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  • Nouvelle grève réussie à IKEA-Hognoul

    Ce matin, nous nous sommes rendus au piquet de grève du magasin Ikéa à Hognoul. Un piquet d’une cinquantaine de personnes s’y trouvait, dans une atmosphère assez combative (ce n’est pas tous les jours qu’on entend "l’Internationale" chantée à un piquet…). La direction avait fait appel à la police et à un huissier, mais aucune astreinte et aucune arrestation n’est à déplorer. En attendant un rapport des discussions que nous avons eues à ce piquet, voici quelques photos.

    Par Nico


    Liens:

  • [carte blanche] L’employeur-voleur et le collectif

    Commençons d’abord par rayer le terme « employeur » du dictionnaire. Voleur d’emploi nous semble plus approprié. De tout part ils utilise la crise pour voler le travail des gens. Parfois pour causes raisonnables mais souvent à tort. Ils volent des emploi et suppriment la sécurité de la classe ouvrière. Soyons claire, le gouffre entre riche et pauvres s’accroît. Parler en termes d’employeur et employer est du temps passé. Nous nous retrouvons en pleine lutte des classes.

    Rudi Dom (FGTB Agfa Anvers) et Sven Naessens (FGTB Total Anvers)

    La pendule est reculée de quelques décennies. L’employeur n’est plus, le "voleur d’emplois" est né. En plus de ça, la spirale socio-économique négative qui a commencé par la perte du pouvoir d’achat, se voit renforcée. Les “voleurs d’emplois” l’activent. La classe ouvrière crève la faim.

    Et les "voleurs d’emploi" se sentent bien dans leur peau de "Charles Woeste". La classe ouvrière doit travailler plus longtemps, gagner moins et le patronat doit être récompensé. Tous les droits sont assaillis. Chaque groupe ou individu qui ne se conforme pas aux directives se fait défoncer la tête.

    Le mot d’ordre est: "infraction à la vie privée, représailles violentes et mesures répressives".

    Le mensonge lui aussi est en vigueur. Aux personnes ayant un contrat à durée déterminée, on annonce que leur contrat prendra fin s’ils participent aux actions. Le personnel à contrat indéterminé est appelé par téléphone et mis sous pression. On leur fait même peur. Dans les média, "l’employeur-voleur" les appelle des volontaires au travail.

    Et ce n’est pas tout. Toutes les règles sont bafouées. Le droit au travail n’est pas un droit repris dans la constitution, sinon tout chômeur pourrait convoquer un huissier de justice et aller n’importe ou réclamer du travail.

    En temps que collectif on peut faire deux choses. On peut jouer le jeu honnêtement. Essayer d’arranger les choses par le dialogue. Choisir une stratégie de défense.

    Ou on peut choisir de réagir de manière collective. De dire "maintenant c’est fini". Et ça bouillonne au sein du collectif. L’éruption n’est plus lointaine, une nouvelle guerre des classe se présente devant la porte. Les "voleurs d’emplois" ont lancé le gant, le collectif est prêt à le ramasser.

    Qui aura le rôle de DAENS dans cette histoire ? c’est encore la question….


    SOS Droit de grève en péril

    Les huissiers, le licenciement des délégués…

    Nous connaissons ces problèmes depuis des années.

    Des actions de solidarité sont organisées à chaque fois.

    A chaque fois, des appels sont diffusés pour soutenir les camarades touchés.

    La dernière semaine, ce thème été très actuel.

    Nous avons tous entendu parler de Beaulieu, de Carrefour, de nos camarades de la Croix Rouge …

    Les délégations syndicales qui souscrivent à cet appel, exigent que cette problématique soit rapidement prise en considération par-delà toutes les centrales interprofessionnelles.

    Aujourd’hui ce sont eux, demain ce serra notre tour.

    Le coeur du syndicat, ce sont les militants qui s’engagent quotidiennement. Ne les laissez pas tomber lorsqu’ils ont des problèmes. Aidez-les afin qu’ils puissent continuer à défendre leurs camarades.

    Souscrire via: syndicalevrijheden@gmail.com

  • Nouvelle occupation de sans-papiers à Bruxelles

    Depuis une petite semaine, une grosse centaine de sans-papiers occupent à Bruxelles les anciens bâtiments d’Electrabel (place Fernand Cocq) à l’appel de l’UDEP. Ces bâtiments, laissés à l’abandon depuis quelques années, vont donc être utilisés afin d’organiser la lutte de ces sans-papiers dans les semaines à venir. Des activités politiques et culturelles sont en effet prévues et en cours d’organisation. Les sans-papiers présents sont bien sur en attente de toute solidarité possible venant des camarades du MAS comme d’autre militants et activistes syndicaux par exemple. Via notre site socialisme.be, nous essayerons de donner des rapports réguliers de l’avancement et des initiatives de ces camarades en lutte!

    Karim (Bruxelles)

  • Débat sur la crise économique

    Il y a eu cette semaine sur Press TV un débat avec entre autres Peter Taaffe du Socialist Party (Angleterre et Pays de Galles). Vous pouvez ici accéder à cette vidéo (en anglais).

  • Ensemble, résistons pour le droit de grève.

    Personnel en solde, droit de grève en liquidation.

    Alors que la lutte ouvrière d’Alost, fin du 19e siècle, constitue l’arrière-plan de la comédie musicale Daens, l’agression patronale de l’époque redevient actuelle. Malheureusement pas sous la forme d’une comédie musicale mais bien dans le monde réel des huissiers, des piquets de grève et des directions qui économisent sur leur personnel.

    Par Bart Vandersteene, porte-parole du MAS (LSP)

    L’histoire de Daens raconte comment les directeurs d’usines se sont entendus entre eux pour effectuer une pression commune sur les salaires et augmenter la flexibilité (entre autres, en faisant tourner le même nombre de machines avec moins d’ouvriers). Cela doit sembler très actuel pour les travailleurs de Carrefour dont la direction veut diminuer les salaires de 30% et augmenter la flexibilité, via le précédent brugeois. A l’époque de Daens, il était demandé de travailler plus pour un salaire moindre et ceux qui protestaient recevaient une raclée. La différence aujourd’hui ? La gendarmerie de l’époque n’existe plus ; maintenant, on retourne à la tradition des shérifs (comme celui de Nottingham que Robin des Bois combattait), sous la forme d’huissiers.

    L’arrestation de 30 militants syndicaux à un piquet de grève de Ninove est alléede pair avec une interdiction d’actions. Toute une série d’«experts», parmi lesquels des représentants d’organisations patronales et d’autres libéraux mais aussi le professeur Blanpain, ont proclamé que des piquets de grève empêchant l’accès à une entreprise seraient «illégaux» car ils compromettraient «la liberté de travail et d’entreprise».

    Ceci rappelle quasi littéralement l’argumentation de la loi anti syndicale Le Chapelier et le décret D’Allarde (datant tous deux de 1791 et importés chez nous pendant la période napoléonienne) : «Tout attroupement d’artisans, d’ouvriers, de domestiques, de journaliers ou de ceux qui, suite à leurs incitations, s’opposent au libre exercice de l’industrie et du travail de qui que ce soit… sera considéré comme attroupement séditieux et sera, en tant que tel, dispersé par la force publique…». L’envoi d’huissiers sur base de requêtes unilatérales et avec astreintes est une application actuelle de cela. Les Napoléons patronaux déplorent encore toujours la suppression en 1919 de la législation susmentionnée.

    Il y a tout un tas de bases légales pour le droit à des actions collectives, piquets de grèves inclus. Ceci est garanti par la Charte Sociale Européenne et les règles de l’Organisation Internationale du Travail. Différents tribunaux, dont la Cour de Cassation, ont confirmé que les piquets de grève et/ou les barrages routiers font partie du droit de grève. Il y a quelques années encore, le Comité Européen des Droits Sociaux a jugé que des astreintes contre un piquet de grève sont inacceptables. Il n’a jamais été question d’un projet de loi pour confirmer cela : ce n’était pas une priorité pour les membres du parlement.

    Les juges aussi ont leurs priorités. L’enquête judiciaire suite à la méga fraude du géant du textile Roger De Clerck (Beaulieu) traîne depuis plus de 18 ans et il ne semble pas que cela aboutira à une condamnation, étant donné que le « délai raisonnable » est dépassé. Toutefois, lors d’une grève sur l’implantation-Beaulieu de Wielsbeke, tout a pu aller très vite : en un rien de temps, des huissiers ont été mobilisés pour casser la grève. Il est frappant de voir comme la justice belge peut se montrer rapide et efficace lorsqu’il s’agit de casser une grève.

    Auparavant, les matraques des gendarmes s’occupaient de la dispersion des piquets. Il semble que cela n’était pas assez douloureux et c’est sans doute pourquoi, à présent, les grévistes se voient infliger des astreintes astronomiques. C’est ainsi que les patrons foulent aux pieds des accords pris par le passé… En 2002, un soi-disant «accord de parole» a été conclu, dans lequel les employeurs s’engageaient à ne plus procéder à des requêtes unilatérales contre les grévistes. Ces dernières semaines, nous avons malheureusement constaté de nombreuses fois que les patrons sont loin d’être des «gens de parole».

    Pour défendre le droit à l’action collective et s’opposer à la détérioration des conditions de travail et de salaires, nous ne pouvons évidemment pas compter sur le patronat, ni sur les politiciens traditionnels, ni sur la justice. A un moment où l’on ressort Marx pour analyser la crise des capitalistes et où Daens (sponsorisé par Fortis) chante l’agression patronale, nous devons tirer une leçon : une opposition commune des syndicalistes rouges et verts peut offrir un contrepoids.

    Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Au niveau syndical, sous forme d’actions de protestation massives, il est possible d’arrêter 30 personnes mais 300 ou 3000 ? Au lieu d’engager le combat entreprise par entreprise, il est nécessaire de faire preuve de solidarité. Pour construire un rapport de force, il nous faut aussi mener le combat sur le terrain politique. L’expérience que nous tirons de la politique gouvernementale ainsi que du manque d’opposition nous apprend qu’il ne faut pas compter sur le PS ou le Spa ni sur Ecolo ou Groen. Aujourd’hui, ce n’est pas aux piquets de grève que l’on trouve les « socialistes » mais bien dans les conseils d’administration de Carrefour (Willy Claes), Ethias (Steve Stevaert), Dexia (Patrick Janssens et Frank Beke), BIAC (Luc Van Den Bossche)… Il y a nécessité d’un nouveau parti politique qui reprenne, défende et soutienne les exigences syndicales pour engager le combat aux côtés des travailleurs.

  • Un budget basé sur des comptes de fées…

    Le budget du gouvernement Leterme reste vague dans de nombreux domaines et est basé sur des hypothèses complètement dépassées (notamment une croissance économique de 1,2% quand le Fonds Monétaire International lui-même l’estime à 0,2% ; ou encore des perspectives pour le chômage basées sur une stabilisation et pas une augmentation de celui-ci).

    Ce budget-bidon n’annonce en réalité qu’une nouvelle batterie de mesures une fois la gravité de la crise économique prise en compte.

    Afin de trouver des recettes supplémentaires, le gouvernement espère une contribution de 500 millions d’euros de la part des producteurs d’électricité, et principalement Electrabel. Cela est bien entendu possible au vu des énormes profits d’Electrabel, mais Electrabel ne veut pas en entendre parler. Si le gouvernement peut procéder à des nationalisations pour les banques en difficulté, pourquoi ne pas faire pareil pour le secteur de l’énergie? Sinon, il est clair que l’éventuelle contribution d’Electrabel au budget gouvernemental nous retombera dessus sous la forme d’augmentation des prix.

    Le gouvernement prévoit aussi de récupérer l’an prochain 159 millions d’euros avec des accises supplémentaires sur l’essence et le diesel. Une attaque est encore prévue contre les fonctionnaires. Selon le gouvernement, il devrait y avoir 5.000 agents en moins d’ici 2011, à travers le non- remplacement des fonctionnaires qui partent en retraite. Il n’a par contre pas encore précisé quels sont les services qui vont ainsi être amputés. Pour Reynders & Co, on devrait peut-être économiser parmi les fonctionnaires chargés d’enquêter sur la fraude fiscale…

    D’autres mesures vont encore nous pénaliser, comme l’augmentation des frais pour les chèques services et des taxes supplémentaires sur les billets d’avions aériens. Il est enfin prévu d’aussi épargner sur les dépenses des soins de santé.

  • Sans-papiers. Encore combien de sacrifices pour obtenir le droit de vivre décemment ?

    Le 12 octobre, un jeune homme de nationalité serbe s’est suicidé au centre fermé de Vottem. parce que sa demande de séjour en Belgique avait été refusée. Ce geste de désespoir n’est pas isolé. Les grèves de la faim et autres actes de protestation se sont multipliés ces derniers mois.

    Par Damien (Liège)

    Les centres fermés sont des centres de détention destinés à préparer l’expulsion en brisant la résistance des sans-papiers. Au centre de Vottem, un psychiatre passe toutes les deux semaines et si quelqu’un souffre de troubles psychologiques ou tente de se suicider, il est directement envoyé au cachot 1 ! Ce régime carcéral appliqué à des innocents est évidemment très mal vécu. Un ancien médecin du centre de Vottem a déclaré en démissionnant : « J’ai travaillé dix ans dans l’humanitaire, dans des pays où les droits de l’homme étaient sans cesse violés. Je n’aurais jamais cru voir ici des violations des droits de l’homme organisées par le gouvernement de mon pays ! »

    Comment expliquer cette situation? Les pays capitalistes développés tentent de réduire l’immigration à un gigantesque marché dans lequel il s’agit de choisir parmi une foule de demandeurs d’asile… non pas pour les aider mais pour les utiliser. Un peu comme on prendrait un torchon au magasin, en somme.

    Pour les autres, il ne reste comme « solution » que leur renvoi après un séjour dans des centres fermés ou le travail au noir pour des patrons peu scrupuleux qui profitent de leur situation d’irrégularité pour les exploiter plus intensément qu’un travailleur en ordre. Les travailleurs sans-papiers sont les travailleurs les plus faibles dans notre pays. La manière dont ils sont traités par l’Etat et par les patrons illustre ce que serait le sort commun des travailleurs sans organisations pour les défendre : de simples outils dont la mort n’inquiète personne !

    Nous défendons une politique complètement opposée, basée sur la solidarité en revendiquant la régularisation des sans-papiers comme condition indispensable pour unir les travailleurs locaux et immigrés dans nos pays. Nous défendons les conditions de salaires et de travail conquises par le mouvement ouvrier dans nos pays pour éviter que l’arrivée de travailleurs étrangers ne permette aux patrons de casser le marché du travail et la protection sociale. Nous soutenons les syndicats et les organisations populaires dans le monde néocolonial pour qu’ils puissent améliorer eux aussi les conditions de vie des populations locales.

  • Congrès du Parti Communiste du Québec (PCQ)

    Des débats démocratiques et ouverts

    Dans sa lutte contre le règne du monde des affaires, le mouvement ouvrier ne peut se permettre de négliger l’internationalisme ni la solidarité internationale. Ceci permet de comprendre pourquoi le MAS/LSP est affilié au Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, Comittee for a Workers’ International – CWI). Qui plus est, le CIO et ses sections maintiennent une correspondance animée avec d’autres groupes ailleurs dans le monde, tels que le Parti Communiste du Québec (PCQ).

    Eric Byl, MAS/LSP (section belge du CIO)

    Eric Byl op het congres van de PCQ

    J’ai eu la chance de représenter le CIO au 16ème Congrès du PCQ. J’y étais accompagné d’un camarade de Toronto, qui représentait la section canadienne du CIO. Le congrès s’est tenu au Québec, un pays qui a la taille d’un continent, mais qui n’est peuplé que de 7 millions d’habitants. Je renvoie les lecteurs au site du PCQ pour y trouver les photos du cadre splendide dans lequel s’est déroulé le Congrès. Il m’a fallu un peu de temps pour m’adapter au dialecte québécois, mais j’ai été reçu avec une chaleur qui n’était pas sans me rappeler celles des Flamands, des Wallons, des Ecossais, des Bretons ou des Gallois.

    Qu’est ce que le PCQ ?

    Le PCQ a pour origine les partis communistes traditionnels, et s’est également inscrit dans la tradition maoïste. Parmi sa jeune génération, on trouve un intérêt croissant pour les idées du trotskysme. Le PCQ admet ne pas voir atteint la même clarté politique que le MAS ou le CIO. Le parti évolue. Cette évolution se déroule, cependant, de la manière la plus sincère, ouverte, et démocratique qui soit, sans aucune manœuvre sous-jacente. Tout au long du Congrès, j’ai été agréablement surpris par la volonté de considérer chaque proposition et d’adapter chaque formulation afin d’en ôter les obstacles.

    Ce n’est qu’en 2006 que le PCQ a supprimé toute référence au « marxisme-léninisme » de ses statuts. C’est généralement de cette tendance que se réclament les adeptes du « socialisme dans un seul pays », du parti unique et de la discipline autoritaire au sein du parti, ce qui n’a rien à voir avec Marx ni avec Lénine. En supprimant ces références, le PCQ a insisté sur son objectif d’atteindre un socialisme démocratique. C’est également ainsi qu’il se définit dans son journal mensuel, La Voix du Peuple: «révolutionnaire, avec comme objectif le remplacement du capitalisme mondial par un socialisme démocratique».

    Dans la même présentation, le PCQ écrit qu’il désire se battre pour toute amélioration de la condition des travailleurs, mais argumente aussi en faveur de l’abolition de l’exploitation. Le PCQ appelle au «démantèlement des Etats capitalistes du Canada et des Etats-Unis», et à leur remplacement par des «Etats ouvriers basés sur des conseils des travailleurs démocratiquement élus».«Ces Etats ouvriers pourraient alors combiner leurs forces dans le cadre d’une nouvelle confédération, basée cette fois non pas sur l’exploitation, mais sur la coopération sur une base volontaire». Toutes ces déclarations sont des idées avec lesquelles peuvent s’identifier le MAS/LSP et le CIO. Le PCQ est en faveur d’un Québec indépendant et socialiste, dans le cadre d’une confédération socialiste des Etats nord-américains.

    En même temps, le PCQ doit admettre qu’il a besoin de plus de temps pour arriver à une vision commune en ce qui concerne les événements passés en Union Soviétique et en Chine, en 1956 en Hongrie et en 1968 à Prague. De même quant aux discussions autour du «socialisme dans un seul pays», des fronts populaires par contraste au front unique contre le fascisme, et en ce qui concerne le besoin d’un programme de transition. Le processus de discussions approfondies sur les perspectives politiques, économiques et sociales pour définir à partir de ces discussions quelles sont les tâches concrètes du moment – qui est une tradition chez le CIO et le MAS/LSP – est inconnu du PCQ.

    Toutefois, une similarité importante existe avec le CIO et le MAS/LSP, dans le sens que le PCQ avance lui aussi la nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs. Tout comme le CIO et le MAS/LSP, le PCQ fait tout son possible pour promouvoir la création d’un nouveau parti des travailleurs. Que ce soit dans la création du CAP en Belgique, de la fondation du PSoL au Brésil, et dans l’édification du WASG en Allemagne, les sections du CIO ont à chaque fois joué un rôle important. De la même manière, le PCQ a mis sa force militante à contribution dans la fondation de l’Union des Forces Progressistes (UFP) et, ensuite, de Québec Solidaire (QS), qui compte aujourd’hui environ 6500 membres.

    Ouvert et démocratique

    De la même manière que les différentes sections du CIO, le PCQ a fait l’expérience d’autres groupes qui parlaient d’ «unité de la gauche» mais gardaient leurs militants bien en sécurité hors de tout. En outre, d’autres groupes ont tenté d’imposer toutes sortes de restrictions au PCQ, expérience familière au CIO. Comme pour le SAV (section allemande du CIO) dans Die Linke, et le MAS/LSP dans l’alliance UAG (Une Autre Gauche) puis dans le CAP, le PCQ a dû mener une lutte constante au sein de l’UFP, puis également dans QS, pour pouvoir préserver son droit à continuer d’exister en tant qu’organisation indépendante. Heureusement, au sein de l’UFP, ce débat a été mené de manière démocratique et a été soumis au vote d’un Congrès lors duquel une large majorité des trois cents délégués s’est déclarée en faveur des droits du PCQ. Une autre ressemblance frappante est que le PCQ a été confronté aux manœuvres d’autres groupes. Contrairement au PCQ, certains groupes préférèrent ne pas se battre pour le droit à une existence indépendante, tout en manœuvrant afin de faire élire leurs membres soi-disant «indépendants» aux organes exécutifs de QS.

    Le PCQ est un petit parti, et toujours en cours d’évolution. En ce qui concerne la construction et la clarification des idées, beaucoup doit encore être fait, mais ce parti est bien positionné, surtout eu égard à sa longue expérience au sein de l’UFP et de QS. Son attitude dans QS lui a gagné du respect. Son honnêteté, son ouverture et son attitude démocratique lors des débats internes sont des accomplissements immenses, pour lesquels il mérite de l’admiration. Nous allons rechercher une intensification du processus d’échange d’idées et de solidarité avec le PCQ dans la période à venir.

  • Avertissements d’Autriche

    L’extrême-droite à 28%, Haider sort de route

    Dans la nuit du 11 au 12 octobre, le politicien d’extrême-droite Jörg Haider est décédé. L’alcool et une vitesse exagérée (142 km/h pour une limitation à 70) lui ont fait perdre le contrôle de son véhicule. La mort de Haider a massivement attiré l’attention des médias. Ces dix dernières années, il a été un des politiciens européens les plus controversés. A cette occasion, sa politique asociale et ses liens avec le néonazisme sont quelque peu passés « à la trappe ». Ne rien dire des morts si ce n’est en bien ?

    Par Thomas (Gand)

    Haider et son FPÖ néo-fasciste ont connu une forte poussée dans les années 1990. Après les 26,9% obtenus par le parti en 1999, il est entré dans le gouvernement autrichien aux côtés du parti conservateur ÖVP, à la grande indignation du reste de l’Europe. Les cercles néolibéraux ont pointé d’un doigt moralisateur ce scandaleux gouvernement de coalition. Bien entendu, l’establishment politique n’a pas pu expliquer pourquoi le succès de l’extrême-droite en Autriche n’était pas un cas isolé. Tout comme le VB chez nous, le FPÖ a pu se développer sur un sol riche en mécontentement passif. Ces déceptions se sont manifestées dans les années ’80 et ’90, à cause d’une politique néolibérale dure et de l’absence d’alternative à gauche. C’est d’ailleurs perceptible dans toute l’Europe: tandis que les politiciens et les organisations patronales limitaient les dépenses publiques et sociales, les entreprises ont fait des milliards de bénéfices.

    Lorsque le FPÖ a participé au gouvernement autrichien, rien n’a fondamentalement changé. Bien au contraire : le gouvernement a lancé une attaque d’ampleur contre les pensions, ce qui a conduit Haider à une défaite électorale. Haider et son parti ont dû endurer l’opposition du mouvement des travailleurs (avec les grandes grèves de 2003) et a perdu les élections. Une scission est survenue par la suite, Haider, ses ministres et plusieurs parlementaires ont créé le BZÖ. La majorité des militants (en dehors de la province de Carinthie) sont restés au FPÖ.

    Ce résultat d’une politique antisociale, dans laquelle le FPÖ a sa responsabilité, est souvent cité en exemple pour illustrer que mouiller l’extrême-droite au pouvoir est une bonne tactique pour l’affaiblir. “Laissons-les prendre part à la “bonne chère” du pouvoir et cela sera vite fini.” Nous nous sommes quant à nous toujours opposés à cette vision car un gouvernement incluant l’extrême-droite mènera une politique particulièrement dangereuse pour le mouvement des travailleurs.

    Cela est, de surcroît, une vision statique. Lors des élections de septembre, Haider a fait un « come back ». Le BZÖ comme le FPÖ ont réalisé de bons scores (respectivement 10,7% et 18%) ; ensemble, ils ont obtenu plus qu’en 1999 et le décès de Haider ne signifie pas la fin de l’extrême-droite, même si le BZÖ pourrait avoir des difficultés après la disparition de son leader incontesté. Mais il n’y a rien de fondamentalement changé à la politique néolibérale. Sans réponse de gauche, la porte reste ouverte à l’extrême-droite. La nécessité de syndicats combatifs est là, mais aussi celle d’un parti politique des travailleurs.

    A côté de cette leçon très importante, il y a, bien sûr, une deuxième leçon à tirer de l’expérience de Haider : la nécessité d’une conduite adaptée et sûre sur les routes!

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