Author: sander

  • Aidez-nous à rassembler les 10.000 signatures de parrainage

    Aidez-nous à rassembler les 10.000 signatures de parrainage

    Les petites listes ont besoin de rassembler 5.000 signatures d’électeurs par collège électoral. Les partis représentés au parlement n’ont besoin de la signature que de… 3 parlementaires. C’est aussi cela la démocratie bourgeoise!

    Aidez-nous à faire entendre notre voix! Signez et faites signer le formulaire de parrainage encarté. Si vous avez des amis, des membres de votre famille, des voisins, des camarades de travail disposés à signer, faites quelques photocopies du formulaire. Si vous avez besoin de formulaires n’hésitez pas à appeler une section locale ou notre numéro national.

    Qui peut signer? Pour signer il faut être électeur: avoir 18 ans le jour des élections. Les Belges sont inscrits automatiquement sur la liste des électeurs de leur commune. Les étrangers membre d’un pays d’ l’Union européenne votent aussi s’ils se font s’inscrire sur la liste des électeurs au service des affaires électorales de leur commune avant le 1er avril 2004.

    Attention! Peuvent signer pour le collège francophone les électeurs qui votent en Wallonie ou dans l’arrondissement de Bruxelles Hal Vilvorde. Peuvent signer pour le collège néerlandophone les électeurs qui votent en Flandre ou dans l’arrondissement de Bruxelles Hal Vilvorde. On ne peut signer que pour une seule liste.

  • Troupes US hors d’Irak!

    Contre l’occupation au Proche-Orient

    UN AN APRES le début de la guerre, l’administration Bush commence à se rendre compte qu’il était plus facile d’envahir l’Irak hier que d’en sortir aujourd’hui.

    Jean Peltier

    La majorité de la population, y compris parmi ceux qui se sont réjouis de la chute de la dictature de Saddam Hussein, souhaite en finir au plus vite avec l’occupation américaine. Car celleci n’a rien amélioré dans le pays. La situation économique est toujours aussi dramatique. Une grande partie de l’industrie est à l’arrêt, le reste ne fonctionne qu’au ralenti. Les salaires sont payés avec retard et au compte-gouttes, 60 % de la population dépend de l’aide alimentaire, le chômage atteint 70%. L’électricité ne fonctionne que quelques heures par jour. L’extraction et l’exportation du pétrole a repris mais l’essence reste sévèrement rationnée.

    Contrairement aux espoirs de l’administration Bush, la capture de Saddam Hussein n’a pas signifié la fin de la résistance armée. Les attentats continuent quotidiennement, surtout dans la région sunnite. Plus de 350 soldats américains ont trouvé la mort en Irak depuis que Bush a annoncé la fin de la guerre le 1er mai 2003. Ces dernières semaines, les attentats visent surtout les Irakiens qui souhaitent s’engager dans la police et l’armée contrôlée par les Américains. Mais l’opposition ne se réduit pas aux attentats commis par des fidèles du parti Baas ou par des groupes islamistes. Des syndicats indépendants, des organisations de chômeurs et de femmes se constituent un peu partout et manifestent pour revendiquer une amélioration du sort de la population.

    Aux USA même, les «révélations» se multiplient, confirmant que Saddam Hussein n’avait pas d’armes de destruction massive avant la guerre et que Bush a menti sciemment pour vendre sa guerre. La popularité de Bush continue de baisser et les sondages donnent maintenant son probable concurrent démocrate John Kerry vainqueur des élections présidentielles en novembre.

    Pour se sortir de ce bourbier, le gouvernement américain a proposé un transfert de pouvoir le 30 juin vers un gouvernement provisoire (non élu) qui serait chargé d’organiser plus tard des élections générales. Mais ce projet est loin de mettre fin aux tensions. Les dirigeants de la communauté chiite, qui est majoritaire dans le pays mais était écartée du pouvoir par Saddam Hussein, continuent à mettre la pression pour obtenir le plus vite possible des élections qui leur donneraient le pouvoir. Les sunnites craignent d’être marginalisés et de payer pour leur soutien à Saddam Hussein. Les Kurdes veulent assurer leur autonomie et leur contrôle sur la partie des ressources pétrolières situées au Kurdistan.

    Le 20 mars, le mouvement antiguerre international appelle à une journée d’actions et de manifestations contre la guerre et l’occupation US en Irak et pour réclamer le retrait des troupes US et étrangères d’Irak. Une participation massive à ces mobilisations est aujourd’hui le meilleur moyen de soutenir le peuple irakien et de dénoncer l’impérialisme.

  • Interview de Silvio Marra, ex-délégué sécurité en sidérurgie

    Interview de Silvio Marra, ex-délégué sécurité en sidérurgie

    A LIEGE SE déroule un procès consécutif à un accident grave survenu à la Cokerie d’Arcelor (ex-Cockerill-Sambre). L’accident a fait 3 morts et 26 blessés. Une demi douzaine de travailleurs (cadres, agents de maîtrise, employés, ouvriers) se retrouvent sur le banc des accusés. Mais pas les dirigeants de l’entreprise. Nous avons interrogé Silvio Marra, ancien délégué principal en Sécurité et Hygiène aux Forges de Clabecq.

    Propos recueillis par Guy Van Sinoy

    – Alternative Socialiste: Silvio, en tant que militant, comment vois-tu les problèmes de sécurité au travail, en particulier en sidérurgie?

    – Silvio Marra: Un accident mortel dans une usine qui occupe plusieurs centaines de travailleurs crée un certain mécontentement, une certaine mobilisation. L’intérêt est d’utiliser cette mobilisation, cette énergie sociale pour la réinjecter dans la prévention des accidents de travail. Il faut utiliser l’émotion provoquée par les accidents pour éviter de nouveaux accidents, pour impulser la prévention.

    Evidemment le patron hésite toujours. Chaque fois qu’il peut l’éviter, il ne fait pas d’investissements de prévention. Donc faire la prévention des accidents c’est l’obliger à faire les investissements nécessaires pour rendre les machines les plus sûres possibles.

    Ensuite, il faut primo: un personnel d’encadrement formé et qui ai suivi des cours. Secundo: du personnel de maîtrise (contremaîtres, brigadiers) ayant suivi une formation théorie et pratique en matière de prévention, et qui soit capable d’analyser les accidents. Tertio: les ouvriers doivent aussi être impliqués. Qui doit animer tout cela? En principe c’est la délégation syndicale sécurité et hygiène: faire participer le personnel en organisant, par exemple, des assemblées quand c’est nécessaire et de toute façon en tenant un dialogue constant pour la prévention des accidents.

    A Clabecq nous avions réussi à réduire assez bien les accidents: le taux de gravité et le taux de fréquence ont été réduits par 5. Mais à chaque accident, nous avons organisé des petites assemblées, tenu des débats avec les travailleurs pour les faire participer, pour déterminer ensemble les causes de l’accident, pour faire participer les contremaîtres et les cadres, et pour créer le rapport de forces suffisant pour améliorer les machines, la formation, la participation et le comportement du personnel.

    Dans une entreprise où on trouve du personnel découragé, inorganisé syndicalement, qui va être le catalyseur pour mener le combat pour la prévention des accidents? Ce ne peut être que les militants syndicaux qui ont une conscience et une formation politique. S’il n’y a pas de militants qui rêvent d’un autre monde, qui ont envie d’une autre société, cela devient des campagnes occasionnelles, puis de la routine et la situation ne s’améliore pas.

    – AS: Justement à Arcelor le calendrier de fermeture de la phase à chaud est non seulement établi mais accepté par les directions syndicales. Est-ce que cela génère une climat social favorable pour travailler en sécurité?

    – SM: Dans une situation de restructuration, le fatalisme commence à s’installer tant du point de vue politique que du point de vue de la sécurité. Cela dépend une fois de plus de la conscience politique des militants syndicaux. Ils sont l’avant-garde des travailleurs. Même si ça va mal, malgré les difficultés financières et économiques, malgré l’annonce d’une prochaine fermeture, il faut continuer la prévention des accidents comme si l’entreprise allait continuer. Il ne faut jamais dire «Puisque maintenant on va fermer, on ne sait plus rien faire…» car alors c’est la catastrophe. C’est la situation la plus dangereuse qui puisse exister dans une entreprise: si on laisse tomber les bras, les accidents se multiplient.

    – AS: Au palais de justice de Liège ce sont des «petits» sur le banc des accusés. A ma connaissance c’est la première fois qu’on poursuit des ouvriers a propos d’un accident du travail. Est-ce que la responsabilité principale n’incombe pas à la direction de l’entreprise?

    – SM: La gestion d’une entreprise, dans tous ses aspects, dépend de la direction. Celle-ci est responsable sur le plan financier, technique, commercial et de la sécurité. Le patron est légalement LE responsable de l’entreprise. S’il y a sur le banc des accusés quelques ouvriers, contre-maîtres et petits cadres sans que la direction ne soit inquiétée, c’est le reflet d’une volonté politique de ne pas vouloir aller jusqu’au fond des choses, de ne pas aboutir à la vérité. Car tout ce qui se passe dans une entreprise est sous la responsabilité de la direction générale. D’autant plus qu’un accident de travail n’arrive pas comme cela sans prévenir. Il y a toujours des signes prémonitoires, des signaux avertisseurs, des feux clignotants qui s’allument. S’il y a dans l’entreprise des gens sensibilisés à la sécurité, ils perçoivent ces signaux. La direction générale doit aussi détecter ces signaux et elle a l’obligation légale d’intervenir AVANT l’accident.

  • Elargissement du droit de vote. Le libéralisme contre la démocratie

    Elargissement du droit de vote

    Le 19 février, la Chambre a enfin voté la proposition de loi qui accorde le droit de vote communal aux étrangers noneuropéens. Les libéraux francophones du MR y ont imposé des conditions très restrictives. Les libéraux flamands du VLD ne voulaient même pas entendre parler de ce droit de vote au rabais. Nous passons ici en revue leurs arguments contre le droit de vote.

    Thierry Pierret

    «Pas de droit de vote sans réciprocité»

    Le Mexique interdit aux étrangers toute activité politique. Si on accepte la logique de la réciprocité, on aurait dû, par exemple, interdire aux Mexicains qui vivent ici de participer aux manifestations contre la guerre en Irak… Si on la pousse jusqu’au bout, cette logique aboutirait aussi à ce qu’on n’accorde pas plus de droits aux étrangers qu’ils n’en auraient dans leur pays d’origine.

    «La majorité de la population (flamande) est contre le droit de vote»

    C’est le leitmotiv du VLD pour s’opposer au droit de vote. Les sondages les plus contradictoires ont pourtant circulé, selon qu’ils étaient commandités par les adversaires ou les partisans du droit de vote. C’est surtout un argument d’une grande hypocrisie. D’après un sondage paru en février, 53% des Belges désapprouvent le principe de l’amnistie fiscale chère aux libéraux. Cela n’empêchera pourtant pas un Rik Daems de continuer à prétendre que «la fraude sociale est pire que la fraude fiscale»…

    «Le droit de vote n’est pas un droit de l’Homme»

    Karel De Gucht, Rik Daems et 3 autres élus VLD osent écrire cela dans une libre tribune de La Libre Belgique du 31/01/2004. En somme, ils ne sont pas très différents des politiciens libéraux du 19ème siècle qui estimaient que seuls les riches pouvaient voter. Un politicien libéral de l’époque, FrèreOrban, s’était même exclamé: «le suffrage universel, c’est la bêtise au pouvoir!». Les libéraux d’aujourd’hui, Karel De Gucht et Daniel Ducarme en tête, auront tout fait pour lui donner raison.

    «Le droit de vote n’aide pas à l’intégration des immigrés»

    Ce n’est pas le droit de vote mais la politique néolibérale qui dissout les liens sociaux. L’égalité des droits politiques entre Belges et étrangers est justement un moyen de renforcer l’unité entre les travailleurs pour mieux combattre cette politique anti-sociale. L’absence de droits politiques contribue à maintenir nombre d’étrangers dans une attitude d’apolitisme qui les rend moins aptes à défendre leurs droits et déforce la lutte de l’ensemble des travailleurs.

    «La simplification de la naturalisation rend caduque la question du droit de vote»

    La question du droit de vote aux étrangers concerne par définition ceux qui, pour une raison ou l’autre, n’ont pas pu ou n’ont pas voulu obtenir la nationalité belge. Pourquoi contraindre les étrangers à faire un choix déchirant entre la nationalité belge et celle du pays d’origine avec lequel ils souhaitent garder un lien? Le chanteur Adamo a ainsi expliqué qu’il avait toujours refusé de devenir belge «par fidélité à son père». Cela doitil le priver du droit de donner son avis une fois tous les quatre, cinq ou six ans sur la façon dont le pays, la région ou la commune est dirigé?

    «Le droit de vote des étrangers n’est pas une mesure électoralement neutre»

    Nos archéolibéraux démontrent ici qu’ils ne sont même pas des démocrates. Cet argument est révélateur de l’attitude des politiciens pas seulement des libéraux envers la population en général. Nous pouvons voter pour qui bon nous semble, du moment que tout continue comme avant. Ne viennentils pas d’instaurer un seuil d’éligibilité de 5% pour limiter les effets du suffrage universel?

  • Pré-accord à la SNCB

    Correspondant

    Un pré-accord est finalement intervenu sur le plan d’entreprise de la SNCB. D’ici 2005 il ne restera plus que 38.000 postes de travail. Il est prévu que les plus de 55 ans pourront partir en prépension à 75% du salaire brut pour les catégories de salaire les plus basses et à 57 ans avec 65% du salaire brut pour les autres catégories. A première vue Karel Vinck, le manager de la SNCB, et les responsables syndicaux sont tombés d’accord.

    Aucun accord n’est encore intervenu sur la flexibilité, les changements du règlement de travail et la reconversion. Ce sera discuté en commission paritaire. Il faudra sans doute attendre après les élections pour l’application de ces mesures.

    Un accord doit encore intervenir sur la scission de la SNCB entre l’infrastructure et l’exploitation du matériel roulant. Pour le personnel il est crucial qu’il y ait des garanties pour le maintien d’un seul statut et d’un même cadre social.

  • France: Elections régionales et locales

    La Gauche Révolutionnaire présente pour la première fois une candidature dans les élections cantonales et deux candidats sur les listes d’alliance électorales de LO/LCR aux régionales. Nous reproduisons, ci dessus, un de nos tracts.

    Cet article a été repris du site de la Gauche révolutionnaire, la section française du CIO.

    Chirac, Raffarin et Sarkozy s’attaquent aux services publics d’éducation, de santé, de la Poste. Ils s’en prennent tantôt à l’éducation avec 14% d’embauches en moins cette année, ferment des classes en Zone d’éducation prioritaire (5 sur les Hauts de Rouen), mais aussi des milliers de bureaux de Poste, des dessertes SNCF… La politique antisociale de ce gouvernement concerne aussi le logement social. On le vend, on le détruit sans tenir compte des habitants. Cette politique a été menée à Rouen, par les maires successifs, depuis plus de six ans

    Rouen : logement social bradé ou détruit, ça suffit !

    Pendant des années, on a laissé se dégrader certains quartiers de Rouen. Les logements se sont vidés n’étant pas renovés et reloués. Sous Yvon Robert ou Pierre Albertini, les choses ont empiré. En 2001 et 2002, seuls 361 logements ont été rénovés sur 4194 programmés et seulement 8 logements construits !

    Aujourd’hui, Albertini met en place le Grand Projet de Ville 3. Les projets de réhabilitations d’immeubles sur les Hauts de Rouen sont abandonnés ! Les habitants ne savent plus sur quel pied danser ! De nouvelles destructions et constructions sont programmées en même temps que nombreux logements sociaux sont vendus. Ou vous achetez un appartement en mauvais état ou vous louez à un prix plus élevé…. Nous ne croyons plus leur baratin ! Il s’agit pour la mairie de se débarrasser des logements sociaux peu importent les conditions de vie des habitants concernés ! Ce n’est rien d’autre que la casse du logement social !

    Pour tous des logements décents, de vrais emplois et des services publics de qualité !

    De nombreuses personnes, privées d’emploi, précaires ou âgées perdent leur droit et l’accès aux services publics minimum. Là encore, ce sont les moins payés, les plus précaires et leurs familles habitant souvent dans des quartiers défavorisés au niveau social qui trinquent ! Pendant ce temps, les patrons font leurs profits…

    Les élections du 21 mars 2004 doivent être pour tous et toutes une occasion de montrer le rejet de cette politique antisociale. Les partis de l’ex-gauche plurielle (PS, PCF et Verts) réapparaissent à l’approche de ces élections mais ne proposent rien d’autre que de refaire la politique de cadeaux au patronat et de miettes pour les travailleurs !

    Votez Leïla MESSAOUDI, candidate de la Gauche Révolutionnaire sur le canton de Rouen 5 !

    Dans ces élections, la Gauche Révolutionnaire présente, pour la première fois, une candidature avec Leïla MESSAOUDI, 28 ans, enseignante en collège, sur le canton des Sapins, le Châtelet, Boulingrin et 4 cantons (Rouen 5) et deux candidats sur les listes d’alliance électorale de LO/LCR aux régionales.

    Les grèves du printemps dernier ont montré, que pour gagner face à ces attaques, il ne faut pas lâcher sur nos revendications. Même si la réforme des retraites est passée, aujourd’hui c’est celle de la Sécu qui se prépare.

    Contrairement à LO et la LCR, nous pensons donc qu’il ne faut pas s’arrêter à une alliance électorale. Aujourd’hui, les luttes sont peu nombreuses et isolées. La lutte des parents et des enseignants pour le maintien des 5 classes sur les Hauts de Rouen est un exemple de la résistance face aux attaques.

    Les travailleurs ont besoin d’instruments pour soutenir, coordonner et impulser ces luttes. Il manque bien aujourd’hui un véritable parti qui organise et défende sans concession les travailleurs face au patronat sur un programme sans concession, revendicatif, clairement anticapitaliste. La Gauche Révolutionnaire défend un programme clairement opposé aux politiques au service des patrons et pour une véritable alternative démocratique au capitalisme, le socialisme.

    Nous proposons à tous ceux et celles qui veulent préparer les luttes, poser les bases de la construction d’un nouveau parti des travailleurs, de soutenir nos candidatures et de mener campagne avec nous !

  • Dans tous les quartiers, le même droit à l’éducation !
  • Licenciements, précarité, privatisations: ça suffit!
  • Insécurité dans les quartiers. Ici comme ailleurs: tout ce qui nous divise nous affaiblit

    Insécurité dans les quartiers

    ACTUELLEMENT, ON NE compte plus les thèmes d’émissions et d’articles qui sont consacrés à l’insécurité, entretenant par la même ce sentiment de malaise dans la population. Les médias exagèrent sans doute, mais on ne peut nier la réalité. Le vandalisme existe, et la violence dans les quartiers également. Face à cela, il fait réagir. Le tout est de voir comment réagir.

    Nicolas Croes

    Les partis traditionnels, depuis longtemps en marge des problèmes et réalités rencontrés par la population, n’ont vu là qu’une raison supplémentaire d’augmenter le nombre de policiers dans les rues. S’attaquer aux effets et non aux causes de l’insécurité est une absurdité. L’amalgame entre insécurité et immigration est devenu un réflexe dans une partie de la population. Or, le phénomène est beaucoup plus large. Il est nécessaire de s’interroger sur ce qui pousse une partie de la jeunesse, belge ou d’origine immigrée, à agir ainsi. Les raisons de ces accès de violences trouvent leur origine dans la situation sociale.

    Entre 1998 et 2002, c’est presque un quart de la population belge (23%) qui fut à un moment ou à un autre personnellement confronté au problème de la pauvreté. En 2002 le nombres de personnes dépendantes du CPAS a augmenté de 15%, et certains jeunes ont toujours connus leurs parents au chômage. Ajoutons à cela les difficultés des jeunes issus de l’immigration pour trouver un emploi, le racisme de certains emplo-yeurs, l’impossibilité de travailler dans un service public sans nationalité belge, et autres attaques racistes… Le malêtre de ces jeunes est compréhensible. Mais leur violence – même si elle est souvent encouragée par différents films, chansons, émissions télé – est inadmissible.

    Jusqu’à la fin des années 80, la plus grande peur, celle dont les médias parlaient sans cesses, relayés par la plupart des familles occidentales, était celle du communisme. De nombreuses attaques contre les travailleurs, dont diverses lois répressives, sont passées au nom de la lutte contre les états staliniens. Depuis, l’économie de marché s’est auto-proclamée seul système viable. Le capitalisme est cependant fort loin d’avoir résolu ses contradictions, et il est facile d’expliquer différentes dérives par la petite criminalité. C’est donc en détournant l’attention de la population du système qu’elle subit que l’insécurité est devenue une véritable star.

    Devant la crise et les programmes d’austérité que l’on nous prépare (passé les élections bien entendu) il n’est que trop pratique de diviser la population en montant les uns contre les autres travailleurs, chômeurs, immigrés, habitants de quartiers et autres.

    La meilleure méthode pour réduire les incompréhensions entre ces différents groupes est de mettre en avant leurs points communs et non leurs divergences. L’exploitation et l’oppression du système nous unis, et ce n’est qu’en luttant en commun contre lui et ses défenseurs que viendra l’émancipation de la population et qu’elle pourra enfin prendre en main sa destinée dans l’intérêt de tous.

    Unissonsnous contre le racisme, les exclusions et le capitalisme qui les engendre!

  • La LBC à la pointe de la mobilisation

    Quelque 16.000 travailleurs du secteur non marchand ont manifesté à Bruxelles le 16 février. Les travailleurs de ce secteur entendent mettre le gouvernement sous pression avant de négocier leur cahier de revendications (voir Alternative socialiste n°87). Le gouvernement, de son côté, entend faire traîner les négociations dans des groupes de travail jusqu’après les élections du 13 juin.

    Eric Byl

    Les organisations syndicales doivent donc mettre la pression si elles veulent éviter d’être menée en bateau. Le 16 février 75% des manifestants étaient des affiliés de la CSC (LBC ou CNE). Un peu moins de 20% étaient des affiliés du SETCa, le reste des affiliés du syndicat libéral. Le cortège de la CSC était très combatif. Par contre des militants du SETCa estimaient que leur syndicat avait peu mobilisé. Le tract du MAS a été bien accueilli, particulièrement auprès des militants de la CSC.

    A la base on commence à perdre patience. Selon un militant du SETCa, les salaires dans le non marchand sont en moyenne inférieurs de 17% à ceux d’autres secteurs. C’est d’ailleurs confirmé par une étu-de de l’HIVA (un institut d’études du monde du travail dépendant de l’université de Louvain). Cette étude montre que – même sans tenir compte des différences de salaires liées à l’ancienneté, au sexe, au niveau d’études – les infirmier(e)s, soignant(e)s et éducateur(trice)s ont un salaire moindre que des diplômés de même niveau (9%) dans d’autres secteurs. Le cahier de revendications porte notamment sur le remplacement de la prime de fin d’année par un 13e mois et une augmentation des primes de prestations inconfortables.

    Dans la convention signée en 2000 figure notamment la pré-pension à 57 ans et un aménagement de fin de carrière permettant de réduire ses prestations à partir de 45 ans. Le gouvernement flamand n’a jamais appliqué cela à la lettre. La LBC exige la création de 25.000 postes de travail par la réduction du temps de travail à 36 heures sans perte de salaire et l’embauche de 5% de personnel supplémentaire.

    Afin de donner du corps à la mobilisation et de couper court aux manoeuvres du gouvernement, la LBC organisera chaque mardi une action de sensibilisation devant les cabinets ministériels concernés. La CSC appelle aussi à une manifestation nationale le jeudi 1er avril. En mars, trois manifestations sont prévues contre les mesu-res de Frank Vandenbroucke à l’égard des chômeurs, des manifestations hebdomadaires du non marchand et une manifestation contre l’occupation de l’Irak le 20 mars. Il n’est donc pas étonnant que la tension monte au sein du gouvernement à l’approche des élections.

  • Forum Social. Mobiliser les travailleurs ou s’en distancier?

    Le 28 février, le Forum Social de Charleroi organise une journée d’activités sur le thème de l’Europe. Ce forum, composé pour une grande part d’ONG et de représentants du monde associatif, se veut un prolongement au niveau local du Forum Social de Belgique, dont la charte est ellemême calquée sur les principes des Forums européen et mondial. Si la démarche de ce forum est louable, il convient néanmoins d’en analyser le caractère: le fait que tout parti politique y soit interdit alors que des membres de partis traditionnels tels que le CDH ou le MR soient invités aux débats suscitent déjà certains doutes quant au bon vouloir de ces «altermondialistes» à s’opposer à la politique du gouvernement.

    Cédric Gérôme

    Dans la lignée de la déclaration du président français d’ATTAC lors du FSE à Paris, dénonçant le risque d’assimilation à l’extrêmegauche si le mouvement était trop radical, le Forum social belge tend lui aussi à se distancier des travailleurs en lutte pour en réalité servir de tribunes aux politiciens bourgeois.

    Le FSB veut tisser autour des différentes organisations un réseau commun qui a un caractère nettement réformiste. La direction de ce forum se cantonne à une critique du «libéralisme», évitant soig-neusement de parler du capitalisme, et tente d’emmener le mouvement non vers un changement révolutionnaire de la société, mais vers une régulation de l’économie capitaliste. Le FSB ne recherche pas une alternative au capitalisme dans son ensemble, mais compte plutôt sur la bonne volonté des «institutions internationales démocratiques» de la société bourgeoise qu’il voudrait voir transformer en organisations de bienfaisance.

    Pour exemple, les conclusions des discussions menées au sein de ce forum sont envoyées sous forme de pétitions au gouvernement, dans le but d’interpeller le monde politique. Nous ne sommes pas opposés par principe à l’idée du Forum Social, mais nous pensons qu’il doit rester indépendant des représentants de la classe dominante, responsables des plans d’austérité contre le monde du travail. C’est seulement en réalisant la jonction avec ce dernier et en lui offrant des perspectives de lutte que nous pourrons faire avancer le mouvement.

  • Tarifs des garderies: de plus en plus chers!

    IL Y A QUELQUES semaines à Gand, nombre de parents ont reçu une lettre de l’échevin de l’Enseignement Rudy Coddens (SP.a) annonçant une hausse des tarifs des crèches et des écoles de devoir communales à partir du 1er mars . Motif invoqué: une comparaison avec les prix du marché montre que les tarifs communaux sont "anormalement bas".

    Anja Deschoemacker

    Mais n’est-ce justement pas la mission d’un service public d’offrir un accueil à bon marché quand les tarifs des institutions privées sont hors de portée du budget d’une famille modeste?

    Pourquoi cette augmentation a telle lieu maintenant? Dans sa lettre, Coddens explique qu’une des institutions communales, reconnue par Kind en Gezin (l’équivalant en Flandre de l’Oeuvre nationale de l’Enfance), doit pratiquer les mêmes tarifs que Kind en Gezin. Et donc que pour éviter les différences de tarifs entre institutions communales il vaut mieux tout aligner vers le haut (sur les tarifs de Kind en Gezin). Les parents qui n’ont pas d’autre revenu qu’une allocation (chômage, mutuelle, invalidité, CPAS) pourront demander un tarif social (50% du prix). Mais ce tarif «social» coûtera de toute façon plus cher que le tarif actuel.

    Ce que Coddens ne dit pas, c’est que la ville de Gand est en déficit et qu’elle veut, cette année encore, réduire de 21 millions d’euros ses dépenses. Coddens ne dit pas non plus que de nombreux projets de prestige coûtent cher. Par exemple le projet contesté «Oxygène à la Brugse Poort»: 89 petites maisons ouvrières vont être abattues pour faire place à une dizaine de grandes maisons à 3 chambres, accessibles seulement aux familles avec deux salaires. Autre exemple, l’aménagement de Portus Ganda: un port de plaisance pour les yachts.

    Les restrictions budgétaires se feront au détriment du personnel communal (250 emplois vont disparaître), du CPAS et des usagers des services communaux, comme par exemple, les parents qui ont besoin d’une garderie pour leurs enfants.

    Coddens ne dit pas non plus un mot sur la politique du SP.a et du VLD au gouvernement fédéral ou à la Région flamande. Il aurait pu, par exemple, mentionner que la politique de la libéralisation du marché de l’électricité (uniquement appliquée en Flandre pour l’instant) prive les communes des revenus qu’elles percevaient au travers des intercommunales de distribution de l’électricité. Ou encore que la baisse des impôts impulsée par Didier Reynders au niveau fédéral aura pour conséquence de réduire les centimes additionnels reversés aux communes.

    Coddens est le successeur de Freya Vanden Bossche à l’échevinat de l’Enseignement de la ville de Gand. A l’époque elle n’avait à la bouche que le mot «enseignement gratuit». «Gratuit» si l’épouse ne travaille pas et qu’elle peut s’occuper de la garde des enfants dès la fin des cours. L’horaire des écoles gardiennes est de 8h15 à 11h45 et de 13h à 15h20. Ceux et celles qui ne peuvent se permettre, en raison de leur activité professionnelle, d’aller chercher leurs mioches sur le temps de midi, de leur donner à manger et ensuite de les ramener à l’école doivent payer la garderie. Jusqu’à présent, cela coûtait 1,49 euros. A partir du 1er mars ce sera 2 euros. Le mercredi après-midi le tarif passera de 1,49 à 3,60 euros. Pendant les vacances scolaires, il passera de 1,49 euros à 7,10 euros si l’accueil dure plus de 6 heures.

    Un grand nombre de femmes travaillent à temps partiel. Pour beaucoup d’entre elles, dont les revenus ne sont pas beaucoup plus élevés qu’une allocation sociale, cette brusque hausse des tarifs de garderie représente un casse-tête financier. D’autant plus que l’employeur ne fixe pas l’horaire de travail à temps partiel en tenant compte des horaires de l’école gardienne ou primaire.

    Comment dans ces conditions les femmes avec des enfants en bas âge pourront-elles à la fois payer les frais de garderie avec un travail à temps partiel mal payé? On voudrait inciter les femmes à rester chez elles qu’on ne ferait pas autrement! Comme tous les partis traditionnels, le SP.a a beaucoup de langue, mais quand il s’agit de passer aux actes c’est une autre paire de manches!

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