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  • Solidarité internationale avec nos camarades en Sri Lanka

    Sri Lanka: L’USP après le tsunami

    Le United Socialist Party, au Sri Lanka, est intervenu très rapidement quand le pays était touché par le tsunami. Dans l’Est, les camarades sont intervenus à Pottuvil pour aller vers des régions plus isolées, ce qui a permis de sauver des dizaines de familles. Un groupe de camarades s’est aussi rendu dans la région tamoule pour prodiguer de l’aide et avoir plus d’informations sur la situation. Le groupe de nos camarades était le premier à atteindre le village de pécheurs de Mullathivu qui est totalement ravagé, il n’y avait plus de signe de vie. Parmi les sympathisants de l’USP il y a bon nombre de victimes et de disparus. En tout, 86 sympathisants sont portés disparus à ce jour. L’USP est autant actif sur le plan de l’organisation d’un soutien direct et de l’aide d’urgence que sur la mise sur pied d’une campagne politique pour donner une perspective.

    Campagne de solidarité en pleine vigueur

    Immédiatement après le désastre en Asie de Sud-Est les camarades du CIO ont organisé la solidarité. Dès les premiers jours, Joe Higgins, député du Socialist Party au parlement de Dublin, a fait parvenir un paquet de tablettes de purification d’eau aux camarades du Sri Lanka. Dans des écoles, les entreprises,… de l’argent a été récolté pour aider nos camarades au Sri Lanka. En Autriche, les camarades ont pu envoyer rapidement des denrées de première nécessité aux camarades du Sri Lanka, par l’intermédiaire de travailleurs du personnel de navigation aérienne avec qui ils avaient tissé des liens lors des actions de grève de 2004. Un lycéen de Hambourg a récolté plus que 400 € sur son école et au congrès d’Elevkampanjen, en Suède, 2.500 € ont été récoltés. En Belgique le MAS/LSP a déjà rassemblé plus de 1.000 € qui iront entièrement à l’USP.

  • Les tensions communautaires cachent les vrais voleurs

    Une lettre d’un habitant francophone de Linkebeek dans Le Soir (15/01/2005) parle des nombreuses lettres en néerlandais qu’il reçoit – mais qu’il ne comprend pas – entre autres pour des taxes communales et régionales. Il doit demander chaque formulaire en français, et ce, dans une commune dans laquelle la majorité des habitants est de son propre groupe linguistique ! Il donne aussi l’exemple d’un francophone dans une autre commune à facilités qui n’a pas droit à une procédure francophone dans un procès où il fait figure d’accusé.

    Anja Deschoemacker

    Il est antidémocratique de priver les gens des facilités linguistiques dont ils ont besoin pour participer à la vie de la société. Mais de cette réalité, rien ne transparaît dans les médias flamands. On y parle surtout des « accords territoriaux » qui doivent être « respectés ». Le problème est que de tels compromis ne peuvent se faire sauf s’ils sont interprétés différemment des deux cotés, puisque les deux cotés doivent pouvoir se présenter comme le vainqueur.

    La Belgique marche sur un modèle classique de partage de pouvoirs. Un tel modèle – la seule « solution » pour la question nationale dans une société capitaliste – pousse les politiciens toujours dans le rôle du défenseur des intérêts de son propre groupe religieux, national ou linguistique. Partout dans le monde, de l’Irlande du Nord au Congo en passant par Israël/Palestine, cela mène à une amplification des contradictions nationales et, finalement, à une impasse. Un exemple « réussi » n’est toujours qu’un cas où l’impasse n’est pas encore visible.

    Pourquoi la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) prend-elle une telle envergure dans la politique belge? Selon plusieurs enquêtes, la majorité de la population en Wallonie et en Flandre ne s’en préoccupe pas. Dans la région de Bruxelles et à Hal-Vilvorde l’intérêt pour la question est évidemment plus grand, mais là aussi, c’est loin d’être la première priorité dans la liste des problèmes à résoudre. Pourquoi alors? Parce que les partis doivent pouvoir se profiler, se présenter comme le meilleur défenseur des « gens ». Et en l’absence d’un parti ouvrier qui défende les intérêts de tous les travailleurs, de n’importe quelle langue, la question nationale est devenue le thème de démarquage par excellence. Quand une politique d’austérité est imposée, on parle surtout sur des «gaspilleurs wallons» et des «flamands non-solidaires et égoïstes».

    Tous les partis, des deux cotés de la frontière linguistique, veulent éviter coûte que coûte que l’on comprenne que les coupes budgétaires ne servent qu’à alimenter les coffres des entreprises et de leurs actionnaires. Là où les travailleurs et ceux qui vivent d’une allocation ont dû accepter une réduction de leur pouvoir d’achat, les entreprises ont fait des bénéfices record année après année. En cas de déficit, c’est toujours le personnel qui doit payer le prix et/ou l’état, l’argent des impôts payés par les travailleurs. La question nationale en Belgique est d’un coté une réalité que la classe dirigeante ne peut nier, où elle s’est retranchée derrière des positions opposées, mais c’est aussi la façade derrière laquelle une réalité sociale se cache qui doit être dissimulée pour pouvoir défendre de la meilleure manière les intérêts de la classe dominante, flamande ou francophone (pour elle, la question nationale n’a aucune importance!).

  • Sri Lanka. Les tâches de secours décourageantes pour le United Socialist Party

    “L’image grotesque de la dévastation émerge doucement et nous hante. La partie Est de l’ île a été la plus touchée par le Tsunami. La ville principale, Pottuvil, a vu le pire désastre de son histoire ». Ces mots qui commencent le dernier article écrit du Sri Lanka expriment précisément la situation. Quand nous arrivions de nouveau dans la partie Est du Sri Lanka, un silence de « cimetière » nous accueilla – beaucoup de visages fatigués par les pleurs dus à la perte de leurs parents et enfants à cause du Tsunami meurtrier.

    Siritunga Jayasuriya, Secrétaire Général du United Socialist Party (cio, Sri Lanka) et Jagadish Chandra, Socialist Alternative (cio, Inde)

    Il y a des familles qui ont perdu tout le monde excepté un homme qui avait eu la chance d’ aller en ville ou qui pêchait dans la mer profonde. Il n’y a pas une seule maisonnée qui n’a pas été dévastée par la mort et la destruction dans le village de surf, mondialement renommé, Arugambay. Maintenant, tout ce qu’il reste à voir de ce qui était un gros centre touristique et une grande communauté de pêcheurs ne sont que des « rues de débris ».

    L’ équipe de secours du United Socialist Party (USP, CIO au Sri Lanka) ont visité la région de Pottuvil de nouveau ce week end du 22 au 24 janvier et ont visité tous les villages et hameaux ou le USP avait déjà une base. A part la ville de Pottuvil, Les villages comme Ullai, Sinnaullai et Komari ont vu « la danse de la mort » de leurs propres yeux. L’ équipe pouvait voir que la peur de la mer était toujours très présente, dans les yeux, à la recherche d’aide, des villageois du district de Pottuvil.

    Les mensonges du gouvernement

    Les agences gouvernementales et les media “adulateurs” ont fait beaucoup de déclarations comme quoi les premières aides rapides avaient obtenus leurs buts et avaient rencontré les victimes du Tsunami et que la majorité d’entre eux avaient été réhabilités. L’équipe du USP a pu voir d’ elle-même que tout cela n’était qu’un énorme mensonge concocté uniquement afin de pouvoir faire croire cela au monde occidental et aux pays donateurs.

    Sur le sable chaud de Arugambay, endroit où auparavant existait une ville plein d’entrain dont la majorité de la population était de langue Tamil. Mais aujourd’hui le seul souvenir de cela sont les débris et quelques sols dévastés où se tenaient de petites maisons avec beaucoup d’enfants. Les déclarations du gouvernement comme quoi ils ont mis sur pied un camp de secours pukka est une parodie de justice pour ces pauvres personnes, qui ont du construire leur propre abri avec le peu qui a pu être sauvé du désastre.

    Le gouvernement traite les victimes du Tsunami comme si ils étaient des mendiants, par exemple en ne leur donnant qu’une ration hebdomadaire de riz, lentilles, sucre,… et se lavent les mains de leur responsabilité pour quoique ce soit d’autre. La somme dérisoire de 5000 rupees pour les funérailles des victimes est le seul argent qui a été reçu de la part du gouvernement.

    Pour pouvoir frotter du sel sur les blessures des survivants de la catastrophe, le gouvernement attend d’eux de faire la queue pour s’inscrire afin de recevoir les 5000 rupees promis. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de personnes meurtries, malades et abattues qui font la queue pour cette “aide” du gouvernement. Même dans la distribution du matériel de secours comme des abris temporaires et des marchandises de première nécessité pour les familles on peut ressentir l’attitude du gouvernement dans le partage (priorité aux plus aisés…)

    Discrimination de classe

    Le Tsunami a emporté beaucoup de choses comme des maisons, des bateaux, des catamarans, des filets de pêche et d’autres moyens d’existence, mais la discrimination selon les classes sociales reste toujours bien ancrée dans la société.

    Le gouvernement a soudainement avancé le fait qu’il y a une règle comme quoi personne ne devrait construire quelque chose à moins de 100 mètres de la mer. Alors qu’il veut appliquer cette règle de manière rigoureuse, celui qui sera le plus touché par cette mesure sera le pauvre pêcheur. Certains riches et étrangers ont déjà transgressé la règle et sont en train de construire des demeures et des affaires dans les zones stipulées.

    Le communautaire Janata Vimukthi Perumuna (JVP) tire des avantages de la situation post Tsunami et il a fixé son propre agenda. Dans la région de Pottuvil par exemple, il a essayé de communautariser la ville entière en faisant de fausses déclarations sur une portion de terrain située dans une zone majoritairement musulmane en insinuant que l’on allait y poser une statue Bouddhiste.

    Centre de crise socialiste

    Le centre du USP à Pottuvil ville est devenu une sorte de centre de crise socialiste pour les personnes touchées par le Tsunami; c’est devenu un lieu de meeting pour discuter de tout ce qui les inquiètent. Le USP a essayé de remporter le défi d’organiser ses propres opérations de secours pour aider quelque unes des personnes touchées par le désastre qui sont soit liées directement ou indirectement au parti.

    On a distribué quelques objets essentiels comme du ciment, des briques, des vélos, des ustensiles ménagers et des réchauds au kérosène pour quelques camarades touchés. Mais faire du travail de secours ici, c’est comme un chat qui dit qu’il va boire toute l’ eau de l’ océan; c’était une tâche décourageante pour tous les camarades de décider comment gérer les ressources disponibles.

    Le travail fantastique fait par les camarades à Pottuvil doit être salué. Cela a poussé les camarades physiquement à leur maximum, mais ce sacrifice énorme en a valu la peine. La plupart de la population adulte s’est rendue aux meetings quand l’équipe du USP était la, et la plupart d’entre eux ont dit qu’ils allaient rejoindre l’ USP – le seul parti qui est venu sur place pour les aider au moment ou ils en avaient besoin.

    Le travail du USP dans la prochaine période

    Ce week end (29 et 30 janvier) l’ équipe du USP va aller dans le sud du pays pour amener l’aide “sponsorisée” par le parti pour les camarades et les sympathisants du USP. Une feuille spéciale a été préparée portant le nom de ‘Tsunami Janahanda’ (La voix des victimes du Tsunami) pour exposer l’attitude du gouvernement et mettre en avant un programme socialiste pour la contre-attaque. Plus tard dans le mois de février, une campagne massive avec une affiche est planifiée.

  • Forum social mondial 2005: Manifestation de plus de 100.000 personnes le premier jour.

    Forum social mondial 2005:

    Plus de 100.000 personnes sont descendues dans la rue pour un après-midi brûlant à Porto Allegre, au Brésil, pour participer à une manifestation qui a marqué l’ ouverture du cinquième Forum Social Mondial.

    Michael O’Brien, Socialist Party, CWI Ireland

    Les organisateurs, conscients de la colère qui se développe contre le gouvernement Lula ont essayé de tourner les revendications de la manifestation vers des sujets innocents qui ne sont pas controversiels comme “la paix dans le monde” et ont même fait appel aux contingents participants à la manif de s’ abstenir de critiquer sévèrement le gouvernement.

    Malgrès cela, n’importe qui participant à la manif pouvait entendre les vigoureux slogans anti Lula. Il y avait une minorité de partisans de Lula, portant des T-shirts « 100% Lula », qui étaient dépassés par l’ humeur dominante de la marche.

    Le cortège vibrant et jeune du PSOL (Parti pour le Socialisme et la Liberte), comprenant peut être 1000 personnes, menait les chants anti Lula. Le PSOL est la force politique qui grandit de la manière la plus importante au Brésil. Né d’ une scission de gauche du PT, voulant s’ éloigner du virage à droite de Lula, ce parti a rapidement gagné des milliers des meilleurs jeunes et activistes sous sa bannière. Et malgrès son jeune âge, le PSOL obtient déjà entre 3 et 5% dans les sondages.

    La vie interne du parti est marquée par une liberté d’ expression politique et Socialismo Revolucionario, la section brésilienne du CIO est engagée pleinement dans les débats et les activités.

    Le contigent du CIO dans la manifestation comptait environ 60 membres et sympathisants, majoritairement du Brésil mais aussi des camarades d’ Angleterre, Suède, Irelande, Belgique, Chili, Allemagne, Etats-Unis et France.

    Dans une athmosphère où la majorité des journaux politiques sont distribués gratuitement, nous en avons vendu presque 800.

  • La paix et la démocratie en Irak?

    Le 30 janvier, les Irakiens doivent normalement élire un nouveau parlement. Nombre d’Irakiens ont fuit entre-temps dans la Jordanie voisine et regardent avec des sentiments mélangés ces élections et, plus généralement, l’avenir de l’Irak. Dans le pays même, il n’y a pas non plus de confiance dans les élections.

    Katrijn Zaman

    A l’approche du 30 janvier, les attentats et la violence sont devenus une réalité quotidienne. Beaucoup d’Irakiens ne pourront ou n’oseront aller voter à cause de la situation chaotique. En tout cas, les élections ne mèneront pas à une sortie de crise. Le seul but est d’avoir un résultat conforme aux vœux des occupants américains et de leur gouvernement fantoche.

    Celui qui ira quand-même voter aura de bonnes raisons de douter de l’honnêteté du scrutin. Un porte-parole de la Maison-Blanche a déjà expliqué « qu’il y a la volonté d’être flexible avec les résultats ». Un certain nombre de sièges seraient réservés à des candidats sunnites, quand bien même les élections seraient boycottées dans les régions sunnites.

    L’envoi de troupes britanniques supplémentaires démontre que les forces d’occupation ont de plus en plus de mal à maintenir « l’ordre » en Irak. Les nombreuses victimes irakiennes ou américaines et les enlèvements indiquent une situation très instable qui ne permet pas d’organiser des élections sûres et honnêtes. Les quatre derniers mois de 2004 ont vu 1300 policiers irakiens tomber sous les coups de la résistance. Les forces de sécurité locales ne sont pas capables de contenir la violence alors qu’elles sont justement chargées de la protection des bureaux de vote !

    Un certain nombre d’attaques ont été revendiquées par les radicaux sunnites qui veulent perturber le déroulement des élections et qui sèment la division entre les différents groupes ethniques ou confessionnels. Le fait que Rumsfeld ait envoyé un général américain en Irak pour faire une évaluation des opérations militaires trahit l’inquiétude de l’Administration Bush. La situation est d’autant moins réjouissante que certaines estimations évaluent maintenant le nombre de rebelles à 200.000, ce qui est plus que les forces d’occupation.

    Les élections risquent d’être un fiasco. Des responsables irakiens ont dit que la situation était trop instable dans 4 provinces (sur 18) pour pouvoir y tenir des élections. Même si elles devaient y avoir lieu, les électeurs devront faire face à la violence et à l’intimidation. Les deux plus grands partis sunnites ont appelé à boycotter les élections pour protester contre la prise de Fallujah par les troupes américaines.

    Le fait que nombre d’électeurs soient empêchés de participer aux élections et que beaucoup d’autres refusent d’y participer sera évidemment dommageable à la légitimité et à la stabilité du gouvernement. Les Chiites, qui constituent la majorité de la population, vont devenir la force dominante. D’après Scowcroft, un conseiller à la sécurité de Bush, les élections pourraient aggraver le conflit interne et mener à une guerre civile. L’impérialisme américain est prêt à s’appuyer sur les forces chiites et kurdes pour battre la résistance sunnite et maintenir leur propre domination. Le ministère américain de la Défense envisage d’utiliser des escadrons de la mort contre les rebelles, ce qui ne ferait que jeter de l’huile sur le feu.

    L’opposition en Irak va continuer à croître après le 30 janvier. Certaines sources américaines évoquent une occupation de 10 à 15 ans pour mettre fin au chaos qu’ils ont créé.

    Seule l’unité dans la lutte permettra à la population irakienne de se débarrasser des forces d’occupation et de décider elle-même de son avenir. Il faut une alternative indépendante, par-delà les divisions ethniques et confessionnelles, qui lutte pour les intérêts des travailleurs et des jeunes d’Irak. Cela pourrait être le début d’un vrai mouvement pour l’édification d’un Irak socialiste et d’une fédération socialiste du Moyen-Orient.

  • Accord Interprofessionnel. Si ça passe, le patronat a gagné!

    Faut le faire! Malgré la participation de 50.000 travailleurs à la manifestation syndicale du 21 décembre, les négociations pour l’accord interprofessionnel ont abouti à un projet d’accord qui ne contient que des cadeaux pour le patronat, et des concessions pour les ouvriers et les employés. En outre, les négociateurs syndicaux ont laissé le gouvernement détourner 250 millions d’euros d’impôts afin de « huiler » les négociations, Pas étonnant que Pieter Timmermans, dirigeant de la FEB, parle d’un accord «historique» et que la ministre de l’Emploi Freya Van den Bossche (Sp.a) le qualifie de «fantastique».

    Eric Byl

    Norme salariale de 4,5%

    La FEB mentionne que la norme salariale de 4,5% est la plus basse jamais négociée! En deux ans elle réduira de 60% le handicap salarial par rapport aux pays voisins. Paul Soete, le chef extrémiste d’Agoria (Fédération patronale du métal) félicite chaleureusement les négociateurs patronaux, Il trouve cependant l’accord trop coûteux. Il aurait préféré une norme salariale inférieure à 4% et encore plus de flexibilité, mais ne remettra pas pour autant l’accord en question. Qu’y a-t-il là-derrière? Soete sait que si le patronat reporte une victoire trop insolente, la base syndicale pourrait ruer dans les brancards. Sa désapprobation est par conséquent tactique: un avertissement aux syndicats pour leur dire qu’ils feraient mieux de signer cet accord.

    De ces 4,5%, 3,3% au moins seront mangés par l’index santé, la liaison des salaires au coût de la vie. Avec l’ancien index (y compris avec le prix des produits pétroliers, du tabac et de l’alcool), il ne resterait plus rien. En outre, en comptant les augmentations barémiques (0,5% par an, rien que pour les employés) et le flux salarial vers le haut (la croissance du salaire moyen – 0,5% en 2003) dû à la disparition progressive des emplois les moins qualifiés et leur remplacement progressif par des emplois plus qualifiés. Dans le meilleur des cas, il ne restera donc plus rien de la norme salariale. Etant donné la hausse de la productivité (en moyenne de 1 à 1,5% l’an) le salaire réel par unité produite baissera au cours des deux prochaines années de 2 à 3%. “Historique” pour les patrons, “fantastique” pour le gouvernement.

    Flexibilité

    Comme si ce n’était pas assez, la loi de 1971 qui limitait les heures supplémentaires à 65 heures passe à 130 heures! Il ne manque ainsi plus que 20 heures par an pour revenir à la semaine de 40 heures. Les syndicats gardent encore il est vrai un certain contrôle. Le gouvernement consacrera 80 millions € pour subsidier les heures supplémentaires et 120 millions € pour réduire la pression fiscale sur le travail en équipes et sur les heures supplémentaires. 40 millions € sont encore prévus pour compenser la baisse des charges sociales sur les bas salaires et améliorer ainsi le salaire net. Le reste de l’argent servira à faciliter l’accès au marché du travail pour les moins valides (5 millions €) et le Fonds de Fermeture (7 millions €). La problématique des fins de carrière et le refinancement de la sécurité sociale (pillée par les gouvernements précédents) est reportée à la fameuse conférence prévue en mars.

    Rejeter cet accord

    Ce que les directions syndicales peuvent aussi affirmer: cet accord est le plus mauvais depuis longtemps. L’affirmation selon laquelle cette norme est la plus haute depuis des années est complètement fausse. De même que la position des négociateurs syndicaux qui prétendent avoir ainsi réussi à endiguer le recul social. Avec l’appui de 50.000 manifestants et une base qui attend un mot d’ordre clair, on aurait pu arracher beaucoup plus. La faiblesse mène à l’agressivité. L’encre de l’accord était à peine sèche que les travailleurs en grève chez AGC Automotive (ex-Splintex) ont vu leur piquet attaqué par un commando d’huissiers et de policiers fédéraux. Une direction syndicale digne de ce nom aurait exigé la solution de ce conflit comme préalable à la signature d’un accord interprofessionnel. Un seul mot d’ordre est possible: il faut rejeter cet accord. La direction syndicale soumettra la ratification de cet accord à des instances triées sur le volet. Les régionales et les centrales combatives seront noyées dans les votes en bloc des secrétaires syndicaux qui ne prendront même pas la peine de consulter leur base. Ne croyez pas la fable selon laquelle on rattrapera dans les secteurs ce qui a été lâché sur le plan national.

  • 70 millions d’euros pour les victimes du tsunami. 250 millions d’euros pour les patrons. Sur la solidarité et la cupidité

    70 millions d’euros pour les victimes du tsunami

    250 millions d’euros pour les patrons

    La vie sourit décidément aux impudents et aux rapaces. Pendant que toute la Belgique se mobilise pour rassembler 70 millions € pour les victimes du tsunami, plus du triple de ce montant, soit 250 millions €, disparaît dans les poches du patronat… parce que les entreprises seraient dans une mauvaise passe! Pourtant, des chiffres récents publiés par Trends, un hebdomadaire flamand de droite, démontrent le contraire: en 2003, le bénéfice cumulé des 30.000 plus grandes entreprises du pays a doublé pour atteindre les 27,8 milliards €, ce qui fait environ 300.000 francs belges par habitant actif.

    Eric Byl

    La solidarité avec les victimes du tsunami a montré que la grande majorité de la population n’est ni individualiste, ni égoïste, ni raciste. Au contraire, la plupart compatissent avec ceux qui ont été touchés. Le pays entier s’est mobilisé: le monde des organisations non-gouvernementales, tous les médias – presse écrite, radio et télévision – le secteur public et commercial. Parmi les gens connus : des acteurs, des musiciens et des sportifs. Il y a eu surtout 1.600 initiatives locales de personnes comme vous et moi. Tous ensemble, nous avons récolté le montant le plus important connu à ce jour. Mais nul n’ignore qu’il en faudra bien davantage pour satisfaire l’ensemble des besoins.

    Les politiciens, qui doivent se faire réélire, en tiennent compte. Même le Vlaams Belang a, une fois n’est pas coutume, eu la sagesse de laisser tomber son slogan “Notre peuple d’abord !”. Les provocateurs de la NV-A ont laissé au garage les camions qu’ils avaient loués pour protester contre la solidarité entre le Nord et le Sud du pays. Les politiciens ont compris qu’il valait mieux suivre le courant. Le gouvernement a donné environ 30 millions € de nos impôts pour marquer sa solidarité. Les politiciens ont pris des appels dans les call-centers à l’occasion des grandes émissions communes de l’action 12-12 de la RTBF, de RTL-TVI, de TV1 et de VTM. Tous les partis “démocratiques” ont appelé leurs militants à verser de l’argent sur le compte bancaire 12-12. Seul le Vlaams Belang a d’abord refusé de contribuer au consortium des ONG à cause de l’organisation «communiste» Oxfam/Solidarité, mais il a dû finalement revoir sa position.

    Pour les patrons belges, qui ne doivent pas se faire élire, il y a des limites à la solidarité mais pas à l’avidité. Pour la forme, la FEB a appelé ses membres à verser de l’argent sur le compte 12-12, mais, en même temps, l’organisation patronale a demandé de multiples compensations dans le cadre de l’Accord interprofessionnel. Le patronat belge juge que si on sait dépenser autant pour la solidarité, on n’a pas besoin d’augmentation de salaire et on peut travailler un peu plus longtemps. Les patrons comptaient sur un montant de 360 millions €, soit 5 fois le montant des fonds récoltés en faveur des victimes du tsunami. Même le gouvernement violet a compris que c’était immoral. Il a finalement décidé de n’offrir «que» 250 millions € aux entreprises.

    La grande majorité de la population de notre pays est très solidaire. Les égoïstes et les individualistes ne forment qu’une très petite minorité. Tant que cette minorité et ses représentants politiques contrôlent la société, la solidarité des uns devra s’incliner devant l’avidité des autres, quel que soit le prix à payer en termes de vies humaines et de pauvreté.

  • Russie: ‘La révolution de Coton’ secoue le regime de Poutine

    Les manifestations de pensionnés balayent le pays.

    Après la ‘révolution orange’ en Ukraine, la Russie a été frappée par ce que l’on a appellé la ‘révolution de coton’. Une énorme vague de manifestations, essentiellement de pensionnés, a ballayé le pays contre la réforme sur les subventions traditionellement payees aux pensionnés pour le logement, la santé et les transports.

    Rob Jones, Moscou

    La vitesse à laquelle le régime de Poutine a du faire des concessions a fait de ces manifestations quelque chose d’important. Les tactiques ‘militantes’ des manifestations ont été encouragées par les pensionnés de la ville de Khimki – une banlieu de Moscou située juste à l’ extérieur de la ville. Ils bloquaient la principale autouroute Moscou – St Pétersbourg. Cela est aussi d’ une importance particulière parce que c’ est aussi la route qui conduit au principal aéroport international. Des centaines, et parfois des milliers, de personnes agées dans d’autres villes ont suivi les actions, bloquant des routes, assiégeant les bâtiments gouvernementaux, et dans le cas des pensionnés Sibériens, menacant de bloquer la voie ferrée trans-Sibérienne.

    La colère des pensionnés était dirigée contre ce qu’on appelle la ‘monetarisation’ des allocations. Transports gratuits et 50% de réduction dans les coûts du logement pour les pensionnés et d’autres categories de la population, incluant les soldats et la police, ont été aboli ce 1er janvier 2005, pour être remplacé par une ‘compensation monétaire’. Traditionellement, les pensionnés recevaient 200 roubles supplémentaires par mois (+- 5euros) mais leurs coûts de transport absorbent à eux seuls rapidement ce payement ‘extra’ (un ticket dans un bus coûte aujourd’hui 20 eurocents et fréquemment les pensionnés doivent changer de bus ou tram). Les nouvelles factures pour le logement sont attendues cette semaine, ce qui pourrait conduire à une nouvelle vague de manifestations.

    Peut-être que le pire element de cette réforme n’ a pas encore frappé – le changement dans les subventions pour les soins de santé. Celles-ci vont être supprimées et chaque pensionné sera payé une somme standard. L’argument du gouvernement est que cela donne au pensionné le ‘droit de choisir’. Mais on ne peut alors pas parler de soins de santé standards : par exemple, une personne peut n’ avoir besoin que de simples cachets pour les maux de tête, pendant qu’un autre peut avoir besoin de médicaments chers.

    Poutine, et en particulier les ministres neolibéraux qui ont poussé à mener cette réforme ont été ‘confinés dans un coin’. Ils ont essayé d’ attributer la responsabilité aux autorités régionales pour leur incompetence dans la distribution des nouveaux payements. Mais beaucoup de personnes sont conscientes que le gouvernement est en train de recolter d’ énormes surplus dans les budgets, pendant qu’il continue de couper dans les allocations des travailleurs.

    Pour éviter les protestations se développant dans certaines regions, beaucoup d’autorités régionales annoncèrent que plusieurs allocations, tels que les coûts de transport gratuits, seraient financés par les budgets locaux. Mais cela na pas été assez pour enlever la pression sur le gouvernement fédéral. L’augmentation de la pension convenue pour avril a été avancée et le gouvernement a annoncé qu’il va dégager jusqu’à plus de 3 milliards de dollars de son ‘fond de stabilité’ – argent gagné par les prix élevés du pétrole qu’il avait mis de côté pour les mauvais jours. Il reste à voir si ne serait ce un de ces ministres directement impliqué dans l’application de cette réforme sera forcé de quitter son poste. Il y a pour le moment une discussion ‘radicale’ sur le sort du Premier Fradkov qui n’aurait plus que quelques mois devant lui.

    Ces évènements confirment que les tentatvies de Poutine d’ amener tout sous son contrôle personnel sont en train d’ échouer. La réaction de son régime au moment des permières manifestations – une chasse aux sorcières pour trouver le ‘coupable’ – était caractéristique pour ce qui en réalité est un peu plus qu’ un Etat policier. En particulier, il s’est avéré qu’un ordre avait été donné à la police d’ arrêter n’importe qui en dessous de 45 ans dans les manifestations parce qu’ils sont ‘probablement des faiseurs de troubles’. Des activistes du Socialisticheskoye Soprotivleniye (CIO en Russie) ont été victimes de cette mesure.

    En meme temps, une remarquable caractéristique de ces manifestations est qu’elles ont été généralement spontanées, avec très peu de participation de tous les partis politiques. Seulement au moment ou les manifestations s’ étendaient, le Parti Communiste, qui est bien sur principalement aujourd’hui un parti de pensionnés a essayé de mobiliser ses partisans.

    Néanmoins, cela ne veut pas dire que les manifestants sont apolitiques. De plus en plus de revendications anti-Poutine sont mises en avant et il y a une soif de recherche d’idées politiques, et cela malgrès l’ âge élevé des manifestants. Pour donner un indice de cette radicalisation, plus de 250 copies du journal du CIO ont été vendues dans les manifestations à Khimki.

    La revolution de 1905 invoquée par les manifestants

    Un autre élément important est la grande conscience parmi les manifestants que ce mois c’est le centième anniversaire de la première Révolution Russe, et, le 22 janvier il y avait une initiative d’envoyer une petition à Poutine de la même facon qu’il y a cent ans quand des manifestants avaient essayé d’envoyer une pétition au Tsar pour la justice, avant que celui-ci n’envoya les troupes sur les manifestants. Comme la ‘monetarisation’ a conduit a un minement du soutien à Poutine, avec une chute de 20% dans les sondages de popularité ces dernières années, ses politiques de casse des acquis sociaux ont mené à des mobilisations massives qui ont force le gouvernement à faire des concessions. Le Ministre de la Défense a été forcé d’annoncer que la réforme de la conscription (annoncée en décembre dernier), et qui aurait entrainé que les étudiants auraient perdu le ‘postposement’ de leur conscription pendant leurs etudes, ne sera pas appliqué dans le futur proche. Le gouvernement est conscient qu’une fusion du mouvement des pensionnés avec celui des étudiants serait trop difficile à controler.

    Sans aucun doute, les évènements de l’année dernière en Ukraine, qui ont montré qu’en descendant dans la rue, les masses pouvaient changer les rapports de force, ont encourage ce mouvement en Russie. En même temps, les manifestations en Russie sont un avant gout de ce qu’il pourrait se passer dans le future en Ukraine. Le nouveau Premier Ministre de l’ Ukraine, Viktor Yuschenko, est entouré de conseillers économiques, incluant ceux de l’ ONU, qui essayent de le pousser aussi à opérer la ‘monétarisation’ des allocations.

    Après plusieurs années de ‘calme’ dans les mouvements de protestation en Russie, et à travers la plupart des pays du CIS, il apparait maintenant que de nouveau les masses dans ces pays recommencent à se lever et à lutter pour leurs droits.

    Clairement, toutes les allocations qui ont été ‘monétarisées’ doivent être rétablies immédiatement. Mais les problèmes dont les pensionnés doivent faire face ne se limitent pas et sont plus profonds que seulement l’ etat de leurs allocations. La privatisation du système de transport a mené à une situation ou les compagnies privées refusent de transporter les passagers qui ne savent pas payer, argumentant qu’ils prennent les places des passagers qui payent. Les loyers et les charges de logement ont aussi augmentées. Les soins de santé deviennent de plus en plus chers, et ce en grande partie dû aux coupes dans les listes de médicaments disponibles sur prescription (remboursables), laissant ceux qui ont besoin des médicaments les plus chers les payer eux-mêmes. Stop aux privatisations, stop aux attaques sur les droits démocratiques !

    Les socialistes disent que les privatisations doivent être stoppées et que les soins de santé, le logement et le transport doivent retourner sous possession et contrôle du public, avec de propres resources et subventions payees par les énormes augmentation de profit que l’ Etat fait avec la vente de pétrole et de gaz. Les plans de réformes du système des pensions par le gouvernement devraient être retirés et les pensionnés devraient recevoir une pension décente.

    La persecution d’ activistes par l’ Etat doit cesser et tous les prisonniers politiques doivent être libérés immédiatement. Récemment un groupe d’ activiste du Parti National Bolchévik (un parti d’extrême droite qui utilise des symboles de gauche pour attirer les jeunes) ont été condamnés à 5 ans de prison pour avoir occupé les bureaux du Ministère de l’ Education. Bien que n’ayant aucune sympathie pour les vues et positions de ce parti, ces condamnations extremes doivent être vues comme un avertissement à tous les opposants du régime de Poutine. Une fois de plus des activistes du Sotsialisticheskoe Soprotivleniye (CIO en Russie) sont sous attaque.

    Nous supportons aussi complètement les revendications de beaucoup de manifestations qui appellaient le gouvernement de Poutine à quitter le pouvoir. Mais cela pose alors aussi la question de qui va les remplacer. Clairement, meme le Parti communiste, qui a une certaine base electorale chez les pensionnés, est néanmoins incapable de résoudre aucun des problèmes que les pensionnés et les travailleurs sont en train de subir. La période à venir va certainement amener son lot de manifestations, vu que la population a vu qu’il était possible de vaincre le gouvernement, et ce vu que les attaques sur nos niveaux de vies et sur nos droits démocratiques vont continuer. Les activistes dans ce mouvement doivent se lier aux étudiants engagés, aux soldats conscrits, travailleurs et aux minorités oppressées. Un tel mouvement pourrait créer les bases de la formation d’une réelle alternative à l’ actuel gouvernement et pourrait commencer à construire un parti des travailleurs massif, capable de combattre jusqu’à la fin cet immonde système capitaliste qui permet aux Abramovichs et Khordokovskiis (oligarches) d’ amasser des milliards, pendant que des millions de pensionnés sont laissés sans les moyens basiques nécessaire pour avoir une vie tolérable.

  • France. Semaine de mobilisation contre les licenciements et pour des augmentations de salaire.

    Les travailleurs du secteur public sont entrés massivement en action la semaine passée contre la libéralisation en cours poussée par le gouvernement Raffarin et pour protester contre l’ accord maigre offert au sujet des salaires. Postiers, cheminots, employés des entreprises du gaz et de l’ électricité, profs, infirmières, chirurgiens,…et beaucoup d’ autres travailleurs du secteur public sont descendus dans les rues de France massivement. Les grêves et manifestations, organisées sur une période de cinq jours, sont les premières mobilisations de cette envergure depuis le mouvement contre la réforme des pensions du printemps 2003. Le jeudi 20 janvier, 328.000 personnes participèrent aux manifestations à travers toute la France. Plus de 50% de tous les profs étaient en grêve. Dans le secteur public, la participation moyenne atteignait les 25%.

    Karl Debbaut

    Les 5,2 millions de travailleurs du secteur public se sont vus offert une hausse de salaire de 0,5% pour le 1er février 2005 et une autre hausse de 0,5% au 1er novembre 2005. L’ attitude des syndicats traduit l’ énorme anxiété qui existe chez les travailleurs du secteur public et du secteur privé au sujet de l’ érosion de leurs revenus. Des chiffres officiels montrent pourtant que l’ inflation totale a atteint 2,1% en 2004. Plus important sont pourtant les grosses augmentations des prix de l’ énergie ( +10,2% de décembre 2003 à décembre 2004 ) et en particulier le prix des produits pétroliers ( +14,6% ). La seconde plus grosse aventure dans les prix est le prix du tabac ( +9,5% ). Les augmentations dans les coûts de logement ( les loyers au augmenté de 3,4% ) et les coûts de transport ( +4,5%) rognent aussi le revenu perçu par chaque famille.

    Les inquiétudes au sujet des revenus sont aussi combinées avec la résistance contre les plans du gouvernement qui poursuivent la voie de la complète libéralisation du secteur public, la perte de 7188 jobs dans ce secteur en 2005 et contre les plans pour supprimer la loi de la semaine des 35h. Le gouvernement veut laisser à chaque employeur la possibilité de négocier avec ses travailleurs sur la longueur de la samaine de travail. Cela va bien sur entraîner une avalanche d’ initiatives, et spécialement dans le secteur privé, pour rallonger la semaine de travail sans aucune réelle compensation dans les salaires.

    Le caractère des manifestations était très combattif. La participation, plus large que celle attendue par les syndicats, montre la reprise de confiance chez les travailleurs du secteur public dans leur longue lutte contre le gouvernement Raffarin. Cette confiance dans la lutte doit être traduite par les directions syndicales dans un combat effectif. Il est hautement improbables qu’ils le fassent si ils ne sont pas mis sous pression par leur base. Les travailleurs des chemins de fer ont été une force signifiante et influante dans les mouvements précédents. Ils sont conscients de cela, mais le gouvernement et les sommets syndicaux aussi. Quand les cheminots parisiens ont débrayé à Paris le 19 février passé, ils se trouvés dans une situation ou aucune manifestation n’ avait été organisée dans la capitale. C’ était certainement une intention des appareils syndicaux de calmer les esprits et d’ éviter une prolongation spontanée de la grêve d’un jour.

    Pour la majorité des travailleurs du secteur public, il est clair que pour obtenir une victoire, ils ont besoin de se lier avec les travailleurs du privé. Les syndicats appellent à une journée de manifestations contre les attaques sur la semaine des 35h par le gouvernement français le samedi 5 février. Cela va être vu comme la prochaine étape dans la construction d’ un mouvement plus généralisé dans le secteur public et le secteur privé, afin de défendre les revenus, afin d’ arrêter la longue liste de licenciements et pour appeler à l’ arrêt des politiques néolibérales.

    Les camarades de la Gauche Révolutionnaire, la section française du CIO, ont participé aux manifestations à Rouen, Marseille, Paris, Le Havre, Caen et Evreux. Nous appellions à une grêve générale d’un jour dans le secteur public et le secteur privé. Nous avons eu de très bonnes réactions pendant la distribution de nos tracts et la vente de notre journal, l’ Egalité. Pendant la manifestation à Marseille, environ 100 écoliers ont décidé de montrer leur soutien à nos revendications en utilisant notre tract comme un badge qu’ils attachaient sur eux.

    Pour développer une grêve unifiée des travailleurs des secteurs public et privé, nous avons besoin de la préparer en organisant des assemblées génerales et des comités de grêve, controlés démocratiquement par les travailleurs dans chaque secteur. Ces assemblées et comités pourraient organiser la lutte en discutant des revendications et des actions pour unifier les travailleurs du secteur public et du privé et pour commencer la mobilisation.

    L’appel aux manifestations du 5 février est un point de départ. Il n’ est pas nécessaire d’ attendre que les dirigeants syndicaux préparent et appellent à des actions unifiées. Leur refus d’ organiser une manifestation des cheminots à Paris montre qu’ils peuvent agir comme un frein sur le développement d’un mouvement généralisé contre Raffarin, Chirac et les attaques des patrons.

    Une lutte unifiée des secteurs public et privé peut stopper les attaques du gouvernement et de l’ élite dirigeante. Mais il n’y a aucune garantie que de telles mesures ne reviennent pas sur l’ agenda du gouvernement dans le futur. C’ est un résultat de l’ augmentation de la compétition conduite par les multinationales. C’ est dans la logique du système capitaliste lui-même que d’un côté les patrons augmentent leurs richesses et que de l’ autre côté les masses laborieuses et sans emplois se retrouvent face à plus d’ exploitation, pauvreté et chômage.

    Nous avons besoin d’un nouveau parti qui organisera les travailleurs, jeunes, chômeurs,… et tous ceux qui en ont assez de ces continuelles politiques qui mettent de plus en plus de pression sur les pauvres. Un nouveau parti de ceux qui n’ acceptent pas le capitalisme et la pauvreté qu’il engendre. Un tel parti organisera, autour de revendications qui uniront les travailleurs, la lutte pour une société qui satisfera réellement les besoins de la majorité de la population. Une société socialiste démocratique basée sur la nationalisation, sous contrôle ouvrier, des secteurs clefs de l ‘économie. Un tel parti serait un énorme outil pour les travailleurs. Il pourrait, par exemple, jouer un rôle décisif dans l’ organisation d’ une grêve générale d’ un jour des travailleurs des secteurs public et privé.

  • Non-marchand: Il faut un plan d’action

    Nous faisons partie des retraités les plus pauvres, nous gagnons en moyenne 10,5% de moins que nos collègues d’autres secteurs, nous n’avons pas le droit à un treizième mois, nous sommes soumis à un grand stress et une grande pression au travail dû au manque de personnel accompagnant, soignant et infirmier. Le secteur connaît un grand manque de places d’accueil pour les personnes handicapées, les patients et aux autres utilisateurs. Voilà où on en est dans le non-marchand aujourd’hui.

    Depuis 10 ans les syndicats du non-marchand font des grèves et d’autres actions pour en arriver là. Pendant cette période, nous avons pu arracher beaucoup de concessions des divers gouvernements. Hélas jamais suffisamment pour récupérer le retard salarial et assurer des conditions de travail acceptables.

    Cette période est maintenant derrière nous. Le gouvernement en est au point de ne plus rien céder du tout. Comme d’habitude les gouvernements régionaux se cachent derrière le fédéral pour ne pas avancer d’un pas. En Flandre, nous n’avons pas encore commencé les négociations, bien que le cahier de revendications ait déjà été déposé au cabinet dès la fin de 2003. Entretemps on a divisé les syndicats en créant des groupes de travail afin de les informer et d’éliminer des mal entendus. Mais certainement pas pour décider ni même pour négocier.

    Sur le plan fédéral, quelques pourparlers se sont faits. Après les actions des vendredis en décembre, Rudy Demotte a annoncé vouloir créer 7.500 emplois en 5 ans dans le nonmarchand. Il n’a rien dit à propos de l’augmentation salariale et des autres revendications. La promesse d’augmenter le personnel a été oubliée dès que les syndicats n’étaient plus dans les rues.

    Il est clair que les autorités n’ont pas l’intention de passer à des négociations sérieuses. Pire que cela, ils lancent une contre-attaque frontale. Ainsi en Flandre, la ministre de la santé, Inge Vervotte (CD&V), a rejoint son collègue d’emplois, Frank Vandenbroucke (SP.a), qui défend un gel salarial de deux ans. Elle a confirmé que le gouvernement Flamand « a finalement constaté qu’il n’y avait pas d’espace pour une augmentation salariale ».

    Il apparaît que les divers gouvernements feront tout pour éviter des concessions. Il n’est pas du tout irréaliste qu’ils essayeront d’isoler le non-marchand en les traitant d’égoïstes. C’est pourquoi il est important que les syndicats élargissent leurs actions et ne se contentent pas de manifestations en blocs de couleur et de grèves d’une journée, limitées aux délégués et aux militants.

    Déjà beaucoup de travailleurs dans le non-marchand ne considèrent pas les grèves comme les leurs mais celles des syndicats. Il faut faire plus d’efforts pour expliquer le cahier de revendications aux membres du personnel et pour les impliquer dans les actions.

    « Nos revendications ne sont pas égoïstes, mais nécessaires pour la société. »

    Nous pourrions entre autre expliquer aux étudiants infirmiers, aux éducateurs et aux étudiants du secteur social que les 25.000 emplois que nous revendiquons doivent non seulement réduire la pression du travail, mais également contrarier le chômage des jeunes.

    Il faut conscientiser les organisations de consommateurs et les patients que plus de personnel, de moyens et de formations assurerait l’obtention de ce à quoi ils ont droit : des soins sur mesure. Les revendications du non-marchand sont loin d’être égoïstes, au contraire, elles servent le bien être de la société.

    Les actions doivent être élargies et renforcées. Les syndicats pourraient augmenter notre force de frappe en construisant des comités d’actions par région. De cette façon, il y aurait plus de possibilités de concertation entre les divers secteurs du non-marchand et un plan d’action pourrait être rédigé afin d’atteindre les nombreuses institutions, organisations et hôpitaux où il n’y a actuellement pas d’activités syndicales.

    Manifestation jeudi 27 janvier 11h00 Av. Albert II – Gare du Nord

    Nous ne pouvons pas oublier que des mouvements de lutte ont lieu dans d’autres secteurs et entreprises. La manifestation nationale du 21 décembre en était un bel exemple. 50.000 travailleurs ont protesté dans les rues de Bruxelles pour répondre à l’agression du patronat dans les négociations sur le nouveau Accord Interprofessionel. Cette manif s’est accompagnée d’une série de grèves spontanées e.a. à la TEC, De Lijn, Van Hool et dans tous les sites du groupe Glaverbel. De plus, il y a eu des grèves à La Poste, la STIB, la SNCB, DHL et beaucoup d’entreprises plus petites. Les travailleurs ne peuvent pas se permettre de se laisser diviser entre syndicat, catégorie professionnelle ou secteur. Une lutte d’ensemble est nécessaire, non seulement intersectorielle mais aussi interprofessionelle.

    Marche des Jeunes pour l’Emploi

    A la demande de Résistance Internationale (RI), la campagne jeune du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS), les jeunes FGTB, jeunes CSC, la JOC et RI organisent le 19 mars une Marche des Jeunes pour l’Emploi, l’Egalité et l’Enseignement Gratuit.RI a 3 objectifs avec cette Marche des Jeunes:

    1) Cela fait quelques années que les jeunes descendent massivement en rue pour protester contre les conséquences de la mondialisation capitaliste. Ces jeunes expriment un sentiment vivant dans des couches plus larges de la société ; nous voulons amener ces jeunes vers le mouvement ouvrier.

    2) Les jeunes se sentent à peine impliqués dans le travail syndical ; avec la marche des jeunes, nous espérons que les syndicats renforceront leur attention vis-à-vis des jeunes et intéresseront en même temps les jeunes au travail syndical.

    3) Au travers de la Marche des Jeunes, nous voulons mener la discussion sur la nécessité d’un parti des travailleurs indépendant et de la rupture des liens entre les syndicats, PS et CDh, qui mènent tous les deux la politique pour la bourgeoisie.

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