Category: Ecologie

  • Ecologie : [VIDEO] Sommet sur le climat (Kshama Sawant, Naomi Klein,…)

    Le 20 septembre, à la veille de la plus grande manifestation pour le climat de l’histoire, plusieurs des voix les plus proéminentes de la gauche américaine ont débattu en meeting de la manière de construire un mouvement contre le changement climatique. Notre camarade américaine Kshama Sawant, Bernie Sanders, Bill KcKibben, Naomi Klein et Chris Hedges se sont attaqués à la question centrale : comment défier le capitalisme pour le remplacer par un système politique et économique qui respecte l’environnement tout en assurant la justice sociale.

    La prise de parole de Kshama commence à 1:06:30.

  • Vers une Europe génétiquement modifiée ?

    Les nouvelles mesures européennes autorisent depuis peu la culture des OGM dans l’Union Européenne, laissant ‘‘libre choix’’ aux Etats-membres d’autoriser ou non ce type de culture. Tous les Etats membres, à l’exception de la Belgique et du Luxembourg (qui se sont abstenus), ont donné leur accord à ce compromis. En plus des dangers pour la santé et des avis scientifiques opposés à l’application actuelle de la technique des OGM, cette décision de l’UE a un enjeu économique et social conséquent.

    Par Olivier V (Liège)

    A l’heure actuelle, 53% du marché mondial des semences sont contrôlés par 3 multinationales, dont Monsanto qui fait déjà beaucoup parler d’elle, qui font à elles trois un bénéfice net cumulé de 18 milliards de dollars par an. Ces grandes compagnies de l’industrie agro-alimentaire ont déjà racheté la majorité des plus petites entreprises du secteur et recherchent un monopole mondial, une implantation dans tous les pays cautionnant leur commerce d’OGM.

    Concrètement, cette porte ouverte à la culture des OGM en Europe, cumulée, et aux possibilités d’attaquer les Etats les uns après les autres devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), et à la logique de ‘‘tous pouvoirs aux entreprises’’ qu’est le Traité Transatlantique (qui vise à créer une zone de libre-échange entre les USA et l’Union Européenne), nous promet un avenir à l’image du film ‘‘L’aile ou la cuisse’’ : du Tricatel dans chaque ménage, une alimentation de base encore plus dictée par une poignée de grands actionnaires pour qui notre santé doit céder la place à leur soif de profits. C’est la dictature des 1% servie dans nos assiettes.

    Concrètement, ces multinationales agro-alimentaires découragent les cultures traditionnelles par tous les moyens. La stérilisation de leurs graines empêche toute nouvelle récolte sans avoir à nouveau à s’approvisionner en graines auprès de la multinationale. Un lobbying intense vise à pousser des lois interdisant l’échange de variétés entre paysans, la récolte et l’utilisation de graines sauvages mais aussi… la culture privée dans son jardin ! Leur rêve, ce sont des monocultures à grande échelle, comme ce qu’a connu l’Afrique dans les années ’90, quand la majeure partie des cultures vivrières fut remplacée par des monocultures (de coton, d’arachide, etc.) destinées à l’exportation. Elles veulent aussi la mort des groupes d’achats communs et celle des potagers collectifs, la suppression de l’entraide et de la collectivité.

    Que faire ? Le Groupe ETC (Action Group on Erosion, Technology and Concentration), par exemple, dénonce à juste titre le pouvoir qu’ont ces entreprises sur l’alimentation dans le monde: “C’est un grand mensonge que d’affirmer qu’en intensifiant la production industrielle avec les technologies du nord (semences OGM, pesticides et génétique animale, promus par les corporations) la population mondiale aura des aliments pour survivre.” Il met en avant des revendications comme l’interdiction qu’une entreprise contrôle plus de 10% du marché agro-alimentaire et d’interdire à toute entreprise la vente de semences dont la productivité dépend des produits agro-chimiques de cette même entreprise.

    C’est, hélas, d’une part insuffisant, mais aussi très naïf dans la mesure où cela laisse l’initiative aux mains de gouvernements qui ne cessent de balayer toute réglementation. Comment imaginer que ces mêmes gouvernements qui attaquent les salaires et les conditions de travail, qui privatisent et libéralisent le secteur public et qui assouplissent chaque législation pour qu’elles soient plus favorables aux entreprises, appliquent de telles mesures ? Le secteur agro-alimentaire, tout comme les secteurs clés de l’économie (énergie, finance, santé,…), doivent être retirés des mains du privé et placé sous contrôle et gestion démocratiques de la collectivité.

    A cette fin, seule la construction d’un rapport de force sur le terrain – qui lie la question de notre alimentation au reste des thématiques sociales et environnementales en défendant la nécessité de renverser le système capitaliste – peut livrer une solution autre qu’un cache-misère.

  • Une planification écologique de la production d’énergie, des transports publics gratuits!

    Pollution, dérèglements climatiques, risque nucléaire, prix élevés du gaz et de l’électricité, augmentations des tarifs et coupes budgétaires à la STIB,…

    Il nous faut des solutions collectives respectueuses de l’environnement !

    Tract de Gauches Communes

    Un pôle public de l’énergie

    En Belgique, producteurs et fournisseurs d’énergie sont majoritairement de grandes multinationales uniquement intéressées par les dividendes à accorder à leurs actionnaires. Electrabel – le plus gros joueur sur le marché belge en constitue la parfaite illustration. L’entreprise abuse de sa position dominante pour maintenir ses tarifs au plus haut, elle utilise toute les subtilités de la haute-technologie fiscale pour éviter de voir les impôts toucher à ses gigantesques profits, elle refuse d’investir sérieusement dans l’énergie renouvelable et elle exerce un lobbying féroce afin de prolonger la durée d’utilisation de centrales nucléaires vétustes. Les communes affirment, quant à elles, être obligées de nous demander des prix exubérants pour la distribution puisqu’elles ont besoin de ces revenus pour combler leur budgets.

    Ces fausses excuses ne font que souligner les contradictions du système capitaliste, basé sur la course aux profits d’une infime élite au détriment des conditions de vie et de travail de l’immense majorité de la population ainsi que de l’environnement. Quant à la réduction de la TVA sur l’électricité récemment décidée par le gouvernement, il ne s’agit que d’une astuce pour retarder le mécanisme d’indexation des salaires : d’un côté un ménage gagnerait en moyenne 104€ avec cette réduction de la TVA, mais elle perdrait 339,36€ de l’autre avec le retard d’indexation! Et la problématique des fissures dans les réacteurs nucléaires Tihange 2 et Doel 3 démontre que le refus d’abandonner le nucléaire est un danger bien réel pour toute la population !

    Transports publics gratuits et de qualité

    Les choses ne sont pas différentes en matière de mobilité : embouteillages quotidiens, manque flagrant de transports publics, pollution par particules fines, etc.

    Lors de sa formation, le gouvernement bruxellois avait pourtant précisé dans son programme de gouvernement qu’il s’orienterait vers la gratuité des transports publics dans la Région bruxelloise. Mais malgré le fait que le ministre de la mobilité, Bruno De Lille, est issu de la fraction Ecolo/Groen, sa politique fut à l’exact opposé des promesses électorales des « écologistes ». En lieu et place de la gratuité, la STIB a subi de larges coupes budgétaires (et 116 millions d’euros d’économies doivent encore suivre selon le plan d’investissements 2013-2017), les tarifs ont continuellement grimpé et l’installation de portiques à l’entrée et à la sortie des stations doit assurer que les utilisateurs n’évitent pas ses tarifs en hausse.

    Faute de tout plan ambitieux pour des transports en commun gratuits et de qualité, nos gouvernements cherchent désespérément d’autres moyens de lutter contre l’infarctus routier, tous aussi destructeurs pour l’environnement et notre santé et rendant l’accès à la mobilité de plus en plus un privilège pour les plus aisés, à l’instar du projet de taxe kilométrique qui frappera durement ceux qui doivent quotidiennement se déplacer en voiture pour aller travailler. Cette logique est inacceptable, elle place la responsabilité de la situation actuelle sur les individus.

    Une alternative respectueuse de l’environnement

    Les secteurs de l’énergie et du transport public doivent bénéficier d’investissements massifs. Selon nous, la meilleure façon d’assurer un bon cadre de vie tout en défendant l’environnement est une planification démocratique de l’économie. Nous revendiquons la nationalisation du secteur énergétique dans sa totalité ainsi que la création d’un pôle public où la production, la distribution et la recherche scientifique seraient démocratiquement gérées pour garantir des prix bas ainsi qu’une rapide transition vers des sources d’énergie renouvelables et la sortie du nucléaire.

    Le développement de nouvelles lignes de métro, de tram et de bus pourraient décharger les lignes les plus engorgées et assurer un meilleur service pour les régions les plus délaissées. La gratuité totale de ces transports serait le meilleur outil de lutte contre la pollution et les embouteillages.

    Les moyens ne manquent pas pour ce faire, mais nous devons nous débarrasser de ce système capitaliste dont la logique visant à l’augmentation systématique et vertigineuse des profits d’une minorité de parasites freine les développements technologiques et scientifiques tout en conduisant constamment à de nouvelles crises économiques et écologiques. Nous luttons pour une société où les richesses seraient démocratiquement gérées pour le bien-être de la population toute entière !

    Gauches Communes en action contre la hausse des tarifs STIB, 70 participants à notre rassemblement le 1er février:

    “Les tarifs de la STIB ont augmenté en ce début février. Il vous en coûte désormais 2,10 pour un seul voyage. Le mouvement Gauches Communes conteste ces augmentations.” L’Avenir 5 février 2014

    “Ces augmentations sont loin d’être populaires parmi les usagers des transports publics. 70 personnes réunies à l’initiative de Gauches Communes, se sont rassemblées place Albert pour protester.” DH 3 février 2014

    “C’est tout à fait inacceptable, alors que le gouvernement fait valoir que les transports publics doivent tendre vers la gratuité. A la place la STIB a investi pour 40 millions d’euros dans installation de portiques, histoire de davantage contrôler l’utilisateur.” Anja Deschoemacker

    Nos candidats s’engagent :

    Pour la justice sociale : à ne participer à aucune coalition avec les partis pro-austérité et à développer la résistance active contre ces politiques injustes.

    Pour une démocratie réelle : à vivre avec le revenu moyen d’un travailleur et à ne pas s’enrichir avec plusieurs mandats rémunérés. Le reste de l’argent serait entièrement consacré à construire et soutenir la résistance aux attaques antisociales. Nos candidats s’engagent à représenter les prises de décisions collectives et démocratiques des militants et sympathisants.

    Qu’est ce que Gauches Communes ?

    ‘Gauches Communes’ sont des listes unitaires rassemblant des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux et différentes composantes de la gauche qui s’opposent à l’austérité et qui sont déjà préparées à construire un relais politique large véritablement de gauche. Il y aura des listes pour la Chambre et la Région à Bruxelles. L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP) et le Parti Humaniste (PH-HP).

  • 9 mars : manifestation anti-nucléaire

    Nucléaire : ‘‘moins’’ par ‘‘moins’’ ne donne pas ‘‘plus’’… Il faut changer l’équation !

    Par Tibaud (Liège)

    Trois ans quasiment jour pour jour après la tragédie de Fukushima, une manifestation se tiendra à Bruxelles à l’appel de la plateforme ‘‘Stop Doel – Stop Tihange’’. Malgré diverses divergences d’approches dans le mouvement antinucléaire, une base commune sera scandée : ‘‘Plus jamais ça !’’ et ‘‘Il faut en sortir rapidement!’’

    Sommes-nous à l’abri d’un nouveau Fukushima ?

    Lorsque que l’on parle du nucléaire, le premier élément auquel tout un chacun pense, a fortiori depuis trois ans, c’est la sécurité. Dans ce cadre, comment considérer le vote à la Chambre des représentants de novembre dernier concernant la prolongation de dix ans de l’activité du réacteur Tihange 1 (jusque 2025) ? Ce réacteur mis en service en 1975 était initialement prévu pour une durée de vie de 30 ans… Il s’agit de la plus vieille unité nucléaire de Belgique, conçue selon des règles de sécurité datant des années ‘60, critères par ailleurs reconnus comme obsolète depuis l’accident nucléaire de Three Miles Island (USA) en 1979.

    En mai dernier, sa petite sœur, Tihange 2 (mise en service en 1983) a été relancée (en compagnie du réacteur Doel 3 – 1982) malgré la présence manifeste de fissures dans les cuves. Ce type de nonchalance concernant notre sécurité n’est pas spécifique à la Belgique. Médiapart(1) a ainsi révélé qu’en France, 25 des 58 réacteurs en activité souffrent de corrosion. L’organe officiel de contrôle juge même l’épaisseur du gainage « pas acceptable ». Rassurant tout ça.

    Et que faire des déchets radioactifs? Pas moins de 200.000 ans sont nécessaires au plutonium pour perdre sa dangerosité ! Encore aujourd’hui, pas une seule solution n’est dépourvue de risques. La politique actuelle consiste à enfouir les déchets les plus dangereux et à espérer. Selon vous, faire le ménage, ça signifie de cacher la poussière sous le tapis ? Quant à l’uranium, nécessaire au début de la chaîne nucléaire, un consensus existe concernant une pénurie au prochain siècle. Son traitement engendre également une lourde production de CO2, ce qui tord le cou à l’idée du ‘‘nucléaire non polluant’’.

    Quelle alternative ?

    Il est crucial de fondamentalement réorienter la production énergétique vers le renouvelable, avec en parallèle un refinancement massif de la recherche scientifique publique, et ainsi libérer le potentiel créateur des griffes du privé. Pour nous, concrètement, cela signifie de lutter pour un secteur énergétique démocratiquement géré et contrôlé par la collectivité, dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée, c’est la seule façon de mettre fin au gaspillage des ressources du système de production capitaliste.

    Du début à la fin – de l’extraction au traitement des déchets -, le nucléaire apporte bien plus de problèmes que de solution. Dans le cas qui nous occupe, contrairement aux mathématiques, ‘‘moins’’ par ‘‘moins’’ ne donnera jamais ‘‘plus’’.

    (1) http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/02/07/un-probleme-de-corrosion-sur-25-reacteurs-nucleaires-francais_4362466_3244.html

    Manifestation antinucléaire, 9 mars, 14h, Gare du Nord.

    Page de l’évènement facebook

  • Non au gaz de schiste et de houille !

    La Ministre flamande de l’Environnement, de la Nature et de la Culture Joke Schauvliege (CD&V) a rapporté récemment que l’agence d’investissement du gouvernement flamand ‘‘Limburgse Reconversie Maatschappij’’ (LRM) – qui se veut le ‘‘catalyseur de la transition de l’«économie de production» du Limbourg vers une économie innovante et technologique’’ – a, avec la firme australienne Dart Energy, rassemblé une somme de 10 millions d’euros pour examiner si le sol se prête à des opérations de forage pour extraire du gaz non conventionnel. La fracturation hydraulique (fracking) si controversée arrive-t-elle en Belgique?

    Par Jeroen (Gand), Photo ci-contre: manifestation contre le gaz de schiste, Valencienne, octobre 2013

    What the frack?

    Les gaz non conventionnels (comme le gaz de schiste ou le gaz de houille) se trouvent dans des couches géologiques peu perméables (couche de charbon, roche de schiste) et, pour être en mesure de les extraire, il faut une technique qui s’appelle la ‘‘fracturation hydraulique’’. Le principe repose sur de profonds forages verticaux et horizontaux, longs parfois de plusieurs kilomètres, puis un mélange d’eau et de produits chimiques est injecté de manière à ce que la pression augmente au point de produire des fractures dans la roche à travers lesquelles le gaz peut alors s’échapper. Cette technique a été développée dans les années ‘90 aux États-Unis. Le gouvernement comptait sur le fracking afin d’assurer son approvisionnement énergétique à moindres coûts. Aujourd’hui, la fracturation hydraulique est en plein essor partout à travers le monde en raison de la crise et des prix élevés du gaz et du pétrole. La technique est déjà utilisée dans plusieurs pays européens comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Pologne et le Danemark. Dans d’autres pays, comme la France et la Belgique, cela est fortement envisagé.

    Une catastrophe pour l’environnement

    Les effets de cette technique sur l’environnement sont désastreux. L’eau utilisée est mélangée à d’énormes quantités de produits chimiques, dont plusieurs sont très nocifs pour l’être humain et seuls 10 à 40% du fluide utilisé (en fonction de la roche à fracturer) sont renvoyés à la surface. Traiter les nombreuses substances chimiques nocives, cancérigènes, corrosives et même radioactives utilisées demande du temps, des connaissances et de l’argent, toutes choses dans lesquelles les multinationales préfèrent ne pas dépenser. Ce qui reste dans le sol est censé y rester, mais personne ne peut dire où il se retrouvera à plus long terme. Quant au gaz ainsi libéré, il ne peut pas toujours être totalement récupéré et se retrouve parfois dans la nappe phréatique. Dans l’Etat américain de Pennsylvanie, des chercheurs sont arrivés à la conclusion que les nappes phréatiques des régions où des opérations de fracturation hydraulique ont été effectuées contienent jusqu’à 17 fois plus de méthane que la normale. Des documents font état de situations où l’eau peut s’enflammer à la sortie du robinet… Il existe aussi des risques de tremblement de terre (comme cela est arrivé dans la ville britannique de Blackpool), la gigantesque consommation d’eau (jusqu’à 13 millions de litres par forage), le risque d’accidents, l’impact sur le paysage, le gaz qui s’échappe dans l’atmosphère,…

    Investir dans des alternatives

    Le PSL refuse toute extraction de gaz non conventionnels et défend que des investissements publics massifs soient effectués dans les énergies renouvelables. Pour ce faire, nous devons saisir les énormes moyens des multinationales qui investissent des sommes folles dans ce type de pompes (l’entreprise chimique belge Solvay a récemment investit 1 milliard d’euros pour une seule pompe). Le PSL défend la nationalisation du secteur de l’énergie sous contrôle démocratique pour permettre de procéder de la sorte.

  • Fukushima : Quelle gestion des conséquences du désastre nucléaire?

    Suite au dernier incident à la centrale nucléaire de Fukushima, Shinzo Abe, le premier ministre japonais, a écourté sa visite au sommet mondial du G20 à Saint-Pétersbourg pour se dépêcher d’aller à Rio De Janeiro, où se réunissaient les délégués devant décider de l’emplacement des Jeux Olympiques de 2020. Comme prévu, ils ont voté pour la candidature de Tokyo après qu’on leur ait assuré que les problèmes seraient résolus d’ici là et qu’il n’y aurait aucun danger de radiation ou de nourriture contaminée. Il y a cependant bien peu de chance que ce soit le cas étant donné les résultats obtenus par la compagnie privée, Tepco, depuis la catastrophe de février 2011.

    Pete Dickinson, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    A la fin du mois d’août de cette année, Tepco a annoncé que 305 tonnes d’eau radioactive s’étaient échappées d’un réservoir de stockage sur le site endommagé. Cet évènement a alors été classé en niveau 3, ‘‘incident sérieux’’, par les autorités de contrôle nucléaire japonaises, le niveau 7 étant le plus élevé, comme à Tchernobyl en 1986 ainsi qu’au début de l’incident de Fukushima. Pourtant, en novembre 2011, neuf mois après la fusion des trois réacteurs causée par le tremblement de terre et le Tsunami, Tepco avait alors déclaré que la centrale était étanche et que toute radiation avait été contenue. Suite à cette dernière fuite radioactive, la Corée du Sud a interdit toute pêche aux alentours de Fukushima, accusant les autorités japonaises de ne pas donner les informations appropriées sur la centrale.

    Tous les jours, 400 tonnes d’eau s’écoulent des montagnes dominants Fukushima et aboutissent aux réacteurs nucléaires endommagés. Cela a été fait délibérément afin de refroidir le cœur des réacteurs encore actifs. Ce procédé rendant l’eau radioactive, Tepco a alors décidé d’ôter l’isotope le plus toxique, le Caesium 137 et de stocker l’eau traitée, toujours radioactive, dans de grands réservoirs.

    Pour le moment, il y a 1.060 réservoirs contenant chacun 1.000 tonnes d’eau. Le problème est alors apparu lorsque l’on a découvert près des réservoirs un écoulement avec un haut degré de radiation, probablement dû à une fuite d’un de ceux-ci. Tepco y a en effet trouvé des trous dus à la corrosion, probablement causés par le haut taux de sel resté après que des millions de tonnes d’eau de mer aient été utilisés pour refroidir la centrale juste après le désastre initial.

    Les opérateurs ne savent toujours pas exactement ce qui s’est produit sur le site. Le combustible fondu est collecté un peu comme de la cire de bougie au fond des réacteurs mais il s’échappe maintenant de fissures de la tuyauterie et des machineries. Il est possible que cela ait aussi entièrement pénétré le récipient de confinement et ait également pénétré dans le sol, mais il n’y a aucune information à ce propos. Le plan à long terme est d’essayer de parvenir à retirer le matériau nucléaire des réacteurs endommagés pour éliminer la source même des radiations. De façon très ironique, cette opération très difficile est programmée pour l’été 2020, précisément au moment où les athlètes devraient arriver pour les Jeux Olympiques.

    Les experts avertissent : il pourrait être impossible d’extraire les matériaux toxiques

    Les experts mettent en garde qu’il est loin d’être certain qu’il soit possible d’enlever les matériaux toxiques. Le professeur Per Peterson, président du département d’ingénierie nucléaire à l’Université de Californie, à Berkeley, a expliqué que c’est probablement le récipient principal qui se corrode après avoir été exposé à l’eau salée et que la priorité devrait être de se débarrasser du sel pour stopper toute corrosion future. Si cela n’était pas fait ‘‘cela deviendrait un réel défi et il serait même impossible de retirer le combustible endommagé’’ a-t-il déclaré. Peterson a ajouté que, si le combustible ne peut être retiré, Tepco ‘‘devrait gérer ces centrales sur place pour des milliers d’années’’. Il n’existe actuellement aucun projet de la part de Tepco qui suive les conseils du Professeur Peterson. Il n’est guère étonnant de voir que les opérateurs nucléaires en Grande-Bretagne, comme EDF, essayent de s’assurer que le gouvernement prenne sur lui tous les risques potentiels avant de construire une nouvelle génération de centrales nucléaires.

    De son côté, malgré l’évidence claire que rien n’est sous contrôle à Fukushima, le gouvernement japonais a l’intention de rouvrir les centrales nucléaires fermées après février 2011.

    L’argument de dernier recours des défenseurs nucléaires est que, malgré la catastrophe de Fukushima, les radiations émises ne présentent aucun danger significatif. Les tentatives de sensibiliser l’opinion publique sur ce sérieux problème ont donné lieu à de grotesques conflits entre le gouvernement japonais et Tepco, mais les problèmes sont très sérieux. Au moment-même où se déroulait la course aux votes concernant l’emplacement des futurs Jeux Olympiques, Tepco a rendu public des données selon lesquelles les émissions radioactives seraient de 2.200 millisieverts par heure, un scénario très dangereux si une victime était exposée plus de quelques heures (La Commission internationale de protection radiologique conseille de ne pas recevoir une dose annuelle de plus d’1 millisievert, NDLR). Le président des autorités de sureté nucléaire japonaises a ensuite critiqué la compagnie disant qu’elle ne faisait qu’alarmer les gens, en prétendant qu’utiliser les unités de millisieverts par heure revenait à dire qu’elle ‘‘ décrivait le poids de quelque chose en utilisant des centimètres.’’

    Si cette déclaration est avérée, un tel niveau d’ignorance scientifique de la part d’une institution gérant des centrales est scandaleux. Les 2.200 millisieverts par heure sont une donnée correcte. Utiliser cette manière pour décrire les émissions de radiation permet d’obtenir une évaluation directe des risques sanitaires, alors que l’unité de référence utilisée par l’autorité de réglementation nucléaire, le becquerel, qui mesure le taux de radioactivité dans les eaux, ne peut elle pas être directement liée à des risques.

    La controverse concerne aussi le type de radiation communiqué. Tepco met en avant que la majorité des radiations sont de type beta, et que ces radiations sont bien différentes des dangereux rayons gamma. Cela ne signifie pas que les radiations beta sont pour autant sans danger. Il est vrai que cette radiation beta ne peut pénétrer dans le sol que de deux mètres et peut être stoppée avec de simples boucliers, mais les travailleurs présents sur le site et se trouvant à proximité des fuites seraient quand même en danger s’ils ne portaient pas d’équipement de protection en cas d’accident ou en ronde de surveillance.

    Au cours du dernier incident, la concentration de rayon gamma dans l’eau, le plus dangereux pour le public, était peu élevé. Des doutes significatifs existent toutefois au sujet des risques face à de bas taux de radiation. Par exemple, les estimations des données pour le désastre de Tchernobyl varient énormément à cause du manque de preuves claires concernant les victimes et du degré exact de radiation auquel elles ont été exposées.

    Aucune alternative à l’énergie nucléaire ?

    L’environnementaliste et chroniqueur du Guardian George Monbiot utilise une basse estimation des données afin de justifier sa position selon laquelle il n’y aurait aucune alternative à l’énergie nucléaire étant donné qu’elle ne produit pas de gaz à effet de serre causant le réchauffement global de la planète, ce serait donc un moindre mal dans la bataille contre le changement climatique.

    Et pourtant, il y a une alternative à l’énergie nucléaire et aux énergies fossiles : les énergies renouvelables – éolienne et solaire. Si les énergies renouvelables sont combinées à un large programme destiné à améliorer leur efficacité, tous nos besoins d’énergie pourraient-être rencontrés sans ‘‘que la lumière ne s’éteigne’’, en liaison avec une économie libérée du gaspillage énergétique et autres issu du chaos de la production capitaliste, ce qui nécessite une économie démocratiquement planifiée où les secteurs-clés de l’économie (notamment l’énergie) seraient nationalisés et démocratiquement gérés et contrôlés par les travailleurs et les usagers.

    Le désastre à Fukushima a été empiré en conséquence directe du rôle néfaste joué par l’entreprise privée Tepco. Pour cette firme capitaliste, rien ne peut venir entraver la course au profit, tout comme c’est d’ailleurs également le cas pour le gouvernement, aux ordres de pareilles compagnies. La gestion des dégâts issus de désastres nucléaires devrait être gérée par les travailleurs des centrales nucléaires, les collectivités touchées et l’ensemble de la société, démocratiquement représentée par un gouvernement des travailleurs et des pauvres.

  • Ecologie : la soif de profits menace notre avenir

    Le mode de production chaotique du capitalisme est responsable de la surproduction et est à la base d’une répartition profondément inéquitable des richesses. Il conduit à des crises à tous niveaux : une crise économique profonde qui pousse des millions de gens dans la misère, une crise sociale qui cause l’aliénation des gens vis-à-vis d’eux-mêmes et des autres, et une crise écologique qui rend impossible l’accès à des besoins de base comme l’eau, la nourriture ou un environnement sain. Le nœud du problème se trouve dans le fonctionnement du capitalisme.

    Ce système menace notre environnement parce que les capitalistes n’ont de considération que pour leurs profits immédiats, qui doivent être toujours plus élevés. Les besoins sociaux ou écologiques sont sacrifiés dans cet objectif. On produit aussi bon marché que possible pour ensuite vendre des produits de qualité médiocre. Bas salaires, licenciements, diminution de la sécurité au travail, accroissement des déchets, favorisation de moyens de production plus rentables mais nocifs pour l’environnement,… toutes ces conséquences sont ignorées au nom du dogme de la ‘‘maximalisation des profits’’ et de la ‘‘position concurrentielle’’. Que le taux de profit ne se maintienne pas dans la production et on passe alors au casino des marchés financiers internationaux. Les profits ne servent évidemment pas à la collectivité, ils nourrissent les paradis fiscaux et remplissent les poches d’une infime élite de super-riches.

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    En action

    Le 12 octobre : protestez contre Monsanto !

    Après des actions réussies contre le rôle que joue la multinationale Monsanto dans le contenu de nos assiettes, le 12 octobre, une nouvelle journée d’action internationale sera organisée. Monsanto dispose de toute une série de brevets et est le leader mondial du développement des organismes génétiquement modifiés (OGM). Des modifications génétiques peuvent être utiles pour la société, mais pas quand elles sont motivées par la chasse aux profits des entreprises privées. La résistance croissante contre les OGM pose plusieurs questions importantes : qui dirige la société, et comment ce contrôle s’exerce-t-il? Aujourd’hui, des multinationales comme Monsanto augmentent leur mainmise sur la production, et donc sur ce qui arrive dans nos assiettes. Nous soutenons la résistance contre ces multinationales. Participez aux actions ce 12 octobre, à 14h, à la Bourse de Bruxelles !

    Le 20 octobre : Non aux armes nucléaires !

    Le 20 octobre, une manifestation contre les armes nucléaires aura lieu au parc du Cinquantenaire à Bruxelles. 30 ans exactement après la première grande manifestation contre les armes nucléaires dans notre pays (le 23 octobre 1983, 400.000 personnes protestaient contre les bombes), l’appel pour le refus de ces armes résonne encore. La présence d’armes nucléaires sur le site de Kleine Brogel n’est même plus niée, on parle même de la modernisation de ces armes. Ces armes destructrices sont une menace pour l’humanité et la planète, soutenez la résistance !

    Novembre : un train pour Varsovie

    Le 16 novembre, dans la capitale polonaise, Varsovie, des manifestations auront lieu à l’occasion d’un nouveau sommet international sur le climat. Ces négociations n’auront, comme d’habitude, aucun effet. Les politiciens traditionnels ne seront présents à cet évènement qu’avec de belles paroles et des promesses creuses. L’action de protestation veut contrarier cela. Un train partira de Belgique pour participer à la manifestation du 16 novembre. Contactez-nous ou surfez sur : http://train-fr.climatejustice.eu/ !

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    Le système de production conduit à un épuisement croissant des ressources primaires (sol, eau,…), à un amoncellement de déchets qui ne peuvent plus être traités parce que ça coûterait trop cher, et à un énorme gaspillage de ressources premières et d’énergie, comme dans des opérations logistiques absurdes (transport de marchandises,…). Combattre les causes des problèmes écologiques revient à s’en prendre aux bases du système, ‘‘l’homme de la rue’’ est alors pointé du doigt et culpabilisé. Vous n’achetez pas uniquement des légumes bios ? Vous utilisez un sac plastique pour vos pommes ? Vous n’avez pas de toilettes sèches ? Alors c’est de votre faute. L’argumentation de toutes sortes d’écotaxes repose sur de pareils raisonnements moralisateurs.

    Une réponse socialiste

    On reproche souvent aux socialistes révolutionnaires qu’ils veulent s’en prendre au mode de production sans vouloir comprendre qu’il faut aussi rééduquer les gens, il faudrait ‘‘faire la révolution dans sa tête en premier lieu.’’ Nous pensons quant à nous qu’il est impossible de dissocier consommation et mode de production. Un système basé sur la course au profit ne peut qu’entraîner une production de qualité médiocre et une masse de déchets, une logique soutenue par le rythme de vie imposé par la société, par le bombardement quotidien de publicités,… Nous sommes d’accord avec le Parti de Gauche français de Jean-Luc Mélenchon quand il affirme dans son ‘‘Manifeste pour l’écosocialisme’’ que le socialisme détient toutes les clés pour parvenir à un développement de l’Humanité écologiquement responsable et un développement durable (terme par lequel on entend un développement qui n’entravera pas celui des générations futures).

    Par contre, l’argument selon lequel le socialisme part d’une ‘‘logique productiviste’’ partant du postulat que les ressources premières seraient illimitées (ce qui justifie l’invention du terme ‘‘éco’’-socialisme) est infondé. C’est néanmoins ce que le Parti de Gauche semble affirme de manière implicite quand il dit militer pour un écosocialisme où le socialisme se déferait de sa logique productiviste, ou encore que l’écologie doit s’envisager dans un cadre anticapitaliste. Le socialisme signifie avant tout d’adapter la production aux besoins réels de la population à travers une planification démocratique. Ces besoins incluent la survie de l’humanité, voilà pourquoi il nous faut une planification écologique. Rien qu’en utilisant les idées et ressources actuelles de façon optimale (maisons passives, recyclage, énergies renouvelables, développement des transports en commun,…) de grands pas en avant seraient tout de suite possibles. Aujourd’hui, nombre de méthodes ne sont accessibles qu’à une petite élite qui dispose de suffisamment de moyens et s’achète une bonne conscience par la même occasion. Sous le socialisme, tout cela pourrait s’appliquer à une échelle de masse.

    Mais, surtout, une planification démocratique de la production mettrait fin au gaspillage et à la pollution à outrance dont le capitalisme et sa logique de concurrence sont responsables. On pourrait aussi investir massivement dans la recherche d’alternatives écologiques. Une planification démocratique est nécessaire pour déterminer quels sont les besoins et les aspirations de la population, mais aussi pour donner enfin la parole aux scientifiques et aux spécialistes. De nombreuses possibilités ne sont pas utilisées aujourd’hui parce qu’elles ne sont pas rentables immédiatement, ou parce que la recherche n’est pas suffisamment financée.

    Comment atteindre ce but ?

    Nous considérons de manière positive le projet de planification écologique et démocratique de l’économie abordé par le Parti de Gauche, ainsi que le lien qu’il fait entre la crise écologique et la nécessité d’une réponse socialiste. Cela manque cruellement dans le débat en Belgique. Mais pour nous, le socialisme a un caractère écologique inhérent. Le terme ‘‘écosocialisme’’ implique qu’une différence avec le socialisme ‘‘classique’’ est nécessaire pour mettre l’accent sur cet élément écologique, et il faut encore nous démontrer où. Les dictatures staliniennes d’Europe de l’Est pourraient le justifier, mais le stalinisme n’était qu’une sanglante caricature de socialisme, où une bureaucratie exerçait sa dictature et réprimait toute démocratie ouvrière.

    La question centrale – et le plus grand manque dans le programme du Parti de Gauche – c’est la manière de parvenir à cette alternative socialiste. Le parti de Mélenchon parle d’une ‘‘révolution citoyenne’’ mais reste vague sur la nature de cette révolution et ses moyens d’action. Pour arracher le pouvoir aux requins capitalistes et rendre possible une planification démocratique, nous avons besoin de l’organisation et de la conscientisation de la classe ouvrière et de ses méthodes de comités d’actions, de blocage de masse de l’économie par la grève générale,… Ce n’est pas par les élections et la reprise graduelle des institutions capitalistes que nous y parviendrons. A cette fin, il nous faut un parti de masse démocratique armé d’un programme socialiste et révolutionnaire capable d’unifier tous les opprimés dans le combat pour le renversement du capitalisme.

    • Pour une science publique, hors des griffes du secteur privé ! Stop à la concurrence et à la logique marchande !
    • Pour des transports publics gratuits et de qualité !
    • Pour un plan public d’isolement des bâtiments, quartiers par quartier !
    • Pour l’utilisation des sources d’énergie renouvelables et des investissements publics dans la recherche et le développement d’énergies renouvelables !
    • Pour la nationalisation des secteurs-clés de l’économie (banques, énergie, secteur financier, alimentation,…) pour rendre possible une planification démocratique et écologiquement responsable de l’économie.
  • Environnement : La terrifiante pollution en Chine

    La population chinoise étouffe dans le smog. L’hiver dernier, la capitale, Pékin, et d’autres villes du Nord ont souffert de la pire pollution de l’air jamais connue. A la mi-janvier, l’ambassade américaine à Pékin, qui irrite le régime chinois en publiant ses propres statistiques largement consultées, a déclaré que les niveaux de particules fines dans l’air (PM 2.5, de minuscules particules qui peuvent se loger dans les poumons et causer de graves dommages) étaient 40 fois supérieurs au niveau de sécurité fixé par l’Organisme mondial de la santé (OMS).

    Sally Tang, Socialist Action (CIO-Hong Kong)

    Sur une autoroute reliant Pékin à Hong Kong et Macau, il y a récemment eu 40 accidents de voitures en 9 heures causés par la visibilité réduite due au smog. Les principales causes de la pollution de l’air en Chine sont la combustion de charbon, les voitures, les chantiers de construction et l’expansion de l’industrie. La consommation de charbon chinoise a connu une croissance fulgurante, allant jusqu’à 4,05 milliards de tonnes l’année passée. La Chine brûle désormais presque autant de charbon que le reste du monde réuni. Depuis le vain sommet de Copenhague sur le climat en 2009, les émissions de carbone par la Chine ont presque doublé.

    Les masques faciaux sont communs dans les villes aujourd’hui. Les purificateurs d’air sont aussi des produits importants pour ceux qui peuvent s’en offrir. Mike Murphy, chef de la direction de la compagnie suisse IQAir en Chine, déclare que les ventes de purificateurs d’air domestiques ont triplé au cours des premiers mois de cette année. Le mode de vie des enfants a également beaucoup changé ; les écoles annulent les activités en extérieur, les parents gardent leurs enfants à la maison. Les familles riches choisissent des écoles internationales qui ont dépensé de l’argent dans des système de filtrage d’air.

    Les gens sont perplexes quant à la détérioration de la qualité de l’air de ces dernières années. Les améliorations promises par le gouvernement n’ont pas été matérialisées. Moins de 1% des 500 plus grandes villes chinoises remplissent les quotas de qualité d’air de l’OMS. Selon la Banque Mondiale, 750.000 personnes meurent prématurément à cause de la pollution de l’air chaque année en Chine.

    Les parents sont inquiets à propos de la santé de leurs enfants. Certains compagnies parlent d’une tendance à la perte de personnes hautement qualifiées puisque de nombreux membres des classes moyennes et des classes aisées ainsi que des étrangers quittent la Chine à cause de la pollution. Mais pour la grande majorité de la population – les fermiers, les travailleurs migrants et les pauvres – il n’y a pas d’autre choix que de rester et de vivre avec.

    En juin, le Premier Ministre Li Keqiang a annoncé dix nouvelles mesures destinées à améliorer la qualité de l’air, dans une tentative de freiner l’anxiété générale. Les gros pollueurs doivent divulguer une information générale détaillée au grand public, et le gouvernement a promis de réduire les émissions des entreprises les plus polluantes de plus de 30% d’ici la fin de 2017. Mais des promesses similaires ont été faites avant et les nouvelles mesures de Li contreviennent aux efforts du gouvernement de maintenir la croissance économique à 7-8%.

    Le Parti ”Communiste” Chinois d’état (CCP) n’a pas de position unifiée sur ces questions. Les autorités locales poursuivent leurs propres intérêts, souvent au mépris des ordres de Pékin. Elles manipulent les statistiques et tentent de cacher les informations, y compris les manifestations contre les industries polluantes.

    Plus tôt cette année, plus de 16.000 cochons morts ont été retrouvés flottant dans la rivière Huangpu, qui fournit un habitant sur cinq de Shanghai en eau potable. Les cochons ont été jeté par des agriculteurs en amont à Jiaxing, une région porcine majeure dans la province voisine de Zhejiang. Quelques semaines plus tard, la même région a assisté à l’apparition d’un nouveau virus de la grippe aviaire, H7N9, qui a, jusqu’ici tué 37 personnes. L’OMS met en garde contre celui-ci qui est ”l’un des virus les plus létaux”.

    Ces deux exemples montrent les effets désastreux d’une industrie de l’élevage à but lucratif : des conditions dangereuses et de surpopulation, des abus d’antibiotiques et d’autres produits chimiques. Les chercheurs ont découvert l’utilisation abusive des antibiotiques dans les grands élevages de porcs, avec utilisation de cocktails de drogues. Certains fermiers nourrissent leurs porcs à l’arsenic organique pour leur donner une apparence rose et brillante, ce qui signifie plus de profits, malgré le fait que l’arsenic organique est cancérigène.

    Le ministre de l’environnement a admit pour la première fois, dans un rapport sorti en février de cette année, l’existence de ”villages cancérigènes” en Chine – avec des taux de cancers bien au dessus de la moyenne nationale. Ce phénomène a été reconnu depuis 1998 mais est renié par les autorité du Parti Communiste. Mais ce rapport a été dénoncé comme ”inapproprié” par les officiels de la santé au meeting de mars du Congrès National du Peuple (le faut parlement chinois). Des instructions ont été envoyées aux média locaux pour éviter d’utiliser le terme de ”villages cancérigènes”.

    La pollution industrielle de l’eau potable, généralement par les usines construites en amont, est la principale cause des villages cancérigènes. Les usines déversent des eaux usées non traitées, contenant des niveaux élevés de métaux lourds et d’autres substances toxiques, entraînant des cancers. Il y a maintenant 459 villages cancérigènes en Chine, tandis que le taux de mortalité national dû au cancer a augmenté de 80% au cours des 30 dernières années, causant 2,7 millions de morts chaque année.

    La Chine rurale a également connu des flambées d’empoisonnement au plomb en raison des usines et des fonderies qui déversent leurs déchets dans les rivières et les décharges. Ces empoisonnements causent des dommages au cerveau, aux reins, au foie et des lésions nerveuses. Les enfants y sont particulièrement sensibles. Au cours des dernières années, des milliers de cas particuliers ont été recensés dans, au moins, 9 provinces. Un rapport des Droits de l’Homme en 2011 a accusé les représentants du gouvernement de ”limiter arbitrairement les analyses du plomb et d’éventuellement manipuler les résultats des tests, refusant un traitement approprié aux enfants et aux adultes et essayant de faire taire les parents et les militants.”

    Le boom économique chinois de ces 30 dernières années a produit une crise écologique aiguë. Le pays est aux prises avec de l’air, de l’eau, des sols et de la nourritures gravement pollués. Selon un rapport de 2013, sur les dix villes les plus polluées du monde, la Chine en compte sept, y compris Pékin.

    La crise des aliments contaminés – le riz, le lait en poudre, les huiles de cuisson, les légumes, les fruits, … – ne laisse personne indifférent. De nouveaux rapports en mai ont révélé que près de la moitié du riz vendu à Guangdong, la province la plus riche de Chine, contenait des niveaux dangereux de cadmium, qui provoque le cancer.

    Le gouvernement a des centaines de fermes spéciales qui fournissent des cultures sures à l’élite. Cela renforce le cercle vicieux de l’inaction du gouvernement sur la pollution ajoutée à la répression contre les victimes. En 2008, un scandale quant à du lait en poudre toxique a causé la mort de six bébés et a entraîné des dizaines de milliers d’enfants à contracter une maladie rénale. Le gouvernement a utilisé la répression pour faire taire les groupes de parents qui voulaient découvrir la vérité derrière l’affaire. Zhao Linhai, dont le propre enfant a été une victime, a été condamné à deux ans et demi de prison en raison de son activisme sur cette question.

    Un rapport officiel a montré que 90% de l’ensemble des manifestations environnementales étaient liées à la pollution de l’eau. Il a constaté que 57,3% des eaux souterraines dans 198 villes en 2012 étaient « mauvaises » ou « extrêmement mauvaises ». Un tiers des rivières et 75% des lacs sont sérieusement pollués, et près de 1000 lacs ont disparu. L’eau non potable est utilisée par 320 millions de personnes et 190 millions de personnes sont malades chaque année à cause de la pollution de l’eau.

    Ces deux dernières années, les protestations environnementales en Chine ont augmenté. Dans des villes comme Dalian, Tianjin, Xiamen et Kunming, des milliers de personnes ont manifesté contre la construction ou le fonctionnement d’usines chimiques. La ré-émergence du capitalisme en Chine combine les pires aspects du capitalisme néolibéral avec la dictature répressive d’un parti unique. Cela signifie le chaos et l’absence de contrôles démocratiques, même minimes.

    La Chine mène désormais le monde dans la production de cellules photovoltaïques solaires et d’éoliennes, mais près de deux tiers de la capacité des ses parcs éoliens sont gaspillés puisque le réseau électrique n’est pas équipé. L’industrie solaire, principalement destinée à l’exportation, est en surcapacité et est également un grand consommateur d’énergie au charbon. Une solution socialiste est nécessaire afin de résoudre cette situation chaotique et sauver des millions de personnes – pour l’abolition du capitalisme et le contrôle public démocratique sur l’économie.

  • Monsanto : Quand on fait de l'argent plutôt que nourrir les gens

    Une des manifestations de ce 25 mai à Bruxelles faisait suite à l’appel mondial relancé en Belgique par un appel facebook (‘‘Monsonto Dégage’’). Forte d’à peu près 500 personnes en tout début de rassemblement, celle-ci s’est très vite retrouvée à compter plus de 3000 participants (2000 officiellement selon la police) !

    Photos de Loïc (Liège), Rapport d’Yves (Liège)

    Une vingtaine de camarades du PSL étaient présents, avec un bon groupe d’étudiants du secondaire de Liège, Bruxelles et du Luxembourg (le Grand duché). Dans la manifestation, on trouvait également des membres de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), des Etudiants et Jeunes FGTB ou encore du Parti Pirate. Le corps de la manifestation était principalement composé d’initiatives agricoles locales, d’associations (kokopelli…), d’altermondialistes, de familles, d’adeptes du bio, etc. En somme, comme dans l’esprit de beaucoup des personnes présentes, il s’agissait plutôt d’un large regroupement d’initiatives individuelles ou de petits collectifs plutôt que d’une manifestation réellement organisée et politisée.

    Monsanto c’est l’arrêt de l’évolution naturelle du maïs, du soja, du colza et du coton. Mais Monsanto ne représente pas que les organismes génétiquement modifiés et les pesticides, c’est aussi un symbole de l’intrusion du capital et des lobbys de multinationales au parlement européen et dans notre vie de tous les jours. Monsanto symbolise le déni flagrant du droit de savoir et surtout de choisir ce que l’on consomme. C’est aussi une preuve manifeste supplémentaire qui démontre que les pays qui se targuent d’être démocratiques ne le sont que très peu. En tout cas ne le seront pas tant que les moyens de production et les surfaces agricoles seront aux mains d’une poignée de super riches au détriment des 2 milliards de personnes qui souffrent de malnutrition à travers le monde alors que des milliers de tonnes de récoltes sont détruites chaque mois afin de réguler leur prix sur les marchés financiers.

    A l’heure où la vie est cadenassée pour protéger les fortunes de multinationales qui préfèrent une agriculture profitable plutôt que basée sur les besoins alimentaires des populations, à l’heure où la liberté de culture ne sera peut-être plus d’actualité que pour ceux qui peuvent faire tester et approuver leurs semences par l’agence européenne des variétés végétales, à l’heure où 10000 ans d’histoire agricole risquent d’être balayés par une proposition de loi de la commission européenne, il est plus que nécessaire de résister.

    Beaucoup de gens se rendent compte de l’hypocrisie et du double discours des politiciens traditionnels. Le capital bafoue nos droits les plus élémentaires et il faut avancer conjointement dans la lutte contre le système et ceux qui le représente.

    Des alternatives existent et sont possibles, elles s’appellent entre autre aquaponie (la culture de végétaux en ‘‘symbiose’’ avec l’élevage de poissons) ou agroécologie. Mais laisser ce potentiel s’épanouir pleinement nécessite collectivisation et mise sous contrôle et gestion démocratique des grandes propriétés agricoles dans le cadre d’un programme de production agricole. Il est nécessaire de retirer le secteur-clé qu’est l’agriculture des mains des multinationales – Monsanto ne constitue qu’un exemple – et des parasites capitalistes afin d’assurer une production de biens respectueuse des travailleurs et de leur environnement et orientée vers la satisfaction des besoins sociaux, nutritionnels et écologiques des masses.

    La manifestation s’est terminée après 2h par une prise de parole dans le quartier Européen et sur ces mots : ‘‘Qu’on soit pour la paix, la libre circulation des personnes ou l’anticapitalisme, toutes nos luttes sont connectées.’’

  • Manifestation contre Monsanto : C'est tout un modèle qu'il faut démonter !

    Ce samedi, ce déroulera à Bruxelles une manifestation contre la multinationale de l’agro-industrie Monsanto. Cette entreprise c’est fait connaître pour ces pratiques notamment via le documentaire ‘‘Le monde selon Monsanto’’. Mais au delà de ce cas d’espèce – qui est en fait un parangon du système capitaliste – c’est tout un modèle de production qu’il faut transformer car il est incapable de répondre aux besoins, même primaires, de la majorité de la population.

    Par Alain (Namur)

    Samedi 25 mai, 16h, à la Bourse à Bruxelles

    Le système de production capitaliste est rempli de contradictions, à tous ses étages. Alors que les connaissances scientifiques, la productivité et la technologie nous permettrait de répondre aux besoins fondamentaux de l’humanité, plus de 3 milliards de personnes ‘‘se privent plus ou moins de nourriture’’, 2 milliards de personnes souffrent de malnutrition et 1,2 milliard de personnes souffrent de la faim quotidiennement. Parmi ceux qui sont touchés, la majorité a comme principale activité l’agriculture. Alors que dans les pays capitalistes avancés, les petites et moyennes exploitations agricoles ploient sous les crédits nécessaires (achat ou location de terre, de produits phytos, de machines agricoles,…) pour les exploitations modernes, seuls 2,18% des fermiers au monde sont équipés de tracteurs.

    Ces contradictions sont le résultat d’un système qui n’est pas orienté vers les besoins sociaux, mais vers la chasse au profit d’une infime minorité. C’est cette même minorité qui dirige la politique des entreprises, y compris dans le secteur agricole. La tendance à la concentration du capital n’a épargné aucun secteur. C’est ainsi que sont apparue ces sociétés géantes tels que : Monsanto, Cargill, Sygenta, Bayer,… Toute ces entreprises actives dans l’agro-industrie recherchent à maximiser l’investissement de leur propriétaire quel qu’en soit le coût social et environnemental.

    Grâce à leur capital, ces sociétés parviennent à orienter la production et les décisions politiques. Cela a donné lieu à des politiques terribles pour les agriculteurs et des populations comme la ‘‘révolution verte’’. Cela a donné lieu aussi à des catastrophes environnementales et humaines comme celle de Bhopal en Inde. Cela a donné lieu aussi à des méthodes de culture extrêmement néfastes et peu durable, comme cet épuisement des sols déjà mis en avant par Marx à son époque.

    L’ensemble de la chaîne alimentaire est vicié par la course aux profits. Mettre du cheval au lieu du bœuf, donner des hormones aux bœufs afin de raccourcir la période où le profit se réalise,… la gestion de nos denrées agroalimentaires est totalement inféodée à l’obtention d’un taux de retour suffisant pour l’investisseur, quitte même à jeter de la nourriture.

    Les défis qui attendent l’humanité sont énormes. Il faut produire afin de permettre à tout le monde de manger à sa faim, en respectant des modes de cultures qui soient soutenables. Le système de production actuel est incapable d’y parvenir.

    Il faut donc prendre le contrôle de l’ensemble de la chaîne de production alimentaire en commençant par la nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des sociétés multinationales permettant d’assurer une planification démocratique de la politique agricole. La socialisation des moyens énormes dont disposent les multinationales permettrait de largement lancer des cultures agroécologiques. Nous pourrions aussi nous servir du réseau déjà constitué par ces multinationales pour effectuer les transferts de connaissances et de technique à l’ensemble des pays néocoloniaux.

    Résoudre la question agraire passe par la collectivisation et la mise sous contrôle et gestion démocratiques des grandes propriétés agricoles dans le cadre d’un programme de production agricole, avec redistribution des terres ou gestion collective de celles-ci et en assurant la disponibilité des instruments de production pour tous les agriculteurs.

    Et ce qui vaut pour l’agriculture vaut également pour les autres secteurs-clés de l’économie (énergie, sidérurgie, finance,…) : il est crucial de les retirer des mains des parasites capitalistes afin d’assurer une production de biens respectueuse des travailleurs et de leur environnement et orientée vers la satisfaction des besoins sociaux et écologiques des masses.

    Organisons la lutte contre l’ensemble du système, pas seulement contre ses symboles !

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