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  • Une Autre Politique. Un nouveau mouvement politique va naître

    La création d’une nouvelle formation politique en automne a le potentiel de planter une petite bombe dans la situation politique en Belgique. Le fait que tous les partis flamands ont jugé nécessaire de réagir à l’annonce de la conférence du 28 octobre montre la peur qui existe chez certains devant l’apparition d’une voix nouvelle, fraîche et clairement de gauche.

    Bart Vandersteene

    28 OCTOBRE

    Tu viens aussi?

    Quel est le programme de la journée? Elle sera divisée en trois grandes parties. Une première session plénaire traitera du contexte politique dans lequel a été lancée l’initiative, de l’actualité politique et des défis auxquels nous allons être confrontés. Ensuite, nous aurons dix groupes de travail thématiques où seront discutés les thémes les plus importants pour la nouvelle formation politique. La journée se concluera avec une pléniaire où seront prises les décisions sur le type d’organisation, les structures et la composition de la direction qui devra traduire les décisions de cette journée dans la pratique.

    Où? A l’ULB, avenue Franklin Roosevelt, Bâtiments H & J

    Quand? le 28 octobre dès 13h.

    Comment s’Inscrire? Vous pouvez vous inscrire via le MAS ou directement sur le site www.anderepolitiek.be

    Depuis des années, les différents partis traditionnels racontent la même histoire et répètent qu’on ne peut pas échapper à la logique néolibérale de réduction des salaires et de démantèlement des services publics. De plus en plus de gens ne sont pas d’accord avec cette idée mais ne trouvent pas de traduction politique à leur résistance. C’est là qu’est la base sociale pour la création d’un nouveau mouvement politique.

    De quel genre de mouvement avons-nous besoin?

    Un nouveau mouvement politique doit d’abord faire la différence en défendant de manière systématique les intérêts des travailleurs et des chômeurs. Mais il doit aussi se différencier du monde politique traditionnel en faisant de la politique d’une autre manière. Un nouveau mouvement doit devenir le lieu de rassemblement pour tous ceux qui veulent s’organiser pour mener la lutte dans les entreprises, les écoles et les quartiers en unissant travailleurs et chômeurs, jeunes et vieux, hommes et femmes, Belges et immigrés. Il doit avant tout être un instrument pour renforcer et organiser les luttes et non une simple machine électorale.

    Que faire le 28 octobre?

    Les attentes seront grandes le 28 octobre. Suite aux articles annonçant la conférence parus dans les médias flamands, le nombre de réactions positives, de demandes d’informations et surtout d’adhésions a été impressionnant. Cela montre aussi une idée claire combien les gens attendent une alternative intéressante et crédible de gauche.

    Au cours des derniers mois, des discussions intenses ont eu lieu entre les différents groupes impliqués dans cette intiative. L’initiative francophone Une Autre Gauche va aussi s’impliquer dans l’organisation de la journée. Cela n’a pas été facile. Certains dans UAG disaient encore en juillet qu’ "ils ne voulaient pas être entraînés dans une dynamique précipitée imposée par les Flamands" ou qu’"ils voulaient avoir le temps de construire d’abord UAG avant de s’engager dans une intiative nationale". Aujourd’hui les esprits se sont calmés et tout le monde semble avoir compris qu’il n’existe pas d’autre possibilité que de construire un nouveau mouvement ensemble. Ce sont ces deux éléments qui forment la base d’un nouveau mouvement.

    Selon nous, il faut suivre un schéma clair dans la construction du projet. Nous avons tous appris depuis la toute petite enfance qu’il ne faut pas essayer de courrir avant d’avoir appris à marcher. Le mouvement ne doit pas faire face immédiatement au défi de developper un programme élaboré. Une initiative qui s’oppose au néolibéralisme et tire la conclusion de ne jamais participer à des coalitions qui mèneraient une politique néolibérale est une base suffisante pour lancer ce mouvement.

    La decision de participer aux élections de 2007 signifie que le mouvement devra élaborer progressivement un programme après le 28 octobre. Sur base de l’experience accumulée, du résultat de la participation aux élections et de l’avancement dans la construction du mouvement, on pourra commencer la discussion sur le lancement du nouveau parti à l’automne 2007.

    Un potentiel énorme

    Noël Slangen, l’ancien responsable des relations publiques de Verhofstadt, voit un bel avenir pour un nouveau parti de gauche ayant un caractère anti-establishment. "Un tel parti peut atteindre les 10 % , à condition que ce nouveau parti ne se laisse absolument pas tenter par une participation au gouvernement". Nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette remarque de Monsieur Slangen de même qu’avec l’idée que "seul un parti de gauche anti-establishment pourra reprendre des voix au Vlaams Belang". Le MAS plaide déjà depuis des années pour un nouveau parti de ce type où tous ceux qui veulent résister au néolibéralisme peuvent trouver une place.

    Mais nous n’en sommes pas encore là. Le 28 octobre doit d’abord être un succès. Un nouveau mouvement politique doit surtout être porté par une couche importante de militants, de syndicalistes de gauche, de jeunes et de plus âgés. C’est pour cela qu’a été fixé l’objectif de rassembler 500 personnes afin de pouvoir ensemble mener la discussion et prendre la décision de lancer ce mouvement. Nous appellons chaque lecteur de notre journal, chaque sympathisant et bien sûr chaque membre du MAS à être présent le 28 octobre à Bruxelles et à mobiliser ses amis, ses collègues et ses connaissances.

    28/10/2006, une date dans l’Histoire?

    Le 28 octovre 2006 peut devenir une journée trés importante dans l’histoire politique de la Belgique du 21e siecle. Il y a exactement 130 ans, en 1886, le Parti Ouvrier Belge faisait ses premiers pas et lançait sa première campagne de masse. Sur base de la lutte pour le suffrage universel, un parti de masse est né et a grandi. Dans les années qui viennent, les luttes des travailleurs seront de plus en plus présentes dans l’actualité sociale. C’est dans cette période qu’une nouvelle formation pourra et devra s’affirmer et qu’elle devra saisir la chance de construire un nouveau "parti des travailleurs".

  • Votez pour une alternative socialiste – Votez MAS!

    Le 8 octobre, le Mouvement pour une Alternative Socialiste se présente dans un nombre limité de communes. Nous voulons en effet prendre suffisamment de temps et de moyens pour préparer la Conférence pour Une Autre Politique du 28 octobre. Notre campagne sera avant tout centrée sur la nécessité de véritables emplois pour tous, de logements décents à des prix accessibles et de services publics de qualité. Le MAS/LSP présentera des listes à St Gilles, Schaerbeek, Ixelles, Wavre, Liège, Mons, Gand, Anvers, Keerbergen et Malines.

    De véritables emplois pour tous = assez de statuts bidon, d’ALE et d’interim

    Au cours des 25 dernières années, des dizaines de milliers d’emplois stables ont été perdus à cause du démantèlement des services publics et de la ruine des secteurs industriels. Les nouveaux emplois créés sont de plus en plus des emplois qui n’offrent pas un salaire décent et presque aucune sécurité. Selon le Conseil National du Travail, 80% des emplois créés en 2001 étaient des emplois à bas salaire, temporaires ou à temps partiel.

    En outre, la pression sur les chômeurs augmente à cause de la multiplication des contrôles et de la relance par les partis flamands de la discussion sur la limitation des allocations de chômage dans le temps. Le but est de contraindre les chômeurs à accepter des emplois précaires à bas salaire.

    De cette manière, les partis traditionnels rejettent la responsabilité du chômage sur les chômeurs eux-mêmes. Sur cette base, les chômeurs deviennent une cible pour les attaques bien que nos allocations soient parmi les plus basses en Europe et que, pendant ce temps, les profits des entreprises belges battent des records.

    Le MAS se bat pour le droit pour tous à un emploi décent, à temps plein et bien rémunéré. Cela est possible à travers la repartition du travail. Un conseil communal réellement socialiste pourrait montrer l’exemple en appliquant une baisse radicale du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire pour le personnel communal.

    Des logements à prix accessible, arrêt des projets de prestige, non à l’arnaque privée dans le logement social

    Le manque de logements décents et à prix accessible est la cause la plus importante de pauvreté après le chômage. A Bruxelles, la moitié des citoyens dépense plus de 40% de son revenu pour le logement. Partout, les prix du logement sont en hausse par rapport aux salaires et aux allocations. Ce sont les couches les plus pauvres et les plus vulnérables qui paient la note.

    Il y a beaucoup trop peu d’investissements pour améliorer cette situation. Par contre, les autorités sont prêtes à dépenser des dizaines de millions d’euros pour des projets de prestige – créer une esplanade monstrueuse devant la nouvelle gare TGV de Liège, construire une fontaine sophistiquée sur la grand’place de Mons ou supprimer le revêtement routier d’une rivière à Gand – destinés à attirer des touristes et des couches plus aisées vers les centres des villes. Des projets de prestige qui partout sont évidemment financés par nos impôts.

    Pour nous, il n’y a qu’une solution : un programme massif de construction de logement sociaux, qui provoque une pression à la baisse sur les prix de l’immobilier privé. Cette tâche devrait revenir au secteur public car le secteur privé n’investit que si l’affaire est rentable. Réaliser des profits signifie des loyers plus élevés et moins de moyens pour la construction et l’entretien des bâtiments.

    Le MAS se bat pour de véritables logements sociaux de bonne qualité et avec des loyers qui représentent au maximum 20% du revenu familial, construits par les autorités communales et financés par des moyens publics. Ce n’est pas l’argent qui manque, les projets de prestige le montrent.

    Pour des services collectifs. Non au ‘chacun pour soi’. Sécurité = services publics de qualité avec suffisamment de personnel

    Cette année, on a beaucoup parlé de la ”violence inutile” avec les assassinats de Joe, de Stacy et de Nathalie. Les cas qui ont fait la une des médias ne sont que le sommet de l’iceberg. Les drames familiaux se succèdent, la violence domestique augmente de jour en jour, les agressions dans le trafic sont devenus monnaie courante.

    La cause principale du durcissement de la société réside dans le durcissement du marché de travail: la peur de perdre son travail, la pauvreté croissante, un taux de chômage élevé qui est devenu structurel,… tout cela fait que des couches plus importantes sont marginalisées et retombent dans l’isolement social sous l’effet du manque de perspectives dans l’avenir. Les vagues d’assainissement des 25 dernières années ont fait des trous énormes dans le tissu social. Les classes sont bourrées, les enseignants sont surchargés, le postier n’a plus de temps de discuter avec les gens, pas plus que l’infirmière à l’hôpital. L’augmentation de l”’efficacité” et de la productivité qui est exigée des salariés des services publics fait aussi que leur rôle social a été assassiné.

    Outre le manque de personnel dans les services existants, un tas de services qui pourraient soutenir le tissu social font défaut. Il n’y a pas assez de capacités d’accueil pour les enfants et de détente pour les jeunes, pas assez de possibilités de soins et d’accompagnement à domicile pour les personnes malades, handicapées ou âgées, pas assez de lieux de rencontre où les voisins puissent faire connaissance,…

    Une société où existent tant de pénuries est une société qui devient de plus en plus dure. Et où des rivalités et des conflits grandissent pour s’attribuer le peu de moyens disponibles: entre jeunes et plus âgés, entre hommes et femmes, entre Belges et immigrés et même au sein des communautés immigrées entre les nouveaux venus et ceux qui sont là depuis plus longtemps…

    Il n’y a pas de solution tant qu’une élite riche accapare toutes les richesses

    Mais les véritables profiteurs ne se trouvent pas parmi les salariés ou les allocataires – quelle que soit leur origine – mais parmi les actionnaires des grandes entreprises et des banques qui entassent de plus en plus de richesses. Avec les profits annuels des 97 entreprises cotées en Bourse en 2005 (18 milliards d’euros), on pourrait créer 700.000 emplois par an. Beaucoup de jeunes, Belges ou immigrés, qui aujourd’hui semblent être destinés à devenir des petits voyous ou des chômeurs marginalisés, pourraient se voir offrir une place dans la société à travers un programme d’emplois dans les nouveaux services publics à mettre sur pied.

    Le MAS pense que la richesse qui est créée par les salariés doit revenir à la société entière et non pas dans les poches des actionnaires. La nationalisation des secteurs-clés de l’économie est un premier pas nécessaire. Le MAS se bat pour un socialisme démocratique, qui est pour nous la seule façon de garantir que la production soit organisée en fonction des besoins de la majorité de la population et non en fonction des profits de quelques-uns.

  • Elections communales: Y a-t-il un vrai choix?

    A l’approche des élections communales et provinciales du 8 octobre, tous les partis se profilent comme des champions de la « bonne gestion ». Les 6 dernières années ont pourtant vu partout la même politique de régression sociale caractérisée par des coupes sombres dans les services à la population et dans le personnel communal.

    Geert Cool

    Les politiciens se servent sans vergogne

    Le logement social a été sous les feux de la rampe suite aux scandales à répétition qui ont entaché le PS. Les médias ont décrit en long et en large les pratiques clientélistes du PS. Des mandataires PS ont accordé un logement social à des membres de leur famille, voire à eux-mêmes. Une enquête de la Société wallonne du Logement a révélé que 70% des attributions d’un logement social se faisaient en dehors de la procédure normale.

    C’est aussi le cas à Bruxelles où des cas douteux d’attribution de logements sociaux à des mandataires communaux ont été révélés, notamment à Saint-Josse. Le bourgmestre Jean Demannez a même déclaré publiquement qu’il ne respectait pas la procédure légale d’attribution des logements sociaux sous prétexte qu’elle était « trop complexe ». En vérité, il veut favoriser la mixité sociale, c’est-à-dire faire venir des ménages à deux revenus pour renflouer les caisses de la société de logement sociaux et de la commune de Saint-Josse. C’est la négation même du principe du logement social. Mais les médias ont largement passé sous silence le fait que c’est le manque de logements sociaux qui est à l’origine de tous ces dysfonctionnements.

    Les communes servent de vaches à lait pour les politiciens de tous les partis. L’ex-échevin PS carolo Lucien Cariat, inculpé pour malversations en tant que président de l’ICDI (l’intercommunale qui gère les déchets), gagnait 8.000 euros par mois dont la moitié en tant qu’échevin et l’autre moitié en divers mandats rémunérés dans des sociétés publiques, notamment la présidence de l’ICDI.

    L’ex-député permanent PS du Hainaut Jean-Pierre De Clercq, contraint à la démission, continuera de toucher son salaire pendant 2 ans. S’il avait voulu, il aurait même pu disposer d’une voiture de fonction avec chauffeur pendant la même période…

    Les libéraux du MR ne sont pas en reste. A Bruxelles, la Cour des Comptes a révélé que Georges Désir (bourgmestre sortant de Woluwé-Saint-Lambert) et Philippe Pivin (bourgmestre de Koekelberg) cumulaient respectivement 13 et 12 mandats rémunérés, ce qui fait d’eux les recordmen régionaux. En plus des mandats publics, il n’est pas rare de voir des politiciens siéger dans les conseils d’administration d’entreprises privées. Et ils voudraient nous faire croire d’ici le 8 octobre qu’ils sont proches de nous…

    Quelle a été la politique des partis traditionnels ?

    Pour éviter de devoir s’expliquer sur la politique menée, les partis traditionnels font tout pour transformer ces élections communales sondage de popularité individuelle. Les photos des candidats dominent la campagne à défaut d’un contenu qui prenne en compte les besoins réels de la population.

    La libéralisation du marché de l’électricité a fait perdre aux communes 5% de leurs recettes. Elles ont évidemment récupéré cet argent ailleurs. Mais pas question de toucher aux projets de prestige, comme la nouvelle gare TGV de Liège, qui coûtent toujours plus que prévu.

    On préfère économiser au détriment du service à la population et du personnel communal. Certaines villes comme Malines, fief du président du VLD Bart Somers, ont privatisé tout ce qui pouvait l’être. Mais ailleurs également, on recourt de plus en plus aux contrats précaires et à durée déterminée pour le personnel communal.

    En outre, on néglige de procéder aux investissements nécessaires. Ne citons que le problème de la mobilité. Les grandes villes de ce pays sont saturées de voitures pendant l’heure de pointe. Pourquoi ne fait-on rien pour promouvoir des transports publics gratuits et de qualité afin de désengorger les centre-villes ? On n’a pas prévu de budget pour ça non plus.

    Quel est l’enjeu du 8 octobre ?

    Le 8 octobre, nous ne pourrons le plus souvent choisir qu’entre des partis traditionnels qui mènent tous la même politique néo-libérale, y compris sur le plan local. Les différents partis vont utiliser les élections pour renforcer leurs positions afin de se répartir les postes à pourvoir.

    Du côté francophone, les élections seront un test pour le PS. Les scandales dans le logement social risquent de lui coûter de cuisants revers. Seule l’absence d’alternative lui permettra de limiter les dégâts. Certains verront sans doute le FN d’extrême droite comme une alternative, mais son président, Daniel Feret, se fait construire une villa à la Côte d’Azur avec l’argent de nos impôts…

    Du côté flamand, l’attention va se focaliser sur les résultats du Vlaams Belang dans plusieurs grandes villes et dans les districts de la ville d’Anvers. Il n’est pas exclu que le VB y fasse des scores énormes, voire obtienne la majorité dans certains districts. Cela ne ferait qu’ouvrir la voie à une politique encore plus dure envers les plus démunis. Si nous n’avons aucune illusion dans le cordon sanitaire, nous nous insurgeons contre la politique que prône le VB. Il se pourrait que le VB entre dans certaines coalitions locales, surtout si les revers cuisants que promettent les sondages nationaux au VLD se vérifient aussi au plan local.

    Face aux partis traditionnels, on aura besoin d’une autre politique. Si le choix offert par ces élections communales sera très limité, ça ne doit pas nous empêcher de construire une alternative. Le Comité pour une autre politique organise une conférence le 28 octobre pour lancer une nouvelle formation. C’est la meilleure occasion qui se présente à nous depuis longtemps de construire un instrument politique pour les travailleurs et leurs familles.

  • Israel-Liban-Palestine. Contre la guerre et l'exploitation

    A près plus d’un mois de guerre, l’intervention de Tsahal au Liban se solde par un fiasco pour l’impéralisme israélien et américain. Le Hezbollah n’est pas affaibli et sa capacité militaire est loin d’être détruite. Face à l’attitude passive des régimes arabes, il est perçu par les masses dans l’ensemble des pays arabes comme la résistance sur le terrain aux planx de l’Administration Bush ppour son " Nouveau Moyen-Orient ". 97% des Palestiniens soutiennent les actions du Hezbollah. L’enlèvement des deux soldats a été ressenti comme un geste de solidarité suite aux opérations militaires israéliennes en cours depuis le 28 juin à Gaza.

    Boris Malarme

    En Israël, la cote de popularité du triumvirat Olmert-Livni-Peretz, qui voulaient casser leur image de civils et prouver leurs capacités guerrières est au plus bas. Seuls 20% des Israéliens considèrent l’intervention au Liban comme une victoire pour Israël alors que le conflit devait illustrer sa puissance dans la région.

    L’impérialisme américain a soutenu sans relâche l’intervention israélienne et n’a cessé de livrer des munitions à Tsahal. La guerre au Liban contre le Hezbollah devait renforcer sa position dans son bras de fer avec le régime iranien. Après le vote de la résolution de l’ONU, l’Iran donne le ton en annonçant que si Israël et les Etats-Unis s’avisaient de l’agresser, il devaient craindre le jour ou des missiles de 2000 km de portée frapperaient le coeur de Tel-Aviv. L’issue du conflit est un nouvel échec pour l’Administration Bush après les bourbiers irakien et afghan.

    Avec plus de 1.800 de civils libanais tués, les attaques ont été visiblement plus efficaces contre la population que contre les combattants du Hezbollah. Les dommages économiques causés par les bombardements intensifs et l’embargo israélien sont énormes. Ce sont les travailleurs et la population pauvre au Sud-Liban qui paient le prix fort pour la guerre. Tandis que la reconstruction offrira de plantureux profits aux capitalistes, des dizaines de milliers de travailleurs se retrouvent sans emploi.

    L’aide promise par le Hezbollah ne résoudra pas les problèmes sociaux. Le Hezbollah est incapable de sortir le Moyen-Orient de la domination impérialiste. Les victimes de ses missiles ne sont pas les Olmert, Blair et Bush, mais les travailleurs juifs et arabes en Israël, ce qui pousse la population israélienne à soutenir la politique de guerre.

    L’attitude de la France qui exige d’avoir toute latitude d’utiliser la force illustre que l’envoi de troupes n’a pas pour objectif plus de sécurité mais bien sa volonté d’étendre son influence dans la région. Le renforcement de la FINUL créera de nouvelles tensions au Liban.

    Seul le mouvement ouvrier a le potentiel de sortir le Moyen-Orient de la pauvreté et d’empêcher de nouvelles guerres impérialiste d’y faire rage.

  • L'asile scolaire reçoit de plus en plus de soutien

    L’Union pour la Défense des sans papiers (UDEP), qui lutte pour des critères de régularisation clairs et permanents, a annoncé fin juillet qu’elle interpellerait les directions d’écoles et les comités de parents sur la possibilité de l’asile scolaire. L’enseignement catholique a déjà apporté son soutien. Cette prise de position intervient après qu’une école d’Eeklo a donné asile à une famille qui était menacée d’expulsion vers plusieurs pays. L’enseignement officiel a décliné la proposition.

    Emiel Nachtegael

    L’asile scolaire est une expression de la solidarité croissante de la population envers les sans-papiers. Il y a eu ces derniers mois des manifestations d’ampleur qui ont reçu notamment le soutien d’évêques, des syndicats et maintenant aussi de directions d’écoles et de comités de parents.

    Le ministre Dewael a déjà fait part de son mécontentement en rappelant qu’une institution scolaire doit s’en tenir aux lois. Il a malheureusement été suivi par la direction de l’enseignement officiel. Le soutien explicite de l’enseignement catholique a déjà suscité une vague de protestations parmi les politiciens et les éditorialistes.

    La pression qui s’exerce actuellement sur certaines écoles n’est cependant pas due au hasard. Le cas d’Eeklo était très poignant. Un couple avec enfants où l’homme vient du Yémen et la femme d’Azerbaïdjan ; la femme et les enfants devraient être expulsés vers l’Azerbaïdjan et l’homme vers le Yémen… Les enfants qui sont scolarisés peuvent souvent compter sur le soutien de leurs camarades de classe et d’autres connaissances dans la résistance aux expulsions. C’est important que les écoles fassent savoir qu’elles veulent soutenir cette solidarité et non la briser.

    Il y a un mouvement analogue en France où la solidarité avec les enfants scolarisés et leurs familles devient très concrète avec " l’adoption " par des familles françaises. Les syndicats devraient aussi mettre la pression sur le gouvernement. Des milliers d’illégaux, qui ont fui leur pays pour échapper à l’oppression politique ou au désespoir économique, travaillent dans notre pays dans des conditions indignes et, sans permis de séjour, ils sont livrés à l’arbitraire des patrons.

    Nous soutenons les actions dans les écoles et nous appelons à une large solidarité. A côté de cela, nous menons la lutte pour une société socialiste débarrassée de la pauvreté, du chômage, de l’exploitation ou de la guerre, une société où les raisons de fuir, que ce soit pour des raisons politiques ou économiques, n’auront plus lieu d’être. Ce sont notamment les conditions de vie et de travail épouvantables dans le monde néo-colonial qui poussent ces gens à chercher une issue dans la fuite.

    Mais le gouvernement belge est muet là-dessus. Comme le disait Walter Roggeman, le directeur du Sint-Jozef-Klein-Seminarie à Sint-Niklaas, dans les colonnes du journal De Standaard: "Qu’ont donc fait ceux qui se retranchent maintenant derrière la législation pour mettre un terme à cette répartition foncièrement injuste des moyens et des biens dans ce monde ? Quand des soins de santé dignes de ce nom et un enseignement de qualité seront-ils un droit pour chaque enfant dans ce monde?"

  • La lutte pour un programme socialiste est plus actuelle que jamais!

    Le manque d’alternative est la raison pour laquelle nous appelons depuis des années à la création d’un nouveau parti des travailleurs et nous participons aujourd’hui activement au développement du Comité pour une autre politique. Les réactions sur le site de cette initiative sont plus qu’éloquentes sur les possibilités pour un nouveau parti des travailleurs.

    Els Deschoemacker

    Chaque expérience avec les nouvelles formations de travailleurs nous apprend cependant qu’il y a encore beaucoup de confusion sur le programme à mettre en avant. La pression pour chercher une solution à l’intérieur des limites du capitalisme est très grande. Elle pousse certains dans la direction de coalitions avec les sociaux-démocrates et d’autres versions du " moindre mal ", soi-disant pour battre la droite et l’extrême droite. Cela a mené dans tous les cas à… la poursuite de la politique néo-libérale.

    Le MAS/LSP défend une politique socialiste au sein des nouvelles formations. Une politique qui intervient activement dans les mouvements de lutte, avec un programme qui part des besoins et des revendications actuels du mouvement ouvrier et qui fait le lien avec la nécessité de rompre avec le capitalisme. Si on veut utiliser la richesse produite dans la société dans l’intérêt des travailleurs et de leurs familles, il faut retirer le pouvoir économique et politique des mains de la classe capitaliste.

    Certains ne veulent y voir qu’un point de vue vieillot et dogmatique. Les différences de classe ne seraient plus de ce temps… Toujours est-il que les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres. On fait plus de profits, non pas en augmentant les investissements, mais en relevant le taux d’exploitation. Ce que nous perdons, la classe possédante le reçoit!

    Un nouveau parti de masse des travailleurs n’est pas un point final. Il n’épuise pas non plus le rôle d’une organisation comme le MAS/LSP. Si on veut faire en sorte que la construction d’un nouveau parti ne débouche pas sur une nouvelle déception, il est essentiel de défendre un programme socialiste en son sein. Cela signifie refuser d’entrer dans toute coalition qui veut sabrer dans les dépenses publiques. Cela signifie aussi lutter pour une société où les besoins des travailleurs et de leurs familles ne sont pas subordonnés au profit.

    Le MAS/LSP déposera des listes à plusieurs endroits pour les élections communales. Nous y participons pour populariser la conférence de l’initiative une autre politique, mais aussi pour construire notre organisation. Nous ne voyons pas la construction d’un parti comme un but en soi mais comme un intrument pour rassembler les expériences et les forces socialistes dans la société. Ne restez pas au balcon. Aidez-nous à remplir cette tâche!

  • STIB : grève à Delta. Interview d’un délégué syndical

    Aisha, Stefanie et Owen

    Pourquoi y a t’il grève aujourd’hui à Delta ?

    Hier matin (lundi 28/08), un moniteur de Delta, qui accompagnait un jeune chauffeur de bus dans ses premiers trajets, s’est fait très violemment agressé par un client, après lui avoir demander de diminuer le son de sa musique.

    Ce matin, les autres conducteurs du dépôt se sont mis en grève, par solidarité avec leur collègue mais aussi parce que les conditions de travail deviennent de plus en plus mauvaises.

    Une Assemblée Générale du dépôt de Delta, en front commun syndical, qui a rassemblé plus ou moins 60 personnes, a voté la grève à l’unanimité. Il y aurait 30% des transports qui sont à l’arrêt, aujourd’hui, pour l’ensemble de la STIB, mais 80% pour Delta.

    Les grévistes ont rencontré, dans la journée, le directeur adjoint aux ressources humaines, qui n’a rien pu faire, mais les conducteurs ont obtenu une réunion pour demain avec Mr Flausch, directeur général de la STIB.

    Quelles sont vos revendications ?

    Premièrement la sécurité ! Il ne s’agit pas ici d’entrer dans un discours sécuritaire en demandant plus de répression, mais nous ne sommes pas payés pour être envoyé à l’hôpital. Nous voulons plus de personnel pour le service de contrôle et de sécurité de la STIB.

    Aujourd’hui, la STIB n’a que 3 voitures pour l’ensemble de Bruxelles, qui peuvent venir aider les chauffeurs en difficultés. Il en faut beaucoup plus.

    Nous voulons aussi, que les politiques tiennent leurs promesses. Il y a 8 ou 9 ans, nous avons fait grève dans l’ensemble du pays, avec les collègues de De Lijn et de la TEC, en front commun syndical pour qu’on trouve des solutions aux problèmes de sécurité dans les transports en commun. Le ministre de tutelle de l’époque avait donné la garantie qu’il y aurait un budget pour installer des caméras dans chaque bus et tram. Pourtant, aujourd’hui, seulement 10% des véhicules en sont équipés à Bruxelles.

    C’est pourquoi, nous voulons aussi une discussion avec les politiques : l’actuel ministre de tutelle pour discuter d’un budget, mais aussi Laurette Onckelinx, ministre de la Justice, car les dernières agressions les plus violentes ont été commises par des récidivistes.

    Quel est la suite du programme ?

    Demain, nous rencontrons la direction pour mettre sur table nos revendications. Si elle ne répond pas à nos attentes, nous discuterons avec l’ensemble des dépôts de bus et tram, pour voir quelles actions mener.

  • Il faut plus de moyens publics pour l'enseignement!

    Les différents gouvernements prétendent mener une politique sociale dans l’enseignement. Mais les primes de rentrée scolaire – bien qu’elles soient les bienvenues – ne suffisent pas pour cela. Car les divers projets de réformes dans l’enseignement, comme le plan Arena dans l’enseignement secondaire francophone ou les projets de Vandenbroucke dans l’enseignement supérieur flamand, ne vont pas dans l’intérêt des travailleurs ou des jeunes.

    Par un membre de la CGSP-Enseignement Anvers

    Le fossé entre les écoles riches et les écoles pauvres continue de s’agrandir. Le récent rapport PISA de l’OCDE (1) a montré le pourcentage d’écoles où existe une "segrégation sociale" est deux fois plus élevé en Belgique qu’en Finlande. Cela veut dire qu’il y a beaucoup plus d’écoles ayant un caractère clairement riche ou pauvre. C’est le cas de 47% de nos écoles secondaires, à comparer avec 27% en Finlande.

    Ségrégation sociale

    Ce fossé n’est pas sans importance pour les jeunes eux-mêmes. Le rapport PISA dit que les élèves des écoles "riches" ont un niveau qui est en moyenne 32,4% plus élevé que les élèves dans les écoles "pauvres". Cette ségrégation entre écoles riches et pauvres est donc aussi un obstacle sur le plan de l’enseignement pour les jeunes des milieux défavorisés.

    Pourquoi alors tous les parents n’envoient-ils pas leurs enfants dans des écoles riches? Parce que les obstacles sont nombreux. Dans certaines écoles, il y a des obstacles financiers importants, comme des prix d’inscription cachés, des coûts pour les livres et le matériel scolaire, des frais de transports,… Dans l’enseignement libre, les écoles demandent un ”sponsoring”aux parents qui représente une moyenne de 13% des frais totaux. Dans l’enseignement public, ce montant est limité à 3 ou 4%.

    Des obstacles sociaux limitent évidemment aussi le choix de l’école. Des parents moins qualifiés ont normalement moins d’attention pour la scolarité de leurs enfants. La place sur l’échelle de la formation dans l’enseignement en Belgique est presque héréditaire.

    Le résultat de tout cela est une croissance continue du nombre de jeunes ayant des problèmes dans l’enseignement. En 2006, un lycéen sur 3 avait un retard scolaire d’au moins un an tandis qu’un lycéen sur 8 quitte l’enseignement secondaire sans diplôme.

    Enseignement supérieur à deux vitesses

    Les années ’90 ont vu une saignée terrible dans l’enseignement secondaire francophone où les mesures successives de Di Rupo et Onkelinx ont coûté 6.000 postes de profs. Depuis 2005, de nouvelles mesures d’austérité dans l’enseignement secondaire ont été mises en oeuvre du côté néerlandophone. Le ministre de l’enseignement Frank Vandenbroucke a ainsi économisé 52 millions d’euros. 600 emplois ont disparu. Le budget pour le personnel technique a diminué de 5%.

    Cette année, le même Vandenbroucke a annoncé que l’enseignement supérieur allait recevoir 51 millions en plus. Mais ces moyens supplémentaires ne seront pas utilisés pour élargir les services ou pour engager plus de travailleurs. Ils profiteront surtout à un petit nombre d’institutions d”’élite” pour leur permettre de briller dans la concurrence entre univs au niveau européen. Les autres institutions devront par contre abolir certaines orientations, la KUB (Université Catholique de Bruxelles) est condamnée à disparaître et une concurrence aiguë va se développer entre les diverses institutions pour attirer les moyens financiers,… Cela va mener à un enseignement à deux vitesses : des institutions d’élite pour une minorité et des institutions sous-financées pour la majorité. (2)

    La manque d’investissements dans le secteur social des universités et des Hautes Ecoles est un obstacle en plus pour beaucoup d’étudiants. Beaucoup d’entre eux n’ont plus accès à une chambre bon marché de l’univ. Les listes d’attente sont longues (à Leuven par exemple il y a une liste d’attente de 500 à 1.000 étudiants pour les 4.000 chambres disponibles et déjà occupées).

    Lutte commune

    Face à la tactique de ”diviser pour régner” qu’affectionne Vandenbroucke (secondaire contre supérieur, CSC contre FGTB, écoles contre écoles,….), il est indispensable que les syndicats ripostent avec un plan d’action pour mobiliser tout l’enseignement. En janvier, la direction syndicale avait promis des actions mais, en mars, on n’avait encore rien vu.

    Heureusement la lutte a été lancée dans l’enseignement supérieur après une démarche de la délégation de la VUB (université libre de Bruxelles). Après des manifs réussies à Bruxelles, Anvers et Gand avant les examens, il y aura une nouvelle manif d’ampleur à Louvain le 25 octobre.

    Contre le ”diviser-pour-assainir”, il nous faut une réponse unifiée de tous les secteurs de l’enseignement. Il faut lutter pour plus de moyens. En 1980, 7% du PIB belge (produit intérieur brut) était utilisé pour l’enseignement ; aujourd’hui, il n’y a plus que 4,9%. Il faut ramener le budget pour l’enseignement à 7% pour garantir un enseignement de qualité pour tout le monde. La manif du 25 octobre à Louvain est importante, non seulement pour l’enseignement supérieur flamand, mais aussi pour tous les travailleurs dans l’enseignement, les étudiants et les lycéens. Et les francophones doivent être à leurs côtés, non seulement par solidarité mais aussi parce que le danger que des mesures du même type soient prises chez nous est bien réel.


    1. L’Organisation pour la Coopération et le Développement en Europe (OCDE) est une institution internationale qui appelle régulièrement les gouvernements européens à accentuer leur politique néo-libérale. Mais ses enquêtes PISA consacrées à l’enseignement fourmillent de renseignements intéressants sur les réalités du système d’enseignement en Europe et en Belgique.

    2. Les projets Vandenbroucke et les luttes dans l’enseignement supérieur flamand ont été analysés en détail dans les précédents numéros de l’Alternative Socialiste.

  • Les riches plus riches, les pauvres plus pauvres…

    La Belgique connaît un nombre record de riches avec 63.800 millionnaires en euros. La fortune cumulée de tous les Belges est de 793,4 milliards d’euros, soit 80.000 euros par habitant. Beaucoup de Belges, surtout les 15% qui vivent officiellement sous le seuil de pauvreté, seront heureux de l’apprendre…

    Le problème de ces chiffres " par habitant ", c’est qu’ils ne montrent pas la répartition de ces milliards. Les 63.800 millionnaires pèsent déjà environ 200 milliards d’euros, tandis que 40% des Belges ne sont pas en mesure d’épargner. Une croissance de la richesse qui va de pair avec une hausse du nombre des pauvres démontre une polarisation accrue.

    Ce n’est pas une coïncidence si, en dépit de toutes les richesses qui existent en Belgique, la consommation de diesel a diminué de 3% en 2005. Pendant qu’une petite minorité devient plus riche, la majorité a plus de difficultés pour survivre.

  • Le secteur diamantaire reçoit 800 millions d'euros. Et nous?

    Le gouvernement a fait cadeau au secteur diamantaire à Anvers de mesures d’amnistie fiscale sur une " réactualisation " des stocks de diamants. Le secteur ne doit payer que 3% des taxes sur les nouveaux stocks qui seront découverts avec la réévaluation des stocks. Normalement le secteur doit payer 13%.

    La mesure est en fait un cadeau de 800 millions d’euros au secteur. Le gouvernement prétend que cette mesure était nécessaire, sinon " on n’aurait rien obtenu ". Le gouvernement vient donc en aide au secteur pour blanchir les stocks en noir! D’après le gouvernement, l’opération lui permettra d’engranger un surplus de recettes fiscales de 136,8 millions par an, un montant qui est nécessaire pour avoir un budget en équilibre.

    Gageons que le gouvernement serait moins flexible si nous lui proposions de ne payer qu’une partie de nos impôts sous la menace de ne rien payer du tout…

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