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Category: Photos
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Bruges : actions antifasciste et en défense des droits LGBTQIA+
Mercredi 17 mai, une centaine de personnes ont manifesté dans le centre-ville de Bruges en défense des droits des personnes LGBTQIA+ et contre l’extrême droite. À l’occasion de l’IDAHOT, la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, la campagne « Pride is a Protest » s’est attaquée à la haine d’extrême droite.
Ce début d’année, le Vlaams Belang et Dries Van Langenhove ont fait campagne à Bruges pour intimider les participant.e.s à une lecture publique donnée par une drag queen. Le 17 mai, Van Langenhove est retourné à Bruges. Il a posté une vidéo le montrant en train de harceler un commerçant qui avait accroché un drapeau Pride, vidéo dans laquelle ce néofasciste n’hésite pas à déclarer qu’il s’agit d’un « drapeau pédophile ». Précédemment, c’est avec des pancartes « idéologie du genre = pédophilie » que lui et ses amis avaient perturbé la lecture publique susmentionnée. Ce n’est pas que du mauvais goût, ; leur objectif est de normaliser la haine et de semer la discorde.
Pour l’anecdote, le Vlaams Belang n’a eu aucun problème à aller repêcher en 2008 l’ancien député Xavier Buisseret pour lui offrir un mandat local, alors que ce dernier avait été condamné en 1997 pour attouchement sur mineurs. La campagne de haine menée aujourd’hui par l’extrême droite ajoute l’hypocrisie à l’ignominie.
Ces attaques de l’extrême droite contre les personnes LGBTQIA+ à Bruges se sont accompagnées d’une campagne raciste contre Dalilla Hermans après qu’elle ait été nommée coordinatrice du projet visant à faire de Bruges la capitale culturelle européenne de 2030. L’extrême droite n’a pas dit un mot de ses compétences bien entendu, le seul problème, c’est sa couleur de peau. Il faut dire que certaines de ses opinions sont inacceptables pour la police de la pensée de droite. Il n’en a pas fallu plus pour que se déchaine une campagne d’intimidation très personnelle.
Ainsi, à une époque où les inégalités atteignent des sommets inédits, où un groupe de plus en plus important de la population ne garde plus la tête hors de l’eau tandis qu’une élite d’ultra-riches ne sait pas quoi faire de tout son argent, l’extrême droite décide de cibler ses attaques sur les personnes LGBTQIA+ et la culture. Belle manière de tenter de dévier l’attention pour protéger l’avidité des capitalistes.
Ces attaques illustrent tout l’importance de s’organiser de façon conséquente. Aucun incident de transphobie, de racisme ou de sexisme ne doit rester sans réponse. Il faut réagir, se mobiliser et riposter. C’était tout l’intérêt de cette manifestation « Pride is a Protest » à Bruges. La mobilisation a permi de renforcer la confiance de toutes celles et ceux qui subissent les foudres de l’extrême droite. Nous ne nous laisserons pas faire et continuerons à résister !
Les prochains rendez-vous sont connus : lundi prochain à Bruxelles pour une action antifasciste, le 28 juin à Gand pour une nouvelle mobilisation Pride is a Protest et enfin le camp d’été de la Campagne ROSA, d’EGA et du PSL pour préparer le lancement d’une nouvelle campagne antifasciste.





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Delhaize et les droits syndicaux : que faire après la manifestation ?
Un appel national à manifester est finalement enfin arrivé pour riposter à l’attaque scandaleuse contre les conditions de travail et de salaire chez Delhaize ainsi qu’en défense des libertés syndicales. Avec 20 000 manifestants et des délégations de différents secteurs, l’action a été couronnée de succès. Cependant, le potentiel est bien plus important : le soutien au personnel de Delhaize est élevé et il manque une perspective pour la lutte et un plan d’action en escalade visant à mobiliser l’ensemble du mouvement ouvrier.

Le patronat passe à l’offensive. Alors que le personnel des supermarchés a été loué ces dernières années comme faisant partie des « héros de la crise sanitaire », on lui demande maintenant de s’écraser pour alimenter les profits déjà considérables des enseignes dans la lutte concurrentielle qu’elles se mènent entre elles. Dire non, défendre ses droits ? C’est immédiatement réprimé, y compris de façon préventive dans certains cas.
La direction d’Ahold-Delhaize a annoncé sa volonté de faire passer la totalité de ses magasins sous franchise le 7 mars. Le 17 avril, une action nationale de tout le secteur a eu lieu et une manifestation interprofessionnelle a eu lieu aujourd’hui. Le personnel de Delhaize s’est déjà bien battu ces dernières semaines, en affrontant une répression policière et judiciaire inédite. La direction de Delhaize veut s’attaquer aux conditions de travail et, comme si ça ne suffisait pas, on veut renvoyer le droit de grève au 19ème siècle ! Tout cela sous couvert de “progrès”. Le progrès des profits et des dividendes aux actionnaires, ça c’est certain. Et tant pis pour nos salaires et nos conditions de travail.
Après Delhaize, les patrons voudront aller plus loin, c’est déjà évident. Aujourd’hui, Dominique Michel, de l’organisation patronale Comeos, s’est exprimée dans les pages du Standaard en affirmant que les magasins doivent tout simplement être plus flexibles, car le secteur est sous pression. « Les marges diminuent et la concurrence étrangère s’intensifie », explique Dominique Michel. Si les marges sont sous pression, c’est notamment parce que les chaînes continuent d’ouvrir des supermarchés dans leur élan concurrentiel pour bloquer les nouveaux arrivants sur le marché. De nouveaux points de vente s’ajoutent sans cesse. La concurrence est acharnée, et c’est le personnel qui doit payer les pots cassés.
Dans la pratique, Comeos prône un modèle néerlandais où l’on utilise massivement des étudiants jobistes, souvent des jeunes de 13 ou 14 ans à peine, qui travaillent quelques heures dans le supermarché avant ou après l’école pour un salaire de moins de 5 euros de l’heure ! Ça aussi, ça rappelle le 19e siècle… Les dirigeants de Comeos ont immédiatement indiqué que l’amélioration des conditions de travail dans les magasins franchisés est inenvisageable et que la présence syndicale dans les magasins constitue un point de rupture.
Pour imposer ce principe chez Delhaize, le droit à l’action collective a déjà été jeté à la poubelle. Un juge bruxellois peut émettre des injonctions valables dans tout le pays (en dehors de sa juridiction, donc). La police peut arrêter préventivement des syndicalistes s’ils sont “soupçonnés” de se rendre à une manifestation… Entre-temps, Delhaize-Ahold ne lésine pas sur les huissiers. S’adresser aux clients est assimilé à un blocage d’accès. Et les juges, eux, estiment que le droit du commerce prime sur le droit à l’action collective ! Si les syndicats se laissent faire, c’en est fini du droit de grève. Qu’en est-il de la promesse d’organiser immédiatement des grèves interprofessionnelles dès que le droit d’action syndicale sera à nouveau attaqué ?

La manifestation d’aujourd’hui a exprimé en partie une large solidarité avec le personnel de Delhaize. Le potentiel est sans aucun doute beaucoup plus grand que ce qui était dans la rue ce 22 mai. Les discours prononcés avant le début de la manifestation mettaient en garde le gouvernement et les employeurs et dénonçaient les attaques. Mais nous n’avons pas entendu le moindre mot d’ordre concret au sujet des prochaines étapes. C’est pourtant absolument nécessaire pour remporter des victoires. L’organisation de manifestations locales autour des magasins touchés et d’une grève de l’ensemble du secteur serait une étape logique.
Comme l’indique le tract distribué aujourd’hui par le PSL, « Les actions sont toujours plus fortes si l’étape suivante est claire et connue à l’avance. On pourrait ainsi construire un élan vers une grande grève de l’ensemble du secteur de la distribution, avec la possibilité pour tous les travailleur.euse.s des autres secteurs de se joindre à l’action sous couvert d’un préavis de grève ! La grève, ça marche ! Aux Pays-Bas, les travailleur.euse.s des centres de distribution d’Albert Heijn sont entré.e.s en grève, la direction promettant ensuite de négocier une augmentation salariale de 10 % et d’accepter d’autres revendications. L’impact d’une grande grève avec la solidarité d’autres secteurs peut être énorme. »
La lutte contre cette spirale infernale qui nous conduit vers un monde où l’on aura besoin de deux ou trois emplois pour survivre concerne l’ensemble du mouvement ouvrier et la société dans son ensemble. Ces dernières semaines, les preuves n’ont pas manqué pour souligner que c’est la soif de profit des grandes entreprises, et non nos salaires, qui est le principal moteur de l’inflation. On parle ainsi de « Greedflation ». En haut de l’échelle, on s’empare tranquillement de l’argent, ici et là une miette tombe dans les poches de politiciens bienveillants et nous, pendant ce temps, nous devons travailler de manière de plus en plus flexible, de plus en plus dure et dans des conditions de plus en plus mauvaises.
Alors, qu’en est-il, messieurs les dirigeants syndicaux ? Allons-nous évaluer la situation dans un mois ou deux ? Ou y aura-t-il enfin un plan d’action en escalade qui s’appuiera sur le succès de la manifestation pour impliquer dans l’action la solidarité la plus large possible ? Qui transforme tous les magasins concernés en centres d’action, qui invite des membres du personnel de Delhaize dans des réunions de délégations syndicales et des rassemblements syndicaux, avec du matériel de mobilisation comme des pétitions et des tracts à diffuser de façon conséquente dans les quartiers et dans l’ensemble du secteur ? Ces actions pourraient déboucher sur une puissante grève de tout le secteur, soutenue par des militants d’autres secteurs couverts par un préavis de grève.































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Brussels Pride : “Protégez la protestation” Il n’y a pas de capitalisme sans LGBTQIA+phobie!
Quelque 150.000 personnes ont à nouveau participé à la Pride à Bruxelles. Cette année, le thème de l’événement était “Protect the Protest”. Le combat des personnes LGBTQIA+ a conduit à une meilleure acceptation et une plus grande reconnaissance. L’égalité existe sur papier tandis que la violence et la discrimination sont plus fréquemment dénoncées. Mais la LGBTQIA+phobie semble pourtant plus répandue. Une alliance de conservateurs et de l’extrême-droite s’exprime de plus en plus ouvertement et violemment grâce à de nombreuses plateformes pour répandre la transphobie et la queerphobie.
Comme l’a expliqué notre camarade Elise à la VRT, « Faire la fête est important et il y a eu des avancées législatives en Belgique, mais on voit quand même que beaucoup de jeunes que ne se sentent pas en sécurité à l’école par exemple, qu’il y a beaucoup de discrimination quand on cherche un boulot ou un logement… Ces problèmes sont encore présents, la Pride doit donc être combattive. »
Les passages pour piétons arc-en-ciel et autres mesures qui ne coûtent rien ne conduiront pas à l’égalité réelle ! Le premier pas le voici : des investissements publics massifs dans les soins de santé et l’enseignement ! Un premier pas seulement, car la société capitaliste repose toute entière sur d’extrêmes inégalités, c’est un sol d’alimentation perpétuel pour la division, la haine, la violence et les idées d’extrême droite. Le combat contre la LGBTQIA+phobie, c’est un combat contre chaque forme de discrimination.
Chaque victoire LGBTQIA+ n’est que temporaire, les forces conservatrices ripostent dès qu’elles le peuvent. Tant que les racines de la LGBTQIA+phobie et de toutes les autres formes de discrimination n’auront pas été arrachées, il faudra se battre sans fin. C’est la raison pour laquelle nous estimons que le combat pour les droits des personnes LGBTQIA+ est lié à la lutte pour renverser le capitalisme et construire une société socialiste.
Ce qu’il nous faut, c’est une société où les richesses, les connaissances et le potentiel social servent à l’épanouissement de chacun.e et non à satisfaire la soif de profits d’une infime élite. Des secteurs primordiaux de l’économie comme l’énergie, l’industrie pharmaceutique, la finance ou encore les soins de santé ne doivent pas être la proie de la dictature des marchés mais être démocratiquement détenus par la collectivité et gérés par les travailleurs et la population. Un monde sans inégalités et sans LGBTQIA+ phobie est tout à fait possible !














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Commémorations du 8 mai. Rendre hommage aux antifascistes d’hier en poursuivant leur combat aujourd’hui
Ce 8 mai, des commémorations de la capitulation de l’Allemagne nazie ont pris place dans de nombreuses villes du pays, à l’initiative de la Coalition du 8 mai.
Si les activités organisées étaient essentiellement culturelles (y compris hélas avec la prise de parole du bourgmestre Open VLD à Gand…), un rassemblement et une petite manifestation avaient été organisés à Liège, avec environ 120 participant.e.s.
Pour la plupart des participant.e.s, il est clair que la meilleure façon de commémorer le combat antifasciste d’alors, c’est de continuer à se battre aujourd’hui contre l’extrême droite mais aussi contre le terreau qui les alimente : la politique antisociale.
L’approche antifasciste de la campagne Blokbuster reste la boussole de notre travail sur ce terrain. Aujourd’hui, il faut davantage de logements abordables, de services publics, d’emplois avec des salaires et des conditions qui ne vous obligent pas à avoir besoin de deux ou trois emplois pour joindre les deux bouts. C’est avec de telles revendications qui nous unissent pour s’en prendre aux pénuries sociales que nous pouvons repousser la division de l’extrême droite !
Luttons activement contre toute forme de division, en mettant l’accent sur la lutte contre le sexisme, la LGBTQIA+phobie et le racisme ! Nous avons protesté contre Dewinter dans les universités flamandes, nous avons fait campagne pour Pride is a Protest. Le potentiel de résistance est là. Le 15 avril, même dans la petite commune de Berlaar, une manifestation antifasciste réunissant 80 personnes a été organisée contre une conférence de Dewinter à laquelle assistaient 60 spectateurs.
Notre approche met l’accent sur les thèmes sociaux. Ce n’est qu’en unifiant les luttes de la classe travailleuse que nous pourrons mettre fin aux conséquences des nombreuses crises imposées par le capitalisme. Unifier les luttes et se concentrer sur le changement de société signifie d’aller à l’encontre de tout ce qui nous divise. C’est aussi populariser une alternative au capitalisme. Les inégalités sont le terreau de toutes les pourritures, y compris de l’extrême droite. À l’inverse, nous promouvons une société socialiste qui utilise son colossal potentiel dans l’intérêt de la majorité de la population.








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A nouveau 7.500 manifestant.e.s pour exiger plus de moyens pour l’enseignement
Poursuivons la lutte avec un plan d’action crescendo !
L’actuel mouvement dans l’enseignement francophone est l’expression d’un mal-être profond, qui se traduit par la plus forte mobilisation du secteur depuis les années 90. Les problèmes ne sont d’ailleurs pas différents dans l’enseignement flamand, où l’on estime la pénurie d’enseignant.e.s à 10.000 temps pleins. Là aussi, le manque de moyens perturbe le programme d’études et met en péril la qualité de l’enseignement. Si tous les métiers du secteur entraient en lutte ensemble par-delà les frontières communautaires, nous n’en serions que plus renforcé.e.s !
De l’argent, il en faut… Rien que pour la rénovation ou la construction d’infrastructures décentes, la facture est estimée à 8 milliards d’euros et l’aide prévue ne sera qu’un à deux milliards. Et c’est sans parler de nos autres revendications, qui impliquent toutes un refinancement massif:
- Un refinancement public massif du secteur afin d’avoir un enseignement réellement gratuit et de qualité!
- L’abandon immédiat du dispositif d’évaluation des personnels qui vise à licencier plus facilement!
- Le retrait immédiat de toutes les réformes managériales qui mettent en concurrence les écoles entre elles et ajoutent des tâches de plus en plus importantes sur le dos des enseignants!
- Un enseignement de qualité dans un environnement sain: 15 élèves maximum par classe!
- L’engagement massif de personnel!
- Tout augmente, mais nos salaires ne suivent pas! Alignement des barèmes les plus faibles sur les barèmes les plus élevés et fin des contrats précaires!
- Des infrastructures de qualité et salubres: pour la construction de nouvelles écoles et la rénovation des écoles existantes!
De l’argent, il y en a !
La dette de la FWB est élevée? C’est une dette dont nous ne sommes pas responsables, remboursée aux spéculateurs. Financer l’enseignement à hauteur de ce qui est nécessaire est possible, pour autant que nous allions chercher les fonds là où ils sont: pour exemple, le bénéfice net de BNP Paribas a progressé de 7,5% en 2022 pour atteindre le niveau record 10,2 milliards d’euros! Les dividendes aux actionnaires devraient croître de plus de 12 % pendant quatre ans!
Nous comprenons l’importance d’une taxe sur les millionnaires, mais nous devons être conscients du risque de fuite des capitaux. Cette mesure n’est donc pas suffisante! Pour financer nos écoles structurellement, luttons pour la nationalisation de tout le secteur financier, ce qui permettra de mobiliser les moyens nécessaires au financement de nos services publics, sous gestion et contrôle du personnel, des syndicats et de la collectivité. Cela exige l’implication active de la classe travailleuse à chaque étape dans le cadre d’une planification rationnelle et écologique de l’économie. C’est pourquoi il faut absolument changer de système: luttons pour une société socialiste démocratique!























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Journées Socialisme 2023, une préparation réussie pour les luttes en cours et à venir
Une chose est sûre, organiser un événement pareil si peu de temps après la rencontre internationale du réseau socialiste féministe ROSA à Vienne (les 18 et 19 mars) et la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars, tout en assurant les interventions de notre parti non seulement dans le conflit du personnel de la distribution mais aussi en France dans la lutte historique qui se déroule contre Macron et le gouvernement Borne, ce n’était pas évident ! Bravo donc à tous les camarades impliqué.e.s dans l’organisation de ces deux journées auxquelles ont assisté 140 personnes !
Difficile d’abord ici tout l’éventail de thèmes de discussions qui était proposé… autant qu’il l’a été de choisir entre l’un ou l’autre ! Quelques thèmes forts ressortent toutefois naturellement. La présence d’un orateur de chinaworker.info nous a permis d’aborder la situation actuelle de l’impérialisme chinois dans son conflit avec l’impérialisme étasunien, l’évolution de la lutte de classe dans ce pays, les possibilités de conflit autour de Taïwan,… C’était très clairement l’un des points forts de ces deux jours de discussion, qui a agréablement surpris jusqu’aux plus anciens vétérans de la lutte révolutionnaire pour le socialisme. Une camarade originaire de notre section en Israël/Palestine, une camarade Irlandaise et un membre du Comité exécutif d’Alternative Socialiste Internationale (ASI, dont le PSL/LSP est la section belge) étaient également de la partie.
Les luttes de la jeunesse, le soulèvement de masse en France contre Macron et le combat pour les droits des femmes autour du maitre-mot « pas de socialisme sans émancipation des femmes, pas d’émancipation des femmes sans socialisme » étaient d’autres points centraux de l’événement, abordés en session plénière ou dans diverses commissions. Bien entendu, les thématiques plus spécifiquement liées à la Belgique n’étaient pas ignorées, loin de là, avec des discussions concernant la stratégie pour un syndicalisme de combat dans le dans le secteur de la distribution, la lutte contre l’extrême droite ou encore la perspective pour des coalitions de gauche comportant le PTB à la suite des élections de 2024.
Tout cela était bien intense (et on ne vous a pas encore parlé de l’impressionnante librairie militante…). Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes encore nombreux.ses à digérer la masse d’information et de réflexions nées de ces innombrables et mémorables échanges. Mais, et ça aussi c’est sûr, la détermination de combattre le capitalisme pour le renverser et instaurer une véritable démocratie socialiste est sortie puissamment renforcée de ces deux jours. Nous connaissons déjà la prochaine grande échéance de formation : notre camp d’été qui se déroulera du 7 au 13 juillet. Réservez déjà ces dates !















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Manifestation contre l’offensive patronale sur le personnel de la distribution
Hier, 2.500 militant.e.s et travailleur.euse.s du secteur de la distribution s’étaient rassemblé.e.s pour défendre leurs conditions de travail et de salaire. La lutte contre la franchisation chez Delhaize était bien sûr au centre des préoccupations, mais le mécontentement dans le secteur est bien plus large que ça. La charge de travail devient partout insupportable, comme chez Lidl où la grève a frappé différents magasins, et la dégradation des conditions de salaire et de travail du personnel est généralisée. Soyons d’ailleurs clairs à ce sujet, si jamais la franchisation passe chez Delhaize, la dégringolade de ces conditions sera encore plus marquée non seulement dans le secteur de la distribution, mais également au-delà.
L’opposition des syndicats et du personnel dure depuis près de sept semaines, ce qui en fait déjà une lutte historique. Mais l’extension du conflit pour stopper le plan de la direction reste une urgente nécessité. Accepter la franchisation, n’arrêtera pas la spirale infernale, cela ne fera que l’encourager. La lutte doit s’intensifier. Le 7 avril, une manifestation locale à Liège à l’initiative de la CSC avait illustré le potentiel qui existe pour élargir la lutte et transformer en action la large solidarité présente dans la société.

Hier, le rassemblement gare du Midi à Bruxelles est devenu manifestation, avec une atmosphère très combative. Tout au long du parcours, les manifestant.e.s ont reçu des marques de soutien des fenêtres et des trottoirs. Cette manifestation spontanée était tirée par des militant.e.s de la CNE. On y trouvait également quelques militant.e.s rouges, notamment de la CGSP-ALR à Bruxelles et de syndicalistes SETCa des magasins Albert Heijn.
La manifestation s’est dirigée vers les bureaux de la FEB, l’organisation patronale belge. Les attaques que subissent les travailleur.euse.s de Delhaize font en effet partie d’une offensive généralisée pour plus de flexibilité et des salaires (encore) plus bas. Le modèle de société qui se cache derrière ce projet, c’est un monde où un seul job est insuffisant pour s’en sortir et où jongler avec plusieurs emplois précaires et mal payé devient la norme.
A la FEB, la police a arrêté des manifestants et a même utilisé des gaz lacrymogènes, sans lésiner sur les efforts pour défendre les intérêts des actionnaires d’Ahold-Delhaize. Les patrons aiment se plaindre lorsque des grévistes bloquent un magasin ou un dépôt, mais ils n’ont aucun souci à eux-mêmes organiser le blocage de leurs locaux par la police fédérale pour harceler si c’est pour harceler des activistes syndicaux.
Cette mobilisation combative a démontré qu’il existe une volonté de poursuivre la lutte et de l’intensifier. Imaginons ce que donnerait une grève de l’ensemble du secteur de la distribution couplée à des manifestations locales !

Concernant les revendications, il faut coupler l’exigence du retrait pur et simple du plan de franchisation de la direction de Delhaize à la défense de meilleures conditions de travail et de salaire pour l’ensemble du secteur. Le personnel de ces magasins était considéré comme essentiel au plus fort de la pandémie et a bénéficié du respect général de la population et de ses applaudissements. Mais les directions des différentes enseignes n’ont pas économisé leurs gifles par le biais de restructurations qui ont plombé les salaires et augmenté la flexibilité et la charge de travail. La colère dit être consolidée par une stratégie dont l’objectif est de complètement stopper cette logique, avec l’ensemble du secteur et de la société.













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Blocage d’un dépôt pétrolier de Total à Anvers en solidarité avec le mouvement de masse contre la réforme des retraites en France
Ce jeudi 6 avril était une nouvelle journée de mobilisation en France contre la réforme des retraites de Macron. C’est connu, le personnel des raffineries est particulièrement engagé dans ce combat qui dépasse largement le simple cadre de cette réforme antisociale et est devenu le plus important mouvement social dans le pays depuis Mai ’68. Le gouvernement français, tout comme c’était déjà le cas à l’automne dernier, tente par tous les moyens de briser la grève des raffineurs pour éviter les pénuries, y compris par la réquisition de personnel. Mais il est aussi question aujourd’hui de l’approvisionnement des stations-essence avec du carburant venus d’ailleurs, notamment de Belgique.

La FGTB a donc décidé de bloquer un dépôt Total à Anvers car le syndicat n’accepte pas ces “tactiques de briseurs de grève et de concurrence déloyale en approvisionnant le marché français à partir de la Belgique. Ce qui n’arrive jamais d’habitude.”
« Comme annoncé, nous avons dressé un piquet de solidarité au dépôt pétrolier de TotalEnergies à #Anvers sur le coup de 6h du matin. Notre objectif est d’empêcher la multinationale de livrer du carburant vers la #France où les raffineurs sont en grève depuis plusieurs semaines contre la réforme des retraites. Aucun camion ne circule alors qu’ils sont généralement au nombre de 200 par jour. Les travailleurs belges ne veulent pas être utilisés comme briseurs de grève !. » Une délégation du syndicat français CGT était également présente.
Il s’agit d’une très importante action de solidarité de classe par-delà les frontières et d’une méthode concrète d’assister l’important combat des grévistes en France. Soyons clairs : une victoire arrachée là-bas serait aussi une victoire ici !










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[Motion de solidarité] Delhaize : l’ensemble du monde du travail doit être solidaire !
Il y a quelques jours, à la veille de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, la direction du groupe Delhaize a annoncé un plan qui vise à franchiser les 128 magasins du groupe en Belgique. Les plus de 8.000 collègues de Delhaize sont sous le choc de cette annonce qui va frapper tout d’abord très durement les travailleur.euse.s de l’enseigne.
Par la CGSP-ALR Bruxelles
Les arguments utilisés par la Direction et certains éditorialistes sont très clairs : la franchise sera plus rentable. Avec l’objectif assumé de se débarrasser du carcan des conquis sociaux des dernières décennies, il est évident que l’aggravation des conditions de travail et de salaire ne profitera qu’à certains, les actionnaires du groupe. Cette décision est d’autant plus honteuse alors que le groupe a versé en 2021 plus de 47 millions de dividendes à ses actionnaires.
Nos collègues des supermarchés ont été en première ligne pendant la pandémie à l’instar des soignants et d’autres catégories professionnelles. Voilà la manière dont la direction de Delhaize a décidé de les remercier. Il est très loin le temps des applaudissements !
Les travailleur.euse.s et leurs organisations syndicales ont fait savoir qu’ils ne se laisseraient pas faire. Le lendemain de l’annonce, ce ne sont pas moins de 100 magasins qui étaient en grève partout dans le pays.
Un plan d’action est en discussion et par cette motion, la CGSP ALR Bruxelles adresse sa plus sincère solidarité à tous les collègues du groupe Delhaize. Ce combat ne doit pas rester le seul combat des travailleurs du groupe Delhaize. Alors que nos conditions de travail et salariales ne font que se dégrader, si la direction de Delhaize arrive à imposer son plan, ce sont d’autres enseignes et ensuite d’autres secteurs qui seront les victimes de la voracité des grandes entreprises.
La CGSP ALR Bruxelles s’engage donc à informer, sensibiliser et mobiliser en solidarité avec les travailleur.euse.s de Delhaize. Tenez bon les camarades, nous sommes à vos côtés !
Bruxelles, le 14.03.2023
Nous vous invitons par ailleurs à consulter le reportage-photos du Collectif Krasnyi “DELHAIZE : EN TOUTE FRANCHISE, NON MERCI !” concernant le rassemblement syndical qui a eu lieu hier au siège sociale de l’entreprise.
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[EN ACTION] Le 8 mars et toute l’année : on ne nous fera pas taire!
La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) était dans la rue ce 8 mars contre le sexisme et la vie chère et pour un féminisme de combat !
Malgré les fortes pluies, malgré la neige et le froid, nous sommes nombreu.x.ses à être descendu.e.s dans les rues en cette Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. 5 ans après le début du phénomène #MeToo, qui peut encore ignorer l’ampleur de ce fléau ?! Pourtant, avec les crises qui s’accumulent et la précarité qui s’étend et s’installe, les violences sexistes sont en hausse.
Ce 8 mars nous avons scandé : « Travail précaire, retraite de misère, c’est du sexisme qui en a pas l’air », « Seksisme en geweld zijn gevolg van beleid! De plaats van vrouwen is in de strijd ! ». La précarité empêche trop souvent d’être capable d’échapper aux abus ou situations dangereuses. Ce 8 mars, la Campagne ROSA a manifesté avec détermination à Liège, Bruxelles, Louvain, Anvers et Gand. Partout, nous avons dit STOP au sexisme, à la précarité et au système capitaliste !
A ceux qui veulent intimider les femmes, nous répondons : RESISTANCE
La Campagne ROSA s’était aussi fait connaître pour avoir dénoncé les propos misogynes tenus par Jeff Hoeyberghs lors d’une conférence du cercle étudiant d’extrême droite KVHV, en mobilisant aux portes de ce meeting réactionnaire et en diffusant par la suite une vidéo aux 2 millions de vues, prélude à un nouveau rassemblement de 500 étudiant.e.s. Par la suite, Jeff Hoeyberghs avait été condamné pour appel à la haine mais finalement, la semaine dernière, il a quasiment été acquitté! Au lendemain du 8 mars, voilà que des militantes de la Campagne ROSA sont convoquées à la Chambre du conseil (une chambre du tribunal de première instance) suit à la plainte de ce dernier datant de 2020 pour calomnie et diffamation dans le cadre de notre dénonciation des propos qu’il avait tenus au sein de l’université… Pour rappel, il avait notamment : “les femmes veulent les privilèges de la protection masculine et de l’argent, mais elles ne veulent plus ouvrir les jambes” ou encore “qu’on ne peut pas traiter une femme sur un pied d’égalité sans devenir son esclave”. On ne nous fera pas taire !!

Jin, Jiyan, Azadi – La femme, la vie, la liberté
À Gand, près de 1.500 personnes ont affronté la pluie battante. Liese (Campagne ROSA Gand) nous a rappelé que « il y a 6 ans, nous y avions organisé pour la première fois une Marche contre le sexisme [dans la ville]. Nous sommes heureuses que plusieurs organisations aient pris le train en marche et qu’une tradition se soit établie pour faire du 8 mars une journée d’action et de lutte… »
Près de 600 personnes étaient présentes à Liège à l’appel de la plateforme Collectives et Ardentes. Comme ailleurs, nous avons repris le slogan aujourd’hui symbole des luttes héroïques menées par les femmes en Iran « Femme, Vie, Liberté » et formé un bloc commun avec les militant.e.s du collectif kurde Violette Rouge (Mor-Kizil Kolektif) et du mouvement des femmes kurdes TJK-E. Notre appel commun à la mobilisation disait notamment : “L’argent ne manque pas pour s’en prendre aux racines de l’oppression des femmes et assurer un avenir décent à chacun.e. En Belgique, le 1% des plus riches détient plus de richesses que 70% du reste de la population (Oxfam). Ce n’est pas un hasard : le système capitaliste repose sur l’exploitation du plus grand nombre afin de satisfaire la soif de profits de la classe capitaliste au mépris de la société et de l’environnement. Des outils de division tels que le racisme et le sexisme lui servent à maintenir sa domination (…) Nous sommes les plus grands partisans de la lutte pour la liberté des femmes qui est menée aujourd’hui en Iran et dans d’autres pays du monde. Nous nous trouvons aux côtés du peuple kurde dans son juste combat contre l’oppression.”



Des membres de la Campagne ROSA étaient également présents à la manif de Namur qui a réuni 130 personnes à l’initiative du Collectif 8 mars.
À Anvers, la manifestation comptait 500 personnes. Dans le bloc de la Campagne ROSA, les militantes ont aussi appelé à soutenir les travailleur.euse.s du secteur de la distribution, qui comporte de nombreuses femmes. Après Intermarché, c’est maintenant au tour de la direction de Delhaize de vouloir franchiser ses magasins. L’avenir de 9000 salarié.e.s est en jeu. Le personnel de plusieurs magasins s’est mis en grève. Iels ont crié : « Voulons-nous de la flexibilité ? Non ! ; Voulons-nous de mauvais contrats ? Non ! ; Voulons-nous du dumping social ? Non ! »
À Louvain, la manif a réuni 200 personnes. On a pu entendre les importants discours d’une travailleuse du secteur du nettoyage et d’une puéricultrice qui travaille en crèche. Toutes deux ont dénoncé les difficiles conditions de travail dans les secteurs où les femmes sont majoritaires. Nous avons aussi nous-mêmes pu prendre la parole pour revenir sur les récents scandales d’abus sexuels que différentes universités du pays ont tenté de cacher. Nous avons scandé : « No more fear, no more shaming. We reject your victim blaming ! » (plus de peur, plus de honte, nous rejetons votre culpabilisation des victimes). Toute l’ampleur du phénomène que représente encore aujourd’hui le sexisme a été largement visibilisé, il s’agit maintenant de s’organiser pour en finir avec lui et avec le système qui en vit et le nourrit ! Les membres de la Campagne ROSA ont appelé à renforcer notre combat à l’aide d’un programme qui vise à obtenir de réelles améliorations de notre quotidien et qui rompt avec ce système sexiste !
Enfin, la grande manifestation de Bruxelles appelée par la Marche Mondiale des Femmes a regroupé pas moins de 5000 personnes. Marisa (Campagne ROSA Bruxelles) a pris la parole en fin de cortège. Elle a, entre autres, rappelé que « la moitié des victimes qui se dirigent à un Centre de prise en charge de violences sexuelles sont aux études et la moyenne d’âge de toutes les victimes est de 24 ans. […] De plus en plus des victimes se dirigent d’elles-mêmes vers un CPVS (Centre de prise en charge des victimes de violences sexuelles) pour obtenir de l’aide médicale, psychologique et porter plainte en même temps. Mais il n’y a qu’un seul centre pour tout Bruxelles. Ce n’est pas suffisant ! Nous voulons l’extension de ces centres, dont un CPVS aux abords de chaque campus pour s’adresser spécifiquement à cette problématique parmi les jeunes. »

Prochain rendez-vous : demain déjà ! La Campagne ROSA soutient la grève des services publics.
Nous défendons la collectivisation des tâches domestiques grâce à des services publics gratuits et de qualité. C’est la meilleure forme de prévention contre les violences faites aux femmes et pour réduire la double journée de travail.
Participe avec la Campagne ROSA aux visites de solidarité sur les piquets de grève et aux rassemblements !
Discours de Liese (Campagne ROSA Gand)
« Il y a 5 ans, #Metoo était lancé, mais le sexisme n’a pas disparu pour autant, bien au contraire. Le sexisme est profondément ancré dans les structures de pouvoir du capitalisme, il n’y a pas de capitalisme sans sexisme, la discrimination et l’exploitation vont de pair.
Les bas salaires et l’augmentation du coût de la vie rendent les femmes plus vulnérables et plus dépendantes sur le plan financier. Les coupes budgétaires dans les services publics tels que les soins de santé, la garde d’enfants et l’enseignement augmentent la pression sur la famille, et sur les femmes en particulier.
En période de crise, la droite et l’establishment tentent de diviser les travailleur.euse.s et les jeunes, ils créent un ennemi imaginaire. Ils sèment la haine, prêchent le racisme et le sexisme ancrés dans le tissu de notre société, tout cela pour détourner l’attention des vrais responsables de la crise. De Wever (NVA) et Van Grieken (VB) présentent le féminisme comme une attaque contre les hommes, mais ce qui n’est pas le cas. Hoeyberghs a été largement acquitté la semaine dernière. La droite tente de passer à l’offensive. Aux États-Unis, le droit à l’avortement est à nouveau retiré. Sous le capitalisme, les droits acquis peuvent être retirés.
Nous ne pouvons pas laisser cette offensive de la droite sans réponse. Cette offensive est un réel danger pour les femmes, les personnes LGBTQIA+ et les personnes issues de l’immigration.
La Campagne ROSA organise la troisième édition de la Pride is a Protest à Gand le 28 juin. Nous voulons offrir une alternative militante aux Prides commerciales et nous placer dans la tradition des luttes. Nous espérons vous y voir ! Stop au Pinkwashing ! Nous voulons une véritable égalité et non un capitalisme arc-en-ciel ! Nous voulons l’émancipation et la liberté dans la pratique, pas seulement sur le papier.
C’est pourquoi la Campagne ROSA défend une approche socialiste. Un emploi à part entière, un salaire plus élevé et une semaine de travail plus courte ; un enseignement gratuit ; des investissements publics massifs dans les soins de santé ; dans des transports publics sûrs ; dans des refuges et dans bien d’autres choses encore. Nous voulons nous débarrasser du système où tout est axé sur le profit de quelques super-riches. Nous voulons une société qui se concentre sur les besoins de la collectivité.”
Prise de parole de Marisa (Campagne ROSA Bruxelles)
Aujourd’hui c’est une journée de lutte, et on sait qu’il y a de quoi lutter
Ni una más, Ni una menos ! Un slogan qui est né en Amérique latine, symbole d’une nouvelle vague de lutte pour le droit des femmes et les personnes LGBTQIA+ qui s’est répandu partout dans le monde. Encore aujourd’hui malgré le backlash misogyne, la lutte féministe est toujours là.
L’année passée, quand les bars ont rouvert après le confinement, on a pointé du doigt le sexisme présent dans la vie nocturne et aux alentours des quartiers étudiants. Cette année, plusieurs cas de viol au sein des campus bruxellois ont choqué la communauté étudiante. Il y en a ASSEZ !
Le sexisme est présent partout : à la maison, dans la rue et les transports publics, sur les lieux de travail, mais aussi particulièrement au sein des campus et aux alentours. La moitié des victimes qui se dirigent à un Centre de prise en charge de victimes de violences sexuelles sont aux études et la moyenne d’âge de toutes les victimes est de 24 ans. Ça illustre l’ampleur du problème parmi les jeunes.
De plus en plus, des victimes se dirigent d’elles-mêmes vers un CPVS pour obtenir de l’aide médicale, psychologique et porter plainte en même temps. Mais il n’y a qu’un seul centre pour tout Bruxelles, à l’hôpital Saint-Pierre. Et ce n’est pas suffisant. Nous voulons l’extension de ces centres, dont un CPVS aux abords de chaque campus pour s’adresser spécifiquement à cette problématique parmi les jeunes.
Il y en a MARRE qu’on entend aussi des choses comme « c’est de sa faute », « elle l’a cherché », « regarde comme elle est habillée », etc. La culture du viol c’est ça : faire en sorte de dissuader les victimes de témoigner, de porter plainte, discréditer sa parole et banaliser les faits. À l’unif, c’est souvent le prestige de l’institution qui passe avant tout.
Mais c’est le bien-être des étudiantes sur le campus qu’il faut garantir. Il faut investir de manière massive avec des fonds publics dans l’enseignement, adapter l’infrastructure et l’éclairage, engager du personnel bien formé et bien payé pour rendre les locaux d’études et leurs alentours sûrs. Il faut aussi investir dans les services d’aide (psychologues, travailleurs sociaux) pour un suivi à long terme des victimes et finir avec les listes d’attente.
Les témoignages montrent que lorsque la victime est dépendante de l’agresseur, lorsqu’il y a une relation inégale avec une différence de pouvoir, c’est difficile de dire “non” à des remarques déplacées, à du harcèlement et autre. Comment dénoncer ton professeur si la réussite de tes études dépend de lui ?! Comment dénoncer ton boss si tu as un contrat précaire ?! On te laisse le choix entre sexisme et précarité.
La lutte contre la précarité, la lutte pour l’indépendance financière de chacun.e est un combat féministe, et c’est clé. La lutte pour des services publics de qualité, pour des investissements publics massifs dans l’enseignement, les soins aux personnes et les soins de santé est un combat féministe. La lutte continue ce vendredi 10 mars avec la grève des services publics.
On fait face à des crises multiples : sanitaire, climatique, sociale, énergétique, du pouvoir d’achat, les guerres. Chaque crise nous précarise davantage. La précarité alimente les discriminations et les oppressions, elle nous rend plus vulnérables à toutes sortes de violences. Le capitalisme n’offre aucune solution. C’est un système profondément inégalitaire, où les idées sexistes sont délibérément utilisées pour diviser et justifier des bas salaires, et garantir les profits d’une minorité. Pour lutter effectivement contre le sexisme, on doit lutter contre la cause de ces inégalités structurelles entre les genres et entre les classes.
Tout le système est coupable ! La Campagne ROSA appelle à un féminisme international, anticapitaliste et socialiste. Solidarité !





