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  • Pour un enseignement de qualité et gratuit !

    Autrefois, dans les années ’80, les dépenses de l’Etat étaient organisées différemment. Ainsi, 7% du PIB* était destiné à l’enseignement. De nos jours, progrès oblige, on est passé à 5,4%… et avec ça on devrait se taire !?!

    Damien, Liège

    Les plus optimistes diront que « pourtant, le gouvernement n’est pas de mauvaise volonté… la preuve : ils accordent une aide de 50 Euros pour une année d’étude d’un enfant de primaire et 75 Euros pour un élève de secondaire». Toutefois, ce n’est qu’un leurre et une opération de charme juste avant les élections.

    Une aide partielle et insuffisante en comparaison aux frais scolaires (environ 4 fois plus que la somme accordée, rien que pour le mois de septembre)… Alors l’aide de l’Etat… c’est bien gentil, mais à la limite du risible. En-dehors des frais scolaires…

    Dans l’école même, les conditions de travail et d’étude ne sont pas toujours excellentes (surpopulation dans les classes, manque de professeurs, insalubrité,…). La solution apportée par notre ministre, Mme Arena, est un financement des écoles par des fonds issus du secteur privé.

    Le montant du prêt atteindra le milliard d’Euros au taux le plus élevé (9%). Toutefois, ne vous inquiétez pas, vous ne sentirez presque pas la pilule passer, c’est remboursé sur une durée de vingt-sept ans… (oui oui, toi qui lis ces lignes, tu participeras aussi au remboursement…)

    Seules 10 à 15% des écoles seront ainsi «refinancées» et pas nécessairement les écoles les plus défavorisées. Les entreprises auront des droits sur les écoles rénovées tant que l’Etat ne les aura pas remboursés…

    Il n’est pas nécessaire de rappeler que pour construire un avenir, il faut un minimum de connaissances, de savoirfaire… Or cela découle de l’enseignement.

    Donc selon la logique actuelle, avoir une perspective d’avenir nécessite des moyens financiers. Nous, nous voulons un enseignement gratuit et de qualité !!! Afin de permettre à chacun d’accéder à ses chances d’avenir et empêcher l’élitisme scolaire de se développer davantage.

    *note: (= production totale des biens et des services de la Belgique pour une année)

  • Front National = Un parti pour les riches !

    A l’approche des élections communales, le FN nous ressort un de ses beaux discours : « le Front National, parti des petites gens ». Mais nous savons ce que vaut ce discours… Après Ducarme qui ne paie pas ses impôts, Cariat ou De Spiegeleerde responsables de détournements de biens sociaux et bien d’autres encore, c’est Féret qui s’y met. En réalité le FN ne vaut pas mieux que les partis traditionnels.

    Floriane, La Louvière

    En effet, tout un tas de plaintes ont été déposées à l’encontre du leader du FN, notamment par un ex-membre du parti. Etant donné que le FN a des élus aux parlement, le parti reçoit des fonds de la part de l’Etat (donc la collectivité). Ces fonds ne constituent pas moins de 90% des caisses du FN.

    Apparemment, Féret et sa compagne, Rorive, y ont vu là une belle opportunité : avec ces fonds, ils ont acheté une maison à Ixelles, une villa sur la Côte d’Azur et baignent dans le luxe. Le parlement bruxellois a évidemment réagi en levant les immunités de Féret et Rorive, mais ce n’est pas en combattant le FN devant les tribunaux qu’on en viendra à bout.

    Mais ce n’est pas tout. Il n’y a rien de plus faux que de dire que le FN et VB sont les partis des petites gens. En realité, ces partis sont des partis « pro patrons ». En effet, ils ne se sont pas opposés une seule fois aux attaques contre les prépensions. Ils veulent, pour les travailleurs, un maximum de flexibilité, augmenter les heures de travail sans augmentation du salaire et lancer de sérieuses attaques contre les chômeurs: diminution des allocations de chômage; ils approuvent l’idée des 345 euros par mois. Ils sont aussi partisans de supprimer ces alloc après un certain nombre de mois. En conclusion, il est certain que les partis d’extrême droite défendent le programme du patronat et tendent même à le rendre plus radical.

    De plus, ils aimeraient casser nos droits démocratiques en remettant en cause le droit de grève et en paralysant les syndicats.

    Le patronat et les politiciens poussent de nombreux immigrés dans la clandestinité, car le travail au noir permet de faire pression pour diminuer les salaires. Beaucoup de jeunes belges n’arrivent pas à trouver du travail. On préfère dire que les immigrés sont responsables de cela afin de masquer que c’est la politique néolibérale menée par tous les partis traditionnels qui crée une pénurie d’emploi. En parole, tous les politiciens sont contre le racisme ; mais en pratique, c’est leur politique de course aux profits records pour une poignée de capitalistes qui permet aux idées racistes de s’épanouir. Le racisme est utilisé pour diviser les travailleurs et ainsi les affaiblir. Et cela pour assurer un maximum de profits pour quelques-uns.

    L’extrême droite accuse les travailleurs venus de l’Est ou d’Afrique de nous « piquer » notre travail. Ils n’hésitent pas à désigner les immigrés comme seuls responsables de la pauvreté croissante, du manque d’emploi et du manque de logement,…. Mais est-ce les immigrés qui restructurent une entreprise?

    Qui licencient et délocalisent? Est-ce eux qui fixent les loyers exorbitants des habitations des grandes villes? Non, les travailleurs et les pauvres issus de l’immigration sont aussi victimes de ces ravages économiques. 50% des immigrés dans certains quartiers d’Anvers ou de Bruxelles vivent sous le seuil de pauvreté.

    Beaucoup de personnes déçues par les partis traditionels se tournent vers l’extrême droite. Pourquoi? Parce qu’elles ne voient pas d’alternative politique ayant des solutions à leurs problèmes (insécurité, pauvreté, chômage,…). Actuellement plus aucun des partis présents dans le parlement ne défend, ni ne soutien la majorité de la population. Ils appliquent tous à des degrés différents une politique néolibérale et antisociale. C’est pour cela qu’il nous faut une vrai opposition de gauche.

  • Comment contrer l’extrême droite: Luttons contre la politique anti-sociale!

    Comment contrer l’extrême droite:

    Les élections arrivent et on peut facilement percevoir une nouvelle victoire du Vlaams Belang (VB) et du Front National (FN). En effet, tous les sondages montrent une croissance pour l’extrême-droite partout dans le pays.

    Pablo N.

    Il y a une pression pour une cassure du cordon sanitaire en Flandre. Même si le cordon n’est pas la solution, nous nous opposons catégoriquement à toute participation de l’extrême droite au pouvoir. Le FN lui grimpe également dans les sondages (par exemple, il pourrait atteindre jusqu’à 20% à Charleroi). Bref un nouveau dimanche noir s’annonce.

    Comment est ce possible que l’extrème droite continue à tellement croître? Il y a pourtant eu le double meurtre raciste d’Anvers commis par un jeune homme lié au Vlaams Belang (son père est activiste et sa tante est parlementaire du VB). Il y a eu les différentes condamnations pour racisme du VB et du FN, il y a encore un procès en cours contre le président du FN, Daniel Feret, pour détournement d’argent. Et avec tout cela l’extrême droite continue à monter! Pourquoi?

    Parce que des partis comme le VB ou le FN arrivent à croître sur base du mécontement de la population face à des conditions de vie qui ne cessent de se détériorer, face à un chômage qui ne cesse d’augmenter et face à une vie qui coûte de plus en plus cher. Tout cela à cause de ceux qui nous gouvernent, qui attaquent sans cesse les intérêts des travailleurs et des jeunes avec toute une série de plans néolibéraux ( Plan Marshall, plan Arena, plan Vandenbroucke, pacte des générations,…) et sont pour la plupart des politiciens qui s’en mettent plein les poches et qui nous saoûlent avec des promesses qu’ils ne tiendront pas.

    Le FN et VB ne sont pas des alternatives, ils défendent une politique antisociale encore plus dure. Ce sont les pires ennemis des jeunes et des travailleurs. Les antiracistes et les antifascistes sont très nombreux mais malgré cela, nous sommes souvent mis sur la défensive par un manque d’organisation. Nous devons nous bouger et nous organiser, à la fois, contre l’extrême droite et contre la politique anti-sociale du gouvernement qui sert de terreau pour des partis racistes comme le Vlaams Belang ou le Front National. Rejoins-nous et crée un comité d’action RI pour rassembler et organiser les antiracistes de ton école ou de ta ville.

  • Le rôle d’un parti révolutionnaire, à la veille de la création d’un nouveau parti des travailleurs en Belgique

    Trotsky expliquait dans son ‘Programme de transition’ en 1938 : « La crise historique de l’humanité se réduit à la crise de la direction révolutionnaire ». Cette phrase est tout aussi valide aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a 70 ans. Les 150 années qui nous précèdent sont jalonnées de luttes gigantesques et héroiques menées par le mouvement ouvrier et, ponctuellement, d’explosions révolutionnaires qui ont fait trembler sur ses bases le régime bourgeois.

    Dossier par Cédric Gérôme

    Quelques exemples…

    En Espagne en 1936, au lendemain du coup d’Etat des généraux franquistes, il s’est présenté une situation révolutionnaire exceptionnellement favorable, durant laquelle les travailleurs et les paysans ont contrôlé pendant un moment les ¾ du territoire espagnol.

    Durant l’immense mouvement de masse qui a traversé l’Italie en 1969 (= ‘l’automne chaud’), un banquier originaire de Milan expliquait qu’il avait testé à plusieurs reprises le meilleur moyen de s’enfuir à pied par la frontière suisse à travers les montagnes, paniqué qu’il était à l’idée que la classe ouvrière puisse prendre le pouvoir dans son pays !

    Au Portugal en 1974, le mouvement révolutionnaire était tel que le journal anglais « The Times » avait déclaré que le capitalisme était mort au Portugal…

    De nombreux autres exemples peuvent encore être cités ; cependant, malgré les nombreuses tentatives que le mouvement ouvrier a initiées durant l’histoire pour renverser le capitalisme et établir une société socialiste, cette tâche est toujours devant nous, et non derrière nous. Les raisons expliquant la capacité de la bourgeoisie à avoir pu systématiquement rétablir son autorité ne sont pas à chercher dans une faible conscience de la classe ouvrière ou dans une invincibilité des forces du capitalisme, mais bien plutôt dans la trahison, l’incapacité ou l’impréparation de la direction du mouvement ouvrier à mener à bien la tâche que lui posait l’histoire : diriger les travailleurs jusqu’à la prise du pouvoir.

    L’exemple des Bolchéviks

    A la question de savoir comment la société doit être transformée dans un sens socialiste, Lénine et les révolutionnaires russes nous ont procuré la réponse en construisant le Parti Bolshévik, qui a fourni à la classe ouvrière l’outil nécessaire pour prendre le pouvoir, et établir pour la première fois dans l’histoire un Etat ouvrier basé sur une économie planifiée. Les Bolchéviks ont fait passer la question de la révolution socialiste du domaine de l’abstraction au domaine de la réalité vivante, et ont démontré l’importance vitale d’un parti révolutionnaire pour réaliser cette tâche.

    La révolution d’octobre 1917 fut suivie d’une tempête révolutionnaire dans toute l’Europe. Mais Trostky expliquait que « Sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatilise comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston. » Par l’absence précisément de cylindres à piston suffisamment solides, toutes ces révolutions vont se terminer en défaites sanglantes. Ces échecs successifs vont contribuer à isoler la Russie soviétique sur le plan international, et créer les conditions pour l’avènement d’une bureaucratie totalitaire qui sera elle-même le facteur de nouvelles défaites et entachera le drapeau du socialisme pendant des décennies.

    La chute du stalinisme

    Le poids parasitaire que représentait la bureaucratie sur le développement de l’économie planifiée dans les régimes staliniens finira par précipiter leurs chutes, à la fin des années ’80-début des années ’90. En ce sens, la chute du stalinisme fut un point tournant : la période qui suivit directement le retour à l’économie de marché dans les pays de l’ex-bloc de l’Est fut marquée par un recul des luttes des travailleurs sur le plan mondial et, parallèlement, par un recul de la conscience ouvrière. Beaucoup de militants et d’organisations de gauche ont succombé à l’atsmosphère ambiante d’attaques idéologiques contre les idées socialistes, se sont mis à penser que le développement du capitalisme était relancé pour une longue période, à remettre en question la possibilité même d’une transformation socialiste de la société, ou à repousser cette tâche à un avenir lointain et indéfini.

    Au lendemain de la chute du mur de Berlin, le journal bourgeois ‘The Wall Street Journal’, reflétant au mieux l’état d’esprit des milieux d’affaires, avait en première page le titre : « We won ! » (=nous avons gagné !). Le MAS-LSP, ainsi que son organisation internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) ont toujours considéré que ce triomphalisme de la part de la bourgeoisie serait de courte durée, que le capitalisme n’avait pas pour autant effacé ses contradictions et que pour cette raison, il donnerait lieu à de nouvelles explosions de luttes massives au sein de la classe ouvrière et remettrait les idées socialistes à l’ordre du jour. Pour résumé, alors que certains pensaient que la lutte des classes était définitivement mise à la poubelle, nous pensions simplement qu’elle avait temporairement été mise au frigo.

    Les développements de ces dernières années nous ont indéniablement donné raison. Dans ce cadre, des luttes telles que la grève générale contre le pacte des générations en Belgique au mois d’octobre dernier, ou la lutte contre le CPE en France ne sont qu’un léger avant-goût des explosions sociales qui nous attendent dans les 5, 10, 15 années à venir. C’est pourquoi nous pensons que la discussion sur la nécessité et le rôle d’un parti révolutionnaire n’est pas une discussion du passé mais une discussion qui reste d’une brûlante actualité.

    « Les révolutions sont les locomotives de l’histoire » (Karl Marx)

    La révolution n’est pas une création « artificielle », préparée dans un bureau et apportée de l’extérieur par une poignée de fanatiques de la révolution. Un mouvement révolutionnaire est un processus objectif, qui naît périodiquement et spontanément des contradictions de classes présentes dans la société capitaliste. C’est pourquoi, bien entendu, la révolution n’attendra pas les révolutionnaires. Marx disait que « les révolutions sont les locomotives de l’histoire ». Mais celui qui rate la locomotive le paie généralement très cher…

    Le développement d’une conscience socialiste révolutionnaire et la compréhension de la nécessité d’un parti révolutionnaire au sein de larges couches de travailleurs n’est pas quelque chose d’automatique, qui se développe de manière linéaire en un seul mouvement dans une seule direction. Dans le même sens, le processus qui part de l’élaboration d’un programme révolutionnaire et de l’accumulation des premiers cadres jusqu’à la construction de partis révolutionnaires de masse est un processus long et complexe, qui s’accomplit à travers divers stades d’évolution et de développement. En dernière instance, ce n’est que lorsque les contradictions du système atteignent leur point culminant et apparaissent au grand jour que l’espace et les conditions se créént pour une large pénétration des idées révolutionnaires au sein des masses.

    De nombreux exemples dans l’histoire illustrent comment un tout petit parti peut rapidement se développer en une force de masse lorsque les événements sont avec lui. Le Parti Bolshévik est ainsi passé d’un parti de 8000 membres à la veille du mois de février 1917 jusqu’à un parti d’un quart de millions de membres en octobre de la même année. Pendant la révolution espagnole, le POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste) a quadruplé ses effectifs en six semaines.

    Pourquoi un « Nouveau Parti des Travailleurs » ?

    Bien sûr, nous sommes encore loin d’une situation révolutionnaire en Belgique aujourd’hui. Le réveil de la classe ouvrière n’en est encore qu’à ses balbutiements, et à l’heure actuelle, peu de travailleurs sont déjà enclins à tirer des conclusions révolutionnaires de leur situation. Un long chemin à travers l’école de la pratique, long chemin parsemé de luttes -dont beaucoup encore se solderont par des défaites-, sera nécessaire avant que les idées révolutionnaires d’un parti comme le MAS-LSP puissent gagner une audience de masse. Et pour cela, il ne suffira pas simplement de crier sur tous les toits que la révolution socialiste est nécessaire et que nous devons construire un parti révolutionnaire. Si tel était le cas, nous vivrions sous une société socialiste depuis longtemps déjà.

    Nous devons être capables, à chaque étape de la lutte, de construire une sorte de pont qui puisse permettre de rendre notre programme révolutionnaire accessible aux larges couches de travailleurs. C’est de l’incompréhension de cette tâche que découle l’accusation que certains nous portent en nous qualifiant de « réformistes » du fait que nous appelons à construire un nouveau parti pour les travailleurs et que nous collaborons au projet « Pour une Autre Politique » lancé par l’ex-parlementaire du SP.a, Jef Sleeckx. Ces gens ne font en réalité que camoufler derrière un discours ultra-radical une incapacité à orienter celui-ci vers des couches larges de travailleurs. C’est ce que Lénine appelait le « gauchisme ». Ce dernier expliquait que le gauchisme n’est rien d’autre que « traduire sa propre impatience révolutionnaire en une doctrine politique » ou encore « prendre son propre niveau de conscience pour celui de l’ensemble de la classe ouvrière ».

    Un proverbe dit : « c’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins ». En effet, pour nous, être révolutionnaires n’est pas une simple question de termes et ne se résume pas à greffer mécaniquement les formules du passé à la situation actuelle, car cela tout le monde est évidemment capable de le faire. L’histoire porte plusieurs exemples de partis qui portaient l’étiquette « révolutionnaires » sur le front, mais qui ont fini par plier les genoux devant la bourgeoisie au moment fatidique. La force d’un parti révolutionnaire se mesure notamment à sa capacité à pouvoir appliquer les leçons absorbées du passé dans des circonstances radicalement différentes, c’est-à-dire à pouvoir s’adapter aux changements qui ont lieu dans la situation objective et dans la conscience des travailleurs et à traduire son programme différemment en fonction de ces changements.

    C’est dans cette mesure que nous pensons qu’aujourd’hui, le mouvement ouvrier a besoin d’un outil intermédiaire à travers lequel chaque travailleur puisse faire sa propre expérience sur le terrain politique. La bourgeoisification accélérée de la social-démocratie (PS et SP.a) dans les années ’90 implique qu’à l’heure d’aujourd’hui, les travailleurs ne disposent même plus d’un tel instrument. Dans une période où le patronat multiplie ses attaques sur tous les terrains, la situation des travailleurs qui ne disposent pas d’un tel parti est un peu comparable à quelqu’un qui se fait gifler mais qui est incapable de riposter car il a les deux mains ligotées derrière le dos. C’est dans le but de délier les mains des travailleurs et de leur donner cet outil, qui leur permettent de riposter et de repartir à l’assaut contre les attaques de la bourgeoisie, que nous défendons depuis 1995 la nécessité d’un nouveau parti de masse pour les travailleurs.

    Cependant, nous avons toujours dit que l’émergence du potentiel politique nécessaire afin de lancer de telles formations allait dépendre des événements, des luttes concrètes qui allaient se manifester dans la société. Aujourd’hui, l’intensification de la lutte des classes est un processus perceptible à l’échelle de la planète entière. La naissance de nouvelles formations larges dans différents pays est l’expression politique de ce processus, la première réponse à la recherche parmi des couches plus importantes de travailleurs et de jeunes d’une alternative, d’un relais politique à leurs luttes. La grève générale contre le pacte des générations ainsi que la naissance de l’initiative « Pour une Autre Politique » ne sont en fait que la contribution belge à ce processus.

    Le MAS ne veut pas se contenter de saluer du balcon la naissance de ces partis, mais veut y jouer un rôle actif. Nous comprenons que ces partis peuvent servir de point de rassemblement pour tous les jeunes, les travailleurs et les militants syndicaux qui veulent se battre contre la politique néo-libérale. Cependant, nous sommes tout aussi conscients du fait que s’opposer à la politique néo-libérale n’est pas en soi une condition suffisante pour régler tous les problèmes posés par la société capitaliste aujourd’hui. En effet, l’histoire a très bien démontré que dans le cadre du système capitaliste, la bourgeoisie finit toujours par reprendre de la main droite ce qu’elle a pu donner ou lâcher comme concession de la main gauche. C’est pourquoi la question de l’orientation d’un tel parti large est une question de la plus haute importance.

    Le parti révolutionnaire et le Nouveau Parti des Travailleurs : deux tâches contradictoires ?

    Un parti ne se développe évidemment pas dans le vide : il ne peut donc pas échapper à l’influence et à la pression sociale exercée par l’environnement dans lequel il évolue ; cet environnement, c’est le système capitaliste : cela signifie que pour un parti sensé défendre les travailleurs, il s’agit d’un environnement hostile. Si cela est déjà vrai pour un parti révolutionnaire, c’est encore plus vrai pour une formation large rassemblant différents courants et individus, et qui, de par ses structures et son caractère, est nécessairement plus « perméable » à l’entrée d’éléments qui peuvent s’avérer étrangers à la défense de la cause des travailleurs. C’est une des raisons pour laquelle nous défendons l’idée que les représentants élus d’un tel parti ne peuvent percevoir un salaire mensuel dépassant ce que gagne un travailleur moyen. Le cas échéant, c’est laisser la porte grande ouverte aux politiciens carriéristes et à la course aux postes.

    Au sein d’une telle formation, les révolutionnaires devront inévitablement faire face à des pressions de toutes sortes d’individus et de courants qui tenteront de pousser cette formation dans une direction réformiste. Autrement dit, de gens qui se baseront sur les illusions réformistes encore présentes parmi les travailleurs pour se construire une position au sein du parti et qui par la suite, se serviront de cette position pour dévier le parti de ses objectifs. Cette éventualité sert d’ailleurs d’argument à certains pour tourner le dos à une telle initiative. Pour nous, c’est un argument supplémentaire pour y construire en son sein une fraction marxiste révolutionnaire avec ses propres structures, assez solide que pour être capable de constituer un contrepoids par rapport à ce type d’éléments et d’orienter cette nouvelle formation dans un sens révolutionnaire. Cela non pas en imposant notre programme comme un ultimatum à tous ceux qui rejoignent ce parti, mais bien à travers un travail patient d’actions et de discussions orientées vers la base de ce parti.

    Des expériences enrichissantes

    En ce sens, l’expérience apportée par l’évolution de partis larges dans d’autres pays doit nous servir de leçon et de mise en garde. Même si le processus de création et d’évolution de ces partis a pris des chemins différents et des spécificités dans chacun des pays concerné, nous pouvons malgré tout en tirer certaines conclusions générales. Nous ne pouvons pas ici aborder dans les détails chacune de ces expériences. Pour en savoir plus, nous vous conseillons de vous référer aux nombreux articles et documents qui ont déjà été écrits sur le sujet.

    Quoiqu’il en soit, ces expériences nous montrent que de telles formations sont très rapidement confrontés à un choix crucial : le choix entre l’inféodation progressive aux limites imposées par le système capitaliste ou celui de la défense d’un programme socialiste conséquent. L’absence ou la faiblesse du facteur révolutionnaire à l’intérieur de ces formations a à chaque fois signifié le choix de la première option.

    En Italie, le « Partito della Rifondazione Comunista » avait, au moment de sa création, non seulement attiré la majorité des anciens membres de l’ex-Parti Communiste Italien, mais également toute une nouvelle couche d’activistes au point qu’au milieu des années ’90, il comptait dans ses rangs plus de 130.000 adhérents. Ce parti avait obtenu en 1996 jusqu’à 8,6% des voix aux élections, et beaucoup de travailleurs et de jeunes avaient placé leurs espoirs en lui. Après avoir participé à plusieurs reprises à des plans d’austérité sur le plan local, la direction de ce parti a finalement décidé d’entrer en avril de cette année, au nom de l’unité anti-Berlusconi, dans la coalition néo-libérale de Romano Prodi. Cette coalition s’apprête à la rentrée à lancer un plan d’attaques néo-libérales sans précédent, comprenant une nouvelle restructuration du système des pensions ainsi que des coupes sombres dans l’éducation, les soins de santé et la fonction publique.

    pour plus d’infos :

    > http://www.lsp-mas.be/mas/archives/2005/12/28/italie.html

    > http://www.lsp-mas.be/mas/archives/2006/03/19/rome.html

    > http://www.lsp-mas.be/mas/archives/2006/03/26/italie.html

    > http://www.lsp-mas.be/mas/archives/2006/04/21/italie.html

    En Ecosse, la majorité de la direction du Scottish Socialist Party, après avoir orienté au fil des années ce parti vers une ligne de plus en plus droitière, a mené, sur base de fausses rumeurs parue dans la presse bourgeoise sur la vie sexuelle de Tommy Sheridan (=ancien membre du CIO qui était devenu le principal dirigeant et la figure publique du SSP) une campagne de diffamation digne des pires méthodes staliniennes, et a contribué ainsi à traîner le nom du SSP dans la boue. Cette crise et les méthodes de sabotage utilisés par la direction du SSP ont fini par convaincre notre section écossaise d’arrêter de faire un travail désespéré au sein du SSP. Nos camarades ont estimé sur cette base que le mieux qu’ils avaient à faire était de mettre leur énergie dans la construction d’une nouvelle formation. Cependant, la crise qu’a traversé le SSP est pour nous une crise politique qui trouve ses racines dans l’abandon, par la majorité de notre ancienne section écossaise, de la construction du parti révolutionnaire et de la dissolution de celui-ci au sein du SSP au moment de sa création.

    pour plus d’infos :

    > http://www.cwiscotland.org/ (en anglais)

    > http://www.marxist.net/scotland/index.html (en anglais)

    En Allemagne, sur base des mobilisations massives menées contre l’agenda 2010 néo-libéral du gouvernement de Schröder, une nouvelle formation de gauche lancée à l’initiative de militants et de délégués syndicaux (le WASG : Wahlalternative – Arbeit und soziale Gerechtigkeit; Alternative électorale pour l’Emploi et Justice Sociale) avait ouvert une brèche sur la scène politique allemande. Cette formation avait obtenu, ensemble avec le PDS (=héritier de l’ancien parti communiste dirigeant de l’Allemagne de l’Est) le score significatif de 8,7% des voix aux élections régionales l’année dernière. Notre organisation soeur joue un rôle déterminant dans la bataille acharnée qui se mène actuellement contre la direction nationale du WASG pour préserver les principes fondateurs qui ont été à la base de sa création, dans le but entre autres de contrecarrer les manoeuvres auxquelles ont recours les éléments droitiers du WASG pour fusionner celui-ci avec le PDS, ce dernier étant mouillé depuis plusieurs années dans la politique d’austérité. Nos camarades expliquent très justement qu’ils ne sont pas opposés à l’unité, mais que celle-ci est impossible avec le PDS tant qu’il se rend coresponsable des attaques anti-sociales contre lesquelles le WASG a été mis sur pied.

    pour plus d’infos :

    > http://www.lsp-mas.be/mas/archives/2005/09/09/allemagne.html

    > http://www.lsp-mas.be/mas/archives/2005/10/01/allemagne.html

    > http://www.lsp-mas.be/mas/archives/2005/10/20/allemagne.html

    > http://www.lsp-mas.be/mas/archives/2005/11/12/wasg.html

    > http://www.lsp-mas.be/mas/archives/2006/07/04/allemagne.html

    > http://www.lsp-mas.be/mas/archives/2006/08/25/lucy.html

    Conclusion

    Tous ces exemples montrent que si la naissance de nouveaux partis des travailleurs peut être un pas gigantesque en avant, cela ne nous offre en rien une garantie sur leur évolution future. Le rôle des révolutionnaires marxistes ne doit donc pas se limiter à aider à construire ces partis et à se laisser « emporter par le courant », mais bien à construire, renforcer et défendre consciemment leur programme révolutionnaire au sein de telles formations.

    Le fait que nous plaidions pour une approche large à travers notre participation à la construction d’un nouveau parti des travailleurs ne nous décharge en aucun cas de la nécessité de défendre de manière ouverte notre programme socialiste révolutionnaire à l’intérieur de ce parti, bien au contraire. Pour nous, cela n’a aucun sens de s’atteler à la tâche de construire un nouveau parti des travailleurs, qui puisse servir de tremplin pour permettre à des couches larges de travailleurs et de jeunes de se lancer dans la lutte politique, si c’est pour abandonner en même temps la tâche de poursuivre la bataille pour la plus grande clareté politique – et donc pour la défense des idées révolutionnaires- au sein même de cette formation. En réalité, nous voyons ces deux tâches comme inséparablement liées.

    Notre travail au sein d’un tel parti sera une combinaison de deux éléments, qui ne sont qu’une adptation aux conditions actuelles des principes du Front Unique Ouvrier élaborés par le Troisième Congrès de l’Internationale Communiste en 1921, et très bien résumés dans la fameuse phrase : ‘Marcher séparément, frapper ensemble’ : d’une part, systématiquement veiller à adapter notre approche, notre orientation et notre discours vers des couches larges et être prêts à s’engager dans des campagnes et des actions communes ; d’autre part, maintenir une clareté programmatique dans la discussion en déployant en toute circonstance notre drapeau du marxisme révolutionnaire.

    La situation d’un révolutionnaire qui rentre dans une formation large sans un parti révolutionnaire solidement structuré et préparé à cette tâche est comparable à celle d’un joueur de tennis qui vient sans sa raquette sur le terrain ou à celle d’un soldat qui débarque sur le champ de bataille sans ses munitions : autrement dit, il est désarmé et a déjà perdu la bataille d’avance…

    Tout cela n’a pour nous rien à voir avec l’idée d’établir quelque chose comme une « pureté idéologique » au sein de la nouvelle formation ; c’est tout simplement une question vitale pour son évolution future.

  • La liste du gauche du P-SOL à 10% dans les sondages

    Elections présidentielles au Brésil

    Lorsque Lula, le candidat du Parti des Travailleurs (PT) a été élu Président du Brésil à la fin 2002, les travailleurs de ce pays ont été gagnés par l’espoir que, pour la première fois, il y aurait une politique en faveur des travailleurs et des pauvres. Mais Lula a estimé plus important de satisfaire les exigences du monde des entreprises et de la finance que de répondre aux attentes des travailleurs et des paysans pauvres.

    Els Deschoemacker

    Une première épreuve de force a eu lieu avec la lutte contre la réforme des pensions, qui a mené à des appels à la formation d’un nouveau parti des travailleurs. A peine un an plus tard, le Parti pour le Socialisme et la Liberté (P-SOL) voyait le jour. Quatre parlementaires exclus du PT en raison de leur opposition à la réforme des pensions ont été à la base du P-SOL. En comparaison avec d’autres pays d’Amérique latine, la situation est restée relativement calme au Brésil. Cette relative stabilité a été assurée en grande partie par une croissance économique reposant sur les exportations et par le soutien apporté au gouvernement par la CUT, la principale fédération syndicale. Mais, malgré cette croissance limitée, les annonces de licenciements de masse se sont succédées. De grandes entreprises comme Volkswagen préparent des licenciements. La compagnie aérienne Varig a déjà supprimé 9.000 de ses 11.000 emplois.

    Mais, s’il n’y a pas eu de mouvements de masse comme dans d’autres pays, le deuxième mandat de Lula ne sera pas aussi calme. Son parti a été impliqué dans divers scandales et la politique néo-libérale du gouvernement a gravement porté préjudice au parti.

    Lula reste nettement en tête des sondages mais le potentiel pour un mouvement de protestation de grande ampleur est très grand. Ce potentiel s’exprime en partie par les scores que les sondages d’opinion promettent au P-SOL pour les élections présidentielles. La candidate du P-SOL, Helena Heloïsa, obtiendrait entre 9% et 12% au niveau national. A Rio de Janeiro, elle talonnerait Lula (19% pour lui contre 18% pour Helena).

    Des dangers guettent pourtant aussi le P-SOL. La pression s’y fait sentir pour affaiblir le programme et l’adapter à ce qui est possible dans le système actuel. Le patronat ne sera pourtant pas disposé à faire beaucoup de concessions. Socialismo Revolucionario, notre organisation soeur au Brésil, est active au sein du P-SOL et y milite pour faire du P-SOL un parti de lutte doté d’un programme socialiste conséquent.

  • Accord Interprofessionnel: les patrons veulent continuer à baisser le pouvoir d'achat

    Accord Interprofessionnel: les patrons veulent continuer à baisser le pouvoir d’achat

    Les patrons ont beau réaliser des profits de plus en plus exorbitants, ils en veulent toujours plus. Poussés par la concurrence, ils veulent aussi faire mieux que les capitalistes des pays voisins. Or, en Allemagne, entre 1996 (l’année où est entrée en application la loi sur la ”capacité concurrentielle”) et 2005, l’augmentation les coûts salariaux a été inférieure de 10% à celle de la Belgique. Même si aux Pays-Bas et en France, les coûts salariaux ont augmenté respectivement de 20% et de 5% de plus que chez nous, la Belgique devrait connaître, face à la moyenne des trois pays, un ”handicap” salarial de 1,8%.

    Peter Delsing

    Attaques sur les salaires

    Ces chiffres sont devenus un instrument de choix pour les organisations du patronat et des classes moyennes afin d’exiger une modération salariale lors des négociations salariales. Dans son document ‘Statégie 2010’, la FEB a déclaré que "la suppression de l’indexation salariale automatique serait la meilleure solution pour (améliorer) la capacité concurrentielle des entreprises belges". L’Union des Classes Moyennes flamandes (UNIZO), par la voix de Karel Van Eetvelt, a repris cette argumentation.

    Pour arriver à ce but, il est probable que, lors des prochaines négocations sur l’Accord Interprofessionnel (AIP) de l’automne, les patrons vont essayer d’imposer une généralisation des accords ”all-in”, c’est-à-dire fixant un plafond aux augmentations salariales dans lequel l’indexation est déjà incluse. En 2005 déjà, 20% des entreprises belges du secteur privé fonctionnaient déjà avec des conventions collectives incluant de telles normes. Une généralisation de ce genre d’accords à tous les secteurs saperait encore un peu plus l’indexation automatique de nos salaires.

    Les patrons développent aussi parallèlement une autre stratégie : dépeindre, via les médias, les négociations salariales nationales comme ”dépassées” afin de pouvoir diviser les travailleurs dans des ”accords salariaux régionaux”.

    Régression négociée?

    Malheureusement les directions syndicales montrent peu de résistance face à cette arrogance patronale. Début 2006, après que les directions syndicales aient organisé la fin du mouvement contre le Pacte de Solidarité entre les Générations, elles ont conclu un ”préaccord” avec le patronat pour contrôler les ”coûts salariaux”. Elles ont intégré complètement la logique concurrentielle, même si celle-ci va complètement à l’encontre des intérêts de leur base.

    De plus, les principaux leaders de la FGTB et de la CSC se rendent compte que les travailleurs ont pris conscience de leur force collective lors des grèves contre le Pacte de Solidarité. Les leaders syndicaux veulent éviter à tout prix la répétition de ce scénario. C’est particulièrement sensible dans la FGTB flamande (ABVV) dont la direction ne veut absolument pas que les ruptures qui sont apparues avec le SP.a lors de ce mouvement se développent, d’autant plus qu’augmente la possibilité de création d’un nouveau parti de gauche porté par une couche de syndicalistes combatifs et de militants politiques. Il en va de même à la CSC/ACV où la direction, qui a été poussée à entrer en action par sa base, ne souhaite pas la répétition d’un tel scénario.

    Il est pourtant clair que la stratégie du ”syndicalisme de concertation”, c’est-à-dire la cogestion de la régression sociale entre patrons et syndicats, a fait faillite et a provoqué une baisse significative du pouvoir d’achat. Depuis le début de la politique néolibérale en 1981, nos salaires et nos allocations ont subi une baisse du pouvoir d’achat estimée à 20% (en incluant le coût des manipulations successives de l’index).

    Les salaires réels en recul

    Ces dernières années, le pouvoir d ‘achat a continué à chuter, en conséquence de l’augmentation continue du coût du logement et surtout de l’envolée des prix de l’essence et du diesel. Rien que pour cette année, le prix du diesel a augmenté de 7% et celui de l’essence de 11%. Et cette hausse des prix va continuer puisqu’aujourd’hui le pétrole atteint des prix records aux alentours de 80 dollars le barril et qu’on parle de plus en plus de la possibilité d’arriver prochainemment à un prix de 100 dollars le barril ! Or, depuis 1994, ces deux produits ne sont plus compris dans le nouvel ”index-santé”.

    Selon la Banque Nationale, l’inflation pour 2005-2006 devrait être supérieure de 0,6% à la hausse estimée des salaires. Et cette estimation de l’inflation ne comprend même pas les futures hausses du prix du pétrole. Même si ce prix restait stable, cela coûterait en moyenne 280 euros de plus par an par famille !

    Partout en Europe, la même politique est à l’ordre du jour. Les salaires dans la zone euro ont connu une croissance moyenne de 1,6% en 2005 mais, vu que l’inflation a été de 2,2%, le salarié moyen a perdu en réalité 0,6% de son pouvoir d’achat. Céder sur la revendication patronale de modération salariale ne ferait qu’accentuer ce recul.

    La richesse est pourtant là

    Les 97 entreprises cotées en Bourse à Bruxelles ont conclu leur comptabilité 2005 avec un profit net global de 18 milliards d’euros, ce qui signifie une hausse de 31% par rapport à 2004. Mais cela n’empêche pas les patrons de nous dire que nos salaires doivent baisser!

    L’augmentation de la production n’est pas allée de pair avec celle de nos salaires mais avec la hausse du crédit à bon marché et avec un taux d’endettement toujours plus important. La somme des dettes des familles belges en 2005 a atteint le niveau record de 43,5% du PIB. Il y a vingt ans, ce taux ne s’élevait encore qu’à 28%. Les emprunts hypothécaires, en particulier, ont connu une forte hausse de 16%.

    Dans beaucoup de cas, les profits énormes qui ont été réalisés ont été écrémés par les top managers. Les top managers des entreprises cotées dans le Bel-20 (l’indice des 20 plus grosses sociétés belges cotées en Bourse) gagnent chacun en moyenne 1,5 millions d’euros par an. Pour Michel Tilmant d’ING, ce montant s’élève même à 4 millions d’euros par an. Les salaires des managers ont augmenté de 12% en moyenne en 2005. A titre de comparaison, le salaire mensuel moyen d’un travailleur belge s’élève à 1.487,7 euros.

    Il faut une mobilisation!

    La lutte pour le maintien et l’amélioration de notre niveau de vie et contre tout recul social à l’occasion du prochain AIP doit être préparée dès maintenant sur la base d’une discussion large et de la mobilisation des affiliés dans les entreprises afin que les militants puissent eux-même décider des objectifs et des méthodes de cette lutte.

  • 1er octobre: Des concerts contre le racisme

    Le 1er octobre, des concerts contre le racisme vont avoir lieu à Anvers, Bruxelles et Gand. L’initiative vient du groupe anversois dEUS et des grands noms du monde de la musique en Belgique collaborent à l’initiative.

    C’est bien que beaucoup d’artistes osent se prononcer contre le racisme. Le Vlaams Belang a déjà réagi, très fâché contre ces artistes. Frank Vanhecke parlait même de "l’offensive des Ardennes" de Tom Barman, chanteur de dEUS.

    Dans son appel pour les concerts, Barman écrit que "La Flandre mérite mieux que l’extrême-droite". Nous sommes d’accord mais nous ne pensons pas qu’on peut s’attendre à une meilleure politique des partis traditionnels qui sont responsables des attaques quotidiennes sur notre niveau de vie.

    Au fur et à mesure que les grands noms s’ajoutent à la liste des participants, le contenu s’est dégradé en un appel moraliste pour plus de tolérance. La Loterie Nationale a déjà donné un soutien financier. Avec des tels concerts pour la tolérance, les organisateurs vont seulement atteindre ceux qui sont déjà convaincus.

    Il y a bien sûr des artistes qui ne veulent pas se profiler trop nettement. Mais peut-être les autres pourraient-ils se prononcer d’une façon claire contre le VB et la politique des partis traditionnels? Pourquoi ne pas reprendre l’Appel pour Une Autre Politique et non seulement dire qu’on mérite mieux mais aussi participer activement à la construction d’une alternative politique?

  • Vlaams Belang: Contre les chômeurs

    Freddy Van Gaever, un parlementaire du Vlaams Belang, s’est prononcé en faveur d’une limitation des allocations de chômage à 4 mois. Selon lui, ceux qui n’ont pas encore trouvé du boulot après 4 mois "ne veulent pas travailler".

    Le président du VB, Frank Vanhecke, a déclaré que cette position n’est qu’une vue personnelle de Van Gaever. Rappelons quand même que sa position n’est pas fondamentalement différent des textes du congrès économique du VB en novembre 2005.

    Parlant ensuite des pauvres, Van Gaever a ajouté: "Il y a des gens qu’on ne peut pas améliorer. (…) Il y a encore beaucoup de pauvres types. C’est pareil dans la nature. (…) Il n’y a rien qui est plus honnête qu’une économie libre, dans laquelle tout le monde est libre, a des chances égales et où il y a une ‘struggle for life’ entre tous."

    La rhétorique de Van Gaever n’est pas isolée dans le VB. Ce parti prétend être celui des ‘petites gens’. Mais, comme les partis traditionnels, le VB accepte la logique néolibérale de s’attaquer aux chômeurs et pas au chômage. Ce n’est pas un parti qui défend nos intérêts. Sauf, bien sûr, si vous êtes un (ex-) patron comme Van Gaever…

  • Vandenbroucke vise les chômeurs

    Anciennement ministre fédéral de l’Emploi (et responsable du lancement de la « chasse aux chômeurs ») devenu ministre de l’Enseignement flamand, Frank Vandenbroucke (SP.a) garde pourtant un oeil noir sur les chômeurs.

    Pour lui, les entreprises et les écoles doivent prendre leurs responsabilités pour résoudre le problème du chômage des jeunes. Il propose donc de créer des centres de formation à proximité des grandes usines automobiles. Pour VDB, l’enseignement devrait être plus proche des entreprises et mieux répondre aux demandes spécifiques de celles-ci.

    En fait, VDB veut que l’enseignement reprenne les formations internes des entreprises. De plus, ce système n’imposerait des obligations qu’aux jeunes tandis que les entreprises ne devraient donner aucune garantie. Mais quel sera l’avenir des jeunes qui suivent une formation auprès de VW-Forest quand cette usine décidera de licencier ou même de fermer ?

    Pour le patronat, il sera bien sûr intéressant d’avoir sous la main une armée de chômeurs qu’il pourra utiliser immédiatement. Quand il y aura une place vacante, les jeunes seront obligés de prendre ce boulot pour ne pas perdre leur allocation.

    Au lieu de s’attaquer aux chômeurs, il est temps d’attaquer le chômage en redistribuant le travail par la réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, sans perte de salaires, et avec des embauches compensatoires.

  • La violence domestique augmente, mais pas les moyens d'accueil

    Ces dernières années, la Flandre a connu une croissance continue des cas déclarés de violence domestique. En 2005, 22.598 cas ont été déclarés face à 21.318 en 2004. Les refuges et les centres d’accueil sont bourrés et doivent régulièrement refuser des victimes: les Centra voor Algemeen Welzijnswerk (CAW, centres d’accueil) ont accueilli 1787 personnes en péril en 2004 mais 2.908 demandes ont été rejetées parce que les centres étaient remplis.

    En 2006, le budget des CAW a connu une augmentation modérée mais celle-ci est insuffissante pour satisfaire les besoins d’accueil et d’accompagnement.

    Les autorités essaient de cacher ce manque de moyens grâce à une campagne commune avec les Bodyshop. Ces boutiques vendent des produits dont une partie de l’argent irait à l’accompagnement des enfants dans les refuges et les centres d’accueil.

    Si ce sont les boutiques privées qui doivent ramasser l’argent qui fait défaut dans le budget alloué aux victimes de la voilence domestique, la situation est vraiment grave!

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