Author: sander

  • CGSP-Enseignement Anvers: Victoire de la gauche syndicale

    Pas moins de 800 militants de la régionale d’Anvers de la CGSP-Enseignement ont participé à l’assemblée de jeudi 18 mars. La réunion était importante car il s’agissait de renouveler l’exécutif régional élu pour quatre ans. L’exécutif sortant se caractérisait par une certaine combativité et des prises de position à gauche. A contre-courant de la droite de la bureaucratie syndicale et de la nouvelle secrétaire Nadine Maréchal qui, au cours des derniers mois, a mené toute une série de manoeuvre contre Frank Maerten (l’ancien secrétaire) et son «clan de la petite gauche».

    Un militant de la CGSP-Enseignement d’Anvers

    La droite de l’appareil a fait appel aux vérificateurs des comptes pour passer au crible uniquement les comptes des quatre dernières années (la période de Frank Maerten). Dans la mesure où l’exécutif régional précédent était composé d’enseignants de la ville, la bureaucratie essaie de montrer que les intérêts de l’enseignement de la Communauté flamande n’étaient pas défendus. Les mensonges et rumeurs propagés par l’appareil ont été démentis en assemblée générale par les enseignants de la Communauté.

    La nouvelle secrétaire et son comité bidon, soutenu par le SP.a, ont montré leur vrai visage. Au cours de la première semaine de son entrée en fonction, Nadine Maréchal a licencié deux permanents parce qu’ils avaient des positions à gauche. Une pétition a été lancée parmi les militants de base qui ont tout de suite compris les manoeuvres de l’aile droite, soutenue par la social-démocratie, contre le syndicalisme de combat. A l’issue du vote, une majorité s’est dégagée pour la reconduction d’un nouvel Exécutif régional de gauche.

  • Campagne pour les élections européennes

    Campagne pour les élections européennes

    Pour déposer notre liste aux élections européennes, nous devons récolter 5.000 signatures du côté francophone et autant du côté néerlandophone. Au moment d’écrire cet article, nous avons atteint nos objectifs. Maintenant nous commencerons la validation des parrainages.

    Vincent Devaux

    Nos camarades découvrent dans cette campagne, par le biais de témoignages, tous les soucis et problèmes quotidiens causés par une société capitaliste incapable de résoudre ses propres contradictions. Les réactions varient beaucoup selon le lieu de récolte. Dans les centres urbains commerciaux des réflexions autour de thèmes comme «de toute manière je n’irais pas voter» ou des réactions de dégoût par apport à la vie politique sont très courantes. C’est le résultat de la politique asociale menée par tous les partis traditionnels, y compris par les sociaux-démo-crates. A travers ces réflexions, il faut craindre une avancée électorale de l’extrêmedroite.

    Des remarques polies dans le genre «C’est très gentil mais je n’ai vraiment pas le temps» traduisent pour certains un complet désintérêt de la politique et pour d’autre le rythme de vie trépidant que leur impose la société. Il ne faut pas pour autant en conclure une indifférence, bien au contraire. Sur les bureaux de chômage nous avons régulièrement de bonnes discussions et des travailleurs se proposent pour nous aider, pour parler de nous dans leur entourage,…Dans les quar-tiers, les sujets abordés concernent très souvent l’emploi et le logement. Les gens accueillent nos idées et les luttes que nous menons avec beaucoup de sympathie. Certains ont entendu parler de notre campagne après que l’on ait fait du porteàporte dans les quartiers: ils nous téléphonent pour nous demander des formulaires et des détails sur la campagne. Parfois ils nous connaissent de très loin… comme cette personne qui est entrée en contact avec nous à un bureau de chômage à Liège car elle connaissait les campagnes menées par Joe Higgins, notre parlementaire en Irlande. Le but de cette campagne est prioritairement de renforcer nos sections et d’en créer de nouvelles. Nous sommes sur la bonne voie. Depuis janvier une vingtaine de nouveaux membres nous ont rejoints.

    Vous pouvez vous aussi nous aider dans la campagne. N’hésitez-pas à nous contacter (au 02/ 345.61.81 ou info@socialisme.be) si vous vouleznous aider dans la campagne: inviter un camarade du MAS pour une discussion avec des amis, diffuser des tracts, coller des affiches, mettre une affiche à votre fenêtre.

    La récolte des formulaires n’est qu’une des conditions à laquelle nous devons répondre pour les élections, car il nous faut également financer la campagne. Nous nous sommes fixé un objectif de 8.000 euros, cet argent nous servira à payer les tracts, les affiches,… sans lesquels nous ne pouvons pas faire connaître nos idées. Vous pouvez nous y aider en versant une petite contribution au numéro 001-2260393-78.

  • Anvers: Les fascistes ridiculisés dans leur fief

    LA MANIFESTATION du NSV à Anvers (leur plus fort bastion) a été un couac sur tous les plans. Les semaines précédant la manif, leur campagne a été battue en brèche par la campagne antiNSV du MAS/LSP et de Blokbuster. L’appel au soutien de leaders du Blok tel que Filip Dewinter n’a pu leur sauver la mise. Avec 200 participants, le cortège maigrichon du NSV a été, y compris aux yeux des propres dirigeants du parti, un réel fiasco.

    Geert Cool

    Notre contremanifestation en revanche, avec 700 personnes, fut la plus grosse manif anti-fasciste à Anvers depuis des années. Nous étions presque 3 fois plus qu’à la dernière manif anti-NSV à Anvers il y a 3 ans! Nous avons donné par là une nouvelle impulsion au mouvement antifasciste.

    La politique asociale du gouvernement réveille le chat qui dort. Quel parti tire profit du fait que 16% de la population anversoise est (officiellement) sans emploi? Sûrement pas les partis traditionnels, qui veulent virer des chômeurs afin de truquer les chiffres.

    La politique de la bourgeoisie «diviser pour régner» qui dresse les Belges (ou les Flamands) contre les immigrés, les travailleurs contre les chômeurs, les chômeurs contre les allocataires du CPAS,… rend la tâche facile au Vlaams Blok pour présenter comme acceptable son programme raciste.

    Avec la manif anti-NSV nous voulions démontrer que le Blok n’a pas de solution pour résoudre les problèmes sociaux. Au contraire, il fonctionne dans la même logique que les partis traditionnels et défend une politique qui n’est pas dans l’intérêt des jeunes ni des travailleurs. Un des thèmes principaux de la manif du NSV était le danger de l’élargissement de l’Europe. A propos du chômage le Blok parle des «profiteurs wallons qui chôment sur le dos des Flamands». Avec un taux de chômage de 16% à Anvers, on n’est pourtant pas très loin des 18% en Wallonie… Les Anversois sont-ils alors aussi des profiteurs? Le Blok oserait difficilement l’affirmer.

    La manifestation s’est déroulée dans le calme. Nous avons traversé des quartiers populaires et avons clairement fait entendre nos voix. Ensuite nous avons organisé un meeting avec plus d’une centaine de participants sur la manière de combattre l’extrêmedroite et la nécessité d’une opposition de gauche. Nous avons appelé tous les participants à lutter à nos côtés! Cela ne sert à rien d’être radical pour être radical: il faut aussi faire quelque chose de cette radicalisation. Les idées les plus radicales sont celles qui sont susceptibles d’être adoptées par de larges couches, avec lesquelles nous pourrons construire une force réelle afin d’aboutir à un changement dans la société.

  • Gand et Louvain: ALS en action contre le NSV

    Université de Gand: mercredi 10 mars, une centaine d’antifascistes occupent l’Universiteits-straat à Gand. Un cercle de droite, le KVHV, voulait ce soir-là y inviter Filip Dewinter à prendre la parole.Ils voulaient protester contre le fait que Dewinter puisse venir parler pour la première fois dans une salle de l’unif. Après l’interdiction du débat par l’unif, le KVHV a annoncé son intention d’occuper une salle de l’Universiteitsstraat pour que le meeting ait quand-même lieu. Notre action d’occupation a fait échouer cette tentative. Dewinter a alors introduit un recours devant le Conseil d’Etat qui a décidé que l’unif devait accorder une salle pour le débat. Nous n’en continuerons pas moins à protester contre les meetings du Vlaams Blok dans nos unifs!

    Katholiek Universiteit Leuven: Le jeudi 4 mars, le NSV a organisé un débat à la KUL. Bien qu’il ne soit pas reconnu à la KUL, c’est la deuxième fois cette année académique que le NSV utilise les locaux de l’université. Il essaie de se rendre acceptable en organisant des débats avec d’autres organisations. Nous avons organisé une action très médiatisée avec une cinquantaine d’antifascistes. Nous exigeons que les autorités universitaires ne mettent pas de locaux à la disposition du NSV afin de contrer son développement à la KUL. De l’autre côté, nous avons compté une dizaine d’étudiants du NSV, quelques uns d’autres cercles et l’un ou l’autre indépendant. L’action a été suivie d’un meeting sur la lutte contre l’extrême droite.

  • Manifestations contre l’occupation

    Un an après la guerre en Irak

    Réactions à chaud dans la manif

    – Julie, étudiante: "Il y a un an, on était dans la rue avant que la guerre commence et, aujourd’hui, on est toujours là, on brave la pluie pour montrer qu’on est encore plus mécontent. C’est de la grande hypocrisie de la part de l’administration Bush: on voit encore plus clairement maintenant que les motifs pour entrer en guerre étaient complètement infondés. La situation en Irak est loin de s’être améliorée…"

    – Simon, lycéen: "Les Etats-Unis ont imposé une fois de plus leur politique impérialiste. Ils ne vont rien faire pour stabiliser le pays: ils vont laisser les irakiens crever de faim et ils vont pomper les ressources pétrolières."

    A l’aube du 20 mars 2003, les premiers missiles américains étaient envoyés sur Bagdad, la capitale de l’Irak, déclenchant ainsi une guerre rejetée par l’écrasante majorité de la population mondiale. Un an plus tard, les opposants à cette guerre se sont donnés rendez-vous dans quelques grandes villes à travers le monde pour manifester leur colère.

    Stéphane Delcros

    A Bruxelles, la manifestation "Pour la paix au Proche-Orient" a rassemblé 5.000 personnes, c’est-à-dire moins de la moitié de l’objectif des organisateurs. Le MAS/LSP et Résistance Internationale étaient présents à cette manifestation avec une délégation très dynamique d’une centaine de personnes. Par ailleurs, Notre organisation était la seule à scander des slogans clairement anticapitalistes.

    D’une manière générale, les manifestants étaient venus dire non à l’occupation de l’Irak et de la Palestine. Mais c’est surtout l’Irak qui focalisait l’attention à l’occasion du premier anniversaire du déclenchement de la guerre de Bush. Les opposants à cette guerre n’en voient pas la raison d’être ou la jugent injuste et ils veulent le faire savoir.

    Depuis la déclaration de la fin officielle de la guerre le 1er mai dernier, jamais la victoire américaine n’a autant été remise en question. "La guerre n’est pas finie: ils sont toujours là-bas!" affirme Marie-Emilie (étudiante). Sur le terrain, les attaques et attentats se succèdent sans répit. Six cents soldats américains sont morts et la popularité de Georges W. Bush ne cesse de diminuer. Pour y remédier, le président américain a prévu un transfert du pouvoir vers un gouvernement provisoire pour le 30 juin alors que les élections ne sont programmées que pour la fin de l’année ou le début 2005.

    La situation sociale et économique des Irakiens s’est aggravée depuis un an. Le chômage atteint aujourd’hui 70% de la population! Les écoles, les hôpitaux et tous les services publics de base sont totalement désorganisés. 10.000 civils irakiens ont perdu la vie depuis le début de la guerre tandis que 11.000 sont en prison.

    Aujourd’hui, les mensonges de Bush, Blair et Aznar leur explosent à la figure. Dans le cas d’Aznar, littéralement. Le terrorisme sort renforcé de cette guerre. Aucune arme de destruction massive n’a été retrouvée. Le chef des inspecteurs américains a démissionné en affirmant que ces armes n’existaient plus depuis la première guerre du Golfe. Les liens présumés entre l’ancien régime irakien et le terrorisme n’ont jamais été prouvés. Plusieurs dirigeants de la "coalition des volontaires" admettent ouvertement qu’ils ont été "induits en erreur".

    Les efforts – les mensonges – déployés par les dirigeants américains et leurs alliés et destinés à faire accepter la guerre à l’opinion publique se sont retournés contre eux. Le mouvement anti-guerre international n’a peut-être pas permis d’éviter la guerre mais a tout de même réussi à dévoiler les vraies raisons de celles-ci et les manipulations opérées par la coalition.

  • “Je pensais que ces études menaient facilement à l’emploi…”

    Interview de Nicolas, ingénieur industriel, 24 ans

    Dans notre numéro précédent nous avons exposé les nouvelles mesures asociales prises par le gouvernement lors du week-end de Gembloux, notamment en vue d’exclure les chômeurs incapables de prouver qu’il ne «cherchent pas activement» un emploi. Emploi par ailleurs souvent inexistant. Ceux qui ont un emploi stable depuis longtemps ou qui n’ont jamais chômé n’imaginent pas la difficulté de décrocher un job aujourd’hui. En particulier ceux qui sont entrés sur le marché du travail au moment du plein emploi. Nous avons donc demandé à un jeune, qualifié, motivé et disponible pour le marché de l’emploi de témoigner.

    Propos recueillis par Guy Van Sinoy

    – Alternative Socialiste: Bonjour Nicolas. Peux-tu nous expliquer ton parcours scolaire et ton expérience en matière de recherche d’emploi?

    – Nicolas: En 1998, après mes humanités, j’ai entamé des études d’ingénieur industriel en électricité: 4 ans d’études. On nous disait qu’avec un tel diplôme en poche on trouvait facilement du travail. J’ai décroché mon diplôme en juin 2002 sans avoir doublé et après un stage en entreprise. Comme j’avais déjà entamé mes recherches avant la fin des études, j’ai déjà eu un premier entretien d’embauche le 5 juillet 2002.

    – A.S.: Super! Donc quelques jours après être sorti de l’école, tu avais déjà un emploi!

    – N: Non hélas! Ce premier entretien n’était que le premier d’une série qui s’est étalée sur 3 mois. Finalement je n’ai pas été engagé. Je ne m’étais bien entendu pas limité à cette entreprise, d’autant plus que je suis assez bon bilingue. J’ai écrit nombre de lettres: candidatures spontanées, réponses à des offres d’emploi. J’ai reçu le plus souvent une réponse polie mentionnant qu’on prenait bonne note de ma candidature. Certaines entreprises ne prennent même pas la peine de répondre!

    – A.S.: Et ensuite?

    – N.: Face à ces premières difficultés, j’ai décidé en octobre 2002 de suivre une formation complémentaire d’un an afin de ne pas perdre de temps et de mettre une corde en plus à mon arc. Ces cours (coût du minerval: 750 euros) ne se donnant pas à temps plein cela me permettait donc de continuer à solliciter et à me présenter à des entretiens d’embauche. En octobre 2003 j’ai obtenu mon diplôme d’études complémentaires et j’ai alors orienté mes recherches vers un plus large domaine de fonctions. Après plusieurs mois de recherche j’ai été engagé comme chef de service dans une grande entreprise, mais cela a été un échec. Je me suis bien vite rendu compte que, manquant d’expérience professionnelle et surtout n’étant pas encadré par quelqu’un d’expérimenté, une telle responsabilité ne pouvait être confiée à quelqu’un de 24 ans qui sort de l’école.

    -A.S.: Et les autres diplômés de ta session d’ingénieur industriel?

    – N.: Nous étions une douzaine de diplômé en juin 2002. Une dizaine ont trouvé des emplois divers. Les autres pas. Mais la situation est pire pour la session de juin 2003. Certains n’ont pas eu le moindre entretien d’embauche pendant plusieurs mois.

  • 3 et 4 avril: Socialisme 2004

    Dès qu’on comprend ce qu’est le socialisme, on devient socialiste!

    Pour la cinquième fois, le MAS/LSP organise un weekend de discussion, Socialisme 2004, qui aura lieu cette année dans un contexte politique particulièrement intéressant.

    Els Deschoemacker

    La coalition violette est démasquée comme formule «progressiste». La perspective de mesures d’austérité drastiques dans les dépenses publiques et d’une réforme de la réglementation du travail n’effraye pas que les travailleurs et leurs familles. Les différents partis traditionnels en craignent aussi les conséquences éventuelles. Le chômage en hausse, les factures de plus en plus lourdes des ménages,… Le gouvernement a beau avoir un budget «en équilibre», ce sont les travailleurs qui doivent payer la note. Et ça se reflète de plus en plus dans les sondages. Tous les partis au gouvernement, sauf le PS, perdent du terrain.

    La montée de la pauvreté, de la criminalité et de la consommation excessive d’alcool et de drogues vont de pair avec la montée du racisme et de la violence dans la société. L’extrême-droite progresse partout. Cette année, il y a à nouveau des élections. Lorsqu’on aborde les gens dans la rue, beaucoup répondent qu’ils ne sont pas intéressés par la politique. S’ils n’étaient pas ob-ligés de voter, ils ne le feraient pas. C’est une réaction compréhensible mais stérile.

    Socialisme 2004 doit nous éclairer sur les causes des problèmes sociaux d’aujourd’hui et expliquer à quel point le capitalisme, qui place systématiquement les profits avant les besoins des gens, est un système dépassé. D’un autre côté, nous voulons aussi rassembler lors de ce weekend un maximum de militants pour échanger les expériences de lutte.

    Nous allons essayer de passer en revue toutes les leçons qu’on peut tirer des luttes du passé. Par exemple, le mouvement contre la guerre du Vietnam et comment on a pu faire plier une superpuissance telle que les Etats-Unis. Ce mouvement a bousculé le système, non seulement par son caractère massif, mais aussi par le radicalisme politique d’une nouvelle génération connue comme la génération mai 68. On discutera aussi des développements en Chine, de la planification socialiste, du rôle de la femme dans le développement de la société sur base de la Révolution russe,…

    Nous allons aussi discuter de la montée du sexisme et du racisme en Europe. Nous avons invité des orateurs de France, des Pays-Bas et d’Allemagne afin de débattre de ces thèmes et d’autres. Une commission sur les chemins de fer explicitera les conséquences de la libéralisation; une autre portera sur l’élargissement de l’Union européenne. Sont invités aussi: Clare Daly, conseillère communale pour le Socialist Party à Dublin, Robert Bechert pour le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, notre organisation internationale), une camarade d’Allemagne de l’Est qui parlera des conséquences pour les femmes de l’introduction du capitalisme dans les pays exstaliniens.

    En d’autres mots: nous combinons l’histoire et la théorie avec la pratique de la lutte d’aujourd’hui. Les conditions matérielles vont forcer les gens à tirer des conclusions d’une portée de plus en plus grande. La bourgeoisie a essayé de discréditer le socialisme comme alternative politique, de le dépeindre comme une idéologie archaïque et dogmatique. Pourtant, on voit que ces idées trouvent un nouvel écho parce qu’elles correspondent à des aspirations réelles, celles de créer une société sans classes, sans exploitation, sans guerre. A ne pas manquer!

  • Une action de Résistance Internationale contre l’interdiction du foulard. Unité dans la lutte

    Une action de Résistance Internationale contre l’interdiction du foulard

    Résistance Internationale et le MAS/LSP ont organisé une série d’actions à Gand contre la proposition du ministre Dewael (VLD) d’interdire le foulard dans l’enseignement de la Communauté flamande. Nous avons ainsi avancé de façon très concrète notre programme anti-capitaliste et antiraciste. Contrairement aux Dewael, Destexhe, Lizin et Cie, nous voulons tirer la communauté musulmane de son isolement et la convaincre de lutter contre la politique antisociale du gouvernement. Nos deux actions au secrétariat du VLD et à l’Hôtel de Ville ont été couronnées de succès.

    Katrijn Zaman

    Le MAS/LSP et Résistance Internationale ont pris l’initiative de cette campagne parce qu’il est de notre devoir de lutter contre les mesures racistes et discriminatoires. Nous savons qu’elles ne sont que le prélude à des atteintes ultérieures aux droits et libertés de tous. Voilà pourquoi nous avons mené cette campagne devant plusieurs écoles à forte concentration d’élèves musulman(e)s. Les jeunes filles musulmanes ont réagi avec enthousiasme à notre appel à manifester devant le siège du VLD. Nous avons réussi à rassembler quelque cinquante jeunes, des «autochtones» comme des «allochtones». Les jeunes filles musulmanes, avec ou sans foulard, étaient ouvertes à la discussion. Elles voulaient discuter de notre tract et de nos points de vue. Nous avons su gagner leur respect en organisant cette action. Elles ne s’attendaient pas à cela de la part d’un groupe de jeunes «autochtones». Nous avons à nouveau ressenti ce respect lors de notre second appel à l’action devant l’Hôtel de Ville.

    Le groupe Vlaams Blok au conseil communal avait en effet soumis au vote une proposition d’interdiction du foulard. Mises en confiance par notre approche et convaincues par nos méthodes d’action, elles sont revenues pour cette seconde action. Elles avaient même battu le rappel de leurs parents et amis, de telle sorte que nous nous sommes retrouvé à 70. Elles allaient vers nous pour nous féliciter d’avoir lancé ce nouvel appel. Lorsque nous nous sommes mis à circuler avec les listes de parrainage pour les élections, elles ont signé sans hésitation.

    C’est très important de discuter avec ces jeunes filles musulmanes à partir de thèmes concrets qui les interpellent directement. De là, nous avons pu élargir la discussion à Malcolm X et sa lutte contre le racisme et l’injustice. On voyait poindre chez elles une réelle conscience politique et elles comprenaient d’où venait cette proposition de Dewael. Toute la question était de savoir comment la combattre le plus efficacement. Grâce à notre action, elles se sont rendu compte que ce n’était pas seulement à la communauté musulmane de réagir. Nous devons mener une lutte unifiée par des grèves, des manifestations et d’autres actions de protestation afin de créer un rapport de force.

    Il faut clarifier le petit jeu du gouvernement auprès de cette communauté et lui démontrer que toutes les communautés sont victimes de la politique de démolition sociale. Une partie de ces jeunes filles musulmanes voulaient collaborer à la construction de Résistance Internationale et poursuivre la discussion avec nous. Voilà comment on peut briser la glace et ouvrir la voie à une lutte unifiée. Ce sont de telles actions qui permettent aux idées socialistes de faire leur chemin au sein d’une communauté tenue à l’écart du reste de la société. Il s’agit maintenant de poursuivre sur notre lancée dans la lutte autour de ces thèmes. Cette campagne a été couronnée de succès et pourrait bien signifier un pas en avant dans la construction d’une alternative de gauche!

  • Elargissement de l’Union européenne. L’Europe du bradage social est en route

    Elargissement de l’Union européenne

    LE 1ER MAI, l’Union européenne accueillera 9 nouveaux pays membres d’Europe centrale, plus Chypre. L’Union européenne comptera alors 25 pays membres. A quoi peuvent s’attendre les travailleurs et les jeunes?

    Peter Delsing

    La majorité de la population n’arrive pas à suivre les affaires courantes européennes. 8 habitants de l’Union européenne sur dix déclarent être peu ou mal informés de l’élargissement de l’Europe. 84% se disent «presque pas» ou «pas du tout» concernés. En Belgique, seul 49% de la population se considère en faveur de l’élargissement.

    Les entreprises qui ont délocalisé, partiellement ou totalement, vers l’Europe de l’Est au cours de ces dernières années sont nombreuses. Le revenu moyen par habitant des 10 pays candidats à l’entrée dans l’Union européenne est égal à 35% du revenu moyen des états membres actuels. Par exemple en Pologne (38 millions d’habitants) le salaire moyen mensuel s’élève à 460 euros. Le niveau de vie s’est effondré lors de la restauration du capitalisme et le démantèlement de l’économie planifiée. Même si cette économie planifiée était gérée de façon inefficace par une structure étatique monolithique (un seul parti au pouvoir) bureaucratique.

    Les capitalistes occidentaux considèrent l’Europe de l’Est comme un nouvel Eldorado: avec une maind’oeuvre bon marché et hautement qualifiée. De plus les 80 millions d’habitants des 10 pays qui vont entrer dans l’Union européenne représentent 80 millions de consommateurs potentiels. Mais il est peu probable que les profits réels seront à la mesure des espérances des capitalistes. Après le 1er Mai, la valeur de la production totale (Produit intérieur brut de l’Union européenne) n’augmentera que de 5% malgré une croissance de la population estimée à 20%.

    La bourgeoisie se servira du niveau de vie bas en Europe de l’Est pour miner le niveau de vie des travailleurs d’Europe occi-dentale. Voila sans doute un des objectifs principaux de l’élargissement: disloquer les acquis de l’ensemble des travailleurs.

    De Standaard (17 février) proposait récemment une baisse des salaires afin d’éviter que les entreprises ne délocalisent: «Étant donné qu’une baisse de salaires sera difficile à faire avaler, il est souhaitable que les pays occidentaux revoient leur système d’allocations de chômage afin de rendre plus flexibles les travailleurs non-qualifiés» (17 février). Autrement dit: réduire les allocations de chômage, pour s’attaquer ensuite aux salaires. La riposte à opposer est la lutte intransigeante pour la défense de l’emploi et des conditions de vie de part et d’autre des frontières européennes actuelles. Cette lutte est une tâche des syndicats combatifs et des partis ouvriers en Europe.

    Les autorités des pays membres actuels vont recourir à un système de quotas et de permis de travail pour réguler le nombre de travailleurs de l’Est qui viendront vendre leur force de travail en Europe occiden-tale. Elles utiliseront cette main-d’oeuvre de réserve pour faire pression ici sur les salaires et faire accepter de mauvaise conditions de travail. Comme au temps où les autorités belges ont fait appel aux immigrés ita-liens pour descendre au fond de la mine.

    Un sondage récent révèle que 70% de la population des pays candidats à l’entrée dans l’Union européenne pense qu’il est plus facile de trouver un em-ploi ici que là-bas. En revanche seuls 30% croient que leur propre niveau de vie s’améliora après l’entrée de leur pays dans l’Union européenne.

    D’autre part le Danemark et la Grande-Bretagne veulent restreindre le droit à la sécurité sociale pour les nouveaux venus. La division entre les travailleurs est un piège mortel qui risque d’affaiblir la résistance aux patrons et de désigner de nouveaux boucs émissaires en faisant l’impasse sur les véritables coupables: les capitalistes et les gouvernements.

    Exigeons les mêmes droits pour tous les travailleurs! Qu’ils soient originaire du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest! Tous doivent avoir le droit de s’organiser dans les syndicats. Le travail clandestin, sans contrat, sans barème, sans protection sociale doit être active-ment combattu! C’est la seule possibilité pour lutter tous ensemble contre les patrons pour les salaires et les droits sociaux. Les travailleurs ont tout à perdre s’ils se laissent diviser.

    Une Union européenne élargie sera une construction instable. L’euphorie s’est dissipée. Une nouvelle période de lutte de classes mettra l’Europe du capital à l’épreuve. Déjà la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie, principaux candidats à l’élargissement, ont ralenti la politique d’austérité par crainte d’une riposte sociale impétueuse.

    La bourgeoisie caresse l’espoir d’un effondrement de la Pologne sur le scénario argentin. Le soutien au parti social-démocrate SLD est passé de 41% aux 2001 à 13% au-jourd’hui dans les sondages. Le taux de chômage s’élève à 20%. La corruption est omniprésente. Le déficit budgétaire de 2004 risque de frôler les 6% du PIB, alors qu’on exige un déficit de maximum 3% pour introduire l’euro.

    Après une série de mobilisations sociales (syndicats, retraités) un important volet de mesures d’austérité (notamment une réforme des retraites) a été repoussé à plus tard. Le gouvernement polonais a dû céder aux revendications des mineurs et des cheminots en lutte. D’ici 2007 le gouvernement polonais veut introduire une série de mesure d’austérité équivalant à 6,8 milliards d’euros. La croissance de ces dernières années n’a pas bénéficié à la majorité de la population. En Hongrie, le déficit budgétaire en janvier était estimé à 5,6% du PIB, ce qui a provoqué à la démission du ministre des Finances.

    Rejoignez le MAS pour construire une alternative anticapitaliste et internationaliste. Non à la division entre les travailleurs pour mieux les exploiter! Luttons tous ensemble pour nos droits sociaux et nos salaires! Unissonsnous pour socialiser les profits exorbitants accumulés par les grandes entreprises! Luttons pour une fédération des états socialistes en Europe!

  • Elections européennes. Une occasion pour faire connaître nos idées et nous renforcer

    Le LSP/MAS doit récolter 10.000 signatures pour déposer des listes aux élections européennes du 13 juin prochain: 5.000 pour la liste francophone et 5.000 pour la liste néerlandophone. A la mi-mars nous avions aucompteur 4.956 signatures du côté francophone et 4.260 du côté néerlandophone. L’objectif de notre participation à la campagne politique électorale n’est pas électoraliste. Nous voulons avant tout faire connaître nos idées, discuter avec le maximum de gens, faire de nouveaux contacts. Nous nous sommes fixés comme objectif de mettre sur pied deux nouvelles sections en Wallonie et une au Limbourg.

    Eric Byl

    La campagne a démarré en trombe du côté francophone. Les sections de Schaerbeek, St-Gilles, Liège et Mons ont démarré en force en collectant des signatures de parrainage sur les bureaux de pointage des chômeurs. Il faut dire que la forte augmentation du chômage et les nouvelles mesures cyniques de Vandenbroucke contre les chômeurs nous facilitent la tâche. Notre journal est bien accueilli et certains se portent volontaires pour nous aider dans la campagne.

    Nous avons de nouvelles adhésions entre autres à Verviers, à Mons et à Tubize. Nous sommes en discussion avec d’autres camarades notamment à Huy et à Charleroi. Notre objectif de mettre sur pied deux nouvelles sections commence à prendre corps à Verviers et à Tubize, alors que nous ne sommes qu’au début de la campagne. La décision de mener campagne à Charleroi nous a amené des sympathisants. Nous allons de-voir peutêtre revoir nos objectifs en Wallonie en nous attelant dès maintenant à la mise sur pied d’une section à Charleroi.

    Le logement est un de nos axes importants de notre campagne. La hausse des loyers pèse lourd sur le budget de nombreuses familles. C’est une cause importante de l’extension de la pauvreté. Nous revendiquons plus de logements sociaux et la garantie de ne pas devoir consacrer plus de 20% de son budget pour le loyer. C’est une nécessité objective pour gagner la bataille contre la pauvreté. Ni les partis traditionnels, ni l’extrême-droite n’y sont disposés. Pour mettre en pratique cette revendication il faut oser s’opposer à la logique capitaliste du profit.

    Un autre enjeu est de vaincre le relatif désintérêt pour les élections, en particulier pour les élec-tions européennes. Bien que le campagne ait bien démarré en Flandre – et que nous ayons en-registré de nouvelles adhésions à Gand, Louvain, Anvers, Malines, Ostende et Turnhout et fait des contacts à Genk – on rencontre plus d’apolitisme que précédemment. Les réactions à la manifestation de Blokbuster contre le NSV à Anvers et les progrès que nous enregistrons dans le travail syndical indiquent un changement dans la situation.

    Avec 14 nouvelles adhésions et les dizaines de contacts avec qui nous discutons en ce moment, nous sommes en mesure d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés de gagner une centaine de nouveaux membres d’ici la fin juin. Il y a cinq ans, nous avions lancé (nous nous appelions encore à l’époque, Militant) l’appel pour une Alliance de gauche de tous ce qui se trouvait à gauche de la social-démocratie et des verts. Notre proposition a été poliment boycottée. Maintenant que nous avons plus de poids, nous espérons être mieux entendus.

    Participer à une campagne électorale coûte beaucoup d’argent. En 2003 les partis traditionnels ont dépensé chacun entre 850.000 et 985.000 euros. Il faut ajouter à ces montants les dépenses individuelles des candidats. La campagne d’Hugo Coveliers (VLD) a coûté à elle seule 75.000 euros! Le PTB a quant à lui dépensé 50.000 euros. Le MAS/LSP a dépensé de son côté 5.000 euros. Selon De Standaard le cartel SP.a/Spirit a dépensé le moins de tous les partis traditionnels par nombre de voix re-cueillie: 1,22 euro par voix. Pour le Vlaams Blok cela représente 1,27 euro par voix et 3,04 euros par voix pour le N-VA. Selon le même mode de calcul cela fait 3,12 euros par voix pour le PTB et 0,60 euro par voix pour le MAS/LSP.

    Pour cette campagne électorale nous avons déterminé un budget de 8.000 euros pour l’ensemble du pays. Mais nous n’avons pas encore ces 8.000 euros. Nous lançons un appel à tous nos militants, nos sympathisants, nos abonnés et nos lecteurs occasionnels de nous soutenir en versant un soutien au compte 001-22603393-78 avec la mention «Campagne élections».

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