Category: Flandres

  • Des élèves du secondaire en action contre le sexisme: ‘‘Mon corps, mon choix’’!

    Ce fut un reportage remarquable sur la télévision locale AVS du 29 janvier : une cinquantaine d’élèves de l’école St Lucas à Gand ont mené une action devant l’entrée de leur établissement pour défendre le droit de parler du sexisme à l’école et pour imposer une série de mesures à cet égard. Les élèves impliqués sont organisés au sein de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). Nous en avons discuté avec Mai, l’une des pionnières de ROSA – St Lucas.

    D’où est venue cette idée d’agir contre le sexisme à l’école ?

    ‘‘Le point de départ n’était pas tellement le sexisme à l’école. Le sexisme est un vaste problème social qui se reflète par conséquent à l’école. L’école est un lieu de socialisation important. Elle joue un rôle majeur dans la vie des jeunes, mais aussi dans la formation et la détermination d’idées sur les relations sociales. Les jeunes font souvent l’expérience du sexisme pour la première fois à leur école.

    ‘‘L’attention pour #Metoo a pénétré les conversations à l’école. Ce qui se passe dans la société a des conséquences à l’intérieur des portes de l’école. Nous avons donc jugé nécessaire de mettre en place une campagne qui rende le sexisme discutable au sein de l’école.

    ‘‘Avec cette campagne, nous voulons mettre le thème à l’agenda et sensibiliser les jeunes. Nous avons réuni un premier groupe dans notre comité ROSA à l’école. Là, nous avons eu une discussion sur le sexisme et comment il se manifeste. Ce n’était pas une discussion personnelle : il s’agissait de savoir ce qu’est le sexisme, d’où il provient et ce que nous pouvons faire à ce sujet.

    ‘‘Sur cette base, nous avons fait des demandes concrètes : des serviettes hygiéniques et des tampons gratuits dans chaque toilette à l’école; des leçons d’éducation sexuelle qui vont au-delà de la biologie et qui ne sont pas seulement centrées sur l’hétérosexualité mais aussi sur le sexisme, le consentement mutuel, la différence entre genre et sexe,… ; le droit de porter ce que nous voulons sans être dérangées ; des cours à l’école vers le 8 mars sur la lutte contre le sexisme et un espace pour les initiatives des élèves eux-mêmes.’’

    Comment avez-vous mis en place une action à partir de là ?

    ‘‘Des discussions sont venues des idées précises de ce que les jeunes considèrent eux-mêmes comme important et nous avons fait une pétition autour de ces revendications. Son but n’était pas tant de récupérer un certain nombre de signatures que de discuter du sexisme avec cet instrument. Cette approche a permis d’attirer des jeunes et, surtout, de leur permettre d’en parler dans leur entourage. Cela a concrétisé le soutien que nous avons reçu.

    ‘‘Nous avons décidé de remettre la pétition à la direction lors d’une action à l’entrée de l’école. Nous sommes retournées à l’école pour attirer autant d’étudiants que possible. Nous avons mené l’action à l’extérieur pour en augmenter la visibilité. Cela rend la pression sur la direction plus grande et rend notre action également plus visible pour les étudiants eux-mêmes. Avec la campagne, nous voulions mettre la lutte contre le sexisme à l’ordre du jour, dans le cadre d’une campagne plus longue dans laquelle la marche contre le sexisme du 8 mars est également très importante. Nous réalisons que pour faire respecter nos exigences, nous devons aussi regarder plus largement : il y a trop peu de moyens pour l’enseignement. Une lutte générale est nécessaire.’’

    Comment la direction a-t-elle réagi ?

    ‘‘La campagne a été très réussie avec 50 à 60 participants qui ont scandé des slogans très forts. ‘‘Mon corps, mon choix’’ a eu un succès frappant. Cela concerne plus que le sexisme : nous voulons prendre le contrôle de notre propre vie et de notre avenir nous-mêmes.

    ‘‘La direction a tout d’abord réagi avec prudence. Elle a défendu que le sexisme n’est pas un tabou dans cette école, une école d’art. Elle a simplement nié le problème. Un certain nombre d’enseignants ont toutefois estimé que quelque chose devrait être fait contre le sexisme. La pression a augmenté et nous avons été invités à la direction pour un entretien avec les enseignants.

    ‘‘Des promesses y ont été faites pour répondre à quelques revendications : il y aurait une heure de cours annuelle de sensibilisation, la mise sur pied d’un groupe de travail pour organiser quelque chose autour du 8 mars à l’école et, dans la même semaine, un cours serait donné dans chaque classe sur la lutte contre le sexisme. Toutes les revendications n’ont pas été satisfaites, seulement ce qui est facilement réalisable avec le budget limité de l’école. Une nouvelle campagne sera donc nécessaire pour donner suite aux promesses faites et pour faire passer les autres exigences, même s’il y a une opposition de la part de certains enseignants.

    ‘‘Nous avons diffusé une lettre ouverte au sujet des actions et de ce qui en est sorti. Nous appelons également à nous organiser davantage et à manifester le 8 mars. Une deuxième version de la lettre ouverte a été distribuée à 12 autres écoles. Cela augmente la pression sur la direction de St Lucas et donne un exemple pour les étudiants d’autres écoles : oui, on peut s’organiser et, par exemple, utiliser une pétition, créer un comité d’action et participer activement à la lutte contre le sexisme !

    ‘‘Toutes ces actions, y compris la marche contre le sexisme du 8 mars, sont un tremplin pour d’autres campagnes. L’expérience du comité d’action de notre école a été très instructive. Nous évaluons les actions, faisons d’autres plans et discutons des perspectives pour la lutte. De cette façon, nous apprenons aussi à convertir une argumentation en pratique. Ça introduit une culture de discussion à l’école avec laquelle nous pouvons également être actifs autour d’autres thèmes et essayer de nous battre pour que notre avenir soit entre nos mains.’’

    => Participez à la conférence nationale de ROSA ce 31 mars (programme et infos pratiques)

  • N-VA, antisémitisme et collaboration

    La Légion flamande marche à Bruxelles avant de partir pour le front de l’Est avec les Waffen-SS. Photo : Amsab

    Parmi les membres de la N-VA, il y a apparemment diverses approches vis-à-vis du judaïsme. Alors que l’échevin d’Anvers Van Campenhout a considéré les déclarations de Trump sur Jérusalem comme l’occasion de déclarer son attachement au sionisme, Jan Tollenaere, ancien membre de la direction du parti à Turnhout, a participé à l’émission historique de la VRT ‘‘Les enfants de la collaboration’’ et y a clairement fait entendre sa détestation des juifs.

    Par Geert Cool

    Le VNV ne laissait pas de place au doute : “L’Allemagne doit gagner la guerre.”

    A Anvers, la N-VA tente de se profiler comme l’allié politique de l’idéologie sioniste. Ce n’est pas sans rentrer en conflit avec le passé du parti. Jan Tollenaere est le fils de Reimond Tollenaere, collaborateur flamand chargé de la propagande au sein du parti flamingant VNV. Il était partisan de l’indépendance de la Flandre avec l’aide de l’Allemagne et est décédé sur le front de l’Est sous l’uniforme de la Waffen SS. Dans l’émission de la VRT, il a taxé les Juifs de parasites, profiteurs et arrogants.

    Ce n’est pas une grande surprise. Au début de l’année dernière, le quotidien De Standaard avait publié un long entretien avec lui. Dans cet article, il disait non seulement qu’il se sentait chez lui à la N-VA, mais aussi qu’il avait des problèmes avec la ‘‘diabolisation d’Hitler’’. ‘‘Je ne peux pas imaginer qu’Hitler ait été un criminel’’, disait-il, ‘‘Il s’est battu et a laissé les autres se battre pour un idéal. Il a beaucoup accompli dans le domaine social.’’ Après la guerre, Tollenaere s’est rendu en Afrique du Sud où il a défendu l’apartheid. Il se qualifie de ‘‘démocrate, avec modération’’. ‘‘Nous devons discuter, pas nous battre. Mais, parfois, mon côté élitiste se manifeste. Quand je vois ce qui se passe aujourd’hui, y compris en Campine… N’avons-nous pas besoin d’un leader qui dit : les garçons, c’est comme ça que les choses doivent être ?’’ Et, plus loin : ‘‘Je ne suis pas pour les Juifs, tout comme je n’étais pas pour les nègres.’’

    Jan Tollenaere ne se sent pas seulement à l’aise à la N-VA, il y a joué un rôle actif. A Turnhout, il a figuré parmi la direction de la section jusqu’il y a quelques années. Il a régulièrement écrit dans le bulletin local de la N-VA. Ce n’est qu’après la récente attention des médias sur ses propos qu’il a rendu sa carte à la demande du parti.

    Ce n’est toutefois pas un cas isolé. Au début de l’année 2017, un conseiller communal gantois N-VA, par ailleurs membre du cabinet du ministre-président flamand Geert Bourgeois, a fait l’éloge d’une rencontre en l’honneur des combattants flamands du front de l’Est et surtout d’un discours d’Oswald Van Ooteghem, qui a lui-même combattu avec la Légion flamande sur le front de l’Est sous l’uniforme SS. Van Ooteghem a aussi été un temps actif à la N-VA. Auparavant, les figures de proue de la N-VA Ben Weyts (ministre au gouvernement flamand) et Theo Francken (que l’on ne présente plus) se sont rendus à une fête en l’honneur de Bob Maes, impliqué durant la guerre dans l’organisation de collaborateurs VNV et par la suite dans l’Ordre des Militants Flamands (VMO), organisation d’extrême droite condamnée en tant que milice privée par la Cour d’appel de Gand et mise hors la loi en 1983.

    Quand la N-VA prend ses distances vis-à-vis de la collaboration, c’est toujours avec prudence. Le sommet du parti est bien conscient qu’être associé à la collaboration peut lui coûter des voix, mais il doit aussi tenir compte des militants comme Jan Tollenaere. C’est le grand écart entre le sionisme trumpiste de Van Campenhout et l’antisémitisme brutal de Tollenaere.

  • [PHOTOS] Tax Pride à Anvers

    Une “Tax Pride” a eu lieu hier à Anvers à l’appel de la FGTB et de la CSC. Cette action syndicale entendait dénoncer la très faible imposition des ultras-riches en Belgique, ce qui est source d’inégalités croissantes. La manifestation fut une belle réussite avec plus de 5.000 participants. A l’image des récentes manifestations de Charleroi et de Liège, les manifestants étaient plus nombreux qu’initialement prévu. Sur les banderoles, on pouvait lire des slogans contre la politique de casse sociale, contre les mesures d’austérité et contre les capitalistes arrogants du type de Fernand Huts (dont la famille est la 9e plus fortunée du pays), richissime entrepreneur anversois. prochaine étape : le 19 décembre à Bruxelles en défense de nos pensions (10h30, boulevard roi Albert II) !

    Tax Pride // Liesbeth

  • Avec un programme progressiste combattif, la gauche peut faire une percée en Flandre

    Le PTB le 1 mai à Anvers. Photo : Liesbeth

    La campagne pour les élections communales a démarré. Le PTB espère obtenir une nouvelle percée électorale et nous espérons que nous pourrons nous joindre à eux. Tout comme lors des dernières élections, le PTB organise une grande enquête pour estimer quels sont les thèmes locaux les plus importants pour ses électeurs potentiels. C’est sur cette base que sera établi le programme électoral de 2018. Il est positif que le PTB veuille de cette manière impliquer des couches plus larges de la population et créer une certaine participation démocratique. Les enjeux sont grands. Nous souhaitons exprimer ici quelques remarques critiques.

    Par Jarmo (Anvers)

    Construire un programme au travers de la mobilisation

    Une enquête peut être utile mais, pour donner une ouverture plus large à des revendications offensives, nous soulignons l’importance des actions et des mouvements sociaux. C’est grâce à cela que la conscience et la clarté autour de revendications spécifiques peuvent être développées et qu’un soutien actif plus large peut être construit. Les marxistes sont présents là où le changement peut réellement être imposé : dans la rue, dans les mouvements sociaux. S’ils sont élus, ils deviennent les porte-parole de ceux-ci et ils défendent leurs revendications au conseil communal. Un programme socialiste de gauche devrait, dès lors, être construit au travers de la lutte.

    Il ressort directement du ‘‘grand questionnaire’’ du PTB que tout est élaboré pour respecter le cadre des compétences du conseil communal et le carcan financier dans lequel les administrations locales se trouvent. Mais pour réellement répondre aux besoins sociaux de la ville, il faudra aller plus loin. Un programme socialiste pour les élections communales doit, selon nous, partir de tous les besoins sociaux sur le plan de l’emploi, de la pauvreté, de la précarisation et du logement et des propositions nécessaires pour s’attaquer au manque de moyens.

    Car des moyens, il y en a. Même dans une ville comme Anvers : les diamantaires fraudeurs et les patrons du port sont assis sur des montagnes d’argent qui doivent être mobilisées d’urgence pour la collectivité. Sans lutte et sans mobilisation, par exemple, en collaboration avec d’autres ‘‘villes rebelles’’, cela ne marchera pas. Des initiatives et campagnes audacieuses peuvent constituer un point de départ.

    Des propositions intéressantes

    Le ‘‘Grand questionnaire’’ que le PTB mène à Anvers (les questions diffèrent de ville en ville) ne manque pas de propositions intéressantes. Nous accueillons positivement l’idée de transports en commun décents et gratuits : cette revendication est nécessaire en complément des propositions autour de la couverture du ring.

    Il y a aussi l’idée de démarrer un projet pilote d’une semaine de travail de 30 heures dans les services communaux. Nous ne pouvons évidemment pas être opposés à cette revendication, mais nous nous demandons tout de même pourquoi parler d’un ‘‘projet pilote’’ au moment où même plusieurs commentateurs de l’establishment se prononcent en faveur d’une répartition plus équitable du travail. Une semaine de 30 heures généralisée sans perte de salaire et avec embauche compensatoire dans les services publics pourrait exercer une pression sur d’autres secteurs pour rendre la charge de travail plus humaine chez eux aussi.

    Mais également des limites…

    Malheureusement, le projet pilote d’une semaine de 30 heures est le seul point sur le travail dans le questionnaire. Dans le contexte actuel où le chômage des jeunes est de 25% dans plusieurs quartiers d’Anvers, c’est particulièrement limité. Il faut tout faire pour offrir une perspective d’avenir à ces jeunes. Cela implique de défendre un programme massif de création d’emplois. Les possibilités ne manquent pas à cet égard.

    Ailleurs dans l’enquête, le PTB parle, par exemple, d’éducateurs de rue sur toutes les places. Il y a aussi une proposition pour développer l’aide aux devoirs à l’école et dans le quartier. Le parti néglige de dire de quel type d’emplois il s’agirait : un véritable emploi ou du volontariat ? Il faut impérativement stipuler qu’il s’agirait de véritables emplois avec de bonnes conditions de travail.

    Pourquoi, par exemple, ne pas revendiquer que, dans le cadre d’un plan d’investissements massifs dans l’enseignement communal, il y aurait engagement de plus de personnel d’accompagnement pour non seulement garantir l’accompagnement mais aussi pour alléger la charge de travail du personnel existant.
    L’enquête prône une ‘‘ville sans profiteurs’’ : pour y parvenir, le PTB veut, entre autres, une ‘‘diminution des salaires les plus élevés des CEO dans les entreprises communales’’. A nouveau : personne ne peut être contre ce type de revendication. Mais elle est tout de même limitée. Nous trouvons bizarre de décrire des services publics comme ‘‘entreprises communales’’ et des cadres comme “CEO” : ne serait-ce pas aller loin dans la logique qui considère les services publics avant tout comme des entreprises lucratives ? Un plan massif d’investissements dans les services publics avec un projet de mobilisation y afférent dans les rues et dans les quartiers pour s’opposer à cela répondrait à beaucoup de besoins et pourrait être une rampe de lancement vers un gouvernement de gauche qui casse avec la politique d’austérité.

    Au final, les mesures proposées dans cette enquête sont légères. Mais une nouvelle percée électorale du PTB serait positive pour toute la gauche et pour les travailleurs. C’est pourquoi le PSL veut participer comme force constructive de soutien à la réalisation de cette percée et, en même temps, se battre pour une rupture anticapitaliste socialiste.

  • Une vague verte pour stopper De Wever ?

    Photo : Liesbeth

    Du côté néerlandophone, Groen est en hausse dans les intentions de vote. Des sondages locaux de la ‘‘Gazet van Antwerpen’’ à Anvers, Malines et Turnhout prévoient même des résultats spectaculaires pour les élections communales. Avec 24%, Groen remet en question le leadership de la N-VA à Anvers. Un cartel Groen-SP.a donnerait 30,6%. À Turnhout, Groen devient même le plus grand parti et le cartel Groen-Open VLD à Malines dépasserait la barre des 40%.

    Par Geert Cool

    Le ‘‘courant sous-jacent’’ ne va pas qu’à droite

    Le recul de la N-VA dans les trois villes ressort particulièrement des sondages. À Anvers, le bourgmestre De Wever reçoit même une sérieuse claque : -11%. La nouvelle est importante : la N-VA se présente volontiers comme l’expression du ‘‘courant sous-jacent’’ en Flandre. Il s’avère que le soutien à son projet politique néolibéral brutal s’émousse.

    Même dans sa propre ville, De Wever fait face à un parti d’opposition qui a de bonnes chances de le surpasser. Cela ouvre d’une part le débat sur la politique à mener et, d’autre part, le choix des électeurs ne sera pas limité à une droite dure d’un côté et une droite très dure de l’autre.

    D’où vient le flot vert à Anvers ?

    Si la N-VA a pu croître si vite, c’est en bonne partie dû au rejet des partis traditionnels. Mais, désormais, la N-VA est elle-même de plus en plus un parti traditionnel. Pour se débarrasser de cette image, Twitter ne suffira pas. Et si, du côté francophone, Ecolo aussi est aussi considéré comme un parti établi, c’est beaucoup moins le cas de Groen en Flandre.

    Les catastrophiques résultats électoraux catastrophiques de 2003 à la suite du gouvernement ‘‘arc-en-ciel’’ de Verhofstadt (une coalition des sociaux-démocrates, des libéraux et d’Ecolo-Agalev) ont forcé Groen a pratiquement repartir de zéro. Un changement de nom et l’arrivée progressive de nouvelles têtes ont sauvé le parti du déclin. Plus de dix ans plus tard, le parti est considéré comme un ‘outsider’ et non comme un parti traditionnel. Là où Groen a participé au pouvoir – comme à Gand (en cartel avec le SP.a) et Malines (en cartel avec l’Open-Vld) – c’était en tant que petit partenaire dans un cartel face à une opposition essentiellement composée de la droite.

    Lors des élections locales de 2018, à Anvers, on observera une polarisation entre les partisans et les opposants de De Wever. Avec le SP.a qui est toujours dans les cordes après des décennies de participation au pouvoir, Groen peut se profiler comme la force d’opposition la plus importante. Cela exerce une force d’attraction pour tous ceux qui veulent voir partir De Wever tout en mettant pression sur les résultats du SP.a, mais aussi du PTB. Dans les sondages, ce dernier ne connaît qu’une maigre progression. Le mécontentement face à la politique asociale et répressive est en grande partie resté latent ces dernières années et a été peu organisé via de grandes campagnes. Dans les actions qui ont pris place au sujet de la mobilité (autour du Ring) ou du travail social (contre la commercialisation), par exemple, Groen était systématiquement présent et le PTB ne s’en est jamais fortement distingué sur le contenu.

    Groen, une véritable alternative ?

    Bonnes nouvelles : la N-VA n’est pas intouchable et c’est vers la gauche que vont les voix. Mais Groen veillera-t-il réellement à mener une autre politique ?

    La participation des verts au gouvernement entre 1999 et 2003 n’a pas vraiment représenté une rupture avec la politique néolibérale, pas plus que les majorités locales avec Groen. La déclaration de la présidente Meyrem Almaci selon laquelle Groen est plus proche de l’Open-VLD que du PTB ou encore les commentaires négatifs répétés au sujet des grèves ne nous laissent rien présager de bon.

    Ces dernières années, le programme des verts est devenu plus néolibéral sous prétexte de ‘‘modernisation’’. La collaboration avec les libéraux au conseil communal de Malines (dont est membre le président de la fraction Groen à la Chambre Kristof Calvo) découle logiquement de cette approche. Groen joue sur le mécontentement tout à fait justifié de la population, mais sans offrir de solutions collectives en allant chercher les moyens là où ils sont. Avec une banque d’État entourée des autres requins de la finance ou avec un fonds d’investissement financé par des particuliers, on n’ira pas loin. De la sorte, toute tentative de rendre la politique plus verte risque de s’acheminer vers toutes sortes d’éco-taxes peu populaires qui chercheront à trouver les moyens nécessaires auprès de la population.

  • Gand. Manifestation pour des transports en commun plus nombreux et moins chers

    Ce samedi 23 septembre, environ 150 personnes ont manifesté à Gand en faveur de transports en commun plus nombreux et moins chers dans la ville à la suite d’une campagne initiée par le PSL. Tout au long de la campagne de sensibilisation et de mobilisation, nos camarades ont pu constater que la colère était grande parmi la population vis-à-vis de l’état dans lequel se trouvent les transports en commun à Gand. Les bus et métro sont par exemple trop peu nombreux vers la périphérie de la ville et la zone portuaire. Pendant les heures de pointe, ils sont bondés. Il n’y a de plus quasiment pas de service durant la nuit… Les échos reçus pour cette campagne étaient très positifs. Les transports en communs doivent être considérés comme la première alternative à la voiture.

    Cetta manifestation, qui comprenait également une délégation du PTB, a permis d’envoyer un signal clair aux autorités communales gantoises. Nos transports en commun exigent des investissements publics ! La ville de Hasselt a assuré la gratuité des transports en commun durant pas moins de 16 ans. Adopter une telle mesure à Gand serait purement et simplement une véritable révolution dans la manière dont les gantois envisagent leurs déplacements. Oui, des autorités locales peuvent prendre des décisions en matière de services publics, pour augmenter l’étendue du service et en rendre l’accès moins cher, et pour mettre pression sur la politique d’austérité du gouvernement flamand.

    Le prochain rendez-vous en défense des transports en commun sera bien évidemment le 10 octobre prochain, lors de la grève des services publics appelée par la FGTB.

    >> Plus d’infos 

    Photos : Jean-Marie

    Betoging voor goedkoper en meer openbaar vervoer // Jean-Marie Versyp

  • Gand. Manifestation en faveur de transports publics plus nombreux et moins chers

    Ce samedi 23 septembre, des manifestants vont défiler dans les rues de Gand sous le slogan ‘‘Gand, prends l’initiative. Pour des transports publics plus nombreux et moins chers.’’ Cette manifestation se place dans le cadre d’une campagne menée par le PSL. Nous en avons discuté avec l’organisateur, Bart Vandersteene.

    Interview réalisée par Koerian

    Que veut défendre le PSL en menant campagne en faveur des transports publics ?

    ‘‘Se déplacer efficacement est un besoin fondamental. Tout le monde se déplace quotidiennement : pour se rendre à l’école, au travail, au supermarché, dans la famille ou pour voyager. En moyenne, une famille dépense 11% de son budget en transport en Belgique. Toutefois, 19% des Belges sont freinés dans leurs déplacements par manque de budget. Cela handicape bien entendu leur vie sociale, mais aussi leurs perspectives de trouver un emploi par exemple.

    ‘‘Dans la société actuelle, l’accent est systématiquement mis sur les moyens de transport individuels. Les puissantes industries automobiles et pétrolières déterminent en grande partie la façon dont notre mobilité est organisée. À grands renforts de publicités, elles essayent de nous faire croire que la voiture est une extension de notre identité. Parallèlement à cela, les alternatives collectives – les transports en commun – sont dégradées et privatisées. Résultat, les routes sont engorgées. En Belgique, les automobilistes accumulent ensemble 111.465 heures d’embouteillages chaque jour en moyenne. De plus, l’organisation actuelle de notre mobilité exerce une énorme pression sur l’environnement et l’espace public.

    ‘‘Selon nous, la meilleure manière de garantir les besoins de base en termes de mobilité, ce sont les transports en publics : un réseau diversifié et gratuits de trains, de métros, de trams, de bus, de taxis et un système publics de voitures partagées. Cela nécessite des investissements de grande envergure. Mais l’effet de retour social serait énorme.’’

    Les transports en commun sont-ils si mauvais à Gand?

    ‘‘Cela fait des années que les investissements se font attendre dans les transports en commun à Gand. Ces derniers temps, il y a même eu des réductions budgétaires. Les trams et les bus se trainent : 10 à 13 km/h seulement dans le centre-ville. Il n’y a pratiquement pas des transports publics vers les zones périphériques telles que le port où travaillent pourtant 60.000 personnes. Pendant les heures de pointe, les trams et bus sont bondés. De plus, les tarifs ont augmenté en février 2014 et 2016. Aujourd’hui, le trajet simple revient à trois euros. Les transports publics sont trop chers et ne correspondent pas à la manière dont les gens se déplacent.

    ‘‘Des transports publics plus nombreux et moins chers permettraient le déplacement des travailleurs vers leur lieu de travail, garantirait que les jeunes puissent rentrer en sécurité après une soirée, que les personnes âgées puissent aller visiter leurs amis sans entrave, etc. Un système de park & ride (pour se garer en périphérie des villes et rejoindre le centre en transports en commun) peut aussi convaincre les visiteurs de ne plus conduire au centre-ville.’’

    Pourquoi avoir choisi la date du 23 septembre ?

    ‘‘La date est symbolique. Ce week-end là aurait eu lieu le référendum sur le plan de mobilité de la ville si la demande avait atteint le nombre suffisamment de signataires. La mobilité est un thème très important dans chaque ville, mais, à Gand, l’attention dont bénéficie la thématique est plus grande en raison du débat sur le plan de mobilité.

    ‘‘Dans les débats, le plan de mobilité de la ville a souvent été réduit à un plan de circulation permettant de réduire considérablement le trafic dans le centre-ville. Mais le plan porte sur une vision complète de la mobilité à moyen terme. Il ne prévoit aucune expansion des transports en commun. Le plan de stationnement est restreint et il se limite aux zones les plus densément peuplées. Le centre historique est devenu plus calme, mais au-delà, les problèmes subsistent : les files, le manque de places de stationnement, la pollution de l’air, etc. Jusqu’à ce qu’une alternative crédible soit fournie, la grande majorité des personnes resteront dépendantes de leur voiture.

    ‘‘Si l’on a à cœur la qualité de vie en ville, la première étape doit être une extension des transports publics.’’

    D’où vient le slogan : ‘‘Gand, prends l’initiative’’ ?

    ‘‘Le Conseil communal gantois accuse le gouvernement flamand d’être responsable du manque d’investissements dans les transports en commun. Nous condamnons naturellement les économies réalisées au niveau de la Région flamande. Ces dernières ne sont toutefois pas neuves, elles avaient déjà cours lorsque le SP.a était au gouvernement. Les autorités locales peuvent prendre des initiatives. La ville offre déjà des abonnements gratuits aux enfants de moins de 14 ans, pourquoi ce système ne se développe-t-il pas pour tous les Gantois? La ville de Hasselt a assuré la gratuité des transports en commun pendant seize ans, ce qui a entraîné une augmentation sensible du nombre de passagers. Nous demandons au Conseil communal de faire en sorte que la mobilité soit accessible à tous. Le budget communal manque de moyens ? Mobilisons-nous pour aller chercher l’argent là où il est.

    ‘‘Le bourgmestre Termont (SP.a) a expliqué lors de la réception du Nouvel An de la Ville que l’avenir reposait sur les routes suspendues. Que fait-on de la concentration de particules fines dans l’aire et de la pollution ? Une entreprise de Gand est déjà responsable d’environ 1,5% du total des émissions européennes de particules fines et de 5,8% des métaux lourds européens.

    ‘‘Au cours des semaines à venir, nous mobiliserons les habitants autour de ce thème aux arrêts de bus, aux écoles, dans les quartiers, etc. Nous leur demanderons de soutenir notre campagne bien entendu, mais nous voulons aborder des discussions plus fondamentales. Si nous voulons créer des villes habitables et assurer une mobilité efficace et sûre pour tous, nous avons besoin d’une vision des choses et d’une organisation différentes de celles de la société actuelle. Il nous faut une société où les bénéfices ne seraient pas centraux, mais bien les besoins de la majorité de la population.’’

  • Vu de Flandre : L’enseignement fait la charité

    Présenter un recul comme si c’était un progrès. C’est un travail quotidien pour des politiciens néolibéraux. En décembre 2016, la ministre flamande de l’Enseignement Hilde Crevits en a encore donné un exemple. Sous couvert de financement nécessaire de l’enseignement, elle proposait d’élargir la possibilité de déduction fiscale des dons aux écoles. Au même moment, elle imposait un saut d’index des moyens pour les écoles primaires et secondaires en Flandre. Ce saut d’index inclut le coût du personnel. On cherche à compenser les baisses de moyens publics par l’appel à ‘‘la charité’’ d’investisseurs privés.

    Ce système existe déjà aujourd’hui pour les universités et, depuis 2016, également pour les hautes écoles. En Flandre, cette méthode reste pour le moment encore limitée avec des revenus des fonds externes pour universités. Celles-ci ont augmenté de 14,2 millions d’euros en 2013 à 23,3 millions d’euros en 2014, dont 18 millions pour la KUL, l’université de Louvain en Brabant flamand.
    Dans le monde anglo-saxon, où l’apport des moyens privés dans l’enseignement supérieur est largement diffusé, de tels dons ne se font certainement pas par charité. Les investisseurs cherchent des profits en devenant un partenaire privilégié de l’université, à l’aide de dons. Ainsi, ils créent des liens entre les entreprises et les options d’études et la recherche scientifique. Et cela remet en question l’indépendance de la recherche scientifique universitaire.

    Il est clair que l’appel à davantage de dons est, pour Crevits et le gouvernement flamand, une manière d’adoucir les conséquences négatives du manque d’investissements publics depuis des années. Combien de millions d’économies a-t-on fait ces dernières années en ne prévoyant pas les moyens publics nécessaires et en dépensant moins pour l’enseignement (en pourcentage du PIB) ?

    Si la ministre Crevits reconnait qu’il faut des moyens supplémentaires, elle ferait mieux d’annuler ses mesures d’austérité et celles de ses prédécesseurs. Mais nous n’avons pas d’illusions quant à ses intentions. Ces gouvernements et leurs ministres ont déjà montré qu’ils continueront à chercher l’argent auprès de la majorité pour que la minorité puisse continuer à s’enrichir. Les 10% de personnes les plus riches en Belgique possèdent une fortune de plus de 1.000 milliards d’euros. L’un des belges les plus riches, Albert Frère, possède à lui tout seul 6,2 milliards d’euros, autant que les 2,2 millions de belges les plus pauvres. Entretemps, des bénéfices gigantesques sont envoyés dans les paradis fiscaux et les multinationales ne payent pas leurs impôts. Les moyens existent ; ils peuvent contribuer à l’organisation d’un enseignement démocratique, gratuit et de qualité. Nous avons besoin d’un programme qui défend un réel réinvestissement dans l’enseignement et qui unit dans la lutte les écoliers, les étudiants, les enseignants et le personnel.

  • 16 mars: Manifestation antiraciste à Anvers

    Le jeudi 16 mars, 19h, gare d’Anvers-Berchem.

    Trump est maintenant président des États-Unis. Le 15 mars, Geert Wilders pourrait remporter les élections aux Pays-Bas. Après cela, Marine Le Pen et le Front National menacent de remporter un bon succès en France. Ripostons contre leur politique qui vise à “diviser pour mieux régner” !

    Aux Etats-Unis, des millions de personnes sont déjà descendues dans les rues contre Trump et son projet politique de haine. Il y a eu les «Million Women’s Marches» contre le sexisme, le racisme, l’homophobie et les politiques antisociales et des manifestations et actions d’occupation ont conduit à la suspension de son décret anti-immigration. L’action de masse peut stopper Trump, Wilders, Le Pen,…

    Les politiques d’austérité de l’establishment entraînent chômage, corruption et pénuries à tous les niveaux. Des figurent telles que Trump et Le Pen instrumentalisent la situation pour pointer du doigt des boucs émissaires: les migrants, les réfugiés, les chômeurs,… Voilà d’où proviennent le racisme, le sexisme et l’homophobie.

    Les véritables responsables des énormes inégalités – le 1% le plus riche au sommet de la société – en sortent indemnes. Aujourd’hui, 8 super-riches possèdent plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Comment peuvent-ils garder en mains les rênes du pouvoir ? En montant les diverses couches de la population les unes contre les autres.

    C’est également ce que nous voyons chez nous. A Anvers, Bart De Wever et son conseil communal stigmatisent les berbères, les réfugiés, les travailleurs sociaux ou encore les travailleurs du secteur chimique en grève. Le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la migration Theo Francken (N-VA) estime que nous ne devions pas être «si hystériques» au sujet de Trump et de son décret anti-immigration! Ils appliquent au même moment une brutale politique de casse sociale qui aggrave tous les problèmes sociaux.

    Comment les stopper ?

    Le capitalisme néolibéral est synonyme de désastre pour la majorité de la population. Il conduit au chômage, aux privations, à la guerre,… Seule une alternative de gauche conséquente peut y faire face. D’ailleurs, selon les sondages, Bernie Sanders aurait pu l’emporter contre Trump aux présidentielles américaines. L’expérience des Etats-Unis illustre également que la lutte paie. Le décret anti-immigration de Trump a été suspendu sous la pression des mobilisations de masse. Inspirons-nous en et combattons la politique réactionnaire !

    Toutes les victimes de la politique antisociale doivent ensemble exiger un enseignement gratuit et de qualité, des emplois décents, la défense du droit des femmes à disposer de leur corps, la fin du sexisme,… Luttons tous ensemble pour un meilleur avenir !

    Les Etudiants de Gauche Actifs s’organisent contre les coupes budgétaires dans l’enseignement, contre les discriminations et contre le système responsable de ces maux : le capitalisme. Au travers de manifestations, de réunions, de meetings et d’actions, nous voulons discuter d’une société alternative à ce monde capitaliste.

    Organise-toi et rejoins-nous! info@gauche.be – 0474/35 30 36

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    16 mars 2017 – Manifestation anti-NSV !

    La manifestation contre le racisme, la haine et la division du 16 mars s’oppose à une marche de la haine de l’extrême droite (le Nationalistische Studentenvereniging) qui se déroulera le même soir. Cette marche de la haine réunira de nombreux néonazis. Notre manifestation anti-NSV non-violente vise à ne pas laisser nos rues à la violence de l’extrême droite. Participez!

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