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Category: Flandres
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12 mars. Manifestation contre la haine et la terreur, pour la solidarité
Contre Pegida, contre la NSV !12 MARS 19H LEDEGANCK GAND
DÉPART POUR GAND : RDV 17H45 – BRUXELLES-CENTRAL
Ce jeudi 12 mars l’extrême droite se réunira à Gand pour la manifestation annuelle de l’Association des étudiants nationalistes (NSV). Vlaams Belang, Blood and Honour, Voorpost, NSA et autres organisations néofascistes seront certainement de la partie.
Le prétexte à la marche de la haine de la NSV sera son opposition à la politique guerrière de l’OTAN et de l’Union Européenne. Il s’agit d’une manière détournée d’exprimer leur haine des immigrés, des syndicalistes et de la gauche. Leur opposition à la guerre est hypocrite : le Vlaams Belang a totalement soutenu la guerre en Afghanistan et en Irak. Les Réfugiés fuyant la guerre ont peu à attendre de la NSV.
Après les attentats terroristes en France, des organisations comme la NSV tentent cyniquement de dépeindre chaque musulman ou immigré comme un terroriste. Nous condamnons bien évidemment le terrorisme, à Paris comme ailleurs. Mais c’est l’austérité et la politique hypocrite des puissances occidentales au Moyen-Orient et ailleurs qui assure qu’une couche croissante de la population passe à la trappe et est exclue de la société. C’est de cette manière qu’augmente l’espace laissé à toutes sortes de mouvements réactionnaires, y compris le fondamentalisme islamique.
Au lieu d’une lutte unitaire de la base de la société contre le 1% le plus riche, l’extrême droite vise à semer la discorde entre les 99%. Le désespoir social, le chômage et le manque de moyen pour l’enseignement, les logements ou encore les loisirs ne sont pas causés par les immigrés, mais bien par les spéculateurs, les banquiers et autres capitalistes. Nous nous opposons non seulement à l’extrême droite et au terrorisme, mais aussi au système qui les produit.
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Manifestation antifasciste contre la NSV – Contre la haine et la terreur : la solidarité!

Le 12 mars, la NSV (Nationalistische Studentenvereniging, Association des Etudiants Nationalistes) organisera sa marche annuelle de la haine qui, cette année, aura lieu à Gand. La NSV est l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang et elle éprouve une sympathie certaine pour plusieurs organisations qui vont de la N-VA au parti néonazi grec Aube Dorée. L’éventail de néo-fascistes, populistes de droite et autres réactionnaires de droite a grandi, ce qui met sous pression la NSV, et par là même le Vlaams Belang. Cela ne les rend évidemment pas moins dangereux. Leur manifestation attirera toutes sortes d’organisations et d’individus néo-fascistes qui espèrent pouvoir occuper les rues de Gand l’espace d’une soirée, en préparation à la fameuse «révolution conservatrice» à laquelle aspire la NSV, comme elle l’explique sur son site Internet. Seule une manifestation massive contre ces réactionnaires peut les remettre à leur juste place : dans les poubelles de l’histoire.Contre la guerre et l’exploitation!
Cette année, le prétexte à la marche de la haine de la NSV sera son opposition à la participation de l’OTAN et de l’Union Européenne aux guerres en Ukraine et en Syrie. En pratique, il s’agit simplement d’une manière détournée d’exprimer leur haine des immigrés, des syndicalistes et de la gauche. Leur opposition à la guerre est tout ce qu’il y a de plus hypocrite.
Le Vlaams Belang a d’ailleurs acclamé les guerres en Afghanistan et en Irak. Filip Dewinter, porte-parole du VB et participant régulier à la manifestation annuelle de la NSV, a organisé en 2003 une contre-action dénonçant un rassemblement anti-guerre sous le slogan «Bush a raison». Ces guerres et la politique des élites corrompues parvenues au pouvoir avec le soutien de l’Occident ont posé les bases de la croissance de forces réactionnaires telles que les talibans et l’Etat Islamique. Ceux qui ont fui la guerre ne peuvent prétendre bénéficier de l’hospitalité des racistes de la NSV & Co.
Pas plus l’OTAN que les puissances impérialistes n’ont à l’esprit la défense des intérêts des populations. Leurs interventions ne servent que leurs propres intérêts politiques et économiques. La crise du système capitaliste entraine que les conflits deviennent plus ouverts et font souvent appel aux armes. Nous nous opposons à toute guerre, mais aussi au système qui les crée !
La NSV ne fait aucune différence entre les mouvements révolutionnaires qui se sont déroulés en Egypte et en Tunisie en 2011 et l’ingérence impérialiste en Syrie et en Libye, où des guerres civiles ont suivi les interventions militaires. Dans les faits, la NSV nie l’importance des mouvements de masses.
Non à la logique austéritaire! Revendiquons notre droit à un avenir!
Ici aussi, les antagonismes sont devenus plus aigus sous le coup de la crise. Les jeunes et les travailleurs subissent des attaques inédites dans le but de leur faire payer la crise : coupes budgétaires dans l’enseignement, augmentation du minerval en Flandre,…
A nouveau, la NSV et d’autres forces d’extrême droite prennent position contre nos intérêts. Tout comme le parti auquel elle est liée, le Vlaams Belang, la NVA s’est rendue aux locaux de la FGTB à Bruxelles pour y protester contre le plan d’action syndical. Les militants du KVHV (cercle des étudiants catholiques, très à droite) ont, de leur côté, voulu intimider les grévistes de la gare St Pieters à Gand ainsi que les étudiants du campus Blandijn (à Gand également).
Pour les réactionnaires de droite, limiter l’accès à l’enseignement supérieur alors qu’une partie toujours plus grande de la population sombre dans la pauvreté ne constitue absolument pas un problème. Nous nous opposons à la logique d’économies budgétaires antisociales et nous exigeons un plan d’investissements publics pour offrir un véritable avenir aux jeunes et aux travailleurs!
Contre le racisme, le sexisme, l’homophobie et la haine! Des emplois, pas de racisme!
Pour faire passer ses politiques antisociales, l’establishment compte sur la division entre salariés, allocataires sociaux et jeunes. La droite réactionnaire instrumentalise volontairement cette division. Ils utilisent par exemple cyniquement les récentes attaques terroristes en France pour s’en prendre à tous les musulmans et plus généralement à tous les immigrés. Ils tentent ainsi de récupérer les évènements pour justifier une politique qui ne répond absolument pas au terrorisme, bien au contraire.
Nous condamnons le terrorisme, à Paris comme ailleurs, expression de la surenchère réactionnaire. La politique d’austérité assure qu’une couche systématiquement croissante de la population soit marginalisée, ce qui offre un terreau favorable au développement de toutes sortes de réactionnaires et extrémistes, surtout dans la mesure où le mouvement des travailleurs n’offre pas d’alternative collective et offensive. Le désespoir social, le chômage et le manque de moyen pour l’enseignement, les logements ou encore les loisirs ne sont pas causés par les immigrés, mais bien par les spéculateurs, les banquiers et autres capitalistes.
Plutôt que de stimuler la lutte contre le 1 % le plus riche, l’extrême droite joue sur la division des 99 %. Les immigrés et les musulmans ne sont pas les seuls visés. Les réactionnaires de droite s’en prennent aussi volontiers aux homosexuels et aux femmes. Nous nous opposons à toute forme de division, qu’il s’agisse de racisme, d’homophobie ou de sexisme. Toutes ces haines nous divisent dans la lutte contre ce système capitaliste et l’inégalité croissante qui lui est inhérente.
Nous luttons pour:
– Une opposition active et unitaire contre toute la droite réactionnaire!
– Rejeter le racisme, le sexisme, l’homophobie,…. Tout ce qui nous divise nous affaiblit!
– Refuser la politique d’austérité. Des emplois, pas de racisme : pour des emplois décents, des logements abordables et un enseignement gratuit pour tous!Premiers signataires :
– Blokbuster
– ALS / EGA ( Actief Linkse Studenten / Etudiants de Gauche Actifs)
– Syndicalisten Tegen Fascisme / Syndicalistes contre le fascisme
– AFF (Anti-fascistisch front)
– Antifascisti italiani Bruxelles
– Association culturelle Joseph Jacquemotte
– CADTM Belgique (Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde)
– Fewla, soutien à la lutte du peuple Mapuche
– Initiative solidarité avec la Grèce qui résiste
– JAC (Jeunes anticapitaliste)
– JOC Bruxelles (Jeunes Organisés combatifs)
– Kif Kif vzw
– LSP / PSL (Linkse Socialistische Partij / Parti Socialiste de Lutte)
– People Help People vzw
– PH (Parti Humaniste)
– SAF (steunpunt anti-fascisme)
– Vrede vzw
– Vredescoach Antwerpen -
Protestations anti-austérité à la réception de Nouvel An du CD&V
Rapport : Fabian. Photos : Jean-Marie et Liesbeth
Hier, des étudiants du secondaire et du supérieur se sont réunis devant la réception de Nouvel An du CD&V, à Gand, afin de dénoncer l’augmentation des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur ainsi que les mesures d’austérité qui frappent l’enseignement. Des militants de la CSC étaient également présents pour protester contre les politiques d’austérité de même que des activistes de l’association pacifiste Vrede vzw qui s’opposent à l’achat de nouveaux avions de chasse F-35.La ministre flamande de l’enseignement, Hilde Crevits, a été accueillie par les jeunes au cri du slogan “Hilde Crevits, van ons krijg je niets!” (“Hilde Crevits, tu n’auras rien de nous!”). Au cours de sa première année à ce poste, elle veut sabrer 800 millions d’euros du budget de l’enseignement.
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Manifestation contre l’austérité dans l’enseignement flamand : le potentiel est là
Hier, une manifestation a défilé dans les rues de Bruxelles afin de protester contre les mesures austéritaires prévues par le gouvernement flamand dans l’enseignement. Il est notamment question d’augmenter le minerval, une mesure bien évidemment des plus impopulaires. Les organisateurs de la Vlaamse Vereniging van Studenten (VVS, Association flamande des étudiants) et les conseils étudiants avaient lancé un appel pour une manifestation à la dernière minute, en espérant un millier de participants. Beaucoup plus de monde a répondu présent et le chiffre de 4.000 personnes a été annoncé en fin de manif. Ce n’est pas exagéré et c’est une claire indication du potentiel présent pour construire un plus large mouvement contre l’austérité dans l’enseignement.“Bourgeois, Crevits, van ons krijg je niets” (”Bourgeois [ministre président flamand], Crevits [ministre flamande de l’Enseignement], vous ne recevrez rien de nous”), “Bespaar niet op onderwijs, bespaar niet op onze toekomst” (pas d’austérité dans l’enseignement, pas d’austérité pour notre avenir”),… les slogans ne manquaient pas durant cette manifestation, en dépit du fait que cela faisait longtemps que des mobilisations étudiantes flamandes d’une certaine importance n’avaient pas eu lieu.
Le taux de participation a dépassé les attentes des organisateurs et des médias. Il est vrai que le thème de l’augmentation du minerval est particulièrement sensible. Mais au-delà de cette mesure spécifique, nous avons pu constater en discutant avec les étudiants que l’ouverture était grande pour l’idée de résister contre toutes les mesures d’austérité. C’est certain, notre avenir n’est pas seulement menacé par les attaques lancées contre l’enseignement. L’offensive pro-patronale est lancée sur tous les fronts, des réductions de budget aux associations de jeunesse aux économies dans le secteur culturel en passant par les attaques sur les salaires.
Il est plus que possible de parvenir à élargir le mouvement, ce potentiel doit être saisi. Les prochaines étapes de la lutte ne devraient pas être concentrées sur les négociations avec la ministre de l’enseignement ou avec le parlement. Ceux-là n’écouteront rien tant qu’ils n’auront un mouvement de masse pour leur faire face. Il nous faut un large mouvement de résistance, construit de la base, par en bas, avec des discussions collectives démocratiques concernant les prochaines étapes de la lutte, les revendications à défendre et les méthodes d’action à utiliser. C’est ainsi que nous pourrons garantir la plus large implication possible dans le respect des spécificités et positions politiques de chacun.
Ce mouvement peut être renforcer par l’élaboration d’un plan d’action. Une date a été annoncée comme rendez-vous d’une prochaine manifestation, le 17 novembre, ce qui offre l’espace nécessaire pour organiser des actions régionales dans cette perspective.
L’interdiction des tracts et des drapeaux dans le cortège, comme voulaient l’imposer certains organisateurs, fait directement penser à la logique répressive des Sanctions Administratives Communales (SAC). Cette approche est un frein pour le développement d’un mouvement de lutte ouvert et permettant la participation démocratique de chacun.
En revanche, la présence de membres du personnel de la FGTB et de la CSC a constitué un facteur éminemment positif capable de renforcer l’unité entre le personnel et les jeunes. Selon nous, c’est un élément crucial pour remporter une victoire.
Les Étudiants de Gauche Actifs (EGA, Actief Linkse Studenten en Scholieren en Flandre) étaient évidemment présents avec des pancartes et un tract expliquant nos propositions pour construire le meilleur rapport de force dans la lutte. Nous avons également participé à la délégation francophone groupée autour des JOC (Jeunes Organisés et Combattifs) et des Jeunes-FGTB. Parmi les syndicalistes présents se trouvaient également des militants du PSL, dont EGA est le groupe jeunes.
Cette manifestation a donné un aperçu de ce qui était possible, nous allons maintenant tout faire pour exploiter ce potentiel. La prochaine étape est très certainement la manifestation prévue à Gand la semaine prochaine, avec le soutient de comités actifs dans le secondaire et le supérieur.
Ce n’est qu’un début, continuons le combat !
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Flandre : Bourgeois se profile comme le thatchérien par excellence
Dans la déclaration de septembre du gouvernement flamand, dirigé par Geert Bourgeois (N-VA), toutes les mesures ne sont pas détaillées concrètement, mais les grandes lignes d’une politique néolibérale dure sont toutefois expliquées. Tout le monde aura droit à une mesure qui le touchera durement, de la réduction de l’offre de services publics à des frais supplémentaires à supporter pour l’enseignement ou l’augmentation de la prime de soin. Le point de départ est que tout le monde devra se serrer la ceinture. Tout le monde ? Pas vraiment ! Les seuls qui ne doivent pas craindre d’être touchés par toutes les mesures énumérées sont les grands patrons, les spéculateurs et les banquiers. Bourgeois I épargne le bourgeois pour faire payer la crise aux travailleurs et à leurs familles.
Article de Geert Cool
La déclaration de septembre doit refléter le fort changement que la N-VA réclame. Le fait d’essayer de mettre un bel emballage autour de paroles creuses est passé à l’arrière-plan pour faire place à une froide attaque en règle du niveau de vie de la population active. Les choses vont un pas plus loin qu’auparavant, lorsque la politique d’austérité était quelque peu socialement enrobée. Il s’agit ici d’un autre type de politique, plus ouvertement néolibérale, à l’image de ce qui se prépare au gouvernement fédéral.
Le budget 2015 prévoit un effort de 1,160 milliard d’euros. Les “chiffres économiques décevants, l’impact budgétaire imprévisible consécutif à la modification des règles discutables de calcul européennes et les économies imposées à toutes les entités dans le cadre de la sixième réforme d’Etat ont entraîné une énorme dépense”, selon la déclaration de septembre. L’ambition du gouvernement flamand est un budget en équilibre, “nous sommes partisans de l’orthodoxie budgétaire.” Le fait que le Bureau Fédéral du Plan remette en question l’orthodoxie budgétaire en mettant en avant que cette trajectoire pourrait faire disparaître 47.000 emplois n’entre apparemment pas en ligne de compte…
Qui doit payer si cela tient au gouvernement flamand ? Les travailleurs et leurs familles. Les partis libéraux au gouvernement mettent toujours en avant qu’ils ne veulent pas de nouveaux impôts mais en augmentant drastiquement des taxes asociales, ils nous font effectivement payer plus. L’augmentation du minerval des étudiants ou l’augmentation de la prime de soin de 25 à 50 euros sont toutes des taxes qui assurent que nous ayons tous à payer la même chose, qu’on soit millionnaire ou simple travailleur gagnant 1500 € net par mois.La première cible du gouvernement Bourgeois, ce sont les fonctionnaires. C’est là qu’il veut sabrer. Dans son jargon de comptable, cela s’appelle une “trajectoire de réduction du personnel”. L’objectif est de faire disparaître 1950 emplois. Comment mieux assainir l’économie et créer de l’emploi que par des bains de sang sociaux ? C’est la logique qui doit avoir été pensée au gouvernement flamand. En 2015, cela devra déjà avoir rapporté 29,3 millions d’euros et pour 2019, 101,5 millions sur base annuelle. De plus, toutes les administrations doivent économiser 56,6 millions d’euros sur leurs moyens de fonctionnement. Les administrations doivent déterminer elles-mêmes où mener cette économie.
Même des institutions telles que la VRT, De Lijn et Kind en Gezin reçoivent de l’autonomie pour décider comment elles appliqueront l’austérité, à hauteur de 45,8 millions d’euros en 2015. Elles n’ont cependant pas une liberté totale. “Comme l’accord gouvernemental l’annonce, cela doit spécifiquement mener, chez De Lijn, à une augmentation du degré de couverture des coûts. Nous adaptons nos prix par rapport à l’étranger mais aussi au modèle wallon et bruxellois et nous mettons fin à la politique de la gratuité.” Cette politique de la gratuité ne reste d’application que pour les parlementaires et les ex-parlementaires… L’augmentation des tarifs s’inspirant des modèles wallon et bruxellois – tiens, le modèle N-VA consiste-t-il à appliquer docilement ce que le PS a introduit précédemment en matière d’austérité ? – signifie une augmentation drastique des prix pour un ticket qui, pour un aller simple en prévente, coûte actuellement 1,3 euro tandis qu’à Bruxelles, il est de 2 euros.Outre le personnel du secteur public, les travailleurs et leurs familles sont également durement touchés. Ce ne sont pas les ministres avec chauffeur qui auront à souffrir de l’augmentation du prix du ticket de bus mais pour les travailleurs, cela fera mal. Et ce n’est pas l’unique mesure. La prime de soin est doublée et passe de 25 à 50 euros, ce qui signifie un coût supplémentaire important pour ceux qui ont un budget serré. Une fois de plus, on nous fait miroiter qu’il s’agit d’une contribution de solidarité pour éliminer les listes d’attente dans le secteur de l’aide aux handicapés. Si cela se produisait effectivement, beaucoup ne verraient pas d’inconvénient à payer 25 euros de plus. Mais nous avons, entre-temps, souvent entendu que c’est peu crédible. La seule chose qui soit sûre, c’est que nous devrons payer le double et ce, seulement quelques années après l’introduction de cette prime de soin. De combien augmentera-t-elle encore ?
En ce qui concerne l’augmentation du minerval, la déclaration de septembre n’est pas encore concrète. A vrai dire, elle confirme que l’augmentation arrive mais ne donne pas encore de chiffre. Rien ne vient contredire non plus l’augmentation à hauteur de 900 à 1000 euros dont tout le monde parle. Bourgeois a déclaré à l’université de Gand que cela resterait en-dessous des 1000 euros. A l’issue de la leçon inaugurale à Gand, Bourgeois a déclaré à propos de la protestation étudiante : “De mon temps, les actions étaient tout de même plus spontanées.” Apparemment, les actions ludiques ont peu d’effet sur le ministre-président. Il espère que la protestation étudiante restera limitée et sera la première à encaisser une défaite pour ensuite, pouvoir attaquer durement d’autres secteurs. La seule manière d’éviter cela est de sérieusement organiser et construire notre lutte.
Le minerval n’est d’ailleurs qu’un élément. Le gouvernement veut enlever 20 millions d’euros à l’encadrement dans l’enseignement secondaire. L’enveloppe pour l’enseignement supérieur est réduite. Et le gouvernement demande aux institutions de l’enseignement supérieur de “porter un regard critique sur leurs propres processus, l’offre de formation et les effets indésirables de la flexibilisation et de rationnaliser là où c’est possible (mener l’austérité).” Plus clairement : tirez votre plan avec moins de moyens.
Même message pour les associations et le secteur culturel. “Nous demandons des économies génériques de toutes les initiatives ou interventions financées par des moyens publics. Sur l’ensemble des domaines politiques, cela a un effet d’environ 190 millions d’euros en 2015.” Seul le fonds des villes et communes est quelque peu épargné. Mais les associations, subsides ou fonds des provinces devront se débrouiller avec moins. Le gouvernement veut, entre autres, épargner en investissant dans une infrastructure sportive supra-locale. Les associations doivent aussi tirer leur plan avec moins de moyens. « Nous accordons une attention particulière à la politique de volontariat flamande”, retrouve-t-on encore dans la déclaration de septembre.
Le tsunami d’austérité ne s’arrête pas. Nous payons déjà plus cher pour l’enseignement supérieur, le ticket de bus, la prime de soin et recevrons moins de services publics. Par-dessus le marché, les allocations familiales ne seront pas indexées – quel est encore le parti qui se profilait comme le parti de la famille ? Le tarif minimum pour l’accueil des enfants est relevé. Il y aura aussi une taxe supplémentaire sur l’eau à cause de la « révision de la contribution d’assainissement supra-communale pour l’épuration des eaux usées ». Même l’énergie pourrait coûter plus cher du fait que le gouvernement veut adapter les tarifs des gestionnaires du réseau de distribution. La petite quantité d’énergie et d’eau gratuite disparaît.
En essayant de quand même prendre une mesure sociale, la déclaration de septembre signale que pour 2025 , il y aura “42.000 habitations à loyer social et 6.000 habitations modestes” en plus. A un rythme peu impressionnant de 4.200 habitations par an et encore quelques incertitudes – les rénovations sont-elles comprises ? S’agit-il d’habitations construites par l’Etat ? – il s’agit clairement de ce qu’on appelle dans la province de Bourgeois “een scheet in een netzak”: du vent ! Pour la liste d’attente de plus de 100.000 personnes, cela n’apporte aucune solution. Au lieu d’éliminer la liste d’attente, le gouvernement espère éliminer les locataires d’habitations sociales. Des contrats temporaires doivent faire en sorte que les gens sortent plus vite d’une habitation sociale.
L’énumération des mesures nous laisse présager ce que nous pouvons attendre de ce gouvernement flamand. Les médias constataient que les réactions à cette déclaration politique divergeaient : vue comme positive du côté du VOKA et d’autres organisations patronales, elle est critiquée par l’opposition. Actuellement, la voix des employeurs prédomine en effet, tant en politique que dans les médias. L’opposition à cette politique ne pourra se limiter à des paroles et actions ludiques, cela n’impressionne pas Bourgeois.Nous devrons organiser sérieusement notre lutte par la base en l’impliquant démocratiquement et en la liant à une alternative à l’agenda d’austérité. Dans ce cadre, nous devons lutter pour des réponses aux pénuries sociales sous forme d’un programme massif d’investissements publics dans les logements sociaux, dans des transports en commun décents et gratuits, pour plus de moyens pour l’enseignement, l’augmentation des allocations familiales, un accueil des enfants bon marché, …
Pour cela, nous devons aller chercher l’argent là où le gouvernement flamand ne le fait précisément pas : dans les poches des bourgeois. Cela nécessite une rupture avec le système actuel dans lequel l’appât du gain des grands employeurs, spéculateurs et actionnaires professionnels serait mis de côté au profit d’un contrôle démocratique et d’une nationalisation des secteurs-clés de l’économie.
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L’accord gouvernemental flamand : analyse
Que l’accord gouvernemental de la nouvelle coalition flamande N-VA, CD&V et Open-VLD soit remplis d’attaques, de mesures antisociales et de la continuation de la politique de démantèlement des acquis du mouvement des travailleurs, ce n’était une surprise pour personne. La déclaration de politique régionale flamande est une déclaration de guerre ouverte aux travailleurs, aux jeunes et aux allocataires sociaux. L’idée de base est d’accroître le processus de privatisations et d’austérité pour ainsi faire payer la facture de la crise à la majorité de la population.
Par Tim (Bruxelles)
Le gouvernement « Bourgeois I » n’a pas volé son nom… Dans l’accord, il prétend que tout le monde devra dorénavant faire de douloureux efforts. Il est toutefois certain que ce « tout le monde » ne comprend pas les entrepreneurs, les multinationales et les super-riches : l’accord est rempli de mesures destinées à « stimuler l’entrepreneuriat ». En clair: des attaques contre la classe des travailleurs pour favoriser patrons et actionnaires.
Le gouvernement flamand se prépare à pleinement utiliser ses compétences dans ce but, notamment celles reçues dans le cadre de la 6ième réforme d’Etat. Des coupes dans les systèmes de pause-carrière, d’abord : toute une série de possibilités dans ce domaine seront abolies, seules quelques options limitées resteront en place, comme la pause-carrière destinée à prendre soin d’un membre de sa famille fort malade. D’autres attaques sont également annoncées : l’approfondissement de la politique visant à diminuer les coûts salariaux avec de nouveaux cadeaux aux entreprises et l’utilisation des nouvelles compétences régionales dans le domaine du marché de l’emploi pour renforcer les contrôles et les sanctions contre les chômeurs. Le nouveau gouvernement compte même d’introduire un système de « service à la communauté » : les chômeurs seront obligés de travailler pour leur allocation, même dans le secteur privé. La responsabilité du chômage est intégralement mise sur le dos des chômeurs à titre individuel, et la responsabilité des entreprises qui délocalisent et licencient – la cause réelle du chômage structurel que nous connaissons – est passée sous silence.
Nos services publics en ligne de mire
Des cadeaux pour les patrons, l’austérité pour le reste de la société. Les services publiques sont particulièrement ciblés : le gouvernement Bourgeois prévoit une forte restructuration de l’administration flamande avec comme but essentiel la réduction du nombre de fonctionnaires et la privatisation des tâches qualifiée de « non-centrales » pour l’administration : l’entretien, l’ICT (information et communication), le nettoyage. La diminution des effectifs au cours de la dernière législature flamande – 2.160 postes de travail perdus, soit 7,5% de l’effectif – avait déjà causé de sérieux manques de personnel dans plusieurs services à la population. Le gouvernement a été incapable de garantir la qualité du service avec la diminution du nombre de fonctionnaires, mais il prévoit maintenant de continuer sur la même voie…
L’ancien gouvernement avait déjà fortement été critiqué pour sa politique de privatisation de certaines tâches administratives, notamment pour le transfert de l’accompagnement des chômeurs par le service publique VDAB (équivalent du FOREM ou d’Actiris) vers le privé, surtout après qu’une série d’études aient démontré l’inefficacité profonde de ces fameux partenaires privés. En plus, les 22 millions d’euros qui ont étés « sauvés » par la réduction du nombre de fonctionnaires à la VDAB ont été fortement dépassés par le surcout des consultants privés qui ont repris leurs tâches : cette dépense a augmenté de 23,9 millions d’euros vers 100,5 millions entre 2005 et 2012 ! Un exemple supplémentaire pour démontrer que toute cette idée selon laquelle le secteur privé est « plus efficace » n’est qu’un mythe… C’est pourtant très précisément ce mythe qui sert d’ossature à l’accord gouvernemental des nouvelles autorités flamandes.
Economiser en cadence
Malgré sa volonté profonde de passer des coupes budgétaires et des privatisations dans l’ensemble de l’administration flamande, le gouvernement hésite fortement à en prendre lui-même la responsabilité et préfère imposer toute une série d’économies aux entités subalternes, comme les communes, les provinces, les universités, certaines administrations,… La rhétorique est à chaque fois identique : l’entité reçoit plus d’autonomie, mais devient elle-même responsable de l’application de coupes budgétaires. Ainsi, les communes recevront plus d’autonomie pour diminuer des dépenses sociales, privatiser les intercommunales (notamment concernant la récolte des déchets et la distribution de l’eau et de l’énergie) et pour briser le statut des fonctionnaires communaux. La tactique du gouvernement est celle qu’Edmund Burke – le philosophe conservateur favori de Bart De Wever – décrivait déjà sous ces termes « En rongeant une digue, même un rat peut noyer une nation » : en ouvrant toute une série de petits fronts d’austérité, le gouvernement espère que l’inondation d’austérité arrivera partout, sans qu’elle ne doivent elle-même se mouiller…
Austérité dans l’enseignement, les services publics et le bien-être
Les attaques du gouvernement sont générales, aucun domaine n’y échappe. Dans le secteur du bien-être, aucun mot n’est dit sur les énormes listes d’attente dans les institutions pour invalides, personnes âgées et autres. Tout le chapitre sur ce domaine est dédié à la proposition de stimuler « l’entrepreneuriat social ». Avec ce terme flou, le gouvernement espère augmenter les possibilités d’entreprises comme Sodexo pour jouer un rôle dans le secteur de la santé, une dynamique déjà entamé par l’ancien gouvernement à travers « Flanders Care ».
Même chose dans les transports en commun : le gouvernement affirme « irréaliste » de poursuivre la politique de « mobilité de base » de De Lijn, et prétends que l’entreprise doit augmenter ses propres revenus (en augmentant les tarifs), arrêter sa politique de «gratuité et quasi-gratuité » (fin des abonnements gratuits et bon marchés pour les séniors ou les jeunes) et réduire l’offre dans les régions les moins peuplées de Flandre.
L’enseignement reçoit aussi une belle claque : 800 millions d’euros d’économies sont annoncés, dont la moitié pour l’enseignement supérieur. Les mêmes crédos valent aussi dans ce domaine : augmenter les privatisations (par les partenariats publics-privés, notamment dans la construction de nouvelles écoles) et le nivellement vers le bas de l’allocation de base par élève dans l’enseignement libre et communautaire (une idée piquée à l’ancienne coalition Olivier de la communauté française). Pour le supérieur, le gouvernement prévoit une forte économie et donne aux universités et hautes écoles « toutes les possibilités » de décider elles-mêmes de la manière d’y faire face. Une des pistes est la libéralisation des minervals : les institutions pourront désormais choisir librement les droits d’inscriptions appliqués. Les chiffres actuellement cités impliqueraient un quasi-triplement des minervals, qui passeraient de 600 euros à 1.500 voire 1.800 euros par an ! La poursuite et l’accentuation de la « rationalisation de l’offre » dans l’enseignement supérieur est une autre piste proposée par les autorités flamandes : réduire le nombre de formations offertes par les institutions. Finalement, les moyens pour la recherche fondamentale seront fortement réduits en faveur des subsides scientifiques aux entreprises.
Quelle alternative?
Le gouvernement Bourgeois I est un gouvernement de provocation et d’attaques brutales contre le mouvement des travailleurs. Son objectif est de garantir les privilèges d’une minorité par l’appauvrissement de la collectivité.
Le gouvernement prétend que sa politique est ‘‘inévitable’’, et il pourrait bien parvenir à faire passer cette illusion parmi des couches plus larges de la population. Un front de résistance contre l’austérité est indispensable : chaque attaque doit recevoir une réponse à sa mesure avec une résistance de masse qui pointe le doigt sur les énormes richesses qui existent dans la société mais auxquelles le gouvernement ne veut pas toucher pour offrir une alternative à la politique d’austérité. Sans riposte, le gouvernement continuera tout simplement sur son chemin antisocial. Les exemples de Grèce, d’Irlande ou encore d’Espagne nous ont déjà montré jusqu’où la bourgeoisie est prête à aller.
Un front de résistance contre l’austérité pourrait fournir au mouvement des travailleurs un outil qui assurerait que les mouvements de luttes ne soient plus isolés et que des discussions soient menées concernant le programme, la stratégie et les tactiques nécessaires pour renforcer notre lutte jusqu’à la victoire.Dans tout le pays, les militants du Parti Socialiste de Lutte / Linkse Socialistische Partij (PSL/LSP) joueront leur rôle en aidant à organiser cette résistance et à construire ce front. Ils interviendront en défendant la nécessité d’un programme de rupture anticapitaliste et socialiste, seul à même, selon nous, à donner une alternative à ce système capitaliste qui sème austérité et misère. Les richesses doivent être démocratiquement gérées par toute la collectivité.
Le gouvernement Bourgeois peut bien se préparer pour la guerre de classe, nos militants – et d’autres – seront prêts à y répondre !
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Gaza. Action de solidarité à Gand
Jeudi dernier, une protestation de protestation contre la terreur d’Etat israélienne dans la bande de Gaza a eu lieu à Gand. Manifestants et militants de divers horizons se sont réunis face à l’Hôtel de ville, où ont pris place diverses prises de paroles. Voici quelques photos, la première série par Jean-Marie et la seconde par Thomas.
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Actions contre les exclusions : Gand et Anvers
Aujourd’hui, des actions ont été menées à travers tout le pays afin de protester notre opposition aux attaques contre les chômeurs. A partir du 1er janvier 2015, plus de 50.000 chômeurs perdront leur allocation d’insertion – l’ancienne allocation d’attente. Cette allocation est limitée dans le temps à trois ans depuis 2012. Cela signifie qu’un grand nombre de chômeurs vont tomber sur les CPAS. Au lieu de se battre pour l’emploi, les politiciens traditionnels ont choisi de s’en prendre aux chômeurs. A Gand et Anvers, des actions de protestation ont été menées par les trois syndicats, des actions symboliques limitées en taille.
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Gand








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Anvers


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Anvers : Des écoles fermées pour insalubrité
A Anvers, quatre écoles communales viennent de fermer leurs portes pour insalubrité, un exemple extrêmement flagrant de l’ampleur du sous-financement général de l’enseignement. Nous en avons discuté avec un délégué syndical de la CGSP-Enseignement dans l’enseignement communal.
Comment peut-on en arriver à une telle situation ?
Les bâtiments de l’enseignement communal datent principalement des années ’50 et ils n’ont jamais été rénovés. Imaginez qu’un ménage ait fait pareil pour sa maison ! Pendant longtemps, l’idée qui prévalait était que pour donner cours, il suffisait d’avoir des craies et un tableau noir.
La lamentable situation actuelle provient de ce manque chronique de moyens. Les conséquences de ces pénuries se sont accumulées au fil des ans jusqu’à l’inspection qui a fait fermer les écoles en question, en décembre dernier. Ceci dit, les choses auraient pu aller bien plus loin ! En effet, seules 10 écoles communales ont été inspectées, et quatre d’entre elles ont reçu un avis négatif.
Mais la réalité de la situation est que la plupart des bâtiments scolaires sont dans un état pire encore. Si l’étude avait porté sur l’ensemble des bâtiments scolaires communaux, il n’est pas exagéré de dire que 200 des 250 bâtiments auraient mis la clé sous le paillasson.
L’annonce de la fermeture de ces quatre écoles a été fort commentée dans la presse néerlandophone, et le collège échevinal a déclaré que les écoles touchées recevraient les moyens nécessaires à leur rénovation. Problème résolu ?
Il semble effectivement que, tout à coup, des moyens existent. Alors que l’argent disponible par législature a été en moyenne d’un million d’euros – une bagatelle quand on sait que cela est censé couvrir l’entretien de 250 bâtiments – 84 millions d’euros sont aujourd’hui tombés du ciel. Mais laisser fermer ces écoles alors qu’il y a déjà une pénurie de places et que des classes en préfabriqués existent un peu partout, ça aurait été un trop gros scandale. Mais de nombreuses écoles sont toujours forcées de faire durer des solutions censées être temporaires comme les bâtiments en préfabriqués, et nous sommes loin d’en avoir fini avec ce genre de problème. Et il faut garder à l’esprit que nous n’avons ici parlé que de l’enseignement communal ! Les conséquences du sous-investissement de l’enseignement sont beaucoup plus larges.

