Category: Ecologie

  • Environnement. Pénurie énergétique et changement climatique : Il faut une planification socialiste pour les énergies alternatives

    Un spectre hante le monde – le spectre du changement climatique irréversible. Mais en même temps, le monde est saisi d’une soif désespérée d’énergie. Chaque année, nous générons et utilisons de plus en plus, produisons de nouveaux produits, tandis que les habitants des pays riches sont persuadés de jeter leurs vieux produits. Au Royaume-Uni, la consommation d’énergie est restée à peu près constante pendant les 30 dernières années, parce que presque tous nos biens de consommation sont importés. L’énergie qui est nécessaire à la fabrication de ces produits, par exemple, en Chine, est une des raisons pour lesquelles la demande en énergie s’est tellement accrue. Mais la demande en énergie n’est pas simplement un besoin de l’“Occident avide”.

    Par Geoff Jones, Socialist Party of England and Wales (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Au fur et à mesure que les travailleurs des pays en voie de développement s’organise et obtiennent le droit à la parole, ils demandent eux aussi le droit de pouvoir posséder tous ces biens que nous tenons pour indispensables à la vie : des frigos, des lampes électriques, des radiateurs ou climatiseurs.

    La construction de routes, de chemins de fer, de logements décents, tout cela demande de l’énergie, même si de nouvelles technologies permettent aujourd’hui de ralentir la croissance de cette demande – par exemple, l’utilisation de téléphones portables nous épargne la nécessité de mettre en place un réseau de câbles téléphoniques ; les ampoules LED consomment beaucoup moins que les ampoules incandescentes traditionnelles.

    La concentration de dioxyde de carbone et autres gaz à “effet de serre” dans l’atmosphère terrestre augmente de plus en plus. Cette augmentation de leur concentration va mener à une hausse de la température mondiale, dont les conséquences pourraient être catastrophiques pour l’humanité. 87 % de notre énergie dans le monde est produite en brulant des carburants fossiles non-renouvelables – essentiellement le pétrole, le gaz et le charbon –, ce qui génère du dioxyde de carbone.

    Au Royaume-Uni, la proportion est presque la même, bien que le gouvernement Con-Dem se soit engagé à ce que 15 % (à peine) de notre énergie provienne de sources d’énergie renouvelables d’ici 2020. Une telle politique qui finalement ne mène à aucun changement, ne peut que nous conduire à la catastrophe.

    Les sources d’énergie aujourd’hui

    Aujourd’hui, la plupart de notre énergie est produite par de grosses multinationales dont le seul but est une offre sur le court terme et de super profits.

    Pour extraire le pétrole, ils passent des contrats avec les seigneurs féodaux du Moyen-Orient, et ils transforment des terres agricoles en déserts pollués. Ce n’est que lorsque la pollution causée par l’extraction du pétrole apparait plus proche de chez eux, comme on l’a vu avec la catastrophe du golfe du Mexique, que les multinationales pétrolières (essentiellement américaines) affichent un tant soit peu de repentir – mais ça ne dure jamais qu’un bref moment.

    Cela fait une génération que l’offre mondiale de pétrole est dominée par les dictatures du golfe Persique. L’Arabie saoudite produit ainsi à elle seul le dixième des exportations de pétrole. Cherchant désespérément d’autres sources, les compagnies pétrolières bâtissent des plate-formes pétrolières en haute mer qui forent de plus en plus profond et dans des zones de plus en plus dangereuses.

    L’ironie suprême est que le réchauffement climatique lui-même cause la fonte des glaces polaires, ce qui ouvre tout d’un coup l’accès aux immenses gisements de pétrole et de gaz de l’Arctique, ce qui ne peut avoir pour conséquence qu’une hausse encore plus catastrophique de la température mondiale.

    L’exploitation à ciel ouvert des sables bitumineux du nord du Canada, qui est un procédé extrêmement polluant et inefficace, fournit malgré tout 20 % des importations de pétrole américaines. À présent, il y a un projet de démarrer une exploitation qui créera dans le nord du Canada un désert toxique de la taille de l’Arabie saoudite, qui amènera ensuite le pétrole sur la côte Pacifique à l’ouest afin qu’il puisse y être acheminé vers la Chine. Ce projet a déjà provoqué de nombreuses manifestations.

    Certains “biocarburants” sont une source alternative d’énergie, mais leur culture implique la destruction d’immenses superficies de forêt tropicale en Amérique latine et la reconversion de terrains aux États-Unis et ailleurs uniquement pour la production de maïs, à fins de biocarburant. Toutes ces terres pourraient à la place être employées pour cultiver des vivriers.

    Après le pétrole, le gaz naturel est la deuxième plus grande source d’énergie du Royaume-Uni ; dans le monde, ce combustible est troisième derrière le charbon et le pétrole. Dans les années ’80 et ’90, les Tories ont utilisé les champs de gaz de la mer du Nord pour restaurer leur économie capitaliste en faillite. À présent ces gisements sont presque épuisés. En 2011, les importations de gaz ont excédé la production nationale pour la première fois.

    Dans le reste du monde, la production continue de s’accroitre, mais les réserves ne sont évidemment pas inépuisables. En outre, rien ne permet d’empêcher les exportateurs d’augmenter leurs prix sans prévenir (comme l’Opep, Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’avait fait en 1973 en décidant subitement une hausse de +70 %), ou d’éviter de couper totalement leurs fournitures énergétiques, comme la Russie l’a fait subir à l’Ukraine en 2009 en coupant le “robinet à gaz”.

    La nouvelle panacée serait à présent la “fracturation hydraulique” – un forage profond dans les couches de schiste géologiques pour en extraire du gaz. Au Royaume-Uni, les ministres Con-Dem ont sauté sur cette occasion pour permettre aux firmes privées de foncer sur ce nouveau créneau, même après qu’une première expérience ait déclenché des séismes mineurs et ait révélé un véritable risque de pollution des eaux souterraines.

    Les Tories parlent de gaz “bon marché”, mais le gaz qui sera ainsi produit sera vendu sur le marché mondial ; donc son prix sera aligné sur le prix mondial. De toute manière, un récent rapport indique que le cout de l’extraction par fracturation hydraulique serait plus élevé que le prix mondial actuel du gaz.

    Enfin, il y a le charbon. La Chine est le plus grand producteur de charbon mondial. Elle extrait trois fois plus de charbon que les États-Unis et six fois plus que l’Inde, qui sont les deux autres plus grands producteurs mondiaux. Depuis que les Tories ont détruit l’industrie charbonnière britannique dans les années ’80, le Royaume-Uni est contraint d’importer deux fois plus de charbon que ce qu’il en produit.

    À l’échelle mondiale, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prédit, sur base des tendances actuelles, que le charbon sera la plus grande source d’énergie mondiale d’ici 2020, et que si cette tendance continue, le climat mondial connaitrait une hausse de température de 6°C d’ici 2100.

    L’énergie nucléaire, qui était généralement considérée il y a 50 ans comme une source d’énergie bon marché et non-polluante, a depuis longtemps perdu de son aura. Les réacteurs nucléaires, utilisant des systèmes conçus pour produire des armes nucléaires, laissent derrière eux des montagnes de déchets radioactifs hautement dangereux.

    Au centre de traitement des déchets nucléaires de Sellafield, en Angleterre, le stock de déchets radioactifs est égal en volume à 27 piscines olympiques, et les autorités n’ont aucune idée de quoi faire avec ! (ce serait déjà bien s’ils savaient où se trouve l’ensemble des déchets). On pourrait construire des systèmes qui produisent moins de produits dangereux mais, à nouveau, les gouvernements et les entreprises privées ne sont pas désireux de financer les investissements sur le long terme que cela implique.

    Pendant ce temps, la possibilité de systèmes efficaces et non-polluants tels que la fusion nucléaire (plutôt que la fission) semble n’avoir été qu’un mirage, qui s’éloigne au fur et à mesure qu’il parait plus proche.

    La capture du carbone ?

    Le charbon, le pétrole et le gaz requièrent des procédés de plus en plus chers, dangereux et polluants pour leur extraction, tout en continuant à relâcher de plus en plus de gaz à effet de serre. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone sont passées de 20 gigatonnes par an en 1990 à près de 30 gigatonnes par an aujourd’hui. Neuf gigatonnes sont produits par les seules centrales électriques au charbon.

    Le changement climatique ne peut plus être empêché, mais il pourrait être ralenti en capturant une partie du dioxyde de carbone émis et en le stockant quelque part. Mais cela voudrait dire un investissement considérable dans la recherche afin de développer des systèmes adéquats ; cela couterait de l’argent et nuirait aux bénéfices des compagnies énergétiques. Les gouvernements parlent de la nécessité de capturer et stocker le carbone, mais il faut beaucoup plus de recherches ; aussi, le nombre d’installations à capture du carbone actuellement opérationnelles est minuscule si on le compare à l’ampleur du problème.

    Il y avait dans le monde en 2011 seize installations à grande échelle de capture du carbone, qui toutes ensemble ne capturaient qu’un millième du carbone généré à l’échelle mondiale. Il est prévu d’en construire plus (surtout en Chine), mais dans de nombreux cas, les investissements gouvernementaux se font longtemps attendre.

    Au Royaume-Uni par exemple, l’installation de capture de carbone de Longannet, qui devait capturer environ 1,5 mégatonnes de carbone par an, n’a finalement jamais vu le jour, parce que les propriétaires espagnols de Scottish Power et le gouvernement Con-Dem ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur le financement du projet.

    Bien que Ed Davey, secrétaire d’État à l’énergie Con-Dem, aime discourir à longueur de temps sur les “formidables opportunités” qui se présentent dans l’industrie de la capture de carbone, il n’y a en ce moment que très peu de recherches effectuées, et aucune installation de capture de carbone à grande échelle n’existe au Royaume-Uni.

    Il existe une alternative

    Il existe pourtant une alternative à l’accroissement indéfini de l’utilisation de carburants fossiles. En fait, en novembre 2009 déjà, dans un article paru dans la célèbre revue américaine Scientific American, on démontrait que simplement en utilisant la technologie dont nous disposons déjà à l’heure actuelle, il serait possible de satisfaire toute la demande mondiale en énergie, en utilisant des sources d’énergie renouvelables et non-polluantes. Quelles sont ces sources ? Essentiellement les énergies solaire, éolienne, et hydraulique.

    L’énergie solaire, générée par des panneaux photovoltaïques, est déjà familière. On la voit un peu partout, sur les calculatrices de poche et sur les toits des maisons. La baisse de cout extrêmement rapide des matériaux nécessaires pour la fabrication des panneaux photovoltaïques rend aujourd’hui possible et compétitive la génération d’énergie solaire à une échelle industrielle.

    En Californie par exemple, près de 2 gigawatts d’énergie solaire ont été installés. Cela est d’une part réalisé par des “fermes solaires”, champs de panneaux solaires à grande échelle, et d’autre part, par les nombreuses installations sur les toits des maisons et des entreprises, qui subviennent ainsi à leurs propres besoins.

    Cette “génération d’énergie distribuée” a aussi le grand avantage de fortement diminuer le cout du transport de l’électricité. De tels plans ont été adoptés en Allemagne, et c’était également un des objectifs du dernier gouvernement britannique, qui voulait créer une “taxation adaptée” afin d’encourager les firmes solaires britanniques (mais ce plan est passé à la trappe sitôt les Con-Dem au pouvoir).

    Bien sûr, la Californie est un cas particulier, vu qu’elle jouit d’un climat idéal, et de centaines d’hectares de désert ; mais l’idée des fermes solaires est reprise sur d’autres continents. Au Ghana par example, un projet d’installation solaire devrait fournir 155 mégawatts – 6 % de la demande énergétique ghanéenne.

    Aussi, un immense projet appelé “Desertec”, vise à satisfaire 15 % de la demande énergétique européenne à partir de fermes solaires en Afrique du Nord, acheminée par des câbles sous la Méditerranée. Mais ce projet rencontre beaucoup de critiques. Au premier rang, les Africains qui se demandent pourquoi ils devraient envoyer toute cette électricité en Europe, quand eux-mêmes en ont tellement besoin. Mais il reste tout de même que ce projet démontre que la génération d’énergie solaire à grande échelle est possible.

    L’énergie éolienne est devenue la source d’énergie renouvelable la plus diabolisée. Mis à part les mythes selon lesquels les champs éoliens en haute mer terroriseraient les dauphins et tueraient les oiseaux migrateurs, l’énergie éolienne est souvent décrite comme inefficace et chère. En réalité, tout cela est faux.

    Une récente étude effectuée par un groupe de recherche très respecté, Cambridge Econometrics, a démontré qu’il est possible d’installer des turbines éoliennes en haute mer qui satisferaient à un quart de la demande énergétique britannique à un cout modique, à peine plus que le cout équivalent d’utilisation de gaz équivalent, tout en créant des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur de la construction.

    Il faut, il est vrai, des systèmes de stockage de l’énergie pour s’assurer de la fourniture au cas où il n’y a ni vent, ni soleil, mais cela peut être fait.

    On entend aussi l’argument comme quoi le régime des vents n’est pas fiable. Moins que les oligarques russes et les sultans arabes ?

    L’énergie hydraulique, qui utilise des turbines actionnées par l’eau stockée dans de grands réservoirs (lacs de barrage), est la plus ancienne forme d’énergie renouvelable.

    Aux États-Unis dans les années ’30, l’Autorité de la vallée du Tennessee a été instituée en tant qu’agence fédérale hydraulique – suscitant une vive critique de la part des compagnies énergétiques – afin de fournir des emplois et une électricité à bon marché grâce à un réseau d’immenses barrages. En Chine, le barrage des Trois Gorges, qui traverse le fleuve Yangtzi, devrait fournir 22,5 gigawatt. Mais ce barrage a déplacé 1,3 millions d’habitants, et causé de graves dégâts écologiques.

    D’un autre côté, l’énergie océanique et marémotrice est une immense ressource mais qui est complètement négligée, surtout si on parle d’une nation insulaire telle que le Royaume-Uni.

    En Europe, il n’existe qu’une seule installation marémotrice à grande échelle, celle de l’estuaire de la Rance, en France, qui fonctionne depuis 1966, et génère 240 mW. Mais des projets grandioses tels que celui du barrage maritime de l’estuaire du Severn, censé produire 5 % des besoins énergétiques britanniques, ne sont sans doute pas la meilleure option. Une majorité de l’industrie de la construction pourrait se voir engagée dans ce projet pendant des années, et il pourrait avoir des conséquences environnementales imprévisibles. D’un autre côté, un réseau de générateurs marémoteurs tel que proposé par l’ONG Friends of the Earth, produirait tout autant d’énergie pour beaucoup moins de dégâts écologiques.

    Enfin, le développement de générateurs utilisant l’énergie des vagues (ou houlomotrice) est complètement ignorée par le gouvernement et par les entreprises énergétiques.

    En fait, dans l’ensemble, très peu d’intérêt est affiché par les gouvernements et les multinationales de l’énergie partout dans le monde pour le développement de systèmes non-polluants.

    Bien que la recherche dans de nouvelles technologies encore inconnues puisse offrir des solutions encore plus efficaces dans le futur, et devrait d’ailleurs être financée comme il le faut, il est urgent de s’occuper de ce problème aujourd’hui et maintenant. Au Royaume-Uni, la dépendance obsessive de la part du New Labour et des Tories sur l’industrie privée nous mène droit au pire.

    D’un côté, il faut absolument fermer les centrales électriques au charbon qui vomissent des tonnes de dioxyde de carbone dans l’air, d’autant plus étant donné leur âge, vu que que les firmes énergétiques refusent d’investir dans de nouveaux générateurs qui seraient un peu plus propres.

    D’un autre côté, nous voyons que les gouvernements ont toujours échoué à maintenir le moindre engagement envers la production d’énergie non-polluante et les économies d’énergie. Ils espèrent pouvoir se baser sur des centrales au gaz, en important du gaze ou en utilisant des procédés polluants et potentiellement très dangereux tels que la fracturation hydraulique.

    Quoi qu’il en soit, le prix des combustibles va inévitablement s’accroitre, ce qui veut dire que de plus en plus de gens seront poussés dans la misère de ce fait. Et le chef de l’office de régulation de l’industrie, Ofgen, nous a déjà prédit que dans quelques années, le Royaume-Uni connaitra sans doute des délestages, ce que nous n’avons jamais vu dans le pays depuis la grève des mineurs de 1974.

    Que doivent faire les marxistes?

    Tout d’abord, nous ne devons pas accorder la moindre confiance au système capitaliste pour nous sortir de la catastrophe qui arrive à grands pas.

    Au Royaume-Uni, nous devons réclamer :

    • La fin immédiate des essais de fracturation hydraulique.
    • La renationalisation du secteur de la production et de la distribution d’énergie, afin de permettre la mise en place d’un plan de capture de carbone, et de nous sortir de l’utilisation de combustibles fossiles aussi rapidement que possible.
    • Une reconversion à très grande échelle de l’industrie de la “défense” vers la production de générateurs éoliens et solaires, en nationalisant les grandes compagnies énergétiques quand cela est nécessaire, sans compensation sauf sur base de besoins prouvés.
    • Un programme national d’expansion de la “génération énergétique distribuée” sur chaque nouveau bâtiment construit : à chaque logement et chaque entreprise ses panneaux solaires.
    • Une expansion massive du système de transport public, en particulier des chemins de fer, afin de réduire la pollution par les véhicules qui circulent sur les routes.
    • Un plan massif et public de recherche et de développement dans les systèmes de génération d’énergie marémotrice et houlomotrice.

    Dans le monde :

    • Les organisations des travailleurs, des peuples indigènes et des militants écologistes doivent s’opposer à tous les plans de développements désastreux tels que l’extraction des sables bitumineux et les plantations de cultures à “biocarburants”.
    • Il faut soutenir la lutte des peuples des pays à basse altitude, en particulier d’Asie du Sud-Est et du Pacifique, qui seront contraints à la migration et à l’appauvrissement national à cause de la hausse du niveau de la mer et du changement climatique.
    • Il faut se battre pour un plan énergétique international afin de satisfaire aux besoins de l’humanité en utilisant uniquement les énergies renouvelables.
  • Changement climatique : la banquise arctique diminue jusqu'à un nouveau record

    Le capitalisme a clairement échoué, pour l’environnement aussi

    Le mois de septembre dernier, la banquise arctique a connu son niveau le plus faible de glace depuis que ces données sont collectées, soit depuis 33 ans. Des experts du changement climatique avertissent que l’Arctique pourrait être totalement libre de glace dès 2020, soit 30 ans plus tôt que ce qui avait été mis en avant lors de la dernière estimation, publiée en 2007. La fonte totale de la glace durant l’été aurait des conséquences dévastatrices non seulement pour le fragile écosystème de l’Arctique, mais aussi pour toute la population mondiale.

    Par Jess Spear, Socialist Alternative (partisans du CIO aux USA)

    Cette perte de la calotte glaciaire arctique près d’un demi-siècle plus tôt que ce qui était jusqu’ici prévu suggère que nous sommes beaucoup plus proches d’un point de non-retour que ce qui était imaginé il y a quelques années à peine. Il nous reste donc moins de temps pour agir. Si nous voulons sérieusement lutter contre le réchauffement climatique, nous devons remettre en question la logique qui nous a mis dans ce pétrin, c’est-à-dire remettre en question le capitalisme et sa soit de profits au détriment de l’humanité et de l’environnement.

    Un double avertissement

    Le réchauffement climatique causé par l’activité humaine a déjà bien lieu, mais il n’est pas uniforme sur toute la planète. Des régions très sensibles sont touchées de manière disproportionnée, à l’instar de l’Arctique, où la température moyenne de l’air a augmenté deux fois plus vite que la moyenne mondiale. La font de la calotte glacière expose plus d’océan à la lumière, est plus de soleil est ainsi absorbé (suite à la perte de l’effet réfléchissant de la glace), et cela déstabilise encore davantage notre système climatique. Très clairement, ce qui se passe dans l’Arctique ne reste pas dans l’Arctique.

    La fonte des glaces n’est pas une mauvaise nouvelle que pour les ours polaires, cela influe également sur la production alimentaire (Washington Post, 14/01/2012), l’élévation du niveau de la mer (New York Times, 19/09/2012), et la probabilité d’événements météorologiques extrêmes. Les phénomènes météorologiques extrêmes, devraient augmenter en fréquence en conséquence de l’augmentation de l’énergie solaire absorbée par l’océan Arctique.

    La solution

    mais cette nouvelle, qui devait sonner comme un avertissement alarmant, a surtout donné lieu à une véritable course pour extraire davantage de combustibles fossiles des zones de l’Arctique désormais libres de glace.

    La quête incessante de profits intrinsèque au capitalisme se réalise au détriment de la vie humaine et l’environnement. Les dirigeants capitalistes affirment que nous ne pouvons pas agir en raison des coûts économiques que cela entraînerait. Nous devons rejeter cette argumentation et la dénoncer pour ce qu’elle est : un acte d’accusation flagrant du système économique capitaliste lui-même. Si le capitalisme ne peut pas se permettre de prendre des mesures contre la plus grande menace qui pèse sur la civilisation mondiale, alors c’est un système qui ne répond pas aux besoins de l’humanité et il doit être renversé et remplacé par un autre.

    L’erreur commise par la majeure partie des militants écologistes actuels est de limiter leurs revendications aux limites du système capitaliste. Toutes les idées proposées (taxes-carbone,…) pour inciter le système à prendre de bonnes décisions n’ont quasiment débouché sur rien.

    La voie à suivre pour stopper cette folie peut être trouvée dans les pages de l’histoire. Seuls les mouvements de masse ont pu être source de progrès. Tous les grands mouvements du siècle dernier (pour les travailleurs, contre le racisme, pour les droits des femmes, des LGBT et de l’environnement) ont impliqué un grand nombre de gens. Toutes ces luttes ont d’ailleurs eu des liens très étroits les uns avec les autres.

    Nous devons rejeter toutes les excuses selon lesquelles l’environnement s’opposerait à l’emploi et au contraire lier la question de la lutte pour la préservation de notre environnement avec la lutte pour l’emploi. Lier les revendications concernant l’emploi à la connaissance de ce qui est nécessaire pour réduire notre empreinte écologique pourrait créer un mouvement assez puissant pour sérieusement défier le système. Il nous faut un plan massif de création d’emplois verts pour permettre aux millions de chômeurs de retrouver un travail tout en rééquipant notre infrastructure en répondant aux exigences des travailleurs et de l’environnement. Pour être sérieux face au réchauffement climatique et à ses conséquences, nous devons concentrer nos efforts vers la construction de ces liens et vers la construction d’une alternative au capitalisme, une alternative socialiste démocratique.

  • Environnement : il nous faut une planification socialiste !

    Plus de 20 années se sont écoulées depuis que le sommet environnemental des Nations Unies (ONU) à Rio de Janeiro a mis en évidence le problème du changement climatique. La production de gaz à effet de serre a pourtant continué de grimper jusqu’à un niveau critique menaçant le monde de catastrophes environnementales continuellement plus importantes. Dans les pays capitalistes industrialisés, le fossé qui sépare les belles paroles des gouvernements et leur inaction politique est un gouffre sans fond.

    Par Pete Dickenson

    Les inondations dévastatrices au Pakistan en 2010 et l’ouragan Katrina aux États-Unis en 2005 ont mis en évidence la possibilité d’un changement climatique se manifestant dans des phénomènes météorologiques extrêmes. Toute l’idée qu’il s’agissait d’un problème pour les générations futures ‘‘seulement’’ a volé en éclat. Selon le météorologue Jeff Masters, ‘‘il est tout à fait possible que 2010 ait été mondialement l’année la plus extrême en terme de conditions météorologiques depuis 1816.’’ Des recherches consacrées à l’ouragan Katrina ont prouvé que le réchauffement de l’océan est responsable de l’apparition d’ouragans de plus en plus violents. Les preuves sont suffisamment nombreuses pour considérer les phénomènes météorologiques extrêmes comme découlant du réchauffement de la planète.

    La gamme de prévisions de hausses possibles des températures est large (dépendant de la sensibilité supposée de la terre à la hausse des concentrations de gaz à effet de serre). L’estimation la plus extrême parle de 13,3 ° C, ce qui rendrait difficile de maintenir la vie sur terre. Ce résultat est statistiquement peu probable, mais le risque existe néanmoins bel et bien. La prévision la plus probable, une augmentation de 4°, est cependant toujours très dévastatrice.

    On parle de l’alternative nucléaire face aux sources d’énergies émettrices de gaz à effet de serre, mais la catastrophe de Fukushima a rappelé les dangers du nucléaire. La centrale avait trois réacteurs nucléaires opérationnels au moment du tremblement de terre, et la fusion du combustible nucléaire a pris place dans les réacteurs 1, 2 et 3. Les bâtiments des réacteurs 1 et 3 ont été détruits par des explosions d’hydrogène, la vapeur a été évacuée dans les environs. Les retombées radioactives qui en résultent sont les pires depuis la catastrophe de Tchernobyl (1986). Le gouvernement japonais a annoncé qu’il faudrait au moins 40 ans pour nettoyer et désaffecter l’usine.

    Sur le long terme, le stockage des déchets nucléaires est un problème encore plus important. Les déchets seront radioactifs pour 100.000 ans et pourtant, aucune méthode de stockage totalement sure n’a encore été conçue ! Les sommets internationaux se succèdent et ne sont que de lamentables échecs. La conférence de l’ONU de Durban s’est ainsi terminée avec pour seul espoir qu’un éventuel nouvel accord vienne remplacer le traité de Kyoto (qui prendra fin en 2012) pour entrer en vigueur en… 2020. Aucun autre accord ne sera mis en œuvre avant cette date.

    S’attaquer au réchauffement est pourtant simple : aucune nouvelle avancée technologique n’est obligatoirement requise. Tout ce qui est nécessaire pour cela est l’adoption plus large et le développement de technologies existantes basées sur le vent, les vagues et l’énergie solaire, l’expansion des transports en commun, l’élaboration du réseau ferroviaire afin que les courtes et moyennes distances de voyage aérien puissent être réduites et ensuite remplacées, la conversion de l’industrie automobile à l’utilisation de sources d’énergies renouvelables,…

    Mais ce n’est qu’en éliminant le pouvoir des grandes entreprises que ce programme peut être réalisé. Cela signifie, qu’il faut nationaliser les principales industries qui dominent l’économie. L’économie de marché et de concurrence détruit l’environnement. Nous avons besoin d’une autre organisation de la production, d’une planification démocratique rationnelle, ce qui présente d’énormes avantages du point de vue des économies d’énergie.

    En ne prenant aucune résolution significative depuis 20 ans, les représentants du système capitaliste et de l’économie de marché ont créé une situation où certains des effets du réchauffement climatique sont irréversibles. Indépendamment des évènements à venir, les conséquences de leurs actions peuvent être classées aux côtés des plus grands crimes du capitalisme, comme les guerres impérialistes du XXe siècle. Afin d’éviter les pires effets du changement climatique, une action décisive doit être prise maintenant, mais cela ne se produira pas à cause des rivalités entre les principales puissances industrielles.

    Ce changement radical repose donc sur les épaules du mouvement ouvrier international pour mettre en œuvre un programme pouvant s’attaquer aux changements climatiques – en remplaçant le capitalisme par un système socialiste démocratique.

  • Obsolescence programmée: tromperies du capitalisme et nécessité du socialisme

    Pour toujours plus augmenter leurs profits, de grandes multinationales conçoivent volontairement des produits à durée de vie expressément limitée, ‘‘prêts à jeter’’, c’est-à-dire prêts à être rachetés ! Cette scandaleuse mais omniprésente facette du système capitaliste pose clairement la nécessité d’une économie démocratiquement planifiée, par et pour la population, une société orientée vers la satisfaction des besoins de tous et non la soif de profit du privé.

    Par Nicolas P. (Bruxelles)

    Il semblerait que le premier produit à avoir été massivement touché par l’obsolescence programmée est l’ampoule électrique (à incandescence). Face à la durée de vie des ampoules (2500 heures en 1924) les groupes industriels (regroupés sous le cartel Phoebus) introduisent le 23 décembre 1924, un règlement interne qui limite à 1000 heures la durée de vie maximale (usant de sanctions contre les entreprises qui n’obéiraient pas). Par la suite le principe est généralisé aux bas nylons, aux appareils électroménagers, aux objets électroniques et est massivement pratiqué en informatique (ordinateurs, imprimantes…). Les cartouches d’encres sont par exemple pour la plupart munies d’une puce, qui annonce un niveau d’encre insuffisant alors que la cartouche est encore remplie. Certaines imprimantes sont d’ailleurs également munies d’un compteur qui bloque l’appareil après un certain nombre de feuilles imprimées. Des entreprises comme Apple, qui jouent niveau marketing sur une image ‘‘jeune, cool et écolo’’ limitent en réalité volontairement la durée de vie des composants (par exemple les batteries d’Ipods) rendant ainsi le produit inutilisable après quelques années.

    Le système capitaliste qui vise par tous les moyens possibles des profits juteux pour une infime minorité, constitue à nouveau nettement un frein au progrès technique, social et économique. Détruisant sciemment le travail d’ingénieurs et de scientifiques, ces grandes entreprises utilisent la population uniquement comme un troupeau de consommateurs et ne se soucient absolument pas des conséquences sociales et écologiques de leur pratique.

    Les néolibéraux et le patronat, souvent en dernier recours pour défendre leur système inégalitaire, prétendent souvent que le libre marché et la concurrence permettent un nivellement vers le haut…de la qualité des produits ! Voici maintenant ces pompeux défenseurs du libéralisme bien pâles face à l’écrasante force des conséquences de leur système économique.

    De l’autre côté, on entend souvent à gauche l’expression de ‘‘con-sommateurs’’ pour caractériser la consommation frénétique et le consumérisme de notre société. On peut comprendre l’indignation ressentie face à ce gaspillage et à cette course pour des objets parfois plus inutiles les uns que les autres, qui détruisent la planète et exploitent le tiers-monde. Cependant, ce slogan reflète un profond mépris pour les masses populaires, et manque cruellement de réelle analyse.

    Qui est responsable de ce consumérisme ? Qui est responsable de l’obsolescence programmée ? Les patrons et les actionnaires. Les multinationales exploitent en réalité non pas seulement les ouvriers du tiers-monde, mais bien l’entièreté de la population ! Ils nous matraquent constamment de pubs, de préjugés, de critères de bonheur et de beauté,… Regorgeant de créativité, ils tentent de trouver des acheteurs, afin d’engranger toujours plus de bénéfices. Un des ces moyens fut d’ailleurs le crédit de masse, dont on a pu voir les conséquences…

    Tout comme le racisme n’est pas la responsabilité des travailleurs qui votent pour l’extrême droite par manque d’alternative mais bien celle des PDG d’entreprises qui délocalisent malgré les bénéfices, pour l’obsolescence programmée c’est le 1% riche de la population et le patronat qui sont responsables !

    Alors, comment répondre à cette politique du patronat ? Certains défendent l’idée de lois, d’associations de consommateurs, etc. Même si nous sommes favorables à ces choses, elles ne seront jamais suffisantes pour mettre un terme à la voracité des riches. Ils les contourneront comme ils l’ont déjà fait cent fois, achèteront les dirigeants des associations de consommateurs, paieront des avocats, lâcheront un peu de leste, mais finiront toujours par continuer à profiter.

    Les travailleurs et les consommateurs ont une lutte en commun à mener pour que la production soit contrôlée par la population pour le bien-être de tous et non plus pour les profits de quelques-uns. Une économie démocratiquement planifiée permettrait d’utiliser chaque progrès technique pour améliorer la qualité du produit, les conditions de travail des ouvriers etc. les automatisations de certaines professions connaissent aujourd’hui (à raison !) l’opposition des travailleurs qui y voient un envoi direct au chômage et à la misère. Dans l’économie que nous défendons, de telles automatisations seraient au contraire un moyen de diminuer le temps de travail de chacun.

    Seule une économie planifiée par des comités élus et révocables à tout instant peut assurer que le progrès technique soit synonyme de progrès social et non pas d’augmentations de dividendes et de misère. Une telle société est une société socialiste, à l’opposé des caricatures staliniennes, et c’est ce pour quoi se bat le PSL/LSP.

  • Fukushima, un an après

    Profits sur le nucléaire, les peuples dans la galère, de cette société-là, on n’en veut pas !

    Ce 11 mars, cela fait un an que le désastre de Fukushima s’est produit au Japon, l’occasion de tirer le bilan d’une année d’hypocrisie de la part de la classe dirigeante, une année où le gouvernement japonais a voulu utiliser de petits pansements pour cacher une blessure faite à la hache.

    Par Clément (Bruxelles)

    Au départ il y a eu ce tremblement de terre sous-marin qui a engendré un tsunami. Le séisme, tout comme le tsunami, ont gravement endommagé la centrale (la destruction des systèmes de refroidissement des réacteurs provoquant la fusion de leurs ‘‘coeurs’’ et l’explosion du taux de radiation). Ce n’est que quatre jours plus tard que les autorités décidèrent (enfin) d’évacuer les 750 travailleurs qui tentaient de colmater l’incident avec du matériel hétéroclite et obsolète, exposés à des taux de radiations potentiellement mortels. Différents corps de métiers (pompiers, maçons, soldats) se rendirent sur place, jusqu’à un millier le 23 mars. Le 30, le gouvernement proclama officiellement la fin de l’état d’urgence. L’entreprise concernée – le géant énergétique Tepco – évalue à 40 ans le temps qu’il faudra pour démanteler la centrale. Jusqu’ici, 300.000 tonnes d’eau ont été contaminées, 110.000 évacuées, des sols sont impropres à la culture pour les 80 prochaines années, il y a au moins 1084 cas potentiels de cancer de la gorge et le nuage radioactif a été jusqu’au bord des côtes irlandaises. Plus de soixante ans après Hiroshima, le traumatisme était encore profondément gravé dans la population.

    Aujourd’hui, ce traumatisme est considérablement renforcé, de même que la colère et la rancoeur contre cet Etat incapable d’établir un plan de secours efficace, un Etat corrompu par les lobbys et qui a sacrifié sa population contre des pots de vins, colère et rancoeur enfin contre cette entreprise qui a réduit les coûts de sécurité au minimum pour satisfaire sa soif de profits. Une fois encore, le capital et le libéralisme, par son ‘‘laissons faire, les problèmes s’autoréguleront’’ ont illustré leur incompétence à protéger la population avant et après la catastrophe. Tepco est aujourd’hui engagée dans tout une série de procès qui visent à refuser d’endosser la responsabilité de conséquences de la catastrophe, notamment sur base de l’argument que les radiations émises ne lui appartenaient plus, et qu’elle ne peut donc être tenue pour responsable. ‘‘Condamner Tepco reviendrait à considérer que l’air peut appartenir à quelqu’un et personne ne veut cela’’, a même osé dire l’un de ses avocats…

    Cette attitude n’est pas une particularité japonaise. Ainsi, si la dénucléarisation est une question qui revient régulièrement lors des campagnes présidentielles françaises, la Cour des Comptes a publié un rapport qui affirme que le démantèlement coûterait 15 milliards d’euros. Trop cher, alors on continue… Pourtant, les réacteurs nucléaires français ont été construits dans les années ’70 et étaient prévus pour durer… 20 ans. Nous sommes en 2012, pas de danger ?

    Il est vrai qu’en comparaison de la France (qui dispose de 58 réacteurs), la Belgique et ses 7 réacteurs font pâles figures. Mais leur longévité ne devait également pas dépasser les 20 ans, et les partis traditionnels ont décidé en 2003 de la fermeture des centrales après 40 ans d’exploitation ! Mais l’Organisme national des déchets et des matières fissiles enrichies (ONDRAF) a dévoilé que l’argent prévu pour le démantèlement des centrales manque à l’appel… L’ONDRAF préconisait de provisionner 578 millions d’euros fin 2010 pour le démantèlement des centrales nucléaires, mais la Commission des provisions nucléaires (tout en étant d’accord avec ce montant) n’a mis de côté que 347 millions d’euros. Avec quelles conséquences ?

    Tepco au Japon, Areva en France, GDF Suez en France et en Belgique,… Ces entreprises ne visent que le rendement maximum, et tant pis pour la collectivité.

    Il est temps que cesse cette dictature des 1% qui met en danger les 99% de la population. L’alternative à ce secteur énergétique dominé par la soif de profit, c’est la nationalisation complète du secteur, sans rachat ni indemnité, et sous le contrôle des travailleurs et de la collectivité. C’est la seule façon de garantir la satisfaction des besoins énergétiques de la population ainsi que la transition de la production d’énergie vers une production réellement verte et sûre, par un financement massif d’une recherche scientifique indépendante du lobby nucléaire et autres.

    Manifestation nationale "Fukushima plus jamais" le 11 mars, 14h30 Gare du Nord

  • Sauvons le climat, pas leurs profits !

    3 décembre, 14h, Bruxelles-Nord. Manifestation Climat

    Il n’y a à nouveau guère de choses à attendre du prochain sommet de l’ONU sur le climat, qui se tient début décembre à Durban. Deux ans après le sommet de Copenhague, nous aurons l’occasion d’entendre les mêmes belles paroles, peut-être mêmes quelques nouvelles promesses. Mais aucun changement véritable ne sera discuté. Malgré tous les sommets climatiques et les traités du type du Protocole de Kyoto, il n’y a jamais eu autant de CO2 qu’en 2010

    En 2010, 512 millions de tonnes de CO2 de plus ont été émises en comparaison de l’année 2009. Même les prévisions les plus négatives du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC) de 2007 ont été dépassées. Le GIEC parle d’une augmentation de la température moyenne mondiale de 2,4 à 6,4 degrés d’ici la fin du siècle, avec en conséquence une augmentation proprement vertigineuse des catastrophes naturelles.

    Le changement climatique et le réchauffement global se reflètent dans l’accroissement de conditions météorologiques extrêmes. Le GIEC l’a encore confirme dans son nouveau rapport. Partout, on peut remarquer que quelque chose ne va pas avec le climat : hiver plus rude, inondations, sécheresses,… constituent de plus en plus la norme à laquelle il faut s’adapter.

    Chez nous, cela va encore, mais les inondations se succèdent en Asie et ont provoqué des centaines de morts dans des pays extrêmement pauvres comme le Pakistan, l’Inde et la Thaïlande. En Afrique du Nord, la sécheresse croissante menace de famine des centaines de milliers de personnes. Ailleurs, les ouragans se font plus réguliers.

    Le climat est bien trop important que pour laisser son avenir aux mains des dirigeants actuels du monde. Ces derniers ont largement démontré qu’ils n’ont aucune solution, et qu’ils sont bloqués par la défense de leur système économique. Si le capitalisme est incapable d’assurer l’avenir de notre planète, la conclusion logique est de mettre un terme à ce système. Le contrôle démocratique de l’organisation de la production par les travailleurs et la collectivité est la seule manière de garantir que les ressources disponibles soient utilisées de façon rationnelle et planifiée. Ce système, c’est ce que nous appelons le socialisme démocratique. De plus, le fait que les moyens de productions soient placés dans les mains de la collectivité permettrait de suffisamment investir dans le développement de réponses écologiques.

  • Manifestation nationale pour l’environnement!

    3 décembre – 14h Gare du Nord – Bruxelles

    Désastre Nucléaire à Fukushima, marée noire en Nouvelle-Zélande, inondations en Thaïlande,… Les récents drames ont clairement illustré la responsabilité des actionnaires des grandes entreprises dans la crise environnementale. Leur soif de profit et leur avidité est sans limite.

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    Tract en version PDF

    Dépêche de novembre des Etudiants de Gauche Actifs

    Au Japon en 2009, l’Agence de sécurité nucléaire avait fait état de problèmes dans plus de la moitié des réacteurs du pays ! Quant à Tepco, l’agence réclamait des inspections supplémentaires dans quatorze des dix-sept réacteurs exploités par le géant énergétique…Il s’est avéré que la centrale de Fukushima avait déjà connu une longue liste d’incidents. Tepco qui a en charge les réacteurs de Fukushima, avait falsifié une trentaine de rapports d’inspection. Cette catastrophe démontre une fois de plus que le privé sacrifie la sécurité pour réaliser plus de profits.

    Au nord de la Nouvelle-Zélande, la marée noire est dramatique. La quantité de fioul déversée dans les eaux a augmenté rapidement jusqu’à 350 tonnes par jour. Les conséquences de ce naufrage se feront sentir longtemps. La Rena était un vieux porte-conteneurs qui ne remplissait pas toutes les conditions de sécurité, mais il est toujours possible aujourd’hui d’utiliser des navires aussi dangereux. Ce bateau était grec, mais battait pavillon libérien pour échapper à certaines législations, et le personnel engagé était composé de marins philippins choisis pour être exploités à bas prix. L’ISAC, un syndicat philippin de matelots a commenté la catastrophe en disant : ‘‘Ce n’est pas surprenant. Tôt ou tard, ce navire devait avoir un accident.’’

    Les Inondations en Thaïlande ont fait plus de 500 morts, affecté des millions de personnes et provoqués pour des milliards de dégât. Ce sont les plus pauvres qui comme à chaque fois ont été le plus fortement touché; ceux qui ont les habitations les plus vétustes et construites sur les zones les plus affectées. Mais ce sont vers les quartiers riches que se sont dirigés en premier lieu les secours. Selon le réassureur allemand ‘‘Munich Re’’, l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles liées au changement climatique (ouragans, inondations, sécheresses,…) ‘‘a été multiplié par trois depuis le début des années 1980’’ au niveau mondial.

    Ce 3 décembre une manif se tiendra à 14h à la Gare du Nord à Bruxelles, à l’initiative de la coalition climat des ONG, à laquelle EGA participera. Cette manifestation se déroule dans le cadre du Sommet des Nations Unis sur le réchauffement climatique de Durban, après la faillite de ceux de Copenhague et de Cancun. Ces échecs ne sont pas étonnant. Avec la crise et l’intensification de la concurrence entre les capitalistes, des normes environnementales contre l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère va être toujours plus ignoré pour permettre un taux de profit satisfaisant.

    Ce n’est qu’en organisant l’économie pour la satisfaction des besoins de tous, que pourra réellement être réorganisée la production de manière à préserver l’environnement. La nationalisation du secteur énergétique, des principaux moyens de production, de transport et de distribution sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs et de la population, pourra ainsi en finir avec cette course aux profits qui détruit nos vies et notre environnement. Ce que nous appelons une société socialiste.

  • La Nouvelle-Zélande frappée par une catastrophe écologique sans précédent

    Au large de l’île de Tauranga, au nord de la Nouvelle-Zélande, la situation est dramatique. La quantité de fioul déversée par le porte conteneur libérien Rena est ahurissante. Encore une fois, la soif de profit et ses conséquences en termes d’économies sur la sécurité, le matériel et le personnel ont provoqué une catastrophe environnementale.

    Le porte conteneur s’est échoué dans une baie touristique, à 22 kilomètres à peine de la côte. La marée noire a causé des dégâts importants aux alentours et a rapidement atteint la côte. Le capitaine du navire a directement été arrêté pour avoir mis le bateau en danger et emmené au tribunal de Tauranga, mais sous haute protection policière afin d’éviter la colère de la population. Son avocat avait également demandé que son nom et sa photo ne soient pas publiés pour éviter que “le public se charge lui-même de faire justice”.

    La quantité de fioul déversée dans les eaux a augmenté de jour en jour, de 20 tonnes le premier jour jusqu’à 350 tonnes rapidement. La marée noire, longue de 100 kilomètres, atteindra les plages des semaines durant. La population doit rester éloignée de celles-ci en raison de risques pour la santé. Plus de 500 personnes se sont directement organisées pour tenter de nettoyer les plages, mais le travail est titanesque et le temps particulièrement mauvais, ce qui a également permis que plus de pétrole soit déversé. Le bateau transportait 1300 tonnes, et on peut pomper au maximum 3 à 4 tonnes par heure.

    Les conséquences de ce naufrage se feront sentir longtemps. Même 22 ans après la catastrophe de l’Exxon Valdez en Alaska, tout n’est pas revenu à la normale. Le Rena était utilisé par la plus grande entreprise de porte-conteneurs au monde, MSC. Ce désastre soulève de nombreuses questions: pourquoi le navire a-t-il navigué par mauvais temps, pourquoi est-il venu si près de la côte, les normes de sécurité étaient-elles respectées,… Et, en fait, il est assez aisé de répondre.

    La Rena était un vieux porte-conteneurs qui ne remplissait pas toutes les conditions de sécurité, mais il est toujours possible aujourd’hui d’utiliser des navires aussi dangereux. Ce bateau était grec, mais battait pavillon libérien pour échapper à certaines législations, et le personnel engagé était composé de marins philippins choisis pour être exploités à bas prix et non pour leurs compétences. Laconique, le Centre d’action marin international (ISAC, un syndicat philippin de matelots) a commenté la catastrophe en disant : ‘‘Ce n’est pas surprenant. Tôt ou tard, ce navire devait avoir un accident.’’

  • Opportunité Gigantesque pour les Multinationales

    Le 29 mai 2011, une action a été menée à Wetteren, contre une expérience menée sur un champ expérimental et concernant des pommes de terre génétiquement modifiées. Abstraction faite de nos positions au sujet des actions directes telles que menées autour de ce thème, nous devons bien entendu admettre que l’utilisation d’Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) pose plusieurs problèmes.

    Article de Jon Sneyers

    Qui contrôle les OGM ?

    Le recours massif à des monocultures colossales de plantes génétiquement identiques implique d’énormes risques si de nouvelles maladies ou de nouveaux parasites émergent. Pour les agriculteurs eux-mêmes, OGM est synonyme de dépendance face aux multinationales qui possèdent les brevets. Ces multinationales, BASF et Monsanto, n’hésitent pas à intenter des procès aux agriculteurs qui utilisent une partie de leur récolte comme semence pour l’année suivante (ainsi, de 1995 à 2004, Monsanto a poursuivi 147 agriculteurs et 39 entreprises agricoles américains pour violation de brevet). Même les voisins qui n’utilisent pas de graines génétiquement modifiées et qui sont contaminées peuvent être condamné à d’énormes amendes pour violation de brevet. Dans le monde néocolonial, ce genre de pratiques a déjà poussé des milliers d’agriculteurs au suicide.

    Les modifications génétiques pourraient être utilisées de façon bénéfique à la société, mais pas sur base de la soif de profit qui est la motivation première de Mosanto & Co. La résistance croissante aux OGM pose des questions importantes : qui tire les ficelles de la société et comment ce contrôle est-il utilisé ?

    Licenciée pour avoir soutenu une action anti-OGM

    L’action de Wetteren – où de 15 à 20% du terrain a été endommagé – a été qualifiée par les politiciens et les médias traditionnels comme violente et dirigée contre la ‘‘liberté de recherche’’. La recherche réelle est cependant bien moins libre et indépendante que celle présentée dans les médias. Le manque de moyens public pousse les universités et institutions de recherche scientifique de plus en plus dans les bras du financement privé.

    Barbara Van Dyck, chercheuse au département d’urbanisme de la Katholieke Universiteit van Leuven (KUL) a été licenciée – et est interdite d’exercer sa profession – pour avoir soutenu cette action (hors de ses heures de travail et dans le cadre d’un engagement personnel). Elle n’a même pas détruit de pommes de terre transgéniques, il lui a suffit de donner son avis pour être licenciée.

    La délégation syndicale de la K.U.Leuven lutte évidemment contre ce licenciement abusif. Si un désaccord est une raison suffisante pour un licenciement, c’est un précédent très dangereux. Quelles opinions seraient encore permises ? Quel est le prochain pas ? Réprouver certaines expériences médicales ne serait plus toléré ? Un mathématicien athée fondamentalement en désaccord avec l’église catholique serait lui aussi menacé dans une université catholique ? Nous nous opposons aussi à la manière dont ce licenciement a été opéré.

    Les syndicats exigent la réintégration immédiate de Barbara Van Dyck et, en plus, revendiquent une nouvelle convention collective de travail pour le personnel académique où la procédure de licenciement concernant la ‘‘déontologie scientifique’’ seraient précisée en détail et des sanctions prévues pour toute violation. Nous pensons en définitive qu’un large débat social est nécessaire sur la liberté de recherche et la liberté d’expression, sur les brevets et sur la recherche scientifique publique.

  • Capitalisme et crise écologique

    L’actualité récente a été marquée par des catastrophes industrielles et écologiques d’ampleur phénoménale (désastre nucléaire de Fukushima, catastrophe de BP au Golfe du Mexique, vagues de boues toxiques en Hongrie, crise alimentaire et contamination en Allemagne,…) tandis que les conséquences du réchauffement climatiques deviennent sans cesse plus concrètes. Actuellement, la Corne de l’Afrique (Éthiopie, Somalie, Érythrée,…) connait sa plus grande sécheresse depuis 60 ans. Si le changement climatique n’est pas le seul facteur de cette crise qui touche plus de 10 millions de personnes, il n’en reste pas moins déterminant. Le capitalisme a largement illustré ce qu’il réserve en termes de crises écologiques et de gestion de celles-ci.

    Les discours n’ont pas manqué pour accuser ”l’Homme”. Pareille vision des choses est bien pratique pour les gouvernements, grands patrons et actionnaires puisqu’elle les place au même degré de responsabilités que les simples travailleurs. Cette logique s’est même retrouvée chez certains militants de gauche qui ont critiqué la ”société de consommation” et ont parlé de ”décroissance”. A la base de ce raisonnement se trouve un raccourci théorique, la négation de la question fondamentale de la production. Mais, en parallèle avec l’approfondissement de la crise économique, la conscience que le capitalisme lui-même est une menace pour l’environnement s’est développée.

    La catastrophe de BP a constitué la pire marée noire qu’ait connue le monde. Pendant plusieurs mois, ce sont près de 800 millions de litres de pétrole qui ont été déversés. Le numéro deux mondial du secteur pétrolier avait rogné sur les coûts de sécurité et volontairement ignoré une longue liste d’incidents qui sonnaient comme autant d’avertissements, comme en 2005 lorsque la plateforme en haute mer de Thunder Horse avait failli s’effondrer dans les eaux du Golfe du Mexique. Mais cette politique – où le déni du risque écologique s’est accompagné de soutien à des dictatures ou à des troubles (Azerbaïdjan, Angola, etc.) – a permis aux actionnaires de voir grandir leurs dividendes. La même soif de profit se trouve derrière la catastrophe nucléaire de Fukushima où, pour économiser sur la sécurité, on a été jusqu’à recruter des sans-abris pour s’occuper de l’entretien de la centrale.

    ”Si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé”

    Les discussions sur le réchauffement climatique ont entraîné de nombreuses discussions internationales. Les Conférences des Nations Unies sur le Climat impressionnent tant par leur nombre (celle de Copenhague en 2009 était déjà la quinzième, et il y a encore eu celle de Cancun en 2010) que par leur faillite. Cet échec n’est pas étonnant. On estime que si les mesures nécessaires afin d’enrayer le réchauffement climatique avaient été mises en place il y a une quinzaine d’années, cela n’aurait même pas coûté 3% du PIB mondial par an. Toutefois, même ce léger coût est complètement hors de question pour les différentes puissances impérialistes, qui se focalisent sur le maintien de la rentabilité à court-terme des multinationales qu’elles représentent, et cela malgré le fait qu’il est assez largement reconnu qu’à long terme, les coûts de l’inaction actuelle pourraient être bien supérieurs. Cette attitude avait été synthétisée par Hugo Chavez, qui avait déclaré à l’occasion de la Conférence de Copenhague : ”Si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé”.

    Reste à savoir quels actes poser et, sur cet aspect comme sur d’autres, la rhétorique de Chavez peine à trouver un prolongement pratique. En avril 2010, le président bolivien Evo Morales avait appelé à une Conférence des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre mère, à laquelle participait également Hugo Chavez. Morales avait déclaré à la session d’ouverture : ”Ou meurt le capitalisme ou meurt la Terre Mère”. Mais pour les 20,000 représentants de mouvements sociaux, de syndicats, d’ONG, d’organisations politiques,… La manière de lutter contre le capitalisme est restée extrêmement floue et la conférence en est restée à une déclaration à destination de la conférence des Nations Unies de Cancun. Une opportunité gigantesque a donc été gaspillée pour parvenir à un plan d’action international pour le climat, avec un agenda de manifestations internationales, de journées d’action et même de journées de grève.

    Renverser le capitalisme

    De la même manière que nous avons besoin d’une résistance internationale face à la crise, nous avons besoin d’une riposte internationale contre la destruction de notre environnement. Les responsables sont d’ailleurs les mêmes, ces deux mouvements doivent se rejoindre autour de la seule force capable de bloquer l’économie et de la faire ensuite fonctionner pour ses propres intérêts: la classe des travailleurs.

    C’est pourquoi nous défendons la nationalisation du secteur de l’énergie, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs familles, tout comme pour les autres secteurs clés de l’économie. Ce n’est qu’ainsi que suffisamment de moyens pourront être libérés pour une réelle recherche scientifique indépendante destinée à avoir une production (énergétique ou autre) écologiquement responsable. C’est aussi pourquoi nous sommes favorables à des solutions collectives et non à des sanctions individuelles. Les ”écotaxes” font endosser au consommateur la responsabilité des méthodes de production et de distribution capitalistes, alors qu’il n’a strictement rien à dire à ce sujet tandis que les riches peuvent continuer à polluer contre une amende proportionnellement très légère face à leurs revenus.

    Nous défendons aussi que se soit aux organisations de travailleurs de prendre en charge les secours aux victimes lors de catastrophes. Lors des pluies torrentielles qui ont touché le Pakistan en 2010, certaines régions n’avaient reçu aucun secours plusieurs semaines après la catastrophe et, à d’autres endroits, les riches s’étaient accaparés les groupes électrogènes et l’aide alimentaire tandis que les spéculateurs stockaient la nourriture et les biens de première nécessité et ont profité de la pénurie de nourriture, d’eau potable, de tentes ou de médicaments pour fortement augmenter les prix et engranger de juteux bénéfices.

    En définitive, seule une société réellement socialiste, basée sur le contrôle, la gestion et la planification démocratique de l’économie par les travailleurs et la population permettrait d’organiser les mesures de préventions, d’augmenter la sécurité dans les activités industrielles et de préserver l’environnement ainsi que les travailleurs tout en évitant le gaspillage énorme de ressources qui caractérise le capitalisme.

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