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  • Mettons un terme à la deuxième guerre du Liban!

    Le tract suivant, critiquant le projet de guerre du gouvernement Olmert, a été distribué en hébreu par les membres de Maavak Sozialisti (Lutte Socialiste), notre organisation-soeur en Israël.

    Mettons un terme à la deuxième guerre du Liban !

    Les politiciens et les généraux nous enfoncent dans un bourbier.

    La guerre en cours n’a pas pour objectif de s’assurer que les soldats capturés soient relâchés, ni d’apporter la sécurité aux colonies nordiques. Les généraux et politiciens ne sont pas capables de supporter l’affront qui a été fait à leur prestige lors des attaques qui ont causé la mort et la capture des soldats à Keren Shalom et sur la frontière nord, et c’est pour cette raison qu’ils envoient combattre de simples soldats (c’est-à-dire, beaucoup de jeunes qui sont en train de faire leur service militaire, des réservistes, etc.), et qu’ils conseillent à plus d’un million de travailleurs et à leurs familles "d’encaisser les coups calmement".

    Ces braves politiciens et géénéraux sont préparés à combattre jusqu’à la dernière goutte de sang – non pas leur sang, mais celui des milliers de simples gens, qu’ils soient Israéliens ou Libanais…

    Les politiciens nous disent que le bombardement aérien est destiné à "briser le Hezbollah", et que le fait de forcer des centaines de milliers de Libanais à devenir des réfugiés, mettra la pression sur le gouvernement libanais afin qu’il force le Hezbollah à se rendre.

    Mais aucune de ces choses ne se passe ! Les bombardements massifs ont fait bien plus de tort aux travailleurs qu’ils n’en ont fait au Hezbollah – qui est en train d’attirer l’armée israélienne dans le piège qu’il a préparé au Liban méridional.

    Et maintenant, après nous avoir promis qu’il n’y aurait pas besoin d’une invasion terrestre et d’une réoccupation du Liban, les mêmes politiciens et généraux envoient des soldats ordinaires, précisément dans ces buts.

    Au même moment, dans le Nord, les nettoyeurs de rue de Nahareeeya sont forcés de continuer à ramasser les déchets dans les rues abandonnées – sous la menace d’un licenciement immédiat et de la perte de leur salaire dérisoire.

    Les incendies provoqués par les tirs de missile sont éteints par des pompiers qui n’ont pas été payés depuis deux mois. Des centaines de milliers d’habitants du Nord ont bien compris que le gouvernement est incapable de les défendre, et ont migré vers le Sud – et ne restent en arrière que ceux qui n’ont pas de cousins pour les accueillir au centre du pays, et qui n’ont pas non plus d’argent pour payer la facture de l’hôtel : en d’autres termes, les travailleurs pauvres.

    Le gouvernement ne se soucie pas du tout des habitants du Nord, ni de ceux qui n’ont pas pu s’en aller.

    Le système capitaliste, qui en temps normal est déjà incapable de nous assurer une vie, une éducation, et des soins de santé décents, sans parler du logement, est tout aussi incapable de nous apporter de la sécurité, et nous entraîne dans un nouveau bourbier à Gaza, sur la Rive Ouest et au Liban.

    Les capitalistes qui ont profité des privatisations et du dernier boom économique, recevront aussi des compensations pour les pertes qu’ils auront subies pendant la guerre, et c’est nous qui serons forcés d’en payer le prix, par notre sang et notre pauvreté.

    Il n’y a que nous, millions de travailleurs et de jeunes, qui pouvons mettre un terme à cela – grâce à une campagne massive de manifestations et de grèves.

    • Lutte de masse des travailleurs israéliens et de la jeunesse pour arrêter le bombardement du Liban et pour retirer l’armée du Liban, de Gaza et de la Cisjordanie.
    • Construction de logements pour les travailleurs qui ont été forcés de quitter leurs maisons.
    • Paiement immédiat de tous les salaires qui ont été retenus. Paiement des salaires aux ouvriers de Haïfa et du nord sans qu’ils doivent risquer leurs vies pour travailler. Interdiction de renvoyer des travailleurs.
    • Ce n’est pas à la classe ouvrière de payer le prix de la guerre. Aucune coupe dans les dépenses sociales.
    • Pour la construction d’un parti de masse des travailleurs armé d’un programme socialiste, seule alternative au système capitaliste qui crée guerre et pauvreté.
  • Schaerbeek. Deux militants embarqués pour recolte de signatures de parrainage…

    Le samedi 29 juillet, dans l’après-midi, trois militants du Mouvement pour une Alternative socialiste – Linkse Socialistische Partij (MAS-LSP) récoltaient des signatures de parrainage devant le magasin Aldi de la Place de Houffalize à Schaerbeek. En effet, les partis non représentés au Conseil communal – c’est le cas du MAS-LSP – doivent récolter 100 signatures d’électeurs pour avoir le droit de déposer une liste aux élections communales du 8 octobre.

    MAS/LSP Schaerbeek

    Alors que nos militants abordaient les clients du Aldi sans agressivité aucune en vue de recueillir les précieuses signatures, le gérant du magasin leur a demandé de s’écarter de la porte sous prétexte qu’ils importunaient les clients et gênaient le passage. Pourtant, les clients lourdement chargés avaient bien plus de peine à franchir les portes non automatisées du magasin (il n’y a décidément pas de petites économies chez Aldi…) qu’à passer entre nos militants. A tel point qu’un de nos militants devait parfois tenir la porte ouverte pour qu’ils puissent sortir sans encombres! Nos militants ont fait remarquer au gérant qu’ils étaient sur le trottoir et que la direction du magasin n’a pas à régir ce qui se passe sur la voie publique. Le gérant a alors appelé la police qui est arrivée quelques minutes plus tard.

    Les deux agents de police ont pris les identités du gérant et de nos trois militants. Ils leur ont ensuite intimé l’ordre de s’écarter de plusieurs dizaines de mètres de l’entrée du Aldi sous prétexte qu’il est interdit de recueillir des signatures devant un commerce. Pourtant, on ne trouve nulle trace de cette interdiction dans le Règlement général de Police de la Commune de Schaerbeek. Comme nos militants refusaient d’obtempérer en protestant de leur bon droit, deux d’entre eux ont été embarqués sans ménagement et conduits au commissariat où ils ont été retenus pendant trois heures.

    Le MAS-LSP proteste contre l’arrestation arbitraire de ses deux militants. La loi opère déjà une discrimination entre les partis non représentés au conseil communal et les partis établis. Les premiers sont soumis à l’obligation de récolter des signatures à chaque scrutin alors que les seconds en sont dispensés, comme si le fait d’avoir eu des élus la dernière fois leur conférait d’office une représentativité que seule l’élection suivante peut justement confirmer ou infirmer.

    Si, en outre, les autorités multiplient les intimidations et les pressions à l’encontre des militants qui s’astreignent à remplir cette obligation légale qu’est la récolte des signatures de parrainage, comment peut-on encore parler de scrutin libre et honnête? Interdire de récolter des signatures à proximité d’un commerce revient à bannir les militants de la plupart des lieux fréquentés et à empêcher en pratique la récolte des signatures de parrainage. Nos militants doivent-ils se limiter à courir les parcs et autres espaces verts, comme le suggéraient les policiers qui ont procédé à l’arrestation? Nos militants ne se laisseront pas intimider et ils continueront à faire campagne partout où ils le jugeront nécessaire!

  • Travail en noir: 22% de l'économie…

    La Belgique fait partie du top de l’Europe lorsqu’il s’agit de travail en noir : 22% du Produit Intérieur Brut. Selon la presse, un cinquième de la population belge travaille en noir à temps plein, à temps partiel ou seulement occasionnellement. Il ne s’agit pas seulement de chômeurs et de travailleurs belges, mais aussi d’immigrés qui, par exemple, sont engagés dans le nettoyage alors qu’il sont présents en Belgique avec un visa de touriste.

    Luc Janssens

    Pour l’organisation patronale flamande VOKA, la politique actuelle engendre plus de travail en noir à cause de charges sociales trop élevées. Bonne excuse pour cacher la responsabilité des patrons et les gigantesques bénéfices qu’ils obtiennent en employant des travailleurs sans contrat, sans protection sociale, sans accès à la sécurité sociale,… Dans pas mal de cas, les patrons payent les heures supplémentaires en noir pour éviter de devoir payer le surplus de ces heures.

    Pour le patronat la solution est un démantèlement des conditions de travail, bien que ce soient eux qui organisent le travail en noir!

    Pour beaucoup, le travail non déclaré est devenu une nécessité pour compléter les allocations de chômage ou le salaire et obtenir ainsi un revenu convenable, ou tout simplement un revenu de survie. Aujourd’hui, 15,2% de la population est officiellement sous le seuil de pauvreté, et le travail en noir va continuer de croître sur ce terreau.

    Si l’on peut être d’accord avec le patronat sur le fait qu’il faut contrer ce phénomène, il ne faut pas, pour nous, s’en prendre aux travailleurs, mais plutôt aux patrons qui refusent de donner un contrat fixe et convenable.

    Cela passe par une augmentation des salaires et des allocations ainsi que par l’application immédiate des 32 heures de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour résoudre le problème du chômage.

    Les syndicats doivent prendre leurs responsabilités sur ce point! La lutte contre le travail en noir est une lutte pour de meilleures conditions de travail POUR TOUS!

  • Economie malade: Grippe ou cancer?

    Capitalisme

    Selon Verhofstadt l’économie belge est en excellente forme. La Banque Nationale prédit une croissance de 2,5% cette année, ce qui, en Belgique, devrait être suffisant pour accroître légèrement le taux d’emploi.

    Peter Delsing

    La Banque Nationale, comme la plupart des économistes bourgeois, fonde ses prévisions sur base d’un pifomètre plutôt que sur une réelle méthode. Ces derniers mois, on a pu constater au niveau international, une instabilité croissante et une évolution des Bourses en " yoyo ". Début juin, la Bourse belge a perdu tous les profits de cette année. Avec une telle instabilité internationale, les prévisions de la Banque Nationale ou du gouvernement concernant la croissance en Belgique s’apparentent à ce qu’on peut déduire à la lecture du marc de café.

    Un passé fait de "croissance sans emploi"?

    Depuis la crise aux Etats-Unis en 2001, l’économie belge connaît une relance très faible. Entre 2001 et 2005, la croissance belge a été de 1,5% en moyenne, le type de maigre croissance qui s’accompagne de pertes d’emplois. La productivité (produire plus avec le même nombre de travailleurs par l’utilisation de machines plus performantes ou en augmentant l’exploitation) s’élève en moyenne de 1 à 1,5% par an en Belgique.

    La réalité c’est qu’après des années de ce "redressement" économique, notre économie est déjà menacée par un nouveau déclin de la croissance mondiale. De ce "redressement", on s’oriente vers un essoufflement de la croissance ou une récession (quand l’économie régresse plutôt que de se développer).

    Des années de croissance… artificielle

    Partout à travers le monde, les gouvernements capitalistes ont mené après 2001 une politique de crédit à bas prix pour maintenir l’économie la tête hors de l’eau. En Belgique également, beaucoup de familles en ont profité pour entamer la construction d’une maison à l’aide d’un emprunt à bas taux d’intérêt. L’accumulation de dettes dans les ménages combinée à l’amnistie fiscale -qui a surtout profité à une petite couche de gens aisés !- et, plus récemment encore, aux effets des diminutions d’impôts ont soutenu la consommation belge pendant une certaine période.

    La tendance à la constitution de dettes est visible de façon très aigüe dans l’économie la plus importante au monde: celle des Etats-Unis. Depuis 2001, 80% des travailleurs américiains ont connu une diminution salariale. Cependant, beaucoup de gens ont continué de s’endetter dans l’euphorie du crédit bon marché et de la bonne santé de l’immobilier qui en découlait. Cette bulle financière ne pouvait enfler éternellement.

    La Federal Reserve (banque centrale américaine) a commencé à relever les taux d’intérêt, les emprunts sont donc devenus moins bon marché. Aujourd’hui, la plupart des travailleurs ne voient toujours pas leurs salaires augmenter, mais ils sentent bien que le prix de l’essence s’envole et que – surtout – la bulle du marché immobilier commence à éclater.

    Selon l’Association Nationale des Constructeurs de Maisons aux Etats-Unis, la confiance du secteur a été en juin la plus basse en 11 années. Le nombre de demandes de construction de nouvelles habitations a baissé en mai de 8,5% sur base annuelle. "La tendance (sur le marché immobilier) est fortement à la baisse", selon certains économistes. Cela menace de saper les fondements de la consommation aux Etats-Unis, qui est dans une grande mesure le moteur de l’économie mondiale…

    Des déséquilibres intenables dans l’économie mondiale

    Les récents mouvements boursiers ont été une réaction à l’inflation (augmentation des prix) plus forte, provoquée par l’augmentation du prix des matières premières, et à la croissance plus faible qu’espéré aux Etats-Unis. On a ainsi assisté à un mouvement des grands fonds de placement d’actions risquées et surévaluées vers des placements plus sûrs.

    Cette place plus grande de la spéculation financière dans l’économie est une expression du déclin du capitalisme qui, à cause de sa tendance à la surproduction, investit moins dans la production réelle. Les profits des institutions uniquement financières ont grimpé aux Etats-Unis de 10 à 15% dans les années ’50 et ’60 et de 30 à 40% aujourd’hui.

    Si une inflation croissante doit être combattue avec de plus hauts taux d’intérêt, cela menace au niveau mondial d’en finir avec le régime d’intérêt à bon marché. L’inflation – et l’arme du pétrole aux mains de pays comme l’Iran ou le Vénézuéla – menace de se combiner à la stagnation économique, ce que l’on appelle la stagflation.

    La Federal Reserve pourrait aussi être forcée de faire monter les taux d’intérêt pour continuer d’attirer de l’argent de l’extérieur avec la vente d’obligations d’Etat, effort supplémentaire pour soutenir un dollar qui pourrait glisser très rapidement.

    Des riches plus riches et des pauvres plus pauvres

    La politique néolibérale a fait en sorte que la plupart des travailleurs soient confrontés à un pouvoir d’achat qui stagne ou diminue, pendant que les patrons s’approprient des profits et une richesse jamais vue jusqu’alors, avec par exemple l’augmentation de la productivité aux Etats-Unis.

    Entre 1995 et 2005 la productivité moyenne par heure prestée d’un travailleur aux Etats-Unis a augmenté de 30%. Cette exploitation plus intensive était entre autres une conséquence de l’enjeu des nouvelles technologies et des nouvelles techniques de gestion de personnel.

    Entre 2001 et 2006 les profits aux Etats-Unis ont plus que doublé: une croissance de 123%, du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale. Sur le même laps de temps, la partie des profits dans le revenu national a augmenté de 7% du revenu mondial vers 12,2%, une croissance inconnue depuis la période de l’après-guerre.

    Alors que dans les années ’70 un patron aux Etats-Unis gagnait en moyenne 30 fois plus que le salaire moyen d’un travailleur, il s’agit aujourd’hui d’un rapport de 1 à 300 ! Le capitalisme va inévitablement recréer une conscience de classe et provoquer d’intenses luttes des masses opprimées contre leurs exploiteurs. Durant les 10 à 15 années à venir, on peut s’attendre à des chocs violents dans ce système, des chocs probablement déterminants pour la survie même du système ou de la planète.

  • Lancement d’une alternative politique nationale

    28 OCTOBRE

    L’initiative « Une autre politique », autour de l’ancien parlementaire du SP Jef Sleeckx, pour une nouvelle formation politique à la gauche du PS/SPa et d’Ecolo/Groen a fait mouche, comme peut en témoigner l’excellent écho rencontré ces derniers mois par l’initiative auprès de nombreux travailleurs. L’espace existe pour un nouveau parti des travailleurs, mais aussi et surtout la volonté de le construire.

    Boris Malarme

    Le rejet de la Constitution Européenne par les travailleurs français et néerlandais était celui de la politique néolibérale.

    Les deux journées de grèves générales contre le Pacte des Générations ont démontré qu’ici non plus les travailleurs ne sont pas prêts à avaler cette politique. Mais en l’absence d’une alternative politique issue du monde du travail et farouchement décidée à le défendre, l’opposition croissante à la politique menée par tous les partis traditionnels ne peut que rester passive.

    Malgré la corruption du PS, nombreux sont ceux qui voteront encore pour le « moindre mal ». Ce qui n’empêchera cependant pas la rupture entre militants syndicaux de base et PS/SP.a de continuer à s’élargir.

    Pour sanctionner le monde politique, d’autres s’orientent vers l’extrême-droite. Mais le FN comme le VB veulent une politique encore plus antisociale ; ils propagent leurs idées en semant la division parmi les travailleurs afin d’encore mieux servir les intérêts des patrons.

    Seule une formation implantée dans les entreprises, les quartiers et les écoles peut transformer ce vote de protestation passif en une opposition active contre la politique antisociale. C’est également le seul moyen de casser à terme l’implantation du FN et du VB.

    Si « Une autre politique » a réussi à gagner l’oreille des travailleurs à qui elle s’est adressée, c’est parce qu’elle part de leurs préoccupations quotidiennes et qu’elle ne cantonne pas les participants à un rôle de spectateurs. Toute personne supplémentaire est un apport de forces vives, que ce soit pour faire connaître UAP à l’extérieur ou pour contribuer à la réflexion sur le développement de cette alternative politique. Plusieurs comités locaux sont nés en Flandre et bon nombre de délégués syndicaux ou de militants de base s’y investissent.

    La première phase consistant à prendre le pouls de la situation est terminée, il faut maintenant commencer à construire l’initiative, et ce au niveau national ! Les travailleurs flamands, wallons et bruxellois ont les mêmes intérêts et ils sont bien plus forts lorsqu’ils sont unis !

    « Une Autre Politique » appelle à une conférence nationale le 28 octobre prochain. L’objectif est d’y rassembler plusieurs centaines de travailleurs de tout le pays pour y déterminer quelques revendications centrales sur des thèmes vitaux comme l’emploi ou le logement.

    Un comité bilingue a vu le jour à Bruxelles, mais il faudra aussi mobiliser en Wallonie pour faire de cette conférence une réussite totale. Le futur parti ne tardera pas à connaître son baptême du feu aux côtés des travailleurs dans la bataille pour la sauvegarde de nos salaires.

  • L'attaque aérienne d'Israël contre le Liban fait peser des menaces de guerre régionale

    ” Nous allons remonter le pendule du Liban de 20 ans en arrière “. Cette menace émise par un général israélien est maintenant mise en pratique par un bombardement brutal du Liban par l’armée israélienne. En 7 jours beaucoup de parties du Liban ont été ” bombardées clandestinement ” comme l’a très clairement décrit un militant socialiste de Beyrouth.

    Kevin Simpson, CIO, Londres

    Le régime israélien, avec le soutien de l’administration Bush et son sous-fifre le Premier Ministre Blair, court le danger d’entraîner la région dans une guerre à moins que les capitalistes israéliens ne soient forcés à reculer. L’incursion de l’armée israélienne, l’IDF, dans Gaza a été un vrai désastre. L’histoire du régime d’Israël est faite de multiples invasions et occupations du Liban. Cependant, la dernière invasion aérienne du Liban se situe à une échelle qualitative d’un tout autre ordre, compte tenu de la puissance de feux largement renforcée de l’armement militaire d’Israël qui a dévasté le pays.

    La spirale des évènements devient hors de contrôle. Des reportages de la télévision jordanienne parlent des avertissements d’Israël au régime syrien pour qu’il force le Hezbollah à renoncer ou alors à s’exposer à des bombardements massifs dans les 72h qui suivent. Le Premier Ministre israélien, Olmert, prédit une ” longue guerre “, alors que Cheik Nasrullah, dirigeant du Hezbollah, menace Israël d’intensifier les tirs de rockets et met ses menaces à exécution. Un diplomate occidental a dit ” si [le scénario de cauchemar] se développe nous allons au devant de gros, gros problèmes ” (Observer, 16 Juillet 2006).

    Les guerres et conflits militaires ont une logique propre. Au Moyen Orient, inondé de haine contre l’impérialisme américain et les décennies d’oppression barbare des palestiniens, cela est encore plus le cas. Depuis l’occupation de la bande de Gaza en 1967 et la guerre arabo-israélienne, plus de 650000 actes d’emprisonnements de palestiniens ont été émis par l’état d’Israël. Plus de 9000 prisonniers palestiniens et libanais dépérissent dans les prisons israéliennes. Ce n’est qu’une partie de l’oppression à laquelle les masses palestiniennes font face.

    Il n’est pas exclu que le régime d’Israël soit obligé de reculer s’il est au bord d’une guerre totale. Mais cette possibilité se réduit de jours en jours. Cependant, même dans ce cas, la situation au Moyen Orient montre certaines similitudes avec les énormes tensions et la colère amère qui existaient parmi les masses arabes dans la période précédant les guerres israélo-arabes de 1956 et 1967.

    D’immenses parties du sud de Beyrouth ont été réduites à des tas de cendres dans lesquels les résidents errent en état de choc face à cette destruction massive qui s’est abattue sur eux sous forme d’une pluie de missiles et de bombes venant de la terre, de l’air et de la mer. Les ponts, les routes et les installations électriques sont pulvérisés. La destruction des usines a commencé. Tous les ports, les aéroports du Liban sont bombardés. Le manque de nourriture et d’eau est répandu. La faim et les maladies, qui accompagnent toujours les guerres et les conflits, menacent maintenant les Libanais les plus pauvres.

    Des centaines de morts

    Des centaines de civils libanais ont été tués, beaucoup d’entre eux mis en pièces par les bombes de l’IDF alors qu’ils essayaient de quitter le pays en direction de la capitale syrienne, Damas. 1 million de réfugiés ont fui Beyrouth. Des massacres ont déjà eu lieu. Samedi 15 juillet l’IDF a averti les habitants de Marwaheen dans le sud Liban de quitter leur village. Quand ils l’ont fait, un convoi de camions a été frappé par un missile israélien. Il y a eu 20 tués, dont beaucoup d’enfants. Des images horribles de corps démembrés sont passé sur les télévisions du monde arabe et musulman.

    Mais, comme c’est le cas dans tous les conflits, c’est la classe ouvrière et les paysans pauvres des deux côtés qui souffrent, pas les généraux, les politiciens et les élites capitalistes, qui sont loin du danger, y compris ceux comme le fils de Hariri, l’ancien président du Liban, qui était bien installé dans un hôtel 5 étoiles de Damas. Ce sont les travailleurs et les jeunes libanais qui ont subit le plus de morts et de destruction.

    Cependant, de plus en plus de travailleurs israéliens juifs vont aussi souffrir, comme le montre déjà la mort de 8 cheminots israéliens touchés par un missile du Hezbollah contre Haifa le week-end dernier. Les Arabes d’Israël ont eux aussi été victimes des rockets du Hezbollah lors d’attaques contre des villages en Israël comme Majd el Krum où un habitant arabe d’Israël disait que le Hezbollah ne ” faisait pas de différence entre les juifs et les Arabes. Mais nous mangeons tous au même râtelier. ”

    Au niveau international, les travailleurs et les jeunes seront rendu totalement furieux parla brutalité de ce conflit et le mépris cynique des civils innocents montré par l’impérialisme américain et les puissances européennes. Quand on demandé à un représentant du président si Bush condamnerait cette réponse disproportionnée d’Israël, il a dit ” Le Président n’a pas l’intention de donner des conseils militaires à Israël ” (London Times, samedi 15 juillet 2006). Pourtant au sommet du G8, dans une conversation privée avec Blair, qui a été enregistrée, bush disait ” ce qu’ils doivent faire c’est pousser la Syrie à forcer le Hezbollah à arrêter cette merde “.

    L’élite arabe est faible et servile. Une réunion de la Ligue arabe le week-end dernier a été incapable d’adopter une déclaration. L’Arabie Saoudite a dans un premier temps soutenu l’action d’Israël contre le hezbollah. Les masses arabes se souviendront de toutes ces actions et ces dirigeants paieront pour ces actions dans le futur.

    Cependant, ce qui rende vraiment furieux ceux qui sont horrifiés par les scènes de destruction montrées à la télévision toutes les nuits et qui conduit les Arabes et les Musulmans à un tel degré de colère, est que l’impérialisme américain soutien si ouvertement le régime d’Israël. Le sommet du G8 sous une importante pression de la part de l’impérialisme américain, a édité une déclaration mettant la responsabilité sur le Hezbollah et refusant d’appeler à un cessez-le feu. Une réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne leur a emboîté le pas avec des commentaires similaires, refusant de condamner Israël. Cela revient à apporter un soutien ouvert à la punition collective de la nation entière du Liban faite par le régime d’Israël. L’impérialisme occidental va regretter le jour où ils ont donné feu vert à la pulvérisation du Liban par le régime d’Israël, ce qui revient à rien de moins que du terrorisme d’état de masse.

    L’attitude de l’impérialisme américain par rapport à Israël n’a rien de nouveau. Ces dernières années, Bush a soutenu Israël dans sa construction de camps de colons sur la bande de Gaza et a quasiment donné carte blanche au plan de Olmert d’imposer de façon unilatérale un ” accord final ” aux Palestiniens, qui ne leur laisse que 1% de la surface de la terre originelle de Palestine, laquelle sera divisée en cantons entourés d’un ” mur de séparation ” du type mur de Berlin.

    La période où l’impérialisme américain apparaissait plus neutre est bien loin. Il es aujourd’hui bien plus difficile pour l’administration Bush de même prétendre qu’elle agit comme une opposition face à la répression du régime militaire violent d’Israël. Même l’élite arabe s’en rend compte.

    Un changement de politique

    Une partie de cela représente un changement de politique du 2ème gouvernement Bush. Mais cela est aussi lié au fait que la capacité de l’impérialisme américain d’intervenir et d’influencer les événements mondiaux est bien plus limitée qu’avant. Suite aux attentats du 11 septembre, où la puissance américaine a temporairement donné l’impression d’avoir plus d’espace pour intervenir militairement à travers le monde, le régime Bush a mis en avant l’idée qu’il allait réorganiser le Moyen Orient. Ils élimineraient les talibans d’Afghanistan et mettraient en place un ” régime démocratique laïque”. On s’occuperait de l’Irak de Saddam Hussein et un nouvel état stable favorable aux Etats-Unis fleurirait au Moyen Orient pour fournir de l’énergie bon marché à l’Occident. Une transformation ” démocratique ” du reste de la région devait suivre, balayant le régime iranien qui faisait partie de ” l’axe du mal “, et le régime baasiste syrien de Bashar el-Assad, et peut être même remplacer les anciens alliés des Etats-Unis par des dirigeants plus dociles et stables dans des pays comme l’Egypte et l’Arabie Saoudite. Une solution définitive au conflit Israélo-Palestinien serait trouvée résultant de l’écrasement des groupes islamistes les plus extrêmes des territoires occupés.

    L’Utopie des néo-conservateurs est remplacée par une horrible catastrophe pour les masses et a provoqué un cauchemar militaire et politique pour les impérialistes où qu’ils se tournent. L’Irak est dans une situation pire que lors du régime violent de Saddam Hussein. Jour après jour, la possibilité que le pays éclate en mini états hostiles et instables devient plus grande. L’Iran s’est renforcé de manière qualitative dans la région car les partis Chiites liés au régime sont en progression en Irak.

    De plus, le régime iranien a refusé de céder aux pressions de l’Occident de stopper sa production d’uranium enrichi, gagnant ainsi le soutien de la majorité des iraniens grâce à son discours anti-impérialiste. L’Arabie Saoudite et l’Egypte font face à une menace montante de la part des groupes islamistes réactionnaires armés liés à Al Qaida. De plus, les Frères musulmans ont obtenu des gains substantiels dans les dernières élections générales en Egypte. Mais l’humiliation la plus cinglante pour les plans de l’impérialisme américain pour la région est venue avec le raz de marée qu’a connu le Hamas aux élections palestiniennes, en janvier de cette année. Cet exemple montre l’hypocrisie complète du gouvernement Bush. Il a lancé une campagne accompagnée de menaces d’intervention militaire dans tout le Moyen Orient au nom de la ” démocratie “. Et pourtant quand des élections ont lieu l’impérialisme américain n’a pas aimé le résultat. Par conséquent, quand la classe dirigeante israélienne a déployé encore plus de destruction contre les masses palestiniennes en réaction aux résultas des élections, ils ont reçu le total soutien de l’impérialisme américain et ses valets.

    Mais le tour que prennent les évènements est encore plus sérieux. Au départ, l’attaque du Hezbollah contre les convois militaires israéliens avait pour objectif de renforcer sa position à l’intérieur du Liban, puisque le retrait des troupes syriennes leur a enlevé ce qu’ils considéraient comme un allié. L’objectif de l’attaque était aussi de détourner l’attention de la demande des Nations Unies de désarmement des milices du Hezbollah. Le Hezbollah, mieux armé et moins divisé que le Hamas représente un formidable ennemi pour le régime israélien. Certains observateurs militaires le considèrent maintenant comme la 3ème force la plus armée dans la région. C’est lui qui a poussé l’armée israélienne a se retiré de façon prématurée du sud Liban en 2000, grâce a un soutien massif parmi la population Chiite et grâce à ses attaques armées contre les troupes israéliennes. Cela a constitué un coup majeur porté au prestige de l’armée. C’est pourquoi certains commentateurs font référence au Liban comme ” le Vietnam d’Israël. ”

    Contre-productif

    Le Hezbollah a le droit de résister à l’agression israélienne mais le faire au moyen d’attaques indiscriminées sur les zones civiles israéliennes est contre-productif. Loin d’affaiblir le soutien au régime israélien parmi la population, celles-ci risquent de cimenter les jeunes et les travailleurs derrière le régime israélien.

    Quand le Hezbollah a tué 7 soldats et en a capturé deux autres les militaires israéliens ont subi un autre coup majeur. Depuis que le conflit est monté en intensité, le Hezbollah a montré qu’il était capable d’atteindre d’importants centres de population israéliens comme Haïfa. Plus d’un million des habitants de cette ville, la 3ème du pays, ont fuit vers le sud, et les principaux lieux de travail sont fermés. Cela veut dire que le prestige du régime israélien est poussé à sa limite. Sa promesse vieille de dix ans d’apporter une sécurité complète à la population juive est de plus en plus exposée comme une imposture.

    C’est l’une des principales raisons pour lesquelles la riposte aux attaques du Hezbollah a été si brutale. Il est clair de la part de l’élite militaire israélienne que c’est pour souligner une politique qu’ils appellent ” découragement “. Cela ne vaut pas pour autant dire qu’ils vont s’opposer au plan du gouvernement Olmert de se retirer de certaines parties de la Cisjordanie et de trouver un accord final avec les Palestiniens. Mais il est clair qu’ils veulent le faire en écrasant tout signe de résistance afin de souligner que le point que le capitalisme israélien est le principal pouvoir militaire dans la région et que un retrait ne serait pas un signe de faiblesse. La principale nature de la riposte aux attaques par roquette du Hezbollah est un clair message à ses opposants ainsi qu’aux masses arabes : si vous vous opposez à nous vous allez en subir les conséquences.

    L’armée israélienne espère que ses bombardements vont forcer le gouvernement libanais et la population de se retourner contre le Hezbollah et les obliger au désarmement et de se retirer jusqu’à la rivière Litani, à 40 kilomètre au nord de la frontière israélo-libanaise. Dans les faits, cela voudrait dire que le Hezbollah devrait se retirer des zones où il a le plus de soutien.

    Cependant, la tactique de l’armée israélienne ne va faire qu’empirer les choses. Parmi quelques sections de la population qui soutient les plus réactionnaires des partis chrétiens du Liban, il y a un soutien complet à l’idée d’écrasement du Hezbollah, qui est l’opposant historique à ces partis du temps de la guerre civile libanaise. Au début des bombardements, de larges parties de la population pensaient qu’ils étaient faits pour punir les actions du Hezbollah. Mais, du fait de la brutalité de l’attaque de l’armée israélienne, l’humeur a changé et la haine pour la brutalité des attaques israéliennes a poussé au soutien au Hezbollah et pas seulement parmi les chiites.

    En Israël aussi il y a eu des changements importants dans l’humeur et dans le niveau de conscience. Jamais auparavant dans l’histoire du capitalisme israélien la riche élite n’avait été autant haïe par la classe ouvrière juive, notamment du fait des attaques néolibérales sur leur niveau de vie, et la corruption croissante parmi les politiciens. Les généraux de l’armée ont vu leur haute reconnaissance dans la société s’affaiblir. Mais la menace d’une multiplication des attaques de roquettes, l’idée de plus en plus présente d’être entouré de pays arabes hostiles qui veulent les rejeter à la mer, fait que actuellement l’humeur change de nouveau. Il y a maintenant un soutient croissant pour une action militaire décisive et pour le gouvernement Olmert même si cela est combiné à du doute et des critiques. Avec l’expérience de la futilité d’utiliser des moyens militaires pour écraser une opposition de masse et l’incapacité du capitalisme israélien à protéger physiquement et socialement, l’ambiance en Israël changera de nouveau. Mais pour l’instant cela va vers une mentalité acceptant la guerre.

    Tout cela polarise encore plus la situation et explique pourquoi le capitalisme israélien, l’impérialisme, et les dirigeants arabes ont si peu d’espace pour manœuvrer. Il suffit d’une atrocité d’un des deux côté pour faire pencher la balance. L’armée israélienne a dissimulé des forces terrestres au Liban. Olmert a signé un décret le 18 juillet pour rappeler 3 bataillons de réservistes. C’est un signal indiquant que l’armée prépare une invasion terrestre.

    Mais la poursuite des attaques aériennes acharnées pourrait probablement conduire à la chute du gouvernement libanais, et permettre ainsi au Hezbollah de prendre un contrôle complet des régions où il a un soutien majoritaire. Le régime syrien pourrait prendre cela comme excuse pour envoyer ses forces déguisées au Liban en combattant du Hezbollah. Il ne peut pas être écarté que le régime iranien, qui a déjà fourni une aide militaire et des instructeurs au Hezbollah, puisse envoyer des combattants volontaires au Liban.

    Une partie de la spirale de guerre pourrait être potentiellement des bombardements d’Israël sur la Syrie et aussi l’Iran, particulièrement sur les installations nucléaires. Cela ne peut être écarté longtemps même si ce n’est pas certains si les pressions sur le capitalisme israélien pour un cessez le feu augmentent. Mais si le terrible scénario se produisait, une guerre régionale deviendrait probable. Le capitalisme israélien et l’impérialisme US parient sur le fait que le Hezbollah est isolé dans le monde arabo-musulman, avec beaucoup de dirigeants sunnites qui voient le conflit comme une opportunité pour couper les pattes d’un compétiteur qui se renforce. Des spécialistes des affaires militaires ont fait remarqué la réponse assez retenue du régime syrien aux attaques israéliennes comme une évidence qu’il hésite à y mettre son nez. Ils ont également fait remarqué que le Ministre des Affaires étrangères iranien a appelé à un cessez le feu et à des négociations, et au relâchement des prisonniers, comme une preuve des limites de leur soutien au Hezbollah.

    Mais il y a aussi une grande colère parmi les masses arabes. Si le conflit s’étend alors les régimes arabes pourraient connaître tôt ou tard une instabilité importante, des mouvements de masse et même le renversement de certains régimes. L’administration égyptienne est sur le fil du rasoir, et des pays comme l’Arabie Saoudite, même avec le prix élevé du pétrole, sont tourmentés par l’instabilité comme jamais avant. L’idée d’un tourbillon étendant le conflit armé du Liban vers la Syrie, l’Iran, et enfin l’Irak où 140 000 soldats Us sont toujours stationnés, n’est pas si éloignée.

    Effets économiques

    Cela aurait des effets catastrophiques sur l’économie mondiale où le pétrole est presque à 80 dollars le baril et pourrait rapidement grimper à 100 dollars. Cela pourrait dessiner la perspective d’une crise économique à l’échelle de celle de 1974-75 qui a partiellement été causée par une hausse soudaine du prix du pétrole.

    De même la tactique brutale de l’armée israélienne et de ses soutiens impérialistes a déjà eu des effets profonds et cela va continuer. Par exemple, l’occupation militaire de l’Afghanistan a renforcé les Talibans et Al Qaeda, alors qu’en Irak ça jouait en faveur de Al-Zarqaoui et a conduit indirectement aux attentats de Madrid et de Londres. La répercussion de l’attaque sur le Liban pourrait être une nouvelle vague d’actes terroristes de part le monde et dans lesquelles les travailleurs seraient invariablement les victimes.

    La classe ouvrière de la région avec l’appui de la paysannerie pauvre est la seule force capable de défaire l’impérialisme, le capitalisme et les élites arabes corrompues et accomplir le désir des palestiniens pour leur libération nationale et sociale. Pareillement, ce sont ces parties de la population qui souffrent le plus dans les situations de conflits armés et de guerre.

    L’immense colère qui existe contre l’impérialisme doit être canalisée dans la construction de mouvements et de partis de la classe ouvrière, basée sur les idées d’un retrait des forces impérialistes, le renversement du capitalisme et du féodalisme dans la région, et pour une confédération socialiste du Proche et du Moyen Orient.

    Sans aucun doute, la perspective de nouvelles guerres et conflit remplit de frayeur les travailleurs et jeunes du monde entier et particulièrement au Moyen Orient, notamment à cause des importantes souffrances que cela signifie. Cependant les guerres capitalistes verront des mouvements de grève et de lutte se développer, contre les privatisations et les attaques sur le niveau de vie des travailleurs comme cela se voit déjà avec des grèves en Iran, en Egypte et en Israël. De tels mouvements vont revenir sur le devant de la scène mais avec une conscience différente alimentée par le désir d’un arrêt du bain de sang et pour une société où la masse de la population contrôle les immenses richesses qui existent dans la région.

    Cette perspective est basée sur l’expérience historique. Au plus fort de l’autodestructrice guerre civile libanaise, en 1988, les travailleurs, dépassant les divisions religieuses, ont commencé des actions de grève commune contre l’effondrement du salaire minimum dû à l’inflation galopante causée par le conflit. Le long de la ” ligne verte ” qui divisait Beyrouth entre chrétiens et musulmans, des manifestations communes eurent lieu. A la même période, entre 500 000 et un million d’Israélien manifestèrent à Tel Aviv pour protester contre l’invasion du Liban par l’armée israélienne. Cependant, les socialistes révolutionnaires, les militants ne peuvent s’asseoir et attendre simplement que de tels évènements se produisent. Un mouvement pour un changement socialiste révolutionnaire a besoin d’être construit, dans toute la région.

    > Non à la terreur de masse du régime israélien contre le peuple libanais. Arrêt des bombardements contre le Liban. Construisons une opposition internationale de masse à la ” punition collective ” infligée au peuple libanais.

    > Pour le droit des travailleurs et des paysans pauvres du Liban de se défendre contre l’agression par l’Etat d’Israël. Non aux bombardements aveugles sur les zones civiles. Pour des comités de défense armés, inter communautaires sous le contrôle démocratique des masses libanaises. Non au concept de punition collective de civils innocents.

    > Relaxe de tous les prisonniers politiques. Toutes les forces impérialistes, hors de la région.

    > Pour un mouvement de masse des arabes et des palestiniens rassemblant les travailleurs, les paysans pauvres et les jeunes pour renverser le système capitaliste qui nourrit la guerre, la pauvreté, le chômage de masse, et les attaques néo-libérales au Proche et au Moyen Orient. Pour une confédération socialiste des états arabes basée sur une économie démocratiquement planifiée, sous le contrôle et la direction des travailleurs. Pour un mouvement de masse des travailleurs d’Israël pour renverser le régime capitaliste israélien qui signifie guerre sans fin et attaques sur les niveaux de vie. Pour une Palestine et un Israël socialiste faisant partie d’une fédération socialiste du Proche Orient dans laquelle les travailleurs, les paysans pauvres décideront de comment la société doit être organisée et dirigée et ou les droits nationaux, religieux, culturels de toutes les minorités seront garantis.

  • Il faut attaquer le chômage, pas les chômeurs!

    Les chômeurs ne sont pas des délinquants

    Le chômage était une période transitoire, une forme d’assurance de survie pour les travailleurs ayant perdu leur emploi. De courte durée, cette période était un fait marginal. Après la crise des années ‘70, le chômage est devenu un phénomène en expansion, jusqu’au point de devenir structurel, et donc de faire partie intégrante du système. Ainsi, il y a un nombre sans cesse croissant de chômeurs, la durée du chômage s’allonge et la condition de chômeur devient un statut à part entière.

    Marie Christelbach

    La condition pour obtenir des allocations de chômage est la recherche active d’emploi. C’est bien sûr sans compter avec le fossé entre l’emploi disponible et le nombre croissant de chômeurs (1 emploi pour 45 chômeurs). Le chômeurs est donc assis entre deux chaises : rechercher de l’emploi, qui n’existe pas, ou gagner du temps en participant à des formations interminables, sans pour autant que de l’emploi n’apparaisse comme par enchantement.

    La perte de son salaire et ainsi de son moyen de subsistance s’accompagne du rétrécissement de son champ d’action à cause du coût de la vie. Il vit un profond malêtre dû à la perte de son identité sociale, de son rôle dans la société. En découlent une série de symptômes courants chez les chômeurs : anxiété, dépression, manque de confiance en soi, incapacité à faire face aux problèmes de la vie, insatisfaction,…

    L’emploi permet une structuration du temps, car la vie est structurée par le rythme du travail. Ainsi, le chômage entraîne des problèmes de ponctualité, il n’y a pas de frontière nette entre les obligations et les loisirs. Le chômeur éprouve donc des difficultés à se réinsérer.

    L’emploi permet la rencontre et l’entretien de relations extérieures. La perte d’emploi s’accompagne de la perte des contacts professionnels, le chômeur se voit isolé de la vie sociale.

    Sa culpabilisation transforme l’isolement qu’il subit en auto-exclusion et participe à sa désocialisation.

    L’emploi procure également statut et identité, et le chômage procède à cette perte de statut et à la mutilation de l’identité du chômeur.

    La crise économique et le renforcement du patronat dans son rapport de forces avec les travailleurs ont permis les restrictions budgétaires que l’on connaît et l’augmentation des profits de ce même patronat. Dans la foulée, la crise économique accroît encore le nombre de chômeurs. Ceci étant, il n’est pas malaisé de comprendre « à qui profite le crime »…

    Le chômage, enfin, touche davantage les couches sociales inférieures ou les plus démunies.

    La situation individuelle du chômeur le poussant à l’isolement, le rapport de forces entre chômeurs et patrons est ténu, voir inexistant ; il est donc plus facilement exploitable.

    Ainsi, confronté à la recherche d’emploi, la carte Activa lui permettra d’être engagé plus rapidement et licencié tout aussi vite, dès que la carte aura été épuisée et que le patron aura profité de tous ses avantages.

    En plus de cette exploitation par le patronat, le chômeur est la cible d’une série d’attaques. Ainsi le plan vanderbroucke visant à “activer” les chômeurs ou les récentes déclarations de Bart Somers, le président des libéraux flamands, qui veut limiter dans le temps les allocations de chômage. C’est un moyen de plus pour faire pression sur les chômeurs et les obliger à accepter des emplois précaires.

    Le président du SP.a Vande Lanotte s’oppose à cette proposition mais estime qu’il faut faire pression sur les chômeurs en les menaçant de sanctions… Ils sont donc d’accord sur le fond: le problème ce sont les chômeurs, pas le chômage. Ces attaques, en organisant la pauvreté à grande échelle, permettent de faire pression sur les salaires des travailleurs.

    Le Pacte de Compétitivité mijote à petit feu : le gouvernement fait diversion, tandis que le patronat veut bloquer les salaires, en promettant une baisse des impôts et une prime aux familles, ce qui coûterait (à la collectivité)… la bagatelle de 740 millions d’euros. La connivence entre eux saute aux yeux : alors que la Sécurité sociale était en déficit d’un milliard d’euros l’année dernière, le gouvernement offrait au patronat une réduction de charges patronales de 5 milliards d’euros la même année. Chaque année, les réductions des cotisations patronales se chiffrent à l’équivalent de 2% du PIB!

    D’après le dernier rapport Mc Kinsey, l’emploi au noir représenterait 22% du PIB, soit 30 milliards par an de recettes fiscales perdues pour l’Etat. Un cinquième de la population belge travaillerait au noir d’après cette étude…

    A qui cela profite-t-il ?

  • Ecole d’été. Tirer l’expérience des luttes dans le monde !

    Cet été aura lieu comme chaque année notre Ecole d’été européenne, rendez-vous important pour nos militants et sympathisants. Comme nos lecteurs le savent, le MAS/LSP est affilié à une organisation internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) qui a des sections dans une quarantaine de pays sur tous les continents.

    Simon Hupkens

    Le CIO est un outil important pour notre travail politique en Belgique. Travailler en étroite collaboration avec les sections de notre Internationale à travers le monde nous offre l’opportunité d’analyser de différents points de vue et de façon approfondie l’emprise globale que le capitalisme exerce sur la planète et le développement des luttes au niveau international. Les discussions organisées au sein du CIO permettent également de tirer profit des expériences vécues par nos camarades à l’étranger et de leur transmettre les nôtres. Cela, non pour plaquer de façon mécanique une expérience étrangère sur les réalités belges, mais pour tenter de dégager les aspects les plus intéressants pour nous aider à développer les luttes ici.

    L’école d’été européenne a précisément cette fonction. Des militants de toutes nos sections en Europe (et d’ailleurs) viendront discuter avec nous des avancées, des succès et des échecs qu’ils ont connus au cours de l’année écoulée. Cet été, une grande partie des discussions portera sur la façon dont nos camarades participent à la construction des nouvelles forces de gauche qui émergent en Europe: comment nos camarades allemands du SAV se positionnent-ils à l’intérieur du WASG-Linkspartei? Comment nos camarades écossais de IS travaillent-ils au sein du Scottish Socialist Party? Quelles difficultés ont-ils rencontré? Quelles perspectives ont-ils pour renforcer leur travail? Et en quoi cela nous permet-il d’aller de l’avant dans les processus similaires en Belgique?

    D’autre part, des membres de notre section française, la Gauche Révolutionnaire, viendront expliquer quel a été leur rôle dans le mouvement contre le CPE et ce qu’ils en retirent. Nos camarades grecs, quant à eux, interviendront sur la façon dont ils sont impliqués dans les grèves étudiantes qui secouent le pays depuis plusieurs semaines.

    L’école d’été du CIO n’est pas un forum pour intellectuels avertis. Il n’est pas nécessaire d’avoir une formation politique universitaire pour y assister. Les débats et discussions sont adaptés à tous et il se trouve toujours quelqu’un pour approfondir une question particulière ou reprendre un aspect qui demeure incompris afin que chacun puisse repartir avec un outil supplémentaire qui facilite son travail militant.

    On peut également clairement s’y rendre compte que nous ne sommes pas une vague fédération de sections nationales, mais bien une véritable organisation socialiste internationale. Pour plus d’informations sur notre école d’été et le programme qui y sera abordé, contactez-nous au 02/345 61 81 ou par mail à info@socialisme.be.

  • Quelle pacification?

    Irak et Afghanistan

    D’après le rapport annuel de l’Institut international de recherche pour la paix à Stockholm, les dépenses militaires mondiales ont atteint le record de 1.118 milliards de dollars en 2005, soit une hausse de 3,4% par rapport à 2004. Les Etats-Unis s’y taillent la part du lion avec 48% du total, loin devant la Grande-Bretagne, la France, le Japon et la Chine. Les cyclones Katrina et Rita et, surtout, les guerres en Irak et en Afghanistan sont à l’origine de cette hausse substantielle. Vu la dégradation de la situation dans ces deux pays, on peut prévoir sans crainte de se tromper que l’année 2006 surpassera l’année passée…

    Thierry Pierret

    Afghanistan: fuite en avant de la Coalition

    Jusqu’à très récemment, l’Afghanistan pouvait donner l’illusion d’une pacification réussie à côté du chaos irakien. En réalité, les Américains et leurs alliés ne contrôlaient que Kaboul et ses environs.

    De larges portions du territoire afghan échappaient à leur contrôle et les médias n’y allaient pas. Les Talibans ont mis à profit cette situation pour se réorganiser dans le Sud du pays. Ils ont lancé une série d’attaques meurtrières contre les troupes et les villes afghanes. Quelque 400 personnes, civils et militaires, ont été tuées depuis le début du printemps.

    Les Talibans ont reçu le renfort d’éléments qui étaient partis se battre en Irak et qui utilisent maintenant les techniques de guérilla qu’ils ont apprises dans ce pays.

    La coalition internationale s’apprête à lancer une offensive de grande ampleur dans le Sud afghan. « Mountain Thrust » mobilisera des milliers de soldats occidentaux et afghans et durera tout l’été. Elle ne sera que la première d’une longue série…

    Cette opération militaire est censée s’accompagner de projets de reconstruction pour obtenir l’adhésion de la population.. Mais il y a fort à parier que les dépenses militaires mangeront les marges budgétaires pour la reconstruction.

    De plus, les destructions que cette opération entraînera dépasseront de loin les maigres efforts de reconstruction. Rien qu’au cours des derniers mois, les frappes aériennes américaines étaient déjà deux fois plus nombreuses qu’en Irak…

    Irak : retrait en bon ordre ou débandade ?

    L’Administration Bush a eu le triomphe modeste après l’annonce en juin de la mort d’Abou Moussab Al Zarkaoui, le chef d’Al Qaeda en Irak. Il faut dire que le cap symbolique des 2.500 soldats américains tués en Irak a été franchi le même mois. Bush a d’ailleurs prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à une diminution de la violence.

    Les attentats et les opérations militaires de grande ampleur sont le lot quasi quotidien de la population.

    Si les attentats sectaires du groupe de Zarkaoui contre la population chiite y ont une large part, les massacres et autres exactions commis par les troupes d’occupation ont tout autant contribué au climat de violence actuel.

    Plusieurs cas de massacres et d’exécutions sommaires de civils ou de prisonniers ont été révélés, plongeant la Maison-Blanche dans l’embarras.

    Pour ne rien arranger, l’Italie et le Japon ont décidé de retirer leurs troupes. S’ils s’opposent à tout calendrier de retrait contraignant, Bush et les Républicains savent que la situation est intenable.

    Ils ont décidé de retirer les troupes d’une première province et d’y confier le maintien de l’ordre aux forces irakiennes. Si le test s’avère concluant, ils l’étendront progressivement à d’autres provinces.

    Mais ce début de retrait pourrait être interprété comme un lâchage du régime par la population.

    Les opposants à l’occupation redoubleraient alors d’ardeur tandis que les hésitants et même une partie des alliés irakiens des Etats-Unis, sentant le vent tourner, basculeraient dans la résistance. Le retrait en bon ordre voulu par Bush risquerait alors de se transformer en débandade…

    Les Etats-Unis et autres puissances impérialistes sont incapables de restaurer un semblant d’ordre en Afghanistan comme en Irak.

    Leur situation y serait encore pire si le caractère extrêmement réactionnaire d’une partie de la résistance ne dissuadait des couches plus larges de la population d’entrer en action.

    D’où la nécessité, là-bas aussi, de reconstruire des organisations du mouvement ouvrier capables d’organiser les larges masses contre l’occupation impérialiste et la politique antisociale de leurs alliés locaux.

  • Liverpool 1983-1987. La ville qui a défié Thatcher

    En 1983, la ville de Liverpool a élu un conseil communal travailliste à une époque où le pays était dirigé par Margaret Thatcher, surnomée «la dame de fer» en référence à sa politique ultra libérale. La section travailliste de Liverpool était dirigée par les membres marxistes de la tendance Militant (qui ont créé par la suite le Socialist Party, notre section soeur en Anglerre et Pays de Galles).

    Virginy Pregny

    Les dirigeants travaillistes s’opposaient à Thatcher dans les mots mais disaient à ses élus de rester dans le cadre de la loi. Au lieu d’effectuer les coupes budgétaires, décidées par Tatcher ils augmentaient les impôts locaux, qui touchaient gravement les familles populaires. Nos camarades ont donc refusé d’appliquer la politique décidée par le Labour Party. D’autant plus que la municipalité était soutenue par 60% de la population qui était en faveur d’une augmentation des budgets nationaux et 74% qui étaient prêts à se mobiliser pour faire plier Thatcher.

    Une fois élus, nos camarades ont tenu leurs promesses. Réembauche des 2000 agents municipaux licenciés par la précédente municipalité, lancement d’un programme de construction de 5000 logements sociaux (ce qui a créé 12000 emplois!), augmentation du salaire minimum des agents municipaux (ce qui touchait 4000 travailleurs), diminution du temps de travail de 39 à 35 heures sans perte de salaire.

    La lutte fut difficile car les 47 élus municipaux avaient à faire face aux menaces de Thatcher d’envoyer l’armée et de démettre le conseil municipal, mais aussi à la gauche traditionnelle qui refusait de soutenir clairement la mairie et lui mettait même des batons dans les roues (refusant par exemple de soutenir l’appel à la grève générale contre le gouvernement !). Pourtant le 29 Mars 1984, jour du vote du budget, 50 000 travailleurs ont défilé dans la rue pour soutenir le conseil communal de Liverpool.

    Parallèlement nos camarades ont aussi développé une campagne de soutien nationale et internationale, avec en particulier la grande grève des mineurs, ce qui permit d’obtenir certaines concessions car Thatcher préférait se concentrer sur les mineurs et ne pouvait se permettre de faire face à deux fronts à la fois.

    Le tournant décisif de la lutte a été le refus des staliniens à la tête de certains syndicats de mobiliser pour une grève générale en faveur de la mairie en 1985. A la même période les mineurs étaient trahis par les directions syndicales. Nos camarades se sont donc retrouvés seuls à faire face au gouvernement. La direction du Labour profita de cette position de faiblesse pour assener le coup de grâce et exclure les 47 conseillers municipaux ainsi que des sympathisants de la tendance Militant.

    Cette expérience montre que les travailleurs peuvent défier et faire reculer les classes dirigeantes, avec des tactiques et un programme combatifs.

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