par rapport à la moyenne européenne. Derrière le service minimum, se trouve une tentative pour d’attaquer par un bout le droit de grève.

    Cette revendication a notamment été reprise par Jean-Claude Van Cauwenberghe ou André Antoine. En fait ils suivent la même logique patronale qui consiste à dire que tous le monde doit faire des efforts pour le redressement de la Wallonie. Le problème c’est que ce sont toujours les mêmes qui doivent faire des efforts, toujours les même qui s’appauvrissent, quand d’autres font des profits ou gaspillent l’argent de la collectivité par une mauvaise gestion ou en renflouant les caisses du privé avec de l’argent public(*).

    Toutes les méthodes sont utilisées pour casser le mouvement des TEC’s, le Lock-out sur ordre de la SRWT à ces 5 sections afin d’empêcher les chauffeurs d’utiliser les bus pour faire des actions. Les déclarations mensongères d’André Antoine (CdH) Ministre des Wallon des transports sur le salaire des chauffeurs, afin de faire passer l’idée aux yeux de l’opinion que les chauffeurs seraient des privilégiés insatisfaits. L’utilisation des médias pour discréditer le mouvement est encore renforcée en accusant les chauffeurs « de prendre les clients en otages »,… En fait, les seuls qui prennent en otage la population ce sont les politiques qui ne veulent pas trouver les fonds nécessaires pour satisfaire les revendications des chauffeurs.

    Toutes les propositions ne sont pas bonnes à prendre : Des fausses solutions qui retournent le problème sur les chauffeurs.

    Dernièrement la CCSP au travers de Christian Fagnoul, son secrétaire général, afin d’en finir avec la lutte, propose qu’une partie des recettes supplémentaires, dûe à la nouvelle législation, qui demande que les voyageurs ne puissent plus monter que par l’avant du bus, soit ristournée au chauffeur. Ce système à permit à Mons d’augmenter les recettes de 4%, la CCSP estime 6% d’augmentation pour Liège. Le chauffeur va donc en plus de son rôle de chauffeur devoir se transformer en contrôleur ; cela signifie que dans le cas où cet accord est signé, le chauffeur 1) n’est pas sûr à l’avance de son augmentation salariale (cela dépendra de l’augmentation effective de recettes 2) aura plus de risque de recevoir des mauvais coup ; selon un délégué, la moitié des agressions résultait de clients qui ne voulaient pas payer. 3) dans les grandes villes, les bus vont devoir rester à l’arrêt plus longtemps. Cette proposition n’est jusqu’ici et à juste titre retenue ni par la CGSP, ni par la CGSLB.

    Il est primordial pour les chauffeurs de rester mobiliser sur les revendications initiales afin que les sacrifices endurés ces dernières semaines ne soient pas inutiles.


    (*) Selon Le Soir du 27 mai, Jean-Claude Phlypo est également, en plus de son mandat public, président du conseil d’administration d’Eurobus Holding (EBH) société privée qui regroupe plusieurs entreprises de ‘transports public’. Il apparaît qu’une somme de 650.000 euros, provenant de la SRWT a été injecté dans cet Holding privé lors de sa création,… quand le public finance le privé !

  • Mouvement de grève aux TEC

    Depuis le 29 avril, les Transports En Commun (région wallonne) sont en grève, des arrêts de travail ont eu lieu suite aux négociations pour le Contrat de Gestion 2004-2009 et les augmentations salariales.

    Vincent Devaux

    Alors que la SRWT (Société régionale wallonne des transports) estime qu’il faudrait 15.667.000 d’euros pour la sécurité et les ‘ressources humaines’ pour les cinq prochaines années, elle n’est prête à mettre que 500.000 euros. Or elle n’accepte de concéder qu’une augmentation de 6% sur 2 ans, index et augmentation barémique comprise. Donc une augmentation de 1.1 % pour les chauffeurs, dont il faut déduire les cotisations sociales, les impôts et l’augmentation du coût de la vie non intégralement compris dans l’index: en conséquence, une perte du pouvoir d’achat. Les chauffeurs réclament 3 % d’augmentation hors index et une augmentation barémique. Le 9 mai, la grève en front commun (CGSP-CCSP) a été suivie à près de 100 % en ce qui concerne les firmes publiques ; du côté des firmes privées, desservant plutôt les zones rurales et la province du Luxembourg, la grève était suivie à 30-40 %. Le mercredi 11, plus d’une centaine de bus ont bloqué les artères de Jambes où siège la SRWT. Pour la première fois, alors que les syndicats avaient déposé un préavis pour le mercredi 18 afin de couvrir les chauffeurs en grève, la direction des TEC a fait un lock-out, demandant aux centres régionaux de bloquer l’accès des bus aux chauffeurs.

    André Antoine, ministre CDH des transports, a annoncé que les chauffeurs gagnent entre 1.500 et 2.200 euros. Ces chiffres ne sont valables que dans le cas d’un grand nombre d’heures supplémentaires par mois et en y intégrant les titres-repas, primes de fin d’année, chèques vacances. Selon Charly Covaert, porte-parole de la CCSP (CSC), le salaire moyen des chauffeurs se situe entre 1.200 et 1.300 euros. Un argument utilisé contre les travailleurs est le budget à enveloppe fermée, mais lorsque les syndicats s’adressent à André Antoine, celui-ci répond que l’interlocuteur est la SRWT et qu’il n’est pas question de l’augmenter car cela se ferait au détriment du non-marchand ou de la fonction publique. Diviser les travailleurs pour mieux rêgner ! Malgré les mots d’ordre des syndicats de suspendre les actions durant les négociations, celles-ci ont eu lieu spontanément, notamment dans le Hainaut. Vu la détermination des travailleurs, il n’est pas exclu que le mouvement prenne de l’ampleur si la SRWT ne fait pas de concessions.

    Les mécontentements dans les TEC sont une facette de l’insuffisance de moyens qui touche tous les transports publics. Quelques exemples : De Lijn, dans le Brabant flamand a débrayé le 6 mai afin de protester contre le mauvais entretien des bus ; dans la région d’Alost et en Flandre Orientale, des actions ont eu lieu pour exiger de nouveaux engagements et de meilleures conditions de travail; à Bruxelles, la STIB a eu 6 jours de grève entre octobre et janvier derniers,… Seul un syndicalisme de combat et un élargissement de la grève peut obtenir des concessions et préserver les transports publics mis à mal par la politique néo-libérale.

  • Séance d’hommage à Albert Faust

    Samedi 21 mai 2005. Hommage au militant Albert Faust

    Organisé à l’initiative du MPDS(mouvement pour la démocratie syndicale) et d’Une Autre Chanson

    Espace Senghor, Chaussée de Wavre 366, Etterbeek (Bus 34-36 et métro: station Schuman).

    Albert Faust nous quittait le 18 juillet 2004. Lors de ses funérailles quelques 600 personnes s’étaient rassemblées au au cimetière d’Uccle. Il avait insisté dans son testament, pour qu’il n’y ait aucun "tralala" syndical mais éventuellement le discours d’un frère de loge franc-maçonne. Il avait surtout préparé lui-même les trois chansons qui devaient accompagner son dernier voyage.

    Nous, les militants du MPDS/BVSD et de Une Autre Chanson, avons souhaité lui rendre hommage à notre façon en continuant les débats d’aujourd’hui et de demain sur les enjeux politiques et syndicaux. Alors qui nous apprenons qu’il n’y auro plus de fête du 1er mai, c’est la meilleure façon de prolonger son héritage… avec, aussi, la chanson qu’il affectionnait tant.

    Programme de la journée:

    15h: Rencontres-débats. Luttes sociales & mouvements syndicaux

    19h30: Concerts et hommages. avec la participation de nombreux artistes dont : Claude SEMAL, Tom GOLDSCHMIDT, Myriam FUKS, LAZARE, MARCO, CLAUDINE, Laurent HORGNIES, Michel VEEVAETE etc…

    Toute la journée: expo, projections, bar-restaurant

  • STIB. Convention collective 2005-2006: ne vous laissez pas rouler!

    Travailleurs de la STIB. Comme vous l’avez certainement appris par les journaux ou la TV, une série de conflits sociaux se sont déroulés (ou vont se dérouler) dans plusieurs secteurs à propos du renouvellement des conventions collectives (industrie alimentaire, assurances, non-marchand,…). En Wallonie, les travailleurs des TEC ont fait grève les 9 et 11 mai. A la STIB, où en est-on avec le renouvellement de la convention pour 2005/2006?

    La Planchette. Bulletin d’information aux travailleurs de la STIB, diffusé par le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) – n°2 – mai 2005

    Quels sont les pièges à éviter?

    Les patrons auraient voulu un accord interprofessionnel et une norme salariale de 4,5%

    Fin 2004, la FGTB, la CSC et la CGSLB ont négocié avec la Fédération des Entreprises de Belgique (la FEB, qui est en quelque sorte le syndicat des patrons) un projet d’accord interprofessionnel pour 2005 et 2006.

    Les patrons auraient voulu que, pour les années 2005 et 2006, la hausse du coût salarial soit limitée à 4,5%, y compris l’index. Les patrons auraient voulu inclure dans les «hausses salariales» l’index, c’est-à-dire l’adaptation des salaires au coût de la vie.

    Pour bien comprendre, prenons un exemple. Selon la Banque nationale, l’index a été de 1,6% en 2002, de 1,5% en 2003 et de 1,9% en 2004. Pour les trois ans, cela fait donc une moyenne de 1,7% par an. Si la situation économique reste pareille (ce qui est loin d’être le cas: elle risque de s’aggraver), cela ferait donc 3,4% en deux ans (1,7% en 2005 + 1,7% en 2006). C’est-à-dire qu’avec une norme salariale de 4,5% il n’aurait plus resté que 1,1% d’augmentation de salaire (4,5% – 3,4% d’index = 1,1%).

    Attention! Ces 1,1% d’augmentation de salaire en 2 ans, c’était BRUT! Il faut encore retirer les cotisations sociales et les impôts pour avoir le net. Autrement dit, la FEB proposait comme augmentation de salaire des cacahuètes!

    Pas d’accord interprofessionnel = pas de norme salariale

    La FGTB a finalement rejeté ce mauvais projet d’accord interprofessionnel et aucun syndicat ne l’a signé. Comme il n’y a donc pas d’accord, le gouvernement a alors décidé de l’imposer.

    Mais les 4,5% ne sont qu’indicatifs. Dans le projet d’accord interprofessionnel entre patrons et syndicats, les 4,5% avaient aussi ce caractère indicatif. Mais dans ce cas-là, les syndicats qui auraient signé l’accord auraient donné leur parole de ne pas revendiquer plus de 4,5% (index compris). Comme ils n’ont pas signé, ils ne se sont engagés à rien. Autrement dit, il n’y pas de norme salariale obligatoire.

    Index santé = index truqué

    Il faut rappeler que l’indexation des salaires, ce n’est pas une augmentation: c’est l’adaptation des salaires au coût de la vie. Ou plutôt «ce devrait être» l’adaptation au cout de la vie. Car depuis des années, l’index est truqué: il s’appelle «index santé»: l’alcool, le tabac et les produits pétroliers ont été retirés de l’index. En attendant, ces produits augmentent très fort et ne comptent plus dans l’adaptation des salaires et des pensions au coût de la vie.

    Mazout de chauffage, essence: les prix s’envolent

    Selon le journal La Libre Belgique (14 avril 2005), le prix du carburant a été multiplié par 6 en 35 ans! Il y a 2 ans, le litre d’essence super (sans plomb 98) côutait 1,01 euro, aujourd’hui 1,29 euro. Soit une augmentation de 28 eurocents le litre (plus de 11 anciens francs belges!). D’ailleurs on le voit tout de suite quand on passe à la pompe! Comment faire si on habite loin de son travail, que l’on commence tôt le matin et que l’on a absolument besoin de sa voiture pour arriver à l’heure?

    Le mazout de chauffage coûtait en mai 2003: 0,28 euro le litre. Aujourd’hui: 0,50 euro le litre. Il a presque doublé! Comment les familles doivent-elles se débrouiller pour chauffer leur logement si le prix du mazout de chauffage n’est plus repris dans l’index.

    La réponse est simple: dans les deux cas il faut une solide augmentation de salaire. Une partie de cette augmentation ne servira d’ailleurs qu’à rattraper ce qui a été perdu à cause de l’index truqué.

    Se loger à Bruxelles est devenu hors de prix

    Dans un dossier réalisé par le journal Le Soir (23 février 2005) sur le prix des logements à Bruxelles, on peut lire qu’il y a une disproportion totale entre la hausse des revenus et l’augmentation des loyers. De 1998 à 2003, le prix des maisons augmenté de 59% à Bruxelles et celui des appartements de 56%. Evidemment les propriétaires répercutent cette hausse sur les loyers.

    Aujourd’hui, la moyenne des ménages bruxellois doit consacrer 30% de son budget aux frais de logement. Pour les plus pauvres (chômeurs, minimexés, prépensionnés, petits pensionnés) cela grimpe jusqu’à 60% du revenu!

    Mais le plus scandaleux dans tout cela, c’est que dans l’index santé, on considère que les frais de logement ne représentent que 5,5% du budget d’un ménage!Autrement dit, chaque fois que les loyers montent, ce n’est presque pas répercuté dans l’indice santé.

    La aussi il faudrait une solide augmentation de salaire pour rattraper ce qui a été perdu!

    Unir le personnel derrière le cahier de revendications

    A la STIB, la présentation, devant la commission paritaire, du cahier de revendications a eu lieu le 18 avril. Ce cahier de revendications reprend plus d’une douzaine de points.

    Une première remarque: il faut en général éviter qu’il y ait trop de points différents, sans quoi le patron a beau jeu de dire: «Je ne peux pas tout satisfaire!»… et il choisit dans le cahier de revendications les points qui l’arrangent. Il fait donc donner un ordre d’importance aux différents points du cahier en donnant la priorité aux points qui concernent tous les travailleurs, de façon à unir le personnel derrière le cahier de revendications et à passer à l’action tous ensemble, si nécessaire.

    Et nous pensons que le point qui intéresse, en premier lieu, tous les travailleurs c’est les salaires.Augmenter les salaires et rattraper ce qui a été perdu

    Le cahier de revendications dit: «Augmentation salariale significative». Oui, mais que veut dire «significative»? 4,5% index compris? Si c’est ça, il faut dire non, car on ne voit pas pourquoi il faudrait accepter dans une convention ce qui a été refusé dans l’accord interprofessionnel.

    Selon nous, si on compte l’index dans la négociation, il faudrait au moins une hausse de salaire à deux chiffres (minimum 10%) si on veut avoir une véritable augmentation du pouvoir d’achat et si on veut rattraper une partie de ce qui a été perdu à cause de l’index truqué.

    Bas les pattes des prépensions!

    Depuis des mois, les patrons mènent une campagne de presse pour nous convaincre de travailler plus longtemps. Ils voudraient notamment supprimer les prépensions.

    Halte là! Quand on a, pendant des années et des années, travaillé matin, midi et soir, y compris les week-ends et jours fériés, on a bien mérité de partir plus tôt. D’autant plus qu’un prépensionné libère un emploi pour un jeune.

    Maintien des prépensions, mais pas à n’importe quelles conditions. Quand on voit le coût de la vie (loyers, essence,…), on ne doit pas se retrouver à devoir se serrer la ceinture après une vie de labeur. Prépension à 75% pour l’ensemble du personnel, même pour ceux qui n’ont pas 25 ans d’ancienneté car ils ont travaillé ailleurs.

    Ne vous laisser plus prendre comme la dernière fois!

    Tout le monde se souvient que, lors de la dernière convention, on vous a finalement imposé une assurance privée pour les soins de santé. Ne vous laissez plus prendre comme la dernière fois!

    De plus, certains points de la convention passée ne sont pas encore finalisés: chèques repas, règles de reconversion, réglement des conflits (voir La Planchette n°1).

    Démocratie syndicale

    Qui décide de ce qu’il faut accepter ou refuser? Travailleurs de la STIB, il s’agit de VOS salaires, de VOS prépensions et de VOS conditions de travail. C’est à VOUS de décider, et pas à des responsables syndicaux qui négocient discrètement. Les responsables syndicaux ne sont que vos représentants.

    C’est pourquoi vous devez exiger non seulement d’être informé correctement des les revendications et de l’évolution des négociations. Il faut la démocratie syndicale, notamment par des assemblées de tout le personnel dans chaque dépôt.

    NON à la division

    Faites bien attention, car il existe pas mal de trucs pour vous rouler. N’acceptez pas que les syndicats lancent une guerre de concurrence entre-eux. Que vous soyez Rouge, Vert ou Bleu, les salaires et les conditions de travail sont les mêmes pour tous. Il faut l’UNITÉ des travailleurs pour arracher les revendications. Ne vous laissez pas diviser par des prétextes futiles qui ne visent qu’à affaiblir votre résistance!

    Attention aux mois d’été!

    Les négociations commencent tard. Attention à ce que la direction ne traîne les choses en longueur, qu’on se retrouve en été, quand beaucoup de travailleurs sont en congé, et qu’une mauvaise convention soit présentée en vitesse à une assemblée non représentative! C’est un procédé auquel pas mal de patrons ont recours pour faire passer en douce une mauvaise convention.

    Si les discussions traînent jusqu’à l’été, il faut mieux attendre le mois de septembre pour décider, avec des assemblées massives dans tous les dépôts.

    Faut-il espérer que les secrétaires syndicaux (qui lisent d’ailleurs avec une grande attention La Planchette) respecteront la démocratie syndicale en organisant des assemblées massives de tout le personnel dans tous les dépôts en dehors des mois d’été? L’avenir nous le dira. Mais c’est à vous, travailleurs, d’aller secouer gentiment vos délégués pour imposer de telles assemblées et faire jouer la démocratie syndicale.

    Le MAS et les conventions collectives

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste est pour des syndicats forts, démocratiques et totalement indépendants du patron et de l’État.

    – UNITÉ: Non aux querelles de chapelle! Les travailleurs ont besoin d’unité.

    – DÉMOCRATIE SYNDICALE: Dans une entreprise la direction décide. Dans un syndicat cela doit être l’inverse: la base décide et les secrétaires ne doivent être là que pour appliquer ce que la base décide. Les secrétaires syndicaux et les délégués doivent être au service des travailleurs.

    – ASSEMBLÉES GÉNÉRALES dans les dépôts: La loi permet d’organiser des assemblées sur le lieu de travail pendant les heures de travail (donc payées!). Le renouvellement de la convention est une excellente occasion d’organiser de telles assemblées. D’abord pour que chacun soit bien au courant de ce qui se discute, et ensuite pour DÉCIDER: accepter, refuser ou passer à l’action.

    – PAIX SOCIALE: Attention aussi à bien lire ce qui figure à la fin de la convention. Bien souvent les patrons mettent en fin de convention une clause de paix sociale où les syndicats s’engagent à ne pas faire grève pendant deux ans.

    Il faut bien préciser deux choses:

    – cette clause ne vaut que pour les points de la convention (on peut faire grève pour d’autres motifs);

    – prévoir la mention «sauf imprévu» (il se pourrait que, par exemple, si la guerre s’aggrave encore en Irak, le prix de l’essence dépasse 2,50 euros le litre).

  • Minerval décuplé à la KUL

    Apartir de la prochaine année académique, les étudiants non-EEES (Espace européen de l’enseignement supérieur qui regroupe les pays membres de l’Union européenne ainsi que 15 autres Etats) devront payer 5000 euros de minerval à la KUL au lieu de 505 précédemment.

    Tina De Greef

    Une exception sera faite pour les étudiants des 72 pays en voie de développement à travers le monde qui auront présenté une “demande motivée”. Sur 30.455 étudiants cette année, 6,5% ne viennent pas de pays EEES, tandis que 0,5% proviennent des pays en voie de développement. Il s’agit d’une double offensive: non seulement les minervals deviennent hors de prix, mais en plus la Belgique était déjà très chère pour la plupart des étudiants étrangers.

    Cette mesure est à replacer dans le cadre de l’accord de Bologne qui prévoit une restructuration de l’enseignement supérieur. Dans le Décret du 30 avril 2004 du Ministère de la Communauté flamande concernant la flexibilisation de l’enseignement supérieur en Flandre, on peut lire dans la partie 5 (sur les étudiants étrangers), article 64, que l’organisme de gestion de l’institution peut librement décider du montant du minerval pour les étudiants qui ne touchent pas de bourse. Là-dessus, le 13 décembre 2004, le Conseil académique de la KUL a décidé d’augmenter les minervals de 900% pour ces groupes d’étudiants! De plus, on risque de payer plus de 5000 euros pour certaines orientations, par ex. : pour le « Master of Laws in Energy and Environmental Law » : 9000 euros! Et 290 euros de plus pour ceux qui désirent s’inscrire dans deux orientations.

    L’université s’attèle consciencieusement à démanteler pas à pas la démocratie dans l’enseignement. C’est le début d’une série d’offensives menées dans le cadre de l’accord de Bologne. L’université commence par augmenter le minerval d’un groupe marginal d’étudiants qui ne peuvent guère résister. Portucala – l’association des étudiants étrangers – est une association estudiantine traditionnelle qui, d’un côté, déplore les mesures, mais les accepte de l’autre, avant même d’en informer les étudiants. Les arguments invoqués pour justifier cette décision sont construits sur une rhétorique nationaliste: la Flandre n’a plus à être responsable des subsides des étudiants étrangers. Faut-il en conclure qu’un Portugais serait plus flamand qu’un Brésilien? Avec cette tactique de diviser pour régner, l’université prépare progressivement l’augmentation du coût de l’enseignement et, de ce fait, le pas à franchir pour introduire cette mesure auprès des étudiants flamands se réduit de plus en plus. La mesure s’inscrit aussi clairement dans le plan de l’université visant à faire de la KUL une université d’élite. La direction y révèle qu’elle mesure la qualité de l’enseignement à son prix. Pas besoin d’être un génie pour comprendre que seuls les étudiants riches pourront financer leurs études à la KUL. Les moins fortunés se tourneront vers des universités plus abordables, dotées – évidemment – de moins bons équipements.

    Dans la société actuelle, l’enseignement est devenu une entreprise qui doit être rentable ou, du moins, qui sait s’en sortir avec le moins possible de subventions de l’Etat. Avec EGA-Louvain, nous voulons dénoncer ces mesures et résister activement face à de telles offensives. Si les intérêts des étudiants étrangers sont en danger, ça nous concerne aussi. Si nous restons passifs, tous nos acquis risquent de subir le même sort. L’enseignement est un droit pour tous, pas une marchandise !

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