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  • La grève dans la presse

    Comment les quotidiens ont-ils rendu compte d’une grève générale qui a impliqué des centaines de milliers de personnes et mis la vie économique au ralenti? Un coup d’œil sur les couvertures des éditions liégeoises des journaux est éclairant.

    Jean Peltier

    La Libre (qui a laissé tomber la Belgique de son titre) se veut comme toujours un journal sérieux. Elle titre en grand sur « Les scandales n’affaiblissent pas le PS » avec sondage et graphiques à l’appui. Pour la grève, il faut chercher le tout petit titre (6 cm sur 4) « Journée ROUGE pour la Belgique, l’appel à la grève de la FGTB très suivi » qui renvoie à trois pages d’articles et à un édito au titre lumineux « La FGTB a eu tout faux ! ».

    Le Soir se veut plus léger. Le titre central et accrocheur « Trop bon, trop belge » n’évoque pas la grève mais… les créateurs de mode (avec photo). La grève ne reçoit qu’un titre et un bout d’article, rejetés sur une seule colonne tout à droite. Le titre – « La grève est finie, il faut bien négocier » – résume à merveille la vision d’un journal pour qui la politique se fait dans les bureaux ministériels et les couloirs du parlement mais sûrement pas dans la rue.

    La presse régionale n’est pas plus généreuse avec la grève mais le choix de ses priorités d’information laisse rêveur. Sous un très gros titre aux allures mystérieuses « Le Liège Black Band prêt pour le show », Le Jour présente l’équipe liégeoise de basket-ball qui entame le championnat. Sur la colonne de droite, un – beaucoup plus – petit titre (avec photo) : « Les piquets de grève bloquent le pays ». L’idée que des centaines de milliers de gens aient pu faire grève volontairement n’effleure pas le journal, pour qui une grève ne peut réussir que parce que des syndicalistes aux gros bras bloquent les entrées des entreprises.

    Quant à La Meuse, elle divise sa première page en deux. A gauche, « Il égorge le dealer et file à pieds nus » ; à droite, « Philippe et Mathilde, les photos du bonheur ». La grève est évoquée de manière dramatique par un petit titre (5 cm sur 4) sans texte « Grève : la FGTB a mis en péril le mondial de ping » (un piquet ayant bloqué pendant quelques heures les travaux de reconstruction de la salle qui doit accueillir des matches de ping-pong !).

    Difficile de faire mieux ? Mais non. La palme de la couverture la plus puante est, comme d’habitude, remportée haut la main par le torchon libéral bruxellois « La Dernière Heure ». Pas un seul mot sur la grève en couverture, mais un énorme titre « 30.000 illégaux arrêtés chez nous » avec photo d’un flic emmenant un illégal noir (évidemment !) et menotté (ces gens-là sont très dangereux, c’est bien connu).

    C’était notre rubrique : Quelle chance d’avoir une presse libre… de dire ce que veulent leurs actionnaires et leurs amis patronaux et politiques.

  • 29 octobre: journée anti-fasciste à Anvers!

    La discussion sur la lutte contre l’extrême-droite est encore très importante, surtout à Anvers où 33% de la population vote pour le Vlaams Belang. Dans le cadre des élections communales de 2006, il y aura des discussions sur les dangers du VB. Notre campagne Blokbuster reçoit beaucoup de réactions positives vis-à-vis de nos solutions dans cette discussion. Afin de leur donner plus d’ampleur, Blokbuster organise une journée anti-fasciste à Anvers.

    Laurent Grandgaignage

    La politique de droite mène au succès électoral du VB

    Depuis des décennies les partis traditionnels dans le conseil communal ont mené une politique anti-sociale. Le mécontentement parmi la population a crû à cause des assainissements dans le secteur social, le manque de logements sociaux, le taux de chômage de 17%,… La réponse du Vlaams Belang est de rendre les immigrés responsables du recul social. Cela mène à des divisions sur le plan ethnique au lieu d’une lutte unifiée contre la politique néo-libérale. La seule alternative du VB est une politique néo-libérale et répressive accrue.

    Résistance active contre la politique de droite

    Les travailleurs et jeunes les plus conscients savent que le Vlaams Belang n’a pas de réponses pour les problèmes sociaux et qu’une véritable alternative avec un programme socialiste est urgement nécéssaire. Blokbuster veut aider à la construction d’une telle opposition et en appelle aux travailleurs et aux jeunes pour participer aux discussions lors de cette journée anti-fasciste.

    Des discussions sur la stratégie contre l’extrême-droite et notre alternative seront organisées l’après-midi, tandis que la soirée sera réservée aux concerts et aux DJ’s. L’entrée sera à un prix libre, en fonction des moyens de chacun.

    Plus d’informations et le programme sont sur notre site (en néerlandais)

  • Des propositions inacceptables! Le gouvernement poursuit son offensive contre les prépensions

    La nouvelle note gouvernementale s’intitule fallacieusement "Un nouveau contrat pour la croissance, l’emploi et la protection sociale". Si les propositions gouvernementales passent, la protection sociale de celui qui veut partir en prépension sera réduite à sa plus simple expression. C’est bien à tort que les syndicats mettent l’accent sur les nombreux acquis des négociations. La plupart des soi-disantes "victoires" portent sur le maintien de la situation telle qu’elle fut.

    Geert Cool

    Prépension: l’âge et la durée de la carrière relevés

    Contrairement à ce que la CSC prétendait dans son communiqué de presse, la prépension à 58 ans n’est pas sauvegardée. En tout cas, pas pour la majorité des travailleurs. Pour la prépension conventionnelle, l’âge passe de 58 à 60 ans. En outre, il ne sera plus possible de partir en prépension après 25 ans de carrière, mais après 30 ans. Pour les hommes, ce règlement entre en vigueur dès 2008; pour les femmes, la durée de la carrière sera relevée graduellement jusqu’à 30 ans. (2008: 26 ans, 2012: 28 ans, 2016: 30 ans). (Point 54 de la note gouvernementale)

    Pour satisfaire aux conditions de la CCT 17 en matière de prépension, on va même introduire une condition de carrière de 35 ans. Ici, on n’est plus très loin de la proposition initiale de Van den Bossche qui préconisait une carrière de 40 ans.

    Ces 40 ans, on prévoit même explicitement d’y arriver. En 2011, il y aura une évaluation du taux d’activité des travailleurs âgés sur base de laquelle on décidera ou non de relever la durée de la carrière à 40 ans. (Point 55 de la note gouvernementale)

    Il ressortait pourtant des premiers chiffres de l’ONEm que l’introduction d’une durée de carrière de 40 ans signifierait que la prépension deviendrait inaccessible à 70% des hommes et à 84% des femmes.

    Les seules concessions dans la note gouvernementale ont trait au maintien d’une série de règlements de prépension plus avantageux, notamment pour ceux qui travaillent de nuit ou dans le secteur de la construction. Celui qui a une longue carrière derrière lui, pourra toujours partir en prépension à 58 ans (par "longue" carrière, il faut entendre 38 ans d’ici 2014 tant pour les hommes que pour les femmes, la limite étant graduellement relevée). Il en va de même pour ceux qui exercent une "profession pénible". Ce terme doit encore être défini. (Point 55 de la note gouvernementale)

    L’offensive contre la prépension continue donc. La durée de la carrière est relevée à 60 ans pour la majorité des travailleurs et on touche aussi aux conditions de carrière. La CSC a beau faire comme si la prépension à 58 ans allait se maintenir, cet acquis sera peu à peu complètement éliminé.

    Crédit-temps

    Le crédit-temps est maintenu, mais le crédit-temps complet sera soumis à une restriction. Les travailleurs de plus de 55 ans pourront continuer à travailler 4/5, mais il n’y aura plus d’obligation de remplacement. Cela signifie en pratique qu’on exigera d’eux de prester leur travail normal à temps plein en 4 jours au lieu de 5 jours. (Point 47 de la note gouvernementale)

    Canada Dry

    Le soi-disant système de prépensions "Canada Dry" est largement démantelé. Les compléments sectoriels sont toujours permis, mais il faudra payer une cotisation si le complément à l’allocation de chômage dépasse les 130 euros, ou si le travailleur licencié n’a pas encore 55 ans. Les règlements individuels seront pénalisés fiscalement par rapport aux prépensions. En dehors des règlements existants, le Canada Dry sera pratiquement impossible. (Point 52 de la note gouvernementale)

    Restructurations

    Lors des restructurations, on recourt souvent à la prépension comme élément d’un plan social. Le gouvernement a proposé que les travailleurs âgés qui partent en prépension lors d’une restructuration d’entreprise soient désormais "disponibles" sur le marché du travail. Cela signifie qu’ils ne peuvent refuser une offre d’emploi sous peine de sanction. Après négociation avec les syndicats, on a seulement décidé de fixer des critères pour les emplois qu’on ne peut refuser tandis que les sanctions seront limitées en cas de refus d’emploi. (Point 38 de la note gouvernementale)

    Celui qui veut partir en prépension lors d’une restructuration devra désormais satisfaire aux conditions de carrière au moment de l’annonce de la restructuration et plus pendant la durée totale de la CCT sur la restructuration. Cela équivaut de facto à un relèvement de l’âge de la prépension. (Point 32, 4° de la note gouvernementale)

    Allocations

    La concertation avec le gouvernement a débouché sur quelques acquis. La revalorisation des allocations sociales n’en est pas le moindre. Il y aura une adaptation au bien-être de plusieurs allocations et une augmentation de l’allocation familiale pour les enfants handicapés. Un point d’interrogation plane toutefois sur les moyens qui seront affectés à ces mesures. De plus, les allocations de chômage sont exclues de cette revalorisation. (Page 26 de la note gouvernementale)

    Financement de la Sécurité sociale

    Pour le financement de la Sécurité sociale, on ne revient pas sur les cadeaux au patronat des dernières années. Pour combler les déficits que ces cadeaux ont creusés, on lorgne sur d’autres sources de financement. De nouvelles recettes proviendront ainsi de la TVA, des accises sur le tabac, du précompte mobilier,… A côté de cela, on évoque un financement "plus large" des soins de santé sans autre précision. (Pages 27-28 de la note gouvernementale)

    Le financement alternatif de la Sécurité sociale n’a d’autre but que de couvrir une baisse ultérieure des charges patronales (et donc des salaires globaux) et de la dotation de l’Etat. En outre, le mouvement ouvrier a aussi quelque chose à dire sur ce qu’il finance lui-même: la Sécurité sociale actuelle, même après 25 ans de démantèlement continuel, est toujours un système de droits acquis qui se maintient grâce à une solidarité interne à la classe. La meilleure option pour la classe ouvrière, c’est encore de maintenir la Sécurité sociale telle qu’elle existe maintenant et de lutter contre toute nouvelle baisse des soi-disant cotisations patronales et de la dotation de l’Etat.

    Cadeaux au patronat

    Les propositions gouvernementales ont de quoi satisfaire le patronat. Ils reçoivent encore 960 millions d’euros qui viennent s’ajouter aux 5 milliards de baisses de charges qu’ils avaient déjà empochés jusqu’ici. Cela provient surtout de baisses de charges pour les jeunes travailleurs (240 millions), les travailleurs âgés (272 millions) et d’une baisse de 5,63% du précompte professionnel sur le travail en équipe, qui pourrait même être portée à 10,7% en 2007 (430 millions). (Page 25 de la note gouvernementale)

    Il faut continuer les actions!

    Le gouvernement se montre particulièrement généreux envers le patronat tout en exigeant des travailleurs qu’ils travaillent plus longtemps. On voit clairement de quel côté se tient ce gouvernement et quels intérêts il défend. En tout cas, ce ne sont pas les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Voilà pourquoi il faut continuer à mener l’action contre les plans du gouvernement. La grève générale du 7 octobre ne doit pas être un point final, mais le coup d’envoi du rejet complet des attaques contre les prépensions!

  • Plan Marshall. Un plan néo-libéral a t-il des chances de redresser la Wallonie?

    Le “plan Marshall” annoncé avec fracas par le PS peut-il vraiment répondre aux attentes de la population? On se rend compte, quand Elio Di Rupo parle de promouvoir “l’initiative individuelle, la prise de risques,… “, qu’il s’agit d’un plan néo-libéral avec son lot de précarité pour les travailleurs. Avec ce plan, le PS se dévoile: exit le langage de gauche pour cacher les reculs sociaux. Les louanges vis-à-vis du plan se font plutôt entendre du côté des libéraux et du patronat,…et pour cause.

    Vincent Devaux

    Plus d’un milliard d’euros vont être nécessaire pour ce plan étalé sur 4 ans (2006-2009), ce qui ne représente qu’une augmentation annuelle du budget de 5%. Et l’argent n’est pas encore sur la table. Une part provient de la vente d’un tiers des actions d’Arcelor que la Région wallonne possédait encore. Le PS n’a pas de complexe à vendre les richesses de la collectivité ; par ailleurs Van Cau a dernièrement déclaré au nom du désormais sacrosaint ‘pragmatisme’ qu’il n’aurait aucun complexe à vendre au privé la F.N. ou la SONACA, deux entreprises qui appartiennent de la Région wallonne. 180 autres millions vont provenir d’économies faites dans les divers départements de la Région wallonne. Selon Michel Daerden, “il faut mieux utiliser l’argent”, les fonctionnaires vont donc apprendre à se serrer la ceinture. Pour promouvoir le privé, on étrangle le public.

    Les financements seront destinés à promouvoir des « pôles de compétitivités », sous forme d’aides à l’investissement, de formations pour ces différents secteurs, d’aides à l’exportation,… Ce qui réjouit des patrons de l’industrie pharmaceutique comme Pfitzer. Mais ce qui laisse quand même les travailleurs de la SONACA (faisant partie d’un de ces pôles de compétitivité, l’aéronautique) dans l’expectative.

    Le plan parle de la création de 2.000 emplois dans les secteurs de la petite enfance et de l’accompagnement des personnes âgées, ce qui ne ferait que combler partiellement un retard immense, mais prévoit d’autre part de réduire également le coût du travail et d’exonérer fiscalement les aides à l’investissement et cela dans le cadre de la création de ‘zones franches’. Toujours dans la même veine, il est question de supprimer les taxes communales et provinciales sur la force motrice, sur la superficie,… Bref encore et toujours des cadeaux au patronat.

    Entre 150 et 270 millions seraient affectés à la recherche, mais mis à part 5 millions pour la recherche fondamentale, le reste serait alloué à la recherche appliquée (orientée vers les intérêts des entreprises). Si le plan met l’accent sur la formation (200 millions), dans le même temps Marie-Christine Simonet (CDh) veut remettre dans les mains du privé la rénovation et l’entretien des bâtiments scolaires.

    Pour Di Rupo, ce train de contre-réformes est une manière commode pour se présenter comme ‘fréquentable’ et ‘responsable’ auprès de la bourgeoisie et des partis traditionnels néerlandophones, indispensable si il veut s’assurer un avenir au niveau fédéral. Mais s’il fait tout pour convaincre le Nord du pays que la Wallonie va se redresser, il n’est pas seul et doit compter avec les récents dérapages; circuit de Francorchamps, vignette automobile pour la Wallonie et scandale de corruption dans les logements sociaux. Il est difficile d’accorder tous les violons au sein de son parti ; non pas qu’il y ait beaucoup de résistances au sein de celui-ci pour une politique néo-libérale, mais plutôt car ce plan touche également aux intérêts particuliers des différentes baronnies, tenants de mandats,…au dépend d’ailleurs de la classe ouvrière.

    En augmentant encore plus les inégalités sociales, le PS trahit le rôle émancipateur pour les travailleurs qui devrait être le sien et utilise les méthodes de la bourgeoisie pour prolonger la vie d’un système capitaliste atteint depuis longtemps de sénilité.

  • Après la grève du 7 octobre, la lutte doit continuer!

    La déclaration gouvernementale de Verhofstadt ce 11 octobre fut très claire: le gouvernement va amplifier ses attaques. Petit à petit, il veut saper le droit à la prépension jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Ces mesures vont, étape après étape, conduire à ce qu’en 2014, 49.2 % des hommes et 71.4 % des femmes qui aujourd’hui ont droit à la prépension à 58 ans, ne puissent plus l’obtenir. Ainsi, Freya Van den Bossche, ministre SP.a, répond aux attentes du patronat: poursuivre les attaques sur l’un des plus importants acquis des générations précédentes.

    Bart Vandersteene

    Le gouvernement et le patronat rêvaient dans leurs plans originaux de mesures plus drastiques. Cela n’a pas été possible. Remercions la combativité de la base de la FGTB qui a montré le 7 octobre ce que les militants des syndicats pensaient des propositions gouvernementales.

    Dans le secteur privé, de grandes entreprises, beaucoup de PME et différents zonings industriels furent à l’arrêt. Dans le secteur des services publics, les actions de grèves furent couronnées de succès, selon les secteurs et les régions. A ces piquets, nos militants ont ressenti une énorme combativité. La question est maintenant: comment aller plus loin? Ce n’est pas la détermination qui manque, mais un plan d’action clair va-t-il être mis sur pied pour mettre au bac les propositions du gouvernement?

    La division au sommet des syndicats doit être brisée par l’unité à la base. Même si la seule FGTB rejette le projet, elle doit construire un rapport de force. Avec des réunions du personnel, des actions de distribution de tracts dans les entreprises et les services, elle peut organiser des discussions entre collègues de la base.

    Avec des actions de propagandes dans les rues commerciales, gares et supermarchés, l’opinion publique peut être convaincue de l’absurdité des mensonges véhiculés dans les médias. Une campagne intensive peut conduire à une manifestation nationale, peut donner aux militants de la FGTB un moyen de discuter avec la base de la CSC et met en même temps la pression sur leur direction pour aller plus loin dans la lutte contre le plan du gouvernement.

    Si même la CSC rejette le projet, un plan clair doit être élaboré pour rejeter la proposition gouvernementale et coupler à cela la chute du gouvernement. Une grève générale de 24 heures avec manifestation à Bruxelles peut être préparée au travers de grèves provinciales. Si nécessaire, cela doit être suivi d’une grève de 48 heures qui va faire trembler ce gouvernement instable et peut-être le faire tomber .

    Au début de cette année parût le livre « 50 mensonges sur le vieillissement », écrit par Gilbert De Swert, chef du service d’étude de la CSC. Ce bouquin a comme objectif d’apporter une réponse aux mythes du vieillissement que le gouvernement et le patronat amènent au travers des médias. L’argumentation est bétonnée et les conclusions sont claires : « le vieilissement de la population ne signifie pas que nous devons tous travailler plus longtemps » La CSC ne pouvait pas donner un message plus limpide à ses militants. C’est un appel à ne pas tomber dans les mensonges de la coalition violette et pour choisir un modèle de société qui va contre la logique néo-libérale. Aujourd’hui, c’est aux membres de la CSC de le rappeler à leur direction.

  • Israël/Palestine. Un retrait lourd de nouvelles tensions

    Israël a mis fin en 4 semaines à 38 ans d’occupation dans la Bande de Gaza et le nord de la Cisjordanie. Mais Israël continue de contrôler la majeure partie de la Cisjordanie ainsi que l’espace aérien et maritime de Gaza. Surtout, le retrait israélien va aviver les tensions internes en Israël comme en Palestine.

    Thierry Pierret

    Le Premier Ministre israélien Ariel Sharon a mené l’opération tambour battant. Il a passé outre l’opposition du puissant lobby des colons et même d’une bonne partie de son gouvernement et de son propre parti, le Likoud. Il faut dire que Sharon était soumis à une double pression. Celle du Président Bush qui veut relancer la “feuille de route” pour arriver à un accord final entre Israël et l’Autorité palestinienne (AP). Celle de la population israélienne qui n’acceptait plus le coût exorbitant de l’occupation de ce territoire minuscule.

    La classe dirigeante israélienne se heurte aux limites de sa politique. Pendant 38 ans, elle a tenté de contenir les luttes sociales en Israël en envoyant des milliers de familles modestes dans les territoires occupés. Là, elles recevaient un logement à bas prix et des avantages sociaux payés par le contribuable israélien. Elles y recevaient également des terres fertiles confisquées aux Palestiniens. Les gouvernements israéliens successifs ont encouragé les mouvements extrémistes religieux dans leur entreprise de “reconquête” des terres bibliques de “Judée-Samarie”.

    Mais les contradictions de classe finissent toujours par reprendre le dessus. Les plans d’austérité draconiens successifs du gouvernement Sharon se sont heurtés à une résistance énorme des travailleurs israéliens. La colonisation est devenue un facteur de mécontentement supplémentaire, car nombre d’Israéliens ne comprennent pas pourquoi le gouvernement continue de subventionner généreusement les implantations alors qu’il taille allègrement dans les dépenses publiques en Israël même.

    Le fondamentalisme religieux, qui devait servir à détourner les Israéliens pauvres de la lutte des classes, échappe désormais au contrôle de la classe dirigeante israélienne. Des milliers de jeunes fanatiques venus de colonies illégales en Cisjordanie sont venus “prêter main forte” aux habitants des implantations de Gaza. Ils n’ont pas hésité à asperger d’acide les policiers et les soldats israéliens et à les traiter de nazis. Deux attentats mortels ont été commis contre des Palestiniens pour empêcher le retrait. Bien que la majorité des colons de Gaza soient partis de leur plein gré, ces excès les ont isolés. Avec un cynisme consommé, le gouvernement en profite pour refuser de faire suite à leurs revendications d’être relogés dignement en Israël. Ils craignent à juste titre de rester indéfiniment dans des préfabriqués. Cette situation risque de générer un terreau fertile pour l’extrême droite et le fondamentalisme.

    L’évacuation va aussi accroître les tensions du côté palestinien. La lutte pour le pouvoir que se livrent les factions palestiniennes va se doubler d’une lutte pour le partage des terres des colons. Le chef de l’AP, Mahmoud Abbas, s’est empressé de nationaliser la quasi-totalité de ces terres pour empêcher une curée générale. C’est une tentative illusoire de protéger la classe dirigeante palestinienne de sa propre voracité. En effet, c’est l’administration corrompue de l’AP qui contrôle ces terres… L’exaspération de la population est à son comble.

    Le 7 septembre, l’ancien chef des renseignements militaires de Gaza, Moussa Arafat, était abattu à son domicile par une centaine d’hommes armés. Ils lui reprochaient sa corruption et son despotisme. La seule solution, c’est la nationalisation de la terre sous le contrôle de ceux qui la travaillent, c’est-à-dire les ouvriers agricoles palestiniens. Pour cela, il faut que les travailleurs et les couches pauvres de Palestine s’organisent et conquièrent leur indépendance politique par rapport aux partis islamistes et nationalistes.

  • Dirk Verhofstadt (VLD). La “magie” du néolibéralisme n’agirait-elle plus?

    La vent tourne. Après le désastre du cyclone Katrina aux USA, même les plus fervents défenseurs du néolibéralisme le plus pur ont ressenti un malaise. Bush n’avait rien fait pour prévenir la catastrophe ou pour aider la population pauvre, en majorité noire, de La Nouvelle-Orléans. Le lendemain du désastre, il jouait encore de la guitare pour ses copains du big business.

    Peter Delsing

    C’en était assez pour que l’idéologue du VLD Dirk Verhofstadt, frère de Guy, se sente obligé de mettre les points sur les i dans une tribune libre du journal De Morgen. Verhofstadt: "Cette fois, on ne pointe plus le doigt accusateur sur l’impiété ou le manque d’appareils de mesure, mais sur un état défaillant. Cette fois, la politique américaine ou, plus exactement, la philosophie politique qui inspire le Président Bush, est remise en cause".

    Ce n’est pas tout: Verhofstadt s’en prend au matraquage idéologique néolibéral qui, après la chute du stalinisme, "s’est paré des attributs de la science". C’est d’autant plus remarquable que les frères Verhofstadt y ont participé depuis le début des années ’80! Tenter de nier cela sous la pression de l’opposition croissante au néolibéralisme, ne sera pas simple. Verhofstadt: "Les libéraux se sont toujours laissés aveugler par les vertus du libre marché". La maladie d’Alzheimer sévirait-elle dans les milieux gouvernementaux?

    Cerise sur le gâteau: "Les libéraux refusent de s’en remettre aveuglément à un capitalisme débridé, car ils réalisent que le chacun-pour-soi et l’argent sont souvent de mauvais conseil et peuvent porter préjudice à la société, mais aussi à la liberté de tant de nos semblables". Laissez-nous rire! Qui a dit que les libéraux n’avaient pas d’humour?

  • Rapport d’un militant syndical de sa journée de grève du 7 octobre à Verviers

    A 6h30 du matin, un rassemblement a lieu place du Martyr au centre-ville; des groupes sont formés pour aller aux différents piquets de grèves, le 1ier groupe a prit place devant l’entrée du CPAS de Verviers. Le 2ème groupe, à 60 mètres de là dans la même rue, se place devant le FOREM. Le troisième groupe s’est dirigé sur l’hôtel de ville de Verviers … alors qu’au même moment, le quatrième groupe, dont je faisais partie, était en chemin vers la commune de Dison.

    Mustapha, Verviers

    Le personnel "non gréviste" de l’administration se présentait devant les piquets et repartait juste après avoir donné leurs noms à leur supérieur hiérarchique, mais sans vouloir forcer les piquets de grèves…et ils voulaient plutôt montrer leur soutient à la grève. Il y avait une déception quelque part de ne pas faire grève en front commun.

    Sur un autre front, depuis les premières heures du petit matin, des piquets étaient en place sur la quasi-totalité du zoning industriel de la région. Il y avait aussi des piquets sur certaines usines de la région germanophone ; et c’est une chose qui n’est pas courante dans cette région.

    Vers 9h00 et juste après s’être assuré que la commune de Dison n’ouvre pas, le groupe est reparti pour renforcer les camarades sur l’administration communale de Verviers, puis tout le monde s’est retrouvé au local de la FGTB au centre ville. A 10h30 une manifestation de plus de 500 personnes démarre en directions des locaux de la CSC. Les responsables de la CSC ont accueilli les manifestants. Ensuite un des responsable de la CSC a essayé de donner des motifs valables pour la levée du préavis par son syndicat, mais hélas, la foule était survoltée, grondait et pas convaincue. Des pétards et des œufs ont été lancé sur ces responsables.

    Sur le trajet de la manifestation on pouvait voir un piquet de grève devant un magasin Delhaize, défendu par des travailleurs affiliés au syndicat CSC "vêtu de chasubles vertes"!! démontrant en cela que les travailleurs peuvent à un moment donné dépasser leur propre cadre syndical.

    Les manifestants ont regagné le local du MR au centre ville, un responsable syndical a posé des questions et les revendications des travailleurs pour faire passer le message aux libéraux. Pendant le discours du responsable MR, un manifestant a traité ce dernier de doux noms d’oiseaux…! Le cortège s’est dirigé vers l’hôtel de ville pour faire entendre la même chose au responsable PS…

    A 13h30 un groupe se précipita pour faire un piquet devant la commune de Dison, il fallait être sûr que personne ne casse la grève.

    A 14h00 avec quelques personnes de ce dernier groupe, nous sommes repartis pour renforcer à un piquet la grève dans la région germanophone… (usine Hydro-aluminium à Raeren), les travailleurs étaient enchantés de voir des camarades d’autres secteurs venus leur prêtés main forte !! (les travailleurs sont indivisibles)

    Ce que l’on peut retirer de cette journée c’est que la grève a été bien réussie, même sans un front commun. La quasi unanimité des travailleurs, quelle que soit leur appartenance syndicale, motivés par une nécessité de prendre l’initiative, de bouger et de défendre les droits les plus légitimes.

    Une grève ne peut que jouer son rôle historique, tel que préserver les droits gagnés dans le passé et en revendiquer d’autres nouveaux. Même sous une stagnation apparente, une étincelle peut déclencher une lutte de classe.

  • Des cadeaux aux patrons, des économies sur notre dos. Une nouvelle offensive contre notre niveau de vie

    Vu l’instabilité du gouvernement violet actuel, il est probable que des élections anticipées vont avoir lieu. Les grands partis s’apprêtent déjà à continuer la politique antisociale des dernières années. Tandis que les patrons reçoivent d’énormes cadeaux, les travailleurs et leurs familles font les frais de la politique néolibérale.

    Geert Cool

    En 2006, le gouvernement devra probablement économiser 4,6 milliards d’euros pour atteindre l’équilibre budgétaire. Tous les partis traditionnels partent de l’idée que cela devra aller de pair avec ‘des mesures pénibles’; les seuls points de divergence portent sur le rythme auquel il faudra introduire ces mesures.

    Allocations familiales menacées

    Le gouvernement en a déjà évoqué plusieurs. Tout le monde y passe. On a ainsi lancé l’idée de couper dans les soins de santé, les salaires ou les allocations familiales. Lorsque cette dernière proposition a été attribuée au VLD, ce parti s’est empressé de prendre ses distances avec cette attaque en règle contre les droits de nos enfants. Il s’est avéré depuis lors que cette proposition était bel et bien à l’ordre du jour.

    La proposition de réduire les allocations familiales pour le premier et le troisième enfant ne figurait d’après le VLD que parmi un "éventail de mesures envisageables". Même si l’on ne retient pas l’idée de s’en prendre aux allocations familiales, on peut être sûr que d’autres pans de la sécurité sociale sont dans la ligne de mire.

    Salaires menacés

    La possibilité d’un saut d’index est maintenue. Cela signifie que les salaires ‘sautent’ un tour d’adaptation automatique à l’index, et donc à la hausse du coût de la vie. En réalité, il ne s’agit rien moins que d’une baisse de salaire. L’Union des Classes moyennes et son pendant flamand l’UNIZO vont encore plus loin en revendiquant la suppression pure et simple de l’index. L’organisation patronale exige en outre la limitation des allocations de chômage dans le temps, une réduction de l’allocation de credit-temps et d’amputer la pension de ceux qui partent trop tôt en prépension.

    Mais bien des cadeaux au patronat…

    Les partis traditionnels prétendent vouloir réformer notre "modèle social" sans tabous… hormis celui de la préservation des profits du patronat. Ainsi, le VLD veut consacrer 250 millions d’euros en 2006 à une nouvelle baisse de charge sur le travail en équipe. C’est déjà décidé d’avance comme l’a révélé une interview du manager en chef de Volvo Cars à Gand parue dans De Standaard, où il déclare que la baisse de charges a déjà été intégrée dans le budget 2006 de l’entreprise: "ils s’y sont engagés". Volvo s’est réjoui et a annoncé dans la foulée la suppression de 150 emplois à Gand.

    Les partis traditionnels ont beau s’adonner à des jeux politiciens pour s’impressionner mutuellement à l’approche d’élections anticipées, ils sont au moins d’accord sur un point: les années à venir seront dures pour les travailleurs, les chômeurs et leurs familles tandis que les patrons ont l’assurance d’engranger des cadeaux supplémentaires.

  • Boechout et Verviers: graves atteintes à la libre expression

    Nos membres ont été récemment victimes de la répression et de l’arbitraire des autorités locales et des corps de police. Ce fut le cas à Verviers le 27 août et au festival Sfinks à Boechout fin juillet. A Verviers, la police s’en est prise sans ménagement à nos militants qui vendaient le journal sur la Place Verte. La police prétendait qu’il fallait une carte de colporteur pour vendre un journal politique. Il n’en est rien puisqu’il ne s’agit pas d’une activité commerciale. De plus, la liberté d’imprimer et de vendre son journal est garantie par la Constitution qui prime sur tous les règlements de police.

    Emiel Nachtegael

    La police de Verviers n’en a visiblement cure; elle nous a imperturbablement accusés de “rébellion” lorsque nous avons refusé de nous laisser intimider. Nous avons été traités comme des criminels parce que nous exprimions nos opinions. A Boechout également, nous avons été confrontés à la répression. Dans le numéro précédent, nous avions déjà eu l’occasion de parler du bourgmestre Albert Mariën. Il avait trouvé utile d’ordonner l’arrestation de 24 militants anti-racistes qui menaient campagne autour du festival Sfinks. Cet arbitraire ne s’est pas démenti lorsque nous avons protesté au conseil communal. La police a dit qu’il était interdit de perturber le conseil communal. Deux militants ont été arrêtés pour être relâchés un peu plus tard suite à quelques coups de téléphone de journalistes.

    Tout comme à Sfinks, loin d’être une exception, c’était une attaque politique contre les anti-racistes. Mariën, qui a réintégré depuis peu les rangs du VLD après une escapade au Liberaal Appel, a soutenu jadis le comité du Vlaams Belang contre le droit de vote des immigrés. Pour Mariën, c’est plus important que le respect du droit à la libre expression de ses contradicteurs.

    Nous avons réagi vigoureusement en portant plainte auprès du comité P, en faisant signer une pétition et… en chahutant la conférence de presse du VLD où Mariën rendait public son retour au bercail. Cela fait un supporter de Dewinter de plus au VLD. C’est Jean-Marie Dedecker qui va être content!

    Lors de la conférence de presse de Mariën, nous avons aussi eu affaire à la police. Mais ils n’ont pas osé procéder à des arrestations devant un parterre de journalistes.

    Il semble bien que certains veuillent limiter le droit à la libre expression à ceux qui sont d’accord avec la politique actuelle. Voilà ce que certains politiciens traditionnels entendent par “égalité devant la loi”. Nous continuerons à nous insurger contre toute atteinte à nos droits démocratiques!

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