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  • Nouvelles du CIO

    Congrès de la section allemande

    Les 4 et 5 décembre derniers, 170 délégués du SAV (Sozialistische Alternative) se sont réunis à l’occasion de leur congrès national. La discussion principale portait sur le mouvement de lutte à l’encontre des attaques de Schröder et du patronat. Suite à cette contestation, une nouvelle initiative politique est née: le WASG. Celui-ci a décidé de lancer le parti au printemps et de participer aux élections locales à Nordrhein- Westfalen en mai 2005. Nos camarades ont développé un programme clairement socialiste au sein de ce parti. Cette année-ci, nos trois premiers conseillers ont été élus: à Aix-la- Chapelle, Cologne et Rostock. Il s’agit pour nous d’un nouveau forum permettant de diffuser des idées socialistes.

    Australie: notre premier conseiller élu

    Le 27 novembre, Steve Jolly, du Socialist Party, a été élu à Yarra (Melbourne) avec 13% des voix. Les Verts, malgré un programme de gauche sur lequel ils avaient été élus au conseil, ont mené une politique anti-sociale. Le Socialist Party a quant à lui mené des campagnes parmi des jeunes travailleurs, notamment avec Unite, un syndicat des interimaires et d’autres travailleurs mal payés. Avec Unite, nous menons des actions dans les grandes rues commerçantes contre les bas salaires et contre les contrats temporaires des jeunes. Nos camarades ont également été actifs lors des luttes contre les coups d’austérité dans l’enseignement, contre la guerre, lors d’actions syndicales etc. Steven Jolly est ouvrier du bâtiment et y est délégué. C’est cette tradition de lutte que les électeurs ont récompensé. Le MAS-LSP tient à féliciter son organisation soeur et Steve Jolly.

  • Comité Exécutif international du CIO. APRES LA VICTOIRE DE BUSH: VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL?

    Comité Exécutif international du CIO

    LE COMITÉ POUR UNE INTERNATIONALE OUVRIÈRE (CIO), qui possède des sections dans 36 pays et sur tous les continents et dont fait partie le MAS/LSP, a tenu en Belgique son exécutif durant la 3ième semaine du mois de novembre. Les délégués – venus de tous les continents – ont brossé l’état de la situation politique et économique internationale et avancé des perspectives de développement.

    Vincent Devaux

    C’est reparti pour un tour

    L’actualité a partout été dominée par la question des élections américaines. Bush a été réélu alors qu’il est certainement le président US le plus haï depuis longtemps. Mais s’il a remporté les élections, son soutien s’est érodé et il est loin des 90% qu’il avait dans les sondages peu après le 11 septembre.

    Kerry ne représentait pas une alternative à la politique de Bush. Le slogan «Tout sauf Bush» appelant à voter démocrate a érodé le résultat de Ralph Nader (moins de 1%), seul candidat qui présentait un programme défendant les couches opprimées. Une grande partie des votes engrangés ne le sont pas sur base de la politique étrangère (Irak), ni même de sa politique intérieure, mais plutôt sur base des valeurs morales traditionnelles avancées par Bush dans sa campagne avec l’appui des évangélistes.

    L’incertitude sur la ligne politique pour son second mandat est tombée. On constate qu’il va poursuivre sa politique agressive. Il a déjà déclaré qu’il voulait un budget de 2.200 milliards de $ pour le budget de la défense jusqu’en 2008 et une diminution de l’impôt sur les plus-values.

    L’économie mondiale tirée par les Etats-Unis et la Chine est en porte-à-faux

    Bush va devoir tenir compte de deux déficits jumeaux colossaux: le déficit public et celui de la balance des paiements. Le financement de sa dette se fait au travers de l’émis-sion de bons du trésor, les 3/4 des investissements dans des bons d’états par les banques étrangères sont le fait de l’Asie, principalement la Chine et le Japon. Si la croissance US en 2004 a été de 4.4 %, elle est due partiellement à la baisse continuelle du taux d’intérêt passant de 6.25% à 1.25% en quelques années provoquant une surconsommation et la naissance d’une bulle immobilière. La baisse d’impôt – pour les plus riches- au début de la première législature de Bush et la guerre en Irak, remplissant les poches des marchands de canons par une politique de «keynésianisme négatif», a également permis de soutenir la croissance.

    La baisse du dollar permet de réduire artificiellement la dette US et permet d’écouler ses produits plus facilement sur le marché mondial et donc d’exporter la crise. Mais cette dépréciation du dollar mine la confiance des investisseurs qui choisissent de se tourner vers d’autres devises comme l’euro. L’importante croissance économique de la Chine ces dernières années (+/-9%) ne doit pas cacher son caractère inégalitaire entre les différentes provinces ; l’intérieur du pays principalement rural restant très pauvre. Le pouvoir central tente de contrôler l’ouverture de l’économie chinoise au capitalisme afin d’éviter l’implosion de cet énorme pays comme en URSS. L’économie chinoise, basée sur l’exportation de biens et l’importation d’énergie et de matières premières est très sensible à l’économie américaine et aux variations de ses taux d’intérêts. Une élévation des taux d’intérêts aurait un impact sur la croissance chinoise.Bien que les achats massifs de bons d’états US permettent de soutenir artificiellement la croissance des Etats-Unis et donc l’exportation de produits chinois, la Chine ralentit ses investissements dans la dette US car elle doit également diversifier ses investissements dans le secteur énergétique pour garantir son approvisionnement. Les deux économies sont très liées et sont actuellement la locomotive de l’économie mondiale, mais elles se soutiennent artificiellement et pourraient s’écrouler tel un château de carte.

    On a vu ces derniers mois une augmentation du prix du pétrole dépassant les 45 dollars le baril, due à la combinaison d’une croissance de la consommation d’une part et à l’instabilité de certains pays producteurs d’autre part: l’Irak qui ne peut rétablir son ancienne production, instabilité politique au Vénézuela, grèves à répétition au Nigéria, affaire Ioukos,… d’autre part il y a eu peu de découvertes de nouvelles ressources pétrolières ces dernières années et les installations n’ont pas été suffisamment développées, certains économistes pensent qu’il faudra 15 ans pour rétablir la situation. La production de l’acier au niveau mondial est également sous pression de la demande chinoise. Cette montée du cours du brut a des conséquences directes sur les prix des biens à la consommation et réduit le pouvoir d’achat des populations et cela même dans des pays comme l’Iran ou le Nigéria, exportateurs de brut mais qui doivent importer des produits raffinés.

    Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte en elle l’orage. (Jaurès)

    Les Américains n’ont pas les moyens de leur ambition: jouer les gendarmes du monde. S’ils ont annoncé la prise de Falluja en Irak comme une victoire, provoquant le déplacement dans des conditions précaires de 200.000 personnes, il est clair que c’est plutôt une défaite et que la résistance devient plus expérimentée. De plus le risque d’une guerre civile n’est pas exclu si les Sunnites ne sont pas représentés au parlement.

    La politique guerrière de Bush est partiellement responsable de la reprise de la course à l’armement. La Corée du Nord et l’Iran, qui développent un arsenal nucléaire, sont sous pression de l’Occident. Une intervention militaire en Iran n’est pas exclue mais beaucoup d’obstacles sont présents; accords gaziers avec la Chine et autres fournitures pétrolières avec autres pays, comme la Russie,… le pays est en pleine croissance ce qui n’était pas le cas de l’Irak après une guerre et une décennie d’embargo.

    De plus, avec une population trois fois plus nombreuse et un pays quatre fois plus grand que l’Irak il va être plus difficile d’y intervenir. Enfin, l’administration doit compter avec le mécontentement croissant parmi la population et l’armée américaine. Une intervention en Corée du Nord pourrait dégénérer en guerre régionale avec la proximité de la Corée du Sud et de la Chine.

    Une montée de la lutte des classes

    Le Nigeria a déjà vu 7 grèves générales contre l’augmentation du prix de l’essence depuis qu’Obasanjo est au pouvoir et qu’il mène une politique dure de privatisation des services publics. En Chine des mouvements à caractère insurrectionnels se multiplient.

    Une manif a rassemblé‚ 40 à 50.000 personnes à Wanzhou pour protester contre la bastonnade d’un travailleur par un fonctionnaire. Une grève de sept semaines a eu lieu dans une usine textile qui était privatisée, 7.000 personnes protestant contre leurs nouvelles conditions de travail et les licenciements, ce qui est une première depuis 1949. On doit également citer une occupation d’un barrage par des paysans qui est passée de 40.000 à 100.000 personnes après la mort d’un manifestant et qui a finalement obligé la police à se retirer. En Amérique Latine, la plupart des gouvernements – au Pérou, Brésil, Venezuela, Argentine,…- tiennent un discours anti-libéral. La Colombie a vu l’élection d’un président social-démocrate après 100 ans de pouvoir aux mains des conservateurs, signe de l’élévation de la conscience de la population. On voit néanmoins actuellement les limites de tous ces gouvernements qui ne cassent pas avec le capitalisme.

    L’Europe entre en marche Les attaques sur les conditions de vie des ouvriers entraînent la réaction de la classe ouvrière par des manifestations rassemblant des centaines de milliers de personnes (grèves générales en Italie…).

    En Angleterre, le syndicat des pompiers a consciemment brisé ses liens avec le Labour Party qui mène les attaques sur le niveau de vie des gens. L’Allemagne qui a certainement vu les pires attaques, a vu se développer les Journées du Lundi (contre le plan Hartz IV) ainsi qu’une nouvelle formation électorale qui pourrait être le point de départ d’un nouveau parti des travailleurs. Aux Pays-Bas, le modèle « Polders », basé sur la paix sociale a montré ses limites, la manif du 9 octobre dernier contre la politique de Balkenende a rassemblé entre 200.000 et 300.000 manifestants. En Pologne, avec un taux de chômage moyen de 20-30 %la population n’a plus d’illusions sur les soi-disant bénéfices de l’intégration au sein de l’U.E.

    Partout dans le monde nous voyons une montée de l’instabilité politique des tensions entre les grands blocs économiques, un pourrissement de la société dans les pays où intervient l’impérialisme et une escalade militaire. Seul un changement de société, porté par le développement de la lutte des classes peut éviter une explosion de barbarie.

  • Union Européenne. Une camisole de force ultra-libérale

    UNION EUROPÉENNE

    LA COMMISSION EUROPÉENNE et les gouvernements veulent faire ratifier une constitution qui bétonne le libéralisme.

    Jean Peltier

    Tous les pays membres de l’Union européenne vont devoir se prononcer dans les deux ans qui viennent sur le projet de Constitution européenne. En Belgique, cela sera peut-être fait par un vote du Parlement mais il est possible que nous soyons appelés à voter sur ce sujet lors d’un référendum en mai ou en juin 2005.

    A quoi doit donc servir cette Constitution?

    En partie, à fixer des règles juridiques clarifiées pour permettre à l’Union européenne de fonctionner avec 25 pays membres. Mais ce texte ne se limite pas à définir des règles de procédure pour les prises de décision.

    Elle fixe surtout un modèle économique, social et politique pour l’Union européenne que tous les gouvernements devront impérativement respecter sous peine de sanctions.

    Et comme cette Constitution ne pourra être modifiée à l’avenir qu’à l’unanimité des pays membres, il est clair que ce texte s’imposera pour longtemps! Les quatre grandes familles politiques européennes et belges – chrétiens, libéraux, socialistes et verts – sont favorables à cette Constitution. Les partis socialistes essaient de «vendre» la Constitution en insistant sur les quelques références qui figurent dans le texte à l’Europe sociale, au plein emploi et au progrès social. Mais il ne s’agit que de déclarations d’intention qui ne sont appuyées par aucune mesure concrète. Par contre, les multiples références à l’économie de marché, à la compétitivité et à la libre concurrence sont appuyées par des centaines de dispositions pratiques, issues des traités antérieurs et désormais gravées dans le marbre de la Constitution.

    Non à la Constitution et à l’Union européennes

    La Constitution renforce aussi toutes les procédures de contrôle et place les Etats de l’UE en liberté surveillée, en exigeant que «les Etats membres facilitent l’accomplissement par l’Union de sa mission et s’abstiennent de toute mesure susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs de l’Union». Et quels sont ces objectifs: «la liberté de circulation des capitaux» et la «concurrence libre et non faussée». Dans ces conditions, un gouvernement mis sous pression par une mobilisation des travailleurs ne pourrait plus jamais subsidier des secteurs économiques en difficulté, renationaliser un secteur ou établir un contrôle sur les opérations bancaires car tout cela fausserait la concurrence!

    Enfin, la Constitution ne se contente pas de politique intérieure. Si les Etats membres sont appelés à renforcer leur «discipline budgétaire» – ce qui veut dire continuer à sabrer dans toutes les dépenses sociales – la Constitution prévoit par contre un engagement ferme de ces Etats à «améliorer progressivement leurs capacités militaires» et à renforcer leur coopération étroite avec l’OTAN.

    Pour une Europe socialiste!

    Cette Constitution prolonge et amplifie la politique ultra libérale impulsée par la Commission européenne et les gouvernements nationaux depuis près de trente ans. Elle traduit les intérêts des bourgeoisies européennes: casser les systèmes de protection sociale, baisser les salaires et affaiblir la résistance des travailleurs afin de renforcer la position de l’Union européenne dans la concurrence internationale.

    Le MAS appelle non seulement au rejet de ce projet de Constitution, mais au rejet de tout projet de construction européenne dans le cadre capitaliste.

    Seule une Fédération des Etats- Unis socialistes d’Europe peut apporter la prospérité et la paix aux peuples du vieux continent.

  • CONGRÈS NATIONAL DU MAS/LSP. Vers de nouveaux défis

    CONGRÈS NATIONAL DU MAS/LSP

    Les 11, 12, et 13 novembre, quelques 130 camarades se sont réunis à Nieuport pour notre Congrès national, occasion attendue d’analyser ensemble l’évolution de la société depuis le Congrès précédent, d’effectuer le bilan de notre activité sur la même période, mais surtout de dresser des perspectives correctes pour les temps à venir, à la fois pour la société et pour notre parti.

    Nicolas Croes

    Initialement prévu annuellement, notre congrès n’avait cependant pas pu se tenir l’an dernier essentiellement à cause de la croissance de l’organisation. Afin d’éviter de réunir les camarades pour un Congrès bâclé, mal préparé, nous avions décidé de le repousser, ce qui signifiait avant toute chose qu’il s’agissait cette année de traiter de l’actuali-té ainsi que de la croissance de l’organisation pour les deux dernières années. Lourde tâche, facilitée malgré tout par l’excellente préparation effectuée dans les différentes sections, qui permit surtout d’intégrer l’entièreté des membres dans les discussions, et pas seulement ceux qui avaient eu l’opportunité de se libérer.

    L’impact de ces débats, dépassant largement le cadre de la préparation au Congrès, fut très positif pour la formation des membres. Le Congrès était orienté autour de trois thèmes: les perspectives internationales, belges, et celles de l’organisation.

    Pour apporter un autre regard et nous faire bénéficier de leur expérience acquise dans des contextes bien différents, nous eûmes le plaisir d’accueillir des camarades d’autres sections de notre Internationale (le Comité pour une Internationale ouvrière). Etaient ainsi présents des représentants de nos organisations-soeurs du Nigéria, d’Israël, des USA, de France, et également un membre de notre Secrétariat International. Le constat général tiré de ces discussions fut que la lutte des classes reprend partout de l’ampleur, en Belgique comme ailleurs, affûtée par une crise qui s’annonce extrêmement dure.

    Les journées consacrées à la situation en Belgique et à notre activité reflétèrent particulièrement le développement de notre parti. Nos terrains d’action se sont considérablement étendus ces derniers temps, chose rendue possible par l’arrivée d’un grand nombre de nouveaux camarades, mais, une croissance quantitative ne faisant pas tout, due également à l’implication de tous les membres sur leurs lieux de travail, d’étude, … Le développement qualitatif et l’intérêt des membres vis-à-vis des tâches qui nous incombent dans les prochains mois se remarqua notamment dans l’appel financier, qui nous permis de récolter 8.500 euros.

    Cet enthousiasme devra être bien utilisé. Nous avons réussi, après énormément d’efforts, à devenir le plus important facteur de mobilisation dans la jeunesse, il nous reste maintenant à obtenir une position similaire sur le milieu des travailleurs. Au vu des résultats qui sont nôtres après quelques mois d’orientation plus poussée en ce sens, et malgré la difficulté, cet objectif nous paraît plus que réalisable.

  • Somers élu de justesse

    Les élections pour la présidence du VLD ont été gagnées par Bart Somers avec un peu plus de 50% des voix. On évite ainsi de justesse un douloureux deuxième tour entre Somers et Jean-Marie Dedecker. Celui-ci s’était érigé au rang de représentant de l’aile droite du parti pendant la campagne et a, pour sa part, obtenu presque 40% des voix. Au total, moins de 40% des membres ont voté lors de ce point culminant de la «démocratie civique».

    Karel MortierDedecker trouve que la ligne du VLD est trop à gauche. Il trouve également qu’on doit pouvoir discuter et coopérer avec le Vlaams Blok/Belang. A ce propos, il voudrait organiser un référendum interne au parti. De son côté, le ministre des affaires Etrangères Karel De Gucht a affirmé que le Vlaams Belang était un parti dirigé par des fascistes et qu’on devait en tenir compte. Le président de la Chambre et membre du VLD Herman De Croo a pour sa part déclaré qu’il quitterait le VLD si celui-ci en venait à collaborer avec le Vlaams Belang.

    Il est clair qu’au fur et à mesure où l’on se rapprochera des élections communales de 2006, les tensions ne feront que croître au sein du VLD. Au niveau local, la pression pour collaborer avec le Vlaams Belang afin de former une majorité de droite va monter dans certaines régions.

    Bart Somers, qui n’a gagné que de justesse ces élections, aura la tâche difficile de serrer les rangs et rétablir le calme dans le parti. Il a déclaré, lors de son discours de la victoire, que si on s’en prend au président, on s’en prend à tout le parti et il a appelé à l’unité au sein du VLD. Le parti doit être plus énergiquement un parti libéral et ce n’est, selon lui, un glissement ni vers la droite, ni vers la gauche. Alors que les libéraux du VLD parlent de libéralisme de droite et de gauche, les ministres du SP-a, eux, mènent une politique libérale tout court et sans faire de longs discours.

  • Deurne: Le “Plan de viabilité” du Vlaams Belang approuvé

    A Anvers, la ville est divisée en district ayant à leur tête un conseil de district. Dans le district de Deurne, certains élus des partis traditionnels sont devenus « indépendants » et collaborent ouvertement avec le Vlaams Belang. Cette majorité de fait vient de voter un “Plan de viabilité” . Plein d’éléments ne sont pas de la compétence du district.

    Mais surtout ce plan n’offre aucune vraie réponse aux problèmes sociaux. Le plan constate l’exode «des blancs». Les marchands de sommeil exploitent une couche pauvre de la population. Mais déplacer les problèmes ne sert à rien. Où iront loger les pauvres? Certainement pas à Ekeren où à Brasschaat où résident les chefs du Blok (Dewinter, Annemans et Morel)!

    Rien n’est prévu dans le plan pour le logement social, maison y trouve un seuil de tolérance de maximum 5% pour les non-Belges!

    Idem en matière de politique des déchets. Le Blok veut réprimer sévèrement les dépôts clandestins, mais rien n’est prévu pour des sacs bon marché ou une meilleure collecte des sacs.

    Pourquoi ne pas s’attaquer aux responsables de la politique asociale au lieu de s’en prendre à leurs victimes? Parce que le Blok défend une version plus répressive de la politique asociale actuelle.

  • Forte mobilisation antifasciste à Gand

    CONTRE LE NSV

    LE 2 DÉCEMBRE, 1.500 antifascistes ont participé à la manifestation annuelle anti-NSV à Gand (le NSV est l’organisation étudiante du VB). Cette manifestation était la plus grosse depuis longtemps et portait comme slogan principal «pour une opposition de gauche contre la politique de droite».

    Boris Van Acker

    Blokbuster, la campagne antifasciste du LSP/MAS et l’organisation étudiante ALS/ EGA ont assumé presque seuls la mobilisation. Alors que l’ensemble de la gauche et des intellectuels soi-disant de gauche végètent en philosophant sur la manière de faire reculer l’extrême droite, nous allons vers ces quartiers populaires où le VB obtient d’énormes scores. Nous y construisons des campagnes politiques, indépendamment des partis traditionnels bourgeois qui sont responsables de la montée du Vlaams Blok. Nous avons su non seulement rassembler 1500 manifestants pour une opposition de gauche, mais nous avons également su obtenir le soutien des travailleurs et de leurs familles dans les quartiers traversés par la manifestation.

    Nous y avons vendu plus de 100 journaux et divers riverains ont prit part à la manifestation. De par son manque de soutien parmi les étudiants, le NSV a dû mobiliser toute la crapule néo-nazie de Flandre pour sa manifestation annuelle. Il est inacceptable que des dizaines de néo-nazis puissent terroriser le quartier étudiant.

    C’est la raison pour laquelle, après la dissolution officielle de notre manifestation pacifique, des centaines d’antifascistes se sont dirigés vers le quartier étudiant. La police n’a nullement voulu empêcher les fascistes, après la dissolution de la manifestation NSV, de s’acheminer vers le quartier étudiant où ils comptaient trouver des victimes faciles. Des groupes de 10-20 fascistes entraînés militairement ont chargé la majorité d’antifascistes qui n’étaient pas préparés à un assaut d’une telle envergure et ils ont dispersé la foule. La police a voulu en remettre une couche, cette fois-ci avec des matraques. Dans diverses régions, nous avons déjà porté plainte collectivement contre la violence physique des fascistes et auprès du Comité-P contre les brutalités policières.

    Celui qui connaît l’Histoire, sait ce que signifient les méthodes fascistes. Mais pour beaucoup, cette confrontation directe a choqué. Parmi les combattants de rue, nous avons pu distinguer plusieurs mandataires du VB, dont Stefaan Sintobin, parlementaire d’Izegem ainsi que Luc Vermeulen actuellement dirigeant du service d’ordre du VB, et leader de la milice privée VMO, interdite dans les années 80. Pendant que les mandataires VB peuvent se lancer comme seule opposition au parlement avec leur langage populiste, dans le même temps ils envoient des troupes entraînées militairement pour casser chaque tentative de riposte antifasciste. Pour ceux qui avaient encore des doutes sur les liens entre les milices comme Voorpost, le NSV et le Vlaams Belang, ils pouvaient les vérifier en direct ce deux décembre.

    «Gand envoie les autopompes une deuxième fois en deux jours», De Gentenaar (3/12)

    Comme toujours les médias traditionnels bourgeois ont fourni des rapports plutôt légers sur la manifestation anti-NSV…

    Pour eux, il s’agissait d’émeutes entre des jeunes d’extrême droite et d’extrême gauche. Les errances de la gauche ont renforcé cette fausse image. Le jour avant la manifestation anti-NSV, une autre bataille de rue a eu lieu dans le quartier populaire de Brugse Poort. Dans ce quartier populaire, la politique de “mixité sociale” du conseil de ville a abouti à la destruction de 89 maisons ouvrières. Ce drame a été baptisé “Oxygène pour le Brugse Poort”. A travers la mise sur pied d’un comité d’action contre la démolition, le MAS a voulu organiser les riverains concernés et l’ensemble du quartier.

    On s’attendrait à ce que le Centre Anarchiste dans le Brugse Poort soutienne cette initiative, même si ce n’était que pour donner plus d’ampleur à leur travail de quartier. Mais une vision sur la manière de construire un rapport de force contre le conseil de ville et sa politique antisociale semble totalement absente chez les “autonomes”.

    Après une lutte difficile de plus d’un an, les maisons ont été expropriées, mais pas sans résistance. Face à l’agressivité du conseil de ville, les riverains concernés se sont organisés, ont répondu à la propagande du conseil de ville et ont défendu leurs droits au travers de la construction de la solidarité.

    Lorsque finalement la plupart des habitants originaux sont partis, les squatters ont occupé les maisons vidées. Il n’est pas étonnant que cette forme de protestation n’ait pas reçu le soutien des habitants du quartier: où étaient nos courageux squatters lorsque les habitants originaux du quartier ont mené leur lutte?

    Le premier décembre, la veille de la manifestation anti- NSV, les squatters ont dit que les maisons allaient être dégagées. Diverses sources ont réfuté cette information. De gigantesques barricades étaient mises sur pied avec des amoncellements de déchets pillés dans les maisons abandonnées ou volées dans les maisons encore occupées! Quelques squatters masqués se sont retranchés sur le toit d’une maison située à un coin de rue et ont jeté des caddies et des vieux vélos vers le bas. Les médias se sont jetés sur les images. Leur action héroïque a été dispersée sans beaucoup d’efforts, une éviction n’a pas été prévue… Cette action était une véritable gifle pour les habitants de quartier expropriés et nos efforts au Brugse Poort.

    Il était prévisible que le conseil de ville se serve des rapports spectaculaires dans la presse pour criminaliser toute la résistance contre le projet de prestige au Brugse Poort. Le lendemain on pouvait lire à la une des journaux: «Belfast sur Escaut» (De Morgen) et «Les squatters construisent leur interprétation a eux du Mur de Berlin» (De Gentenaar). A ce moment, Beke (bourgmestre de Gand) avait l’initiative. Avec un regard un peu compatissant, il déclarait devant les caméras qu’ «il ne comprenait pas les squatters. Des maisons délabrées sont démolies pour y construire des logements sociaux. Je ne vois pas le mal.» L’image consécutive nous montre un vélo tombant du toit. Les autopompes sont utilisées. Un habitant du quartier crie à Beke qu’ «il ne peut pas tolérer cela! Ces squatters doivent partir! « Beke n’aurait pas pu imaginer mieux.

    Pour regagner les votes du VB, nous devons aller vers les quartiers où le VB récolte des voix. Si nous voulons les convaincre, alors il est de notre responsabilité de construire une opposition de gauche contre la politique de droite qui forme le substrat à la moisissure de l’extrême-droite. Le fait de monter des barricades et d’aller à des confrontations directes cagoulé avec la police fait le jeu de nos opposants. Ils dissimulent avec des méthodes «radicales » leurs incompétences et/ou leurs réticences ainsi que leur incompréhension totale des problèmes de société pour changer réellement quelque chose.

    Sans approche transitoire les radicaux peuvent continuer à faire du sur place détaché du soutien de la population. Sans ce soutien, leur « lutte » est par définition une cause perdue. Ils se constituent eux-mêmes en oiseaux pour le chat devant la répression policière et le vilipendage des médias.

    Les antifascistes doivent mener leur lutte non pas dans leur milieu radical, mais via la construction d’une opposition de gauche combative dans les entreprises, les écoles et les quartiers. Rejoins la seule opposition utile! Rejoins le MAS!

  • ACCORD INTERPROFESSIONNEL. Le calme avant la tempête?

    ACCORD INTERPROFESSIONNEL

    L’OFFENSIVE D’AUTOMNE sur les salaires et les conditions de travail n’est pas issue du néant. Patronat et gouvernement la préparent de longue date. Bien avant l’été déjà, les ministres SP.a Vande Lanotte et Vandenbroucke avaient déclaré que des mesures structurelles étaient nécessaires pour faire face au vieillissement de la population. Parallèlement, les différents conseils de ministres ont lancé un véritable cocktail d’attaques sur les chômeurs pendant que patrons et fraudeurs ployaient sous les cadeaux fiscaux.

    Eric Byl

    Pendant ce temps, c’était le calme plat sur le plan syndical. Ici et là émergeaient des actions contre les mesures antichômeurs, mais les directions syndicales ont pris garde de ne laisser à ces actions que la marge de manoeuvre pour faire baisser la pression. Les gouvernements n’ont pas cédé face au non-marchand, les syndicats de la SNCB ont laissé passer la scission de l’entreprise (en route vers la libéralisation !), et les directions syndicales de La Poste ont laissé les postiers faire grève contre l’introduction de Géoroute et de Poststation de façon désordonnée ; et donc encaisser défaite sur défaite.

    La faiblesse provoque l’agression. Le patronat ne pouvait interpréter autrement la molle attitude des directions syndicales durant le printemps. De l’été à aujourd’hui, le patronat, la presse et le gouvernement ont préparé l’opinion publique à un incroyable programme de recul social. L’augmentation du temps de travail sans hausse de salaire, le gel des salaires, un triplement du nombre d’heures supplémentaires permises, un assouplissement des conditions pour recourir au travail intérimaire, une diminution des charges sociales et son remplacement par la TVA, l’abolition du principe d’ancienneté, la limitation des mesures de fin de carrière, le nivellement (vers le bas, évidemment) du statut des services publics avec le privé, etc.

    Délégués et militants ont dû subir cette vague de propagande patronale pendant des mois sans réponse de leurs syndicats.

    Le top des 30.000 entreprises belges, dressé par l’hebdomadaire (de droite) Trends, montre pourtant que les profits d’entreprises ont doublé en 2003 pour atteindre 27,8 milliards d’euros. Ces entreprises se sont donc mis quelques 300.000 FB en poche par personne à l’âge d’être actif (y compris, donc, les chômeurs,…)

    L’attitude défaitiste des directions syndicales contraste violemment avec la volonté d’action à la base. Pendant toute l’année, grèves et manifestations de postiers, de chauffeurs de bus, du non-marchand ou du privé se sont succédées. La tentative d’imposer la semaine de 40 heures dans l’entreprise liégeoise Marichal- Ketin a été repoussée par les travailleurs et la délégation syndicale. Chez Splintex les travailleurs se battent énergiquement contre la suppression de 300 emplois. À la base on veut répondre à l’offensive patronale. Cette pression et l’agression du patronat ont finalement poussé les appareils syndicaux à une manifestation le 21 décembre. Ne permettez pas que ce soit une fin, mais le début d’une contre-offensive des travailleurs. Demandez des comptes à votre secrétaire et à vos délégués. Seule une grève générale bien préparée pourra retourner la situation.

  • Mon emploi c’est ma tartine: on n’y touche pas!

    ACG AUTOMOTIVE (Ex-SPLINTEX)

    LES TRAVAILLEURS d’AGC Automotive (ex-Splintex) à Fleurus, en grève depuis le 1er décembre, sont plus déterminés que jamais à lutter pour défendre tous les emplois.

    Guy Van Sinoy

    En 2000, les ouvriers de Splintex ont connu une restructuration et perdu 300 emplois. En décembre 2001 le groupe japonais Asahi a pris le contrôle total du groupe Glaverbel. A l’époque, l’administrateur délégué, Luc Willame, déclara que cela n’aurait "aucun impact négatif sur l’emploi en Belgique" (La Libre Belgique, 16/12/ 2001).

    En 2002 Glaverbel a fusionné AS Technology et Splintex, son département fabriquant des vitres pour le secteur automobile. Le nouvel administrateur de Glaverbel, Arthur Ulens, déclara que cela n’aurait pas d’impact sur l’emploi en Belgique. En plus de l’usine de Fleurus, le groupe fabrique des vitres pour voitures en Italie, en France et en Tchéquie. En juin 2004 à l’occasion d’un Comité d’entreprise européen, la direction a réaffirmé qu’elle n’avait pas l’intention de supprimer des emplois.

    Jeudi 2 décembre 2004, la direction d’AGC Automotive Europe (plus connu sous le nom de Splintex) a annoncé par courrier la suppression de 284 emplois (sur 844!), la fermeture d’un four produisant des vitres latérales, le recours à la soustraitance et à l’intérim pour absorber les variations de la demande. Pour certains, c’est l’épouse qui a ouvert le courrier et qui a téléphoné à l’usine pour prévenir le mari, pensant qu’il avait perdu son emploi. Les travailleurs sont partis immédiatement en grève et on retenu une partie de la direction dans l’usine.

    "Séquestration! Prise d’otages!" ont hurlé les patrons et les médias à leur botte. En réalité ce sont les travailleurs qui sont pris en otages par la multinationale et ses men-songes à répétition. Après 24 heures, l’assemblée générale des travailleurs a voté pour que les directeurs retenus puissent se rendre à Bruxelles à une réunion de négociation.

    A l’assemblée générale du 16 décembre, après deux semaines de grève, les délégués syndicaux ont annoncé aux travailleurs que la direction refusait de revoir sa position. Des actions sont prévues auprès des sous-traitants où sont stockés les produits finis.

    Venez soutenir les travailleurs en lutte: AGC vailleurs Automotive, zoning industriel, avenue du Marquis, triel, 6220 Fleurus. Tél 071/ 82.62.11, Fax 074/ 82.62.99.

  • Un hiver chaud inéluctable

    Minimum 50.000 manifestants présents à Bruxelles, ce 21 décembre, pour le traditionnel parcours Nord- Sud. Enfin une réponse à l’attitude agressive du patronat dans les négociations sur un nouvel Accord Interprofessionnel (AIP). La position des syndicats s’en est trouvée renforcée. Ce fut également l’occasion, pour beaucoup de délégations et de secteurs, d’apporter leurs propres revendications. Même si un accord sort finalement des négociations secrètes pour l’AIP, un hiver chaud est inéluctable.

    Eric Byl

    Les dirigeants syndicaux n’ont pas épargné leurs critiques envers le patronat. Xavier Verboven (ABVV) a qualifié les propositions patronales mises sur table de « déclaration de guerre ». Et André Mordant (FGTB) d’avertir le patronat : « si nous ne sommes pas écouté, nous reviendrons ». A la CSC, Josly Piette ajouta que les patrons veulent l’insécurité sociale, son collègue Cortebeeck a averti également le gouvernement: gouvernement et employeurs ne savent ni ne comprennent que les travailleurs valent mieux . Guy Haaze de la CGSLB renchérit : on a voulu nous faire travailler aux conditions des Japonais, puis des Russes et actuellement des Chinois. « Nous en avons assez du management de ressources humaines, des délocalisations, de la soustraitance et des fermetures d’entreprises », rajouta le patron du syndicat libéral.

    Les dirigeants syndicaux reflètent ce qui vit à la base. Une augmentation de salaire de 1% en échange de flexibilité n’est plus suffisante. Les calicots et les interviews montraient que dans beaucoup d’entreprises la flexibilité est arrivée à un niveau intenable. Autre revendication émanant plus particulièrement des grandes entreprises, entre-autre dans la pétrochimie à Anvers : le maintien du système des pré-pensions, également comme moyen d’adoucir les fermetures et les licenciements.

    Qu’il fut grand temps pour les syndicats de montrer leurs dents s’illustra notamment par les grèves spontanées qui accompagnèrent la manifestation. A Anvers et à Gand des secteurs de De Lijn sont partis en grève, et en Wallonie, pratiquement aucun bus des TEC n’est sorti. Le constructeur de bus Van Hool avait moins de 150 des 4000 travailleurs présents.

    Cette manifestation était une opportunité, pour beaucoup de délégations, d’attirer l’attention sur leurs problèmes particuliers. La FGTB de Glaverbel était en grève dans toutes ses divisions en solidarité avec leurs collègues de Splintex. Une délégation du call-center Up-Call, où une filiale a été déclarée en faillite, portait des calicots avec dessus « des pratiques de Cowgirl ». Les travailleurs du groupe électronique Scanfil d’Hoboken ont défilé portant un cercueil, symbole des 102 emplois perdus sur 252. L’AIP a autant de significations pour le secteur privé que pour tous les travailleurs des services publics. Tous se rendent compte des conséquences qu’aurait un mauvais AIP sur l’attitude du gouvernement et des managers des entreprises publiques. Le Non-Marchand, quant à lui, revendiquait un 13ième mois et 25.000 emplois supplémentaires.

    Pour la presse flamande, il semblerait que la manifestation du 21 n’est qu’une preuve supplémentaire de la volonté du patronat et des syndicats de chercher la surenchère et la confrontation. « Le Soir » écrit à juste titre que la manifestation ne fait qu’apporter un brin d’équilibre après les attaques continuelles du patronat.

    Toutefois, on peut regretter le manque d’appels pour gérer l’après 21 décembre. L’annonce d’une grève générale avec celle du Non-Marchand du 27 janvier, par exemple, mettrait véritablement les patrons sous pressions. Nous espérons qu’en cas d’accord, celui-ci serait présenté à la base avant d’être signé par les dirigeants syndicaux.

    Nous sommes intervenus dans la manifestation avec 90 militants. 7.000 tracts furent distribués, 165 numéros de l’Alternative Socialiste vendus, et les autocollants de la marche des jeunes nous ont permis de récolter plus de 300 euros. Trois stands et une petite camionnette sont venu compléter notre dispositif pour appeler à la marche des jeunes du 19 mars, appel auquel une vingtaine de délégués ont souscrit pour le lancement de comités pour la marche des jeunes dans leurs entreprises.

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