Ils empochent des profits records et trouvent nos salaires trop élevés ? Luttons pour plus de salaire !

Les prix s’envolent. De plus en plus de travailleurs ont du mal à joindre les deux bouts. Il existe bien l’index-santé, mais il ne suit que partiellement la hausse réelle des prix et avec un certain retard. Plus d’un million de travailleurs dans notre pays gagnent moins de 15 euros de l’heure ou 2470 euros par mois. L’inflation leur fait d’autant plus boire la tasse. Pendant ce temps, les bénéfices ne cessent d’augmenter : les marges bénéficiaires des entreprises belges dépassent pour la première fois 45 %. En 2020, 266 milliards d’euros ont été siphonnés vers les paradis fiscaux. Nous n’étions déjà pas tous dans le même bateau durant la crise sanitaire, nous ne le sommes pas plus pendant cette crise. Peu importe ce que les patrons espèrent nous faire croire.

La situation était déjà mauvaise avant la pandémie, puis est venue la crise sanitaire et maintenant l’inflation galopante. On estime déjà qu’un enfant sur quatre a faim quand il arrive à l’école. Non pas parce que ses parents font de mauvais choix, tout simplement parce que le budget familial manque de moyens. Sans solutions structurelles, ce nombre ne fera qu’augmenter. Pendant que les patrons engrangent des profits records, la misère s’épanouit parmi nous.

Pas touche à l’index ! Brisons la loi sur les salaires !

Aujourd’hui, les patrons, leurs politiciens et leurs médias aiment à prétendre que l’indexation automatique des salaires est la cause de l’inflation ou qu’elle aggrave celle-ci avec ce qu’ils appellent une spirale salaires-prix. C’est absurde. C’est la soif de profit des patrons – qui considèrent chaque crise comme une “opportunité” – qui fait exploser les prix. Ils veulent que la classe des travailleuses et travailleurs paie la crise en réduisant nos salaires. Et ce, alors que les inégalités atteignent déjà des niveaux inédits.

Les salaires réels en Belgique n’ont pas augmenté depuis longtemps. À chaque négociation d’un accord interprofessionnel (AIP), nous entendons la même ritournelle de la part des patrons concernant la position concurrentielle des entreprises. Ces dernières années, les règles ont encore plus été ajustées pour satisfaire les désirs patronaux. Les syndicats reviennent invariablement de la table de négociation du Groupe des 10 avec les mains pratiquement vides.

Aujourd’hui, la situation est encore plus urgente. De nombreux travailleurs manquaient déjà de marge de manœuvre, mais le manque de moyens s’aggrave. Combien de personnes se sont passées de chauffage ? Dans certains secteurs, les travailleurs font des cauchemars au sujet du carburant qu’ils doivent payer pour se rendre au boulot. Beaucoup d’entre eux n’ont aucune réserve en cas de revers, d’autres en ont une, mais elle fond comme neige au soleil. La crise sanitaire, puis la guerre en Ukraine ont montré qu’il est possible d’agir rapidement dans une situation de crise. Eh bien, aujourd’hui, il y a une situation d’urgence : pour nos salaires et nos revenus.

NOUS…

– ÉNERGIE : +141%. La facture annuelle moyenne du gaz a triplé en un an : elle est passée de 1113,62 € à 3 445,72 € en mars 2022. La réduction de la TVA sur l’électricité n’a pas pu empêcher la facture moyenne de passer de 921,43 € à 1468,32 €.
– CARBURANT : +25%. En mars 2021, le prix maximum du diesel était de 1,5 € par litre à la pompe, un an plus tard, il est de 1,9 à 2 €.
– LOGEMENT : +7,1%. L’inflation moyenne de l’immobilier l’année dernière était de +7,1% (Statbel).
– ALIMENTATION : +4,63%. Non, les prix de l’énergie et des carburants ne sont pas les seuls à augmenter fortement. En mars, l’inflation des produits alimentaires est passée de 3,84 % à 4,63 % en glissement annuel.
– LES SALAIRES NE SUIVENT PAS. Si nos salaires augmentent pour 2021-22, c’est avec 0,4 % à peine, en plus du mécanisme d’indexation, décrit par certains médias et par les patrons comme des « augmentations de salaire ». C’est faux : il s’agit simplement d’adapter nos salaires aux prix qui ont déjà augmenté.
– LA HAUSSE DES PRIX A DE L’AVANCE. Selon Eurostat, l’inflation en Belgique est de 9,3 % sur une base annuelle. La Banque Nationale parle d’une inflation de 8,4% et l’index-santé est de 7,68%. Même si l’index était appliqué immédiatement, nous perdrions encore 1,5 % par rapport à l’inflation enregistrée par Eurostat.

…ET EUX

– MARGES BÉNÉFICIAIRES : 45%. Les marges bénéficiaires des entreprises belges sont beaucoup plus élevées que celles des pays voisins : 41% (Pays-Bas), 40% (Allemagne) et 36% (France).
– Bénéfices des sociétés cotées en bourse : 21,4 milliards. 140 sociétés cotées ont réalisé un bénéfice de 21,4 milliards d’euros l’année dernière. 9,95 milliards d’euros sont allés directement aux actionnaires, soit +56%.
– CADRES SUPÉRIEURS : +14,4%. Les PDG des entreprises du Bel20 ont reçu une prime de 14,4% jusqu’à 3 millions d’euros l’an dernier.
– COMPAGNIES PÉTROLIÈRES : +3 milliards d’euros de bénéfices. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les compagnies pétrolières européennes ont réalisé un bénéfice supplémentaire de 3 milliards d’euros. (Greenpeace)
– LES INÉGALITÉS SE CREUSENT. Les dix personnes les plus riches du monde ont vu leur fortune doubler pendant la pandémie.

Allons chercher l’argent là où il est

Il y a suffisamment d’argent et de moyens dans la société. Il suffit de regarder les profits ou la vitesse à laquelle des moyens sont dégagés pour les guerres et la destruction. Trouver des milliards pour des armes en quelques jours n’est pas un problème pour les politiciens traditionnels, alors que la réduction de la TVA sur l’électricité et le gaz a fait l’objet de discussions pendant des mois. Lorsqu’il s’agit de notre bien-être et de nos intérêts, il y a toujours un combat à mener et les patrons et leurs politiciens essaient de s’en sortir avec des miettes dans le meilleur des cas.

Pour utiliser les ressources disponibles dans l’intérêt de la majorité de la population, nous devons constituer une force capable d’imposer un réel changement. Les premières actions peuvent être une étape dans la construction d’un rapport de forces. La préparation de la journée d’action du 20 juin par les actions du 22 avril est une excellente chose. Une manifestation ou, mieux encore, une grève générale le 20 juin serait un important point d’appui pour d’autres actions après les vacances.

Les syndicats comptent 3 millions de membres et 150.000 délégués en Belgique. Ils sont potentiellement la force sociale la plus puissante du pays, une force à écouter. Il faut un véritable plan d’action avec des revendications claires discutées parmi la base lors d’assemblées générales sur les lieux de travail et de concentrations de militants. Les revendications sans plan d’action ne sont que des vœux pieux. Cela ne nous mènera pas très loin. Et un plan d’action sans objectifs clairs sous forme de revendications concrètes et fermes conduit à l’impasse. Nous devons sérieusement organiser notre combat !

En même temps, il est évident que nos salaires et autres conquêtes sociales sont constamment sous pression avec le capitalisme. Ce système nous conduit de crise en crise. Nous nous sommes à peine débarrassés de la crise sanitaire qu’il y a déjà une guerre et une crise du pouvoir d’achat. Pendant ce temps, la crise écologique continue de faire rage. Des années de politique d’austérité ont entraîné des pénuries dans tous les domaines. Sur fond de déficits, les divisions s’installent : racisme, sexisme, LGBTQIA+phobie… Le capitalisme nous réserve misère et barbarie croissante. Luttez avec le PSL en faveur d’un système socialiste démocratique où les ressources existantes seront utilisées pour les besoins et les aspirations de la majorité de la population et non pour les profits d’une petite minorité !

MESURES D’URGENCE POUR NOS CONDITIONS DE VIE

– Rétablissement complet de l’index avec un contrôle de la classe ouvrière sur son calcul et sa composition. Tout dépassement de l’index devrait entraîner une augmentation immédiate de tous les salaires et des allocations.
– Augmentation du salaire minimum à 15 euros de l’heure ou 2470 euros bruts par mois.
– Un plan d’investissement public massif dans l’expansion et la gratuité des services publics tels que les transports publics, la garde d’enfants, l’enseignement, les soins de santé, etc.
– Pour notre porte-monnaie et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
– Gel de tous les loyers. Pour la construction massive de logements sociaux afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
– Plaçons le secteur financier aux mains du public afin que la communauté ait un aperçu de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.

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