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  • Manifestez le 26 novembre à Gand. Vlaams Belang: parti de l’homme de la rue ou du patronat?

    Ce 26 novembre, le VB organisera à Gand son congrès économique. Le parti d’extrême-droite qui aime se présenter comme représentant de l’homme de la rue est maintenant en train de revenir là-dessus. Ainsi Eddy Buggenhout, un des spécialistes économique du VB, a déclaré en préparation du congrès: " Dans notre système de propriété privée des moyens de production il existe en effet beaucoup de gens et de familles qui sont très riches justement à cause de cette propriété des entreprises. Mais est-ce vraiment si grave? " Le congrès porte le nom de "Flandre Entreprenante, prospérité pour tous", mais en réalité il s’agit de plus de prospérité pour le patronat et les riches.

    Yves Drieghe

    Cela s’avère particulièrement clair dans l’analyse du VB sur le chômage et la pauvreté: "Si les charges et les obstacles sont réellement si importantes, est-ce qu’on est encore capable d’embaucher qui on veut? Et puis il y a la productivité et sa hausse nécessaire vers laquelle nous devenons aspirer afin d’éliminer le retard de l’Europe par rapport aux Etats-Unis." Le programme économique du VB est clair: une baisse de charges pour les patrons (d’où une diminution des côtisations patronales à la sécurité sociale, ce qui est une attaque sur le salaire indirect des travailleurs), une flexibilité accrue pour les travailleurs, le démantèlement de la sécurité sociale. Que proposent-ils pour les syndicats?

    Le VB part de l’idée que le mouvement syndical se compose " d’intellectuels universitaires gauchistes sachant à peine compter jusque cinq en matière d’économie. " Les syndicats se serviraient de la peur patronale des grèves afin de contraindre le patronat d’accepter leur politique de "travail hypercher". Le VB suit le patronat dans ses attaques sur les " positions radicales " des syndicats. Ces attaques visent uniquement à faire avaler encore plus de destruction sociale par les travailleurs et leurs familles.

    Les syndicats défendent-ils réellement les travailleurs de façon " radicale"? Les attaques du patronat et des partis traditionnels, les plans d’austérité que les salariés doivent avaler manquent de risposte énergique de la part des directions syndicales. Construire des représentations syndicales combattives est plus que jamais nécessaire et c’est justement cela que le VB veut éviter en exigeant des syndicats qu’ils aient le statut de la personnalité juridique. Cela impliquerait que les syndicats puissent être poursuivis en justice lors des actions de grève.

    Selon le VB, il faut de gros profits afin que les entreprises puissent réinvestir. C’est la logique néolibérale également défendue par les partis traditionnels et qui mène entre à des profits exorbitants réalisés sur le dos des travailleurs. Si le chômage atteint des niveaux records, c’est en conséquence des années de politique néolibérale.

    En plus, le VB veut s’attaquer dûrement à la sécurité sociale, et accentuer la disponibilité pour le marché de travail et la discipline de travail. Au congrès économique du VB à la fin des années ’80, les chômeurs étaient dépeints comme des " profiteurs de profession ". Entretenir ces chômeurs, ou maintenir des services publics sont, selon le VB, des " éléments communistes " dans notre économie.

    Il est clair que le VB n’est pas un parti qui défend les intérêts de la majorité de la population, mais fomente des attaques anti-sociales encore plus violentes. Cela aboutira à plus de pauvreté, ce qui est explicitement reconnu par le VB en préparation de son congrès économique. Nous nous opposons à chaque attaque contre les travailleurs et leurs familles. Voilà pourquoi, le 26 novembre, nous manifesterons à Gand pour défendre une opposition de gauche contre la politique de droite et d’extrème-droite avec une véritable alternative : une alternative socialiste.

  • Tremblement de terre en Asie du Sud : les méandres bureaucratiques des autorités de la ville de Bruxelles nous font perdre inutilement un temps précieux

    Cela fait maintenant 9 jours que le tremblement de terre en Asie a eu lieu. Des régions entières ont été complètement dévastées, des villages entiers rayés de la carte. Les chiffres officiels recensant le nombre de victimes -qui approchent déjà les 50.000- sont probablement à revoir nettement à la hausse, du fait que nombre de régions isolées n’ont même pas encore été atteintes par les secours.

    Aucun plan n’a été mis sur pied pour prévenir cette catastrophe, et l’aide apportée par les gouvernements capitalistes de l’Occident ne sont que des cacahuètes face à l’ampleur de la catastrophe et par rapport aux sommes astronomiques qu’ils sont capables de libérer pour leurs projets impérialistes tels que l’occupation de l’Irak. 2,5 millions de personnes se retrouvent sans abri, et des milliers de personnes sont menacés de mort à cause du froid, du manque de nourriture, d’eau et de médicaments. Certains disent qu’au Cachemire, c’est une génération entière qui a disparu sous les décombres. Même les Nations Unies avertissent que si des biens d’aide n’arrivent pas sur place urgemment, nous allons vers une catastrophe d’une ampleur inimaginable.

    Ceux qui ont eu la chance d’échapper au désastre mènent à présent une lutte pour leur survie. L’occupation militaire et la corruption des autorités locales font peser d’autant plus de craintes sur l’efficacité et la transparence de l’aide officielle. L’exemple du Tsunami démontre bien que si l’on connaît souvent le lieu de départ de telles aides, on n’en connaît que rarement le lieu d’arrivée…

    Face à cette catastrophe, la communauté cachemirie vivant en Belgique, qui compte pas moins de 600 personnes, se mobilise. Des Cachemiris tentent ainsi depuis lundi dernier de mettre sur pied un centre d’aide d’urgence à Bruxelles. Ils demandent simplement à la commune de Bruxelles l’autorisation de mettre sur pied une cellule de crise afin d’en faire un point d’information pour les Cachemiris et les Pakistanais qui vivent en Belgique et qui, bien souvent, sont sans nouvelle de leurs familles. Cette cellule de crise permettrait en outre de récolter des fonds par une voie sûre. Mais apparemment, les autorités de la ville ont d’autres priorités, et estiment sans doute que la situation n’est pas assez grave que pour daigner considérer notre demande. Cela fait une semaine que nous multiplions les démarches afin d’obtenir cette autorisation, mais à part une belle démonstration de l’extrême lenteur de l’administration et de vagues promesses, nous n’avons rien obtenu.

    Chaque jour qui passe diminue les espoirs de sauver des vies humaines. Pourtant, quand il s’agit de déployer des forces de police pour casser un piquet de grève, on constate que les autorités font preuve d’une toute autre rapidité… Ce lundi matin, nous nous sommes rendus pour la troisième fois à l’Hôtel de ville avec une dizaine de Cachemiris afin d’obtenir satisfaction. On nous a fait comprendre que nous devrions probablement attendre la réunion du collège échevinal de jeudi avant d’avoir une réponse ! Ces prétextes ne tiennent pas la route: en effet, le collège s’était déjà réuni jeudi passé alors que notre demande avait déjà été introduite.

    De plus, la ville d’Anvers a quant à elle déjà délivré une autorisation similaire, dont la demande a été introduite au même moment. L’autorisation de placer provisoirement une tente au centre-ville ne nous semble pourtant pas insurmontable; il est tout bonnement inadmissible qu’il faille une semaine et demie pour que cela puisse se concrétiser. Cela ne nous étonne cependant pas : le bourgmestre et sa clique sont les représentants de partis bourgeois qui n’ont que faire des interêts de la population.

    Nous ne doutons pas que s’ils donnent une réponse favorable à la demande des Cachemiris, ce ne sera que pour soigner leur image. Dans le cas contraire, seule une mobilisation plus large pourra les faire céder. Une fois de plus, nous ne pouvons que constater à quel point le capitalisme aggrave considérablement les conséquences dramatiques d’une telle catastrophe, et ce ici comme là-bas…

  • Interview de Jamil, Cachemiri vivant à Bruxelles

    Jamil jette un oeil sur les raisons qui l’ont poussé à quitter le Cachemire et sur les circonstances dans lesquelles a pris place le récent tremblement de terre.

    propos recueillis par Cédric Gérôme

    “Au Cachemire, il y a un manque total d’infrastructures et un dénigrement total de tous nos droits les plus élémentaires, qu’ils soient économiques, politiques, sociaux, culturels. Nous n’avons pas non plus la moindre liberté d’opinion, et une interdiction de mener la moindre activité politique. Selon un des articles (l’article 1925) de la prétendue “constitution” du pays, aucun parti politique, ni même aucun individu n’est autorisé à exercer une activité politique, même la plus pacifique. C’est cette toile de fond qui m’a poussé à quitter le Cachemire et à demander l’asile politique en Belgique. Il n’y a pas seulement des Cachemiris en Belgique; des milliers de nos camarades ont cherché refuge en Angleterre, au Canada, aux USA,…partout. Nous sommes tous victimes de ce système.

    "Historiquement, le Cachemire a toujours été une zone d’influence divisée entre le Pakistan, l’Inde, et aussi la Chine, qui a également ses interêts dans la région. Mais nous sommes consients que les conflits régionaux sont liés aux conflits internationaux et qu’en dernière instance, la situation du Cachemire ne trouvera pas d’amélioration dans le cadre du système capitaliste international. Ce système crée des conflits partout, et le problème du Cachemire n’est que l’un d’entre eux. Quand nous regardons le conflit au Cachemire, nous ne pouvons percevoir aucune perspective de solution dans le respect du système capitaliste.

    "La population cachemirie doit s’unir et chercher le soutien de la classe ouvrière du Pakistan, de l’Inde, de la Chine. Nous devons reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple cachemiri. C’est la seule manière d’en finir avec l’occupation du pays et de lutter efficacement pour nos droits fondamentaux. Le gouvernement pakistanais n’a quant à lui aucune légitimité. C’est un gouvernement qui ne connaît que la force, c’est un régime militaire.

    "Au Cachemire, nous n’avons que des problèmes. Nous vivons quotidiennement les ravages de la pauvreté, de l’ignorance, de la répression militaire. La soumission militaire est la seule réponse qu’apporte le gouvernement aux problèmes du pays. Le régime militaire pakistanais ne sert qu’à défendre les seuls intérêts d’une élite pendant que le peuple crève de faim. Nous avons vu un formidable élan de solidarité de la part de la population internationale, cependant que l’état pakistanais est complètement incapable de procurer la moindre aide d’urgence – aide médicale, nourriture, tentes, abris,…pour la population de ce qu’il considère comme “son” territoire.

    "Aujourd’hui, c’est le 5è jour du tremblement de terre, et plus de 3,5 millions de personnes, rien que dans la région du Cachemire occupé par le Pakistan, sont sans abri. Aujourd’hui, Musharraf a adressé un message à travers les médias, dans lequel il est obligé d’admettre lui-même que son gouvernement a failli dans sa tâche de procurer la moindre aide immédiate conséquente au peuple cachemiri. Il le dit lui-même ! Nous pouvons ainsi clairement visualiser la “mission” du gouvernement de Musharraf: refuser d’autoriser quiconque de se rendre sur place pour voir réellement ce qui se passe dans la région.

    "Nous avons appris à travers les médias que les prétendues “autorités” locales sont parties du Cachemire suite au séisme pour aller s’installer tranquillement à Islamabad pendant que le peuple cachemiri est en train de se débrouiller seul pour organiser les secours lui-même avec des moyens de fortune, déplaçant sans outils des blocs de pierre de plusieurs tonnes, essayant de sauver ce qui peut encore l’être.

    "La police était sensée apporter des tentes et des abris aux habitants des zones isolées, d’autant plus que les températures chutent rapidement dans les régions montagneuses, mais en réalité rien n’a été fait. Nous sommes évidemment conscients que l’on ne peut plus rien faire pour les gens qui sont morts, mais il faut comprendre que tous les survivants sans nourriture, sans abri, sont menacés de morts.

    "Nous appelons toute la population internationale à faire pression sur leurs autorités pour qu’elles délivrent les moyens matériels afin d’accéder à ces zones, où des villages entiers ont parfois été rayés de la carte. J’ai perdu 3 de mes cousins dans le sinistre, mais je ne suis bien sûr pas un cas isolé. Chaque famille, chaque maison, chaque personne au Cachemire a été touchée d’une manière ou d’une autre par la catastrophe. En réalité, c’est toute une génération qui a été décimée par ce tremblement de terre.

    "Dans ces circonstances, nous ne pouvons que déplorer le fait que les autorités de la ville de Bruxelles tentent de nous ignorer, et refuse de nous accorder la permission de mettre sur pied un centre d’urgence pour récolter des fonds et centraliser les informations sur ce qui se passe là-bas. ”

  • Désastre suite au tremblement de terre en Asie. Les zones les plus pauvres sont les plus touchées

    Témoignage depuis la ville de Bagh

    Hier, je me suis rendu à Bagh, une ville dans le Jammu-et-Cachemire. Je suis arrivé avec un camion d’aide collecté par des travailleurs et des syndicalistes de Lahore. Ce n’est qu’un des cinq camions d’aide que nous avons collecté à Lahore, trois étant pour le Cachemire et deux autres pour la Province du Nord-Ouest. Le camion dans lequel je me trouvais avait une banderole à l’avant afin de l’identifier comme venant de la campagne pour les droits des syndicats et du Mouvement socialiste du Pakistan. Une fois entré au Cachemire, cette banderole attira l’attention car c’était le premier camion arborant une bannière socialiste provenant du Pakistan. Nous apportions de la nourriture, des vêtements, de l’eau potable et des couvertures.

    Khalid Bhatti, membre de la campagne pour les droits des syndicats, Pakistan

    Cette région est complètement dévastée et ici, les gens se battent toujours pour les besoins élémentaires de survie. Il est très difficile de dire exactement combien de gens sont morts ici mais on peut facilement deviner que 25 à 30% de la population a péri dans le désastre qu’a connu cette région. Les gens demandent des tentes- c’est leur principal besoin pour pouvoir se protéger du froid et du vent. Il y a encore plusieurs zones dans les montagnes où les gens n’ont toujours reçu aucune aide jusqu’à maintenant. Le gouvernement a déclaré que les autorités avaient atteint presque toutes les régions mais ce n’est pas vrai. Il y a beaucoup de régions où ni le gouvernement ni l’administration centrale n’ont été vus une seule fois. A présent ce sont essentiellement des volontaires des différentes parties du Cachemire qui ont livré de l’aide, que ce soient de la nourriture, des médicaments,…

    La dévastation que nous avons aperçue dans les montagnes est encore pire que tout ce que nous avons déjà vu. Dans certains villages il n’y a plus une seule maison qui n’ai subie aucun dommage et dans certains autres, toutes les maisons ont été rasées.

    Dans la ville de Bagh, il y a quelques bâtiments qui tiennent encore debout, comme des hôtels ou d’autres buildings. Mais une chose est claire : toutes les zones où les riches habitent, dans des villes telles que Rawalakot, ne semblent ne même pas avoir été touchées par le tremblement de terre. Cela parce qu’elles ont été construites avec précaution et avec de bons matériaux de construction. Dans certains de ces quartiers, pas une seule brique n’est craquelée !

    Le gouvernement a essayé de cacher ces contradictions et a déclaré que tous les quartiers étaient affectés de manière égale. Il n’y a toujours pas d’Etat ou d’autorité officielle dans cette région. C’est pourquoi il y a énormément de chaos et de panique. Beaucoup de routes sont toujours bloquées, et donc inaccessibles. Pendant que certaines personnes dans les villes ont de quoi manger et font même des stocks, les habitants des régions montagneuses crèvent de faim. Il n’y a aucun plan ni aucune stratégie mis en place par le gouvernement pour faire face à la catastrophe et aider la population.

    Le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de proposer de déménager la capitale du Cachemire occupé par le Pakistan à Islamabad (la capitale fédérale du Pakistan) et a également l’intention d’amener des bureaucrates en service civil pour diriger les efforts de reconstruction au Cachemire. Ces deux mesures à elles seules vont provoquer un fort mécontentement. Comme résultat de la faillite du gouvernement, les tensions autour de la question nationale ont déjà commencé à croître. Mais elles risquent d’exploser si le gouvernement applique ses plans, et cela sera suivi d’une augmentation importante du nationalisme.

    Unc chose est sûre : il y a une énorme colère et la population est très mécontente de l’inaction du gouvernement. La nuit passée, quand je suis arrivé à Bagh, il y avait une manifestation de plus de 500 personnes contre le gouvernement avec comme slogan : « nous voulons des tentes et non de la charité ! ». Ce sentiment va continuer à se développer. Quand le choc de la perte de proches va s’éloigner (et il y a au moins entre 7 et 9 morts dans chaque famille), alors cette colère va s’exprimer d’elle-même.

    Les membres du TURCP sont en train d’organiser un centre de secours qui pourra aussi être utilisé pour réunir tous les syndicalistes et les travailleurs politiques de la ville. Dans un futur proche, nos membres pensent qu’il y aura une augmentation des sentiments nationalistes et qu’il sera d’autant plus important et nécessaire de mettre en avant une alternative de classe lorsque cela surgira.

    C’est pourquoi les dons qui ont déjà été faits sont très importants. Ces fonds vont nous aider à mener à bien nos tâches dans cette période difficile : fournir de l’aide et des ressources pour cette campagne dans l’intérêt de la classe ouvrière et des syndicats.

  • Le désastre du tremblement de terre en Asie. Plus de 30.000 victimes dans une région dévastée

    Le Cachemire est la région la plus touchée avec plus de 21000 victimes déjà recensées. Beaucoup de villes et de villages ont été dévastées, des centaines de milliers de personnes attendent toujours pour de l’aide et de la nourriture. On craint que des membres du Socialist Movement (CIO au Pakistan) soient morts.

    Rukhsana Manzoor et Khalid Bhatti, membres du Socialist Movement Pakistan à Lahore. 10/10/2005

    Les secours qui ont suivi le tremblement de terre dévastateur de la semaine dernière affluent très lentement, et le nombre de morts quant à lui ne cesse de grimper très rapidement. La faible infrastructure du Pakistan et du Cachemire occupé par le Pakistan, a été complètement exposée par ce désastre. Les routes principales dans le district de Hazara, sur la frontière de la province du Nord Ouest et au Cachemire sont toujours bloquées par des continuels glissements de terrain.

    Samedi passé, un membre du Socialist Movement nous a appelé de son lit d’hôpital à Lahore en utilisant un GSM emprunté à un docteur. Il nous a appris de terribles nouvelles. Les rapports initiaux nous ont appris que les membres d’une section entière du Socialist Movement ainsi que leurs familles, dans le village de Kalam, sont morts suite au tremblement de terre. Ces informations ne sont pas confirmées. D’autres membres Cachemiris du Socialist Movement, qui vivaient au Pakistan, ont aussi perdu des membres de leurs familles dans leurs villages d’origine.

    Cachemire

    Le Cachemire occupé par le Pakistan a été terriblement touché par ce tremblement dévastateur. Au moins 21000 morts sont recensés et les chiffres ne cessent d’augmenter alors que l’on continue de compter les corps retrouvés. Les régions les plus touchées sont la capitale, Muzafarrabad, Rawakalot et Bagh ainsi que les districts les entourant. Selon des sources officielles, plus de 10000 morts sont recensés à Bagh. L’entièreté de la ville ainsi que les villages alentour ont été complètement détruits. Aucune opération de secours n’a commencé dans cette région. Des membres du Jammu et du Front de Libération du Cachemire qui ont visité la région pour voir si leur membres étaient sains et saufs nous ont dit qu’il y avait beaucoup plus de morts dans la région que d’hommes en vie. Des commentateurs locaux disent que jusqu’à 30000 personnes ont pu périr seulement dans ce district.

    L’armée dit qu’ils n’ont pas été capables d’atteindre ces zones parce qu’il n’y a pas d’hélicoptères disponibles pour les opérations de secours. Les habitants sont toujours ensevelis sous les débris de leurs maisons en attendant des secours. Les écoles et hôpitaux sont détruits. Il n’y a pas d’eau, électricité, d’abris et de nourriture disponible pour les blessés et les quelques survivants. Des pillages prennent place dans la région. Des représentants du gouvernement déclarent que les opérations de secours vont débuter demain !

    Profiter de la misère de la population

    Le plus dégoutant dans cette terrible situation est de voir comment ils tirent profit de la misère qui existe. Cela remplit la population de rage. Aucun transport normal entre la capitale fédérale Islamabad et Bagh ne roule. Le tarif habituel est de Rs 120.00 (+- 1,60€). Et maintenant, vu que les gens veulent absolument se rendrent jusqu’à leur village, les véhicules sont disponibles à la location. Mais un seul aller coûte maintenant entre Rs 600-800 (10-15 €). Cela représente une augmentation de 600% dans les coûts !

    Un représentant de la fondation Edi, qui fournit des ambulances et de l’aide médicale d’urgence, a été interviewé à la télévision et il déclara qu’Edi a réussi à avoir ses deux hélicoptères opérationnels le premier jour du tremblement de terre, pendant que les généraux de l’armée ne se sont pas souciés de fournir des hélicoptères militaires pour des opérations médicales d’urgence. Dans l’interview, il attaqua ironiquement les grosses compagnies pharmaceutiques quand il déclara « On sait que les compagnies pharmaceutiques sont inquiètes d’aider les blessés mais nous n’avons pas besoin de leur ‘type d’aide’ – qui suppose envoyer des médicaments périmés. Nous avons besoin de médicaments qui peuvent être utilisés pour quelques mois ».

    Les victimes du tremblement de terre sont essentiellement des femmes, enfants et des jeunes, vu que beaucoup des hommes étaient au boulot. Si les secours tardent encore à arriver, beaucoup de victimes vont succomber de leurs blessures. La population a désespéremment besoin d’aide, aide que les autorités ont jusqu’à maintenant été incapables de fournir. La ville de Rawalakot a aussi été tès sévèrement touchée par le désastre. Sardar Khalid Mehmood, le Président de l’ Association du personnel paramédical du Cachemire, a rapporté que 95% des maisons dans cette ville ont été détruites. Toutes les écoles et les hôpitaux sont endommagés. Celui-ci déclara aussi : « Je suis le seul survivant du personnel d’un hôpital. Je n’ai jamais vu une telle dévastation dans ma vie. Nous sommes sans nourriture, sans médicaments, eau et électricité. Nous avons vraiment besoin de médicaments, vêtements chauds et de tentes. S’il vous plaît aidez nous, sinon nous allons tous mourir. »

    Ce centre politique important du Cachemire est complètement détruit. Selon des rapports que nous avons reçus, des milliers de personnes attendent sur les routes pour de la nourriture et de l’aide.

    La population essaye tant bien que mal de s’entraider mais il n’y a vraiment que peu de personnes qui sont capables d’aider les blessés. La tâche principale est de fournir des traitements médicaux aux blessés, de dégager les décombres des maisons et de brûler les cadavres.

    Le gouvernement a commencé une opération de secours à Muzafarrabad. 80% des maisons de la ville ont été détruites. Quatre cents jeunes filles sont mortes dans une école quand le toit s’est écroulé. Il n’y a pas de route qui relie Muzafarrabad et le reste du Cachemire et du Pakistan à cause des glissements de terrain. Les hélicoptères militaires qui sont disponibles sont utilisés pour secourir les personnes les plus sérieusement blessées. Mais l’armée n’a pas été capable jusqu’à maintenant d’accéder à beaucoup de régions. Plus d’un million de personnes au Cachemire ont passé la nuit passée à l’extérieur sans abri. Beaucoup de personnes tombent malades après avoir été forcées de dormir dehors sous la pluie et le vent. Beaucoup vont devoir encore passer leurs prochaines nuits à l’extérieur.

    Ces personnes ont besoin d’aide immédiate pour sauver leur vie. Le gouvernement devrait prendre immédiatement des mesures pour commencer les opérations de secours maintenant, dans toutes les régions, et pas seulement dans la capitale du Cachemire occupé. Attendre plus longtemps met encore plus de vies en danger. Le gouvernement devrait mobiliser toutes les ressources de l’ Etat pour aider les victimes. Il n’y a pas de manque de ressources mais elles devraient être utilisées complètement pour les besoins des victimes de la catastrophe.

    La région mantagneuse de Hazara a été aussi salement touchée. La ville historique de Bala Kot a été complètement détruite. C’était une ville avec une population de 100000 habitants. Il n’y a maintenant plus une seule maison qui tient debout. 700 enfants sont morts dans trois différentes écoles à cause de l’écroulement des toits. Ces enfants sont toujours ensevelis en-dessous des décombres. Des villages entiers sont rayés de la carte.

    La réponse du gouvernement dans ces régions est inexistante. Une des raisons principales de cela est que les gouvernements successifs ne se sont jamais préparés à une telle situation, même si l’on sait bien que de tels évènements dans la région sont fréquents. Les gouvernements précédents ont coupé dans les budgets d’organisations civiles qui sont responsables de fournir de l’aide dans ces situations. Cette négligence a crée une atmosphère dans laquelle aucun département du gouvernement ou d’association n’est capable de faire quoique ce soit sans l’aide de l’armée. Il n’y a pas de centres d’urgence au niveau local qui peut fournir de l’aide immédiate.

    Le Socialist Movement organise l’aide (Mouvement Socialiste du Pakistan, section sœur du MAS au Pakistan)

    Le Socialist Movement (CIO au Pakistan), le TURC (campagne pour les droits des syndicats au Pakistan et au Cachemire) ainsi que le Socialist Libération (Libération Socialiste – CIO au Cachemire) ont commencé une campagne pour récolter des médicaments, de la nourriture, des vêtements et des tentes. On a été capable de récolter et acheter du matériel pour environ Rs 800,000 rupees (+- 1200 euros), en une seule journée, ce qui exprime en pratique la solidarité des travailleurs. Nous avons aussi lancé un appel au sein des syndicats pour faire des dons généreux pour cette campagne. Demain, nous planifions d’envoyer un premier camion rempli d’aide à Bagh et Rawalakot. Bien sûr, cela n’est qu’une goutte dans un océan, vu ce qui est nécessaire. Nous continuerons cette campagne et nous allons l’étendre aux écoles et collèges.

    La colère envers le gouvernement ne cesse d’augmenter. La complète incapacité de celui-ci à fournir les fonds nécessaires ces dernières années aux agences de défense civile et aux services d’urgence est clairement dévoilée. Il y a aussi énormément de rancœur contre les puissances impérialistes occidentales qui ont fournit des cacahuètes par rapport à l’aide nécessaire. Par exemple, les gouvernements US et Britanique ont promis respectivement $100,000 et £100,000. Et on remarque que l’administration Bush a dépensé plus de $66 milliards dans leurs opérations militaires en Afghanistan. Suite à un appel des autorités pakistanaises, l’administration américaine a accepté d’envoyer une petite dizaine d’hélicoptères pour intervenir dans les régions dévastées. Mais ils en ont bien plus à leur disposition pour les opérations militaires à l’encontre des Talibans.

    C’est en fait une situation pareille qui rend vitale la réponse des socialistes, activistes et syndicalistes. Les membres du Socialist Movement actifs dans la campagne pour les droits des syndicats lance une campagne internationale pour fournir de l’aide directe aux travailleurs, syndicalistes et leurs familles touchées par le tremblement de terre.

    Cette aide sera aussi utilisée pour aider à renforcer, construire et reconstruire les syndicats dans les régions affectées. Ceux-ci pourront faire campagne pour une véritable réponse des autorités, et contre la corruption et ceux qui profitent de la situation. Nous savons tous que c’est souvent le cas avec les sommes récoltées par les capitalistes au niveau international. Ce terrible désastre a majoritairement fait des victimes au sein de la classe ouvrière et chez les pauvres. Mais cela a aussi montré l’esprit de solidarité de la classe ouvrière, de par l’aide fournie par les travailleurs aux zones dévastées. Le tremblement de terre a aussi démontré clairement le mépris de la classe dirigeante et des puissances impérialistes vis-à-vis des vies de la majorité de la population. Si il nous fallait encore un argument pour en finir avec le système dans le quel on vit, le voici !!

  • Pour un nouveau parti des travailleurs

    Pour une FGTB indépendante du PS/SP.a Pour une CSC indépendante du CDH/CD&V

    La grève du 7 octobre de la FGTB visait clairement les partis sociaux-démocrates et la ministre Freya Van den Bossche, à la base de l’attaque sur les prépensions. Mais la CSC va vite comprendre que les programmes socio-économiques du CD&V et du CDH approuvent les attaques actuelles et considèrent même quelles ne vont pas assez loin. En fait, à quelques nuances près, tous les partis présents au Parlement ont le même agenda néolibéral.

    Geert Cool

    Les dirigeants syndicaux doi-vent considérer le fait qu’aucun parti traditionnel ne défend leurs revendications. Un sondage démontre que 75% des Flamands sont contre la position du gouver-nement dans le débat sur les fins de carrière, alors que l’opposition officielle rejoins Verhofstadt sur ce point. Aucun parti traditionnel ne prend en compte les 75% qui s’opposent aux points de vue de Verhofstadt & Cie.

    Les actions contre les proposi-tions du gouvernement ont besoin dès maintenant d’un prolon-gement politique. Il est possible de foutre le gouvernement dehors grâce à des grèves, mais alors se pose la question de savoir quelle alternative mettre en avant!

    Les appareils syndicaux sont aujourd’hui pieds et poings liés aux sociaux-démocrates (FGTB) et aux sociaux-chrétiens (CSC), qui sont de loyaux exécuteurs du programme du patronat. Les mili-tants syndicaux ont besoin d’un parti complètement indépendant du patronat qui défend leurs intérêts.

    Sur toute une série de piquets de grève, les liens entre la FGTB et le PS étaient clairement remis en cause. A un meeting de la FGTB dans le Sud de la Flandre orien-tale, le secrétaire régional a même déclaré que les liens entre le syndi-cat et le parti devaient être redis-cutés.

    En Allemagne, des responsa-bles syndicaux ont pris l’initiative de créer le WASG (Alternative électorale pour l’Emploi et la Jus-tice sociale) qui a réalisé un très bon score aux récentes élections sur les listes du Linkspartei (Parti de Gauche) dont le succès (8,7%) démontre qu’un program-me d’opposition au néolibéralis-me jouit d’un large soutien.

    Nous pensons que ce potentiel existe aussi en Belgique. Le MAS appelle à la création d’une telle alternative. Mais en même temps, le MAS lutte pour un programme de transformation socialiste de la société, pour une production orientée vers les besoins de tous et non pour les bénéfices de quelques-uns.

    Fin octobre – début novembre, nous organisons des meetings dans différentes villes sur le po-tentiel qui existe pour la création d’un nouveau parti des tra-vailleurs, avec la participation entre autres d’un conseiller communal de notre organisation-sœur en Allemagne. Vous trouverez toutes les informations à ce sujet sur notre site internet.

    Rejoignez le MAS

    Le MAS a participé à la grève du 7 octobre et distribua un tract de mobilisation la semaine précédant les actions ainsi qu’un autre le jour même. Les réactions à propos de notre matériel étaient chaque fois très positives. Le 7 octobre, 120 de nos militants ont soutenus les piquets et nous avons vendus 200 exemplaires de notre mensuel. Les nombreuses discussions qui ont eu lieu sur la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs montrent que cette question vit clairement parmi les travailleurs. En attendant le développement d’un nouveau parti, ne restez pas les bras croisés à regarder. Rejoignez le Mouvement pour une Alternative Socialiste!

  • CSC: Le résultat des négociations est insuffisant, il est temps pour de passer à l’action!

    A l’intérieur de la CSC gronde le mécontentement face à l’attitude de la direction dans le débat sur les fins de carrière. L’abandon des actions du 10 octobre et la déclaration de la CSC dans les journaux contre la grève de la FGTB n’ont évidemment pas été bien reçus. La note d’orientation connue, la pression monta pour agir contre les attaques sur les prépensions. Nous publions ici un rapport d’une assemblée de militants du Limbourg qui se déroula le 11 octobre.

    Un militant CSC

    Le président Mathieu Verjans débuta sa présentation en expliquant l’impact qu’eurent les négociations. Se référant ensuite aux “10 résultats obtenus grâce à la CSC”, il poursuivit son introduction par un exposé sur le texte du gouvernement, avec quelques commentaire. Mais de critiques, point. Un tract à destination des militants de la base fut distribué, au bas duquel, accompagnant les “10 résultats”, figurait une petite annotation sur l’existence de deux points importants de désaccord: les prépensions à 60 ans et le peu d’avancées réelles pour les jeunes.

    Bien que le président ait déclaré à plusieurs reprises qu’il ne faisait que transmettre ce que le gouvernement avait décidé, il donnait le sentiment de soutenir la proposition gouvernementale. Beaucoup de gens l’ont ressenti en ce sens. De la salle sont venues bien des critiques, mais les interventions étaient limitées à des questions écrites.

    Il en resortait néanmoins pas mal d’interrogations sur la durée de la carrière avant les pré-pensions et sur l’attitude de la CSC. Il était clair que presque personne n’était d’accord avec le texte gouvernemental, surtout par rapport à l’âge de la pré-pension. Un militant s’est exclamé: “ Il y a de nouveau des centaines de millions d’euros de baisses de charges, mais quand il sera question du prochain accord interprofessionnel, nous allons encore devoir les payer par un gel des salaires…”

    Sous la pression des critiques, M. Verjans déclara que si la CSC désapprouvait la note gouvernementale, elle agirait en conséquence, pas simplement en une ‘promenade de la gare du Nord à celle du Midi’ à Bruxelles, mais par des actions de grèves qui auraient pour effet de faire tomber le gouvernement. Après cette déclaration, M. Verjans reçu des applaudissements pour la première fois de la soirée.

    Mais la critique ne cessa pas. Quelques militants ont refusé de distribuer le tract: “Ici, nous avons déjà l’impression que vous défendez la décision gouvernementale. Avec ce tract, les travailleurs vont le penser avec certitude. Nous ne pouvons pas le distribuer.”

    Dans sa conclusion, Verjans reprécisa qu’il s’agissait seulement d’une réunion d’information, que la décision gouvernementale n’était pas encore acceptée, et que le Conseil Général du 18 octobre déciderait de partir à l’action en cas de refus.

    Pour les militants présents, il était clair que les négociations n’avaient pas apporté d’effets suffisants et qu’il était donc temps d’agir et de partir en action.

  • Changement climatique. Un point de vue socialiste

    Les terribles conséquences du cyclone Katrina ont ouverts les yeux des américains sur la politique menée par Bush et Cie. Mais ces effets désastreux soulèvent également des questions sur l’impact du changement climatique. Les scientifiques se disputent aujourd’hui sur cette question: dans quelles mesures l’activité humaine peut-elle être une cause du changement climatique, lui-même à l’origine du nombre croissant de catastrophes naturelles?

    Bart Vandersteene

    En tant que socialistes révolutionnaires nous savons que cette planète est en perpétuel développement, donc que le climat, très lentement, se modifie constamment. Nous savons également que le capitalisme a d’énormes conséquences, pas seulement sur les personnes et leurs relations sociales, mais également sur l’environnement. Dans la discussion scientifique, il n’est pas toujours simple de distinguer les faits de la propagande. Sous le capitalisme monopolistique, la science est aussi un produit commercial. Ceux qui ont de l’argent peuvent diriger des recherches dans le sens des intérêts qu’ils veulent défendre. Mais malgré tout, il y a un consensus sur le fait que la terre se réchauffe, principalement à cause des gaz à effet de serre.

    Les accords de Kyoto de ’97 avaient pour but de réduire les gaz à effet de serre d’environ 5% pour 2012 par rapport à 1990. Des experts pensent qu’une diminution de 60% est nécessaire. La date de référence 1990 n’est pas choisie innocemment. Elle correspond à l’effondrement des Etats staliniens d’Europe de l’Est. Les économies de ces pays étaient presque totalement ruinées et la forte diminution des émissions de gaz à effet de serre qui en découle permettait de rendre les objectifs de Kyoto réalisables.

    Ce qui est étrange, c’est que les accords de Kyoto donnent la possibilité aux Etats de négocier et vendre leurs quotas d’émissions de CO2. Peut-il y avoir encore plus ironique que le ministre Ecolo Deleuze qui propose que la Belgique vende son air propre à la Russie ? Un autre problème avec Kyoto, c’est évidemment qu’il ne propose aucun projet pour après 2012. La problématique nécessite une planification de coordination sur le plan international pour des décennies. Or, le chaos anarchique du capitalisme nous empêche de tenir une planification sur le long terme.

    “Les émissions de gaz à effet de serre (…) sont à l’origine d’un réchauffement de la planète qui revêt aujourd’hui un caractère alarmant et connaît un rythme insoutenable à terme. Quand je dis à terme, je ne veux pas dire à l’horizon de quelques siècles. Je veux dire dans les années que connaîtront mes enfants, et peut-être même durant ma propre existence. Et quand je dis insoutenable, je ne vise pas un phénomène qui nous obligera à certains ajustements. J’entends par là un bouleversement d’une telle ampleur et d’une telle irréversibilité dans ses effets destructeurs que la survie même de l’espèce humaine s’en trouve menacée.”

    Ce discours date de septembre 2004 et a été prononcé par le Premier ministre britannique Tony Blair. Celui-ci donne un aperçu du problème et met en avant la nécessité de diminuer le dioxyde de carbone de 60% d’ici 2050. Mais toute initiative concernant du changement climatique est basée sur les intérêts des grosses entreprises. En fait, l’émission de CO2 en Grande-Bretagne n’a pas baissé, mais a augmenté même de de 2,2% en 2003 et de 1,5% en 2004.

    La seule méthode réaliste pour diminuer l’émission de CO2 de manière drastique est de stopper la consommation de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) et de produire de l’énergie qui ne provoque pas de réchauffement climatique. Tentant de respecter les normes de Kyoto, les différents gouvernements ont étudié à nouveau la question d’investir dans l’énergie nucléaire, celle-ci ne provoquant pas d’effet de serre. Ce n’est pas de cette manière que les socialistes cherchent une solution.

    Une solution durable reposant sur la situation actuelle des sciences et technologies peut seulement être envisagée par l’utilisation plus répandue d’énergies renouvelables comme les énergies éolienne, solaire ou marémotrice. Ces sources d’énergie ont certes des limites: elles sont beaucoup plus présentes certains jours, dans certains lieux, à certains moments de la journée,… et la quantité d’énergie produite reste encore relativement limitée. Il sera donc nécessaire de planifier le développement de ces sources d’énergie au niveau international et de mettre l’entièreté de l’industrie énergétique dans les mains de la communauté. Tout ceci ne peut se faire quer dans une société socialiste basée sur la coopération et non sur la rivalité impérialiste entre les nations comme nous le connaissons sous le capitalisme.

  • Grève générale réussie le 7 octobre

    Les militants du MAS ont participés aux actions dans une vingtaine de villes. Nous publions ici quelques petits rapports à ce sujet, plus détaillés sur notre site: www.socialisme.be

    Alost: un piquet combatif ferme le Zoning industriel 3 de Erembodegem

    La grève fut menée en front commun syndical, entre autre à VPK. Peu d’attention fut portée à la base sur la division des sommets syndicaux. Une délégation syndicale montra beaucoup d’intérêt pour participer à la manifestation du 26 novembre à Gand contre le congrès économique du Vlaams Belang.

    (Bart Van der Biest)

    Anvers: la chimie ferme la zone portuaire

    En raison de règles de sécurité, le port ne fut pas entièrement paralysé. De très bons piquets se trouvaient cependant aux voies d’accès. La voie de l’Escaut fut barrée et la circulation filtrée. Quiconque passait exprimait son soutien à la grève. Quelques hommes politiques durent même admettre que la grève était nécessaire pour éviter qu’on nous oblige à travailler jusqu’à 70 ans.

    (Geert Cool)

    Bruxelles: complètement à l’arrêt

    Aucuns trains ne roula, et quasi aucun trams ou bus. Le traffic aérien fut sérieusement perturbé. Un postier en grève bloqua l’entrée du centre de tri postal de Bruxelles X. De nombreuses autres entreprises furent fermées, où connurent un haut taux de grévistes, de même que la plupart des grands magasins. La grève fut également suivie dans les secteurs des banques, des assurances, mais aussi dans les administrations et l’enseignement. Il y eut dans beaucoup d’hôpitaux des séances d’information. A l’ULB, nous avons organisé un blocage.

    (Karim Brikci)

    Charleroi: la grève générale fut bien suivie

    Les grévistes parlaient d’une grève couronnée de succès. Dans le zoning industriel de Fleurus, nous avons discuté avec les travailleurs de Splintex, dont l’entreprise était entièrement fermée. Une représentation de délégués et militants CSC était présente dans bon nombre d’entreprises. « Les pensions, cela concerne tous le monde » expliquaient les militants.

    (Vincent Devaux)

    Gand: vers un automne chaud

    Nous avons discuté au piquet de la Poste avec Marc Lasseel de la CGSP-Poste, qui déclara notamment: « pour un facteur, 35 ans de carrière c’est long. C’est un travail physiquement épuisant, beaucoup se lèvent tous les jours à 4h00. On demande à ces gens de travailler encore plus longtemps, c’est inhumain. La pression au travail augmente de plus en plus. Certains facteurs font plus de 1.000 adresses tous les jours. Vous ne pouvez plus le faire quand vous avez 60 ans. (…) Selon moi nous allons vers un automne chaud. La pression de la base de la CSC sur sa direction va augmenter. Ils ont tout de même reçu un mandat de leur membres pour défendre les intérêts des travailleurs ! ».

    (Bart Vandersteene)

    Heist-op-den-Berg: Arrêtons les cadeaux au patronat

    Nous avons discuté avec Rudy Van Looy, un délégué ABVV chez Schering-Plough. « La baisse des charges  va-t-elle créer plus d’emplois ? Selon moi, ce sont des cadeaux aux patrons qui ne vont rien changer pour nous. Mon opinion est que celui qui veut travailler plus longtemps le fasse, mais que celui qui veut arrêter à 58 ans ait la possibilité de le faire.

    (Christophe de Brabanter)

    Louvain: des astreintes et des huissiers contre la grève

    Sur un piquet de grève à Haasrode, notamment, il y avait peu de compréhension pour les petits jeux entre directions des différents syndicats. La présence de militants verts fut bien perçue. Mais il y avait aussi beaucoup de jaunes, suivant le huissier envoyé par le patronat. Le huissier voulait mettre une astreinte de 1.000 euros par gréviste.

    (Karel Mortier)

    Liège: une intervention internationnale

    Notre intervention fut renforcée par quelques camarades de notre organisation-sœur allemande (SAV). Nous avons bloqué l’université avec des militants CGSP et Metallo. A Belgacom tout comme au zoning, ou chez Fortis, nous fûmes bien accueilli. Nos camarades allemands ont plusieurs fois raconté dans l’enthousiasme leur expérience au sein du nouveau Parti de Gauche qui a recueilli 8.7 % des voix aux dernières élections.

    (Nicolas Croes)

    Malines: c’est seulement le début de la lutte!

    Nous avons prit part au bloccage du zoning industriel Sud. Au meilleur moment il y eut près de 150 grévistes. Un travailleur exprimait sa colère contre le SP.a : « Quand j’ai été mis à la porte j’ai déchiré ma carte de membre que j’ai envoyé au bureau du parti ». Nous avons été au piquet de l’entreprise BMW de Bornem, mais la direction a fermé elle-même l’entreprise.

    (Wouter Gysen)

  • Grève générale du 7 octobre. Jamais auparavant un syndicat n’a pu faire cela tout seul

    Le gouvernement, les patrons, toute la presse et le sommet de la CSC auraient sans doute préféré que ce ne soit pas le cas. Ils ont pourtant été obligé de reconnaître que la grève générale lancée par la FGTB fut un succès indédit. Cela ne s’explique évidemment pas par les nombreux blocages de routes. Sans un soutien large, la seule FGTB n’aurait jamais été capable de réaliser ce tour de force.

    Eric Byl

    Quelle différence avec les années précédentes! Chaque délégué syndical vous aurait dit qu’une grève générale était vouée à l’échec sans la CSC. La confiance des travailleurs FGTB est maintenant considérablement renforcée, pour débrayer seul si nécessaire.

    La préparation laissait pourtant à désirer. Il est vrai que la FGTB s’est activée mi-septembre, mais avant on ne l’avait que trop peu entendu dans le débat sur les fins de carrières. Nous supposons que le sommet du syndicat rouge voulait ainsi éviter la confrontation avec ses « partenaires » trop libéraux du SP.a et du PS. Il apparaît mainenant à tous qu’il s’agissait d’une faute d’envergure.

    De plus, une grève aussi sérieuse ne s’est plus vue depuis 12 ans, ce fut donc la première pour beaucoup de militants. La nécessité de faire des piquets devait à nouveau être apprise. La fermeture de centres de formations syndicales comme celui de Melreux ou le manque de formation idéologique ont eu leurs conséquences.

    Depuis le départ de Mia de Vits, une bouffée d’air frais – ce sont les mots d’un secrétaire du Setca – est entrée dans la FGTB. Finalement, on a prit la peine d’écouter la base. Finalement, on a préparé une grève au lieu de la saboter. Espérons que l’on poursuive cet élan et que l’on puisse mettre de l’ordre là où le sommet de la FGTB est toujours dans la poche des patrons, comme à la Poste ou chez Belgacom.

    Pour l’Establischment, la FGTB est isolée. PS et SP.a ont également choisi le mauvais camp. Mais la FGTB peut compter sur le soutien de la population. Selon une enquête du groupe VUM (Vlaamse Uitgeversmaatschappij) plus de 40 % des flamands (sans parler des wallons et des bruxellois) ont approuvé la grève. C’est bien plus que le nombre de membres de la FGTB et bien plus que le score du syndicat aux élections sociales. Chez ceux qui n’ont qu’un diplôme du secondaire, le soutien monte à 55 %, tandis que chez les universitaires, il tombe à 21 %.

    A l’opposé, le gouvernement, malgré le soutien de toute la presse, des académiciens, du patronat et d’une partie de la CSC n’a pu convaincre que 25 % des flamands sur leur optique vis-à-vis des fins de carrière.

    Cortebeek a essayé de briser la grève

    On prétend que la FGTB est divisée, mais l’on veut surtout dire par là que la direction n’est pas capable de faire avaler à sa base l’agenda néolibéral. La situation est différente à la CSC. La direction a dépensé pas moins de 140.000 euros pour briser la grève, et le préavis de grève pour le 10 ocotbre a été annulé. En fait, le sommet de la CSC a maintenu le gouvernement debout. La division syndicale a été utilisée par certains pour saper le droit de grève. Ils veulent entre autre interdire les piquets de grève, déjà proscrits dans les propriétés privées, sur la voie publique, limitant de ce fait scandaleusement notre droit de grève.

    En réalité la CSC est beaucoup plus divisée que la FGTB. A toutes les réunions de la CSC où nous avons été présent, la critique des militants fut accablante. Mais sur le terrain, l’unité à la base fit écho à la division au sommet. Quant à la direction, c’est un fossé qu’il existe entre Cortebeek et sa clique, clamant à qui mieux mieux la nécessité de travailler plus longtemps, et le chef du service d’étude de la CSC, De Swert, qui dans son livre « 50 mensonges sur le vieillissement » réfute cette thèse.

    Nous ne pouvons pas nous laisser entraîner dans la politique de « diviser pour mieux règner ». Nous sommes agréablement surpris par la nouvelle approche du sommet de la FGTB, mais restons vigilants. Pour cela, nous devons continuer la construction de notre réseau syndical. Cette grève est une opportunité pour construire des relations de force dans les entreprises, mettre à l’ordre du jour la rupture des syndicats avec le SP.a/PS et le CD&v/CDh et promouvoir la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs indépendant du patronat.

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