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  • Un dangereux précédent: 17 syndicalistes liégeois de la FGTB traduits en justice

    Le droit démocratique à l’action collective est encore une fois compromis. Le parquet de Liège veut traduire en justice 17 syndicalistes de la FGTB, parmi lesquels le secrétaire général de l’Interrégionale wallonne de la FGTB Thierry Bodson, pour un blocage routier effectué dans le cadre de la grève du 19 octobre 2015. A l’époque, les événements avaient donné lieu à une monumentale vague de propagande anti-grève dans les médias dominants.

    L’hôpital de Hermalle­sous­Argenteau (CHC, Centre Hospitalier Chrétien) avait déposé plainte pour homicide involontaire d’une touriste danoise qui n’avait pas survécu à une opération tardive, prétendument suite au blocage organisé par des militants de la FGTB. A l’époque, très peu de monde a attiré l’attention sur le fait que l’hôpital n’avait pas jugé utile de prendre des mesures à l’occasion de la grève, en s’appuyant sur le fait que la CSC ne faisait pas grève. Les médias n’ont bien entendu pas saisi cette occasion pour alimenter le débat sur la médecine par prestation, qui entrave pourtant ouvertement la collaboration entre divers hôpitaux et médecins spécialistes. N’y avait-il pas d’autre médecin disponible dans la région ? D’autre part, les embouteillages sont quotidiens, tout particulièrement à cet endroit à l’époque, mais personne n’a jugé bon de condamné les autorités et leur politique de mobilité catastrophique…

    Cette attaque menée contre des grévistes à titre individuel et contre des dirigeants syndicaux est une attaque menée contre les droits démocratiques de chacun. Le droit européen confirme le droit à l’action collective, ce qui comprend le droit d’instaurer des piquets de grève et même des barrages routiers.

    L’objectif suivi par cette action en justice est de limiter les possibilités des travailleurs de se défendre. Mais n’entretenons aucune illusion, même si la contestation ne s’exprimait plus que de manière à n’être plus visible par personne, cela n’empêcherait pas les médias de poursuivre leur campagne de propagande antisociale. Charles Michel et sa bande veulent brimer toute forme d’opposition à leur politique antisociale sous prétexte qu’ils disposent d’une majorité parlementaire. Comme si la démocratie pouvait être réduite à un bulletin de vote tous les quatre ans ! Ce n’est pas la première fois que des syndicalistes sont traînés devant les tribunaux de cette manière : ce fut aussi le cas d’un groupe de travailleurs des Forges de Clagbecq à la fin des années 1990. Ces derniers ont finalement été relaxés après une longue campagne (malheureusement sans le soutien de la direction de la FGTB).

    Cette poursuite judiciaire entamée contre 17 syndicalistes est un précédent dangereux auquel doit s’opposer l’ensemble du mouvement des travailleurs. Ce n’est pas seulement de ce cas précis dont il est question, il s’agit de la défense du droit à l’action collective de manière générale. Il nous faut une campagne nationale sérieuse contre ce procès politique qui vise à imposer le silence à la résistance sociale. De cette manière, il nous serait possible de repousser les arguments de la droite et de remettre à l’avant plan l’opposition à ce gouvernement raciste et austéritaire.

    Voici ci-dessous l’article que nous avions publié à l’époque des faits.

    L’establishment essaye de criminaliser le mouvement syndical

    Avec 100.000 personnes, la manifestation du 7 octobre fut un succès. Pareil pour la grève lancée par la FGTB Liège-Huy-Waremme et la FGTB-Verviers le 19 octobre. Tout comme l’attention médiatique s’était concentrée sur les troubles en marge de la manifestation des 150.000 du 6 novembre 2014, le blocage spontané de l’autoroute E40 a reçu les qualificatifs ‘‘d’apocalypse’’ (Sudpresse) ou encore de ‘‘délinquance en vareuse rouge’’ (La Libre).

    Par Fabian et Nico (octobre 2015)

    La criminalisation du mouvement social est une pratique bien rodée pour discréditer la lutte. Ceux qui viennent manifester pour la première fois sont souvent marqués par la brutalité policière. Les manières de faire dégénérer une manifestation ne manquent pas en instrumentalisant la frustration de certains militants, si nécessaire avec l’aide de provocateurs. Il suffit de penser aux arrestations du 7 octobre, notamment commises par des agents portant foulards et autres insignes syndicaux.

    Avec la grève du 19 octobre à Liège, il était clair à l’avance que le moindre prétexte soit utilisé pour taper sur l’ensemble du mouvement des travailleurs et insister sur la division du front commun. Le blocage de l’autoroute E40 a ainsi été utilisé pour criminaliser les grévistes. Et les choses ont encore empiré lorsque l’on a appris le décès d’une patiente au CHC (Centre Hospitalier Chrétien) d’Hermalle. Le CHC a porté plainte contre X pour homicide involontaire, se basant sur le fait que le chirurgien qui devait l’opérer avait été bloqué un moment par le barrage. Qu’il n’y ait eu qu’un seul médecin disponible, cela montre la gravité des pénuries dans les soins de santé. Et cela clarifie aussi que la médecine par prestation entrave la collaboration entre les divers hôpitaux et les médecins spécialistes. Evidemment, ce n’est pas ce qui est retenu à droite. Le député libéral David Clarinval a même reproché aux élus du PTB d’avoir du sang sur leurs mains!

    Le syndicat des employés de la FGTB, le SETCa, a tenu à préciser divers points dans une lettre envoyée à ses affiliés. Premièrement, le CHC est justement le commanditaire d’un chantier où, tôt le matin du 19 octobre, les grévistes avaient découvert des travailleurs indiens exploités et vivant dans des containers. Les médias ont été quasiment muets sur ce point pourtant des plus scandaleux et l’attention a ensuite été déviée sur le blocage, à quelques centaines de mètres de là. La lettre rappelle aussi que ‘‘les coupes drastiques dans le financement des soins de santé de ces dernières années (…) poussent les différents acteurs à faire des économies constantes dans un univers de plus en plus concurrentiel. Combien de décès dus à ce sous-financement et à ses économies décidées par le politique ?’’ L’hôpital avait aussi refusé d’établir un service minimum, considérant qu’il ne subirait aucune perturbation, du fait que la CSC n’était pas en grève.

    Ensuite, le CHC a reconnu dans la presse ne pas prétendre qu’il y a eu un lien de cause à effet entre le blocage et la mort de la patiente mais qu’il voulait ‘‘ouvrir un débat sur les limites du droit de grève’’. Donc après avoir porté des accusations très graves envers les militants syndicaux, le CHC dévoile sa véritable intention… à savoir limiter le droit de grève. On peut difficilement être plus clair.

    Quelques jours plus tard, la députée N-VA Zuhal Demir a déclaré en ‘‘avoir soupé des syndicats’’ et a saisi l’occasion pour demander de ‘‘repréciser le droit de grève dans la loi’’ et… de soumettre les syndicats à ‘‘la responsabilité juridique’’! Cette revendication n’était défendue que par l’extrême droite par le passé, avec l’idée de briser les syndicats en les rendant juridiquement responsables des actes de chacun de leurs affiliés et en les obligeants à dévoiler leurs comptes et plus précisément les montants de leurs caisses de grève. Philippe Godfroid, président de l’Union des classes moyennes (UCM) a abondé dans le même sens.

    Ce blocage spontané s’explique car ‘‘les travailleurs sont exaspérés parce qu’ils ne sont pas entendus, ni par le gouvernement ni par le patronat’’, a déclaré Marc Goblet, le secrétaire général de la FGTB. C’est vrai. Mais bon nombre sont aussi exaspérés par le temps qui a été perdu après la grève générale nationale du 15 décembre. Nous avions l’occasion de faire chuter ce gouvernement des riches et l’occasion a été gâchée. Encore aujourd’hui, rien de précis n’émerge quant à la stratégie syndicale suivie pour balayer l’austérité. Si la colère justifiée des travailleurs ne peut s’exprimer dans un plan d’action sérieux et crescendo, avec des objectifs clairs, jusqu’à la chute du gouvernement, alors celle-ci s’exprimera autrement. A partir de maintenant, il ne faut pas faiblir face à l’offensive de la droite sur l’opinion publique, mais au contraire serrer les rangs et riposter de manière organisée et sérieuse.

     

     

     

  • Samusocial, Publifin & Co… Quelques pommes pourries? C’est tout le système qu’il faut changer!

    Le scandale du Samusocial, qui a vu le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Yvan Mayeur présenter sa démission le 8 juin dernier, est venu s’ajouter à une liste déjà longue, très longue… Un aspect a toutefois été encore plus écœurant : on parle ici d’argent qui a été directement pris chez les plus pauvres, dans les poches d’une association qui vient en aide aux sans-abris.

    Un système à deux vitesses

    L’affaire Publifin-Nethys a, en quelque sorte, fait éclater la digue. Maintenant, l’eau arrive de toutes parts et les partis traditionnels ont bien du mal à garder la tête hors de l’eau. Il y a bien entendu la saga du Kazakhgate, qui a poussé à la démission Armand De Decker (MR) mais qui éclabousse jusqu’à Dider Reynders et Olivier Chastel. Et puis l’affaire Telenet dans laquelle a trempé le président de la Chambre Siegfried Bracke (N-VA). Ou l’Electragate autour de l’intercommunale Ores – qui gère le réseau de distribution de gaz et d’électricité de toute la Wallonie à l’exception de la province de Liège (où il s’agit de Resa, filiale de Publifin-Nethys…) – qui aurait surfacturé le prix de l’électricité pendant plus de 20 ans. Ou le scandale de l’Intercommunale de Santé Publique du Pays de Charleroi (ISPPC) où une somme de 240.000 euros aurait été détournée. Ou celui de Citydev, la société en charge du développement urbanistique de la Région de Bruxelles-Capitale, qui a été très généreuse (53.147,10 euros bruts en 2016) avec le président de son conseil d’administration Denis Grimberghs (CDH). Ou celui du CHU Brugmann. Ou celui de Sibelga. Des Cuisines bruxelloises. Etc. Etc.

    Les affaires n’en finissent plus. Il est question de juteux systèmes de jetons de présence, de réunions non-justifiées, de gestion peu transparente, de rémunération excessives, parfois purement et simplement de détournement de fond, de népotisme et de favoritisme, de passe-droits et d’autres entorses à la loi. Le petit monde bien tranquille des politiciens établis est aujourd’hui visible pour ce qu’il est : un microcosme qui repose sur la cupidité et la soif de pouvoir.

    Tout cela éclate après des années où la population a dû se serrer la ceinture et avaler les mesures d’austérité les plus ignobles sous le prétexte que les caisses de la collectivité sont vides. Et il y a de quoi ! Les grandes entreprises et les plus nantis croulent sous les cadeaux et ne paient qu’à peine un impôt. Les politiciens à la base de cette approche ont dû se dire ‘‘il n’y a pas de raisons qu’ils soient seuls à profiter de la mangeoire’’. Quand un travailleur commet une faute qualifiée de ‘‘grave’’, il peut être licencié et perdre ses droits aux allocations de chômage. Et tous ceux-là qui se sont servis sur notre dos ? Vont-ils seulement devoir rembourser tout l’argent qu’ils nous ont volé, dans le cadre de la loi bourgeoise ou non ?

    On ne nous rendra que ce que nous irons chercher !

    La CGSP-ALR (Administration locales et régionales) de Bruxelles a diffusé un tract intitulé ‘‘Pas de moyens ? Plus d’argent ? … ça dépend pour qui !’’ qui exige que ‘‘ce système d’enrichissement personnel sur le dos des usagers et du personnel des services publics doit s’arrêter immédiatement ! (…) Ce sont ces mêmes personnes qui, en réunions de négociation, osent nous répéter qu’il n’y a pas d’argent, pas de budget pour l’amélioration de nos conditions de travail!!’’ La CGSP-ALR exige à juste titre une revalorisation salariale pour tous les travailleurs, une amélioration des conditions de travail, des engagements supplémentaires et la prise en compte effective du bien-être au travail, la statutarisation de l’ensemble du personnel et la fin des contrats précaire et la transparence totale des rémunérations des mandats politiques.

    Il faudrait effectivement saisir la colère qui gronde parmi la population pour mobiliser cette dernière vers la défense et l’extension de nos services publics, de même que pour imposer une véritable transparence via l’implication centrale des travailleurs et de leurs organisations dans la gestion et le contrôle des divers services. Qui mieux que ces derniers peuvent mettre un terme au gaspillage et au managing toxique importé du privé tout en assurant que les intérêts des usagers et du personnel soient centraux ?

  • Attentat à Bruxelles. Cela aurait pu être pire, comment empêcher que cela n’arrive ?

    Photo: PPICS

    Nombreux sont ceux qui se le demandent. Ces dernières semaines, des attentats et tentatives d’attentats ont eu lieu à Paris, Manchester et Londres notamment. Bruxelles suit maintenant à nouveau, un peu plus d’un an après les terribles événements du 22 mars 2016, où des bombes avaient explosé à l’aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek.

    Nous ne connaissons encore que peu de choses concernant l’attentat de Bruxelles-Central: une explosion a eu lieu, suivie d’un incendie, d’une panique, le coupable ayant ensuite été éliminé. L’auteur était connu de la police pour des délits de droit commun. Cette attaque terroriste n’a pas fait de victime, à l’exception de son auteur abattu par les militaires, l’engin explosif n’ayant pas bien fonctionné.

    Nous condamnons ce nouvel attentat qui, une fois de plus, visait des gens ordinaires: des navetteurs qui rentraient chez eux après avoir travaillé tard et d’autres passagers, des cheminots qui donnent le meilleur d’eux-mêmes en dépit de la chaleur,…

    Cet attentat n’a heureusement pas fait de victimes à l’exception de son auteur, mais il renforce l’aspiration à disposer d’une plus grande sécurité. Nous partageons ce souhait.

    La politique de sécurité du gouvernement Michel et des autres gouvernements européens repose sur l’extension des moyens de répression et l’accroissement du nombre de soldats dans les rues. Cette approche n’a pas mis fin aux attentats. Nous avons besoin d’un débat sérieux qui aborde les causes de l’augmentation des attentats ces derniers temps, faute de quoi seuls les symptômes seront discutés sans que la maladie ne puisse être traitée.

    La sécurité ne peut être qu’une illusion dans un cimetière social. La politique actuelle conduit à une polarisation sociale croissante : les riches sont caressés dans le sens du poil tandis que de plus en plus de gens sombrent dans la misère. Ainsi, à Bruxelles, un enfant sur trois vit dans une famille pauvre, selon l’Unicef. La sécurité sociale de grandes couches de la population est mise à mal. Comment dès lors s’étonner qu’un tel contexte donne lieu à une augmentation de la violence ?

    Les raisons qui se trouvent derrière les divers attentats sont souvent amalgamées. Dans ce cas-ci, peu de choses sont encore connues quant aux motivations de l’auteur.

    Un lien avec Daesh existe souvent. La politique de guerre et de pillage menée au Moyen-Orient – activement menées ou soutenues par les politiciens de droite d’Europe occidentale et des Etats-Unis – a renforcé le pouvoir de toutes sortes de seigneurs de guerre barbares et de groupes réactionnaires tels que Daesh. Au lendemain de l’attentat de Manchester, le dirigeant travailliste britannique Jeremy Corbyn faisait remarquer : ‘‘La compréhension approfondie des causes du terrorisme représente une part essentielle de la réponse à offrir pour protéger la sécurité des gens. Il faut lutter contre le terrorisme et non pas lui donner du nouveau carburant.’’ A la suite de cela, il a souligné à juste titre le lien qui existe entre les guerres et le terrorisme qui sévit dans nos pays.

    Les discriminations, la politique étrangère impérialiste et les nombreuses années de soutien aux dictatures du Moyen-Orient notamment et, plus près de nous, les politiques d’austérité antisociales, expliquent qu’une infime minorité de jeunes deviennent la proie de groupes aux méthodes réactionnaires comme le terrorisme. Assurer que chacun puisse disposer de bonnes perspectives d’avenir avec un travail décent, un logement abordable et la capacité d’aller de l’avant dans sa vie, voilà la meilleure manière de limiter le terreau sur lequel les groupes réactionnaires et le terrorisme peuvent se développer.

    Le système capitaliste est plongé dans une crise profonde qui érode les perspectives d’avenir d’un groupe de plus en plus important de la société, qui lui devient aliéné. Cela ouvre la voie à des éléments de barbarie, comme le terrorisme et d’autres formes de violence arbitraire. Notre combat visant à changer de société est synonyme d’un combat pour que chacun puisse disposer d’un bon avenir. Il existe suffisamment de moyens pour ce faire sur cette terre, mais ils sont accaparés dans les mains d’une infime élite. Ces ressources pourraient être utilisées pour satisfaire les besoins de la majorité de la population, c’est ce que nous entendons par ‘‘socialisme’’. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible d’en finir une fois pour toutes avec la pauvreté, la misère, les guerres, la haine et le terrorisme.

  • Pas de moyens ? Plus d’argent ? … ça dépend pour qui !

    Tract de la CGSP ALR Bruxelles

    La CGSP dénonce avec force les rémunérations des mandataires, tous partis confondus, révélées dans les médias ces derniers jours !

    Nous ne voulons plus de ces politiciens qui s’en mettent plein les poches !

    Ce système d’enrichissement personnel sur le dos des usagers et du personnel des services publics doit s’arrêter immédiatement !

    Après Publifin, le Samu social, les Cuisines bruxelloises … qui sera le suivant ?!

    Quelques dizaines de politiciens se partagent des centaines de mandats à Bruxelles !

    Ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent dans les conseils d’administration !

    A titre d’exemple :
    * P. Peraita gagne +- 204.000€ / an : 75.87€ mandat politique + 17.080€ Samusocial + 121.378€ présidence du CPAS + 32.689€ présidente CA CHU Saint-Pierre + 20.227€ Vice-présidente CHUB + …

    * C. Pourtois gagne +- 150.000 € / an : 32.000€ mandat CA CHUB + 32.365€ Président CA de Brugmann + …

    * Etc…
    *Sources : l’ Echo, RTL, La Libre, La Capitale, …

    Il est clair que ceci représente la face émergée de l’iceberg.

    Ce sont d’ailleurs ces mêmes personnes qui, en réunions de négociation, osent nous répéter qu’il n’y a pas d’argent, pas de budget pour l’amélioration de nos conditions de travail !!

    Puisque de l’argent il y en a, camarades, travailleurs, aujourd’hui plus que jamais, syndiquons-nous, mobilisons-nous et exigeons avec force:

    – une véritable revalorisation salariale pour tous les travailleurs avec priorité aux bas salaires (suppression du niveau E) !

    – une amélioration des conditions de travail, des engagements supplémentaires et la prise en compte effective du bien-être au travail !

    – stop aux contrats précaires : statutarisation de l’ensemble du personnel !

    – la transparence totale des rémunérations des mandats politiques !

  • Le gouvernement Michel en conflit ouvert, mais le manque d’opposition lui permet de tenir bon

    Les choses ne se passent pas bien au gouvernement fédéral. Selon les propose du Premier ministre de l’ombre, Bart De Wever (N-VA) lors de l’entrée en fonction de l’équipe gouvernementale, il était question de “tailler pour favoriser la floraison”. Depuis lors, la taille a déjà déchargé les salariés d’un prétendu ‘‘handicap’’, celui de notre ‘‘avantage salarial’’ par rapport aux salariés des pays voisins. Quant à la floraison, elle se fait attendre. La dette publique n’a pas diminué, au contraire. L’équilibre budgétaire a, une fois de plus, été reporté d’un an. Les prix grimpent bien plus vite en Belgique et la croissance économique est bien plus faible que la moyenne dans la zone euro. Lorsque les fondamentaux sont en berne, la nervosité se développe.

    Par Eric Byl

    À la N-VA, ils n’aiment pas trop que ce bilan économique soit rappelé. Ses ministres Philippe Muyters (Budget et Finances au gouvernement flamand) et Johan Van Overtveldt (Finances et lutte contre la fraude fiscale au fédéral) ne savent pas compter, c’est bien connu. Siegfried Bracke (président de la Chambre) a tenté de jouer au chevalier blanc, mais cela s’est retourné contre lui, tandis que son collègue Jan Jambon (Intérieur au fédéral) est la marionnette par excellence du lobby des diamantaires. Cela n’ont plus n’est pas très bien pour le parti. La N-VA se concentre donc à nouveau sur ce qui est, dans les faits, devenu sa vocation première. Non, pas la question nationale, même sous sa forme affaiblie du confédéralisme, mais bien le racisme le plus pur, parce que ça rapporte électoralement. Theo Francken (Asile et migration au fédéral) est ainsi devenu le politicien le plus populaire de Flandre.

    ‘‘Si Francken peut le faire, alors moi aussi’’ a certainement pensé Zuhal Demir, toute nouvelle secrétaire d’État à la Lutte contre la pauvreté et pour l’égalité des chances, avant de lancer une tirade contre Unia, l’ex-Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. Liesbeth Homans (Intérieur et logement en Flandre) en a rajouté une couche en qualifiant Unia de ‘‘centre pour les immigrés geignards’’ (traduction libre). Ce sur quoi Zuhal Demir n’a pas hésité à prétendre que le nombre record de personnes qui ont fait appel aux banques alimentaires l’an dernier résultait de ‘‘l’afflux massif de réfugiés’’. Totalement déchainée, elle a ensuite qualifié le CD&V de ‘‘nouveau parti musulman qui instrumentalise les musulmans comme du bétail électoral”.

    Ce fut tellement brutal que le dirigeant du CD&V et député fédéral Wouter Beke a exigé des excuses en menaçant de ne pas voter la confiance à la présentation de la note de politique de Mme Demir à la Chambre, ce qu’elle n’a pas fait. Après l’intervention des organisations patronales, après avoir été caressé dans le sens du poil par Charles Michel et Bart De Wever et avoir faussement interprété une ouverture de la part de De Wever sur une taxe sur les plus-values, Wouter Beke a, en vrai calotin, retiré sa menace. Les choses étaient à peine calmées que Patrick Dewael (Open-VLD) balayait toutes les illusions concernant cette taxe sur les plus-values. En termes footballistiques, c’est ce qui s’appelle un ‘‘une-deux’’ entre De Wever et Dewael pour déjouer Beke. Pour le Premier ministre, le moment fut difficile : il a dû, quasiment au même moment, sacrifier son le membre de son parti Armand De Decker en raison du kazakhgate pour sauver son ministre des Affaires étrangères Didier Reynders.

    Entre temps, les partis gouvernementaux ont accepté le fait que, sur le plan économique et social, ils seront plus calmes jusqu’aux prochaines élections. Le référendum sur une dictature présidentielle en Turquie et la salve de reproches tout à fait Trumpiennes du nationaliste conservateur Erdogan a même inspiré l’irrésistible envie à Hendrik Bogaert (CD&V) de remettre en question la double nationalité et forcer les Turcs de Belgique à choisir. C’est juridiquement impossible, mais, pour la parlementaire N-VA Sarah Smeyers, l’occasion était trop belle : elle a donc proposé un examen de citoyenneté à tous ceux qui veulent devenir belges et qui ont un ou deux parents sans nationalité belge. De son côté, la ministre CD&V de l’Enseignement Crevits croit enfin savoir pourquoi notre enseignement renforce les discriminations: ça serait, selon elle, dû à un manque d’intérêt et au fait que les parents immigrés participent trop peu aux réunions de parents. À eux de faire plus d’efforts donc.

    A part stimuler la division, la seule réalisation de ce gouvernement est d’opérer un transfert massif de richesses des pauvres vers les riches. Mais ses promesses de rétablir l’équilibre budgétaire, de soulager les générations futures en réduisant la dette publique, de relancer l’économie et d’accroître les investissements, rien ne vient. La faiblesse de l’opposition est son seul avantage. Le PS est dans une situation impossible, menacé sur sa gauche par le PTB. Que les isolés et les retraités aient peur de leur facture énergétique et d’eau, que les patients ne reçoivent plus le remboursement de leurs médicaments, que celui qui a suffisamment de liquidité puisse acheter l’arrêt d’une procédure judiciaire… ‘‘Pas avec nous !’’ criait le président du SPa John Crombez la veille du premier mai en parlant de ‘‘nouvelle garantie sociale’’. Il est vrai qu’il ne reste plus grand-chose de l’ancienne, notamment à cause du SPa…

    Toute la social-démocratie est en déficit de crédibilité, dans une telle proportion que même les médias en Flandre font plutôt appel à Groen voire même au CD&V (pourtant au gouvernement) lorsqu’ils veulent donner la parole à l’opposition, plutôt qu’au SPa, faible et sans crédibilité. En Belgique francophone, il s’agit surtout du PTB et d’Écolo. Au Parlement fédéral, Raoul Hedebouw (PTB) représente à lui seul plus d’opposition que tous les autres réunis. De nombreux syndicalistes estiment que les dirigeants syndicaux devraient soutenir cet effort plutôt que de renvoyer les militants dans l’impasse que représente la social-démocratie. Les dirigeants syndicaux veulent persuader le gouvernement d’un changement de cap, ils accompagnent la social-démocratie derrière la bannière pour un régime fiscal plus équitable, comme si celle-ci n’avait pas été suffisamment longtemps au pouvoir pour le réaliser. Avec des supplications et des illusions dans les prochaines élections fédérales, nous n’avancerons pas. Nous avons besoin d’un programme de lutte pour construire des relations de force, mais également de politiciens qui gagnent l’équivalent de nos salaires et qui défendent vraiment nos intérêts.

  • Référendum en Turquie : la victoire à la Pyrrhus d’Erdogan

    Le référendum du 16 avril sur la réforme de la Constitution turque a donné le ‘‘oui’’ vainqueur à 51%. La victoire d’Erdogan lui permettra d’étendre son pouvoir autoritaire dans toutes les branches de l’appareil d’Etat. A moins que sa stratégie n’atteigne ses limites ?

    Par Pierre (Namur)

    La campagne qui a précédé le référendum a été marquée par les manœuvres politiques, les intimidations et la désinformation en faveur du ‘‘oui’’. Alors que les opposants à la réforme étaient intimidés physiquement ou détenus par la police, tout l’appareil d’Etat était mobilisé pour faire campagne pour le ‘‘oui’’.

    Erdogan a profité de l’état d’urgence mis en place après le putsch manqué de l’été dernier pour décrédibiliser d’avance ses adversaires, les qualifiants tours à tour de ‘‘traîtres’’, de ‘‘diviseurs’’ ou de ‘‘terroristes’’. Les événements de juillet 2016 ont été une excellente occasion pour le pouvoir en place de se débarrasser de ses opposants et de miner toute discussion démocratique. Des centaines de milliers de fonctionnaires, soldats, journalistes, juges ou procureurs ont été démis de leurs fonctions et emprisonnés. Ils ont été accusés d’être des partisans de Fethullah Gülen, du nom de cet ancien allié d’Erdogan accusé d’avoir fomenté le coup d’Etat.

    Dans le nord du Kurdistan, Erdogan a empêché toute organisation sérieuse de la campagne en faveur du ‘‘non’’ en emprisonnant des députés du HDP (parti de gauche, pro-kurde), le seul parti à même d’organiser la contestation dans cette région. Dans les villes kurdes, c’est la répression d’Etat qui a permis de gonfler les soutiens en faveur de la réforme. Partout en Turquie, le camp du ‘‘non’’ a été largement ignoré par les médias dominants durant la campagne. Le jour du vote, le Haut-Conseil électoral a déclaré que les bulletins de vote non scellés seraient déclarés valides, une violation flagrante des procédures électorales.

    Un pas de plus vers la dictature

    La nouvelle Constitution devrait permettre au président de cumuler énormément de fonctions (président de parti, chef de l’armée, chef des services secrets,…), de nommer des ministres à sa guise, d’intervenir dans les procédures judiciaires, de régner par décret, etc. La concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul homme constitue un pas de plus vers la mise en place d’un pouvoir dictatorial. Dans les faits, une présidence à vie devient possible pour Erdogan.

    Mais malgré les purges, le climat de peur et les nombreuses irrégularités dénoncées le jour du scrutin, le ‘‘oui’’ l’emporte de justesse, avec 51,4% des voix. Alors que l’AKP (parti islamo-conservateur, dont est issu Erdogan) et le MHP (parti nationaliste d’extrême droite, allié d’Erdogan) avaient remporté ensemble 60% des voix lors des dernières élections générales, nombre de leurs électeurs se sont retournés contre eux. Dans les trois plus grandes villes du pays (Istanbul, Ankara et Izmir), la majorité a voté ‘‘non’’. A Ankara et à Istanbul, l’AKP avait remporté les dernières élections, et la perte de ces deux plus grandes villes du pays illustre que le soutien envers Erdogan a chuté.

    Le mécontentement est alimenté par le ralentissement de l’économie ainsi que la poussée rapide de l’inflation et du chômage. Le pouvoir tente donc de se maintenir par une politique autoritaire et une rhétorique guerrière et paranoïaque, accusant l’ensemble de ses opposants de tous les maux. Bien qu’elle ait permis à Erdogan de rester en place jusqu’à présent, cette stratégie pourrait se retourner contre lui. Son soutien s’effrite parmi la population, et l’analyse précise des résultats du référendum renvoie l’image d’une ‘‘victoire à la Pyrrhus’’.

    A Istanbul et en Chypre du Nord, des manifestations spontanées ont éclaté au soir du référendum, signe qu’une couche croissante de la population refuse que le pays ne sombre vers la dictature. Les travailleurs et les pauvres de Turquie ne doivent pas se faire d’illusions envers les ‘‘sociaux-démocrates’’ du CHP (principal parti d’opposition) qui, bien qu’opposés aux manœuvres autoritaires d’Erdogan, ne constituent pas de véritable alternative à la violence capitaliste. Nous avons besoin d’un mouvement ouvrier uni qui mène à la fois la lutte pour les droits démocratiques, les droits des minorités, et le combat pour la justice sociale et la répartition des richesses.

  • Pays-Bas. Le gouvernement désavoué, mais Wilders dément les pronostics

    Rutte et Samsom, les chefs de file de la précédente coalition, sanctionnée dans les élections. Photo : Flickr/minister-president

    Geert Wilders n’a pas pu réaliser sa grande percée lors des élections du 15 mars dernier. Le gouvernement austéritaire du VVD (libéraux) et PvdA (sociaux-démocrates) a perdu pas moins de 37 de ses 80 sièges ! La social-démocratie a perdu -29 sièges, il ne leur en reste plus que 9. Le premier ministre sortant Mark Rutte (VVD) s’est autoproclamé grand vainqueur. Son parti a pourtant reculé, sans toutefois être dépassé par Geert Wilders.

    Malgré la crise des réfugiés ou la victoire de Trump, le PVV de Wilders n’est passé que de 15 à 20 sièges (13,1% des voix). Wilders a surtout mené campagne avec d’interminables remarques haineuses et racistes sur Twitter. Des tracts ont été distribués ça et là, mais à ces occasions, on voyait plus d’agents de sécurité que de membres du PVV. Wilders n’a jamais pu organiser de rassemblements de masse.
    Sa progression limitée ne signifie cependant aucunement que le danger de l’extrême-droite ou du racisme soit écarté. Le VVD a repris des éléments de la rhétorique de Wilders. Mark Rutte a ainsi publié une lettre ouverte appelant les migrants à se comporter ‘‘normalement’’ ou à foutre le camp. Même le troisième parti le plus important, le CDA chrétien-démocrate, a adopté des positions fortement ancrées à droite.

    Le PvdA social-démocrate est maintenant dépassé par D66 (des libéraux de gauche), GroenLinks et le SP (Socialistische partij). GroenLinks a le plus progressé sur base d’un programme libéral de gauche et d’une tête de liste charismatique. D66 se positionne comme un parti libéral de gauche, mais l’élément libéral est prédominant : il propose plus d’austérité dans les soins de santé que le VVD !

    Le SP a malheureusement reculé. Au lieu d’opter pour une attitude d’opposition fondamentale, tel que devrait le faire un vrai parti socialiste, sa direction a préféré un profil de ‘‘parti normal’’. A Amsterdam et à Utrecht, deux villes où le SP est en coalition avec des partis de droite comme le VVD, son recul est remar-quable. Sans changement d’orientation, le SP continuera à stagner.

    Le nouveau gouvernement doit être constitué sous la direction du VVD, qui veut poursuivre la même trajectoire austéritaire mais a besoin d’autres partis. Toutes les coalitions imaginables ont le désavantage de représenter un compromis compliqué. Ceci sera vraisemblablement la caractéristique de la nouvelle coalition.

    Les travailleurs néerlandais plient sous de nombreux problèmes : bas salaires, manque de sécurité d’emploi, pression au travail, loyers élevés, frais élevés pour les soins de santé, enseignement cher, … La moitié des jeunes qui commencent à travailler sont piégés dans des emplois flexibles. La fédération syndicale FNV dénonce le flex-esclavagisme du gouvernement. La reconstruction du mouvement syndical est d’une extrême importance et peut, par l’offensive, entamer la lutte autour des revendications salariales, la sécurité d’emploi et de meilleures conditions de travail. En même temps, un parti des travailleurs large et démocratique est nécessaire.

  • Tract de la campagne ROSA: La nouvelle colère blanche

    En octobre 2016, le gouvernement fédéral annonçait 902 millions € d’économies supplémentaires dans le secteur non-marchand, déjà largement sous-financé depuis des années. Les différents gouvernements et leurs mesures d’austérité ont poussé les travailleurs et les travailleuses dans des conditions de travail de plus en plus pénibles : moins de contrats à temps plein, hyperflexibilité (qui parfois se traduit par un changement du lieu de travail selon les besoins de l’entreprise et sans que le travailleur ait son mot à dire), augmentation de la pression et des burn-out (déjà bien présents dans le secteur).

    Tract distribué ce 21 mars à la manifestation du secteur non-marchand

    Le sous financement, les privatisations (très fréquentes dans les MR et MRS) et l’utilisation régulière de sous-traitance dans les hôpitaux sont une réalité quotidienne. Et nous savons ce que cela veut dire. Quand l’organisation des services est centrée sur la création de profits et non pas sur les besoins des usagers, cela signifie souvent « faire plus avec moins », des licenciements, une surcharge de travail ainsi qu’une dégradation des services et de la prise en charge.

    Le Portugal, la Grèce ou l’Espagne ont montré à quoi menaient des politiques néolibérales dures : remplir les poches des plus riches alors que les 99% de la population ont de plus en plus mal à mener une vie digne. En Espagne, des centaines d’hôpitaux ont été privatisés et des services réduits de moitié ou fermés. La Belgique ne sera pas une exception : l’austérité ne s’arrêtera pas sans résistance.

    Obtenir un nouvel accord social serait un premier pas mais n’est pas suffisant. Nous avons besoin d’un plan d’action combatif pour obtenir un refinancement du secteur et des mesures qui permettent des soins de santé de qualité et accessibles à tous ainsi qu’une baisse de la pression au travail pour le personnel.

    Et l’argent existe. Si les politiciens arrêtent leurs cadeaux aux multinationales via les intérêts notionnels et autres déductions fiscales, il y aurait assez d’argent pour refinancer le non marchand et les services publics à hauteur de leurs besoins.

    Les femmes en ligne de mire

    Alors que les gouvernements se présentent comme de « grands féministes », ils n’ont aucun scrupule à pousser de plus en plus de femmes dans la précarité. Celles-ci sont déjà surreprésentées dans les contrats précaires et dans les chiffres du chômage. Et cela risque de s’aggraver. Les mesures de Maggie De Block & co signifient une dégradation des conditions de travail de la moitié des femmes actives en Belgique. En effet, c’est plus de 50 % des femmes actives qui travaillent dans le secteur non marchand. Elles sont également les travailleurs majoritaires dans le secteur : 89% du personnel soignant, 91% du personnel infirmier et des sages-femmes, 63% parmi les professions paramédicales, … Elles subissent donc massivement les impacts des coupes budgétaires dans ce secteur.

    De plus, ces attaques ainsi que le démantèlement systématique des services publics et du secteur non marchand ont un impact également sur les usagers. Aujourd’hui déjà 75% des personnes âgées ne peuvent pas payer seules les frais d’une maison de repos. De nombreuses familles doivent prendre en charge la totalité des soins pour les enfants, les personnes âgées, handicapées, … sans aide ni service adéquat. Un travail qui, la plupart du temps, retombe au sein des familles sur les épaules des femmes. Ces situations poussent de nombreuses femmes à chercher des emplois à temps partiels afin de combiner leurs différentes responsabilités. Mais cela limite leur revenu, leurs droits sociaux ainsi que leur accès à une pension complète.

    Voilà pourquoi il est nécessaire que les femmes participent ACTIVEMENT à ces luttes. Nous devons dénoncer l’hypocrisie du gouvernement et surtout construire un mouvement combatif qui pourra imposer ses revendications.

    Non à la privatisation des soins de santé !

    Nous revendiquons un refinancement public du secteur non marchand à la hauteur de ses besoins !

    Pour des conditions de travail décentes et une augmentation de notre pouvoir d’achat, nous revendiquons :

    Pourquoi se syndiquer ?

    La syndicalisation des femmes, certainement dans les secteurs où elles sont majoritaires, est essentielle pour construire un mouvement fort et uni. Que ce soit dans les grandes institutions ou dans les « petites structures » (moins de 50 travailleurs), nous ne pouvons stopper ces attaques et obtenir de nouvelles victoires qu’en luttant ensemble et en poussant les directions syndicales à organiser la riposte.

    Syndique-toi et défends tes droits !

    Qu’est-ce que la campagne ROSA ?

    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) est une campagne initiée par le PSL qui veut promouvoir et organiser des événements, des actions et des campagne d’information contre le sexisme, l’austérité et le système qui l’entretient : le capitalisme. Nous voulons défendre la solidarité comme outil de lutte. Rejoignez-nous !

  • Ils empochent, nous payons

    Ces dernières semaines, des politiciens ont été cloués au pilori les uns après les autres. Alors que les travailleurs et leurs familles doivent se serrer la ceinture en permanence, et d’autant plus depuis le début de la crise en 2008, les politiciens des partis traditionnels s’enrichissent sans vergogne. Ils sont si étroitement liés à la culture de la cupidité qu’ils ne comprennent même pas que les gens entrent en colère en entendant les sommes astronomiques qu’ils empochent. ‘‘Dans le privé, on gagne plus’’ ou ‘‘à l’étranger, ils gagnent plus’’, disent-ils pour se défendre.

    Par Eric Byl

    Contrairement à ce qui est généralement admis, la révolution commence habituellement au sommet de la société. Cette fois, le Raspoutine de service fut le gourmand bourgmestre d’Uccle Armand De Decker. Il a été question de ses liens douteux avec la mafia russe et le dictateur kazakh Nazarbaïev, du rapport avec le scandale Tractebel, de Sarkozy, de la sûreté d’Etat, et enfin d’une transaction pénale servant à éviter un procès grâce à une rapide adaptation de la loi. Voici maintenant venir des pontes du MR comme Serge Kubla, et même Didier Reynders. Quels sont précisément les petits jeux politiques qui sont à l’oeuvre, nous ne le saurons sans doute jamais. Mais nous ne serions pas surpris que l’objectif du MR – bien au courant de ce qui se passe à Publifin puisque les libéraux y sont eux-mêmes plongés jusqu’au cou – était de détourner l’attention de ses propres affaires. Quoi qu’il en soit, le fait que le PS et le CDH soient passés maîtres dans le jeu de l’auto-enrichissement n’a rien de neuf.

    La réaction de la N-VA était très remarquablement mesurée. Seul Siegfried Bracke n’a pu résister à la tentation de remuer la boue du SP.a à Gand suite à l’éclatement du scandale Publipart. Cela a du coup quelque peu gêné le VLD, son partenaire de coalition : c’est ce qu’on appelle un ‘‘dommage collatéral’’. La crise a éclaté au SP.a, mais ces troubles ont aussi fait émerger les profits et les conflits d’intérêts de la figure politique la mieux payée du pays, Siegfried Bracke (N-VA) lui-même. Ancien journaliste de haut vol, il n’a pourtant rien trouvé de mieux à dire que ses postes dans les entreprises privées et ses belles rémunérations ne nous regardent pas… et qu’il ne sait pas lui-même quelles sommes se trouvent sur son compte en banque ! Est-ce lui qui a conseillé De Wever avant que ce dernier n’accuse Groen de discréditer la profession de politicien par ses critiques ? Ou pour protéger l’échevin anversois Koen Kennis avec son salaire mensuel de 7.700 € nets auxquels s’ajoutent 1.500 € de frais professionnels ?

    Pour Groen qui, tout comme Écolo, est beaucoup moins impliqué dans le cumul des mandats rémunérés, l’attaque de De Wever est une aubaine. Le plus grand gagnant est toutefois le PTB/PvdA. Le principe que ses élus ne gagnent pas plus que le salaire moyen des travailleurs prend maintenant tout son sens. Sa proposition que les administrateurs des intercommunales remboursent les sommes perçues est chaudement accueillie dans de nombreux ménages. Mais les partis traditionnels n’en veulent pas et espèrent que la transparence suffira à éteindre le feu. La NV-A et le VLD essayent simultanément de détourner l’attention. Ils prétendent trouver une solution à l’opacité des intercommunales en les bradant le plus possible au secteur privé (VLD) ou en fusionnant toutes les intercommunales en une entreprise (N-VA).

    Cependant, il n’y a rien de mal à ce que les communes oeuvrent ensemble pour assurer le service à la population. Il n’y a rien de mal non plus à ce qu’un contrôle politique soit exercé, bien au contraire. Mais pourquoi donc les échevins, bourgmestres et conseillers communaux doivent-ils recevoir des compensations pour effectuer leur travail ? Les travailleurs ne reçoivent pas de compensations pour faire leur travail. Ils ont droit tout au plus à une prime pour le travail de nuit, le travail en équipe ou le travail risqué. Les rémunérations excessives ont surtout été introduites quand les intercommunales purement publiques sont progressivement devenues des intercommunales mixtes (avec des capitaux privés). Alors est venue l’habitude d’acheter de l’influence politique avec des postes bien rémunérés dans les conseils d’entreprises, comme c’est en général le cas dans le secteur privé.

    Marx avait fait remarquer que l’une des caractéristiques du capitalisme est de tout transformer en marchandise, y compris les ressources naturelles déjà disponibles gratuitement. Le libre marché et la liberté de concurrence sans entraves exigent une législation souple pour contourner les obstacles environnementaux, sociaux et politiques.

    Cela se fait légalement lorsque c’est possible, mais illégalement quand c’est nécessaire. Voilà d’où provient l’achat d’influence politique par le biais de mandats lucratifs. Le problème ce n’est pas les intercommunales en elles-mêmes : c’est l’achat d’une influence politique. Ce qui est inextricablement lié au principe même du libre marché, et qui constitue la pierre angulaire du capitalisme.

  • Le gros mot, c’est ‘‘capitalisme’’, pas ‘‘socialisme’’

    Il y a une trentaine d’années que le capitalisme a remporté son combat historique contre le bloc soviétique. Depuis lors, en dépit du fait qu’il n’ait pas véritablement été contesté, ce système est parvenu tout seul à saper structurellement les bases de son soutien populaire. S’il se tient encore debout aujourd’hui, c’est en raison de l’absence d’un adversaire crédible, d’une alternative largement enracinée et soutenue. Les inégalités atteignent des proportions hallucinantes. L’état du monde devient chaque jour plus instable. Ceux qui hier vivaient leur vie dans l’insouciance sont aujourd’hui saisi d’angoisse devant un avenir menacé par les guerres, le terrorisme, la pauvreté croissante, les dictatures, les catastrophes climatiques,…

    Par Bart Vandersteene

    Ce système en crise doit être protégé des critiques, c’est une question de survie. Et pour certains, la meilleure défense, c’est encore l’attaque. C’est ce qui explique les déclarations au vitriol des politiciens et idéologues libéraux contre le PTB. Son soutien est l’expression de la recherche d’une alternative de gauche et il est positif que le PTB fasse connaitre les idées de gauche auprès d’une plus vaste audience. Mais pour parvenir à atteindre son objectif – la réalisation d’une société socialiste selon ses textes de congrès – il lui faudra clarifier la manière dont il compte s’y prendre.

    Dans les pages du quotidien flamand De Morgen, le président du PTB Peter Mertens a réagi aux critiques récurrentes concernant le passé stalinien du parti en préconisant de laisser aux historiens le soin de faire le bilan du XXe siècle. En réagissant ainsi, il désarme son parti et ses membres face aux attaques de la droite. Toute personne engagée dans la lutte pour une société socialiste se demandera pourquoi les choses ont si mal tourné en Russie soviétique et ce que cela implique aujourd’hui vis-à-vis de la lutte pour le socialisme. En laissant cette question sans réponse, les membres du PTB se retrouvent sans aucun argument lorsqu’on leur demande – pour la énième fois – pourquoi ils se disent communistes, s’ils défendent Staline ou non, s’ils se réclament du marxisme, si le stalinisme ne démontre pas que le socialisme est une utopie,…

    Le PTB préfère éviter ce débat complexe. La tactique peut sembler intelligente à court terme mais, dans la pratique, l’absence d’objection est surtout une belle aubaine pour la propagande antisocialiste de droite.

    Dans la communication du PTB destinée au grand public, ses tracts ou lors de débats télévisés, pas un mot n’est dit sur le capitalisme ou le socialisme. Le nouveau livre de Peter Mertens ‘‘Graailand’’ (qui pourrait être traduit par ‘‘un pays de rapaces’’, uniquement disponible en néerlandais) comprend de nombreux arguments intéressants contre le néolibéralisme, comme c’était déjà le cas avec de précédents ouvrages. Beaucoup de lecteurs pourront par eux-mêmes parvenir à la conclusion qu’il y a un fil rouge dans cette critique, à savoir la logique du système capitaliste, mais les choses ne sont pas dites de manière aussi explicite. Concernant le socialisme, la manière dont il pourrait fonctionner, les défis à relever, la manière d’instaurer un tel système, etc., on ne trouve rien.

    Ce n’est pas un hasard si les mesures ou ‘‘bonnes idées’’ proposées par le PTB ne sont pas encore appliquées aujourd’hui. Seule une approche révolutionnaire est de nature à faire face à la guerre de classe que déchainerait sur nous la classe dirigeante si un gouvernement adoptait de telles mesures. Comme ce fut le cas en Grèce, elle essayerait par tous les moyens de nous mettre à genoux. À moins que le mouvement n’ose riposter en retirant le pouvoir des mains de l’élite capitaliste. Sa force ne provient pas de son nombre, mais du contrôle qu’elle exerce sur les secteurs-clés de l’économie, la machine de propagande des médias et le système judiciaire.

    Une société socialiste serait à l’opposé du capitalisme. Les secteurs-clés de l’économie seraient sous propriété collective et non pas sous la propriété privée d’une petite élite de super-riches. La concurrence effrénée céderait place à la solidarité et à l’entraide. Grâce aux progrès technologiques, nous travaillerions moins pour une même richesse. Grâce à un contrôle démocratique sur ces richesses et à leur répartition, il n’y aurait plus de super-riches. Sans les motivations liées à la voracité économique, il n’y aurait plus aucune raison de mener des guerres et des occupations impérialistes.

    Peu de gens refuseraient de vivre dans un tel monde dès maintenant, mais beaucoup doutent que cela soit toutefois possible. Ces appréhensions proviennent dans une large mesure de la propagande idéologique de droite selon laquelle la nature humaine ne reposerait pas sur la solidarité mais sur la compétitivité. Cette propagande s’appuie essentiellement sur l’échec des tentatives de construire un monde socialiste au XXe siècle.

    Ces questions méritent d’être étudiées. Ce n’est qu’ainsi qu’il nous sera possible d’à nouveau mettre en avant le socialisme en tant qu’alternative crédible.

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