Author: sander

  • Allemagne: La résistance à l’austérité s’amplifie

    Le SPD du Chancelier Schröder a connu récemment une série de revers aux élections locales. La raison en est "l’Agenda 2010": le programme d’austérité le plus important depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les travailleurs, les sans-emplois, les jeunes et les retraités en font les frais.

    Tania Niemeyer

    L’Agenda 2010 comprend entre-autres un rabotage des pensions et des allocations de chômage et de maladie. Un chômeur sera contraint à l’avenir d’accepter n’importe quel emploi (y compris un travail à l’autre extrémité du pays). L’allocation de chômage sera limitée dans le temps et retombera après un an et demi à l’allocation du minimex. Les travailleurs ayant perdu leur emploi tomberont plus vite sous le seuil de pauvreté. Jusqu’à présent les consultations chez le médecin étaient gratuites. Cela va aussi changer.

    La crise économique rampante est la toile de fond de la politique de Schröder. L’Allemagne est confrontée à une augmentation du chômage (officiellement 4,2 millions) et un gigantesque déficit budgétaire. Schröder n’est pas en état de satisfaire aux critères de Maastricht et beaucoup de villes et de communes sont dans les faits en faillite. L’homme de la rue va devoir payer la crise. Les grandes entreprises et ceux qui déclarent un revenu élevé sont choyés car les impôts directs ont diminué.

    Grâce aux liens traditionnels entre les centrales syndicales et la social-démocratie, le SPD de Schröder pouvait jusqu’à présent compter sur le soutien électoral des dirigeants syndicaux. Les syndicats commencent à organiser un certain nombre d’actions locales symboliques contre le plan d’austérité, mais ils ont promis de ne pas mobiliser plus largement.

    Cela ne semble pas réussir. En octobre, se sont tenus les congrès des deux plus grands syndicats, IG Metall et Verdi (qui organise tous les travailleurs du secteur des services, y compris tous les services publics). Les dirigeants syndicaux doivent prendre en compte l’impétueuse pression venant de la base. Elles ont donc radicalisé leur discours. A la tribune des congrès les représentants du SPD ont été accueillis par des huées et des calicots de protestation.

    Le nouveau président d’IG Metall a dû prendre position: «Si la social-démocratie applique une telle politique, elle ne pourra plus être un allié!». Dans ce cadre, les motions des militants syndicaux de gauche ont eu beaucoup de succès, surtout celle qui appelait à participer à la manifestation nationale du 1er novembre à Berlin. Le congrès a décidé de soutenir la manifestation et de mobiliser. La tentative du président Bsirski d’appeler à l’action était tellement vague qu’elle est tombée à l’eau. C’est la première fois que la direction syndicale est obligée de mobiliser contre la politique de ses amis sociaux-démocrates au gouvernement.

    En Westphalie-Nord-Rhénanie, il y a déjà eu une manifestation de 45.000 fonctionnaires contre l’augmentation du temps de travail, la diminution des congés payés et de la prime de fin d’année. Plus de 15.000 métallurgistes de la région du Sud de l’Allemagne ont pris part à l’action de grève contre les atteintes aux conventions collectives sectorielles. Le 14 octobre, les équipes de Daimler Chrysler (12.000 travailleurs) ont arrêté le travail pour protester contre le démantèlement de leur statut. Et cela seulement une semaine après des arrêts de travail chez Daimler, Porsche et Bosch.

    L’idée de manifester le 1er novembre à Berlin a été annoncée pour la première fois fin août, lors d’un meeting national de coordination des initiatives de sans-emplois, d’Attac, etc. L’idée avait été lancée par notre organisation soeur en Allemagne, le SAV (Sozialistische Alternative ). Le SAV, en collaboration avec Résistance Internationale, a également organisé une grève de 1.500 lycéens à Kassel. Grâce à ce succès un de nos camarades a été désigné comme orateur officiel des jeunes à la manif du 1er novembre.

    Au moment de boucler ce numéro du journal nous apprenons que la manifestation de la Toussaint a rassemblé 100.000 personnes.

    Le SAV mène actuellement campagne pour une grève générale de 24 heures pour stopper l’Agenda 2010. Il y a en Allemagne une large combativité dans la population et tous les ingrédients sont présents pour une explosion sociale. La seule carence – et c’est pourquoi ce retard est préoccupant – est une direction militante de masse de la classe ouvrière.

  • SNCB: Vinck sabre dans l’emploi

    Les négociations sont en cours entre Vinck et les syndicats. Le plan “Move 2007” est mis de côté et la discussion porte actuellement sur un plan social pour 2004-2005. Même si Vinck est d’accord pour abandonner la date ultimatum de 2007, dans les faits rien ne change dans les plans de restructuration. L’incident sur le nombre exact de licenciements en était une première indication.

    Correspondant

    Vinck parlait de 4.544 emplois en moins pour 2005. Les syndicats auraient compris 5.828. Depuis le mois de mai 2003 (quand le chiffre de 10.000 pertes d’emploi a été avancé pour la première fois) 615 cheminots sont partis en prépension. Si on ajoute ce chiffre aux 4.544 on arrive à plus de 5.000 vers 2005 (ou 10.000 vers 2007).

    La diminution du personnel sera la plus sensible dans l’entretien et dans les gares (3.000 des 4.500 emplois). Cela va sans aucun doute occasionner plus de retard dans les trains. Le 24 octobre on a été confronté au premier gel. Conséquence: une rupture de caténaires à Anvers qui a perturbé tout le trafic ferroviaire, des problèmes d’aiguillages à d’autres endroits, des interférences dans les signalisations et une autre rupture de caténaires. A l’avenir cela sera plutôt la règle que l’exception. Les réparations préventives ne seront plus faites, on réparera le matériel seulement en cas de casse. Il n’y pas assez de temps actuellement pour réparer et entretenir les trains. Presque chaque jour il y a des retards à cause des problèmes techniques. Est-ce qu’on attend une nouvelle catastrophe ferroviaire? Alors que le prix des billets augmentera de 3,6 % en 2004, le service diminue à vue d’oeil.

    Pour le personnel il n’y a aucune sécurité d’emploi. Il y a des négociations avec Mobistar pour racheter B-Telecom, une des seules activités rentables de la SNCB. Le nettoyage des trains et des bâtiments va être sous-traité. Est-ce que B-Cargo va devenir une société privée avec toutes les conséquences pour le personnel? Même en maintenant le même statut pour les cheminots c’est le personnel qui payera la facture. L’Union européenne voudrait introduire, avec la libéralisation du trafic ferroviaire, une augmentation de la durée des journées de travail et une diminution de la durée des temps de repos. Cela se paiera cash sur le plan de la sécurité.

    Pour beaucoup de politiciens flamands, la régionalisation est la solution pour la SNCB. Les régions peuvent depuis peu avancer l’argent pour accélérer vestir 375,8 millions d’euros dans le tunnel de liaison vers le port d’Anvers et 40,9 millions dans la gare de formation à Zeebrugge. Les investissements serviront les entreprises et non les voyageurs.

    Les privatisations et la régionalisation ne sont pas des solutions ni pour les travailleurs de la SNCB ni pour les voyageurs. Ceux-ci doivent avoir leur mot à dire et la possibilité de prendre des décisions concernant les transports publics. Nous devons lutter tous ensemble pour que nos services publics restent à la disposition de la population plutôt qu’à celle des entreprises.

  • Semira Adamu: Le procès des gendarmes

    Sur le banc des accusés: cinq gendarmes. Les autres gendarmes, leurs supérieurs, la direction de l’ex-Sabena, l’Office des Etrangers et les responsables politiques – principalement l’ex-ministre de l’Intérieur, Louis Tobback, et Johan Vande Lanotte qui en 1996 avait permis l’usage du coussin – sont absents. Il n’ont pas à s’expliquer et ne seront pas jugés dans ce procès. Voilà dans quel camp est la justice et quels sont les intérêts qu’elle défend…

    Cédric Gérôme

    La défense des trois anciens gendarmes qui ont maintenu la jeune Nigériane lors de sa tentative de rapatriement en 1998, a réclamé devant le tribunal correctionnel un acquittement total et 2 suspensions du prononcé pour la prévention de "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Le procureur estime quant à lui que "les ex-gendarmes ne méritent pas de condamnation car ils n’ont fait qu’obéir aux ordres. Il n’y a maintenant plus une seule audience où l’on ne sous-entende que la responsabilité viendrait "de plus haut". Il est facile pour la justice de pointer les responsables politiques quand elle leur offre l’immunité sur un plateau d’argent, qu’elle écarte dès le début de l’instruction leurs responsabilités et qu’elle requiert l’acquittement pour les deux supérieurs hiérarchiques. L’avocat de l’Etat belge a justifié la politique d’expulsion en vigueur à l’époque. Il n’envisage pas de dédommagement pour les proches de la victime car "ils n’ont pas démontré de lien affectif suffisant envers Semira". On a également suggéré que "la violence provenait également de l’extérieur", suscitée par les actions et les manifestations du Collectif contre les Expulsions et des pressions que celui-ci exerçerait sur des candidat(e)s réfugié(e)s. Ce procès offre un large écho à ce genre de témoignage alors qu’il entoure de silence celui des proches de Semira ou, par exemple, de l’adjudant présent à titre d’observateur, qui a témoigné de la violence des gendarmes. Quant aux vidéos visionnées lors des audiences, il y manque les 2 moments-clés: celui où Semira est censée s’être rebellée et celui où les gendarmes sont censés être intervenus pour tenter de la réanimer.

    Le durcissement de la politique d’expulsion, la répression des militants et des sans-papiers montrent le vrai visage de la justice, son caractère de classe, jusqu’où la bourgeoisie et son appareil d’Etat peuvent aller en menant l’offensive sur tous les fronts. Donc la résurgence de la lutte des sans-papiers doit s’élargir dans une lutte globale qui fait le lien avec la remontée des luttes dues au redoublement des attaques néolibérales menées par le patronat et par les partis qui le représentent. L’exemple de la lutte des sans-papiers iraniens à l’ULB illustre que la victoire dépend d’un rapport de force conséquent et organisé que l’on ne peut construire que si la direction du mouvement adopte une position politique.

  • Imbroglio politique à Anvers. Aucun parti ne défend les intérêts des travailleurs

    Imbroglio politique à Anvers

    La crise politique s’aggrave à Anvers. La moitié des dirigeants de la police d’Anvers font l’objet d’une procédure disciplinaire et plusieurs échevins sont menacés de poursuites judiciaires dans la foulée du scandale des cartes visa.

    Geert Cool

    L’échevin SP.A Tuur Van Wallendael s’est exprimé sans détours sur la crise anversoise dans une interview au magazine Knack. Il estime que des poursuites judiciaires consécutives au scandale des cartes visa pourraient faire imploser le collège. Et d’ajouter: «Nous ne savons vraiment pas ce que nous devons faire en ce moment.(…) Nous n’avons préparé aucun scénario». Van Wallendael s’empresse d’ajouter qu’il ne craint pas pour sa carrière car il sera bientôt retraité, et de conclure: «Je les emmerde tous».

    Les péripéties anversoises démontrent surtout que les politiciens traditionnels n’offrent aucune alternative. Les scandales font apparaître un contraste saisissant entre la hausse du chômage, de la pauvreté parmi de larges couches de la population et les dépenses somptueuses faites par les notables locaux… avec l’argent de la collectivité.

    A Anvers, le chômage atteint 16% et le bourgmestre Patrick Janssens annonce que si la situation économique continue à se détériorer, il faudra de solides mesures d’austérité. La ville d’Anvers doit supporter annuellement 110 millions d’euros d’intérêt de la dette alors que la hausse du chômage gonfle le volume des dépenses.

    Une autoroute électorale est donc ouverte devant le premier parti anversois: le Vlaams Blok. Il n’a pourtant pas l’ombre d’une solution pour remédier aux problèmes. Lors de la discussion sur le budget communal, il s’est limité à exiger que la ville dépense moins d’argent dans l’enseignement communal. Le Vlaams Blok exige encore plus d’austérité!

    Il faut une politique qui parte des besoins de la majorité de la population.

  • Luttons pour un enseignement de qualité!

    Tous nos acquis en matière d’enseignement – comme les restaurants sociaux, les kots bon marché, la démocratie étudiante (il fut un temps où les étudiants avaient leur mot à dire sur le contenu des cours!) – proviennent de la période de la fin des années soixante.

    Simon Van Haeren

    En 1968, lorsque les étudiants de la faculté de Nanterre à Paris ont complètement paralysé l’université parce qu’ils ne voulaient pas devenir les futurs «cadres du capitalisme», le recteur a réagi en appelant la police. C’est l’étincelle qui mit le feu aux poudres. La lutte des classes a embrasé toute la société. Le résultat fut une grève générale phénoménale à laquelle participèrent 10 millions de travailleurs. La voie était libre pour une révolution socialiste, mais les staliniens et les sociaux-démocrates ont commis une trahison scandaleuse qui a permis à la bourgeoisie de reprendre le contrôle de la situation.

    S’il ne devait y avoir qu’une seule leçon à retenir de cette période, c’est que nous ne pouvons compter que sur nos propres forces pour défendre le droit à un enseignement pour tous.

    A certains endroits, les étudiants de gauche ont continué à défendre leurs droits avec succès jusque dans les années septante. Mais depuis la défaite de 1968, depuis qu’on a laissé passer la chance d’en finir définitivement avec le capitalisme, la politique a viré vers la droite et le vent a commencé à tourner en faveur de la bourgeoisie. La séparation rapide du PS et du SP d’avec leur base ouvrière après la chute du Mur en est une illustration. Aujourd’hui, ils luttent côte à côte avec les libéraux… pour les intérêts des patrons! Qu’est-ce qui nous attend à présent?

    L’Union européenne (UE) a inscrit depuis des années l’objectif de privatiser complètement le secteur public dans l’Accord Général sur le Commerce et les Services (AGCS). La privatisation de la SNCB, de La Poste, de Belgacom,… démontre que le gouvernement est effectivement en train de mettre en oeuvre les préceptes de l’AGCS.

    L’enseignement n’est rien d’autre qu’une marchandise pour l’Union européenne. Le financement public doit par conséquent être limité, car l’Union économique y voit une «distorsion de concurrence»! La fameuse Déclaration de Bologne y ajoute que «l’enseignement doit être davantage orienté vers le marché». Merci d’éclairer ainsi notre lanterne. La ministre Françoise Dupuis, qui prépare un décret pour appliquer les préceptes de Bologne en Communauté française, n’en continue pas moins de nier l’évidence.

    Les Pays-Bas ont été l’un des premiers pays à jeter le masque. On y a modifié la loi pour autoriser l’instauration de minervals astronomiques (jusqu’à 7000 euros). En Belgique, il y a une proposition de doubler les droits d’entrée dans les hautes écoles: cette mesure est suspendue jusqu’à présent car la loi ne le permet pas encore! Entre-temps, l’enseignement en général doit constamment faire face à un manque de moyens. Dans les hautes écoles, plus de la moitié des professeurs sont au bout du rouleau à cause du manque chronique de support matériel pour leur travail. C’est pourquoi ils vont descendre dans la rue le 19 novembre à Bruxelles. Les universités ont privatisé leurs restaurants et/ou augmenté le prix des repas. A la VUB, les loyers des kots ont été relevés, les infrastructures sportives vendues, etc.

    Pour pouvoir résister aux attaques du gouvernement, les étudiants doivent construire un rapport de force vis-à-vis des autorités universitaires.

    Rejoignez Résistance Internationale, Etudiants de Gauche Actifs et Actief Linkse Studenten!

  • Universités: Unité du personnel et des étudiants contre l’austérité

    L’organisation étudiante du MAS/LSP, Etudiants de Gauche Actifs/Actief Linkse Studenten (ALS/EGA), s’oppose dans toutes les universités aux privatisations et aux mesures d’austérité dans l’enseignement supérieur. A l’université de Gand, le nouveau restaurant du campus Ardoyen est en voie de privatisation. C’est un premier pas vers la privatisation de tous les restaurants universitaires de Gand. La CGSP a décidé de fermer un par un tous les restaurants universitaires pendant un jour. Plusieurs membres d’ALS étaient présents aux piquets de grève pour manifester leur soutien au personnel et pour expliquer aux étudiants les conséquences de la privatisation.

    Tim Joosen

    A la Vrije Universiteit Brussel (VUB), le prix des repas au restaurant universitaire a augmenté de 85% pour les boursiers et de 39% pour les non boursiers. En outre, les autorités universitaires envisagent la fermeture du restaurant du campus de Jette (faculté de médecine), ce qui pourrait signifier la fin de cette faculté car le restaurant est le seul point d’attraction pour les nouveaux étudiants et le campus est peu attractif pour les nouveaux étudiants car très éloigné des centres de commerce et de loisirs.

    ALS a pris les devants dans la campagne contre la fermeture et les hausses de prix et lutte pour le maintien de repas de qualité et à des prix abordables sur les deux campus. ALS compte participer aux prochaines élections pour le Conseil social (l’instance où se décide notamment la politique en matière de restaurants).

    La Katholiek Universiteit Leuven refuse d’endosser les pertes des restaurants universitaires semi-privatisés. La direction de l’unif a décidé de placer le personnel devant un dilemme scandaleux: soit la semaine des 45h avec la possibilité de ne prendre congé que pendant les périodes calmes, soit la fermeture pure et simple des restaurants. Les syndicats ont accepté la première proposition. La direction a réussi à dresser les étudiants et les membres du personnel les uns contre les autres afin d’empêcher les actions communes.

    EGA/ALS lutte dans toutes les universités pour un enseignement de qualité à la portée de la bourse de chacun. La fourniture de repas, de kots, de soins médicaux,… fait pour nous partie intégrante d’un enseignement supérieur démocratique. Les coupes budgétaires et les privatisations ont des effets négatifs tant pour le personnel (détèrioration des conditions de travail, baisse des salaires,…) que pour les étudiants (hausses de prix, baisse de la qualité,…). Nous appelons les membres du personnel des universités et les étudiants à lutter côte à côte pour défendre leurs intérêts communs.

  • Nigéria: L’annonce d’une grève fait reculer le gouvernement

    En juin de cette année, l’économie nigériane était paralysée par une grève générale. La raison de cette action de masse: la proposition d’augmenter le prix des carburants de 54%. L’explosion de colère des ouvriers nigérians, qui s’est traduite par des protestations de masse et des grèves, a forcé le gouvernement – qui travaille main dans la main avec l’industrie pétrolière – à réduire la hausse des prix. Cette "demi-concession" visait à faire retomber la colère de la population afin de pouvoir exécuter plus tard les mesures prévues. Le gouvernement se trompait lourdement en s’imaginant qu’il pourrait reculer pour mieux sauter…

    Laurent Grandgaignage

    Fin septembre, une nouvelle tentative d’appliquer la hausse des prix s’est heurtée à la même réaction de colère généralisée. Dès l’annonce de la mesure, la principale confédération syndicale, le NLC, annonçait une grève générale à partir du 10 octobre. Un comité de mobilisation s’est formé dans lequel on retrouvait non seulement les syndicats et les partis politiques, mais aussi les organisations étudiantes et les mouvements de défense des droits de l’homme. Le Democratic Socialist Movement (DSM), notre organisation soeur au Nigéria, jouait un rôle important dans la mobilisation pour une plate-forme plus large qui organise les ouvriers. Avec le DSM et ses membres dans les syndicats, le National Conscience Party (dans lequel nous travaillons) et les mouvements étudiants.

    Quelques heures avant le début de la grève, elle était annulée par le NLC: le gouvernement venait de retirer sa nouvelle hausse des prix. Malgré cette victoire, la décision unilatérale du NLC n’est pas exempte de critique: elle a été prise sans aucune concertation démocratique avec les organisations de la plate-forme de mobilisation. De cette manière, le NLC a laissé tomber les organisations militantes, ce qui n’est pas de nature à jeter les bases d’une plate-forme solide et à tisser des liens de solidarité avec les gens qui ne sont pas organisés dans les syndicats.

    La lutte contre la politique antisociale et les multinationales pétrolières est loin d’être gagnée. Le gouvernement peut toujours restreindre la distribution de carburant jusqu’à ce que les consommateurs se résignent à la hausse des prix. Mais si les travailleurs se montrent déterminés à passer à l’action de façon organisée, même la menace d’action peut forcer le gouvernement à faire des concessions.

  • Irlande: Joe Higgins et Clare Daly relâchés

    Après avoir purgé une peine de prison d’un mois, pour leur opposition à la taxe sur la récolte des déchets ménagers, Joe Higgins et Clare Daly, deux élus du Socialist Party (notre parti frère en Irlande), ont été libérés. Entre-temps, une discussion sur la taxe est en cours dans la société irlandaise. Les différents médias: le journal, la radio et même la télévision en parlent. Sur le site internet du MAS-LSP vous pouvez télécharger et suivre ces débats avec Joe et Clare. Cependant douze opposants à la taxe, dont une femme enceinte, restent en prison.

    Frank Hoste

    Après leur libération, un meeting s’est tenu auquel ont participé près de 500 membres et sympathisants. Une contreaction a été également organisée par le parti de droite Fine Gael. Elle n’a rassemblé que… 8 personnes.

    La tentative de briser le mouvement de refus du paiement de la taxe, en incarcérant les deux porte-paroles de la résistance, a échoué. Car la campagne connaît même une intensification. Il y a eu des manifestations massives et une grève de 48 heures des éboueurs en solidarité avec la campagne, ce qui constitue un fait majeur. Le fait qu’une partie importante des habitants refuse de payer la taxe, au risque d’aller en prison, reflète l’exaspération de la population.

    Après leur libération, Joe et Clare ont insisté sur la nécessité de continuer la résistance et ont dénoncé les mensonges du gouvernement qui tente de criminaliser le mouvement. Ils restent du côté des travailleurs et de leurs familles dans les quartiers. Ils appellent les syndicats à mobiliser pour une grève générale sur Dublin, avec comme revendications la libération des douze activistes et la révision par le gouvernement de sa politique envers ceux qui refusent de payer la taxe.

    En Irlande, la lutte contre la taxe sur les déchets ménagers a connu une répression inouïe, sans précédent dans l’histoire récente de la lutte ouvrière. Cette campagne montre aussi l’impact de nos idées et de notre parti comme instrument des travailleurs et des habitants dans leur lutte contre la classe dominante.

  • UDC: Le consensus à la suisse victime de la crise

    Les élections législatives du 19 octobre en Suisse ont vu la percée spectaculaire de l’Union démocratique du Centre (UDC), un parti populiste de droite. L’UDC est désormais le premier parti suisse en voix et en sièges.

    Thierry Pierret

    La progression de l’UDC est spectaculaire: elle obtient 27,7% des voix, soit le score le plus élevé jamais enregistré par une formation populiste de droite ou d’extrême droite en Europe. Pendant longtemps, les Suisses ont vécu dans l’idée que leur pays était un sanctuaire à l’abri de la crise du capitalisme mondial. La faillite de Swissair a frappé les esprits. Les Suisses ont massivement rejeté la politique néolibérale, les uns en votant pour la social-démocratie et les Verts – qui ont fait campagne pour le maintien des acquis sociaux – les autres en votant pour l’UDC qui a surtout fait campagne contre l’immigration et l’ouverture de la Suisse sur l’extérieur. Cette démagogie protectionniste dissimule pourtant mal les orientations néolibérales de l’UDC.

    Son leader, le milliardaire Christoph Blocher, exige une baisse d’impôts pour les riches et s’oppose à l’intervention de l’état dans l’économie, même lorsqu’il fallait sauver Swissair et ses milliers d’emplois.

    La polarisation gauche/droite sonne le glas du consensus à la suisse et met à l’ordre du jour la question d’un nouveau parti des travailleurs capable d’organiser la lutte contre la politique antisociale et de (re)gagner à la gauche les salariés et les petits indépendants séduits par la démagogie de l’UDC.

  • Soutenons la lutte pour le socialisme aux Etats-Unis!

    En septembre j’étais invité par notre organisation soeur aux Etats-Unis (Socialist Alternative) pour prendre la parole à une série de meetings à Seattle, New York, Boston, Minneapolis, Salt Lake City,…

    Bart Vandersteene

    Des meetings sur le thème "Un monde en crise et l’alternative socialiste". Cela a été une expérience enrichissante de passer un mois avec des militants socialistes aux États-Unis et d’entamer la discussion avec des centaines de jeunes à la recherche de réponses à leurs questions. Il était important de faire partager en Belgique ces expériences. J’ai donc participé à 16 meetings en Belgique organisés par le MAS/LSP. L’intérêt pour ce qui vit sur le plan politique et social en Amérique est grand dans notre pays. Des auteurs tels que Michael Moore et Gore Vidal, qui décrivent la politique américaine de façon critique se vendent en librairie comme des petits pains.

    La "superpuissance" américaine, dont on parle souvent, a des limites sur plusieurs terrains. L’obstacle le plus important à terme pour la bourgeoisie américaine est sa propre classe ouvrière. C’est pourquoi la classe dominante américaine essaie de neutraliser la majorité de la population sous des tonnes de patriotisme et de nationalisme.

    Mais il existe de sérieuses brèches dans le système. C’est au coeur du système capitaliste, dans les blocs impérialistes, que les batailles décisives se livreront pour construire un autre monde socialiste. Les forces socialistes aux États-Unis méritent donc tout notre soutien pour résister à l’idéologie dominante nationaliste et pour défendre les idées socialistes. C’était le but de ma tournée aux USA et cela devrait être un sujet de discussion dans chaque mouvement.

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