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L’austérité étouffe non seulement notre pouvoir d'achat, mais aussi la sécurité
Alors que les secouristes faisaient tout leur possible partout où ils le pouvaient, le gouvernement était surtout préoccupé de rejeter la faute sur d’autres. Les ratés des enquêtes sur les terroristes ? L’erreur d’un policier. Quant aux tensions sociales inhérentes à la politique d’austérité antisociale, à la politique de guerre et aux discriminations, elles sont également considérées comme relevant de la responsabilité individuelle.
Par Geert Cool, article tiré du supplément à l’édition d’avril de Lutte Socialiste consacré aux attentats de Bruxelles // Edition spéciale de Lutte Socialiste en version PDF
L’échec de la politique de droite
Le gouvernement de droite échoue à tous les niveaux. Il a d’abord été annoncé qu’une politique d’austérité déterminée ferait revenir la croissance économique. De l’austérité, il y en a effectivement eue et elle a touché le pouvoir d’achat des gens ordinaires. Les grandes entreprises et les super-riches ont encaissé les cadeaux et en ont directement redemandé. Mais la croissance économique, nous l’attendons encore. Pire : la politique d’austérité menace les possibilités de croissance. Après deux plans fédéraux de lutte contre la pauvreté, pas moins de 15,5% de la population vivent dans la pauvreté, contre 14,6% en 2008 (1.730.000 personnes environ). Jamais auparavant tant de personnes n’avaient dépendu d’un revenu d’intégration sociale (RIS). Et la croissance économique tant promise reste absente.
Le discours du gouvernement fut musclé après les attentats de Paris. Bruxelles a été paralysée par un ‘lockdown’ et le ministre Jambon voulait ‘‘nettoyer’’ Molenbeek. Il ne parlait ni de la propreté des rues, ni des conditions de vie des habitants. Non, le ministre ne voulait pas nettoyer les problèmes sociaux. Il voulait seulement jouer au dur. Il n’en reste pas grand-chose aujourd’hui. Il semble que la police connaissait déjà depuis longtemps l’adresse de la planque d’Abdeslam à Molenbeek. Quant aux militaires dans les rues, ils n’ont pas pu empêcher que des attentats soient commis. L’efficacité d’une politique se mesure à ses résultats : même en termes de sécurité, le gouvernement a échoué. Après les attentats de Bruxelles, le gouvernement Michel n’a même pas réussi à créer l’illusion d’un gouvernement fort.
La logique d’austérité frappe toutes les dépenses publiques, y compris en termes de sécurité. Il est maintenant connu que la division qui s’occupe du terrorisme ne peut pas traiter toutes les informations qu’elle reçoit. Le manque de personnel y est criant. Les informations concernant El Bakraoui et son arrestation à la frontière turco-syrienne ne sont pas parvenues aux autres services de police. Jan Jambon a essayé de faire porter la faute à un agent. Mais il s’agit de l’une des conséquences de la décision politique de réduire l’ensemble des dépenses du gouvernement, notamment suite au manque à gagner des contributions du fait que les grandes entreprises ne paient quasiment pas d’impôt.
Encore plus de ‘‘guerre contre le terrorisme’’
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, on nous a ressortis encore et encore les mêmes solutions, à grands coups de déclarations martiales concernant les pays qui devaient abriter les terroristes. Quel est le résultat de cette approche après 15 ans ? Les guerres d’Afghanistan et d’Irak n’en ont pas fini avec la menace terroriste. Des groupes tels qu’Al-Qaïda et l’Etat Islamique sont maintenant également présents au Pakistan et en Inde à l’Est et au Nigeria à l’Ouest. Les interventions occidentales en Libye et en Syrie n’ont engendré que dévastation et barbarie. Et seuls les barbares bénéficient de la barbarie. Si des groupes comme l’Etat Islamique peuvent y prospérer, c’est le fruit de l’échec de la ‘‘guerre contre le terrorisme’’.
En Belgique, les attentats ont donné lieu à des appels au renforcement des capacités répressives de l’Etat en empiétant notamment sur la vie privée parce que ‘‘celui qui n’a rien à cacher n’a rien à craindre.’’ Cela semble tout de même aussi affecter ceux qui osent remettre en question cette stratégie, pensons à Edward Snowden. Cela ne marchera pas, quel que soit le nombre de caméras pour surveiller les gens ordinaires, celui de téléphones et d’adresses mails surveillés et celui de soldats déployés dans la rue. On ne peut s’en prendre aux symptômes d’un système en crise sans toucher aux causes fondamentales.
Nous ne pouvons pas laisser notre sécurité à la droite. La soif de profits des grandes entreprises nourrit la misère et la pauvreté. La concurrence sur le marché international conduit aux guerres. Le monde est en feu, et nous avons besoin de pompiers, pas de pyromanes. Le mouvement des travailleurs doit défendre son propre programme et entrer en action.
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Notre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).
11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !
- Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
- Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
- Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)
13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO