Category: Ecologie

  • Catastrophes naturelles, désastre capitaliste

    Inondations au Pakistan et en Chine, tremblement de terre en Haïti et au Chili, canicule et feux de forêts en Russie et en Australie,… L’année 2010 aura été fortement marquée par les catastrophes naturelles, des cataclysmes qui ont causé au total 295.000 morts et 130 milliards de dollars de dégâts. Avec les inondations commencées en décembre en Australie et, de façon plus restreinte, en Belgique, l’année 2011 a bien commencé… Au Brésil, des pluies diluviennes ont provoqué la mort d’au moins 600 personnes et 14.000 sans-abri.

    Par Nicolas Croes

    "Socialisme 2011"

    Lors du week-end de discussions "Socialisme 2011", qui commence demain, une commission aura pour thème : "Changements climatiques, désastres naturels et socialisme". Elle se déroulera ce samedi 12 mars, de 15h30 à 18h00.

    Selon le réassureur allemand ‘‘Munich Re’’, l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles liées au changement climatique (ouragans, inondations, sécheresses,…) ‘‘a été multiplié par trois depuis le début des années 1980’’ au niveau mondial. Quant à leur coût, il augmente de 11% en moyenne chaque année. ‘‘Le changement climatique représente déjà probablement une part importante des dommages’’ et est destiné à accroître son impact, selon Torsten Jeworrek, membre du directoire du réassureur allemand.

    Des catastrophes amplifiées

    Nous avons déjà dénoncé à de très nombreuses reprises la responsabilité de l’économie et du système de production capitalistes dans la pollution de façon globale et dans les causes du changement climatique en particulier. Mais le capitalisme ne fait pas de ravages qu’à ce niveau. La presse belge a ainsi consacré plusieurs sujets au manque d’investissement dans l’entretien des rivières, ou encore à l’octroi trop facile de permis de bâtir dans les zones à risques. Cette logique, qui cause déjà de grands dégâts dans les pays capitalistes développés (on se souvient du scandale du manque d’entretien des digues de la Nouvelle Orléans aux Etats-Unis, révélé après les dégâts de l’ouragan Katrina), est à la base de véritables catastrophes ailleurs dans le monde.

    Au sous-investissement et aux habitations construites sur des zones à risques vient en plus s’ajouter la pauvreté ; il est évident que les bidonvilles et les immeubles délabrés ont moins résisté aux secousses que les villas cossues des quartiers riches de Haïti. Mais ce sont vers ces quartiers que se sont dirigés en premier lieu les secours, comme le racontaient les journalistes du Washington Post. Le 1% le plus riche du pays – qui, dans le cas d’Haïti, possède 50% des richesses – a bénéficié en priorité de l’aide internationale, dans des quartiers sous la garde de milices privées.

    Quant à ‘‘l’aide internationale’’, elle est assortie de politique néolibérale. Le prêt accordé par le Fonds Monétaire International (100 millions de dollars) a ainsi été notamment conditionné à l’interdiction de toute augmentation salariale pour les fonctionnaires… Plus d’investissements publics dans l’infrastructure, de bons logements pour tous, une gestion démocratique des secours en cas de catastrophe,… tout cela nécessite d’en finir avec la société capitaliste, et ce besoin se fera plus pressant d’année en année.

  • [PHOTOS] Manifestation pour le climat à Bruxelles

    Hier a eu lieu à Bruxelles une grande manifestation contre les changements climatiques. Cette action était liée à un appel pour "chanter pour le climat". Selon les organisateurs, 4.000 personnes étaient présentes, dont un très grand nombre d’organisations. Le PSL était également présent avec une délégation combative, de même que le Front des Gauches.

    Par SooRa

  • [PHOTOS] Manifestation pour le climat à Bruxelles (2)

    Hier a eu lieu à Bruxelles une grande manifestation contre les changements climatiques. Cette action était liée à un appel pour "chanter pour le climat". Selon les organisateurs, 4.000 personnes étaient présentes, dont un très grand nombre d’organisations. Le PSL était également présent avec une délégation combative, de même que le Front des Gauches.

    Par Mandy (Liège)

  • Le capitalisme nuit à l’environnement

    Ce 4 octobre, dans l’Ouest de la Hongrie, le côté nord d’un réservoir à déchets d’une fabrique d’aluminium se brise et un million de mètres cubes de boue toxique recouvre les villages et les champs les plus proches. Conséquences: 9 morts, 122 blessés, des familles qui ont tout perdu, des champs détruits. Pourtant, des photographies aériennes prises le 11 juin montraient déjà clairement qu’il y avait une fuite au réservoir. Cette catastrophe écologique et humaine s’ajoute à la longue liste des drames qui auraient pu être évités.

    Par Irina (Gand)

    En Hongrie comme dans le reste des anciens états staliniens, la chute du Mur a ouvert la voie à l’exploitation capitaliste des matières premières. Les anciennes bureaucraties staliniennes du Bloc de l’Est étaient déjà loin d’être championnes de l’environnement, mais les problèmes sont plus graves encore avec la façon dont l’économie capitaliste privilégie le profit à court terme au détriment de la sécurité à longe terme. L’euphorie et l’arrogance patronales qui ont suivi la ‘victoire’ de la chute du Mur en 1989 ont entraîné d’énormes ravages sur les plans social, économique et écologique.

    L’extraction de pétrole, de charbon et de métaux fait partie des industries les plus polluantes au monde. La récente catastrophe de Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique a récemment très clairement illustré quels étaient les dangers de fuite dans le secteur pétrolier, et le raffinage de pétrole produit aussi des gaz toxiques en grande quantité.

    L’extraction de charbon et de métaux consomme une gigantesque quantité d’eau, altérant la qualité de l’eau environnante. La désagrégation des pierres libère des acides dans la nappe phréatique, ce qui attaque la fertilité des champs, tandis que le stockage de la soupe chimique (utilisée pour débarrasser les métaux de leurs impuretés) dans de grands bassins ouverts est loin d’être sans danger de fuites. L’extraction de métaux pollue aussi l’environnement de métaux très toxiques. Un nouveau scandale a éclaté cette année au Nigéria, après que l’on ait découvert que l’extraction d’or à partir de minerais riches en plomb était responsable du décès de dizaines d’enfants, plus vulnérables à la concentration excessive de mercure dans l’air et à la saturation en plomb des sols.

    La pollution dont nous parlons ici est destinée à durer des milliers d’années, ce qui prive les générations à venir de réserves conséquentes d’eau potable et de terrains agricoles. Comment en est-on arrivés à ce point ? Nous vivons dans un système économique dont la priorité est l’accumulation et l’expansion des profits. L’industrie minière n’est pas seulement polluante, elle est aussi extrêmement lucrative : ce secteur a augmenté ses profits de 5 à 45 milliards de dollars par an entre 2002 et 2006. Même après l’impact de la crise économique, les profits restent énormes mais ce n’est toujours pas assez au goût des capitalistes. Les entreprises minières ont les moyens d’assurer une production (plus) écologique et plus sécurisée, mais entre l’augmentation de leurs profits et le péril causé à des écosystèmes entiers pour des milliers d’années, leur choix est vite fait.

    Les politiciens traditionnels, en Belgique comme ailleurs, sont du côté des capitalistes. Les partis traditionnels et les diverses institutions défendent les intérêts du capital, et donc aussi de l’industrie minière. Quand des lois environnementales existent, elles le doivent avant tout à la pression de la population et non à la bonne volonté des politiciens. Il faut encore voir de quelle façon ces lois sont appliquées… Au Chili, pour le contrôle de la sécurité dans l’industrie minière, il y a en tout et pour… 18 inspecteurs ! Et ce n’est pas une exception isolée.

    Obtenir une industrie minière écologique, c’est possible, mais cela nécessite de lutter. Le capitalisme a illustré sa totale incompétence avec les crises financières, écologiques,… elles sont inévitables en son sein. L’anarchie totale du marché libre conduit à un énorme gaspillage d’énergie et de matières premières sur une planète déjà surexploitée. Il est absolument nécessaire d’instaurer par la lutte une économie démocratiquement planifiée, au service de l’humanité, qui ne met pas en danger les générations futures. Seul un système socialiste permettra un développement de l’humanité dans le respect de l’environnement.

    Rejoignez-nous dans cette lutte!

  • [DOSSIER] Notre avenir et notre environnement hors des mains des entreprises !

    Cet été, avec 6 millions de litres de pétrole déversés chaque jour dans le Golfe du Mexique, les flammes en Russie et les dévastations gigantesques des eaux au Pakistan, l’environnement s’est brutalement imposé dans l’actualité. Au-delà des catastrophes en elles-mêmes se pose la question de l’aide et, dans ce cas aussi, le système capitaliste est un obstacle majeur.

    Par Nicolas Croes

    La catastrophe de BP a très clairement illustré la responsabilité des entreprises dans la pollution. L’avidité capitaliste constitue le véritable nœud de cette affaire. Pour préserver sa marge de bénéfices, la multinationale pétrolière BP a rogné sur ses coûts à hauteur de 7 à 10 millions de dollars lors du forage de la plateforme Deepwater Horizon. C’est cette course aux profits qui a poussé BP à forer à des profondeurs où aucune technologie ne pouvait à ce moment réparer un accident tel que l’explosion du conduit de forage. Ensuite, BP a menti sur l’ampleur de la fuite, tenté d’écarter les journalistes (avec l’aide des forces de police et des autorités), caché les précédents rapports faisant état de dangers,…

    BP : Big Profits

    Cette crise a également révélé la faillite totale de l’Etat américain, à l’instar de tous les Etats capitalistes, à agir dans l’intérêt de la population. L’assouplissement de la législation de protection de l’environnement aux Etats-Unis est à critiquer sévèrement, de même que la complicité de l’administration pour aider BP à amoindrir l’ampleur de la catastrophe dans les médias.

    Comment imaginer autre chose alors que tant les démocrates que les républicains reçoivent des dizaines de millions de dollars de la part des multinationales pétrolières pour protéger leurs intérêts ? Que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs, les grandes entreprises et les banques achètent leurs politiciens et leur système politique. Crise des subprimes, crise économique, marée noire, pollution atmosphérique, etc. : à nous de payer les pots cassés. Demander à ces politiciens de s’en prendre aux réels responsables, c’est leur demander de mordre la main qui les nourrit.

    Capitalisme et gestion des catastrophes

    Fin mars, l’éruption volcanique en Islande et le nuage de cendres provoqué au nord de l’Europe avait entraîné la fermeture de l’espace aérien ainsi que l’annulation de centaines de milliers de vols. Mais ce que cet évènement a surtout révélé, c’est la totale incapacité des capitalistes à gérer collectivement une telle situation et à quel point jouent les inégalités sociales. Aucune rationalisation des retours en fonction des besoins et des urgences n’avait été faite et, une fois de plus, ceux qui avaient le plus de moyens ont pu prendre un retour plus rapide. L’économie capitaliste a un fonctionnement anarchique et quand surviennent de tels types d’évènements, c’est le chaos total.

    Les pluies torrentielles qui ont touché le Pakistan sont un aperçu de notre avenir, tant en termes de catastrophes qu’en termes de gestion des conséquences sous le capitalisme. De nombreux scientifiques mettent en garde sur le fait que l’élévation de la température aura pour effet d’augmenter la fréquence des évènements climatiques extrêmes tels que les sécheresses, les inondations ou encore les ouragans. Au Pakistan, plus de vingt millions de personnes ont été victimes des destructions causées par les eaux, et plusieurs milliers de personnes sont décédées. Mais plus de deux semaines après le début de la catastrophe, certaines régions n’avaient toujours reçu aucun secours et, à d’autres endroits, les riches s’étaient accaparés les groupes électrogènes et l’aide alimentaire. Pendant ce temps, les spéculateurs stockent la nourriture et les biens de première nécessité et profitent de la pénurie de nourriture, d’eau potable, de tentes ou de médicaments pour fortement augmenter les prix et engranger de juteux bénéfices.

    Les secours organisés par les ONG ou le gouvernement sont détournés vers la famille et les amis. Les cas de corruption sont très nombreux tandis que les enfants et les plus faibles meurent de maladies ou faute de nourriture. La priorité du capitalisme est ailleurs: les USA accordent chaque année 1,5 milliard de dollars de soutien militaire au Pakistan (soit 10 fois plus que l’aide promise par les Etats-Unis).

    Les problèmes posés par le mode de production capitaliste au niveau de la destruction de notre environnement ne sont pas les seuls: la nature même de ce mode de production va à l’encontre de secours efficaces contre ses conséquences.

    Dénoncer le capitalisme, mais traduire la parole en pratique

     

    Nous ne devons pas faire que dénoncer la responsabilité du capitalisme dans la destruction de la nature, mais aussi mettre en avant des méthodes de lutte et une alternative.

    En avril de cette année a eu lieu en Bolivie la Conférence des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre mère, à l’initiative du président Evo Morales. Plus de 20.000 représentants de mouvements sociaux, de syndicats, d’ONG, d’organisations politiques, d’étudiants, de militants et de politiciens s’étaient ainsi réunis à Cochabamba. Contrairement au Sommet des Nations Unies sur le climat de Copenhague, la Conférence n’a pas cherché à masquer la responsabilité du système. Mais, hélas, cet évènement important n’a abouti qu’à une déclaration à destination de la prochaine conférence des Nations Unies. Une opportunité gigantesque a été gaspillée pour parvenir à un plan d’action international pour le climat, avec un agenda de manifestations internationales, de journées d’action et même de journées de grève.

    De la même manière que nous avons besoin d’une résistance internationale face à la crise, nous avons besoin d’une riposte internationale contre la destruction de notre environnement. Les responsables sont d’ailleurs les mêmes, ces deux mouvements doivent se rejoindre et poser la question du retrait des moyens de production des mains des capitalistes pour les placer sous le contrôle démocratique de la population.

    Seule une société réellement socialiste, basée sur le contrôle, la gestion et la planification démocratique de l’économie par les travailleurs et la population permettrait d’organiser les mesures de préventions, d’augmenter la sécurité dans les activités industrielles et de préserver l’environnement ainsi que les travailleurs tout en évitant le gaspillage énorme de ressources qui caractérise le capitalisme.


    Il l’a dit :

    ‘‘Les pays sous-peuplés d’Afrique sont largement sous-pollués. […] Il faut encourager une migration plus importante des industries polluantes vers les pays les moins avancés […] et se préoccuper davantage d’un facteur aggravant les risques d’un cancer de la prostate dans un pays où les gens vivent assez vieux pour avoir cette maladie, que dans un autre pays où deux cents enfants sur mille meurent avant d’avoir l’âge de cinq ans. […] Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable.’’

    Il s’agit de Lawrence Summers (à gauche sur le photo), actuel chef du Conseil économique national, un organe du Bureau exécutif du président Obama. Concernant ce dernier, on se souviendra du dicton ‘‘dis moi qui sont tes amis et je te dirai qui tu es’’


    Russie: Incendies, soif de profit, répression et violence

    Cet été, les forêts russes ont été ravagées par les incendies allant même jusqu’à menacer des villes ou des sites nucléaires. Depuis des années, des réformes politiques ont favorisé le déboisement, le commerce du bois étant devenu extrêmement lucratif. En combinaison avec le changement climatique et les pollutions diverses, cela a conduit au désastre.

    A Moscou, les militants qui voulaient protéger la forêt de Khimki n’ont rencontré qu’arrestations, intimidations et violences de l’Etat ou de bandes de brutes d’extrême-droite. Plusieurs camarades de notre section russe ont d’ailleurs été tabassés, l’un d’eux devant être hospitalisé, le crâne brisé. Ce poumon vert de la capitale est menacé par le projet d’autoroute à péage mené par l’administration de la région, l’administration fédérale et la multinationale française de construction Vinci.

    En solidarité ainsi que pour dénoncer ce projet, des protestations ont été organisées dans plusieurs pays. Le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses sections ont organisé des actions en Angleterre, en Allemagne, à Hong-Kong, en Suède, ou encore en Israël.

    En Belgique, un groupe de Travailleurs-sans-emploi de la FGTB de Verviers nous a rejoints, ainsi que des militants de Vélorution et de la LCR (deux de nos partenaires du Front des Gauches) devant le siège financier de la multinationale Vinci à Bruxelles.


    Pakistan : Appel à la solidarité

    Nos camarades pakistanais ont lancé un Comité de Secours Ouvrier avec la Campagne pour les droits syndicaux – Pakistan et le syndicat de la Fédération Progressiste des Travailleurs.

    Nous vous invitons à soutenir cette campagne de secours organisée par les travailleurs, pour les travailleurs. Vous pouvez envoyer vos dons au n° de compte du PSL 001-2260393-78 avec mention ‘‘Pakistan’’. ==> Plus d’informations.

  • LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE HORS DES GRIFFES DU SECTEUR PRIVÉ !

    Action de protestation au siège clientelle de Luminus à Liège

    Cet été a brutalement remis la question environnementale à l’avant-plan de l’actualité; inondations au Pakistan, incendies gigantesques en Russie… les exemples ne manquent pas. Au coeur de cette question se trouve celle de la production d’énergie. Aujourd’hui, tout est sacrifié sur l’autel du profit, et la catastrophe de BP dans le Golfe du Mexique en a parfaitement illustré les conséquences. Ce 15 septembre, une action aura lieu dans ce cadre à Liège, devant le siège de la société Luminus.

    Luminus est la seconde entreprise énergétique du pays, qui se dit le producteur le plus ‘vert’ de Belgique et affirme être on ne peut plus respectueux des gens, du personnel comme des clients. Dans les deux cas, il ne s’agit que de publicité hypocrite.

    Luminus se vante d’avoir 12% (whaaaa…) d’énergie renouvelable dans sa capacité de production, mais passe sous silence des mesures comme le remplacement de centrales hydrauliques en 2007 par des centrales thermiques. Résultat selon les syndicats : 250.000 tonnes de CO2 en plus chaque année dans notre atmosphère.

    Au niveau social également, Luminus est loin d’être un exemple… Depuis juin 2007, tous les fournisseurs d’électricité doivent appliquer un tarif social pour les locataires d’un logement social dans un immeuble chauffé au gaz naturel. Luminus n’a toujours rien fait. En province de Liège, cela concerne six sociétés de logement social, soit 1.745 ménages et une perte de 750.000 euros pour ces locataires défavorisés.

    Il est malheureusement clair que tant que l’économie sera dirigée par une élite avide de profits, la situation actuelle ne fera que se dégrader. Voilà pourquoi, selon nous, il faut retirer le secteur énergétique des mains du privé, le nationaliser et le placer sous le contrôle démocratique et collectif des travailleurs et des usagers. La société devrait être organisée pour satisfaire les besoins de tous et avec le respect de l’environnement. Et non pour être esclave de la soif de profits de quelques uns. Toi aussi, participe à notre action et renforce le mouvement.

    Rendez-vous ce mercredi 15 septembre, à 13h30, devant le service clientèle de Luminus, n°37-39 Boulevard d’Avroy à Liège.

  • Russie : Le Président Medvedev suspend la construction de l’autoroute de Khimki

    La lutte doit continuer afin de sauver l’environnement et de défendre nos droits démocratiques !

    Comme nous l’avons rapporté sur ce site, un de nos camarades dirigeants en Russie, Igor Yassine, ainsi que deux autres membres du CIO, ont brutalement été attaqués par des malfrats le samedi 7 août, après une action de protestation pacifique dans le centre de Moscou contre le projet de construction d’une nouvelle grand’route à travers la forêt de Khimki, qui fait partie de la ceinture verte autour de Moscou. C’est Vinci, une multinationale française, qui a obtenu le contrat pour ces travaux.

    Ces trois membres du CIO ont subi des blessures, Igor s’en sortant avec une fracture du crâne. Il n’est sorti de l’hôpital qu’il y a quelques jours.

    Jeudi passé, le Président russe Dmitry Medvedev a annoncé la ‘‘suspension’’ des travaux de cette route. Comme l’écrit Igor Yassine ci-dessous, cette décision a été prise pour toute une série de raisons dont la large opposition à cette route du fait des habitants et de militants. Les actions de protestation organisées internationalement par les membres et sympathisants du CIO à la suite des attaques brutales contre Igor, d’autres membres du CIO et d’autres militants environnementaux (piquets devant les ambassades russes, actions devant les bureaux de Vinci,…) ont sans nul doute également eu un effet sur les autorités russes, ce qui illustre l’importance de telles actions de solidarité.

    Igor Yassine, CIO Moscou

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    Pour en savoir plus:

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    Jeudi soir passé, le Président russe Dmitry Medvedev a publié une annonce vidéo sur son blog dans laquelle il a annoncé la suspension de la construction de l’autoroute Moscou-Saint-Pétersbourg, qui devrait traverser la forêt de Khimki, jusqu’à ce qu’il y ait un ‘‘débat public et d’experts plus approfondi sur la question.’’ Cette annonce a suivi de peu la nouvelle sensationnelle que Russie Unie (Yedinaya Rossiya), le parti dirigeant en Russie, s’était adressé au Président pour lui demander de mettre un terme à la construction de la route.

    Qu’est-ce que cela signifie pour la forêt, pour ceux qui se sont battus pour la protéger, pour le mouvement large de protestation et pour les autorités russes ?

    Il ne fait aucun doute que la décision de Medvedev marque une retraite qui lui a été forcée par ceux qui ont activement mené campagne contre la destruction de cette partie de la ceinture verte de Moscou, si nécessaire. Bien entendu, ce succès a été facilité par la participation de musiciens et militants russes connus, mais le spectacle de Yourii Shevtchouk (un des rockers les plus célèbres de Russie) sur la place Pouchkine, ou son duo avec Bono n’aurait pas remporté un tel écho s’il n’y avait pas déjà eu un tel mécontentement dans la société auparavant. La retraite du gouvernement est notre victoire ; c’est une claire victoire par les résidents et pour les militants. (1)

    A l’annonce d’une nouvelle si inattendue de la part des dirigeants du pays, la dirigeante des défenseurs de la forêt, Yevgueniya Tchirikova a déclaré à la presse qu’elle était si heureuse qu’elle allait maintenant voter pour le parti au pouvoir ou pour Medvedev lui-même. Il est toutefois bien trop tôt pour célébrer la victoire finale dans le combat pour sauver la forêt.

    Au moment même où la suspension des travaux a été annoncée, il est devenu très clair que la pression sur les antifascistes et sur les adversaires du régime allait s’intensifier. Des dizaines de militants antifascistes ont été arrêtés pour être interrogés. Près de 260 jeunes ont été détenus par la police dans la ville de Zhoukov, non loin de Moscou, pour avoir tenté de participer à un concert antifasciste. A Moscou, Lev Ponomorev, un des plus célèbres défenseurs des droits de l’homme en Russie, a été arrêté lors du concert place Pouchkine et condamné à trois jours de prison. Son crime est d’avoir porté un drapeau russe le long d’une des principales artères de Moscou, alors que c’était justement le Jour du Drapeau (2) !

    Deux jeunes antifascistes, Alekseï Gaskarov et Maksim Solovov, sont toujours détenus et font face à des accusations qui pourraient les voir emprisonnés pour plusieurs années. Ceci contraste fortement avec l’absence d’une réponse policière contre les malfrats qui ont attaqué le camp des opposants dans la forêt, ou après la violente attaque contre trois militants du CIO à Moscou quelques jours plus tard, malgré le fait que le directeur de la compagnie sous-traitante impliquée dans le chantier de la route a semblé admettre dans la presse russe qu’il avait bel et bien payé ces brutes.

    Les dirigeants s’entrechoquent

    Les zigzags du parti Russie Unie et la retraite du Président Medvedev sont un signe clair que les autorités au pouvoir ont du mal à faire tenir les choses ensemble, et s’inquiètent de leur baisse dans les sondages d’opinion. Quelques semaines plus tôt, la ‘‘Jeune Garde’’, un des groupes de jeunes sponsorisés par le Kremlin, a organisé un groupe en soutien à la nouvelle autoroute, et publié toute sortes de poisons au sujet des défenseurs de la forêt. Les ‘‘Nashi’’, un autre de ces groupes de jeunes, ont tenté d’organiser une action de provocation lors du concert à Moscou. Toutefois, la pression croissante de la base, la détermination des résidents et des militants, la récente vague de chaleur et de pollution et le caractère instable de l’économie russe ont tous contribué à convaincre des parties de l’élite russe qu’il lui fallait changer de ton.

    Le maire de Moscou, Yourii Louzhkov, tente maintenant d’affirmer qu’il a toujours été opposé à la construction de cette route à travers la forêt, bien qu’il ait ordonné à la police d’agir contre les opposants. En outre, les experts en construction impliqués dans le choix de l’itinéraire pour cette route avaient reçu en 2006 une autre option qui passait à travers le district de Molzhaninov, au nord de Moscou. Mais cette dernière proposition a été rejetée parce que, selon la presse, ce projet mettait à mal les intérêts de l’entreprise Inteko, qui appartient à la femme de Louzhkov, Yelena Batourina. Il a été récemment rapporté que Batourina est maintenant la troisième femme la plus riche au monde, ayant utilisé sa position pour remporter d’énormes contacts de construction de la part de la ville de Moscou.

    La chose la plus remarquable dans ce nouveau revirement est peut-être le fait qu’il semble que le grand ‘dirigeant national’ Vladimir Poutine n’était même pas au courant de ce qui était en train de se passer. Selon Dmitry Peskov, son attaché de presse, Poutine n’a pas été impliqué dans la prise de décision de suspendre le chantier. Qui plus est, Poutine a déclaré que s’il n’y avait pas de ‘base économique’ pour cette décision, elle tiendrait. La position de Poutine a été clarifiée plus tard : ‘‘Il est clair que la route doit être construite (…) Il est évident qu’il y a des problèmes majeurs de transport à Moscou et dans d’autres villes. La route entre Moscou et Saint-Pétersbourg est clairement nécessaire pour l’économie’’, a-t-il déclaré.

    Le désaccord entre les deux chefs d’Etat autour d’une question aussi brûlante révèle qu’il y a des problèmes dans le camp dirigeant. Poutine a vu son propre parti, Russie Unie, faire appel par-dessus sa tête directement au Président, comme si Medvedev était une sorte de juge indépendant.

    Une projet risqué

    Il y a un autre aspect important dans tout ceci. Dans le climat actuel d’instabilité économique et avec la hausse des actions de protestations, il a été clair que les institutions financières internationales, y compris la Banque Européenne, n’ont pas été très enclines à investir dans ce qui est perçu comme un projet risqué. La campagne internationale de protestation qui a eu lieu lors des dernières semaines a aussi sapé le soutien qui existait pour la poursuite du chantier autoroutier. Dans une telle situation, les autorités n’avaient pas d’autre alternative que de demander une ‘pause’, de sorte que les passions puissent se calmer, jusqu’à ce que la position financière s’améliore.

    Mais le fait que la décision de suspendre la construction ait été prise sans qu’un plein accord n’ait été obtenu à ce sujet parmi toutes les figures dirigeantes indique que les autorités ne sont plus capables d’empêcher que les discussions normalement limitées à leurs salons privés ne deviennent publiques. Ceci démontre, une fois encore, qu’au-delà des apparences, la machine d’Etat en Russie est en réalité plutôt faible, souffrant des coups non seulement des sources extérieures, mais aussi des disputes internes. Le colosse a des pieds pourris.

    Les défenseurs de la forêt ont remporté une victoire le 26 août, mais nous ne devrions pas abandonner la lutte. Il y a déjà eu des décisions de suspendre ce chantier auparavant, mais lorsque la situation a changé, la construction a repris.

    La forêt de Khimki a déjà beaucoup souffert, mais si le chantier se poursuit, l’existence de cette zone naturelle va complètement cesser. Si finalement il est décidé de faire passer la route par un itinéraire alternatif, les dégâts déjà perpétrés à la forêt de Khimki resteront pour tous un témoin de la corruption et de l’autoritarisme qui existe en Russie, et des liens entre les autorités et l’oligarchie capitaliste.

    Ces six dernières semaines, les militants ont été traités avec de tels degrés de répression, de pression et de corruption par les bureaucrates et par les requins de la construction qu’il est difficile de croire que la décision de suspendre la construction changera quoi que ce soit pour eux.

    Les feux de forêt de cet été en Russie ont démontré à quel point l’appareil d’Etat commence à s’effondrer ; le système forestier est en ruines, et même le Ministre des Situations d’Urgence tant applaudi a été incapable d’arrêter ces incendies, de sauver les gens et de minimiser les pertes. Par conséquent, le geste d’en haut concernant la forêt de Khimki ne va pas préserver la santé de l’environnement, ni assurer nos droits et nos libertés démocratiques. Afin de remporter ces deux objectifs, nous avons besoin de poursuivre la lutte.

    La campagne de la forêt de Khimki est une partie importante de la lutte qui se développe. Mais la seule garantie d’une victoire dans cette lutte est de développer une opposition sur un front plus large, pour combattre la corruption, pour une véritable démocratie et de justes salaires et conditions de travail. Au lieu de simplement faire pression sur les autorités, il nous faut prendre les choses en nos propres mains, par l’auto-organisation et l’autogestion, le contrôle et la responsabilité à un niveau local, de sorte qu’une véritable économie planifiée puisse être développée, basée sur la propriété publique démocratique.

    Ce n’est que par un changement de système complet que nous pouvons nous assurer que l’état de l’environnement sera décidé en fonction des intérêts de la majorité, et que nous pouvons sauvegarder pour les générations futures le droit à des forêts et à un air pur.


    Notes :

    1. Deux week-ends plus tôt, l’opposition a organisé un concert sur la place Pouchkine, dans le centre de Moscou, auquel 2.000 personnes avaient participé, en guise de protestation contre le début des travaux de l’autoroute. Nonobstant les tentatives de la police d’empêcher le concert (des gens sur le chemin du concert ont été fouillés à la recherche d’instruments de musique !), il y avait trop de participants pour que cet événement puisse être interrompu. Le musicien Bono était en Russie à ce moment pour un concert de U2. Il a pris un avion spécial pour la station balnéaire de Sotchi sur la Mer Noire afin d’y rencontrer Medvedev. Les médias occidentaux ont rapporté que Bono a discuté de l’affaire de la forêt de Khimki avec Medvedev, mais il semble que Bono ait été si amical qu’il a plus tard avoué avoir oublié de soulever ce problème !
    2. Le Jour du Drapeau, célébré le 22 août, est une fête commémorant la défaite de la tentative de coup d’Etat par de vieux généraux staliniens en août 1992. A cette occasion, les dirigeants de l’opposition avaient décidé cette année d’organiser un meeting de rue autour d’un drapeau russe géant, censé représenter la ‘‘nouvelle démocratie russe’’ bafouée par Poutine et Medvedev. La police les a, comme à son habitude, arrêtés pour divers motifs administratifs quelconques.
  • Eco-terrorisme dans le Golfe du Mexique

    Nationaliser BP et le secteur pétrolier

    Suite à l’explosion, le 20 avril dernier, de la plate-forme Deepwater Horizon, le président américain a qualifié la catastrophe de ‘‘11 septembre écologique’’ ! Il n’a malheureusement pas poussé son raisonnement jusqu’au bout… Le capitalisme et sa logique de maximisation du profit est prêt à causer des dégâts irréversibles à l’environnement et à ceux qui y vivent. La ‘‘guerre contre le terrorisme’’ est un échec, et si nous voulons éviter que la lutte contre ‘l’éco-terrorisme’ n’emprunte la même voie, nous devons détruire la base matérielle de cet ‘éco-terrorisme’ : le système de production capitaliste. Seule une gestion démocratiquement planifiée de l’économie peut à l’avenir assurer qu’une telle catastrophe ne se reproduise plus.

    Par Alain, Namur, article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

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    Multinationales pétrolières et changements climatiques

    La réalité des changements climatiques est aujourd’hui généralement acceptée, mais les sociétés pétrolières ne jouent pas seulement un rôle important dans la pollution. Elles essayent aussi de jouer sur la perception que nous avons de cette pollution.

    Le journaliste d’investigation George Monbiot a démontré qu’ExxonMobil avait ainsi directement ou indirectement subventionné 124 organisations dont le but était de contester les changements climatiques. La tâche de ces organisations est de semer la confusion en affirmant qu’il existe d’autres positions scientifiques que celles qui dénoncent les modifications climatiques. Cela aboutit parfois à des conclusions absurdes, comme de dire qu’il y a plus de chance de connaître une invasion extra-terrestre qu’un changement climatique… Tout est bon pour semer le trouble dans les médias et l’opinion publique.

    Sécurité ignorée

    Des documents démontrent que BP a ignoré des avertissements au sujet de la possibilité d’une fuite. En 2009, un rapport de la multinationale a affirmé qu’un accident était peu probable, voire même impossible. Mais les scientifiques et les membres du personnel ont toujours dit que c’était une conclusion un peu trop rapide. BP a économisé de toutes les manières imaginables, notamment en travaillant avec des sous-traitants, ce qui a assuré le licenciement de centaines d’ingénieurs. On a vu le résultat qui accompagne ces pratiques.

    Les amis de BP

    Jusqu’à présent, BP a entretenu de très bons liens avec l’establishment politique. Sarah Palin peut bien faire des critiques aujourd’hui, les liens entre son parti, les républicains, et le secteur pétrolier ne sont plus à démontrer. Le président Obama a, par exemple, reçu une aide financière de la compagnie pour sa campagne électorale. A peine un mois avant le désastre du Golfe du Mexique, le gouvernement Obama avait d’ailleurs examiné une loi destinée à élargir les possibilités pour le forage en haute mer. Quant au secrétaire d’Etat à l’énergie du gouvernement Obama, Steven Koonin, il était encore il y a fort peu directeur de recherche au service de… BP. Il était notamment responsable de la surveillance de la sécurité des plateformes en haute mer !

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    • Rubrique "écologie" de ce site
    • Nationalisation de BP et des sociétés pétrolières – Transition vers l’énergie propre MAINTENANT! – Tract de Socialist Alternative (CIO-USA)
    • Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !

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    11 travailleurs payent de leur vie la course aux profits

    Selon plusieurs sources (dont deux élus démocrates au congrès US), BP aurait pris des risques lors du forage de la plateforme afin de se débarrasser de certains coûts… dont celui de la sécurité. Les économies ainsi réalisées seraient comprises entre 7 et 10 millions de dollars. De plus, avant l’explosion, plusieurs rapports avaient rapporté des incidents, sans que BP ne juge utile de leur donner suite.

    Lors de l’explosion de la plateforme, 11 travailleurs sont décédés, une illustration du fait que la classe ouvrière paye toujours le prix fort de la course au profit. La classe des travailleurs toute entière sera touchée de diverses manières : les travailleurs de Louisiane (déjà victimes de l’ouragan Katrina) vont subir le choc de la catastrophe sur un secteur important de l’économie régionale, celui de l’élevage de crevettes (40% des fruits de mer consommés dans le pays proviennent de Louisiane). Le coût engendré par le nettoyage des plages ne sera que partiellement payé par BP. Des bénévoles sont parfois à l’œuvre sur certaines plages pour éliminer les galettes de pétrole qui s’y échouent. Et comment évaluer la perte subie par le patrimoine naturel (poissons, fonds marins, modification du biotope et de la biocénose) ? Le coût de la catastrophe ne pourra être que sous-évalué, au détriment de la collectivité.

    La énième catastrophe

    Le 24 mars 1989, l’Exxon Valdez a été responsable d’une marée noire de 38.500 tonnes en Alaska. Exxon a payé 3.4 milliards de frais de nettoyage et 500 millions de dollars de ‘‘dommages punitifs’’. Le 16 mars 1978, l’Amoco Cadiz a été responsable d’une marée noire de 227.000 tonnes de pétrole sur les côtes de Bretagne. Standard Oil a payé 1,25 milliard de dollars après 14 ans de procédure. Le 12 décembre 1999, le naufrage de l’Erika a déversé 20.000 tonnes sur les côtes de Bretagne, Total ne payant que 570 millions d’euros, dont 200 millions font toujours l’objet d’un pourvoi en cassation. Le Prestige, le 13 novembre 2002, a déversé 64.000 tonnes sur les côtes d’Espagne, de France et du Portugal. Le fond international d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution (FIPOL) par les hydrocarbures estime à 1.05 milliard d’euros le coût de cette catastrophe. Finalement, le désastre du 20 avril 2010, qui aura déversé (selon les estimations du gouvernement américain) entre 177.000 et 322.000 tonnes de pétrole dans le Golfe du Mexique coûtera 9,8 milliards de nettoyage et environ 8,6 milliards d’indemnisation et de frais de justice (Le Soir, 16 juin 2010). Cette somme, même astronomique au regard des salaires et des sommes avec lesquelles la classe ouvrière doit se débrouiller, n’est qu’une grosse cacahuète au vu des dividendes versés par BP ces dernières années (environ 8,7 milliards d’euros par an).

    Le titre de BP a subi des troubles en Bourse suite aux annonces menaçant de ne pas verser de dividende cette année. Cela démontre encore une fois de quelle rapacité font preuve les actionnaires face aux désastres écologiques et humains.

    Une catastrophe qui en cache des tas d’autres dans le secteur

    Dans le delta du Niger, un oléoduc d’ExxonMobil s’est rompu rejetant 4 millions de litres de brut pendant 7 jours avant que la brèche ne soit colmatée. Avec ces 606 champs pétrolifères, le Delta du Niger fournis 40% des importations américaines de pétrole. C’est devenu aussi la capitale mondiale de la pollution pétrolière… En deux générations, l’espérance de vie est retombée à 40 ans dans certaines régions de ce Delta. Entre brèche et fuite, tous les sols sont souillés. La corruption des régimes compradores de la région permet que les compagnies pétrolières ne soient pas trop inquiétées.

    Plus jamais ça ?

    Barack Obama a appelé l’économie américaine à se libérer de sa dépendance face au pétrole pour s’orienter vers les énergies du 21 siècle. Ce genre de déclaration ne vise qu’à restaurer son image, fortement écornée par sa gestion de l’affaire, qualifiée au mieux de molle.

    Quand on demande aux travailleurs du secteur de la crevette dans la région s’ils sont favorables à la fermeture des plates-formes, leur réponse n’est pas unilatérale. En effet, le secteur pétrolier est aussi un grand pourvoyeur d’emplois et chaque crevettier a soit un fils, soit des amis qui travaillent dans le secteur. L’attitude incantatoire d’Obama tente en fait de masquer que les USA sont dépendants de l’industrie pétrolière. La seule solution, pour sortir de cette dépendance, est de nationaliser ce secteur hautement stratégique et en même temps dangereux. La mise sous contrôle des travailleurs de sites critiques comme ceux des plateformes en haute mer permettrait de ne pas laisser au seul soin du profit d’évaluer la politique de gestion du risque.

    Pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles, il faut planifier la transition vers les énergies renouvelables. Cela ne peut se faire que dans le cadre d’une économie planifiée. En effet, sur base capitaliste, la transition vers les énergies renouvelables est bloquée par l’investissement énorme qui est nécessaire afin de développer le secteur.

    La concurrence dans un secteur pour obtenir une bonne part de marché et réaliser son profit, combinée à la concurrence entre tous les secteurs de l’économie, donne lieu à une répartition sectorielle du taux de profit. Le capitalisme vert n’est qu’une modification sectorielle de la répartition du taux de profit. Cela signifie que cela reste du capitalisme et, sous ce système, on ne peut trouver aucune solution pour répondre aux besoins sociaux tout en faisant face aux contraintes environnementales.

  • Nationalisation de BP et des sociétés pétrolières – Transition vers l’énergie propre MAINTENANT!

    Ils ont ignoré les avertissements concernant le danger d’une fuite. Ils se sont moqués des mesures de sécurité. Ils ont économisé sur les méthodes de prévention d’une fuite. Tout cela à la poursuite d’une seule chose: l’or noir, le pétrole trouvé à des kilomètres sous la surface de l’océan, synonyme de méga-profits.

    Tract de Socialist Alternative (CIO-Etats-Unis)

    Onze travailleurs ont trouvé la mort en conséquence de la soif de profit sans fin de BP. Cette avidité est responsable de ce qui est très probablement la pire catastrophe environnementale de l’histoire américaine, avec des milliers de barils de pétrole brut déversés quotidiennement dans le Golfe du Mexique. Tous les efforts pour tenter de stopper la fuite ont échoué, et le pétrole continuera probablement à couler dans l’océan jusqu’au mois d’Août.

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    Détruire le capitalisme avant qu’il ne détruise la planète

    • Brochure du PSL
    • Marée noire catastrophique dans le Golfe du Mexique – Arrêtons les pollueurs !
    • Science, climat… et profits
    • Conférence alternative sur le climat en Bolivie – Rapport d’un témoin

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    La dévastation causée à la vie marine ainsi qu’à l’écosystème délicat des eaux côtières est au-delà de toute description et aura des conséquences pour des années, peut-être même des décennies. Quant à la vie de ceux qui dépendent de l’industrie de la pêche, elle a été détruite.

    Laisser BP gérer cela ?

    Initialement, BP affiramait qu’il n’y avait que 1.000 barils de pétrole qui se déversaient chaque jour, mais une estimation gouvernementale basée sur des photos aériennes a mis en avant le chiffre de 5.000 barils par jour. Des scientifiques indépendants parlent quant à eux d’une quantité comprise entre 25.000 et 100.000 baril par jour ! Cependant, BP a injecté d’énormes quantités de produits toxiques dans l’objectif d’empêcher le pétrole de parvenir à la surface. Cela a créé de vastes accumulations de pétrole dans les profondeurs des eaux, une des raisons pour lesquelles les scientifiques ont revu à la hausse leur estimation de l’importance de la fuite.

    Un dispositif destiné à mesurer l’écoulement de pétrole existe bien, mais BP refuse de laisser les scientifiques l’utiliser. Avec l’aide des gardes-côtes, BP a maintenu les medias à l’écart des plages affectées et des eaux fédérales. L’entreprise veut très clairement masquer l’ampleur exacte de cette crise, avec l’aide complice du gouvernement.

    Obama et le gouvernement

    Nombreux sont ceux qui ont pensé qu’un gouvernement Obama sonnerait le glas des relations privilégiées entre les grosses entreprises pétrolières et le gouvernement, comme à l’époque de Bush. En réalité, rien n’a changé! Le Département de l’Intérieur a continué d’aider les compagnies pétrolières, notamment pour qu’elles ne doivent pas effectuer d’études concernant leur impact environnemental.

    Un mois seulement avant la catastrophe de BP, l’administration Obama avait annoncé un plan destiné à étendre la pratique du forage en haute mer et a, dans les fait, persévéré dans son aveuglement face à l’industrie pétrolière en disant à des firmes comme BP de se “réguler elles-mêmes.” Malgré la nouvelle rhétorique de l’administration Obama, le gouvernement fédéral a laissé le champ libre à BP sans qu’une seule autorité publique ne jette un œil sur ses pratiques.

    Cela illustre clairement – comme les de Socialist Alternative l’ont constamment défendu – que le Parti Démocrate est vendu aux compagnies pétrolières ainsi qu’aux intérêts du Grand Capital, de même que le Parti Républicain. Ce désastre démontre aussi que la course au profit des compagnies privées pétrolières conduit à une destruction irresponsable de notre environnement et de l’habitat des travailleurs.

    Cette catastrophe prend place dans le cadre de la pire crise du capitalisme global depuis les années ’30, avec le déclin le plus aigu des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles à coups de licenciements, de diminutions salariales, d’expulsions de maisons et de massacre social dans les services publics.

    Propriété publique de l’industrie pétrolière – La seule réelle solution

    Les véritables socialistes revendiquent la fin du modèle de la coursé au profit privée. Cela signifie de retirer BP des mains privées qui ont créé ce désastre pour la placer sous contrôle démocratique afin d’assurer un plan de nettoyage basé sur la protection de l’environnement et dans l’intérêt des travailleurs.

    Ce problème ne concerne pas que BP, mais concerne l’intégralité du secteur énergétique, guidé par la recherché de profit. Nous devons nous attendre à d’autres catastrophes comme celle de BP si nous laissons l’industrie privée poursuivre ses méfaits, sans même encore mentionner la crise du réchauffement climatique, conséquence de la complète dépendance de l’énergie fossile.

    Des solutions socialistes pour la fuite de pétrole

    • Nationalisation de BP afin d’utiliser ses vastes ressources pour nettoyer le pétrole plus efficacement tout en assurant l’aide aux travailleurs et collectivités atteintes par les effets de la fuite
    • Mise sous contrôle public des géants du pétrole, du charbon ainsi que des compagnies privées du secteur de l’énergie pour les faire fonctionner démocratiquement sur base de comités de représentants des travailleurs et des communautés démocratiquement élus, pour élaborer une planification économique et environnementale.
    • Nous avons besoin d’investissements massifs pour nettoyer les dégâts de la catastrophe, convertir la production d’énergie sur base d’énergies renouvelables, et créer un véritable service de transports publics, ce qui créerait des millions d’emplois protégés par les syndicats et serait une réponse au réchauffement climatique. Reconversion des travailleurs des industries polluantes avec maintien du salaire et des avantages.
    • Pour la fin de la dictature du profit et la création d’une planification démocratique et socialiste qui assurerait l’orientation de l’industrie énergétique, des transports et de la production vers la satisfaction des intérêts des travailleurs et de l’environnement.
  • Science, climat… et profits

    Chaque jour, de nouveaux éléments prouvent que la cause du réchauffement climatique est anthropogénique, c’est-à-dire conséquente à l’activité humaine. Un large consensus scientifique existe sur cette question et bien peu de gens nient les conclusions des rapports des experts et des climatologues. Cependant, malgré leur faible nombre, les négationnistes de la science climatique n’en sont pas pour le moins très influents.

    Par Alain (Namur)

    L’association écologistes Greenpeace a sorti un rapport sur ces lobbys qui remuent ciel et terre pour que rien ne change dans le système pour assurer que leurs affaires ne soient pas gênées par des peccadilles environnementales. Ennemi public numéro 1 épinglé dans ce rapport : Koch Industries (24,9 millions de dollars de subsides entre 2005 et 2008), qui surclasse le pétrolier ExxonMobil (9,1 millions). Ce conglomérat d’entreprises pétrochimiques a un revenu annuel de 100 milliards de dollars (soit un tiers de toute la richesse produite en un an en Belgique).

    Très tôt dans les années 1990 se sont mis en place différents groupes de pression qui se sont donnés pour but de distiller le doute concernant les éléments scientifiques qui pouvaient mettre en péril les industries produisant des gaz à effet de serre (charbon, pétrole,…). Les grosses compagnies de ces secteurs se sont donc liées dans des groupes formels ou informels dans l’objectif de décrédibiliser la science du climat.

    Afin de parvenir à leur but, ils offrent des subventions pour des études qui tendent à prouver que les rapports comme ceux du GIEC ne sont pas exacts. À côté de cela, ils financent des plans de communication destinés à casser l’image des climatologues aux conclusions un peu trop gênantes pour leurs affaires. L’emballement médiatique qu’il peut y avoir quand une erreur se glisse dans les rapports du GIEC illustre l’impact que ces lobbys peuvent avoir. Des personnalités sont souvent employées pour servir de porte-voix du doute (comme Claude Allègre en France ou, plus près de chez nous, Drieu Godefridi ou Corentin de Salle de l’institut (ultra)libéral Hayek).<^>Ces manœuvres autour de la question climatique illustrent plusieurs choses. Tout d’abord, cela nous rappelle à quel point nous avons besoin d’une recherche scientifique indépendante de tout lobby. Cela nécessite de mettre plus de moyens (financiers et humains) dans la recherche. D’autre part, on ne fait pas de recherche de qualité sans personnel bien formé, ce qui nous ramène à l’état de désinvestissement chronique de l’enseignement.

    Ensuite, il est clair que la sauvegarde du climat nécessite des changements radicaux. Comment ces changements vont-ils être mis en œuvre, c’est bien là l’objet de la bataille. Le capitalisme démontre chaque jour qu’il est incapable de répondre aux besoins sociaux. Il faut donc s’en prendre à la racine du mal. Il est clair que les capitalistes qui font leur profit dans le secteur du pétrole, du charbon ou bien dans d’autres secteurs polluants ne sont pas prêts à investir dans des technologies vertes. Il faut donc un contrôle collectif de ces secteurs pour pouvoir orienter la production en fonction des besoins et selon les contraintes écologiques.

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