Category: Syndical

  • 19 mars: manifestation de masse réussie à Bruxelles

    Ce 19 mars, Bruxelles a accueilli une masse de manifestants. Trois manifestations se sont rassemblées en une énorme manif avec 80.000 participants provenant de toute l’Europe. La manifestation montrait la force de la mobilisation européenne, la radicalisation et la volonté d’action croissantes à la base, mais aussi le manque d’un instrument politique, ce qui permit aux partis traditionnels d’être présents.

    Nikei De Pooter

    La Marche des Jeunes était à la tête de la manifestation. Là se trouvaient à peu près 2000 jeunes. Notre délégation comprenait à peu près 300 travailleurs et jeunes, avec également la présence de camarades des Pays-Bas, de France, d’Allemagne et de Grande-Bretagne. Ce n’était pas une coïncidence si les plus grandes délégations à la Marche des Jeunes étaient les délégations politiques radicales. Les Jeunes FGTB et CSC étaient présents avec des camions de carnaval et avec une musique assourdissante, mais ils n’ont pas réussi à faire marcher plus de quelques dizaines de jeunes dans leurs délégations.

    Nous avions discuté avec eux dans le courant de la campagne sur le type de Marche qu’il fallait. Selon eux, les jeunes ne s’intéres-sent pas à une marche combative, mais plutôt à une sorte de love-parade. Cela s’exprimait aussi dans le logo infantile des Power rangers sur l’affiche de mobilisation. Ils ont tenté d’éviter que la Marche des Jeunes ne se profile comme radicale. Leur argument était qu’une marche « trop radicale » ferait peur aux jeunes et qu’un programme vague et large permettait à une grande variété d’organisation de participer.

    Cette stratégie allait tellement loin que les différents partis gouvernementaux n’étaient pas seulement sur l’affiche, mais participaient réellement à la Marche. Le CD&V en donnant un tonneau de bière gratuit sur un bar mobile, le N-VA en buvant le tonneau. Animo, les jeunes du SP.A, ont réussi à faire porter leur banderole par le « ministre de la chasse aux chômeurs » Frank Vandenbroucke. Notre délégation disait bienvenue à tous ces types avec le slogan  « néoliberalen = dikke asocialen ! » (néo-libéraux = gros asociaux)

    Le MAS a mis la Marche des Jeunes sur l’agenda. Nous avons mené une campagne pendant des mois. Pour nous, l’important n’était pas seulement la manif elle-même, mais aussi la construction d’une relation de force à la base. Ces derniers mois, nous avons augmenté notre présence aux bureaux de pointage et y avons obtenu un soutien grandissant, bien que souvent passif. Nous avons utilisé l’occasion de construire une présence plus large dans les entreprises. Dans ce travail il était important de présenter un programme d’unification des mouvements de lutte et de proposer une initiative concrète. Ce fut chose faite avec la Marche des Jeunes.

    Pour nous, la campagne était réussie. Nous avons formé une délégation combative, vendu plus de 500 exemplaires de notre journal et 100 exemplaires des journaux d’autres sections du CIO (notre internationale) et nous avons récolté 400 euros de fonds de lutte. La Marche des Jeunes est peut-être venue trop tôt ; la volonté de transformer le mécontentement large mais passif contre le chômage croissant, la flexibilité, le travail interim,… en une opposition active est toujours limitée. Mais après la manifestation contre l’accord interprofessionnel en décembre et les actions dans divers secteurs (le non-marchand, Splintex, le secteur d’alimentation,…) la Marche des Jeunes et la manifestation de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) venait à un excellent moment. Puisque pour nous cette Marche n’a jamais été vue comme une fin en soi, mais comme une occasion de mettre à l’agenda la nécessité de construire une opposition de gauche dans les syndicats et la nécessité d’un instrument politique. Leen Pontezeele des Jeunes CSC a déclaré dans les médias que pour elle cette Marche des Jeunes n’était qu’un premier. Nous sommes ravis de ce point de vue et faisons appel à tous pour faire une évaluation ensemble, pour ensuite retourner sur le terrain et commencer à construire une nouvelle Marche des Jeunes !

    CGT et FNV: délégations combatives

    La CES manifestait contre la directive-Bolkestein (sur la libéralisation des services) et il y avait aussi la manif du FSE (Forum Social Européen). Dans la manif de la CES, les délégations de la CGT (France) et du FNV (Pays-Bas) se sont fait remarquer. La CGT avait à peu près 30.000 membres présents dans sa délégation, et celle du FNV comprenait aussi des milliers de travailleurs. La CGT se profilait contre la constitution européenne, sur laquelle un referendum est organisé en France. La mobilisation contre la constitution européenne montre une rage et une combativité crois-sante contre la politique néo-libérale de l’Europe. Ce n’est pas une coïncidence si les délégations de la CGT et du FNV étaient les plus grandes. Dans les deux pays, il y a un processus de radicalisation qui se développe contre les attaques antisociales du gouvernement et du patronat.

    La délégation du FSE était plus limitée. Quelques milliers de membres des différents “mouvements sociaux” manifestaient. Il est pour eux d’une importance cruciale de se retrouver dans la classe ouvrière.

  • La Poste. 600 bureaux fermés d’ici 2009

    La Poste est en quête d’un « partenaire » pour faire face à la libéralisation. La direction met donc les bouchées doubles pour « rendre la mariée attrayante ». Attrayante pour le partenaire, pas pour le personnel ni pour les utilisateurs.

    Modèle 9. Discussion et information pour les travailleurs de La Poste

    Seuls 2 à 3% des 1.309 bureaux de poste sont rentables et plus des trois quarts d’entre eux sont déficitaires selon la direction. Pas de quoi allécher un futur partenaire. La direction planifie donc un « regroupement » des bureaux de poste. Il s’agit ni plus ni moins de fermer entre 500 et 600 bureaux d’ici 2009. Ils vont commencer par les 418 bureaux qui ne comptent qu’un seul employé et dont la moitié ne sont ouverts que 30 heures par semaine. En 1997, La Poste se targuait que chaque Belge avait accès à au moins un bureau de poste dans un rayon de 5 km.

    Vande Lanotte (SP.a), garantit le maintien de quelque 1300 « magasins postaux » qui vendront les produits postaux de base (timbres, cartes postales, mutapost, recommandés, etc). Ces produits postaux constituent pourtant l’essentiel du service postal. Mais La Poste les juge trop peu rentables. Les magasins postaux ou points-poste pourront être des librairies, des grandes surfaces, des guichets SNCB.

    La Poste voudrait déjà créer 50 nouveaux points-poste cette année pour arriver à 130 en 2006. Des centaines d’emploi fixe seront perdu. Le service à la population en pâtira également. Il faut lutter pour le maintien de tous les bureaux et de tous les emplois et pour un service postal à la population digne de ce nom !

    Pression accrue sur les guichetiers

    Les employés qui auront survécu à la fermetures des bureaux de poste ne perdent rien pour attendre. Ils vont devoir se métamorphoser en véritables agents commerciaux. Il s’agit d’apprendre à vendre de manière agressive les produits de bancassurance qui rapportent bien plus que les produits postaux de base. La Banque de la Poste, une filiale commune de La Poste et de Fortis, veut doper la vente des produits financiers. Les guichetiers doivent désormais inviter tous ceux qui se présentent à leur guichet à ouvrir un compte ou à acheter un produit d’assurance.

    Les clients dont le compte en banque est bien garni sont fichés et feront l’objet de campagnes ciblées pour les inciter à acheter de nouveaux produits financiers. Bref, La Poste veut faire faire à ses guichetiers le même travail que celui des employés de banque, mais avec le salaire d’un postier !

    Accord 2003-2004: personnel trompé

    L’introduction d’une semaine de 36 heures signifie la maintain de 1500 emplois ou 13 jours de congé extra par an. Ceci en contradiction avec le résultat très maigre des négociations après la vague de grèves spontanés contre l’introduction de georoute. Les trois journées de congé supplémentaires vont pas diminuer la charge du travail qui est fortement augmenté les derniers mois. En plus La Poste a un retard de 10 millions d’heures en repos et en heures de congé qu’elle doit au personnel.

    Les contractuels qui ont un contract de durée limitée sont complètement oubliés. La Poste veut restructurer sans licenciements ‘cru’ . Comment appeler les contracts non prolongés alors ? A côté de contracts de durée limitée La Poste utilise aussi masivement le travail à temps partiel et le travail intérimaire avec des contracts par semaine.

    Le dossier de ‘revendications’ des syndicats pour 2005-2006 parle uniquement de la ‘régularisation’ des contractuels qui ont réusun examen d’embauche. Et tous les autres ? Sur le maintain de la prépension àprès 57 et des mesures concrètes pour réduire structurellement la charge du travail il n’y rien de concret . Tous les contracts doivent être de durée illimité et la prépenson à 57 ans doit être sauvegardée.

  • Splintex. UN SEUL MOT D’ORDRE. Grève générale de 24 heures interprofessionnelle dans la région de Charleroi

    APRES SPLINTEX, A QUI LE TOUR ?

    SOLIDARITE ENTRE LES TRAVAILLEURS DU BASSIN DE CHARLEROI

    Après plus de quatorze semaines de grèves, nous saluons la combativité des travailleurs en lutte. Cette combativité est nécessaire afin non seulement de s’opposer aux exigences arrogantes et inhumaines de la direction de l’usine, mais également afin de peser sur les structures syndicales pour obtenir un élargissement de la lutte. Cette lutte doit être gagnée, il en va non seulement de 284 emplois à Splintex, mais également du dénouement des luttes à venir qui ne vont pas manquer de se produire lors d’annonces de licenciements dans d’autres usines de la région.

    Voir aussi:

    > Splintex. Les travailleurs décident de poursuivre la grève | 2.3

    > Travailleurs du bassin de Charleroi; tous ensemble avec les grévistes de Splintex! | 26.1

    > AGC Automotive (Splintex): Cette lutte est aussi notre lutte! | 19.1

    > Mon emploi c’est ma tartine: on n’y touche pas! | 6.1

    Le dénouement de cette lutte va avoir un effet sur le moral et la conscience d’une large couche de travailleurs. Ouvriers de Splintex, une victoire de votre lutte va servir d’exemple, d’espoir à toute une nouvelle génération de travailleurs et délégués qui vont souffrir des mêmes attaques dans leurs entreprises. Une victoire va apporter de nombreuses discussions sur les meilleures tactiques et les outils indispensables au mouvement ouvrier.

    Nous ne devons pas être naïf, le patronat se rend bien compte quel sera l’effet d’une victoire à Splintex, c’est pour cela que la moindre concession est pour lui non seulement une défaite économique mais également une défaite sur le plan du rapport de force entre lui et la classe ouvrière. Le patronat est très bien organisé et doté de structures qui lui permettent de mener ses attaques. Non seulement au travers des médias, de la justice, de la police,…mais également de son « avant-garde » : les fédérations patronales ; la FEB faisant bloc derrière la direction de Splintex. AFIN DE FAIRE FACE A LA ‘’SOLIDARITE’’ PATRONALE, BASEE SUR LA RECHERCHE DU PLUS GRAND PROFIT, IL FAUT UNE SOLIDARITE DES TRAVAILLEURS, BASEE SUR LA DEFENSE DE L’EMPLOI.

    Les ouvriers de Splintex, au nom de la solidarité ouvrière, doivent appeler les ouvriers et délégations d’autres entreprises à les soutenir ACTIVEMENT, afin d’arracher une victoire. Cela au travers d’assemblées dans les usines, d’arrêts de travail, de comités de soutien,…ET EN APPELLANT A UNE GREVE GENERALE DE 24 HEURES INTERPROFESSIONNELLE DANS LA REGION DE CHARLEROI. Cette solidarité est nécessaire pour augmenter le rapport de force afin de faire reculer la direction à Splintex.

    LES DIRECTIONS SYNDICALES DOIVENT DESORMAIS PRENDRE LEURS RESPONSABILITES PAR RAPPORT A LA REVENDICATION D’UNE GREVE DE 24 HEURES

    L’appel à une grève générale régionale a été mise en avant publiquement il y a 5 semaines, lors d’une assemblée interprofessionnelle de délégués par Gustave Dache, ancien délégué FGTB-Metal, connu dans toute la région pour avoir mené différents combats. Cet appel a également été repris par plusieurs ouvriers de l’usine lors de différentes assemblées. Aucun responsable syndical n’a alors pris la peine de rebondir sur ces propositions. Nous, Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) avons également distribué un tract appelant à cette grève lors de la manifestation de Charleroi pour les libertés syndicales. Après trois mois de grève, la hiérarchie syndicale annonce l’éventualité d’une telle grève ; pourquoi attendre si longtemps ? Faut-il attendre que les ouvriers, découragés, se remettent tous un à un au travail pour faire cette annonce ? Ou que les travailleurs, ne voyant pas la fin du conflit, finissent miné dans leur confiance par accepter le plan de restructuration lors d’un sordide vote secret. Il sera alors l’heure de faire les comptes mais les ouvriers seront licenciés, le désespoir et le dégoût s’emparera des ouvriers qui se sentiront lâché par leur organisation. Les ouvriers ont au travers de l’appareil syndical un outil puissant d’élargissement de la lutte…encore faut-il que cet outil soit utilisé à ses fins au bon moment. Appelons tous pour une grève régionale. Si après 100 jours de grève, les travailleurs de Splintex restent déterminés ; la bataille dépend désormais de la solidarité et de la détermination des ouvriers d’autres entreprises.

  • Accord interprofessionnel. Elio et Freya dans le camp du patronat

    Accord interprofessionnel

    Pour la première fois en Belgique, un accord interprofessionnel a été rejeté par un syndicat, la FGTB. Le contenu de l’accord sera cependant appliqué car le gouvernement a décidé de l’imposer d’autorité.

    Guy Van Sinoy

    A l’annonce du rejet par la FGTB, la bourgeoisie a poussé des hurlements grotesques: «La FGTB saute à la gorge du patronat» (L’Écho, 8/2/05). La CSC et la CGSLB, qui avaient approuvé le projet, n’ont pas osé signer sans la FGTB et ont appelé le gouvernement à l’appliquer intégralement par voie d’autorité. Ce que le gouvernement s’est empressé de faire quelques jours plus tard.

    Un projet qu’il fallait zapper

    Le projet d’accord prévoyait: une norme de hausse salariale maximale de 4,5% [y compris l’in-dex (on prévoit 3,3%), les augmen-tations barémiques (0,5% l’an), la hausse tendancielle du salaire moyen due à la diminution d’emplois non qualifiés (0,5% l’an)]. Etant donné la hausse de productivité (de 1 à 1,5% l’an), une norme de 4,5% signifie une baisse réelle des salaires par unité produite.

    Le projet prévoyait aussi que la limite des heures supplémentaires passerait de 65 heures à 130 heures. Le gouvernement avait promis 250 millions d’euros de cadeaux au patronat pour faire passer plus facilement l’accord.

    Accepter un tel accord, c’était se mettre un carcan autour du cou avant de négocier les conventions collectives dans les secteurs. La manifestation syndicale du 21 décembre à Bruxelles (50.000 manifestants) a montré que les militants de base ne voulaient pas d’un tel carcan.

    Fracture communautaire ?

    La CSC a approuvé le projet à 74,8%, la CGSLB à 67%. La FGTB l’a rejeté à 52% (67% de non en Wallonie, 55% de non à Bruxelles, 52% de oui en Flandre). Immédiatement les médias ont parlé de « fracture communautaire » au sein de la FGTB. Quand il s’agit d’essayer de diviser les travailleurs, la presse au service de la bourgeoisie n’en rate pas une!

    Au comité national de la FGTB, les centrales détiennent 2/3 des mandats et les régionales 1/3. C’est donc le poids des centrales qui pèse le plus dans la balance, et en particulier celui des grosses centrales. Le SETCa a rejeté le projet à 98% et la CMB (métal) à la majorité des 2/3. La Centrale générale a voté pour, mais d’extrême justesse: à Anvers et à Gand l’accord a été rejeté. La CGSP a voté pour à 80%, le textile et le transport à 100%. La Centrale de l’Alimentation : 50% pour, 49% contre.

    A la CSC, la LBC (les employés en Flandre, la plus grosse centrale de la CSC), a voté contre, de même que la CNE (les employés du côté francophone). La CNE et la LBC couvrent notamment le secteur du non-marchand, actuellement en lutte. Les fédérations CSC de Liège, Verviers, Mons, Brabant wallon, Charleroi ont voté contre. Anvers a voté contre à 100%. Au Limbourg il y a eu une forte opposition.

    Qu’est-ce que ça change ?

    Si le gouvernement l’impose, cela revient-il au même que si l’accord avait été signé? Pas du tout. Il faut savoir que la norme de 4,5% n’est qu’indicative. Autrement dit, dans les conventions de secteurs il est légalement permis d’aller au-delà. Si l’accord avait été accepté par les syndicats la norme aurait aussi été indicative, mais dans la mesure où les syndicats l’auraient acceptée, elle devenait un engagement moral à respecter dans les conventions de secteur. Cette norme de 4,5% a donc beaucoup moins de poids, en particulier pour les centrales qui ont massivement voté contre.

    Elio et Freya dans le camp du patronat

    Personne ne doutait que la ministre de l’Emploi Freya Van den Bossche (SP.a), qui trouvait l’accord «fantastique», l’appliquerait d’autorité s’il était rejeté par les syndicats. Cela fait un bon bout de temps que les politiciens du SP.a (Vandenbroucke, Vande Lanotte, Luc Van den Bossche,…) s’en prennent ouvertement et cyniquement au monde du travail.

    Elio Di Rupo par contre, à force de gesticulations verbales, parvient encore à donner du PS l’image d’un parti de gauche moderne. Mais c’est au pied du mur qu’on voit le maçon ! A peine rentré de Porto Alegre où il était allé faire le guignol, Elio a donné le feu vert à Verhofstadt pour faire appliquer le contenu de l’accord.

    Le SP.a et le PS sont les meilleurs garants de la politique de la bourgeoisie. Ceux qui votent pour ces partis, en pensant que c’est un moindre mal, se mettent eux-mêmes la corde au cou. Les travailleurs ont besoin d’un nouveau parti. Le MAS entend participer à ce travail de reconstruction du mouvement ouvrier. Et, dans l’immédiat, le meilleur moyen de progresser dans cette voie est de nous rejoindre.

  • Non-marchand. Il faut une stratégie pour vaincre!

    Les travailleurs du secteur non-marchand sont à un tournant décisif dans leur lutte pour l’amélioration des salaires et des conditions de travail. Après la manifestation du 27 janvier, qui a vu descendre dans la rue des milliers de membres du personnel infirmier, du personnel paramédical, d’éducateurs, d’animateurs ontclamé leur colère, tant en matière d’amélioration des conditions de travail que sur le plan salarial, le gouvernement a bloqué l’enveloppe budgétaire à 375 millions d’euros répartis sur 5 à 6 ans.

    Correspondant

    Ce qui limite la création d’emplois à 10.000 au lieu de 25.000, soit 7.000 équivalents temps plein. C’est beaucoup trop peu pour soulager la charge de travail.

    En matière de pouvoir d’achat, ce sera encore plus mince. Le gouvernement s’en tient à la position du ministre précédent Frank Vandenbroucke (SP.a) qui avait opposé un Niet! pendant deux ans aux revendications salariales. Il n’est prévu qu’une petite augmentation pour les plus mal payés et on instaurera un deuxième pilier pour les pensions dans le secteur. Les pensions des travailleurs du non-marchand figurent parmi les plus maigres en Belgique.

    Les travailleurs du non-marchand gagnent en moyenne 10,5% de moins que dans les autres secteurs, et cela durera encore deux ans. Les syndicats ont fait savoir que les propositions du gouvernement étaient insuffisantes. Ils revendiquent une enveloppe minimale de 520 millions d’euros. Mais ils abandonnent ainsi une bonne partie de leur cahier de revendications alors que les travailleurs se sont battus pour l’application de ce cahier pendant plus d’une année. Qui dit que les prochains mois, ne verront pas les négociateurs syndicaux opérer une nouvelle reculade, et que les travailleurs du non-marchand ne se retrouveront pas de nouveau avec un accord sans contenu pour les cinq ou six ans à venir?

    Les syndicats ont déposé un préavis de grève illimité à partir du 24 février, mais ils laissent leurs affiliés dans l’incertitude sur les modalités pour organiser ces grèves. La LBC (la Centrale CSC pour les employés, en Flandre) veut faire une grève générale les 24 et 25 février afin d’exercer le plus vite possible une pression maximale sur le gouvernement et arracher des concessions. Si le gouvernement tient bon, le secteur ira-t-il vers une grève générale? La LBC tient-elle compte du fait que dans beaucoup d’institutions les actions sont menées uniquement par les délégués?

    Il faut une mobilisation. Mais la forme qu’elle prendra reste très floue. Ainsi le SETCa envoie ses militants diffuser des tracts "Grève à durée indéterminée… dans les soins de santé?". Attention au point d’interrogation. Distribuez-le aux collègues de travail et, pour le reste, tirez votre plan? C’est la recette assurée pour une défaite. Dans son dernier tract, Hypertension (bulletin de militants du SETCa, de la LBC et de la CNE dans le non marchand), le MAS insiste sur la nécessité d’un plan d’action par région et sur la mise sur pied d’un comité d’action. Cela permettra d’informer la masse des travailleurs qui, jusqu’à présent, l’a peu été. Au SETCa, il y a un plan d’action avec des réunions d’information et des piquets massifs sont prévus à partir du 1er mars sur un certain nombreux d’hôpitaux bruxellois. Avec un tel plan de mobilisation, il est possible de lancer des actions qui iront en s’élargissant. Mais il faudra aussi que ces actions puissent durer dans le temps.

    Pour mettre sur pied des comités d’action, il faudra travailler à la base pour unifier les militants de la FGTB et de la CSC. Jusqu’à présent, les manifestations se sont déroulées en " blocs de couleur ", les verts d’un côté, les rouge de l’autre. Cela nuit à l’unité.

    Une victoire du non-marchand est possible et nécessaire. D’abord pour le personnel, mais aussi pour les usagers. Chaque délégué doit prendre l’initiative d’organiser, dès que possible, des réunions pour préparer le passage à l’action dans les institutions de soins et, sur le plan régional, élaborer un plan d’action capable de mener à la victoire.

  • Splintex. Les travailleurs décident de poursuivre la grève

    Ce mercredi 17 février était un jour crucial pour les travailleurs en grève de Splintex. Ils devaient, après 11 semaines de grève, se prononcer sur un préaccord négocié entre la direction, le conciliateur social (ministère de l’Emploi) et les syndicats. Ce préaccord, présenté aux ouvriers pour «sauvegarder l’outil à long terme» était une sinistre farce: 248 pertes d’emplois et la prépension à 50 ans, rien même sur d’éventuelles primes de départ.

    Vincent Devaux

    De plus, pour faire passer plus facilement la pilule, en divisant les travailleurs, la direction a voulu un vote à bulletins secrets sur le préaccord. Mais l’assemblée générale en a décidé autrement. Non seulement elle a rejeté cette proposition de vote secret, mais elle a voté à l’unanimité le rejet de ce préaccord funeste. 350 mains courageuses se sont levées pour la poursuite de la grève après 79 jours de pressions patronales, après l’intervention des huissiers et de la police, après les calomnies dans la presse, bien que dans chaque famille de gréviste l’argent manque,… Le directeur a eu le culot d’annoncer à la presse que le vote en assemblée n’était pas légitime. Cela montre qu’en plus, il est mauvais perdant.

    Au fil des semaines la combativité n’a pas faibli. Elle s’est même colorée d’une nouvelle conscience au travers de cette expérience de lutte. Les directions syndicales freinent l’action et ne veulent pas lancer un appel à une grève régionale de solidarité. Lors de cette assemblée, des ouvriers ont proposé l’occupation de l’usine et ont relancé l’idée d’une grève générale régionale: une proposition déjà émise lors d’une assemblée interprofessionnelle. Les directions syndicales ne peuvent se défiler. Il est de leur responsabilité de donner toutes les facilités pour élargir cette lutte. Un élargissement de la lutte à d’autres usines exercerait une pression terrible sur la bourgeoisie. Elle permettrait de faire reculer un patronat hargneux et prêt à tout.

    La résistance magnifique des ouvriers de Splintex est un cinglant démenti face aux affirmations des menteurs, des cyniques et des affabulateurs en tous genres qui proclament que les travailleurs ne veulent plus se battre. Nous entrons dans une nouvelle période de luttes où la classe ouvrière va se forger une nouvelle expérience. Ce qu’il faut à la classe ouvrière, c’est une avant-garde syndicale à la hauteur de ses espoirs, une gauche syndicale organisée et cristallisée au sein de délégués combatifs, dotés d’une conscience socialiste. Ce qu’il faut aussi, c’est un nouveau parti des travailleurs, capable d’organiser – à une échelle de masse – le soutien matériel et politique aux ouvriers en lutte. Un parti capable de mettre le holà à la régression sociale et d’orienter les travailleurs et la jeunesse vers une lutte pour la transformation socialiste de la société.

  • Soutenons les verriers de Splintex (AGC Fleurus)

    Suite à une rencontre avec des travailleurs de Splintex (AGC Fleurus), le 22 février 2005, un Comité de Soutien à la lutte des ces travailleurs verriers s’est constitué à Bruxelles. Ces verriers, en grève depuis le 2 décembre 2004, luttent contre l’exclusion et le chômage de 284 travailleurs que le patron veut remplacer par des intérimaires.

    Ils sont confrontés à un patronat agressif qui utilise les grands moyens de répression contre le monde du travail, en faisant appel à la police, aux tribunaux et aux astreintes (7.000 euros par personne!) pour casser le droit de grève et empêcher les verriers de défendre leur emploi. La presse, la radio, la TV mènent campagne contre ces travailleurs pour les isoler de la population et les diviser entre-eux.

    Nous appelons tous les travailleurs, la population, les militants syndicaux et progressistes à se mobiliser pour soutenir et populariser la lutte des verriers de Splintex (AGC Fleurus), et à renforcer le Comité de Soutien.

    Comment soutenir?

    En rendant visite au piquet de grève.

    En versant un soutien financier au compte 001-4518516-41 avec la mention «Soutien aux verriers en lutte».

    Le Comité bruxellois de Soutien

    José Arango Menendez, Francine Dekoninck, Jean Flinker, Silvio Marra, Elisabeth Peeters, Ataulfo Riera, Nadine Rosa Rosso, Thierry Roucloux, Stef Salien, Fabienne Scandella, Jan Talpe, Françoise Thirionet, Jean Van Hees, Griet Van Meulder, Jean-Claude Vannieuwenhuyze, Guy Van Sinoy, Gary Vargas, Dominique Waroquiez.

    > Soutenons les verriers de Splintex (Word)

  • Contre les patrons et le gouvernement, luttons pour l’emploi!

    19 mars, Bruxelles, 13 h gare du Midi

    Il y a un an nous avons lancé l’appel à un nouvelle Marche des Jeunes pour l’Emploi. Blokbuster et Résistance Internationale, campagnes du MAS, ont invité les jeunesses syndicales FGTB et CSC à l’organiser pour l’automne 2004. Finalement un accord est intervenu pour une Marche des Jeunes le 19 mars 2005. Les jeunesses syndicales estimaient qu’il fallait prendre plus de temps pour mobiliser.

    Nikei De Pooter

    Nous avons lancé cet appel pour la Marche des Jeunes afin de mettre le doigt sur les problèmes concrets dans la société. Nous voulons montrer comment on peut résister à la montée du chômage des jeunes, au travail intérimaire, aux attaques contre les chômeurs, à la dégradation des conditions de travail.

    Le patronat et le gouvernement ont lancé une offensive de grande envergure contre les acquis des travailleurs et des jeunes. D’une part, une chasse aux chômeurs est organisée – surtout une chasse aux jeunes chômeurs – et les suspensions pleuvent. Le gouvernement veut forcer les chômeurs à accepter du travail flexible et/ou mal payé. D’autre part, les patrons veulent faire allonger le temps de travail et reculer l’âge de la pension pour faire encore plus de profits.

    Sur le terrain, les comités locaux pour la Marche des Jeunes, en collaboration avec les jeunesses syndicales et différentes organisations de gauche et de jeunes préparent activement la manifestation du 19 mars. Le MAS stimule aussi, là où c’est possible, la mise sur pied de comités pour la Marche: comités de chômeurs, de militants syndicaux, de lycéens,… Malheureusement le matériel national de mobilisation des syndicats n’est disponible que depuis peu. Les directions syndicales nationales ont surtout essayé d’éviter de donner un caractère radical à la Marche des Jeunes pour l’Emploi. Alors qu’au début, il y avait peu d’autres organisations pour soutenir la Marche, les directions syndicales ont tout d’un coup fait figurer sur l’affiche les mouvements de jeunes des partis gouvernementaux responsables de la politique antisociale.

    Dans les années 80, les Marches des Jeunes se sont appuyées sur une mobilisation de longue haleine des syndicats dans les entreprises, les écoles et les quartiers. Les comités locaux ont mobilisé à la base pendant une plus longue période.

    Nous vous appelons tous à venir manifester dans le groupe du MAS et d’assurer, ensemble avec nous, que cette Marche des Jeunes ne soit pas une City pa-rade récupérable par les partis traditionnels. Ça doit être une marche dynamique, animée par des revendications combatives:

    – Il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs !

    – Pas de statuts précaires, mais des emplois stables avec un bon salaire !

    -32 heures sans perte de salaire, avec embauche compensatoire !

    Ces questions resteront à l’ordre du jour après la Marche des Jeunes. La campagne a lancé une certaine dynamique de résistance à la politique antisociale du gouvernement et du patronat. Cette marche est un premier pas. Nous devons construire une opposition de gauche au sein des syndicats, un instrument politique pour les mouvements de lutte et un courant révolutionnaire dans les entreprises et la société.

    Voilà pourquoi nous vous appelons à construire, pas à pas, un rapport de forces et de rejoindre le MAS, l’alternative socialiste.

  • Grève à durée illimitée pour: Des soins de santé à la mesure des patients et du personnel!

    Freya, Inge et Rudy veulent: Des soins de santé à la mesure du budget

    Cela fait plus d’un an que le personnel du non-marchand est en action. Nous revendiquons une réduction de la pression du travail et une meilleure rémunération pour effacer l’arriéré salarial. Le gouvernement ne veut rien entendre. Cela a finalement mené à un blocage de la situation. Le gouvernement refuse de négocier sous la pression d’une grève, les syndicats se rendent cependant compte que cela fait plus d’un an que nous manifestons et que notre patience est à bout.

    Hypertension Journal d’action de syndicalistes combatifs CSC et FGTB

    En décembre 2003, les syndicats du non-marchand ont mis sur pied, après consultation d’au moins 15.000 membres du personnel, une plate-forme complète de revendications pour tout le secteur. Nous y revendiquions entre autres 25.000 emplois supplémentaires, la semaine des 36 heures, une opération de rattrapage salarial, un 13ième mois complet, des moyens pour la formation, une prolongation de la convention collective des 45+ et de la prépension à 57 ans. Dans son ensemble cela représente un budget de 3,7 milliards d’euros.

    Ces revendications n’avaient rien d’excessif. 25.000 emplois supplémentaires, cela peut sembler beaucoup à première vue, mais, dans un secteur qui emploie 450.000 personnes, cela fait tout au plus une augmentation du personnel de 5 %. Le gouvernement n’a que le vieillissement à la bouche. La Banque Nationale de Belgique a calculé que les dépenses de soins de santé pour un septuagénaire sont en moyenne 3,5 fois plus élevées que pour quelqu’un de 35 ans et celles pour un nonagénaire au moins 12 fois plus élevées. Le gouvernement cite volontier ces chiffres à l’appui de ses tentatives de nous imposer de nouvelles coupes budgétaires ou de nous faire travailler plus longtemps, mais il les oublie dès lors qu’on demande des moyens pour le secteur.

    Il n’y a pas si longtemps, l’hebdomadaire de droite Trends/ Tendance publiait les chiffres de profits des 30.000 plus grandes entreprises de Belgique. Il semblerait que sur une année, ils aient doublé pour atteindre un minimum de 27,8 milliards d’euros ou 300.000 francs belges par personne active. Ni les cours de la bourse, ni les investissements, qui se trouvent à des niveaux historiquement bas, ne peuvent expliquer cette augmentation de gains. Les raisons les plus importantes à cela sont l’augmentation du taux d’exploitation par la flexibilité et le travail pénible.

    Cela conduit évidemment à une hausse des coûts de maladies. Les patrons et le gouvernement poussent les profits à la hausse, mais ils ne sont pas prêts à faire de même avec les dépenses de santé qui vont de pair.

    Non seulement dans le secteur privé, mais également dans le nonmarchand, le volume de travail augmente tandis que le personnel se réduit. De plus en plus de membres du personnel tombent en dépression et sont surmenés. Le gouvernement s’en rend bien compte, d’où le système de fin de carrière qui prévoit des jours de congé supplémentaires pour les plus de 45 ans. La prépension à 57 ans et l’élargisssement du système de fin de carrière à tous les membres du personnel n’est donc pas un luxe superflu.

    Une étude de l’Institut Supérieur du Travail de Louvain montre que les salaires dans le non-marchand sont en moyenne 10,5% plus bas que les salaires pour des fonctions équivalentes dans d’autres secteurs. Un 13ième mois complet devrait compenser en partie ce décalage.

    Une plate-forme de revendications édulcorée

    Les syndicats ont déjà fortement édulcoré leurs revendications en espérant trouver plus d’écho auprès d’un gouvernement qui les ignorait superbement. Il n’est plus question de la généralisation de la semaine des 36 heures ni même des 25.000 emplois supplémentaires. La plateforme de revendications sur base de laquelle les syndicats veulent négocier actuellement ne se monte qu’à 520 millions d’euros, soit la même somme que pour Belgacom, qui a trente fois moins de personnel que dans le non-marchand. Cela ne représente que les dividendes annuel distribués par Belgacom à tous ses actionnaires.

    C’est pourtant déjà trop pour le gouvernement qui ne propose que 375 millions d’euros en cinq ans, soit 75 millions d’euros par an. Avec cette somme, le gouvernement veut créer 10.000 nouveaux emplois en six ans, dont presque la moitié pour des lits supplémentaires dans les maisons de repos et les maisons de convalescence. Seuls 5.700 de ces emplois supplémentaires pourraient donc servir à baisser la pression du travail, à remplacer les absents et à compenser l’élargissement du système de fin de carrière à tous les membres du personnel. Le gouvernement ne cesse de claironner qu’il s’agit de 10.000 emplois supplémentaires, mais il se garde bien de préciser qu’il s’agit pour une bonne part de temps partiels. En réalité, cela n’équivaut qu’à 7.500 temps pleins.

    En ce qui concerne les salaires, le gouvernement ne veut pas entendre parler d’un 13ième mois. Il campe sur une hausse graduelle de la prime de fin d’année jusqu’à 300 euros par an. Cela ne correspond même pas à une augmentation de salaire de 2 % en 6 ans. En outre, le gouvernement veut compenser le détricotage du système de pension légale par une pension extra-légale via une cotisation de 150 euros par an et par travailleur, soit 0,58 % du salaire moyen dans le secteur des soins de santé.

    A propos de la pression du travail, le gouvernement propose une légère amélioration du système de fin de carrière. Le nombre de membres du personnel qui entrent en ligne de compte sera élargi et les emplois " non-pénibles " recevront également une légère compensation. Il est cependant alarmant que l’élargissement du système de fin de carrière serve de feuille de vigne au démantèlement des prépensions. Les syndicats du non-marchand doivent s’alarmer du fait que le gouvernement se serve de leur secteur pour remettre en question les prépensions à l’approche de la conférence sur les fins de carrières.

    Le secteur du non-marchand en Flandre n’a encore rien obtenu. Leurs revendications sont cependant comparables à celles du secteur fédéral. Le gouvernement flamand attend officiellement que le fédéral bouge, mais la ministre Vervotte a d’ores et déjà marqué son accord avec la proposition de son collègue Franck Vandenbroucke sur le gel des salaires.

    Le front commun syndical se maintient, mais non sans mal.

    Finalement, la proposition gouvernementale a été rejetée par les syndicats. Cela n’a pas été sans mal, surtout au sein du Setca/BBTK. Les militants n’ont pas – ou si peu – été consultés. Au sein des comités professionnels, les secrétaires ont déclaré que la LBC allait de toute façon accepter l’accord et que la grève était donc vouée à l’échec. En outre, les sociaux-démocrates au sein du BBTK/Setca ne cessent d’insinuer que la LBC chrétienne n’est disposée à faire grève que parce que le CD&V et le Cdh ne sont pas au gouvernement fédéral. La LBC fait pourtant également grève dans les secteurs flamands, malgré que le ministre de la santé – CD&V- provient de l’ACV (la CSC en Flandre).

    Résultat : 66% du BBTK/Setca ont voté pour la reprise du travail. Même les libéraux de la CGSLB ont voté dans leur ‘groupe d’intérêt nonmarchand’ à 75 % contre l’accord. La LBC a consulté 350 militants et délégués lors de ses étatsgénéraux. Seules deux personnes présentes ont voté pour l’accord. Le MAS a des militants tant à la LBC et à la CNE qu’au BBTK/Setca. Nos militants du BBTK/Setca se sont sentis manipulés.

    Certains participent à des comités de grève où ils ont été obligés de se distancier de leur centrale syndicale. Le BBTK/Setca s’est finalement rallié aux autres syndicats, mais l’épisode a mis en évidence le besoin de démocratie interne.

    Les syndicats mettent parfois plus d’énergie à se mettre des bâtons dans les roues qu’à organiser la lutte. Rien n’est plus absurde que ces blocs rouges, verts et bleus. Nous espérons que les assemblées du personnel qui s’organisent ici et là pourront rétablir la confiance.

    Freya dans les traces de Wivina Demeester et de Mieke Vogels

    Il n’a fallu qu’une grève pour faire tomber le masque de Freya VdB. Elle refuse de négocier sous la pression d’une grève. N’importe quel patron qui s’exprimerait ne récolterait que des huées. Freya marche ainsi dans les traces de l’ancienne ministre CVP Wivina Demeester qui se demandait jadis si "on travaillait vraiment dans le secteur nonmarchand". Mieke Vogels, lorsqu’elle était ministre Agalev de la santé dans le gouvernement flamand, voulait exécuter son "accord" sans les syndicats.

  • Non Marchand. Nos revendications ne sont pas égoïstes, mais utiles à la société

    Après une année 2004 agitée le non-marchand se prépare à faire de nouvelles actions cette année. Le 27 janvier de nouveau des milliers de travailleurs sociaux, d’infirmières, d’éducateurs iront à Bruxelles pour faire entendre leur voix et pour imposer des négociations.

    Un militant de la LBC (syndicat CSC des employés en Flandre)

    Sur le “communisme” de Stevaert

    Les spécialistes avec de hauts salaires doivent collaborer pour sauvegarder l’équilibre budgétaire. C’est la proposition du président du SP.a Steve Stevaert. Cela a provoqué une critique violente de l’ABSYM (Association belge des Syndicats de Médecins). Selon son porte-parole Marc Moens cette proposition sentait “le communisme”.

    Cette réaction ridicule montre que les spécialistes concernés ne veulent pas renoncer à leurs privilèges qui s’appuient sur le système de médecine à l’acte. Si les responsables l’ABSYM pense qu’écrémer les salaires les plus hauts sent déjà « le communisme », ils risqueraient de tomber dans les lits de leurs propres hôpitaux s’ils entendaient les proposition du MAS. Nous sommes pour l’installation d’un service national et public des soins de santé sous contrôle des travailleurs et des consommateurs. Nous luttons résolument contre la médecine à l’acte et pour la nationalisation de l’industrie pharmaceutique afin que les produits soient vendus au prix le plus bas possible.

    Les travailleurs en ont assez de travailler dans les pires conditions de travail et de salaire. Une étude récente de l’Institut supérieur pour le Travail montre que les travailleurs du non-marchand gagnent en moyenne 10,5% de moins que leurs collègues des autres secteurs avec le même diplôme et la même ancienneté. C’est donc à juste titre qu’ils revendiquent une harmonisation des salaires et un réel treizième mois. À coté d’un manque de places d’accueil pour les personnes handicapées, les patients et les autres utilisateurs du secteur, il y a aussi un déficit énorme de personnel accompagnant, soignant et infirmier. Pour faire baisser le stress au travail, le secteur du non-marchand revendique une augmentation du personnel de 5% soit 25.000 emplois supplémentaires. Il revendique aussi la semaine de 36 heures sans perte de salaire avec embauche compensatoire, plus de moyens pour la formation, l’assouplissement du règlement de fin de carrière pour tous les secteurs du non-marchand et la mise sur pied d’un fonds de pension extra-légal (actuellement les pensions du non-marchand sont parmi les plus basses).

    Tout cela doit éviter que le sec-teur ne se vide, ce qui engendre un coût énorme pour la société. Pensons seulement aux Pays-Bas, où le déficit de personnel entraîne la fermeture de nombreux départements d’hôpitaux, ce qui fait que les patients doivent attendre des mois pour une opération ou une hospitalisation et que des mil-liers de personnes handicapées sont inscrites sur de longues listes d’attentes,…

    La situation objective dans laquelle le secteur se trouve semble d’ailleurs avoir fortement changé. Au cours des 10 dernières années les actions de lutte ont toujours mené à des concessions du gouvernement. Aujourd’hui cette époque semble révolue. En Flandre il n’y pas encore un début de négociations, bien que les cahiers de revendications aient été déposés dans les cabinets concer-nés fin 2003. Sur le plan fédéral il y a eu entretemps quelques discussions. Récemment le ministre Rudy Demotte a annoncé vouloir créer 7.500 emplois en 5 ans. Pas un mot sur les hausses de salaire ni sur les autres revendications.

    Et c’est encore pis: les gouvernements passent à la contre-attaque. Le ministre du Travail et de l’Enseignement pour la Région flamande, Frank Vanden-broucke (SP.a), a annoncé en octobre 2004 un gel salarial pour deux ans. La ministre du Bien-être, des Soins de la Santé et de Famille, Inge Vervotte (CD&V,) affirme que le gouvernement flamand “a constaté qu’il n’y a en fait pas de marge pour une augmentation salariale supplémentaire”.

    Il semble que les gouvernements vont essayer de concéder le moins possible. Il n’est même pas irréaliste de penser qu’ils tenteront de décrire les travailleurs du non-marchand comme des égoïstes. C’est pour cela qu’il est important que les syndicats élargissent leurs actions et ne les limitent pas à des manifestations et des grèves d’un jour. Ils pouvaient entre autres expliquer aux étudiants du secteur que les 25.000 emplois supplémentaires ne sont pas seulement revendiqués pour faire baisser les cadences de travail, mais aussi pour contrecarrer le chômage chez les jeunes. Aux organisations de consommateurs et des patients on peut montrer que plus de personnel, plus de moyens et plus d’éducation vont garantir de meilleurs soins. Les revendications du non-marchand ne sont pas égoïstes. Au contraire, elles vont dans l’intérêt commun de la société.

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