Author: sander

  • Disparitions

    Elie Gross (1947-2003)

    Elie nous a quitté fin novembre. Fils d’un père émigré juif polonais qui avait pour ami d’enfance Isaac Deutscher, et d’une mère juive séfarade, Elie est né à Casablanca. Il arrive en Belgique en 1956 et adhère, à dix ans, à la branche jeunes de l’Union des Progressistes juifs de Belgique (UPJB). Il sera un des piliers de l’UPJB pendant des dizaines d’années. Militant de la Ligue révolutionnaire des Travailleurs (LRT) dans les années 70 et 80, délégué syndical dans l’enseignement, fondateur (à la fin des années 70) du Comité du 1er Mai pour les Libertés démocratiques et ouvrières en Europe de l’Est, Elie aura été de tous les combats contre le racisme, le sionisme, l’impérialisme et la bureaucratie stalinienne. Il n’appartenait plus à un parti depuis plusieurs années, mais continuait de suivre avec attention toute tentative de créer une alternative gauche. C’est ainsi qu’il était abonné à notre mensuel depuis le n°1.

    Serge Cols (1932-2003)

    Serge a commencé à militer dès l’âge de 15 ans. Son vécu d’enfant juif caché, pendant la guerre, a fortement marqué sa personnalité et a fait de lui à la fois un militant antiraciste et anticapitaliste infatigable, mais aussi un anticonformiste qui n’hésitait pas à aller seul à contre-courant. C’est ainsi qu’il a été exclu du Parti communiste dans les années 50, puis du groupe Grippa (pro chinois) dans les années 60. Condamné et emprisonné pour avoir aidé des révolutionnaires portugais sous la dictature de Caetano, il est devenu dans les années 90 un des piliers du mouvement antimondialiste en Belgique. Leader naturel d’Attac Bruxelles, il a joué un rôle clé dans la mise sur pied de D14, la coordination qui a mis sur pied la manifestation contre le sommet de Laeken en décembre 2001.

    Nous saluons la mémoire de ce deux camarades qui viennent de disparaître et nous adressons nos salutations fraternelles à tous leurs amis.

    Guy Van Sinoy

  • NON aux licenciements!

    Le nouveau gouvernement Verhofstadt ne recule devant rien pour attaquer emplois et services publics. Après avoir promis la création de 200 000 emplois durant la période électorale, la Conférence Nationale pour l’emploi n’en offrira que 60 000. Pourtant, actuellement, ce sont plutôt des annonces de licenciements massifs qui font la une que celles d’embauches. Toutes ces mesures sont inscrites dans une même logique capitaliste de profit. C’est ainsi que des emplois disparaissent pour le simple profit des patrons ; que nos services publics sont vendus à des sociétés privées qui n’ont comme but que d’être le plus rentables, et ce évidemment au détriment de la qualité. Après Belgacom, la Sabena, … les multinationales, aidées de nos gouvernements, s’en prennent aux chemins de fer, à la poste et bien sûr à l’enseignement avec le processus de Bologne.

    Aïsha Paulis

    Ford Genk : Comment combattre les multinationales ???

    3 000 emplois vont être perdus à Ford Genk. En fait, l’avenir de la totalité du site est menacé. Il dépend uniquement d’une promesse faite par la direction de produire de nouveaux modèles. Mais que vaut une promesse de capitalistes ? Pour la Sabena : promesses, il y a eu ; résultat : faillite ! Les promesses des capitalistes n’ont de valeur que si elles sont accompagnées d’un mouvement social qui les contraindra à respecter leur parole.

    La fermeture totale ou partielle de l’usine de Ford à Genk provoquera, en tous les cas, un drame social dans la région. En plus des 10 000 employés de Ford proprement dit, il y aura de sérieuses pertes d’emplois chez les sous-traitants (nettoyage…). Face à ce nouveau drame annoncé, le corps politique et gouvernemental fait profil bas et accumule les déclarations d’impuissance. Ils conseillent aux employés de Ford de ne pas mettre en danger les 6 000 emplois restant par des actions trop musclées, et ce bien qu’ils sachent que sans lutte le site de Ford Genk sera fermé après 2006. Mais heureusement la réponse des travailleurs de Ford à ces « bons conseils » des hommes politiques a été le blocage de pièces pendant 3 semaines!

    Et grâce à cette lutte, et seulement grâce à elle, la multinationale a été contrainte de faire des concessions.

    SNCB : Pour des services publics de qualité !!!

    Nos services publics sont eux aussi mis à mal. Après s’être battu et avoir gagné un certain nombre de droits et de services, tels que l’enseignement public, un service de transport public, un système téléphonique public…la population se voit retirer petit à petit tous ses acquis. Les grandes entreprises, soutenues par les gouvernements n’ont qu’une seule hâte : pouvoir ouvrir d’autres marchés en privatisant tous ces services.

    La prochaine cible du gouvernement est la SNCB. Celle-ci va déjà subir une restructuration. Le nombre exact d’emplois qui vont disparaître n’est pas encore connu. Mais le chiffre de 5000 emplois est lancé. La SNCB n’est pas rentable et provoque un déficit dans les caisses de l’état, et donc est un poids pour la population ! Voilà le raccourcis par lequel notre gouvernement essaie de nous convaincre que la libéralisation de la SNCB ne peut être que positive ! Mais passer d’une gestion publique à une direction privée pose certains problèmes. En Angleterre, où 70% des chemins de fer sont privés, les problèmes ne font que s’accumuler : accidents dus à une mauvaise gestion ou aux problèmes d’entretien, augmentation du prix des billets, conditions de travail de plus en plus dures … Aujourd’hui, la population souhaite, et se bat pour que les chemins de fer soient à nouveau nationalisés, càd gérés par l’Etat dans un soucis de qualité.

    En Belgique, une privatisation de la SNCB aura aussi de lourdes conséquences.Et bien que le prix du billet risque d’augmenter sans cesse ( une augmentation de 3,6% est déjà prévue pour 2004), le service, lui, va diminuer de plus en plus. De plus, l’Union Européenne veut, avec la libéralisation du chemin de fer, aussi augmenter la durée des journées de travail et diminuer les temps de repos. Toutes ces mesures seront payées par la santé des travailleurs et sur le plan de la sécurité !

    Combattre pour nos services publics et un enseignement gratuit et de qualité !!!

    Selon le gouvernement Verhofstadt, le problème de l’emploi en Belgique est dû essentiellement à un coût salarial trop élevé. Pour lutter contre les licenciements massifs et les emplois précaires, il faut selon lui baisser les charges salariales. Pour lutter contre les déficits des services publics, il répond : privatisation !

    De plus en plus d’étudiants sont obligés de travailler pour pouvoir continuer leurs études. Souvent, ce sont des boulots sous-payés et très flexibles. Les étudiants étrangers sont des cibles plus faciles encore : en plus de minervals d’inscription à l’université extraordinaires (jusqu’à 4000euros), ils se retrouvent souvent à faire des boulots dégradants sans salaire correct.

    Cette situation déjà difficile dans laquelle se trouve l’enseignement ne va aller qu’en s’empirant avec le processus de Bologne et la privatisation de l’enseignement supérieur et universitaire. La sous-traitance et la privatisation des services des universités (service de sécurité, de nettoyage, restos, etc…) ainsi qu’une partie des cours (cours de langue dans des fondations privées etc…) n’amène qu’une dégradation du service et des conditions de travail des employés (qui sont souvent des étudiants jobistes !).

    En aucun cas, la privatisation de l’enseignement, et des services publics en général, n’amènera une solution au déficit budgétaire de l’Etat !

    Nous devons lutter tous ensemble pour garder des services publics de qualité au service de la population, pas des entreprises !

  • Stop au sexisme

    De nos jours, on pourrait croire que la lutte pour les droits de la femme est acquise ( parité sur les listes électorales, sexualité féminine sois-disant assumée..). Loin s’en faut… Le capitalisme étant entré dans la phase de l’impérialisme, les maux qui l’accompagnent prennent d’autres formes. Le néo-sexisme, caractérisé entre autre par l’instrumentalisation du corps de la femme par la publicité fait rage tout autour de nous…

    Charlotte

    Le capitalisme fonctionne aujourd’hui sur base d’un marketing lui permettant d’écouler le surplus de production qui permettra à la bourgeoisie de continuer à engrenger son profit malgré la baisse des salaires qui frappe la population. Cette publicité qui s’insinue dans le moindre espace disponible est caractérisé par la diffusion d’une image féminine dégradante assimilant la femme à un objet dénué de toute capacité de réflexion et d’action. Cette situation est à l’origine de problèmes sous-jacents auxquels nombre de femmes doivent faire face dans leur quotidien.

    Ainsi, les spécialistes dénotent aujourd’hui une hausse inquiétante des troubles alimentaires (anorexie, boulimie…) consécutifs de la mise en avant systématique d’un corps féminin “idéal”. Maladies, qui faut-il le rapeller, sont trop souvent le début d’un processus menant à la mort. On le voit ici encore, le capitalisme tue. Par ailleurs, cette problématique est également à l’origine de troubles comportementaux chez les jeunes adolescentes dénoncés par le collectif “ni putes, ni soumises” (tournantes, viols collectifs dans les cités française).

    Le néosexisme est constitutif du système sociétal au sein duquel nous vivons actuellement. Seule une modification en profondeur de ce régime pourrait permettre une disparition totale des inégalités qui le caractérisent. C’est pourquoi, il nous faut tous lutter pour l’avènement de la société socialiste, seul gage du développement d’une autre condition humaine.

    Rejoins Ega pour nous aider !!!

  • Ca chauffe en Bolivie!

    Octobre dernier, un soulèvement populaire contre le gouvernement éclate en Bolivie. Les tensions, nombreuses et déjà présentes depuis longtemps tournent en insurrection lorsque le peuple apprend le projet du gouvernenment d’exporter du gaz.

    Rachel

    Depuis 2001, la Bolivie est gouvernée par Gonzalo Sanchez de Lozada, qui mène une politique capitaliste en lien étroit avec les Etats-Unis. Le pays étant constitué essentiellement de mineurs et de paysans, les victimes de cette politique sont nombreuses et les conditions de vies sont précaires pour une majorité de Boliviens. Mais ceci n’a en rien inquiété leur président qui avait bien d’autres soucis. Pour la petite histoire, Gonzalo a séjourné de nombreuses années au Etats-Unis et en a toujours conservé un accent anglo-saxon, d’où son surnom de « gringo ». C’est au sein de cette collaboration Gonzalo-américaine que le projet d’exportation du gaz a vu le jour. Il s’agit en fait d’exporter du gaz via un port chilien au Mexique pour y produire de l‘électricité pour la Californie.

    Les mouvements de grève contre ce projet ont commencé en Septembre, à El Alto, ville annexe de la capitale où se concentrent les populations les plus pauvres et les plus démunies. Le 7 Octobre, la situation s’aggrave. El Alto est totalement bloquée, et les affrontements entre le peuple et les forces de l’ordre commencent. Le gouvernement tente d’imposer l’ordre par la force : des chars et des mitrailleuses face à des gens avec des frondes et des bouts de bois. Cette répression violente fait une centaine de morts. Celui-ci exige alors non seulement l’annulation du projet d’exportation du gaz mais aussi la démission du président.

    « Mourir plutôt que vivre comme esclave », cette phrase de l’hymne national devient le mot d’ordre. Au fil des jours, alors que les affrontements s’intensifient toujours plus, le mouvement s’étend aux autres villes et à tous les secteurs d’activités. Au sein même du gouvernement les contestations naissent, avec notamment la démission du vice-président qui condamne les violentes répressions. Seul au pouvoir, le « gringo » persiste et cela ne fait que confirmer le soutien qu’il a des Etats-Unis.C’est avec la naissance de mouvements solidaires avec le peuple dans l’armée et avec l’organisation de grèves de la faim un peu partout, que la situation tourne. Le 17 octobre, soit après 10 jours de conflit, Gonzalo cède, dépose sa démission et s’exile vers Miami. Il est évident que cet homme est une marionette. Et, de plus, peut-être que si les Etats-Unis n’étaient pas enlisés en Irak, ils seraient intervenus en Bolivie pour y maintenir leur influence. Pour l’instant, c’est Carlos Mesa, le vice-président qui assure l’intérim avant l’organisation de prochaines éléctions.

    Le plus difficile reste à faire : créer une politique plus juste, pour que chacun puisse accéder au minimum vital. Le gaz ne fut que le catalyseur des frustrations d’un peuple victime de la misère et de la corruption. La population est lassée d’une situation dont elle ne voit pas le bout, où les gens doivent se débattre pour survivre. La grande revendication, au-delà du gaz, au-delà de la démission du président, c’est que soit pris en compte la soufrance et la misère, que soit écouté l’immense majorité qui constitue le pays. Qu’ils soient reconnus pour ce qu’ils vivent, pensent et espèrent du futur.

    Cela est évidemment impossible au sein du capitalisme qui ne prend absolument pas en compte les besoins du peuple, mais qui fonctionne pour le profit d’un petit nombre, en utilisant le reste de la population. Un nouveau parti des travailleurs est nécessaire et serait déjà un pas en avant. Un parti dans lequel les marxistes révolutionnaires pourront défendre leurs idées afin de faire un contre-poids aux idées réformistes. Car il est clair pour nous que pour les travailleurs boliviens et ceux du monde entier, il est nécessaire de rompre avec le capitalisme pour mettre en place un système qui produit selon les besoins de toute la population.

  • Le capitalisme engendre la guerre et la misère!

    Une réalité est que de par notre monde, ce sont des millions de jeunes et de travailleurs qui remettent en cause le système capitaliste. On assiste en effet à une remontée des luttes que ce soit en Europe ou en Afrique, en Amérique latine,…. Je vais faire le tour de plusieurs pays où la classe ouvrière s’est dernièrement mise en action.

    Karim Brikci

    Nigéria: En juin de cette année, l’économie nigériane était paralysée par une grève générale (il y a eu une dizaine de morts dans les manifestations). Et ce en réaction à la proposition d’augmenter les prix du carburant de 54%. Le gouvernement a donc dû réduire cette hausse des prix pour faire retomber la colère de la population afin de pouvoir exécuter plus tard les mesures prévues. Mais fin septembre, une nouvelle tentative d’augmenter les prix s’est heurtée à la même réaction de colère de la population. La principale confédération syndicale (NLC) annonçait une grève générale à partir du 10 octobre. Quelques heures avant le début de la grêve, le gouvernement retira son projet de hausse des prix. Ces victoires temporaires montrent très bien quelle force a la classe ouvrière organisée qui se met en action.

    Algérie: multiplication des luttes : Depuis plusieurs semaines, les grêves se multiplient dans différents secteurs. Le ras-le-bol général de la population (majoritairement jeune) fasse au chômage massif, à la misère, à la corruption,….se fait de plus en plus ressentir. L’Algérie étant un pays riche en or noir ainsi qu’en richesses industrielles, de plus en plus de personnes s’interrogent donc sur le taux élevé de sans emploi, alors que les travailleurs et les jeunes ne demandent qu’à sortir de la crise. Désormais, la population s’exprime dans la violence, les émeutes deviennent presque le seul moyen de se faire entendre. On a assisté à une vague de grêves des cheminots, des enseignants,… La politique de privatisations au seul profit des capitalistes s’accompagne d’un délaissement complet de la population.(ex: les sinistrés du tremblement de terre de Boumerdès sont toujours sous des tentes alors que l’hiver approche).

    Pologne: Depuis quelques mois, la Pologne est secouée par une vague de grêves et de manifestations. La plus spectaculaire a été la lutte des mineurs de Silésie contre le projet du gouvernement social-démocrate de fermer quatre mines et de supprimer 14000 emplois. Depuis le début des années 90, les emplois dans les mines sont passés de 450000 à 142000. Soutenus par la population de la région (le chômage atteint 36% en Silésie), des milliers de mineurs ont manifesté à Varsovie. Ils ont investi le siège du parti social-démocrate et le ministère de l’économie. Les capitalistes européens veulent l’ouverture du marché polonais, mais cela se fait au détriment des travailleurs du pays. Dans le contexte récessif européen, ce sont des dizaines d’entreprises qui sont en faillite et des milliers de travailleurs qui n’ont pas reçu de salaire depuis plusieurs mois.

    Je pourrais ainsi continuer en remplissant le reste de notre journal mais le manque de place me fait arrêter là. Tout ça pour montrer que la propagande de la bourgeoisie qui dit que la lutte de classe est dépassée est tout à fait mensongère. Le monde n’a jamais été aussi avancé, en terme de production de richesses, d’avancées technologiques et techniques, d’innovations scientifiques, et pourtant un gouffre de plus en plus grand sépare les deux parties de la population mondiale (la classe dirigeante et la classe exploitée). Tout le monde se souvient encore de l’Argentine, des 68 morts de Kabylie, de la grêve générale en Inde,… Tout cela doit aussi nous faire comprendre qu’il y a un manque flagrant d’outils de lutte indépendants de la bourgeoisie pour les jeunes et les travailleurs. Un nouveau parti des travailleurs de masse serait déjà un grand pas dans cette direction. Pour nous, la société capitaliste doit être radicalement détruite et remplacée par une société où l’on produit en fonction des besoins de la population, donc une société socialiste. C’est pourquoi les révolutionnaires travailleront dans un tel parti pour en finir avec les illusions réformistes et convaincre de la nécessité du socialisme. Le CIO dont le MAS est la section belge oeuvre dans ce sens.

  • NON à la marchandisation de l’enseignement!

    Les suggestions des économistes de l’UCL d’éléver le minerval à 4000 ou 6000 euros à rembouser après les études, la réforme annoncée des diplômes selon le modèle anglo-saxon (“ Bachelor-Master “), la création des pôles d’excellence et d’autres mesures prévues par ou liées au fameux Processus de Bologne, inquiètent nombre d’acteurs dans le débat sur l’avenir de notre éducation (aussi en général). Les conséquences des réformes de l’enseignement supérieur sont de plus en plus visibles partout en Europe et elles dévoilent la véritable nature de ce traité européen : la sélection plus poussée et le démantèlement des acquis sociaux et politiques dans l’éducation supérieure.

    Emiel Nachtegael

    Pour comprendre les enjeux de la Déclaration de Bologne, il est nécessaire de comprendre le rôle de l’éducation en général dans la société. A travers l’Histoire, l’organisation du système éducatif est déterminée par l’organisation de l’économie (la division du travail), et en particulier par la façon d’organiser la production. Si dans la société féodale le métier de paysan était transmis de père en fils, l’enseignement étant confiné dans les monastères et axé sur l’étude de la bible et la copie à la main des textes antiques sans valeur productive quelconque, l’ascension de la bourgeoisie marchande et de la société citadine marque un changement. L’économie devenant plus complexe, avec plus de spécialisation du travail, un enseignement en comptabilité, droit, etc. s’impose pour une élite dans la société.

    C’était dans la période de transition de la société médiévale vers la société capitaliste que le système éducatif, modèle de notre éducation actuelle, est né. L’éducation générale réservée aux enfants bourgeois et nobles et une éducation plus professionnelle pour les enfants du peuple, l’objectif de l’éducation était de sélectionner l’élite et d’apprendre la discipline au peuple. Selon les demandes du marché, le système éducatif est censé fournir la main-d’oeuvre qualifiée exigée dans des moments d’expansion de l’industrie et des services (la massification des universités après la Seconde Guerre Mondiale etc.).

    Sous pression du mouvement ouvrier, un degré de démocratisation a été acquis, comme la scolarité obligatoire après la Première Guerre Mondiale et l’Enseignement Secondaire Libre, les droits démocratiques des étudiants dans les universités (droit d’afficher, etc.) après mai 68. Mais les principes fondamentaux de notre éducation demeurent les mêmes : sélection (frais d’inscription ; sur les diplômes : réussi-distinction-grande distinction ; quant au choix de la filière : latin-pas de latin), discipline (ne certainement pas critiquer le professeur ou le cours) et passage de l’idéologie bourgeoise (cours d’Histoire, etc.), prestation (examens, tests, numerus clausus, etc.), la concurrence (chaque élève pour soi, certains ne sont pas «faits pour étudier» , etc.)…

    Selon une enquête dans De Standaard (20 février 2003), « la Belgique, mais surtout la Flandre, excelle au niveau des prestations des élèves dans le monde… l’autre face du médaillon, c’est que les jeunes n’aiment pas aller à l’école, ils jugent les cours ennuyeux. Notre enseignement est encore (trop) axé sur la connaissance, sur la reproduction, sur les notes et (trop) peu sur la personnalité totale de l’élève. En outre, le clivage entre les meilleurs élèves et les autres est souvent trop grand.» Là, on touche au coeur du débat. Le quotidien regrette que l’éducation n’ait comme objectifs, ceux qui ont toujours été les objectifs de l’éducation dans une société de classe. L’épanouissement total des capacités de l’individu ne sera jamais atteint sous le capitalisme, ce n’est pas dans ses intérêts, ça ne l’a jamais été. La division du travail capitaliste entre travail manuel et intellectuel s’exprime dans l’organisation de l’enseignement secondaire: humanités, écoles techniques, écoles professionnelles. De plus, comme chaque acquis qui ne plaît pas au capitalisme, il est passible de passer à la trappe.

    Après la crise structurelle du capitalisme après 1974, la demande d’une main d’oeuvre qualifiée issue des universités diminue. C’est dans ce contexte que les réformes de l’éducation se déroulent. Elles traduisent les lois du marché capitaliste.

    Depuis les années 80, on est confronté aux programmes d’austérité dans l’éducation et des attaques contre les acquis démocratiques (comme la Déclaration de Bologne).

    Cette Déclaration de Bologne, nouveauté tant voulue par la Table Ronde de Grands Industriels Européens, vise, en grandes lignes, la création d’un Espace Educatif Européen, capable de concurrencer avec les ecoles très élitistes américaines et brittaniques comme Harvard et Princeton où les frais d’inscription s’élèvent à pas moins de 30.000 euros!

    Le but final est d’en arriver à un classement des pôles d’excellence avec une spécialisation très poussée : des unifs de premier rang, de second rang, de poubelle. Telle université vous offre le programme de “Master en Droits, Economie, Solvay, etc.”, telle autre vous offre le journalisme, les sciences humaines etc. (en Flandre, les universités viennent d’annoncer la suppression des filières Langues Romanes et Langues Germaniques ; avec un an supplémentaire (3 +2) pour les sciences, 3+1 pour les autres).

    En Communauté Française, le décret Bologne sera présenté au parlement avant le 15 décembre (pour empêcher une mobilisation étudiante avant les examens ?). Après avoir conclu un accord avec les recteurs, le 8 novembre, la ministre de l’enseignement du gouvernement de la Communauté française, Françoise Dupuis, elle, a déposé son “décret Bologne” le 26 novembre (à l’extérieur des recteurs, les étudiants, les syndicats et les Ecoles Supérieures, ont été écartés des négociations ; ça commence bien !). Il prévoit la disparition des licences et la mise-en-place d’un système baccalauréats (premier cycle) et maîtrises (deuxième cycle :3+1). La maîtrise spécialisée (3+2) et la maîtrise complémentaire (3+3) s’y ajoutent. Il n’existe aucune raison pédagogique qui justifie le rallongement du temps d’étude. Mais il ne faut pas être intélligent pour comprendre que beaucoup d’étudiants salariés ou issus de milieux modestes auront du mal à payer un ou deux ans d’étude de plus, même si l’on suppose que les frais d’inscription resteront les mêmes. Aux Pays-Bas les minervals s’élèvent entre 5000 et 7000 euros et en Angleterre Blair vient de proposer un minerval de 3000 livres (4500 euros) par an (!) à rembouser après les études. Les ministres ont encore beau nous assurer qu’ils ne veulent pas de ça, si les autres pays signataires de la Déclaration de Bologne le font, on voit difficilement comment ils ne vont pas suivre leur exemple, ce serait ne pas respecter l’esprit du texte, justement.

    Il faudra encore attendre les programmes des unifs pour 2004-5, mais il est dorénavant clair qu’ entre une maîtrise 3+1, une maîtrise 3+2 et une maîtrise 3+3, quel diplôme vaudra le plus sur le marché de travail. La déclaration de Bologne prépare la voie vers la transformation de notre éducation supérieure selon le modèle anglo-saxon et la privatisation de l’éducation supérieure en tant que service public. Il n’est pas impossible de lutter contre Bologne, comme le montrent les étudiants allemands et français en grève (voire brèves).

    Dans le passé, des luttes contre des plans d’austérité ou des réformes plus en profondeur de l’éducation supérieure ont été stoppés après des mobilisations massives des étudiants et du personnel (France, 1986 ; Espagne, 1987). Il sera, comme lors de ces luttes, nécessaire de lancer l’appel à un mouvement social plus large, et en particulier envers les syndicats, de lier la lutte pour un enseignement supérieur gratuit, populaire et démocratique à la lutte pour le maintien de tous les services publics et contre la politique anti-sociale du gouvernement en général. Entretemps, il est important de lier la lutte à la lutte pour une société socialiste avec une planification démocratique de l’économie.

    Une telle société posera le rôle de l’éducation de façon très différente, car elle bouleverse la production qui sera non orientée vers les poches d’une minorité infime, mais vers la satisfaction des besoins de l’humanité.

    Un programme éducatif socialiste peut alors viser l’épanouissement total et polytechnique de chaque individu qui pourra être un travailleur réflechissant et agissant lui-même sur des affaires de production et de la gestion de l’état. Et les générations d’élèves suivantes s’étonneraient des lycées et des unifs capitalistes et pourront dire comme Lénine : la vieille école était une école où on bûche, elle forçait les gens à se familiariser avec un tas de connaissances inutiles et superflues, qui embrumait le cerveau et qui transformait la jeune génération en un rassemblement de bureaucrates. Rejoins EGA pour préparer la lutte pour un enseignement libre et démocratique et pour une société socialiste !

  • VUB: Simon Van Haeren élu

    Aux élections pour le Conseil Social de la VUB, Simon Van Haeren, seul candidat pour Etudiants de Gauche Actifs, et membre du Mouvement pour une Alternative Socialiste, a été élu avec 714 voix (sur les 2584 qui se sont exprimées) ce qui égale 27,6 pc des voix émises, malgré une campagne de diffamation très dûre de la part de l’autre liste Lijst Studentendemocratie. Cette victoire est une défaite pour la politique anti-sociale que mène la direction de la VUB, qui jusqu’ici s’est servie des représentants étudiants pour les faire avaler un programme d’austérité et de privatisations. EGA à la VUB a mené une campagne électorale contre la hausse des prix de kots, des minervals, et des repas au restaurant ou contre la fermeture du restaurant de Jette, annoncée au début de l’année ( un projet que le rectorat a dû retirer suite à une campagne menée par EGA-VUB.) Simon s’opposera évidemment à ces projets anti-sociaux que les étudiants ne veulent pas, mais il continuera surtout à être actif en dehors du conseil, parmi les étudiants pour les soutenir dans la lutte à la base. Nous tenons à féliciter nos camarades à la VUB avec l’élection de leur candidat aux élections sociales et avec l’excellent résultat pour une véritable opposition de gauche contre les politiques de droite.

  • Mouvement des étudiants en France

    A l’appel des étudiants de Rennes-II, en grève depuis le 5 novembre, une vague de grèves a touché les facultés hexagonales : elles étaient 22 à être en grève mercredi 26 novembre selon l’UNEF. Dans de nombreux cas, le personnel a suivi les appels de grève et de mobilisation.

    L’ «appel de Rennes «dénonce» les réformes libérales dans le supérieur «et exige» l’abrogation des décret LMD (Licence-master-doctorat ; bac+ 3, bac+5, bac+8 ; l’application de la Déclaration de Bologne en France, ndlr) et le retrait du projet de loi sur l’autonomie des universités «. Selon l’UNEF, le caractère national des diplômes est mis-en-cause par le LMD qui « sous couvert d’une souhaitable harmonisation européenne, remet en cause la valeur de nos diplômes et l’égalité entre étudiants.»

    Avec plus d’autonomie pour les universités, elles auront une plus grande souplesse dans l’organisation de leur cursus.

    En Allemagne aussi, 20 mille étudiants allemands ont manifesté à Berlin jeudi le 27 novembre contre le programme d’austérité prévu par le gouvernment social-démocrate-verts. Il a été calculé que trois grandes universités allemandes auront 125 millions d’euros de moins en 2009 par rapport à leur situation actuelle.

    Plusieurs facultés sont en grève. A Hambourg, un rassemblement pacifique de quelque 500 étudiants en grève a dû faire face à une répression policière féroce.

  • Nigéria. Pour la libération immédiate des manifestants emprisonnés!

    Appel international en solidarité avec le Democratic Socialist Movement (section du Nigéria du CIO).

    Le Democratic Socialist Movement (DSM) condamne les arrestations et la détention de 6 militants socialistes ainsi que la dispersion violente de la manifestation organisée par l’ United Action for Democracy par la police ce mercredi 3 décembre à Lagos.

    Parmi ceux arretés, il y a Bamidele Ature, membre de l’UAD; Dagga Tolar, membre de la direction du DSM et éditeur du Socialist Democracy (le journal publié par le DSM); Wale Balogun, membre de la direction du National Conscience Party (NCP), et trois autres activistes dont les noms ne nous sont pas encore parvenus. Les six sont pour le moment détenus dans le «State Police Criminal Investigation Bureau » à Panti, Lagos.

    Avant d’arrêter ces activistes, la police a usé d’une forte violence pour disperser la manif. Les activistes arretés ont été brutalisés par les policiers qui les ont frappés de manière répétée avec le bout en bois de leur fusils.

    Nous condamnons aussi l’assault de la police sur plusieurs journalistes.

    Cette attaque vicieuse de la police ayant agi selon les instructions du gouvernement Obasanjo sur les droits démocratiques de se rassembler et de s’exprimer, est une expression de l’intolérance grandissante du régime et sa détermination de supprimer par la force si nécessaire toute forme d’opposition à la politique néo-libérale du FMI, de la banque mondiale et de l’OMC. Cette politique capitaliste anti-pauvre et impopulaire entraine des privatisations dans les services publics, les services sociaux comme l’éducation et la santé, l’incessante augmentation du prix de l’essence, et des attaques sur les droits démocratiques et syndicaux des travailleurs.

    Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de ces activistes emprisonnés et la fin des violations des droits légitimes des travailleurs par le régime d’Obasanjo.

    Finalement, nous (DSM) appellons les syndicats, le NLC, le NCP, la NANS (association nationale des étudiants du Nigéria), et les travailleurs et jeunes activistes à commencer à travailler pour construire un grand mouvement de masse des travailleurs, des pauvres et de la jeunesse pour s’opposer non pas seulement au régime d’Obasanjo mais à toutes les politiques antisociales et les gouvernements des classes dirigeantes partout dans le monde.

    Au lieu de remplacer ces politiques et gouvernements capitalistes qui sont la source même de la misère et la pauvreté sans fin de la majorité de la population, il est temps que la classe ouvrière et ses organisations commencent à construire une alternative politique indépendante qui devra diriger les luttes vers une transformation socialiste de la société sans laquelle il ne pourra jamais avoir de solution à l’oppression économique et politique de la classe ouvrière.

    Envoyez des lettres de protestation à l’ambassade du Nigéria de votre pays pour demander l’abandon immédiat des charges contre les détenus. Envoyez aussi des lettres de protestation au mail suivant : dsmcentre@hotmail.com

    Segun Sango

    General Secretary, DSM

  • Solidarité avec les étudiants iraniens

    Comme le montrent les dernières déclarations de Dewael, la Belgique (ou plutôt son gouvernement) s’intéresse bien plus à ses relations économiques avec l’Iran qu’aux victimes du régime religieux iranien !! Quand la Belgique déclare que l’Iran est un pays où il n’y a pas de risque pour l’intégrité physique des candidats réfugiés s’ils rentrent dans leur pays, il nous semble important de rappeler que l’Iran lapide les femmes qui ne se plient pas aux moeurs imposés par le régime islamique, arrête de manière arbitraire des étudiants et des travailleurs, condamne à mort ceux qui osent critiquer le regime des Mollahs et les pend sur la voie publique, …

    Jean

    En ce qui concerne les étudiants iraniens, voici un compte-rendu non exhaustif des actes commis à leurs encontres depuis 1999. En juillet 1999, des milliers d’étudiants manifestaient pour soutenir les réformes démocratiques du président Khatami élu triomphalement deux ans plus tôt. Mais Khatami, qui ne voulait pas rompre avec la classe dominante dont il est issu, avait alors soutenu la répression féroce contre les étudiants. Bilan : 5 morts, de nombreux blessés. Septembre de la même année : arrestation et condamnation à mort de 4 des leaders étudiants pour avoir participé aux manifestations.

    En novembre 2002, Hachem Aghajar, professeur à l’université de Téhéran est condamné à mort pour avoir déclaré pendant un de ces cours qu’il ne fallait pas suivre aveuglément un chef religieux . Suite à cette condamnation un mouvement spontané d’étudiants se déclenche sur l’université. Face aux milliers d’étudiants, auxquels se sont joint des travailleurs, défilant dans les rues de Téhéran pendant plusieurs jours, le chef religieux d’Iran est obligé de céder et d’annuler ladite condamnation.

    Les manifestants étaient moins nombreux qu’en 1999, mais plus déterminés. Ils scandaient: “les chars et les fusils n’ont plus aucun pouvoir!”.

    Ils n’avaient plus aucune confiance en Khatami. Bien que réélu en 2001, il n’a résolu aucun des problèmes qui accablent la population et plus particulièrement la jeunesse (2/3 de la population). Néanmoins, fin novembre, 5 dirigeants étudiants sont arrêtés pour avoir «organisé» les manifestations de soutien et pour avoir scandé : «Mort aux Talibans, à Kaboul comme à Téhéran !!»

    Le chômage réel touche 30% de la population, les loyers montent en flèche, l’inflation est très élevée. Les contraintes du régime en matière de moeurs continuent de peser sur la jeunesse comme une chape de plomb. Les mouvements des étudiants iraniens annoncent des mouvements de protestation plus large. La jeunesse ne craint pas d’affronter le régime; elle n’a pas connu la défaite sanglante de 1979-80 face à la contre-révolution islamique. Les travailleurs et les paysans iraniens observent à présent le mouvement étudiant avant d’entrer en lutte à leur tour. A ce moment-là, le régime des mollahs tremblera sur ses bases comme jadis celui du Shah.

    C’est pourquoi EGA met en avant la nécessité d’avoir des mouvements étudiants forts qui se tournent vers les travailleurs, à savoir la classe qui produit les richesses et qui seule a la force économique de renverser ce système et de faire tomber les états dictatoriaux qu’il génère.

    La seule solution pour l’Iran est la création d’un état socialiste, et cela ne pourra se faire que de par une collaboration étroite entre les jeunes (le plus souvent les premiers à réagir) et les travailleurs. « Qui a la jeunesse a le futur », disait Lénine…

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