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  • Lutte antiraciste, cordon sanitaire, … Comment combattre le Vlaams Belang?

    Le thème principal des discussions autour des élections communales d’octobre dans les médias flamands va sans doute être la survie du cordon sanitaire. Dans différentes communes, le cordon est remis en question même si les état-majors des grands partis continuent à dire qu’il est inacceptable de gouverner – même localement – avec le Vlaams Belang.

    Sven De Deken

    Selon un sondage récent, le VB obtiendrait pas moins de 48% à Hoboken, une commune de la banlieue d’Anvers. Les partis traditionnels n’ont pas de solution pour enrayer la croissance électorale du VB. Au contraire, ils mènent une politique néolibérale qui ne tient compte que des intérêts des couches les plus riches de la population. Ce faisant, ils poussent les électeurs dans les bras du VB sans que celui-ci ait quoi que soit à faire. Les partis traditionnels sont donc eux-mêmes la cause de la croissance de l’extrème-droite.

    Si on regarde son programme un peu attentivement, il est facile de constater que l’extrême-droite n’a pas de solution à proposer aux nombreux travailleurs qui votent pour elle aujourd’hui. Le VB défend l’augmentation de la productivité et de la flexibilité, les diminutions de salaire, les privatisations,… En même temps, il veut supprimer, ou au moins réduire fortement, la sécurité sociale dont il n’hésite pas à dire : « La sécurité sociale est un paradis pour les profiteurs professionnels (…). Le CPAS est un moyen d’existence pour les paresseux, les indolents, les étrangers et les refugiés politiques. »

    Si on sait qu’en Belgique il y a aujourd’hui 1,1 million de personnes dépendant d’une manière ou d’une autre d’allocations de chômage – et quasiment pas d’emploi disponible – on comprend qu’ il est nécessaire de renforcer la sécurité sociale et non pas de la réduire ou de l’abolir. Ceux qui voient d’un bon oeil ce programme sont les dirigeants d’entreprises et leurs actionnaires qui apprécient aussi le projet du VB de diminuer les cotisations patronales. Le VB n’est donc pas un parti qui lutte pour les intérêts des travailleurs, mais au contraire un parti qui défend les intérêts du patronat.

    Pour contrer le succès du VB, de plus en plus de gens, y compris à gauche, estiment qu’il faut laisser le VB gouverner parce que, de cette façon, il s’userait au pouvoir. C’est une stratégie extrèmement dangereuse. Les droits des travailleurs et des jeunes seraient remis en cause au cours d’un telle expèrience. Il ya quelques années, on a vu à Vitrolles en France, comment le Front National avait commencé, immédiatement après avoir gagné les élections communales, à expurger les bibliothèques de livres jugés trop à gauche, à fermer les maisons de jeunes,… La mairie avait proposé une prime de 700 euros pour la naissance de chaque enfant français. Car, comme la bourgmestre Catherine Mégret le déclarait, « il y a des différences entre les races (…), il y a des différences dans les gènes ». Les élections communales suivantes n’ont pas vu le FN rejeté du pouvoir. Nous ne voulons pas courir un tel risque en Belgique.

    Il est néanmoins clair qu’il faut faire quelque chose contre la montée du VB et du racisme. Une des thèses les plus courantes de l’extrème-droite est que tous les problèmes sociaux comme le chômage, le manque de logement à des prix abordables, les bas salaires,… se réduisent à la présence des allochtones en Flandres (et aux « Wallons paresseux »). Mais il est naïf de penser que les patrons pourraient tout d’un coup augmenter les salaires (et donc accepter moins de profits) s’il n’y avait plus d’allochtones en Flandre ou si la Flandre était indépendante. Ils se moquent bien de qui travaille dans leurs entreprises du moment qu’ils peuvent les exploiter. Par contre, l’existence de groupes de travailleurs avec moins ou pas de droits est un facteur qui avantage les patrons.

    Les idées racistes engendrent la confusion au sein de la classe ouvrière. Les tensions qui existent à cause des problèmes sociaux sont ainsi canalisées dans des attitude racistes, qui amènent les travailleurs à lutter entre eux pour quelques miettes pendant que le patronat fait des super-profits. C’est pour cela que l’on ne peut pas tolèrer le racisme sur le lieu de travail. S’il n’y a pas de lutte commune des Belges et des immigrés sur le lieu de travail, les patrons vont toujours utiliser un des deux groupes pour casser le mouvement. Créer, à travers le syndicat, un climat antiraciste sur le lieu de travail peut donc faire la différence entre une victoire ou une défaite dans la lutte syndicale.

    Les partis traditionnels étant responsables de la croissance du Vlaams Belang, il est clair qu’ils ne représentent pas une solution pour un nombre de plus en plus important de travailleurs. La seule chose qui pourrait offrir une alternative pour les votes de protestation qui vont aujourd’hui au VB, c’est un nouveau parti des travailleurs qui défende les intérêts des salariés et de leurs familles.

  • A Bruxelles comme à Dublin, qu’ils viennent de Varsovie ou de Kinshasa, avec ou sans papiers, … Unité de tous les travailleurs!

    Si, pour le moment, la porte d’entrée de la Maison Belgique reste fermée pour les travailleurs d’Europe Orientale, la porte de derrière, par contre, est grande ouverte. Mais il faut se baisser très fort pour entrer…

    Dagmar Walgraeve

    La discussion sur l’ouverture du marché de l’emploi en Belgique pour les travailleurs venant des « nouveaux Etats membres de l’UE » s’est terminée sur un compromis… typiquement belge. La Commission Européenne voulait savoir pour le 1er mai si la Belgique allait prolonger l’interdiction d’accès ou la supprimer. Puisque les services du gouvernement fédéral n’ont pas encore terminé l’élaboration du document détaillant la politique à suivre (enregistrement obligatoire, contrôles,…), l’Etat ne veut pas encore ouvrir les frontières. Mais le ministre de l’Emploi, Peter Vanvelthoven, affirme que cela devra pouvoir se faire « le plus tôt possible ». Il est déjà acquis que la procédure de demande d’un permis de travail sera réduite de 30 à 5 jours pour les 104 professions où il y a une pénurie de candidats sur le marché belge. C’est le dernier en date des cadeaux que le gouvernement fait au patronat afin de lui livrer des travailleurs à bon marché. Le gouvernement belge est d’ailleurs leader en Europe en ce qui concerne « les aides financières à la création d’emplois » (lisez: les cadeaux au patronat). Par contre, il est bon dernier pour les investissements en formations professionnelles!

    Avec l’adoption récente par le Parlement européen de la directive Bolkestein « aménagée », des entreprises polonaises peuvent maintenant s’installer en Belgique, surtout dans le secteur de la construction où de nombreux travailleurs polonais sont déjà « détachés ».

    La manière dont se prépare l’ouverture du marché de l’emploi pour les travailleurs des nouveaux Etats membres et la directive Bolkestein montrent comment la classe capitaliste européenne essaie de répondre à la concurrence croissante entre pays et entreprises. L’élargissement de l’Europe est un élémentclé de cette stratégie puisqu’elle va permettre aux grandes entreprises d’exploiter plus facilement les nombreux travailleurs hautement qualifiés et bon marché des pays d’Europe de l’Est. Ceci se fera, d’une part, en délocalisant des entreprises d’ici dans ces pays et, d’autre part, en amenant ici des travailleurs bon marché venant de là-bas.

    Le patronat veut utiliser les salaires plus bas et les conditions de travail et de sécurité sociale moins bonnes dans ces pays afin de s’attaquer au niveau de vie de tous les travailleurs en Europe. Car, même si les conditions de travail et de salaire en vigueur chez nous sont respectées lors de la réalisation des contrats d’embauche des travailleurs venus de Pologne ou d’Estonie, il suffira aux entreprises de remplacer les contrats fixes à salaire convenable par du travail précaire au salaire minimal pour doper leurs profits. C’est ce qui s’est passé récemment en Irlande. La direction des Irish Ferries a voulu faire naviguer ses bateaux sous pavillon étranger, ce qui lui permettait de licencier 543 travailleurs irlandais syndiqués et de les remplacer par des travailleurs lithuaniens non-syndiqués, qu’elle comptait payer 3,76 € l’heure – soit moins d’un tiers du salaire officiel actuel – et faire travailler 84 heures par semaine ! Les bateaux ont été occupés par des travailleurs en grève et les syndicats ont été obligés d’organiser une manifestation en solidarité. 100.000 personnes sont descendues dans la rue pour protester contre les licenciements et l’exploitation des travailleurs immigrés. Malheureusement, les syndicats n’étaient pas prêts à engager une lutte décidée et à l’organiser de façon efficace. Ils ont accepté un compromis qui conserve le statut aux travailleurs actuels mais autorise l’embauche de travailleurs étrangers au salaire minimum légal (7,65 €). Une légère amélioration pour ces travailleurs, mais Irish Ferries economisera ainsi annuellement 11,5 millions d’€ en coûts salariaux!

    Un autre avantage qu’offre aux patrons l’engagement de travailleurs étrangers avec des contrats à durée très limitée, c’est l’affaiblissement des syndicats dans les entreprises. Tout comme les travailleurs précaires, les travailleurs étrangers sont difficiles à organiser à cause du taux d’exploitation élevé et de la grande insécurité du travail. De plus, beaucoup ne connaissent ni leurs droits, ni la langue du pays. L’initiative de la CSC de distribuer des tracts en polonais pour informer les ouvriers polonais du bâtiment sur leurs droits est un pas en avant important, mais c’est loin d’être suffisant.

    Si nous voulons faire face à ces menaces, il faut aller à leurs racines. Partout dans le monde, les patrons cherchent à s’attaquer aux salaires et aux conditions de travail afin de maximaliser les profits. Ils sont continuellement à la recherche de nouveaux travailleurs à bon marché. Dans le passé, ils ont utilisé les femmes pour miner les salaires des hommes, et aujourd’hui les femmes gagnent toujours en moyenne 25% en moins que les hommes. Des travailleurs “coûteux” sont remplacés par des jeunes meilleur marché au moyen du travail précaire et des plans d’embauche style Rosetta et Activa. Diviser pour régner, c’est la politique préférée de la bourgeoisie pour sauvegarder son système. C’est pourquoi nous devons résister à toute tentative de division des travailleurs. S’il n’y avait pas de travailleurs immigrés, les patrons inventeraient bien d’autres moyens de s’attaquer à nos salaires. Il faut défendre les travailleurs étrangers tout autant que les travailleurs dits illégaux. L’UDEP (Union de Défense des sans-papiers) affirme avec raison : « Avec ou sans papiers, nous sommes tous des travailleurs ». Et comme le dit Claude Matuba, un des porte-parole de l’UDEP: “Le travail en noir mène à des salaires plus bas pour tout le monde, la régularisation mène à des salaires plus élevés pour tous.”

    Ce n’est qu’en défendant de façon déterminée le niveau de vie de la classe des travailleurs et en se battant systématiquement pour que chaque nouveau travailleur – qu’il soit belge, polonais ou congolais – soit engagé aux ‘anciennes’ conditions que la spirale vers le bas pourra être arrêtée. Nous devons lutter pour que les syndicats organisent aussi les couches les plus opprimées de la classe des travailleurs (les femmes, les jeunes, les immigrés, …). Ce n’est qu’en ayant des syndicats démocratiques et combatifs qui organisent toutes les couches des travailleurs que nous pourrons nous défendre contre les attaques de la bourgeoisie.

  • “C’est une connerie de dire que nos salaires sont trop élevés”

    Cette déclaration n’est pas faite par Xavier Verboven (FGTB), ni par Luc Cortebeeck (CSC), mais par le professeur d’économie de Louvain Paul De Grauwe, un des économes libéraux belge les plus connu et ex-sénateur du VLD. Au moment où tous les partis traditionels, et le Vlaams Belang, disent avec le soutien de la presse bourgeoise que les coûts salariaux sont trop haut en Belgique et poussent à une modération salariale, ce professeur dit que c’est une connerie…

    Karel Mortier

    …et qu’il s’agit d’une « stratégie cachée » des employeurs pour faire augmenter encore leurs profits. « Si les employeurs disent que les coûts salariaux sont trop hauts, ils disent en fait qu’ils veulent faire plus de profits. Pourtant, ces entreprises ont fait de solides profits ces dernières années. Qu’on arrête donc cette connerie sur les coûts salariaux trop élevés. »

    Les entreprises font des profits records d’année en année et les salaires des managers swinguent à mort, mais on doit néanmoins croire que les salaires des travailleurs sont trop élevés. Apparemment même quelques économes libéraux se rendent compte que ce n’est pas correct. Les salaires des managers et des politiciens, selon eux-mêmes, sont par contre trop bas. Selon Marcel Rottiers de Towers Perrin les topmanagers belges « doivent rattraper un retard » sur leurs collègues à l’extérieur qui gagnent encore bien plus. Il prévoit alors que les salaires des managers en Belgique vont encore augmenter. Aujourd’hui les topmanagers en Belgique gagnent en moyenne 1 million de dollars, mais apparemment ce n’est pas encore assez.

    Le président de la Chambre Herman De Croo (VLD) prend l’occasion de la publication des salaires confortables des managers des entreprises de l’Etat pour dire: «Je constate que le premier (ministre) et moi gagnons la moitié de, par exemple, Jannie Haek (administrateur délégué de la SNCB). C’est trop peu. Je trouve que les politiciens dirigeants pourraient gagner plus. » Ceux qui disent sans cesse que les coûts salariaux sont trop importants n’ont visiblement aucun problème avec le fait que leurs propres coûts salariaux crèvent le plafond.

    Le SP.a qui, par l’intermédiaire de son porte-parole Frank Vandenbroucke, a ouvert l’attaque sur les salaires des travailleurs et qui, pour la tantième fois, a donc ridiculisé ces partenaires « priviligiés » à la FGTB, essaye de mettre le professeur dans un coin « extrème-libéral », selon la stratégie de Vande Lanotte durant les actions contre le Pacte des Générations qui avait déclaré que celui qui se détourne de la « gauche » (en parlant du SPa !) se tourne vers la droite. Vandenbroucke n’a pas trouvé mieux que d’avouer que la sécurité sociale a été dépouillée pour faire baisser les coûts salariaux. « De plus, ces dernières années, on a appliqué des diminutions de charges monumentales, entre autre avec de l’argent de la sécurité sociale. Ce n’était pas destiné aux augmentations salariales, mais pour la compétitivité. » Cette dernière décennie, le pouvoir d’achat de la majorité des travailleurs a par contre baissé, donc l’argent n’a certainement pas disparu dans les poches des travailleurs, mais dans ceux des actionnaires des entreprises, qui n’ont pas utilisés les diminutions de charges pour employer des travailleurs supplémentaires, mais pour augmenter leurs profits. La FEB dit par contre que « ce que De Grauwe dit est plus extrème que ce que déclarent les gens de la gauche du débat. » Plus extrème que Frank Vandenbroucke ? Il faut le faire !

    Il est clair que les partis bourgeois et les organisations d’employeurs sont emmerdés par la déclaration du professeur. Car cette déclaration vient à un moment où le gouvernement essaye d’imposer la modération syndicale aux syndicats en préparation des négociations interprofessionnels prochaines en essayant de venir à la conclusion d’un accord-cadre. Le but est de faire diminuer les salaires bruts sans (immédiatement) toucher aux salaires nets en diminuant aussi les impôts. Le problème, c’est qu’avec cela la baisse des revenus de l’Etat va finalement quand même être mise sur le dos des travailleurs par une augmentation des impôts et la diminution des allocations ou des services sociaux.

    Ceux qui reprochent aux syndicats d’être irresponsables et de penser à court terme, n’ont pas de problèmes pour vider les caisses de la sécurité sociale pour temporairement satisfaire la soif de profits des patrons. Si même un top-économe libéral, collaborateur régulier du Financial Times, dit que les coûts salariaux ne sont pas un problème en Belgique et que tout cela va dans le sens d’un agenda «caché » de la FEB pour faire augmenter encore les profits de leurs membres, il est clair que les syndicats ne peuvent pas concéder le moindre pouce aux gouvernement et employeurs.

  • La douche froide de l’enseignement

    Notre ministre de l’enseignement, Marie Arena, a rendu récemment public son Contrat pour l’Ecole. A côté des mesures qui concernent l’organisation des cours et des programmes, la Grande Dame de l’Education a décidé de rénover nos écoles. Elle prévoit 3 milliards d’euros d’investissements dans les bâtiments scolaires sur 27 ans, tous réseaux confondus. Merveilleux!

    Elise de Battice

    Mais qui est la poule aux oeufs d’or qui va financer tout cela ? Il s’agit du PPP ou Partenariat Privé-Public. Pourquoi cela ? Parce que la Communauté française ne peut pas lever ses propres impôts. Elle va donc passer un contrat d’une durée de 27 ans, avec une société regroupant des partenaires privés (essentiellement des banques) qui devraient apporter les fonds nécessaires à la rénovation d’environ 10 à 15 % des écoles. Non sans risques. Le premier, c’est que pour attirer le privé, il va falloir lui assurer des intérêts plus gros que ce qu’il recevrait ailleurs. Résultat : pour réussir à emprunter 1 milliard d’euros auprès des banques à un taux surévalué, il faudra rembourser jusqu’à 2033 plus de 2 milliards en comptant les intérêts!

    Le deuxième risque, c’est que ces partenaires privés deviendront en quelque sorte les actionnaires des bâtiments scolaires, un peu comme on l’est d’une entreprise. Cela entraînerait donc un risque de mainmise sur le budget de l’enseignement, ce qui pourrait avoir à l’avenir de graves conséquences, comme peutêtre la remise en cause de la gratuité de l’enseignement. Les écoles finiront-elles par devoir être aussi rentables que des entreprises?

    Visitez le site Web des Etudiants de Gauche Actifs!

  • 2.000 à battre le pavé contre le plan de financement de Vandenbroucke

    Dans un article précédent, nous avions déjà détaillé le contenu du plan de financement de Vandenbroucke pour l’enseignement supérieur en Flandre. Lors du lancement du plan, Vandenbroucke était absolument convaincu que ni les organisations d’étudiants ni les syndicats ne seraient capables de mobiliser. Aujourd’hui, il doit déchanter. La manif du 16 mars a inauguré toute une série de manifestations régionales. On avait espéré 500 participants à Bruxelles. Finalement, ils étaient plus de 2.000 à s’opposer publiquement à ce nouveau décret de financement pour l’enseignement supérieur.

    Stefanie Lagae

    Cette manifestation résultait de la pression exercée par la délégation FGTB et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA – organisation étudiante du MAS) représentés au conseil social à la VUB. Le délégué principal de la VUB est d’ailleurs membre du Mouvement pour une Alternative Socialiste. A la VUB, une action de protestation contre ce plan était nécessaire. Vandenbroucke affirme que son plan ne sera d’application qu’à partir de 2008. Il espère ainsi que les institutions vont appliquer par elles-mêmes les mesures d’assainissements. Nous devons résister!

    Le succès de la manifestation démontre une grande colère suite à ces attaques sur un secteur déjà sous-financé depuis des années. Le budget pour l’enseignement supérieur en Flandre est de 1,15 milliard d’€ alors que Dexia a réalisé, cette année, un profit de 1,2 milliard d’€.

    Vandenbroucke choisit carrément de tourner le dos à la ‘démocratisation’. L’enseignement n’est plus pour lui un droit pour tous, ni un moyen de réalisation des talents de chacun(e) mais une marchandise au service des entreprises et du marché du travail. Il se réfère aux accords AGCS (Accord Général sur la Commerce de Services) pour expliquer la nécessité de ce plan. L’AGCS est une directive néolibérale de l’OMC (Organisation Mondiale de Commerce) qui vise à la privatisation des services. C’est de là que vient le concept de financement « output » (déterminé par le nombre de diplômes et de doctorats au lieu du nombre d’étudiants). En clair, à l’avenir, les institutions auront à chercher des moyens dans le secteur privé et reporter les coûts sur l’étudiant.

    Grâce à notre action, la discussion sur le plan Vandenbroucke a été abordée pour la première fois dans la presse. Le ministre de l’enseignement flamand se sent déjà poussé à faire marche arrière et a déclaré ne pas “être marié avec ce plan”… Mais ce n’est pas encore gagné. La presse n’a certainement pas clarifié ce débat. Ils ont donné l’impression que seules les institutions de Bruxelles seraient perdantes et que le budget global pour l’enseignement ne diminuerait pas. C’était jouer le jeu de Vandenbroucke qui voulait diviser pour mieux régner. La presse affirmait également que «la qualité de l’enseignement souffrirait du financement “output” puisque les institutions seraient incitées à diminuer la qualité de l’enseignement en bradant les conditions d’obtention des diplômes”.

    Les membres du personnel et les étudiants présents à la manif du 16 mars ont prouvé avoir une meilleure compréhension des conséquences de ce plan. En revendiquant “plus de moyens pour l’enseignement et la recherche” ou encore “7% (voire plus) du produit intérieur brut pour l’enseignement”, ils ont démontré que non seulement ils rejettent ce plan, mais qu’en plus, ils veulent mettre en avant des revendications offensives. Ils ont clairement fait savoir que les institutions ne désirent pas entrer en compétition pour un morceau de gâteau mais qu’elles sont prêtes à se battre pour le contrôle de toute la boulangerie.

    On en a assez du sous-financement structurel! De nouvelles manifestations suivent, celle de Bruxelles, à Anvers le 29 mars et à Gand le 27 avril. A la rentrée prochaine (probablement en octobre), nous projetons d’organiser une manifestation à Louvain. Il faut détruire l’illusion que les étudiants de Louvain sont d’accord avec le plan. L’organisation d’une grande manifestation nationale est envisagée pour revendiquer « 7% du PIB pour l’enseignement!»

    Il est de plus en plus clair que notre génération devra lutter pour son avenir. Aujourd’hui, 1 jeune sur 8 n’a pas de diplôme du tout. Un enseignement supérieur plus élitiste, l’objectif du plan Vandenbroucke, va encore aggraver la situation alors que Vandenbroucke lui-même admet qu’un diplôme est plus que jamais important. L’enseignement supérieur francophone est également menacé par de nouvelles économies. Le mercredi 22 mars, une manifestation s’est déroulée contre le nouveau décret de la ministre Simonet qui veut introduire des quotas pour les étudiants étrangers afin de diminuer les budgets des institutions francophones (voir article ci-contre).

    A toutes ces attaques, mais aussi celles sur les pensions, les salaires, les allocations, nous devons répondre unitairement! Tout les acquis obtenus par les luttes passées sont visés aujourd’hui par la politique néo-libérale. Les Etudiants de Gauche Actifs veulent unifier la résistance et la lier aux luttes des travailleurs. Ne restez pas sur le côté: adhérez à EGA et rejoignez la lutte pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous!

    Visitez le site Web des Etudiants de Gauche Actifs!

  • SNCB: Projet d’accord insuffisant

    Un accord social pour 2006-2007 vient d’être conclu entre la direction du groupe SNCB et les syndicats. Dans les semaines qui viennent, la base devra donner son avis. Et s’il y a des points positifs, il y a aussi pas mal d’insuffisances dans ce projet…

    Par un correspondant

    Le premier point positif, c’est le maintien de l’emploi à 36.696 équivalents temps plein au 1er janvier 2008, ce qui signifie l’embauche de 2.500 nouveaux travailleurs pour remplacer ceux qui partiront en pension. Le deuxième, c’est l’octroi de la gratuité des frais d’hospitalisation à tous les cheminots, actifs et prépensionnés, et aux membres de leur famille. Ce sont 150.000 personnes qui bénéficieront ainsi de cette assurance hospitalisation qui représente 10 millions d’euros.

    Mais cet accord est loin de régler tous les problèmes. Remplacer les pensionnés, c’est bien. Mais cela ne suffira pas. Ces dernières années, on a perdu 5.000 emplois pendant que la productivité augmentait de plus de 25% ! On doit faire plus de boulot avec moins de monde. Et c’est la foire chaque fois qu’on veut prendre un jour de congé parce qu’on ne trouve pas de remplaçant. Résultat : il y a des milliers de jours de congé de retard. Un autre gros problème, c’est qu’il n’y a rien dans cet accord pour garantir que les travaux dits « non ferroviaires » (en particulier le nettoyage) resteront effectués par du personnel SNCB et pas confiés à des sous-traitants. Enfin, rien n’est prévu pour ceux qui veulent passer en 4/5 ou à mi-temps parce qu’à 50 ans, ils ont le dos cassé ou qu’ils ne parviennent plus à récupérer.

  • Socialisme 2006: La parole à ceux qui luttent

    Une autre manière de voir la politique…

    …Ou plutôt, devrait-on dire, une manière de voir une autre politique car il apparaît de plus en plus clairement parmi des couches de plus en plus larges dans la société qu’une autre politique est nécessaire.

    Vincent Devaux

    Samedi 22 et dimanche 23 avril, nous organisons un week-end de débats intitulé « Socialisme 2006 ». Comme lors des éditions des années précédentes, nous voulons développer des thèmes en rapport avec l’actualité car une organisation marxiste se doit de donner des réponses concrètes aux problèmes que pose cette société entièrement basée sur la course au profit.

    Le thème central sera illustré par le meeting qui aura lieu le samedi soir : « Pour un nouveau parti des travailleurs ». Jef Sleeks, ancien parlementaire du SP.a et initiateur de l’initiative pour une nouvelle formation politique en Flandre, prendra la parole. Nous aurons également comme orateurs lors de ce meeting Eric Byl, secrétaire général du MAS, et un membre du WASG qui viendra d’Allemagne pour faire partager l’expérience des camarades de notre organisation-soeur.

    Les commissions porteront sur différents thèmes où chacun pourra s’exprimer, donner son point de vue ou poser des questions. Par exemple: que signifie aujourd’hui une économie planifiée, quel est le rôle des syndicats, que signifie le « socialisme du 21e siècle » au Venezuela,… ? Un orateur du MRAX sera également présent pour un débat sur la lutte antiraciste.

    Dimanche, nous aurons deux débats fortement en prise avec l’actualité : le premier sera introduit par un camarade de retour du Forum Social Mondial qui vient de se tenir au Pakistan, un pays durement touché par le récent tremblement de terre et qui subit en plus une dictature militaire et intégriste. L’autre sera un débat contradictoire entre le MAS et Ecolo sur la question énergétique. Y a-t-il une alternative au pétrole, que penser du nucléaire,… dans un monde où le coût de l’énergie exacerbe les tensions entre les grandes puissances et où le réchauffement climatique de la planète pose chaque jour de nouveaux problèmes?

    Pour nous, faire de la politique ne doit pas être ennuyeux; les discussions auront lieu dans un climat convivial et ce week-end sera aussi, pour vous, l’occasion rêvée de découvrir notre organisation et, pourquoi pas, de la rejoindre.

    Programme du week-end

  • Nouveau parti de gauche en Belgique: des semaines cruciales sont devant nous

    Le 30 mars et le 1er avril se sont tenues à Bruxelles deux importantes réunions sur la construction d’une nouvelle formation politique de gauche. Des militants du MAS/LSP y ont participé en nombre et activement. Le défi est de lancer le 1er mai une initiative nationale, soutenue par des groupes locaux dans tout le pays.

    Bart Vandersteene

    Ce ne sont pas les arguments qui manquent pour lancer publiquement les discussions sur la nécessité d’un nouveau parti de gauche large. A Imbev, malgré un nouveau record en terme de profits, 232 travailleurs sont de nouveau licenciés tandis que trois managers ont reçu une prime de départ de 31 millions € (ce qui serait suffisant pour maintenir l’emploi de ces 232 travailleurs pendant 5 années…) La priorité apparaît clairement, surtout quand on sait que Jean Luc Dehaene est présent au conseil d’entreprise.

    Ce n’est évidemment pas uniquement dans les salaires que nous remarquons le fossé grandissant entre riches et pauvres. Les profits record que font les entreprises illustrent les gigantesques moyens disponibles. Si seulement nous pouvions les utiliser pour une politique sociale! En 2005, Fortis a fait 3,9 milliards € de profit. Malgré cela, on y discute une diminution drastique de personnel: 13.700 emplois d’ici 2009. Ceci évidemment dans le but de faire encore plus de profits et non pas pour améliorer le service à la clientèle. Réaugmenter le budget de l’enseignement francophone jusqu’au niveau de 1980 –7% du PNB (Produit National Brut) à l’époque – exige 2,5 milliards €, chiffre bien en dessous du profit net de Fortis en 2005. La politique, c’est faire des choix, et pour nous ces choix doivent être complètement différents de ceux du patronat et de ses laquais.

    Un parti qui dénonce cela, qui met le doigt sur la plaie, gagnera facilement l’attention de ceux qui seront confrontés dans un avenir proche à l’absence de moyens dans l’enseignement, aux assainissements, aux factures qui arrivent…

    Le potentiel pour un nouveau parti croît quotidiennement. Certains continuent à avancer que des marxistes doivent s’orienter vers les partis “progressistes” actuels, tels que le PS. La base sociale pour reconquérir ce parti n’y existe plus. Comme l’activiste, scénariste et publiciste bien connu Michael Moore le disait: « Qui faut-il craindre le plus? Celui qui annonce qu’il va te dépouiller et qui le fait, où celui qui prétend être ton allié, mais te dépouille quand-même? »On ne peut qu’attendre des libéraux qu’ils défendent l’intérêt des riches et des patrons. Mais des ministres qui se prétendent socialistes et qui appliquent une politique néo-libérale donnent irrémédiablement envie de vomir.

    La seule option de la gauche est de construire de toutes nos forces un nouveau parti qui choisisse de lutter en faveur des opprimés, des salariés, des pensionnés et des jeunes. Le MAS espère, avec d’autres, pouvoir offrir une alternative crédible et large aux travailleurs et aux jeunes lors des prochaines élections législatives. En avant pour le 1er mai, fête du travail et de la lutte des travailleurs!

  • Les raisons cachées des poussées communautaires

    Les prochaines élections fédérales auront lieu dans un an et demi mais un parfum de campagne électorale flotte déjà dans l’air. Et, comme toujours en Belgique, ce parfum a de très forts relents de surenchère communautaire.

    Jean Peltier

    La principale raison de ce climat de pré-campagne est que le gouvernement Verhofstadt 2 cafouille fréquemment et n’avance plus guère. Certes, il a fait passer son Pacte de Solidarité entre les Générations mais il a dû, devant les grèves et les manifestations, l’amender et modérer sérieusement ses ambitions de « réforme ». Depuis lors, le projet d’un Pacte de Compétitivité, qui devrait inclure blocage des salaires et nouveaux tripatouillages de l’index, a été envoyé à de laborieuses discussions entre patrons et syndicats. On reste à des années-lumière de l’objectif avancé fièrement par Verhofstadt en 2003 de créer 200.000 emplois nouveaux en quatre ans et les taux de chômage ne bougent pas. Pour le reste, chaque ministre annonçant à grand fracas une « idée nouvelle » – les chèques-mazout, le blocage des loyers,… – se trouve rapidement contredite par un autre.

    La coalition libérale-socialiste paraît donc bien fatiguée mais personne ne pense réellement qu’une autre formule, en particulier le retour à la formule « classique » chrétiennesocialiste, aurait plus de punch et de succès, vu la ressemblance frappante des orientations et des programmes entre tous les grands partis. Dès lors, chaque parti a tendance à se replier sur le domaine qui coûte le moins et peut rapporter le plus électoralement: les déclarations communautaires incendiaires.

    Du côté flamand, les propositions fusent à jet continu. Le CD&V veut mettre le paquet pour que la Flandre se dote de sa propre Constitution. Vande Lanotte, le nouveau président du SP.a, veut régionaliser rapidement la politique de l’emploi,… Côté francophone, ces revendications sont présentées systématiquement comme la preuve que les Flamands bien portants et égoïstes veulent abandonner à son sort une Wallonie appauvrie et embourbée dans les difficultés économiques.

    Dès lors, en retour, tous les partis francophones se sont remis à rouler des mécaniques sur le thème bien connu « Wallons et Bruxellois unis, nous n’accepterons aucune nouvelle réforme institutionnelle que les Flamands voudraient nous imposer et on verra bien leur tête après cela». Le tout emballé dans de nobles considérations sur le maintien de la solidarité entre les régions et les personnes, la défense des plus faibles, la lutte contre le séparatisme et l’intolérance,… Au cours des deux derniers mois, tous les partis francophones, PS, MR, CDh, FDF et même Ecolo, ont entonné le même refrain guerrier.

    Cette touchante unité des partis dans chaque région n’annonce pourtant rien de bon pour les travailleurs, au Sud comme au Nord. Car le raisonnement commun des dirigeants francophones est simple. «La Wallonie va mal économiquement. Il n’y a pas de salut en dehors de gros investissements venant du secteur privé (que le Plan Marshall de Di Rupo est sensé attirer). Il faudra au moins vingt ans pour redresser la région. Pendant ce temps, pas question d’accepter des réformes institutionnelles qui entraîneraient une baisse des transferts financiers venant de Flandre, notamment en matière de sécurité sociale, parce que cela plomberait les projets de relance. Mais, quoiqu’il arrive, pendant ces vingt ans, il va falloir continuer à se serrer la ceinture et utiliser les rares armes qui nous restent (les salaires sont plus bas en Wallonie qu’en Flandre !) pour séduire le patronat».

    Côté flamand, ce n’est pas mieux. Car si la situation économique y est – relativement – meilleure, dirigeants patronaux et politiques savent que la moindre crise économique réduirait cet avantage à peu de choses, relancerait l’attrait des délocalisations et ferait grimper le chômage. Dans cette perspective, l’attrait d’une plus grande autonomie vis-à-vis de la Wallonie est moins de pouvoir garder un peu plus d’argent flamand dans les caisses régionales que d’affaiblir le mouvement syndical flamand et le contraindre à la modération en le coupant des « bastions durs » wallons.

    Se laisser gagner par la fièvre communautaire montante serait dramatique pour le mouvement syndical et les travailleurs. Seule une lutte commune peut permettre de bloquer la poursuite d’une politique néo-libérale qui fait – et fera – autant de dégâts dans les trois régions.

  • Non à la chasse aux délégués! “Un syndicat puissant est d’autant plus nécessaire”

    Suite au licenciement de Maria Vindevoghel, déléguée CSC chez Flight Care, et des deux délégués FGTB chez Stora à Gand, nous avons parlé avec Danny Gijselings, délégué SETCa (BBTK) pour Philips Lightning à Turnhout (province d’Anvers). Nous lui avons demandé ce qu’il pense de la chasse aux délégués de la part du patronat belge et de la façon dont les syndicats y réagissent, ainsi que de la lutte syndicale pour l’introduction de délégations syndicales dans les PME, les entreprises qui ont moins de 50 salariés.

    Interview de Danny Gijselings recueillie par Emiel Nachtegael

    “Se présenter comme délégué, on le fait par engagement social. On se fait tout de suite étiqueter par le patron qui voit que tu n’es pas du genre à avaler n’importe quoi. Bien-sûr il y a ceux qui le font pour eux-mêmes, afin d’avoir un statut protégé. Mais pour la plupart des délégués, se présenter aux élections sociales signifie geler ses possibilités de carrière dans l’entreprise. La première condition pour être un bon délégué, c’est de ne pas se laisser marcher sur les pieds. Mais la deuxième condition, c’est évidemment qu’il y ait déjà un syndicat dans l’entreprise. Sans une présence syndicale sur laquelle s’appuyer, le personnel est livré à l’arbitraire du patron. Aujourd’hui, même dans les entreprises où existe une forte implantation syndicale, la situation n’est pas toujours facile. On lutte toujours avec des armes inégales.”

    “Le cas de Vindevoghel et de STORA montre que foutre un(e) délégué(e) à la porte coûte moins cher que de devoir assumer les conséquences financières des abus que la délégation syndicale a dévoilés. Il peut s’agir de salaires non-payés, de l’exécution d’une CCT , etc. Ainsi, dans mon entreprise, 30.000 heures de travail accumulées depuis des années doivent encore être payées au personnel. Des patrons intimident les délégués jusque dans leur vie de famille ou tentent de dresser le personnel contre le syndicat. Dans un de nos services, quelqu’un s’était jadis présenté comme délégué. Quand il a commencé à s’occuper de son travail syndical, la règle des 11% est soudain entrée en vigueur (maximum 11% du personnel d’un service peut prendre congé pour garantir l’occupation). Le chef de service a dit aux salariés qui avaient projeté des vacances depuis longtemps que c’était désormais impossible, et que c’était la faute du syndicat. Les intimidations sont allées si loin que le délégué a présenté sa démission. Un autre membre du personnel a servi de bouc-émissaire et a été mis à la porte. Il est vrai que la règle des 11% faisait l’objet d’un accord entre le syndicat et le patron, mais elle n’avait jamais été appliquée avant les faits.”

    “Les patrons peuvent recourir à des pools d’avocats grassement payés, et ils peuvent compter sur des organisations comme la FEB et l’UCM. Le syndicat, en revanche, ne peut compter que sur ses propres forces qui sont plus limitées. Ainsi, nous avons un service juridique où ne travaille qu’un seul juriste. Et ce n’est pas seulement ça. On peut être aussi motivé que l’on veut, mais on s’aperçoit vite qu’on a des connaissances plus limitées par rapport aux patrons. Il y a bien sûr les formations, mais, à côté du travail syndical, on a doit encore remplir ses tâches de salarié. Dans les entreprises où règne une atmosphère antisyndicale ou qui ont une délégation syndicale moins forte ou moins assertive, le patron en abuse et surcharge les délégués de tâches diverses pour qu’ils puissent consacrer moins de temps à leur travail syndical. La loi se contente de dire que le syndicat “doit recevoir le temps nécessaire “ pendant les heures de travail. C’est si vague. Maintenant je dois dire que tout cela est plus ou moins en ordre dans mon entreprise.”

    “L’UCM trouve qu’une délégation syndicale dans les PME est impayable? Impayable? L’employeur peut faire appel à toutes sortes de subsides publics pour payer les heures syndicales. Il suffirait d’une fraction des baisses de charges que les entreprises ont reçues ces dernières années (notamment grâce au Pacte des Générations) pour payer les heures syndicales. En fait, les organisations patronales veulent garder leur pouvoir intact. En revanche, on a besoin de plus d’argent pour les formations afin que les délégués puissent se familiariser avec le système judiciaire auquel les délégués et les patrons font souvent appel. Depuis le Pacte des générations, le pouvoir des syndicats s’amenuise et celui des patrons se renforce. Les patrons veulent des travailleurs encore plus flexibles, encore plus jetables, comme en France, pour augmenter leurs profits. Nous en revenons à l’époque de Daens, voire à celle d’avant lui, au XIXème siècle. Les salaires et la Sécu sont sous pression. C’est pourquoi le syndicat est plus nécessaire que jamais.”

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