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  • "Du temps pour nous!" Une plateforme pour la réduction collective du temps de travail

    dutempspournousC’est ce mercredi qu’a eu lieu la conférence de presse pour le lancement officiel de la plateforme “Du Temps Pour Nous”, dans les locaux de la FGTB.

    Communiqué de presse de la plateforme

    «Du Temps Pour Nous !» est une plate-forme qui rassemble onze organisations de jeunes progressistes autour d’une revendication commune : la Réduction Collective du Temps de Travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire.

    RCTT_anticapitalisme
    Quelques militants du PSL et des Etudiants de Gauche Actifs lors d’une journée de discussion sur la revendication de la Réduction collective du temps de travail, 14 novembre 2015

    Il s’agit de prendre le contre-pied des propositions du Ministre Peeters pour « moderniser » le droit du travail, via un allongement de la semaine de travail (jusqu’à 45 heures), une libéralisation des règles pour les heures supplémentaires et le travail du soir ou du week-end, l’intérim à vie… De facto, une flexibilisation sans limite qui rendra la vie des travailleurs impossible et qui aura un effet négatif sur la création d’emploi. Or, avec plus d’un jeune sur quatre au chômage en Wallonie, il est temps de changer de cap !

    En refusant cette forme de travail que l’on voudrait leur imposer, les jeunes prennent en main leur avenir et proposent la Réduction Collective du Temps de Travail comme alternative. En créant cette plate-forme, ils entendent démontrer que partager mieux le temps de travail permet non seulement de créer des emplois, mais également de trouver un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, de soulever la question de l’égalité Homme-Femme et de questionner l’impact écologique de notre mode de consommation et de production.

    « Du Temps Pour Nous ! » c’est donc surtout l’envie de se rassembler pour proposer une alternative positive et ambitieuse. A travers son slogan « Travailler moins pour travailler tous et vivre mieux », la plate-forme entend impliquer le plus grand nombre pour que toutes et tous puissent comprendre et se saisir de la revendication. Si les citoyens ont besoin d’un projet de société, les jeunes ont besoin d’un avenir !

    =>Dossier de presse (historique de la plateforme, enjeux,…)

    => Sur Facebook

  • Grande manifestation contre la terreur et la haine

    marche_sol01En raison de l’interdiction de la grande manifestation initialement prévue immédiatement après les attentats du 22 mars, une grande mobilisation nationale suivant ces terribles événements a manqué en Belgique. Heureusement, divers hommages locaux ont eu lieu et ont permis au débat public de ne pas être complètement laissé aux politiciens de l’establishment. Ceux-là tentent par tous les moyens de dissimuler l’échec de leur politique de sécurité en proposant encore plus de ces mêmes mesures.

    Près d’un mois après les attentats de Bruxelles, cette manifestation de ce dimanche a été l’occasion de démontrer que le rejet de la terreur et de la haine était encore grand. La perspective des 15.000 participants avait circulé peu de temps avant l’événement, un chiffre ambitieux. Les médias ont concentré énormément d’attention au fait que la participation a finalement été moindre. Il semblait visiblement moins important de faire remarquer qu’il y avait tout de même encore beaucoup de monde.

    Le gouvernement avait émis l’idée d’organiser lui-même quelque chose. Cela avait été le cas en France, et de nombreux chefs d’Etat avaient pu parader devant les caméras. Mais les critiques qui fusent en nombre croissant sur la politique de sécurité du gouvernement – pensons à Zaventem – a rendu difficile de procéder de la sorte et l’interdiction de la grande manifestation de fin mars a pris fin. Mais le momentum était passé. Quelques politiciens établis avaient toutefois tenu à se faire voir en bonne place ce dimanche pour tenter de récupérer l’événement. Leur politique antisociale fait toutefois partie du problème. Elle contribue au développement d’un désert social par lequel toutes sortes de groupes réactionnaires, dont Daesh, peuvent trouver une petite entrée.

    Les participants à la manifestation étaient issus d’horizons très diversifiés, avec notamment un grand groupe issu de Molenbeek. Nous voyons mal comment le ministre Kris Peeters pourrait dire des ses habitants, parmi les plus pauvres du pays, qu’ils vivent au-delà de leurs moyens, pour reprendre sa justifications des nouvelles mesures budgétaires antisociales. La manifestation a grandi au fur-et-à mesure qu’elle avançait sur son parcours pour finalement atteindre les 10.000 participants aux dires des organisateurs.

    Nous avons pu constater une grande ouverture pour notre manière d’aborder les causes du terrorisme et les mesures nécessaires pour y faire face. Nos affiches «Contre le terrorisme et la haine: la solidarité» ont été prises de nos mains avec empressement pour une contribution de soutien. Nos militants ont également vendu 76 exemplaires de notre journal Lutte Socialiste avec notre supplément spécial portant sur les attentats de Bruxelles. De nombreux manifestants ont précisé qu’ils seraient présents la semaine prochaine pour la manifestation contre l’achat de nouveaux avions de chasse par la Belgique. C’est très important. La participation belge aux interventions en Syrie ne renforcera pas la sécurité, ni en Syrie, ni ici. Nous avons aussi beaucoup discuté de la politique d’austérité du gouvernement de droite qui nous condamne à un désert social tandis que les amateurs des curiosités fiscales de Panama sont laissés tranquilles.

    Le gouvernement a cherché par tous les moyens à récupérer l’événement ou à calmer les critiques, en promettant une aide financière à une délégation de proches des victimes ou en réunissant des représentants de différentes religions. Cela rappelle le Mouvement Blanc de 1996. Seul le roi manquait à l’appel cette fois-ci. Mais nous avons pu constater parmi les manifestants que la colère contre la faillite de la politique dominante restait de mise. Le gouvernement n’a pas réussi à restaurer cette idée de «l’unité nationale» autour de lui. Il se distingue par un échec général dans tous les domaines.

    A la suite de cette manifestation contre la terreur et la haine suivent les actions syndicales contre l’austérité, ce mardi et ce mercredi déjà. Il nous faut un deuxième plan d’action pour dégager par la grève ce gouvernement et toute la politique d’austérité.

    Reportage-photos de PPICS
    Mars tegen terreur en haat // PPICS

    Reportage-photos de Jean-Marie:
    Mars tegen terreur en haat // Jean-Marie Versyp

  • De Lahore à Bruxelles : des points communs manifestes (ainsi que des différences)

    pakLe dimanche 27 mars a eu lieu un attentat effroyable dans la ville Pakistanaise de Lahore, avec au total plus de 70 morts. Cette attaque est l’œuvre d’une organisation qui depuis peu est à nouveau reliée aux Talibans (elle était précédemment liée à l’Etat Islamique et encore avant aux Talibans). L’attaque a pris place dans la plaine de jeux d’un parc fréquenté par de nombreuses familles en ce dimanche de Pâques. On peut relever quelques similarités frappantes entre cet attentat et ceux de Bruxelles.

    • 1. Une solidarité massive

    Une énorme solidarité a émergé au sein de la population suite aux attentats de Bruxelles. Les secouristes ont donné le meilleur d’eux-mêmes et même plus, les chauffeurs se sont mis à offrir gratuitement leurs services, partout les gens exprimaient leur désir d’aider et de se rendre utile. On a pu voir grandir un profond sentiment d’entraide.

    La même chose s’est produite au Pakistan, avec des gens qui faisaient la queue pour donner leur sang aux victimes. Là aussi les chauffeurs de taxis offraient gratuitement leurs services à qui voulait donner du sang. Le fait que, selon les auteurs, l’attaque visait uniquement la minorité chrétienne du pays n’est pas acceptée par une large couche de la population, pour qui la plaine de jeux était avant tout un endroit de rencontre populaire. Les victimes étaient des gens normaux issus de différents milieux et la solidarité qui en a découlé est remarquable. C’est parfois à la suite des pires évènements que remonte ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous. C’est ce qu’on a pu observer à Bruxelles ainsi qu’à Lahore.

    • 2. Des erreurs commises par les dirigeants

    Les autorités belges savaient-elles où se trouvait Abdeslam ? Ce terroriste avait-il réellement pu revenir de Turquie sans avoir été l’objet d’un suivi ? Ici le gouvernement n’est pas parvenu à se présenter comme une grande force « d’unité nationale ». Peut-être parce que les bévues commises étaient trop importantes. On n’a cessé de se renvoyer la responsabilité : oui, c’est quand même toujours la faute de quelqu’un d’autre.

    Au Pakistan, on avait ignoré les avertissements de sécurité au sujet des attentats-suicide. Les alentours du parc étaient à peine protégés. Là aussi la responsabilité à ce sujet fut rejetée sur d’autres. L’armée a profité de cette occasion pour se mettre en avant comme un « facteur puissant » capable d’attraper plus de 200 personnes supposées être des militants talibans suite aux attentats. Mais ce qui n’est pas dit c’est que les Talibans au Pakistan (ou en Afghanistan) n’auraient jamais eu une position si puissante s’ils n’avaient pas reçu l’appui indirect des chefs de l’armée. Le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif était déjà surnommé de manière méprisante « l’administration de la ville d’Islamabad », signifiant qu’il n’avait de contrôle réel qu’autour de la capitale. Ce sentiment s’est encore renforcé depuis les attentats.

    • 3. Les hooligans ont reçus le champ libre

    Autre similitude remarquable:au moment où les gens ordinaires sont choqués, des hooligans disposent du champ libre pour effectuer des actions parmi les plus improbables. A Bruxelles, un hommage a été perturbé à la Bourse tandis que des milliers de fondamentalistes ont mené  une action à Islamabad qui rappelle celle des hooligans (vandalisme inclus) sans que le gouvernement ne s’y oppose. Tous les responsables se sont ensuite rejeté la faute les uns sur les autres. Cela porte encore plus atteinte à l’autorité du gouvernement, “le gouvernement de la ville d’Islamabad” n’a même pas Islamabad sous contrôle.

    • 4. La discussion en cours: que pouvoir faire ?

    Avec toutes les discussions autour de la responsabilité militaire et politique, le nœud du problème n’a pas non plus été abordé au Pakistan : Comment est-ce possible que des jeunes puissent se radicaliser à ce point et aller jusqu’à se faire exploser ? D’où viennent ces groupes tels que les Talibans ou l’Etat Islamique et comment parviennent-ils à toucher une couche déterminée de personnes qui finiront par commettre des crimes effroyables ? Un dicton en Pashto dit (traduction libre) : « Lorsque le four est chaud, n’importe qui peut y faire cuire son pain ». Autrement dit : il faut se pencher sur les conditions matérielles et sociales dans lesquelles le terrorisme se développe et parvient à toucher une certaine couche de la population. Mais on a l’habitude de se taire à ce sujet.

    Différences

    Il y a bien sûr de grosses différences entre Bruxelles et Lahore. La population pakistanaise a malheureusement l’habitude des attentats. Il y avait eu un certain retour en arrière ces derniers mois mais des attentats encore plus graves ont eu lieu dans une école de Peshawar et plus tôt sur la communauté chrétienne de Lahore. Il y avait aussi eu l’occupation de l’aéroport de Karachi.

    La violence sectaire sévit au Pakistan, avec des groupes réactionnaires qui reçoivent depuis de nombreuses années le soutien de certaines parties de l’establishment. L’interprétation de cette violence est différente de ce que nous connaissons ici. Ainsi, la raison de la protestation des fondamentalistes à Islamabad était la condamnation de l’assassin du gouverneur de Pendjab, dont la mort s’inscrivait dans le cadre d’une loi sur le blasphème et était donc justifiée aux yeux de l’auteur du crime.

    Les conditions sociales au Pakistan y sont bien plus déplorables, il y existe une grande pauvreté. Le mouvement des travailleurs n’a pas pu s’y imposer comme une force nationale au moyen d’une grande mobilisation, celui-ci ne s’est jamais réellement remis de la dictature des années 80’ ni de la politique néolibérale qui a suivi à partir des années 90’.

    En conclusion, le point commun le plus saisissant entre ces deux pays est l’immense solidarité qui a émergé au sein de la population pendant que les pyromanes que sont les dirigeants continuent à jeter de l’huile sur le feu et n’ont toujours pas de réponses à donner face à ce four brûlant dans lequel des réactionnaires de toutes sortes peuvent y faire cuire leur pain.

  • L’austérité étouffe non seulement notre pouvoir d'achat, mais aussi la sécurité

    Supp_01Alors que les secouristes faisaient tout leur possible partout où ils le pouvaient, le gouvernement était surtout préoccupé de rejeter la faute sur d’autres. Les ratés des enquêtes sur les terroristes ? L’erreur d’un policier. Quant aux tensions sociales inhérentes à la politique d’austérité antisociale, à la politique de guerre et aux discriminations, elles sont également considérées comme relevant de la responsabilité individuelle.

    Par Geert Cool, article tiré du supplément à l’édition d’avril de Lutte Socialiste consacré aux attentats de Bruxelles // Edition spéciale de Lutte Socialiste en version PDF

    L’échec de la politique de droite

    Le gouvernement de droite échoue à tous les niveaux. Il a d’abord été annoncé qu’une politique d’austérité déterminée ferait revenir la croissance économique. De l’austérité, il y en a effectivement eue et elle a touché le pouvoir d’achat des gens ordinaires. Les grandes entreprises et les super-riches ont encaissé les cadeaux et en ont directement redemandé. Mais la croissance économique, nous l’attendons encore. Pire : la politique d’austérité menace les possibilités de croissance. Après deux plans fédéraux de lutte contre la pauvreté, pas moins de 15,5% de la population vivent dans la pauvreté, contre 14,6% en 2008 (1.730.000 personnes environ). Jamais auparavant tant de personnes n’avaient dépendu d’un revenu d’intégration sociale (RIS). Et la croissance économique tant promise reste absente.

    Le discours du gouvernement fut musclé après les attentats de Paris. Bruxelles a été paralysée par un ‘lockdown’ et le ministre Jambon voulait ‘‘nettoyer’’ Molenbeek. Il ne parlait ni de la propreté des rues, ni des conditions de vie des habitants. Non, le ministre ne voulait pas nettoyer les problèmes sociaux. Il voulait seulement jouer au dur. Il n’en reste pas grand-chose aujourd’hui. Il semble que la police connaissait déjà depuis longtemps l’adresse de la planque d’Abdeslam à Molenbeek. Quant aux militaires dans les rues, ils n’ont pas pu empêcher que des attentats soient commis. L’efficacité d’une politique se mesure à ses résultats : même en termes de sécurité, le gouvernement a échoué. Après les attentats de Bruxelles, le gouvernement Michel n’a même pas réussi à créer l’illusion d’un gouvernement fort.

    La logique d’austérité frappe toutes les dépenses publiques, y compris en termes de sécurité. Il est maintenant connu que la division qui s’occupe du terrorisme ne peut pas traiter toutes les informations qu’elle reçoit. Le manque de personnel y est criant. Les informations concernant El Bakraoui et son arrestation à la frontière turco-syrienne ne sont pas parvenues aux autres services de police. Jan Jambon a essayé de faire porter la faute à un agent. Mais il s’agit de l’une des conséquences de la décision politique de réduire l’ensemble des dépenses du gouvernement, notamment suite au manque à gagner des contributions du fait que les grandes entreprises ne paient quasiment pas d’impôt.
    Encore plus de ‘‘guerre contre le terrorisme’’

    Depuis les attentats du 11 septembre 2001, on nous a ressortis encore et encore les mêmes solutions, à grands coups de déclarations martiales concernant les pays qui devaient abriter les terroristes. Quel est le résultat de cette approche après 15 ans ? Les guerres d’Afghanistan et d’Irak n’en ont pas fini avec la menace terroriste. Des groupes tels qu’Al-Qaïda et l’Etat Islamique sont maintenant également présents au Pakistan et en Inde à l’Est et au Nigeria à l’Ouest. Les interventions occidentales en Libye et en Syrie n’ont engendré que dévastation et barbarie. Et seuls les barbares bénéficient de la barbarie. Si des groupes comme l’Etat Islamique peuvent y prospérer, c’est le fruit de l’échec de la ‘‘guerre contre le terrorisme’’.

    En Belgique, les attentats ont donné lieu à des appels au renforcement des capacités répressives de l’Etat en empiétant notamment sur la vie privée parce que ‘‘celui qui n’a rien à cacher n’a rien à craindre.’’ Cela semble tout de même aussi affecter ceux qui osent remettre en question cette stratégie, pensons à Edward Snowden. Cela ne marchera pas, quel que soit le nombre de caméras pour surveiller les gens ordinaires, celui de téléphones et d’adresses mails surveillés et celui de soldats déployés dans la rue. On ne peut s’en prendre aux symptômes d’un système en crise sans toucher aux causes fondamentales.

    Nous ne pouvons pas laisser notre sécurité à la droite. La soif de profits des grandes entreprises nourrit la misère et la pauvreté. La concurrence sur le marché international conduit aux guerres. Le monde est en feu, et nous avons besoin de pompiers, pas de pyromanes. Le mouvement des travailleurs doit défendre son propre programme et entrer en action.

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    Soc_tractNotre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).

    11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !

    • Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO

  • Bruxelles et ses tunnels délabrés : il nous faut des investissements massifs dans l’infrastructure

    Quand on s’est enfui la tête sous le sable pendant plusieurs années, la confrontation à la réalité matérielle est parfois difficile. Le manque chronique d’investissements dans l’infrastructure publique et les services publics a entrainé fin janvier la fermeture du tunnel Stéphanie à Bruxelles, une artère importante pour les navetteurs vers la Capitale. Le tunnel menaçait littéralement de s’effondrer.

    Par Tim (Bruxelles)

    Tous les gouvernements belges de ces dernières décennies se sont trompés eux-mêmes en croyant que le manque d’investissements dans l’infrastructure et les services publics n’aurait pas de conséquences à long terme. Les cadeaux fiscaux ont été offerts dans tous les sens et, en combinaison d’un fondamentalisme budgétaire, les moyens ont manqué pour les services publics. Le service à la population a été démantelé ou privatisé, l’infrastructure n’a pas été entretenue ou adaptée à l’évolution de la société. Visiblement, la logique était de croire que regarder ailleurs suffirait à faire disparaître le problème de lui-même.

    Cette vision idéaliste sur la réalité est inévitablement rattrapée par les faits, tôt ou tard. ‘‘La réalité, c’est ce qui refuse de disparaître quand on cesse d’y croire’’, résumait déjà le fameux écrivain de science-fiction Philip K. Dick. Aucun problème n’a disparu: les routes belges sont devenues de véritables parcours du combattant plein de trous et de fissures, les écoles et les hôpitaux suivent la même voie et, depuis janvier 2016, l’état pitoyable de quelques tunnels bruxellois assure qu’il n’est pas des plus approprié d’y passer en voiture. Ce manque de planification et d’investissements dans l’infrastructure publique a été illustré une fois de plus de manière un peu plus comique quand Bruxelles Mobilité a dû ouvertement admettre qu’une bonne partie de ses archives était en train de pourrir dans un de leurs tunnels et avait partiellement été mangé par les souris!

    Quelques jours avant la fermeture du tunnel Stéphanie, le gouvernement bruxellois a lancé quelques pistes pour s’en prendre à cette problématique. Trop tard, bien sûr, mais surtout totalement insuffisant. Aucune proposition ne représente une réelle solution.

    Une de ces idées était de fermer certains tunnels, entre autre le tunnel Léopold II. Pas moins de 65.000 voitures y passent quotidiennement. Imaginons un instant que toutes ces voitures doivent à l’avenir voyager en surface à travers Bruxelles… La discussion ne porte de plus pas que sur les tunnels Stéphanie et Léopold II : les tunnels Pachéco, Rogier, Montgomery, Georges-Henri, Trône et le complex de tunnels Reyers doivent aussi être rénovés de toute urgence. L’effort sera déjà considérable de gérer le trafic à Bruxelles avec un tunnel fermé, que faire en les fermant tous ?

    D’autres idées reprennent diverses variations d’un système de péage dans la région bruxelloise, soit pour toute la région, soit pour certains endroits, soit pour les tunnels uniquement. Toutes ces propositions placeraient à nouveau le fardeau du manque d’entretien et d’investissement sur le dos des travailleurs et de leurs familles en payant une deuxième fois des taxes pour l’infrastructure publique !

    Que l’infarctus de circulation qui s’appelle Bruxelles ne peut qu’être résolu en réduisant le nombre de véhicules dans la ville, c’est une évidence. Mais faisons-le en offrant assez d’alternatives : de bons transports en commun publics, une bonne infrastructure pour l’utilisation de vélos, des parkings en dehors de la ville pour décharger le centre,… Mais le gouvernement applique une politique d’austérité sur les transports en commun alors qu’il est on ne peut plus clair que ce sont des investissements dont nous avons besoin.

    Ainsi, le réseau de RER (des trains régionaux autour de Bruxelles) accuse un retard qui se compte en années. Ce réseau devait être complètement opérationnel en 2012 mais il a systématiquement été retardé faute de budgets. Pour le moment, la date de mise en service est fixée à 2025. Fin 2015, la première partie du réseau est devenue opérationnelle, mais le CEO de la SNCB, Jo Cornu, a de suite placé le réseau sous une entité à part au sein de la SNCB : le réseau S. Est-ce parce que le réseau est destiné à être totalement privatisé une fois terminé? Une approche correcte de la problématique de la mobilité à Bruxelles peut difficilement coexister avec les énormes économies qui frappent la SNCB et les augmentations de tarifs qui prévues. Jo Cornu a d’ailleurs tenu à préciser que ces augmentations de tarifs toucheront surtout les heures de pointes, très exactement les moments où la circulation à Bruxelles est la plus compliquée! Pour ne pas encore parler des moyens dont la STIB a besoin pour faire les nécessaires investissement dans son réseau : une ligne de métro à Ixelles pour décharger les lignes de bus surchargés, le métro vers l’aéroport, le renouvellement de la flotte de véhicules,…

    Ceci démontre que l’anarchie de l’économie capitaliste n’offre pas de possibilités pour une planification à long terme, même pas s’il s’agit d’un thème aussi important que la mobilité. Une économie socialiste démocratiquement planifiée ne prévoirait pas seulement les moyens pour remettre en ordre le réseau de routes et de tunnels à court terme mais investirait surtout en masse dans les alternatives à l’utilisation de voitures individuelle. Il y a assez de richesses dans cette société, nous devrons seulement nous organiser pour que celles-ci soient aux mains de la population entière, pour pouvoir décider de manière démocratique des problèmes à résoudre en priorité.

  • CONTRE le sexisme – CONTRE le racisme

    ls208_versoLes malheureux événements qui se sont déroulés lors du réveillon à Cologne ont fait beaucoup de bruit. Quelques jours après le Nouvel An, il s’est avéré que quelques centaines de femmes ont été victimes de vols, d’attouchements, et dans deux cas, de viol. Comment toute cette violence a-t-elle pu avoir lieu de façon relativement inaperçue sur le moment ? Cela reste une question ouverte. Au lieu d’y répondre, toute l’attention est restée focalisée sur le débat autour des refugiés et des migrants car les auteurs étaient d’origine nord-africaine selon la police. L’extrême-droite, qui estime pourtant que les femmes devraient rester au foyer sans pouvoir disposer librement de leur corps et de leur destin, a sauté sur l’occasion.

    Par Tine (Anvers)

    Répondre au sexisme par le racisme ne fera qu’aggraver les problèmes

    L’extrême-droite n’est pas la seule à avoir tenu les réfugiés responsables des violences sexuelles. Le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken (N-VA) a par exemple lancé l’idée d’un “Cours de respect de la femme” pour demandeurs d’asile. Les remarques au sujet du problème plus général du sexisme, dont le sexisme quotidien, ont été balayées d’un revers de la main. Lorsqu’un programme télévisé a évoquait le cas de Pol Van Driessche (NV-A) à propos de qui plusieurs femmes ont témoigné avoir dû repousser les mains baladeuses, Bart De Wever, le président de la NV-A, a parlé d’une “mise en scène nauséabonde”. Le sexisme et les attouchements sexuels sont nauséabonds, peur importe à partir de qui.

    Mais différents activistes ont aussi adopté cette rhétorique qui considère le problème sous l’angle culturel. La militante pour les droits des femmes belgo-iranienne Darya Safai a écrit sur le site deredactie.be que le problème trouve son origine dans “l’apartheid de genre de la culture islamique”. Elle a appelé la communauté musulmane à s’exprimer contre les violences de Cologne et à accepter les “règles supérieures du droit occidental”. Selon Darya Safai, nous disposons ici d’une culture “dans laquelle les femmes sont traitées avec respect et peuvent vivre leur identité féminine et sexuelle sans limites.”

    Les exemples de délinquants sexuels ‘occidentaux’ ne manquent pourtant pas, au-delà des cas célèbres tels que DSK, Berlusconi ou encore les récents scandales liés à l’Eglise belge. L’écart salarial entre homme et femme (de 25% pour les employées et de 17% pour les ouvrières en Belgique) existe toujours. Les femmes gagnent moins et effectuent une plus grande partie du travail domestique. De plus, la politique d’austérité alourdit encore plus ce travail domestique : il suffit de penser à la question du soin aux ainés et au manque de crèches. A cela se rajoute le sexisme quotidien, illustré par ces jeunes femmes en petites tenues qui doivent stimuler les ventes du salon de l’auto.

    La culture est une expression des conditions sociales existantes. La société produit la culture, et pas l’inverse. Sous le capitalisme, cela signifie un fossé croissant entre une petite élite de super-riches et une majorité de la population qui a du mal à joindre les deux bouts ou qui vit dans la pauvreté. La course aux profits transforme les femmes en vulgaire marchandise, dans la publicité par exemple. Les pénuries sociales mènent à l’exclusion et à l’isolement, ce qui offre plus d’espace pour toutes sortes de courants conservateurs.

    Répondre au sexisme et à la violence sexuelle par du racisme, ce n’est pas une solution. Nous devons coupler la lutte pour le droit des femmes à la lutte contre les problèmes intrinsèquement liés au capitalisme et qui nous touchent tous. Le chômage structurel, les listes d’attente pour les logements sociaux, l’enseignement qui devient de plus en plus cher mais qui baisse en qualité, les banques alimentaires qui rencontrent un succès croissant, le problème climatique, etc.

    Nous voulons éradiquer le sexisme et le racisme mais on ne réussira y parvenir qu’au travers d’un programme orienté vers la création d’une société dont les bases pourraient enfin rendre chacun heureux. Cela exige une lutte collective, sans distinction d’origine, de sexe ou de religion. Le racisme et le sexisme nous divisent et affaiblissent donc notre lutte pour une autre société. Nous voulons une société socialiste démocratique qui éliminerait enfin le terreau fertile au racisme et au sexisme qu’est le système capitaliste.

    • 21 février: manif antifasciste, 11h, hôtel de ville de Gand
    • 5 mars: journée débats anti-sexiste avec des féministes de cologne et d’irlande, Bruxelles. 10h-17h, 45 rue du jardinier
    • 6 mars: manif femmes sans-papiers, 13h, gare de Bruxelles-central
    • 9 avril: Journée Socialisme 2016 (plus d’infos)
  • 9 avril, journée "Socialisme 2016" : Le programme

    Construire l’alternative socialiste dans un monde de guerre, d’inégalité et d’insécurité

    JOURNÉE DE DISCUSSIONS & DE DÉBATS – SAMEDI 9 AVRIL –
    PIANOFABRIEK – RUE DU FORT 35 BRUXELLES – DE 10h00 à 20h30

    Avec:

    • PAUL MURPHY, député de l’Anti Austerity Alliance & membre du Socialist Party irlandais
    • MARISA CABAL, collaboratrice de Socialisme Revolucionario (CIO-Espagne)
    • BART VANDERSTEENE, porte-parole du PSL/LSP
    • ANJA DESCHOEMACKER, tête de liste de Gauches Communes, Saint-Gilles
    • PASCOE SABIDO, collaborateur du Corporate Europe Observatory
    • WOUTER GYSEN, délégué CGSP-Cheminots
    • ERIC BYL, Secrétaire général du PSL/LSP

    11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !

    • Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC)*
    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    12h00-13h00 PAUSE-MIDI avec sandwiches

    13h00-15h00 ATELIERS

    soc2015_01
    Journée “Socialisme 2015”

    • Café syndical – Bas les pattes du droit de grève! avec Geert Cool auteur de ‘‘Défendons le droit de grève!” et Wouter Gysen délégué CGSP-Cheminots, Anvers*
    • Débat: System Change not Climate Change. Quelle lutte après l’échec des Conférences de l’ONU sur le Climat ? Avec Nicolas Croes PSL/LSP et Pascoe Sabido collaborateur du Corporate Europe Observatory*
    • Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir ? Avec Cédric Gerome CIO
    • Retour sur la ‘‘tragédie grecque’’ : l’Union européenne a-t-elle encore un avenir ? Existe-t-il un Plan B ? Avec Paul Murphy Socialist Party (CIO-Irlande) et Anti Austerity Alliance (AAA), député irlandais et ancien député européen

    15h00-15h30 PAUSE

    15h30-17h30 ATELIERS

    • Une révolution politique peut-elle ébranler les USA ? Avec Els Deschoemacker PSL/LSP
    • La religion est-elle un frein à l’émancipation des femmes ? Avec Anja Deschoemacker Commission Femmes du PSL/LSP
    • 80 ans après la Révolution espagnole, quelles leçons tirer pour renforcer le combat antifasciste ? Avec Kristof Bruyland Délégué CGSP-Enseignement* et membre du PSL/LSP
    • L’autre “Grande Dépression” – Le marxisme et l’aliénation sociale. Avec Mathias Van der Hoogerstraete PSL/LSP
    • Quelles différences entre le PTB et le PSL ? Avec Eric Byl auteur de “Le PTB et le PSL. Divergences et convergences possibles dans la construction d’une alternative politique”
    • Comment construire la solidarité avec les réfugiés? Avec Saïd Coordination bruxelloise des sans-papiers et Pietro Tosi Groupe Migrant CSC Bruxelles*

    17h30-18h30 PAUSE DU SOIR avec repas

    18h30-20h00 MEETING DE CLÔTURE: Résistance internationale & lutte pour une alternative socialiste

    • Paul Murphy député irlandais membre du Socialist Party (CIO-Irlande)
    • Bart Vandersteene Porte-parole du PSL/LSP
    • Marisa Cabal Collaboratrice de Socialismo Revolucionario (CIO-Espagne)
    • Anja Deschoemacker Tête de liste de Gauches Communes, Saint-Gilles

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    Prévente : 7 euros – 5 euros tarif social (étudiants, allocataires sociaux)
    Entrée : Toute la journée : 10 euros – 7 euros tarif social
    Meeting du soir : 4 euros – 3 euros tarif social

    Une crèche est prévue, précisez le nombre d’enfants à l’inscription: els@socialisme.be ou 02/345.61.81

    *Les orateurs parlent en leur nom propre

    Socialisme2016

  • Sans grèves politiques, il n’y aurait jamais eu de démocratie politique

    grevepolitiqueLe gouvernement et le patronat font volontiers appel aux ‘‘valeurs occidentales’’ : la séparation de l’Église et de l’État, ‘‘l’indépendance’’ de la justice, la non-ingérence dans les médias, les institutions démocratiques, etc. On pourrait presque penser que ce sont là des choses innées ou des produits naturels de la logique du ‘‘libre’’marché. Si seulement c’était vrai. En réalité, il a fallu le sang, la sueur et les larmes des travailleurs ainsi que d’innombrables martyrs pour imposer le respect de ces valeurs. Dans ce domaine, l’instrument essentiel fut la grève politique qui fait pourtant bouillir le gouvernement et le patronat.

    Par Eric Byl

    “‘Mes collègues et moi-même avons été élus parle peuple pour réaliser ce que nous avons promis. Nous allons appliquer l’accord gouvernemental’’,a déclaré le ministre flamand Philippe Muyters (N-VA) en septembre 2014 au quotidien De Tijd. ‘‘Lorsque la SNCB bloque tout, je peux comprendre le recours à l’arme de la grève dans des circonstances très exceptionnelles. Mais je ne peux évidemment pas accepter qu’elle soit utilisée pour des motifs politiques. Une grève n’est pas une arme politique’’, a déclaré le Vice Premier ministre Kris Peeters (CD&V) dans De Standaard suite à la grève de 48h des cheminots en janvier. Que cette grève ait été dirigée contre une décision politique – le plan de la ministre Galant (MR) – où tout au plus les modalités d’applications sont sujettes à la discussion entre la direction et les syndicats, ne l’a pas fait sourciller.

    Le Premier ministre de l’ombre, Bart De Wever, n’a-t-il pas proclamé la suprématie du politique? Comme si la démocratie se résumait à colorer un cercle dans l’isoloir une fois toutes les quelques années en donnant au parti élu un mandat qu’aucune force ne pourrait contester. De Wever a emprunté cette vision des choses à son idole, Margaret Thatcher. Elle défendait l’idée qu’il ‘‘n’existe pas quelque chose comme la société’’, seulement des hommes et des femmes, individuellement. En bref, des individus flamands ont existé, mais le mouvement flamand ? Les travailleurs existent, mais le mouvement des travailleurs ? Les idées de Thatcher ne sont en fait qu’une traduction contemporaine de l’interdiction du droit à l’association du XIXe siècle.

    Marx a fait remarquer que l’idéologie dominante dans la société est habituellement celle de la classe dirigeante qui n’est massivement remise en question que dans des situations révolutionnaires et pré-révolutionnaires. Si l’on avait demandé aux esclaves s’ils étaient favorables à l’abolition de l’esclavage, neuf fois sur dix, ils auraient répondu par la négative, car ils ne pouvaient imaginer ou oser imaginer une autre manière de vivre. Si, des siècles plus tard, selon les souhaits de l’establishment, le mouvement ouvrier avait accepté la primauté du politique, alors la petite minorité de 5.000 manifestants en faveur du suffrage universel serait restée chez elle en 1850 et n’aurait probablement rien fait, tout comme la majorité silencieuse.

    Les réels progrès ne sont survenus qu’avec ce que la social-démocratie allemande a qualifié au tournant de ce siècle-là de ‘‘grève belge’’. C’est suite à une décision du Conseil général du Parti Ouvrier Belge (POB) qu’une grève générale politique a éclaté en 1893 et que 250.000 grévistes ont revendiqué le suffrage universel. Mais en 1902,le dirigeant du POB Emile Vandervelde a utilisé cette primauté du politique pour appeler à fin de la grève générale suite à un vote au Parlement le 18 avril. Ce n’est que suite au contexte international qui suivit la Révolution russe de 1917 que la bourgeoisie n’a plus osé refuser le suffrage universel, mais il s’appliquait alors qu’aux hommes. La grève politique nous a par la suite offert les congés payés (1936) et la semaine des cinq jours (1955). Les grèves générales ne furent ensuite qu’essentiellement défensives.

    L’opposition de De Wever, Peeters, Rutten et Cie aux grèves politiques n’est que pure hypocrisie. Ils essayent en réalité de créer la confusion en suggérant qu’un complot du PS se cache derrière les actions syndicales. Ils sont également très sélectifs. Nous n’avons entendu aucun d’eux dire que les grèves et les occupations de places ne devaient pas être des armes politiques lorsque les masses à Kiev ou le mouvement à Hong Kong avaient dressé leurs tentes en face de leurs parlements. Tout comme les élections, les pétitions, les manifestations,les occupations d’entreprises et de places ainsi que les grèves sont des armes politiques légitimes et indispensables à tous ceux qui remettent en question l’ordre établi.

  • Rassemblement de solidarité avec la grève générale en Grèce

    grece_generaleCe jeudi 4 février à 13 heures devant la Représentation permanente de la Grèce auprès l’UE –

    Rue Jacques de Lalaing 19–21 (metro Maalbeek)

    Appel commun : Initiative de Solidarité Avec la Grèce qui Résiste, Attac Bruxelles 1, CGSP Wallone , CADTM, JOC Bruxelles, Unité Populaire Belgique, Antarsya Belgique, LCR/SAP, PSL/LSP, Parti communiste, Vonk/Révolution

    La lutte contre la Troïka continue !

    Après avoir capitulé, le gouvernement grec essaie d’imposer une énième réforme des retraites. Conçue par la Troïka, cette nouvelle attaque contre le système des pensions entrainera sa dégradation radicale.

    Les retraites ont déjà été diminuées de 30 à 50% suite aux onze décisions appliquées depuis 2010. Cette douzième réforme vise à ôter 1,8 milliard d’euros des poches des retraité.E.s –alors que 8 milliards par an pourraient être économisés en combattant réellement l’évasion fiscale et le travail non déclaré, ou encore en remettant en cause le paiement de la dette qui a englouti environ 24 milliards d’euros en 2015.

    Cette réforme va encore accroître l’appauvrissement des pensionné.E.s: 300.000 d’entre eux, parmi les plus démunis, dont une majorité de femmes, vont subir une réduction de 193 euros d’ici à 2019 et se retrouveront au-dessous du seuil officiel de pauvreté. Elle frappe aussi les indépendants (faux ou vrais) et les agriculteurs en augmentant de façon arbitraire leur contributions fixes mensuelles. Les ingénieurs, les avocats et les agriculteurs (dont la grande majorité a déjà d’énormes difficultés à joindre les deux bouts) devront abandonner leur métier car il leur sera impossible de payer ces contributions. Ils iront ainsi rejoindre les 1,5 million de chômeurs.

    Mais les citoyens grecs ne comptent pas capituler. Des grandes manifestations de travailleurs communaux, d’enseignants, d’avocats et d’ingénieurs ont eu lieu récemment. Les agriculteurs bloquent les autoroutes dans tout le pays en demandant le retrait immédiat de ce projet de loi. Dans ce contexte, la grève générale du 4 février est un moment important pour la coordination de toutes ces luttes.
    Il est essentiel que ce message acquière aussi une portée européenne contre la résignation. En Grèce comme en Belgique, avec le report et le durcissement du droit à la pension, les contre-réformes visant le démantèlement des systèmes de retraites appauvrissent les gens et contribuent à l’augmentation du chômage –au lieu de s’en prendre aux grandes fortunes et aux multinationales épargnées par le fisc. Il en va de même pour les opérations de privatisation et de désinvestissement des services publics, qu’il s’agisse du rail ou des ports maritimes. C’est la même politique que nous continuerons à combattre inlassablement, d’Athènes à Bruxelles, en suivant la voie de la résistance suivie par les classes populaires de Grèce.

    => Page de l’événement facebook

  • Blokbuster manifeste contre Pegida à Anvers

    Anti_pegida_anversNous ne voulions pas laisser la rue à l’extrême droite. C’est la raison pour laquelle nous avions pris l’initiative d’appeler à la tenue d’une manifestation contre le mouvement raciste Pegida-Fandre, qui s’inspire du mouvement du même nom né en Allemagne ces dernières années. Fin novembre, une précédente action de Pegida avait pris place à Anvers sans que l’opposition à ce message de haine ne soit visible. Cette fois-ci, la résistance antifasciste s’est faite entendre.

    Déclarationd e Blokbuster, campagne antifasciste flamande des Etudiants de Gauche Actifs et du PSL.

    Filip Dewinter, du Vlaams Belang, avait invité quelques uns de ses amis d’Allemagne et des Pays-Bas pour cette parade xénophobe sous le slogan «fermez les frontières». C’est ainsi que se sont retrouvés en Belgique un extrémiste de droite néerlandais et un criminel condamné allemand, le porte-parole du mouvement Pegida à Dresdes. D’après ce que nous avons entendu, 400 personnes ont répondu à cet appel de Pegida-Flandre, essentiellement à partir des Pays-Bas. Pour une mobilisation nationale de l’extrême droite où le Vlaams Belang tire très clairement les ficelles, avec un soutien international et dans le cadre du climat actuel de discussion sur les migrants et les réfugiés, c’est un résultat limité.

    La campagne antifasciste flamande Blokbuster et les Étudiants de Gauche Actifs avaient donc appelé à la tenue d’une contre-manifestation. Ce n’est pas que nous avions pensé pouvoir faire une large mobilisation juste après la période des vacances de Noël, mais il nous a semblé crucial de faire entendre une autre voix ce samedi dans les rues d’Anvers. La surenchère de haine et de violence de l’extrême droite ne conduira pas à plus de sécurité ou à la paix. Au contraire, cela n’aura pour conséquence qu’une nouvelle croissance de la haine et de la violence. La seule riposte efficace est une lutte unitaire contre l’austérité, contre la guerre, contre la misère sociale,… Pour nous, cette lutte est à considérer dans le cadre du combat pour une autre société où les richesses existantes seraient utilisées pour le bien-être de la majorité sociale et non pour satisfaire la soif de profits d’une petite élite richissime. La lutte antifasciste fait partie intégrante de la lutte contre le système capitaliste.

    Nous avons réuni une centaine de manifestants. S’il ne nous a pas été autorisé de suivre le parcours que nous avions prévus, il nous a toutefois été possible de manifester. Nous avons donc tenu une petite manifestation et avons ensuite pris plus de temps pour le meeting qui a clôturé l’événement antifasciste.

    La manifestation s’est ébranlée à la suite d’un discours de Geert Cool, porte-parole de Blokbuster. Après la manifestation, Tine a parlé des événements survenus à Cologne en cette fin d’année et de la lutte pour les droits des femmes, une lutte dans laquelle nous sommes actifs depuis des années. Mathias a ensuite parlé de la nécessité de livrer une réponse sociale aux problèmes sociaux qui constituent le terreau sur lequel l’extrême droite peut se développer. Rachid a ensuite parlé, en français, au sujet des déclarations scandaleuses de Bart De Wever concernant les berbères. Le racisme est également présent dans les partis traditionnels et nous nous opposons à toute forme de racisme. Après Rachid, le micro à été ouvert à toute personne désireuse de prendre la parole. Une activiste qui a déjà de nombreuses années de lutte derrière elle a notamment parlé, en se désolant de devoir encore manifester contre l’extrême droite autant d’année après les actions qui s’étaient tenues contre le Vlaams Militante Orde (VMO), mais a précisé se sentir encouragée en voyant de jeunes militants reprendre la relève. Un travailleur de la société flamande de transports en commun De Lijn a mis en garde contre les généralisations portant sur les «groupes spécifiques de la population» que nous connaissons, en particulier ces derniers jours.

    Les antifascistes ont également explicitement exprimé leur solidarité avec la protestation contre Pegida qui prenait place au même moment à Cologne. Là-bas, 4000 antifascistes ont défilé contre environ 500 partisans de Pegida. Ce n’est qu’un début, continuons le combat!

    Photos de PPICS:
    #NoPegida Protest in Antwerpen // Foto's: PPICS

    Photos de Liesbeth

    #NoPegida Protest in Antwerpen // foto's door Liesbeth

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