Category: Féminisme

  • L’extrême droite, ennemie irréductible du féminisme

    La flambée des luttes féministes dans les années 2010 autour de #metoo ou encore de Ni Una Menos (Pas une de moins) a imposé le féminisme au-devant de l’actualité ainsi qu’une cer­taine progression des consciences. En réaction, on assiste à un retour de bâton masculiniste et « anti-woke » (un mot-fantasme qui regroupe toutes les caricatures) mais, parallèlement, la nouvelle donne a été intégrée, y compris à l’extrême droite. Les femmes y sont de plus en plus visibles et y occupent des postes clés. « Cette victoire électorale c’est le triomphe de toutes les femmes italiennes », avait déclaré Paola Frassinetti, actuelle secrétaire d’État italienne « de l’Éduca­tion et du mérite » au sujet de l’élection de Giorgia Meloni, présidente des Frères d’Italie et aujourd’hui Présidente du Conseil des ministres.

    Par Odile (Liège)

    On ne présente plus Marine Le Pen et Giorgia Meloni, mais on peut encore parler d’Alice Weidel (qui dirige le groupe parlementaire AfD, Alternative pour l’Allemagne) au côté de la création de nom­breux groupes féminins d’extrême droite (comme le collectif Némésis) et de l’émergence de figures féminines influentes et très actives sur les réseaux sociaux comme les Françaises Thais d’Escufon, Alice Cordier, Virginie Vota et Charlotte d’Ornellas. Parallèlement, certains partis et figures d’ex­trême droite se sont autoproclamés défenseurs des femmes, mais uniquement dès lors que la ques­tion sert de prétexte pour véhiculer le racisme et la haine de l’autre. De la même manière, ces mi­lieux ne parlent généralement des droits LGBTQIA+ que s’il s’agit de stigmatiser l’islam.

    L’extrême droite à l’épreuve des faits

    Pour l’extrême droite, l’organisation sociale et sexuée de la société existe comme elle l’est en raison de la « nature » et au nom de la tradition. De là découle l’importance des notions de virilité et de fé­minité, il est hors de question de remettre en cause la hiérarchie dominante des rôles. Une fois au pouvoir, cette approche se décline en politiques qui prônent le retour des femmes au foyer. En Hon­grie, Orban a mis en place des aides à la naissance similaires à celles appliquées sous le nazisme pour encourager les familles nombreuses. Il s’est également attaqué aux études de genre dans les universités.

    En Belgique, le Vlaams Belang ne mentionne les femmes dans son programme que dans le cadre de politiques familiales. Il avait par ailleurs voté contre la dépénalisation de l’avortement en 2019 (avec le CD&V et la NVA) et proposait jusqu’en 2011 régulièrement de le recriminaliser. Le VB a tout fait pour empêcher l’extension du délai d’avortement à 18 semaines et a même qualifié cette proposition « d’attaque contre les droits des femmes ». Il faut oser !

    Comment l’extrême droite considère-t-elle les femmes ? Chez Schild & Vrienden, récupéré par le VB, cela donne ceci : « En tant que société, nous n’exigeons pas grand-chose des femmes : être une bonne mère et prendre soin d’elles, avoir une belle apparence. C’est à juste titre que les hommes se voient imposer des normes plus strictes, afin que nous puissions aller de l’avant. »

    Cet été, le gouvernement italien s’est lancé dans une croisade conservatrice contre les familles ho­mosexuelles : « Selon moi c’est plus grave que la pédophilie, nous sommes face à des personnes qui veulent choisir un enfant comme si c’était une décoration ou les meubles de la maison », a osé dire le député des Frères d’Italie Federico Mollicone. Jusqu’ici, les maires progressistes acceptaient d’ins­crire les enfants de couples LGBTQI+ à l’état civil (la loi ne le permet officiellement toujours pas en Italie), mais le gouvernement a désormais interdit de procéder de la sorte.

    Autre exemple : Giorgia Meloni avait assuré ne pas vouloir toucher à la loi de 1978 qui dépénalise l’avortement. Mais, au niveau local, les régions gouvernées par la droite et l’extrême droite multi­plient les obstacles à l’avortement tandis que le discours officiel le condamne de plus en plus expli­citement. Dans certaines régions, comme dans les Abruzzes ou en Sicile, 90 % des gynécologues sont aujourd’hui objecteurs de conscience et il y est quasiment impossible d’avorter.

    Dans l’État espagnol, après les élections locales de mai dernier, le parti d’extrême droite Vox  est entré dans plusieurs gouvernements régionaux ou coalitions municipales. À Valence, par exemple, où d’importants moyens sont déployés dans la lutte contre les violences faites aux femmes, on redoute une remise en cause des progrès réalisés depuis vingt ans. Son programme réclame l’exclusion des IVG du système de santé publique et s’oppose à la loi contre les violences sexistes qui avait été adoptée à l’unanimité en 2004 au parlement.

    No Pasaran !

    Les luttes féministes actuelles ont permis de réaliser des pas en avant. Mais chaque avancée est par nature fragile et précaire dans un système capitaliste qui s’enfonce dans la crise à tous les niveaux. Le combat féministe est par nature antifasciste, anticapitaliste et socialiste. Ce n’est pas un hasard si Clara Zetkin, militante pionnière du féminisme marxiste, fut également parmi les pionnières de l’ana­lyse du fascisme et des stratégies pour le combattre. C’est cette tradition que nous poursuivons avec la Campagne ROSA. 

    Plusieurs données de cet article proviennent de l’étude « Féminisation de l’extrême droite. La com­prendre pour mieux la combattre ? », Juliette Léonard, Collectif contre les violences familiales et l’ex­clusion (CVFE ASBL), décembre 2022. Nous vous invitons à en prendre connaissance pour approfondir le sujet. URL : https://www.cvfe.be/publications/analyses/450-feminisation-de-l-extreme-droite-la-com­prendre-pour-mieux-la-combattre

  • Les allocations sociales ne doivent pas dépendre de la personne avec laquelle on vit

    Le PS propose de mettre fin au statut de cohabitant qui pénalise les personnes bénéficiant d’allocations sociales. La grande absente de ce débat est cependant la cohabitation légale qui ne semble pas avoir été prise en compte par la proposition du PS. Seule est concernée la cohabitation de fait (colocation, habitat intergénérationnel, couples non déclarés…). Un point aveugle qui désavantage une fois de plus les femmes.

    Par Maxime (Liège)

    Le PS a lancé sa campagne électorale avec clairon et tambours à la rentrée : « Plus rien ne s’oppose maintenant à ce que l’on dépose une proposition de loi pour supprimer le statut de cohabitant et que l’on mette le texte à l’agenda de la commission des Affaires sociales le plus vite possible. Il n’y a plus une minute à perdre », affirmait ainsi le12 septembre Ahmed Laaouej (PS) au Parlement fédéral.

    Une mesure nécessaire

    La proposition est simple, supprimer le statut de cohabitant de fait qui s’avère anachronique dans une société en tension sur la question du logement. En effet, ce n’est plus parce que vous vivez avec des colocataires que vous partagez tous les frais. Lorsque vous avez le statut de cohabitant de fait, les allocations sociales auxquelles vous avez droit diminuent drastiquement, car le système considère que toutes les personnes vivantes sous le même toit collaborent financièrement.

    Ainsi le Revenu d’Intégration sociale (RIS) est de 1.238,40€ pour une personne isolée, en vous mettant en colocation, il diminue drastiquement et devient 825,61€. Une situation qui défavorise majoritairement les femmes qui ont le plus souvent ce statut. La suppression du statut de cohabitant serait une bonne nouvelle pour les 584.000 chômeurs, malades… qui en bénéficient aujourd’hui.

    Le statut de cohabitant a été introduit en 1981 pour diminuer les allocations à un moment où de nombreuses femmes entraient sur le marché de l’emploi. La réduction des allocations était justifiée par l’argument de la « solidarité » familiale. Dans la pratique, cela signifiait que les femmes restaient financièrement dépendantes de leur mari. Une telle dépendance complique d’autant plus de sortir d’une situation de violence domestique ou d’une relation toxique.

    Une question importante est de savoir comment sera financé le coût de 1,84 milliard d’euros de cette mesure. Pour cela, il faut aller chercher l’argent là où il se trouve. Le PS a systématiquement fait le contraire. En 2012, le gouvernement Di Rupo a aggravé la chasse aux chômeurs en accélérant la dégressivité des allocations et en mettant à mal l’allocation d’attente pour moins de 25 ans. Cela a rendu bien des jeunes plus dépendants de leur partenaire.

    Pour des droits individualisés et des allocations décentes

    Chaque allocation devrait être au-dessus du seuil de pauvreté pour permettre à toutes et tous de disposer de son libre arbitre et de pouvoir disposer de sa sécurité. En individualisant ces droits on permet à toutes et tous de disposer de son indépendance financière et de pouvoir s’extraire de situation désastreuse.

    Si le PS veut vraiment défendre les femmes, il doit renforcer la sécurité sociale, défendre plus de services publics, des emplois décents et des salaires plus élevés qui permettent à chacun de vivre une vie professionnelle et personnelle digne !

    Devenir propriétaire est de plus en plus inaccessible

    La hausse des taux d’intérêt complique l’achat d’une maison ou d’un appartement. Cela n’est pas sans conséquences. Le gouvernement flamand estime que les recettes provenant des droits d’enregistrement seront cette année inférieures de 700 millions d’euros aux prévisions. Cela est dû à la baisse du nombre de ventes et au fait que les prix n’augmentent pas plus vite que l’inflation. Au cours du premier semestre de cette année, le nombre de ventes a été inférieur de 23 % aux estimations précédentes.

    Ce sont les prix des petits logements qui augmentent le plus. À Bruxelles, les studios sont devenus 9,15 % plus chers d’une année sur l’autre. Les appartements ont augmenté de 3,3 %, pour atteindre une moyenne de 1.188 euros par mois. C’est à Jette, la commune bruxelloise la moins chère, que la hausse a été la plus forte. Le loyer moyen y a augmenté de 50 euros pour atteindre 879 euros par mois. À Anvers également, le loyer moyen d’un appartement dépasse les 1.000 euros par mois.

  • France. L’interdiction de l’abaya, basse manœuvre de diversion

    Macron et son gouvernement sont sortis victorieux, mais profondément affaiblis, de la bataille des retraites. Pour reprendre le contrôle de la situation, il leur fallait tenter d’amadouer de potentiels alliés à droite, injecter des éléments de division racistes dans la société et détourner l’attention des questions sociales. Le soldat Gabriel Attal, nouveau Ministre de l’Éducation nationale, a répondu « présent ! » avec l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires. Comme l’a résumé le député de la France Insoumise, Thomas Portes: « Les fournitures scolaires augmentent de 11%. Les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap, NDLR) et les professeurs sont en sous-effectif. Des parents ne peuvent même plus payer la cantine. L’urgence pour Gabriel Attal c’est de faire la police du vêtement : une décision islamophobe.»

    Par Stéphane et Myriam

    Aux femmes de décider !

    Macron a donné le ton de la rentrée politique: « il faut réduire significativement l’immigration » (en parlant du projet de « loi Immigration ») et « il faut reciviliser » (à propos des révoltes dans les banlieues fin juin). Interdire l’abaya, c’est une attaque de plus contre la communauté musulmane. Une attaque de plus aussi contre les femmes : vêtements trop courts, vêtements trop longs ; leur corps est en permanence instrumentalisé à des fins de divisions, à l’aide de l’islamophobie et du sexisme.

    Qu’il s’agisse d’une mini-jupe, d’un t-shirt troué, d’un crop top, d’un pantalon, d’un voile ou de l’abaya : nous défendons le droit des femmes à librement choisir de porter ce qu’elles désirent. Cela implique une opposition résolue aux conservateurs qui veulent interdire un vêtement, mais aussi aux autres conservateurs qui veulent l’imposer.

    Le port de l’abaya est présenté – à tort – comme une attaque contre la laïcité et la République. Interdire l’abaya ou même tout port de signe religieux, cela n’a rien à voir avec la lutte contre l’islam radical. La mesure est même plutôt de nature à en renforcer l’influence par effet boomerang. Si l’on veut s’en prendre à la force d’attraction de l’islam radical sur des jeunes aliénés de la société, il faut s’en prendre aux discriminations et à la pénurie de moyens, notamment dans le domaine de l’éducation. La question est totalement liée à la défense d’un enseignement de qualité accessible à toutes et tous, qui tienne compte des différents milieux et qui dispose du personnel qualifié en suffisance pour faire face aux discriminations au sein de l’établissement ainsi qu’à la pression des proches.

    Le prétexte de défense des droits des femmes sert régulièrement d’alibi raciste dans les pays occidentaux avec un aspect très genré : les hommes étant considérés comme « oppresseurs » et « dangereux », les femmes comme « victimes à sauver ». Il existe bien entendu des rapports de domination sexistes, mais ils sont présents dans toute la société. Mais les viols et agressions de quelqu’un comme Patrick Poivre D’Arvor sont considérées comme un cas individuel, alors qu’un cas de violence exercé par un migrant ou une personne issue de l’immigration est directement relié à sa « culture ».

    Pour rendre réellement possible de faire un choix en toute liberté, il est essentiel d’améliorer la position sociale de toutes les femmes dans la société et tout particulièrement de garantir leur indépendance financière. Cela signifie de se battre pour des allocations sociales qui dépassent le seuil de pauvreté, un salaire décent indépendamment du genre, de la religion ou de l’apparence, etc.

    Le rôle crucial du mouvement des travailleurs et travailleuses

    La révolte dans les quartiers socialement défavorisés à la suite du meurtre policier et raciste du jeune Nahel ainsi que le caractère partiellement émeutier qu’elle a prise ont souligné les faiblesses et les erreurs commises par les directions syndicales au cours des dernières décennies. Ce fut aussi le cas durant le récent mouvement contre la réforme des retraites. Tout porte à croire que le sommet des appareils syndicaux est incapable de considérer la classe travailleuse au-delà des couches traditionnellement organisées. De là l’échec à élargir la lutte au moment de la bataille des retraites et à réagir avec une approche de classe conséquente concernant l’abaya ainsi que la population musulmane et celles des banlieues.

    La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet s’est d’ailleurs favorablement prononcée concernant l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires : « Si c’est considéré comme un signe religieux, évidemment qu’il faut l’interdire. » Macron n’espérait probablement pas trouver un tel soutien à sa volonté de diviser notre classe sociale ! Cette division se reflète aussi partiellement à l’Assemblée Nationale au sein de la NUPES, l’alliance de partis autour de la France Insoumise, regroupant des formations à gauche de Macron et à droite de la FI.

    Les syndicalistes et les militant.e.s de la FI ont un rôle important à jouer dans l’émergence d’un mouvement de lutte unifié. Mélenchon avait d’ailleurs remporté des scores exceptionnels dans les quartiers populaires lors de l’élection présidentielle 2022. L’alliance de la NUPES qui a suivi a toutefois mis à mal une partie de ce soutien puisqu’il a intégré des responsables de politiques d’austérité locales. Le collectif « On s’en mêle », un réseau d’acteurs de terrain des quartiers populaires lancé en soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, avait ainsi rapidement exprimé sa colère et sa déception en dénonçant les logiques d’appareils de la NUPES qui s’étaient imposées à leur détriment.

    Les points forts et l’atmosphère combative du mouvement historique sur les retraites peuvent servir de levier pour une lutte de masse en faveur d’une hausse généralisée des salaires et des allocations, pour bloquer les futures lois « immigration » et « travail » et toute la politique austéritaire et oppressive. Le mouvement des travailleurs et travailleuses a un rôle crucial à jouer en défendant par la lutte un programme qui ne laisse personne au bord du chemin. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut assurer que personne ne se trompe de colère et ne s’oriente vers l’extrême droite ou son frère jumeau, l’islam politique réactionnaire.

  • Mon corps, mon choix, on ne reculera pas!

    Ce 28 septembre, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a mené une action à Liège dans la cadre de la Journée mondiale de l’avortement sans risques!

    Partout dans le monde, la droite conservatrice et intégriste relève la tête. Dans leur ligne de mire : le droit à l’avortement, les droits des personnes LGBTQIA+ et les mouvements féministes. En Belgique aussi, dans les rassemblements anti-EVRAS, on a pu voir des slogans anti-avortement et anti LGBTQIA+.

    D’autre part, la dépénalisation et l’extension du droit à l’avortement sont systématiquement l’objet de marchandages lors de la formation des gouvernements. Et les partis soi-disant progressistes sont rentrés dans ce “jeu” politique !

    Nous ne pouvons pas simplement compter sur l’establishment politique ou les tribunaux pour acquérir de nouveaux droits et les protéger. C’est grâce à la mobilisation que nous avons pu imposer des conquêtes sociales, c’est de la même manière que l’on doit poursuivre la lutte !

  • Liège. Journée mondiale de l’avortement sans risques. Mon corps, mon choix, on ne reculera pas!

    Jeudi 28 septembre, 18h30, Place Saint Lambert, Liège

    Partout dans le monde, la droite conservatrice et intégriste relève la tête. Dans leur ligne de mire : le droit à l’avortement, les droits des personnes LGBTQIA+ et les mouvements féministes. En Belgique aussi, dans les rassemblements anti-EVRAS, on a pu voir des slogans anti-avortement et anti LGBTQIA+.

    D’autre part, la dépénalisation et l’extension du droit à l’avortement sont systématiquement l’objet de marchandages lors de la formation des gouvernements. Et les partis soi-disant progressistes sont rentrés dans ce “jeu” politique !

    Nous ne pouvons pas simplement compter sur l’establishment politique ou les tribunaux pour acquérir de nouveaux droits et les protéger. C’est grâce à la mobilisation que nous avons pu imposer des conquêtes sociales, c’est de la même manière que l’on doit poursuivre la lutte !

    Participez à cette action à nos côtés, le 28 septembre, Journée mondiale de l’avortement sans risques, rendons ce combat visible dans la rue !

    Un micro ouvert sera organisé sur place

  • MeToo Metal : Rammstein et la violence sexiste et sexuelle

    Le groupe allemand Rammstein était programmé pour trois concerts à Bruxelles ces 3, 4 et 5 août alors que son chanteur Till Lindemann est mis en cause pour agressions sexuelles par de multiples femmes.

    TW : violence sexuelle, violence physique

    Le scandale a commencé lorsqu’une jeune fan d’Irlande du Nord, Shelby Lynn, a accusé Lindemann de l’avoir droguée à son insu et d’agression sexuelle en marge du premier concert de la tournée, à Vilnius, le 20 mai. Depuis, cela a pris de l’ampleur, avec un nouveau témoignage d’une jeune fan autrichienne, Beate H. (nom d’emprunt) qui a été frappée par Lindemann après avoir refusé ses avances.

    Le système Rammstein

    Le « système Rammstein » mis en place par Lindemann mais soutenu et facilité également par son entourage sont des ‘after-party’ où drogue et alcool sont proposées à des jeunes fans pendant les concerts, notamment par une ‘rabatteuse’ mais également via les réseaux sociaux. Elles sont invitées à venir rencontrer Lindemann dans une pièce VIP backstage, séparée du reste du lieu.

    Tout est mis en place pour que les personnes invitées ne puissent pas dire ‘non’ une fois dans la pièce : des témoignages ont rapporté l’utilisation de la méthode du ‘spiking’ (mettre de la drogue dans le verre d’une personne à son insu) afin de réduire les capacités cognitives, la présence également de personnel de sécurité empêchant les personnes de quitter la pièce, la pression de groupe, l’isolation des jeunes victimes qui se retrouvent sans leurs ami.e.s…etc. Pour beaucoup des témoignages, ce qui devait être un moment de rencontre avec leur idole se transforme alors en cauchemar absolu.

    Une culture de violence et de misogynie

    Lindemann n’est pas le seul à avoir un comportement de prédateur : Dans une interview publiée par les journaux allemands NDR et Süddeutsche Zeitung, deux femmes ont accusé le claviériste du groupe, Christian «Flake» Lorenz d’agressions sexuelles. Ces témoignages parlent de faits remontants aux années 90 et début 2000.

    Rammstein en tant que groupe est également connu pour son goût pour la provocation depuis déjà sa création : utilisation de la violence, du sexe/porno et de références aux nazis dans leurs clips, ce qui a créé de nombreuses controverses au fil des années.

    Egalement, des poèmes/chansons de Lindemann comme ‘Wenn du schlafst’ (When you sleep 2020), Platz Eins (2020), Ach so gern (2019) dépeignent des scènes de violence sexuelle et montrent un portrait très sombre du chanteur, où le consentement est inexistant. Dans When you sleep : « I like to sleep with you when you sleep And when you don’t move at all (…) Some Rohypnol in the wine And you can’t move anymore (…) ». Traduction : « J’aime dormir avec toi quand tu dors et quand tu ne bouges plus du tout (…) Un peu de Rohypnol dans le vin et tu ne peux plus bouger (…) « .

    Réactions

    Le batteur de Rammstein Christoph Schneider s’est distancié du chanteur dans un post Instagram. Il admet que « des choses pas correctes » ont eu lieu autour de Lindemann mais que « Je ne pense pas qu’il se soit passé quoi que ce soit d’interdit, ou en tout cas je ne l’ai pas remarqué ». Les autres membres tentent de dire qu’ils n’étaient pas au courant, ou que c’est seulement Lindemann le problème, alors que tout le monde savait ce qu’il se passait, et cela depuis des décennies.

    A côté de ça, des voix dans le Métal s’élèvent pour dénoncer le comportement de Lindemann et de Rammstein : par exemple le bassiste de Brutus s’est prononcé contre le fait que Rammstein puisse jouer 3 fois sans aucun problème. Clairement, il s’agit d’une question d’argent, les enjeux financiers autour de cette tournée étant énormes.

    Le parquet de Berlin a ouvert une enquête « pour des faits présumés relevant du domaine des délits sexuels et de la distribution de stupéfiants ». Soi-disant, plus aucune fête n’est organisée après les concerts, mais est-ce vrai ? Selon des témoins, la rabatteuse de Lindemann continue à chercher des jeunes filles pour lui.

    Actions

    Rammstein termine sa tournée à Bruxelles, mais chaque concert s’accompagne d’appels au boycott et de manifestations.

    Une action de protestation a rassemblé 300 personnes à Berlin samedi dernier pour protester contre l’organisation de concerts du groupe dans la capitale allemande.

    Avec la Campagne ROSA à Vienne en Autriche (voir photo) nous avons participé à une action de plus de 2000 personnes.

    #Metoo Metal

    Ce n’est pas la première fois qu’un scandale comme celui-ci éclate dans le monde du métal.  L’affaire Marylin Manson il y a deux ans a déclenché une vague de reactions misogynes concernant les victimes des abus sur les réseaux sociaux.

    Le lundi 1er février 2021, l’actrice Evan Rachel Wood a rompu des années de silence et a publiquement accusé son ancien partenaire Brian Warner – alias Marilyn Manson – de l’avoir maltraitée pendant leur relation à la fin des années 00. Presque immédiatement, plusieurs autres femmes ont partagé leurs propres expériences d’abus aux mains du chanteur, tandis que le post original de Wood sur Instagram a suscité une vague de soutien et de solidarité de la part de personnes comme l’ex-fiancée de Warner, Rose McGowan, et le guitariste de Limp Bizkit, Wes Borland.

    Mais il y a eu aussi un revers à tout cela. Le post de Wood a déclenché un récit tout à fait différent, allant de la désinformation à la misogynie pure et simple. Lorsque Metal Hammer a posté à l’époque l’histoire sur ses médias sociaux, les réactions ont inclus des soupçons sur la véracité des déclarations, des reproches aux victimes et une quantité inquiétante de « rires », tandis que d’autres ont souligné le fait que Manson a nié les allégations dans une déclaration.

    L’affaire Depp/Heard a également déclenché une misogynie sans précédent, cette fois-ci dans l’industrie du cinéma (bien que Depp soit également connu dans le monde de la musique avec son groupe Hollywood Vampires). La méthode DARVO (Deny, Attack, and Reverse Victim and Offender = nier, attaquer et inverser la victime et l’agresseur) employée par Depp semble être le chemin que Lindemann souhaite prendre pour se défendre, niant toute accusation et jouant à la victime.

    Sex drugs and Rock & Roll = libération sexuelle ?

    C’est l’adage des ‘rock stars’, particulièrement des années 60 et 70. Les Rolling Stones, Led Zeppelin, Bob Dylan, David Bowie, Aerosmith….Des affaires qui ressortent aujourd’hui et qui passent mal : la fameuse libération sexuelle de l’époque n’a pas voulu dire la même chose pour tout le monde. Pour certains cela voulait dire pouvoir avoir des relations avec des mineur.e.s sans avoir de problème avec la loi (qui était pourtant déjà punitive à l’époque). Pour de très jeunes filles (parfois 12, 13 ans) cela voulait dire avoir accès à leurs idoles, tout en se faisant passer pour ’emancipées’.

    Or, dans une société structurée sur les classes, le pouvoir et la hierarchie, l’émancipation réelle n’existe pas, surtout pour les personnes les plus vulnérables. Le consentement réel étant remplacé par de fausses idées de libération sexuelle (le ‘droit’ de dire oui, mais pas le droit de dire non), qui reste un concept flou, à mettre sous le tapis quand cela ne convient pas aux clichés véhiculés par ces rock stars.

    Le réel consentement passe par une émancipation économique, et donc sociale. Dire non, c’est avoir le pouvoir de dire non. On y était clairement pas à l’époque et toujours pas aujourd’hui vu les scandales récents, bien qu’au moins la problématique soit dénoncée par le mouvement féministe en cours. Les Lindemann, Manson, Depp et Polanski de ce monde sont dénoncés pour ce qu’ils sont, des abuseurs systémiques.

    Abus de pouvoir = système capitaliste

    Evan Rachel Wood a eu raison de dénoncer la misogynie rampante dans les industries qui lui ont permis et continuent de permettre à d’innombrables autres hommes prédateurs de se comporter comme tel. Le sexisme et les comportements abusifs sont répandus dans toute la société, en particulier chez les riches, les puissants et les célébrités, et plus particulièrement à l’égard des femmes, des jeunes filles et des personnes LGBTQIA+ jeunes et vulnérables.

    Comment peut-on mettre fin à la violence sexiste dans une société si scandaleusement inégale, et où la place de la femme est d’être objectifiée ?

    Derrière cette violence sexiste se cache le capitalisme : Les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ sont sous pression dans le monde. Aux États-Unis, le droit à l’avortement a été limité. Des sexistes et abuseurs comme Jeff Hoeyberghs et Johnny Depp retrouvent la bienveillance des médias. Continuons la lutte ! Les crises alimentent les oppressions. Il faut passer de la visibilisation du problème à la lutte contre ses racines !

    Pas de capitalisme sans sexisme ! Le féminisme socialiste, plus nécessaire que jamais ! #webelieveher


    Video Youtube : The End of Rammstein ? Serious Accusations against Till Lindemann

  • Réponse au non-sens Anti-Woke du MR (Centre Jean Gol)

    «Le wokisme, ce nouveau totalitarisme dont on ne peut prononcer le nom»

    Stupeur à la Pride ! Le bureau d’études du MR (Centre Jean Gol) était là avec un stand où il exhibait entre autres un nouveau document « Le wokisme: ce nouveau totalitarisme dont on ne peut prononcer le nom », qui s’en prend à la lutte globale contre le sexisme, le racisme et d’autres formes de discrimination.

    Par Sile (Bruxelles)

    Le texte constate que la lutte contre les oppressions, puisqu’elle repose sur la distinction entre oppresseurs et opprimés, finira par diviser le monde. « Nous avons tout à y perdre, et absolument rien à y gagner » conclut le Centre Jean Gol. Il s’agit d’un détournement de l’appel final de Marx et d’Engels dans Le Manifeste du parti communiste « Les travailleurs n’ont rien d’autre à perdre que leurs chaînes et tout un monde à gagner ». Les auteurs de la brochure considèrent d’ailleurs le marxisme et le wokisme comme deux faces d’une même pièce qui font du capitalisme le mal absolu.

    Sans surprise, la brochure suit les traces du livre Over Woke (2023) de Bart De Wever (voir Lutte Socialiste d’avril 2023), sous la direction de Nadia Geerts ancienne responsable de la section Ecolo d’Evere, aujourd’hui conseillère au Centre Jean Gol. Selon elle, le wokisme, bien qu’il ne s’agisse pas d’un mouvement structuré, représente un «cataclysme» qui frappe au cœur de notre démocratie. Rien que ça…

    Au début de la brochure, des termes tels que mégenrer et safe space sont définis de manière sarcastique et avec dérision. Mais ce n’est que plus tard dans le texte que ce volet émotionnel se transforme en argumentation. En parlant d’une « culture de la honte » qui a suivi des mouvements #MeToo et Black Lives Matter, le texte cherche à provoquer la peur et la colère chez le lecteur, puis affirme que la vague de wokisme aboutira à la création d’une nouvelle société, ou d’une nouvelle religion, ou d’un nouvel État totalitaire, selon la partie de la brochure que l’on lit. Sur Twitter, Nadia Geerts a encore évoqué une forme d’inquisition.

    Une caricature forgée de toute pièce

    Pour faire vivre cette affirmation, il fallait créer de toute pièce une caricature de gauche radicale et ensuite attaquer cette caricature en réduisant à quasi rien les revendications concrètes des groupes opprimés. En parlant de l’impact des mouvements tels que #Metoo et #BalanceTonPorc, le texte prétend qu’on punit aujourd’hui aussi durement qu’un violeur l’auteur d’un commentaire sexiste ! C’est évidemment faux ! Comme l’a encore qualifié l’acquittement de Jeff Hoeyberghs (qui avait notamment déclaré lors d’une conférence à l’université de Gand : « Les femmes veulent les privilèges de la protection masculine et de l’argent, mais elles ne veulent plus écarter les jambes »). Mais c’est cette culture de la honte qui pose problème, insiste Geerts, plutôt qu’une culture du viol où les attitudes sexistes, sans être assimilables à des violences sexuelles, peuvent souvent conduire à des infractions plus graves.

    Sans surprise, elle mentionne J.K. Rowling en se demandant pourquoi elle est attaquée pour avoir simplement affirmé que « le sexe biologique est une réalité ». En réalité, Rowling est allée bien plus loin en affirmant que les femmes transgenres ne sont pas des femmes et en dépeignant ces dernières comme de potentielles prédatrices sexuelles. Il est par ailleurs intéressant de noter qu’ailleurs dans le texte, le droit visiblement absolu à la liberté d’expression est tout de même très relatif. Le droit des victimes de discrimination de parler de leurs expériences « subjectives » est écarté au profit de la parole de « spécialistes ».

    Le moment où le texte se rapproche le plus d’une argumentation cohérente, c’est quand il aborde une des faiblesses de ce mouvement général contre l’oppression: la tendance à trop souvent souligner l’importance pour l’individu se débarrasser par lui-même de ses préjugés. Il est vrai que cet accent néglige très souvent toute l’importance de l’action collective d’une part, et celle de changer tout le système d’autre part.

    Un des aspects les plus troublants du texte est sa catégorisation des différentes formes d’oppression en fonction de leur prétendue légitimité. De cette manière, les femmes qui subissent des violences domestiques sont considérées comme de véritables victimes, tandis que les victimes d’«idées blessantes» (y compris, on le suppose, les commentaires homophobes et transphobes) devraient réfléchir à deux fois avant de se dire victime de quoi que ce soit. Cette classification des divers types de victimes illustre le véritable objectif du texte: diviser les groupes opprimés et chercher à les monter les uns contre les autres. Ce n’est pas une surprise de la part du centre d’étude d’un parti de droite qui a tout intérêt à dévier l’attention de l’impact de sa politique antisociale.

    Un texte innocent ?

    Ce type de discours est-il dangereux ? Cela ne fait aucun doute. Le 22 mai, à Tours, en France, un lycéen catholique de 17 ans, armé d’une bouteille explosive, a attaqué un centre LGBTQIA+ «parce qu’il en avait marre de l’idéologie de genre». Mais la Marche des Fiertés à Tours a cette année enregistré une participation record le samedi 17 juin. La lutte de masse reste notre meilleure arme pour combattre ce type de discours, mais les faiblesses du mouvement général contre l’oppression permettent à de tels textes de trouver un écho.

  • Pas de vacances pour la lutte contre le capitalisme!

    Tract d’été de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) et des Etudiant.e.s de Gauche en Action (EGA)

    La Pride, c’est la lutte !

    Le Premier ministre De Croo défend que la Pride est avant tout une affaire de célébration. Quelle blague ! La lutte reste nécessaire contre la discrimination et les violences, les personnes LGBTQIA+ les subissent au quotidien ! Suite aux longues années successives de réduction budgétaire dans les soins santé, les personnes souhaitant effectuer une transition ou ayant simplement besoin de soins de santé mentale accessibles se retrouvent sur une liste d’attente de plus d’un an et demi ! Les forces de droite et conservatrices défendent la famille traditionnelle et les rôles de genre stéréotypés. Ils s’opposent à ce qu’on prenne nos propres décisions concernant nos propres corps : les personnes transgenres seraient « dérangées », le droit à l’avortement « contre nature ». Ces réactionnaires comparent les drag queens et le drapeau de la Progress pride à la pédophilie. Cela crée un climat qui encourage la violence verbale et physique. Plus de 40 % des jeunes LGBTQIA+ en Flandre ne se sentent pas en sécurité à l’école en raison de leur orientation sexuelle et un tiers en raison de leur expression de genre. Les écoles manquent de ressources et de connaissances pour réagir de façon adéquate. Il nous faut plus de moyens publics pour un enseignement inclusif et LGBTQIA+ friendly.

    Ni capitalisme arc-en-ciel ni pinkwashing !

    Les grandes entreprises et les partis traditionnels se posent fièrement en défenseurs du mouvement LGBTQIA+. Ce sont pourtant précisément eux qui rendent difficile de joindre les deux bouts et qui ont cassé les services publics. Là où il y a pénurie, il y a tensions sociales et la porte est ouverte à la LGBTQIA+phobie, au racisme et à d’autres formes de discrimination sur le marché du logement par exemple. Avec le manque de logements sociaux et les longues listes d’attente, la discrimination est structurelle en fonction de sa couleur de peau ou de son expression de genre ou orientation sexuelle.

    Une alternative au capitalisme est possible

    Repousser la LGBTQIA+phobie, cela exige des moyens. La société n’a jamais été aussi riche : allons chercher l’argent là où il se trouve. Les richesses ne sont utilisées que pour enrichir les riches, mener des guerres et polluer la planète. Le capitalisme doit être renversé, les secteurs clés de l’économie doivent être aux mains de la collectivité, sous contrôle et gestion démocratiques des travailleur.euse.s.
    De cette manière, nous pourrons utiliser les richesses et la connaissance pour protéger la planète plutôt et assurer une vie épanouissante à chacun.e. Par exemple, personne ne devrait faire de profit sur la production de médicaments et de traitements hormonaux : seul un secteur pharmaceutique public permettrait à chacun.e d’obtenir les médicaments adéquats.

    Une telle société dont les capacités et richesses seraient utilisées pour le besoin de tou.te.s est une société socialiste démocratique. Ce bouleversement fondamental d’organisation de toute la société changerait aussi inévitablement les attitudes concernant le genre et l’orientation sexuelle. L’hétéronormativité et les rôles binaires de genre sont enracinés dans la société de classes et les relations de pouvoir qui en découlent. Une alternative socialiste internationale garantirait qu’aucun être humain ne soit opprimé par un autre. Rejoignez-nous pour un monde sans discrimination, sans oppression et sans violence !

    JusticePourSanda

    Le jeune Sanda Dia a été tué, mais ses meurtriers du cercle estudiantin élitiste Reuzegom s’en sortent à bon compte. Un nouvel exemple de justice de classe. Immédiatement après le verdict, des manifestations ont réclamé #JusticePourSanda. Aucune peine n’aurait pu ramener le fils, le parent ou l’ami qu’était Sanda. Mais il est inacceptable que l’on puisse avoir des amendes plus lourdes pour ne pas avoir payé son ticket de train ! #JusticePourSanda nous montre pourquoi la Justice n’est pas notre alliée dans notre combat contre les discriminations. Les institutions qui protègent le capitalisme ne vont pas s’en prendre fondamentalement au racisme, au sexisme et à l’exploitation. Tout ce système repose précisément sur les inégalités. De moins en moins d’étudiants peuvent s’offrir un logement et se battent pour trouver un bon emploi. Comme Sanda, beaucoup cherchent d’autres moyens de gagner leur vie.

    Les rituels dégradants du cercle Reuzegom ont un objectif évident : préparer les fils de l’élite à être les arrogants dirigeants de demain qui n’hésiteront pas à abuser de leur position d’autorité pour écraser leur personnel et leurs concurrents. Cela illustre pleinement pourquoi nous devons combiner notre combat contre la discrimination et la lutte sociale. Personne ne doit avoir à joindre un tel cercle étudiant pour espérer grimper l’échelle sociale. Notre monde possède les moyens d’assurer un avenir et une vie épanouie à chacun.e. Allons les chercher et empêchons les capitalistes de continuer à nous nuire.

    Entrez en action avec la Campagne ROSA et les Etudiant.e.s de Gauche en Action !

    • 7-13 juillet – camp d’été – Let’s talk about revolution @Camp Heideven, Kleine Brogel (plus d’infos)
    • 12 août – Pride d’Anvers : participe à la délégation combative de la Campagne ROSA 14h, Sint-Jansplein, Anvers (contactez nous pour les rendez-vous locaux à partir de Liège, Bruxelles,…)
    • 26 juillet – [Meeting international ASI] Les idées révolutionnaires de Karl Marx – 19h @Aula Vesalius, KU Leuven (Vesaliusstraat 11) / Info : https://linktr.ee/marxisarally / Sur ce site

  • Camp d’été 2023 – Comprendre le monde pour le changer ! (Programme complet)

    Du 7 au 13 juillet aura lieu le camp d’été du PSL, de la Campagne ROSA et d’EGA. Il aura lieu au Domein Heideven, Heidestraat 1, à Kleine-Brogel (Limbourg). Voici le programme de l’événement qui peut encore connaître de légères modifications.

    Formulaire d’inscription

    Vendredi 7 juillet

    A partir de midi : montage du camp et buffet du soir

    Meeting : Guerre, oppression, crise climatique et inflation. Le monde à l’ère du désordre a plus que jamais besoin d’une alternative socialiste. Avec des orateur.trice.s internationaux.

    Ensuite, rencontre au bar avec des membres d’Alternative Socialiste Internationale (dont le PSL est la section belge) de différents pays.

    Samedi 8 juillet

    Matin : commissions sur le capitalisme à l’ère du désordre

    • Que disent les marxistes au sujet de la guerre en Ukraine ?
    • Comment répondre aux attaques transphobes dans le monde du sport ?
    • Rétrospective et perspectives au sujet du soulèvement historique en Iran
    • Leçons révolutionnaires de la lutte contre la réforme des retraites en France
    • Occupation et massacres. Comment répondre à l’oppression des Palestiniens ?
    • Vague rose en Amérique latine : dans quelle mesure les gouvernements de gauche du continent sont-ils à gauche ?
    • De la fin du monde à la fin du capitalisme : la conscience socialiste aujourd’hui
    • Théorie : réforme ou révolution ?

    Après-midi : brève session plénière sur la situation politico-sociale en Belgique.

    Suivie d’ateliers de discussions.

    • Deux démocraties dans un même pays ? La question nationale en Belgique à la loupe.
    • Vers des coalitions de gauche au niveau régional et local ? Que faut-il pour un véritable changement de politique ?
    • Histoire : à partir de Kleine Brogel, retour sur la résistance contre la guerre en Irak il y a 20 ans et les actions Bombspotting contre les armes nucléaires de l’OTAN en Belgique.
    • Théorie : l’analyse de Trotsky sur le fascisme et le combat antifasciste
    • Les capitalistes, n’en ont jamais assez ! La lutte contre la mise sous franchise chez Delhaize et en défense du droit à l’action collective
    • Comment mettre fin à l’exploitation des personnes travaillant dans l’industrie du sexe ?
    • Histoire : il y a 40 ans, la bataille de Liverpool, quand le conseil municipal a affronté Thatcher et les politiques d’austérité.
    • Greedinflation : la cupidité capitaliste à l’assaut de nos tickets de caisse… Leur avidité nous entraîne-t-elle dans une nouvelle crise

    BBQ

    Meeting : Comment arrêter l’extrême droite ?

    Musique et soirée

    Dimanche 9 juillet

    Matin : courte session plénière sur la lutte syndicale et les élections sociales, suivie de groupes de travail par secteur : enseignement, soins de santé et travail social, transports publics, services publics, chimie… Avec une commission introductive sur l’histoire du mouvement ouvrier en Belgique.

    Après-midi. Meeting : 175 ans après le Manifeste du parti communiste : Marx avait raison !

    Suivi de sessions de discussions informelles avec des militant.e.s.

    Soirée : feu de camp, spectacle, poésie et musique.

    Lundi 10 juillet

    Matin. Une lutte constante pour la révolution : « Ma vie », l’autobiographie de Trotsky

    Ateliers de discussion sur la révolution et le trotskisme :

    • Les bolcheviks et l’importance d’un parti révolutionnaire
    • La décolonisation et la théorie de la révolution permanente
    • Les 100 ans de l’Opposition de gauche : qu’est-ce que le stalinisme ?
    • Front unique contre Front populaire

    Après-midi libre avec sports, jeux et détente

    Soirée : Discutons théorie

    • Planification démocratique et nationalisation
    • Le programme de transition : comment parvenir au changement de société ?
    • La dialectique et la philosophie marxiste
    • La vision marxiste de l’économie
    • Genres et hétéronormativité : qu’est-ce que le capitalisme a à voir avec ça?

    Bar et soirée cinéma

    Mardi 11 juillet

    Matin : Discutons révolution

    • Le féminisme socialiste dans la Russie révolutionnaire après 1917
    • Les révolutions contre l’oppression coloniale
    • La vague de révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2011 et les mobilisations de masse au Soudan dernièrement
    • Qu’est-ce que la contre-révolution ?

    Après-midi : ateliers de discussion sur des thèmes historiques

    • La Seconde Guerre mondiale, la classe ouvrière et la résistance. L’histoire qu’Hollywood ne raconte jamais
    • Les origines du racisme
    • Que s’est-il passé pendant la Révolution française ?
    • Les années 1980 : comment le néolibéralisme s’est installé en Belgique et comment la classe ouvrière y a résisté
    • Les années 1990 : retour sur le premier dimanche noir et les manifestations antifascistes

    Soirée Meeting : le mouvement de masse en France & le programme de transition pour la révolution socialiste.

    Bar et soirée jeux

    Mercredi 12 juillet

    Matin. Ateliers : manifester en 2023 :

    • La lutte pour un enseignement gratuit et de qualité. Construire la manifestation du 12 octobre
    • Le combat antiraciste après le mouvement Black Lives Matter
    • Comment lutter pour la justice climatique ?
    • Pride is a protest
    • Comment financer nos luttes ?

    Après-midi : Meeting final sur nos projets pour l’été et la rentrée

    Soirée : fête

    Jeudi 13 juillet

    Nettoyage et départ

    Payement sur le compte PSL/LSP BE86 5230 8092 4650 avec la communication « camp2023 + nom ».

  • États-Unis. La droite à l’offensive pour interdire les pilules abortives

    Après l’abolition du droit fédéral à l’avortement aux États-Unis, avec l’abrogation de l’arrêt Roe v Wade, la droite poursuit son offensive contre les droits des femmes, au niveau judi­ciaire notamment. Un juge nommé par Trump a interdit la mifépristone, un médicament qui, associé au misoprostol, est le moyen le plus sûr et le plus efficace de mettre fin à une grossesse. Cette combinaison est utilisée dans la moitié des avortements pratiqués aux États-Unis.

    Version raccourcie d’un article de Socialist Alternative (ASI-USA)

    La décision, prise par le juge conservateur Kacsmaryk, équivaut à une interdiction des pilules abor­tives. La Cour suprême est immédiatement intervenue pour suspendre temporairement certaines par­ties de l’arrêt dans l’attente d’une décision sur le fond. Cependant, il est clair que la Cour suprême n’est pas un allié fiable pour la défense des droits des femmes. C’est elle qui a décidé d’abroger l’arrêt Roe v Wade, ouvrant ainsi la voie à l’interdiction de l’avortement dans les États américains. De plus, le verdict n’a été que partiellement suspendu: l’interdiction d’envoyer les pilules par la poste, par exemple, est maintenue. Il est possible que l’accès général aux pilules abortives soit bientôt considéra­blement restreint. Dans l’ensemble, il est évident que la droite mène une campagne déterminée pour reti­rer les pilules abortives du marché.

    La recherche scientifique indique que la mifépristone est extrêmement sûre. Le médicament présente un meilleur bilan de sécurité que, par exemple, le Viagra. Pourtant, le juge Kacsmaryk a invoqué l’inno­cuité présumée de la mifépristone pour justifier l’interdiction. Il s’agit d’une attaque idéologique qui n’a rien à voir avec la sécurité du médicament, mais tout à voir avec le droit des personnes susceptibles de tomber enceintes de décider pour elles-mêmes.

    Si l’arrêt de la Cour suprême est incertain, c’est principalement en raison des intérêts des grandes so­ciétés pharmaceutiques qui produisent les pilules abortives. Plus de 600 entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques ont signé une lettre de protestation contre l’arrêt interdisant la mifépristone. Il est possible que les profits des grandes entreprises pharmaceutiques soient une pilule trop lourde à avaler pour les juges de droite. Mais ce n’est pas certain: la Cour suprême actuelle est très réactionnaire et déterminée. De plus, si cette attaque contre les pilules abortives échoue, il est certain que d’autres sui­vront.

    Une interdiction judiciaire des pilules abortives créerait un vide juridique dans lequel l’administration fédérale de Biden pourrait décider de ne pas appliquer l’interdiction, autorisant ainsi la distribution et la vente de mifépristone. Toutefois, cela entraînerait une grande incertitude quant à ce qui est autori­sé ou pas. Cela ouvrirait la porte à une distribution très difficile des pilules abortives, au moins dans certains États.

    Pour garantir la protection juridique des pilules abortives, il faudra exercer une pression sous la forme d’un mouvement. Les protestations se multiplient et les actions de jeunes se multiplient pour défendre les droits des personnes transgenres contre le déluge d’attaques. Après l’abrogation de l’arrêt Roe v Wade, de grandes manifestations ont eu lieu et une majorité large et croissante de la population s’est prononcée en faveur du droit à l’avortement. Il existe donc un potentiel de lutte pour revendiquer le droit à l’autonomie corporelle.

    Les victoires ne seront pas obtenues dans les tribunaux, mais dans la rue. Les jeunes femmes, les jeunes et les travailleur.euse.s doivent s’organiser et mener la lutte. Nous devons construire le type de mouve­ment qui rendra impossible l’application d’une interdiction des pilules abortives. Les politiciens et les personnalités de droite doivent craindre des manifestations de masse s’ils osent imposer des sanctions aux personnes qui souhaitent avorter.

    Il n’existe pas encore de véritable mouvement actif pour défendre le droit à l’avortement, mais il pour­rait se développer dans le contexte de la guerre générale menée par la droite contre l’autonomie cor­porelle des femmes et des personnes LGBTQIA+. Des Pride combatives peuvent y contribuer en exi­geant clairement des soins gratuits, sûrs, légaux et largement accessibles pour l’avortement.

    L’objectif devrait être de rassembler des dizaines de milliers de personnes au sein d’un mouvement dy­namique et visible. Un tel mouvement de masse peut organiser ou permettre la distribution illégale de pilules abortives dans le cadre de la lutte. Cela pourrait contribuer à créer un rapport de force pour stopper les attaques de la droite et imposer des soins publics de qualité pour tous.

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