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  • Grève à l’Athénée Royale Da Vinci à Anderlecht: «Simonet ne touche pas à notre porte monnaie!»

    Lundi 5 octobre, l’enseignement francophone connaissait sa deuxième journée de mobilisation face aux mesures budgétaires d’austérité mis en avant par le gouvernement. La délégation syndicale et les travailleurs de l’Athénée Royal Da Vinci à Anderlecht ont décidé de bloquer leur école avant de rejoindre la manifestation pour l’après midi. Face aux attaques dans l’enseignement le sentiment est clair: «On continuera à se battre!». Un soixantaine de travailleurs de l’Athénée ont bloqué l’école dans une bonne ambiance. Martine, enseignante et déléguée CGSP, ainsi que plusieurs travailleurs (profs ou ouvriers) nous ont donné leur point de vue au piquet.

    Par Nico M (Bruxelles)

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    Devons nous payer pour leur crise?

    • Pour une journée de grève tous réseaux et niveaux confondus en y incluant le personnel administratif et ouvrier dès cette semaine.
    • Unir les travailleurs du secteur de l’enseignement francophone mais aussi néerlandophone qui attend son plan d’assainissement.
    • Montrer notre détermination avant que les budgets ne soient votés.
    • Se tenir prêt à participer à des actions plus larges parce que les enseignants ne seront pas les seules cibles des divers gouvernements en cette rentrée.
    • Unir tous les secteurs du service public qui luttent actuellement, notamment les postiers et proposer une riposte commune.
    • Mettre en avant un programme de revendications pour refinancer l’enseignement (en revenant à un budget égal à 7% du PIB) et refuser toute forme de privatisation des services publics.

    Plus que jamais «Tous ensemble!»

    Pendant la campagne électorale, tous les partis établis ont fait de l’enseignement une priorité, mais ce n’est qu’une fois au gouvernement que l’on comprend mieux ce que signifie pour eux une priorité. Martine nous explique: «Dans les plans du gouvernement, les assainissements dans l’enseignement constituent 50% des économies à entreprendre». «Priorité» signifiait visiblement d’être en première place sur la liste des services publics à démanteler. «Après avoir reculé sur la durée hebdomadaire pour les enseignants, le gouvernement reste sur le même montant à assainir. Les pistes proposées sont inacceptables, on continuera à se battre pour défendre nos conditions de travail ainsi que les conditions d’études pour les élèves».

    L’Athénée Royal Da Vinci à Anderlecht est une école qui connait un public plus défavorisé. Les travailleurs sur place expliquent les conséquences que les coupes budgétaires auront sur la qualité de l’enseignement et l’accueil des étudiants: «Les plus défavorisés sont les plus touchés. On connait et on aggrave une situation d’enseignement à deux vitesses. Les conséquences seront toujours plus graves pour les familles les plus pauvres. On voit dans notre travail l’importance des classes de dépaysement, en coupant dans les aides aux familles c’est toute une couche d’élèves qui ne pourront plus partir».

    Egalement, sur Socialisme.be

    • Tract du PSL pour le rassemblement du 5 octobre
    • Manifestation des enseignants mercredi 30/09 – reportage photos
    • Faire crever les profs parce qu’on a sauvé les banquiers, c‘est NON!
    • Préparons la lutte contre Simonet! – Tract d’EGA / Secondaire

    Socialisme 2009 – 24/25 octobre

    Le week-end Socialisme 2009 comprendra un groupe de discussion sur les contre-réformes dans l’enseignement en Communauté française et en Communauté flamande. Plus d’infos

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    A côté des pistes concernant les classes de dépaysement, il a aussi été question d’annuler les budgets censés alléger la facture SNCB pour les élèves.

    Après la manifestation de lundi après midi, les permanents syndicaux ont confirmé le recul concernant la durée de travail des enseignants et le recul concernant les attaques contre le staff administratif et ouvrier. Cela a été présenté comme une victoire. Mais nous pensons que le plan d’économie n’est pas pour autant mis de côté et que les millions d’euros que le gouvernement prévoit d’épargner sur le dos de l’enseignement devront être trouvés. «Le gouvernement veut également remette en cause les nominations pour les enseignants. C’est une attaque directe contre notre statut et notre sécurité d’emploi. La nomination garantie un salaire pendant deux années le temps de trouver un emploi du temps complet pour l’enseignant nommé. De plus, on ne peut licencier un nommé. En remettant en cause ce système on met les profs dans une situation dramatique puisque les nommés ne cotisent pas pour le chômage, puisqu’ils sont censés ne pas être licenciés».

    Une ouvrière nous dresse le tableau pour l’Athénée Royal Da Vinci: «Sur 6 ouvrières et 6 ouvriers, une seule est nommée».

    Le mouvement ne doit pas retomber en attendant les plans alternatifs des autorités. Au contraire, il doit s’élargir pour assurer un rapport de force conséquent qui permettrait d’éviter aux syndicats de devoir négocier ensuite quels assainissements approuver. En effet les permanents syndicaux ont proposé de ne rien faire jusqu’au conclave budgétaire du 13 octobre lors duquel devrait sortir le budget et donc les assainissements dans les dépenses publiques. Or ni Simonet (encore sur RTL ce lundi) ni Demotte ne remettent en cause la nécessité de réduire les budgets de l’enseignement. S’attaquer une fois de plus aux budgets de l’enseignement, c’est s’attaquer aux conditions d’études des élèves et alourdir la charge sur les familles. S’attaquer aux statuts des travailleurs de l’enseignement c’est ouvrir une brèche contre le statut de tous les fonctionnaires et plus largement affaiblir le mouvement des travailleurs en général. «Plusieurs autres secteurs sont demandeurs d’actions intersectorielles». Il ne faut pas le dire deux fois aux postiers.

    Les travailleurs de l’Athénée Royal Da Vinci ont produit un tract en direction de leurs collègues, des élèves et de leurs parents pour expliquer leur action et la nécessité de lutter tous ensemble. C’est une initiative qu’il faut soutenir et élargir pour renforcer la qualité de l’enseignement. Au piquet, plusieurs soulevaient que s’attaquer à l’enseignement et se plaindre de la délinquance en même temps relève de la schizophrénie. On ajoutera que s’attaquer aux budgets de l’enseignement et aux conditions d’études tout expliquant que le problème du chômage, c’est l’échec scolaire et le manque de diplôme c’est soit faire preuve d’une double personnalité aigüe, soit tenter de prendre les travailleurs et leurs famille pour des billes.

  • Rassemblement des enseignants: Ce n’est pas à nous de payer pour leur crise!

    Aujourd’hui, des arrêts de travail et des grèves ont eu lieu dans de nombreuses écoles suite aux sombres perspectives pour l’enseignement prévues par le gouvernement PS-Ecolo-CDH. Un rassemblement a pris place devant le Ministère place Surlet Chockier, avec des représentants d’écoles de Bruxelles, mais aussi de Charleroi, de Verviers, de Huy,…

    Photos par Nico

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    Socialisme 2009 – 24/25 octobre

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    Un millier de manifestants étaient donc là et ont bloqué le carrafour quelques temps. Certains avait déjà mené des protestations le matin. A Huy, par exemple, environ 6.000 tracts ont été distribué en front commun syndical avant le départ pour Bruxelles, avec blocage des principaux axes de la ville. Ces derniers avaient déjà rendu visite à Jean-Michel Javeaux, co-président d’Ecolo, jeudi dernier. Mais des actions en marge du rassemblement, il y en a eu le matin à Bruxelles, à Verviers, à Charleroi,… La combativité est grande, la colère très présente.

    Le PSL était lui aussi présent, avec un tract abordant la nécessité d’unir tous les secteurs du service public afin de proposer une riposte commune. Les enseignants ne sont pas les seuls à devoir se défendre, les postiers en savent quelque chose, et il faut se tenir prêt à participer à des actions plus larges. Ce tract a été très bien reçu, et nous avons pu avoir de nombreuses discussions très intéressantes sur cette base. Par ailleurs, et malgré la pluie, nous avons pu vendre une vingtaine d’exemplaires de notre mensuel, l’Alternative Socialiste.

    Aux côté des enseignants, on pouvait encore voir une délégation des Etudiants de Gauche Actifs, l’organisation étudiante du PSL; des étudiants de l’ULB étaient ainsi venus apporter leur solidarité.

  • Budget fédéral en vue: Pour les banques, des piqûres symboliques – Pour nous, la démolition de notre niveau de vie

    Malgré l’absurdité propre à la politique belge, certaines choses restent prévisibles. Que tous les partis politiques traditionnels soient décidés à répercuter la crise essentiellement sur le dos des travailleurs par exemple. Tout aussi prévisible est le combat de boxe que simulent ces partis autour des mesures anti-crise, parce qu’il faut persuader la population que « tout le monde » contribue à l’effort et les coupables pour la crise encore plus que les autres.

    Dossier d’Anja Deschoemacker issu de l’édition d’octobre de l’Alternative Socialiste

    Depuis la fin de l’été, nous sommes inondés de titres de presse catastrophistes. Les pensions deviennent «impayables», le pays est «virtuellement en faillite», «Nous vivons au-dessus de nos moyens»,… L’opinion publique est ainsi peu à peu préparée à encaisser le plan d’austérité le plus dur depuis la Deuxième Guerre Mondiale.

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    Ampleur des assainissements

    Les détails définitifs des plans gouvernementaux ne sont pas encore connus mais, pour chiffrer l’ampleur des restrictions, le gouvernement se base sur les avis du Haut Conseil des Finances (HCF), qui veut un retour à l’équilibre budgétaire vers 2015. Le HCF affirme que, “sans mesures gouvernementales”, le déficit budgétaire atteindrait 7,4% du PIB en 2015, alors qu’il préconise que ce déficit soit ramené à 3% dès 2013. Pour “ne pas ralentir la relance économique” les grands efforts sont reportés à 2012. En 2010, 0,5% du PIB devrait être assaini, 1% en 2011 et 1,3% annuellement dès 2012 (minimum 45 milliards d’euros).

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    Après une récession de 3,1% cette année, le Bureau du Plan attend une croissance de 0,4% pour 2010 et de 1,9% pour 2011. Ceux qui sont un peu plus âgés se rappellent encore que les années ’80 ont été ressenties par les travailleurs et ceux qui n’ont que leur allocation pour vivre comme une crise prolongée. Et bien, dans les années ’80, la croissance annuelle moyenne était de 1,9% (chiffres du Bureau du Plan). Pour la période qui vient, c’est la croissance la plus haute attendue !

    Mesures symboliques…

    Tous les partis, même le MR et le VLD, claironnent que les “coupables de la crise” doivent être punis. Mais quand on regarde les propositions concrètes, même celles de Di Rupo ne contiennent que des cacahuètes si on les compare à ce qui est demandé aux enseignants dans l’enseignement francophone.

    Une «contribution de crise symbolique», personne ne va plus loin que ça. C’est la même chose qui se passe avec Electrabel, qui devrait payer une «contribution» (qui ne représente non plus pas grand-chose en comparaison avec ses profits) si on garde ses centrales nucléaires ouvertes au-delà de 2015.

    Les gouvernements du pays se sont imposés un régime. Mais en fin de compte, les décisions se limitent à diminuer un peu le nombre de ministres, travailler avec des cabinets un peu plus petits et écrémer les rémunérations (toujours) confortables des fonctionnaires politiques.

    …et vraies restrictions

    Rudi Thomaes, l’administrateur délégué de la FEB, a expliqué qu’on peut épargner au moins 5 milliards d’euros en ne remplaçant pas les 40% de fonctionnaires qui partiront en pension dans les dix ans qui viennent (ce qui signifierait une vraie coupe à blanc dans les services publics). Il est rejoint par Luc Coene, vice-gouverneur de la Banque Nationale, qui vient de lancer l’attaque sur les pensions (De Standaard, 18 septembre) et qui a été soutenu par divers articles dans la presse flamande qui affirment que le Pacte des Générations «n’allait pas assez loin», parce que le nombre de prépensionnés continue à augmenter. Ce qui est apparemment un tout gros problème pour Timmermans, le directeur général de la FEB, qui explique que le maintien de la prépension mènera, quand l’économie redémarrera vraiment, à des «salaires trop élevés» à cause des pénuries sur le marché de travail.

    Que les travailleurs doivent supporter cette ritournelle depuis 30 années et que cette politique n’a apparemment pas évité la crise…, ce ne sont que des détails pour ces messieurs !


    Sursis avant exécution

    Aujourd’hui les choses doivent surtout être calmées et dans les deux années qui viennent (2010 et 2011) on ne devrait avoir, selon le gouvernement et les medias, que des «assainissements light» (voir ci-dessus). Pendant ce temps, le climat social doit être préparé pour une austérité dure à partir de 2012.

    Dans cette préparation, ce n’est pas des contributions – même symboliques – des responsables de la crise dont on parle le plus. Non, ce sont surtout les attaques contre les services publics et la sécurité sociale qui font la une. Aujourd’hui Luc Coene (ex-chef de cabinet de Verhofstadt, maintenant vice-gouverneur de la Banque Nationale) se borne encore à parler prudemment d’« écrêter les pensions les plus hautes des fonctionnaires ». Mais, dans un avenir proche, c’est la péréquation (l’adaptation automatique des pensions de fonctionnaires aux augmentations salariales dans leur secteur) qui va être mise en question.

    Pour pouvoir couper dans la sécurité sociale et les dépenses des services publics, il va falloir passer par la fameuse «réforme de l’Etat». Les divers gouvernements sont tombés d’accord sur la clé de répartition pour les coupes budgétaires: 65% des assainissements à faire pour l’Etat fédéral et 35% pour les administrations régionales et locales. Dans les deux communautés, le personnel de l’enseignement (et avec lui, les enfants et les jeunes) se voit déjà – même dans une période dite d’assainissements « doux » – présenter la facture de la crise.

    Des 2012, une nouvelle clé de répartition devra être déterminée. Une formule plus définitive devrait passer par un changement de la loi de financement ou par un transfert des coûts fédéraux (entre autre des parties de la sécurité sociale et des pensions des fonctionnaires) vers les Régions et les Communautés sans transfert des budgets – c’est-à-dire par une réforme de l’Etat.


    Si nous ne luttons pas, nous perdrons tous nos acquis

    Les chiffres du Haut Commissariat aux Finances annoncent déjà que les efforts exigés vont être énormes. Entre 2012 et 2015, les coupes budgétaires devraient atteindre au minimum 135 milliards d’euros. Une petite comparaison est éclairante : le Plan de Val Duchesse (1986) regroupait des coupes pour 140 milliards de… francs belges !

    Les partis traditionnels ne comptent aller chercher que quelques miettes dans les poches des riches. Il n’est pas question de remettre en cause les diminutions des contributions patronales à la sécurité sociale (5 à 6 milliards d’euros par an), ni d’augmenter les impôts des entreprises, ni de remettre en cause la diminution des impôts personnels (3,5 milliards d’euros par an) qui a bénéficié essentiellement aux couches les plus riches.

    Pour ne pas faire payer la crise aux riches, depuis le milieu des années ’70, l’Etat s’est de plus en plus endetté. Tout au long des années ’80 et ’90, les travailleurs et les allocataires ont vu leur pouvoir d’achat et leur niveau de vie systématiquement rabotés avec l’excuse qu’il fallait payer la dette de l’Etat. Le chômage structurel s’est installé (aujourd’hui 1,5 million de gens reçoivent l’une ou l’autre allocation de l’Onem !) et le chômage officiel a grimpé de 6% à 15%. Ce qui pouvait encore être payé par une famille avec un seul salaire n’est plus possible aujourd’hui qu’avec deux salaires. Dans les années qui viennent, cela risque tout simplement de ne plus être possible.

    Les enseignants francophones montrent déjà aujourd’hui qu’ils ne sont pas prêts à payer la crise. Il va falloir une lutte – mais une lutte généralisée de tous les secteurs et avec une stratégie claire. Les syndicalistes combatifs vont devoir se battre dans les syndicats pour imposer une telle stratégie – dans laquelle une rupture avec les partis soi-disant « amis » (les PS, SP.a, CDH et CD&V) sera une condition minimale. Politiquement, le mouvement des travailleurs est toujours sans-abri, ce qui est un frein énorme à une stratégie efficace.

    Mais la capacité du mouvement des travailleurs à éviter le bain de sang social et à arriver à une solution positive pour la majorité de la population reste entière. Le PSL continuera à faire tous les efforts possibles pour arriver à une stratégie d’action combative sur le plan syndical et à une nouvelle représentation politique des travailleurs. Le choix entre cette option et un bain de sang social est d’une intensité sans précédent.

  • Manifestation des enseignants mercredi 30/09 – reportage photos

    Ce mercredi 30 septembre, plus de 1.000 enseignants ont manifesté à Bruxelles contre les coupes dans le budget de l’enseignement que prévoit le gouvernement PS-Ecolo-Cdh. "Ce n’est pas à l’enseignement et aux enseignants de payer la crise", ce mot d’ordre était sur toute les lèvres. La manifestation qui s’est déroulée de la place Royale à la Bourse a ainsi fait une halte au siège central de Fortis BNP Paribas pour dénoncer où est partis l’argent que le gouvernement veut maintenant économiser sur le dos des travailleurs.

    Photos par Stéphanie, EGA-ULB

    Le fait que les postiers avait rejoint l’action des enseignants le matin même à Charleroi était un évènement bien accueilli qui a stimulé la discussion sur la nécessite d’une riposte commune des services publics. Les Étudiants de Gauche Actifs – Secondaire ont appelé les étudiants à prendre part à la manifestation de leurs profs. EGA ULB-VUB ont également formé une délégation combative dans la manifestation.

    Ce lundi 5 octobre, des arrêts de travail et des grèves auront lieu dans de nombreuses écoles et un nouveau rassemblement se tiendra a 14h devant le Ministère place Surlet Chockier (Madou).

  • Faire crever les écoles parce qu’on a sauvé les banquiers, c‘est NON !

    Les actions contre les attaques sur l’enseignement continuent! Après une manifestation mercredi dernier, ce lundi 5 octobre, des arrêts de travail et des grèves auront lieu dans de nombreuses écoles. Un nouveau rassemblement se tiendra a 14h devant le Ministère, place Surlet Chockier (Madou) à Bruxelles.

    Tract du PSL

    Les écoles paieront la crise. Simonet l’a avancé, Demotte l’a confirmé.

    Travailler jusqu’à 58 ans, cela veut dire que des profs souvent stressés, fatigués voire même démotivés vont devoir continuer à enseigner, avec à la clé une nouvelle diminution de la qualité de l’enseignement – alors qu’il serait tellement plus utile qu’ils puissent dès 50 ans s’occuper de transmettre leur savoir aux jeunes profs. Cela signifie aussi que des jeunes profs, qui ont déjà dur de trouver une place aujourd’hui, auront encore plus difficile d’entrer dans la vie active et de commencer à faire des projets d’avenir. Et cela signifie aussi une nouvelle hausse du chômage.

    Réduire les dépenses prévues dans une série de secteurs (aides financières pour les familles en difficultés, réduction du coût des trajets en train, prévention des accidents de travail,…), c’est d’abord s’asseoir sur une série de promesses électorales (mais ça, on en a un peu l’habitude), mais c’est surtout préparer une nouvelle détérioration des conditions de travail et un renforcement des inégalités face à l’enseignement.

    Diviser les travailleurs. Le gouvernement a dû reculer sur les plages-horaire après la levée de boucliers des profs. Qu’à cela ne tienne, il propose à présent de réduire l’encadrement administratif et ouvrier des écoles alors que cet encadrement est déjà insuffisant dans la plupart des écoles. But de la manœuvre : économiser bien sûr mais aussi diviser les travailleurs en les attaquant séparément.

    Étouffer les écoles. Alors que les dotations/subventions des écoles suffisent à peine à couvrir les dépenses. Madame Simonet propose de les geler pour au moins deux ans. Jusqu’à quand les profs devront-ils continuer à travailler dans un environnement délabré ?

    Moins de deux mois après la formation des gouvernements régionaux et communautaires, les belles intentions sont donc parties en fumée. Il ne reste plus qu’une volée de sacrifices imposés aux profs.

    Simonet fait semblant de reculer sur certains points mais en réalité, elle n’a pas l’intention de céder. La budgétisation de son plan d’économies pour l’enseignement (+/- 12 millions en 2009 et +/- 44 millions en 2010) a été confirmée par le ministre-président Demotte le 27 septembre : 0,2% du budget en 2009 et 0,6 % en 2010, ce qui donne quasiment les mêmes chiffres. Elle a de plus indiqué qu’elle ne céderait pas sur les pensions. On le voit, le soi-disant Olivier progressiste est prêt à faire flèche de tout bois pour saigner les écoles et donc sacrifier les écoles.

    En octobre, le nouveau gouvernement soi-disant «de gauche» PS-Ecolo-Cdh décidera de l’ampleur des coupes budgétaires dans l’enseignement… mais pas uniquement.

    Car le plan d’économies de Simonet donne un avant-goût de ce que tous les gouvernements – fédéral, régionaux et communautaires – nous préparent pour la rentrée : prendre dans nos poches tout ce qu’ils pourront y gratter afin de remplir les caisses qu’ils ont vidées ces derniers mois pour sauver banquiers et actionnaires.

    Dans les années ‘70, la part du PIB belge (Produit Intérieur Brut = le montant des biens et des services produits en une année) consacrée à l’enseignement atteignait 7%. Aujourd’hui, elle est tombée à quasiment 5% (une différence qui équivaut à près de 6 milliards d’euros par an!). Ou est passé l’argent? Les gouvernements successifs ont mené une politique néolibérale de cadeaux et d’avantages pour les patrons des entreprises avec l’argent de la collectivité. La sécurité sociale a connu elle aussi les mêmes ponctions.

    Et aujourd’hui, les caisses sont censées être vides, mais il n’a pourtant pas fallu longtemps pour trouver 85 milliards d’euros (selon le Fonds Monétaire International) pour sauver les actionnaires des banques.

    La première réponse syndicale a été rapide et à la hauteur de l’attaque. La manifestation de ce mercredi 30 a été un succès malgré le manque de mobilisation des syndicats. Mais il ne faut pas en rester là.

    Une vraie mobilisation organisée par nos syndicats pourra certainement faire reculer Simonet.

    Pour cela, nous pensons qu’il faut :

    Organiser une journée de grève tous réseaux et niveaux confondus en y incluant le personnel administratif et ouvrier et cela dès cette semaine. Il est important de

    • Unir les travailleurs du secteur de l’enseignement
    • Montrer notre détermination avant que les budgets ne soient votés

    Se tenir prêt à participer à des actions plus larges parce que les enseignants ne seront pas les seules cibles des divers gouvernements en cette rentrée.

    Unir tous les secteurs du service public qui luttent actuellement, notamment les postiers et proposer une riposte commune.

    Mettre en avant un programme de revendications pour refinancer l’enseignement (en revenant à un budget égal à 7% du PIB) et refuser toute forme de privatisation des services publics.

    Plus que jamais «Tous ensemble!»


    De la suite dans les idées…

    Ce plan n’est pas une « erreur de parcours ». Ce n’est au contraire que dernier en date des mauvais coups que les gouvernements successifs ont infligés à l’enseignement.

    Dans les années ’90, Di Rupo et Onkelinx ont déjà saigné l’enseignement sous prétexte d’économies. Nous avons perdu plus de 6.000 emplois. Nous payons encore tous les jours les conséquences de ces mesures avec l’augmentation du nombre d’élèves par classe, la dégradation des bâtiments, le manque de matériel,…


    Vous cherchez de l’argent, Madame Simonet?

    Vous et vos collègues êtes à la recherche d’argent. Plutôt que d’économiser sur le dos des profs et des élèves, nous vous proposons plutôt d’aller chercher l’argent chez ceux qui en ont les moyens.

    Vous voulez quelques idées ?

    • Réprimer réellement la fraude fiscale (estimée à 30 milliards par an)
    • Établir un impôt sur les gosses fortunes
    • Supprimer les intérêts notionnels et autres cadeaux aux patrons et aux banques
    • Aller chercher du côté du patronat et des actionnaires. Si vous l’avez oublié, les 20 plus grandes entreprises belges cotées en Bourse ont réalisé ensemble 29 milliards de bénéfices en 2007. S’ils ont les moyens de distribuer super-bonus et parachutes dorés à leurs managers et à leurs actionnaires, ils peuvent bien payer pour la communauté !

    Vous voulez rire, Madame Onkelinx?

    Vous venez de déclarer que «Si j’avais été à leur place, j’aurais fait comme les enseignants, j’aurais contesté [les mesures que je prenais comme ministre]».

    C’est bien gentil de votre part de nous faire savoir que, vous aussi, vous auriez refusé les milliers de pertes d’emploi que vos mesures d’austérité ont provoqué.

    Mais permettez-nous de vous poser une autre question. «Si vous aviez été vraiment socialiste, n’auriez-vous pas essayé de trouver l’argent ailleurs que chez les enseignants ?».

    Il est frappant de voir à quel point la logique des mesures proposées par Simonet aujourd’hui va dans le même sens que celles que les ministres PS mettaient en œuvre il y a une dizaine d’années. Pour se défendre, les enseignants et les autres travailleurs ne peuvent décidément pas faire confiance aux partis de l’Olivier.

  • ALBUM: The People or the Gun, par Anti-Flag

    Le groupe radical Anti-Flag a sorti un nouvel album qui semble, au premier abord, un retour vers le passé du groupe. Quelques chansons sont plus dures et plus courtes que dans leurs précédents albums et ressemblent plutôt aux albums sorits il y a de ça 10 ans.

    Par Iain Dalton

    Le contenu politique des chansons, par contre, diffère du passé d’Anti-Flag. Les derniers albums d’Anti-Flag étaient marqués par les mouvements anti-guerre et anti-capitaliste, mais cet album se réfère beaucoup plus aux traditions des luttes des travailleurs.

    Cela est particulièrement visible sur When All The Lights Go Out, qui parle du "One million workers stand up…" (Un million de travailleurs se lèvent…), alors que Anti-Flag aurait avant plut^to utilisé des termes plus vagues comme ‘peuple’. considérant que dans après quelque chose plus vague comme le mot les « gens » aurait été employé, et la chanson continue en parlant de "Revolution: the engine of history" (La révolution, le moteur de l’histoire).

    Plus loin, la chanson clame encore: "We don’t need the CEO’s, they need us" (nous n’avons pas besoin de CEO (PDG), ils ont besoin de nous) et cite même le Manifeste du parti communiste: "Proletarians of the world unite, you have nothing to lose but your chains" (prolétaires de tous pays, unissez-vous, vous n’avez rien à perdre que vos chaînes). Marx est encore cité ailleurs, dans les paroles de la chanson Sodom, Gomorrhe, Washington DC, qui aborde la façon dont la religion est employée par la classe dirigeante pour diviser.

    The Economy is suffering est inspiré par les slogans de mai 68, tandis que Let it die est un acte d’accusation contre la volonté des capitalistes et de leurs gouvernements de faire payer la crise aux travailleurs. La chanson décrit comment ils ont "Lining up their pockets with the people’s cash…" (rempli leurs poches avec l’argent des gens) tout en demandant "Where are all the bailouts for the homeless and the poor?" (où sont les plans de renflouements pour les sans-abri et les pauvres?)

    Les textes d’Anti-Flag sont une inspiration pour le mouvement anti-guerre. Espérons que cet album poussera beaucoup plus de jeunes vers l’activité politique, puis vers les idées du socialisme et du marxisme.

    Le 12 novembre, Anti-Flag sera au Trix à Anvers.

  • IAC: Défendons le droit de grève et les libertés syndicales!

    Déclaration commune du PC, PSL, LCR, PH

    Les travailleurs d’IAC (concessionnaire de Fiat) ont mené pendant des mois une lutte déterminée contre la restructuration unilatérale décidée par la direction et le licenciement de 24 des leurs (dont 12 travailleurs protégés par un mandat syndical!). Ils ont occupé pacifiquement le site de Meiser d’où ils ont été délogés suite à l’intervention des tribunaux et de la police. Pour les punir de cette « audace », la direction d’IAC a décidé de licencier pour « faute grave » et pour l’exemple 5 « meneurs », dont trois délégués.

    Déclaration commune PC, PSL, LCR, PH

    Le 20 juillet dernier, le Tribunal du travail de Bruxelles a rejeté cette décision pour deux des travailleurs protégés mais l’a justifiée pour le troisième. En clair: c’est son action syndicale pendant la grève qui a été jugée comme une « faute grave », ce qui ouvre la porte à toutes les dérives et abus contre les délégués et le droit à l’action collective. Tant les patrons d’IAC que les syndicats ont fait appel et se retrouvent à nouveau devant le Tribunal du travail le 1er octobre.

    Pourtant, c’est la direction d’IAC et elle seule qui devrait se retrouver au banc des accusés, elle qui a artificiellement scindé l’entreprise en 16 entités juridiquement distinctes afin d’éviter les contraintes de la Loi Renault en cas de restructuration. C’est elle seule qui ne respecte pas la législation sociale en contournant la commission paritaire du secteur, seule à même de déterminer à l’unanimité la levée de la protection syndicale pour raisons économiques ou techniques. Mais dans ce système capitaliste, on ne verra jamais des huissiers et la police débarquer dans les Conseils d’Administration de Carrefour ou de Fiat qui ne respectent pas les lois sociales et les droits des travailleurs.

    Les travailleurs d’IAC, subissent des méthodes patronales dignes du XIXe siècle. L’histoire du droit de grève et des libertés syndicales est jalonnée par la volonté du mouvement ouvrier d’imposer ses droits en tant que classe, d’imposer le fait que les conflits collectifs du travail relèvent du "conflit d’intérêt" et non du droit pénal et qu’ils ne relèvent donc absolument pas de la compétence des tribunaux qui doivent s’abstenir d’intervenir. Mais aujourd’hui, puisque le patronat nous ramène à des conditions de travail du XIXe siècle, il veut également nous ramener à la juridiction de l’époque!

    Ce n’est pas un hasard si le patronat s’attaque en ce moment de manière frontale au droit de grève et aux libertés syndicales des travailleurs d’IAC: comme à Bridgestone, à UCB, à Carrefour, à Ikea, à Intermarché: c’est parce que les salarié/es ont eu le courage et la volonté de se battre tous ensemble contre les licenciements et l’arbitraire patronal. Partout où les travailleurs/euses résistent, ils subissent les requêtes unilatérales, l’intervention d’huissiers de justice et de la police et de lourdes astreintes pour briser leurs actions de grève. Le patronat veut ramener un conflit collectif à la dimension d’un délit, de voies de faits qui doivent être individualisées et pénalisées. Dans le contexte actuel de la crise capitaliste, ces attaques visent clairement à briser la volonté de résistance des salarié/es.

    Nous réaffirmons notre solidarité avec les travailleurs/euses en lutte pour leur emploi, leurs conditions de travail, leurs droits et leur dignité. Les tribunaux et la police n’ont pas à intervenir dans les actions syndicales!

    Nos quatre organisations se sont présentées ensemble aux dernières élections régionales à Bruxelles sur la liste PC-PSL-LCR-PH. Nous voulons poursuivre cette collaboration sur le terrain des luttes et contribuer de manière unitaire au succès des nécessaires résistances sociales contre la crise capitaliste et ses conséquences. Des résistances qu’il faut unifier et faire converger dans un mouvement d’ensemble afin d’imposer au patronat et au gouvernement d’autres choix ; pour la défense de l’emploi; pour augmenter les salaires et les revenus; pour une redistribution effective des richesses, pour la réduction du temps de travail sans perte de revenus; pour la défense et l’extension des droits sociaux et des services publics; pour la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des équilibres écologiques.

    Ensemble, nous affirmons que ce n’est pas au monde du travail ni à la population de payer la crise !

    • Solidarité avec les travailleurs d’IAC!
    • Zéro licenciement!
    • Bas les pattes du droit de grève et des délégués

    Parti Communiste (PC) – dr@belgi.net // www.particommuniste.be

    Parti Socialiste de Lutte (PSL) – info@socialisme.be // www.socialisme.be

    Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) – info@lcr-lagauche.be // www.lcr-lagauche.be

    Parti Humaniste (PH) – ph_hp_belgium@yahoo.fr // www.partihumaniste.be

  • La Poste : Non au McFacteur!

    Ces dernières années, les travailleurs de La Poste ont vu pleuvoir les coups sur eux: des bureaux ont été fermés, un plan Georoute a suivi l’autre,… La colère contre la privatisation et la politique d’assainissement est grande. Mais à l’exception d’une manifestation nationale en mars dernier, la protestation est restée limitée à des actions isolées, bureau par bureau. D’une telle façon, l’introduction du Mc facteur – le «facteur de quartier» qui travaille à temps partiel pour un salaire de famine – ne sera pas stoppée. Nous avons besoin d’une résistance et d’une lutte généralisée.

    • Archives "La Poste"

    Ces derniers jours, différentes actions se sont déroulées dans diverses régions, et il est maintenant question de grève généralisée des travailleurs de La Poste du côté francophone, ce à quoi la direction a de suite réagi en annonçant qu’il n’était pas question de grève du côté néérlandophone. Si l’opposition n’est pas vigoureusement organisée, la direction trouvera toujours une façon de semer la discorde.

    Durant plusieurs années, la politique de libéralisation a fortement diminué le nombre de travailleurs: alors qu’il y avait autrefois 40.000 emplois, il y en a maintenant 8.000 de moins. Un emploi sur cinq a disparu. 8.000 emplois, c’est encore trois fois Opel-Anvers. Les autorités n’ont accordé aucun soutien, au contraire, ce sont elles qui ont imposé la libéralisation.

    Maintenant, la direction de La Poste veut remplacer un grand nombre de facteurs par des livreurs de courrier qui devront se contenter d’un salaire de famine. La direction pense particulièrement à des femmes au foyer et des étudiants qui distribuerons le courrier trois heures par jour. Des McFacteurs en d’autres termes. Du reste, il est certain que cette expérience sera renouvelée ailleurs: pourquoi des femmes au foyer et des étudiants ne pourraient-ils pas être utilisés comme chauffeurs de bus aux heures de pointe par exemple? Cela n’est peut-être pas encore pour demain, mais si des contrats de trois heures par jour à 8,43 euros de l’heure sont permis, d’autres n’hésiteront pas à suivre cet exemple.

    Le personnel de La Poste est actuellement déjà très flexible. Nombreux sont ceux qui travaillent depuis déjà plusieurs années comme interimaires avec des contrats d’une semaine. D’innombrables bureaux ont été fermés. Les facteurs travaillent le chronomètre à la main, avec de plus grandes rondes à effectuer. Mais pour le patron de La Poste, un salaire de 8,43 euros de l’heure n’est pas «salaire de famine» – qu’il accepte alors lui-même un salaire semblable – parce qu’il est possible grâce aux primes d’aller jusqu’à 10 euros brut de l’heure. En plus, ajoute-til, «c’est justement le but que les facteurs de quartier aient encore un autre revenu».

    À terme, La Poste veut remplacer 4.000 facteurs par 8.000 facteurs de quartier. La direction veut mettre en place une trentaine de projets-pilotes au cours des prochaines semaines, ce qui divise la résistance. C’est l’introduction de ces facteurs mal payés et à temps partiel qui a donné lieu à la manifestation de mars 2009. Beaucoup de travailleurs et de travailleuses de La Poste ont considéré cette manifestation comme quelque chose qui aurait dû arriver depuis longtemps et espéraient qu’un plan d’action coordonné au niveau national arriverait. Il est assez regrettable que cela n’ait pas été le cas.

    Il est grand temps d’avoir un plan d’action avec des journées d’action nationales revendiquant une Poste de qualité avec un vrai personnel qui bénéficie d’un emploi à part entière et d’un traitement honnête. Cela signifie de s’opposer à la libéralisation et que La Poste redevienne un service public où la prestation de service et le respect pour le personnel sont à nouveau des élément centraux.

  • Quelques éléments de sociologie pour aborder la question du voile

    La question du voile divise, elle divise même les rangs de la ‘gauche’ progressiste. Plusieurs intellectuels de ‘gauche’ ce sont prononcés en faveur de l’interdiction, tout comme les Femmes Prévoyantes Socialistes et le Centre d’Action Laïque. Ils rejoignent ainsi la ligne du MR de Reynders à Defraigne qui a entamé, au nom du bon sens et de la sécurité, un combat contre le port du voile. Au-delà de l’instrumentalisation qu’en font les médias et les partis politiques (pour qui il est bien pratique d’avoir à se prononcer sur autre choses que sur les attaques antisociales), quelle attitude adopter à l’égard du voile?

    Par Alain (Namur)

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    Egalement, sur socialisme.be:

    • Interdiction du foulard: Diviser pour régner
    • ISLAM & SOCIALISME, par Hannah SELL
    • Lénine: Socialisme et religion
    • Lénine: De l’attitude du parti ouvrier à l’égard de la religion
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      Les lecteurs de Socialisme.be ont déjà eu l’occasion de lire différents articles abordant cette question et notre position; contre l’interdiction. Pour poursuivre le débat, il nous a semblé intéressant de faire référence aux constatations du sociologue E. Durkeim. Il fait la constatation suivante en évaluant l’impact de la religion sur le taux de suicide:«Ce n’est pas avec des démonstrations dialectiques qu’on déracine la foi ; il faut qu’elle soit profondément ébranlée par d’autres causes pour céder aux chocs des arguments…». (Le suicide, Emile Durkeim).

      Cela est conforme aux connaissances des sciences psychologiques et de l’apprentissage. On appelle dissonance cognitive l’état dans lequel se trouve le cerveau lorsqu’il est en présence de faits qui choquent ses représentations mentales: comme des membres d’une secte qui croient arriver la fin du monde et qui constatent que malgré la date fatidique ils sont encore en vie…

      Il se produit alors un phénomène de régression de la dissonance cognitive, qui va chercher à retrouver un équilibre. Cela peut se traduire par un renforcement des croyances antérieures en dépit de la réalité. Cela s’explique par le fait que l’individu a tellement ‘investit’ qu’il veut éviter de remettre en cause l’ensemble de son système de croyance cognitive, un ensemble de connaissances et d’apprentissages que l’individu a fait durant toute sa vie. Ce système inclu la manière dont l’individu perçoit le monde et la manière dont il se perçoit dans ce monde et le détruire serait trop instable rationnellement et rationnellement.

      Lénine a abordé la question de la religion dans différents textes, notamment dans "De l’attitude du parti ouvrier envers la religion": "Le marxisme est un matérialisme. A ce titre il est aussi implacablement hostile à la religion que le matérialisme des encyclopédistes du XVIII° siècle ou le matérialisme de Feuerbach. (…) Mais le marxisme n’est pas un matérialisme qui s’en tient à l’a b c. Le marxisme va plus loin. Il dit : il faut savoir lutter contre la religion ; or, pour cela, il faut expliquer d’une façon matérialiste la source de la foi et de la religion des masses. (…) La situation sociale défavorisée des masses travailleuses, leur apparente impuissance totale devant les forces aveugles du capitalisme, qui causent, chaque jour et à toute heure, mille fois plus de souffrances horribles, de plus sauvages tourments aux humbles travailleurs, que les événements exceptionnels tels que guerres, tremblements de terre, etc., c’est là qu’il faut rechercher aujourd’hui les racines les plus profondes de la religion. (…) Aucun livre de vulgarisation n’expurgera la religion des masses abruties par le bagne capitaliste, assujetties aux forces destructrices aveugles du capitalisme, aussi longtemps que ces masses n’auront pas appris à lutter de façon cohérente, organisée, systématique et consciente contre ces racines de la religion, contre le règne du capital sous toutes ses formes."

      Les racines de la religion sont sociales, elles sont liées aux conditions de vie des masses et au système de production. Les conditions de vie indigente dans laquelle les masses exploitée sont plongées, sans secours face aux forces aveugles du capitalisme sont le substrat de l’esprit religieux. Aucun manuel scolaire ne peut éradiquer la religion, il convient donc à la propagande marxiste de subordonner le combat contre la religion à sa tache principale: l’explication des conditions d’émancipation des travailleurs à travers la lutte des classes.

      Pour la question spécifique du voile, quelques remarques s’imposent :

      Il règne dans cette question une grande hypocrisie. Ceux qui veulent interdire le voile dans les services publics sous prétexte de neutralité ne parlent pas d’enlever les portraits de Sa Majesté, un appui flagrant au système monarchique qui est loin d’être "neutre". Au-delà de cela, le concept de neutralité de l’Etat est particulièrement absurde dans la mesure où celui-ci est un instrument aux mains des classes dominantes afin d’assurer leur domination.

      Pour ce qui est de l’interdiction du voile dans les écoles. L’une des premières conditions de succès d’un apprentissage c’est que l’apprenant se sente en sécurité (sécurité considérée ici au sens large) dans son école et qu’il soit dans un contexte émotionnelle positif qui va favoriser la rétention d’information et le stockage de celle-ci. L’école ne doit pas seulement être considérée comme un lieu d’emmagasinement de savoir, mais comme un centre d’apprentissage et d’expérimentation ainsi qu’un lieu de vie. Comment, une personne pourrait se reconnaitre et se sentir en sécurité dans une institution qui nie une partie de son identité? Les problèmes de disciplines que rencontrent les professeurs sont suffisamment complexes pour qu’il ne faille en rajouter avec une énième interdiction arbitraire.

      Pour les arguments de types sécuritaires: nous les attendons toujours. À Bruxelles, c’est une trentaine de procès-verbaux qui ont été dressés suite au port de la Burqua. Avant d’aller pondre des lois sur cette question ultra-mineur, les législateurs devraient se demander comment se fait-il que le montant de la fraude fiscale est si énorme… Les Défenseurs de l’interdiction n’ont jamais expliqué en quoi le voile alimenterait l’insécurité. On peut mettre le MR au défi de venir le démontrer chiffres et arguments à l’appui.

      À ceux qui voudraient argumenter en ce prétendant féministe et progressiste, nous répondons que c’est aux femmes de choisir de porter ou de ne pas porter le voile. Quel étrange conception de la liberté ont ces gens: crier à la liberté avant d’imposer leur propre vue! Il faut quand même donner un honoris causa au Mouvement Réformateur pour sa constance dans la démagogie et la pusillanimité de leurs arguments. Didier Reynders et ses amis estiment que la femme prend ses décisions de manière autonome à partir de 16, 17 ans. Pour les libéraux, donc, avant cet âge, l’individu est tributaire de la pression sociale, et, après cette âge béni s’il en est, l’individu pense de manière autonome et expérimente le libre arbitre. C’est méconnaitre l’ABC de la sociologie.

      Dans chaque groupe quel qu’il soit (groupe de musique, équipe de foot, ville, ethnie,…), il existe une pression sociale qui s’exerce afin que les individus se conforment aux normes intrinsèques au groupe. C’est donc une vérité de Lapalisse de dire que les femmes musulmanes sont soumises à une pression sociale. Dans notre société, l’impact de la publicité effectue la même pression sur l’ensemble de ses membres. Prenons l’image présentée par les médias de la femme dans la publicité, on y voit une femme considérée comme objet sexuel, comme attribut de réussite, comme éléments inférieur à l’homme. Cela a un impact sur la manière dont les petits garçons et les petites filles, mais aussi les adultes, se comportent. Un phénomène de pression sociale dû à la société patriarcale est aussi l’hypersexualisation chez les enfants et les adolescents. Ce phénomène a des conséquences graves tels que : anorexie, dépression et mal être, grossesse non-désirée, viol, trouble sexuel,… Mais jamais le MR n’a parlé de la pression de l’industrie capitaliste sur nos enfants, Defraigne n’a jamais voulu légiférer pour tenter d’endiguer ce phénomène.

      Dans l’état actuel de notre système scolaire, l’interdiciton du port du voile ne ferait que renforcer encore la ségrégation sociale qui a largement cours dans nos écoles. Les progressistes repasseront. Enfin, aux Dufraigne, Ducarme et tout les propagateurs de peurs et de haine, le clash des civilisations à la Huntington est bien commode pour essayer de diviser les travailleurs alors que les différents gouvernements s’apprêtent à attaquer les acquis de toute notre classe. Si la condition de la femme intéressait vraiment le MR, ces élus proposeraient des lois pour créer plus de centres d’accueil pour femmes battues, pour aboutir à une vraie égalité salariale homme-femme ou encore pour mettre en place un service public qui aurait comme attribution les travaux domestique qui sont, même en Europe, encore le lot de la gente féminine (la double tâche)… Ce ne sont que quelques exemples…

      Ne nous laissons pas avoir par la propagande populiste d’un MR aux abois: tout ce qui nous divise nous affaiblit!

  • Evaluation de la campagne électorale du cartel PC-PSL-LCR-PH à Bruxelles

    Contribution du PSL-LSP

    L’objectif de cette évaluation est de pouvoir tirer les principales conclusions de la campagne électorale commune que nous avons menée autour du cartel PC-PSL-LCR-PH. Il s’agit, pour nous, de voir comment améliorer notre travail commun en vue de prochaines collaborations, mais surtout d’approfondir la discussion politique entre nos organisations.

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    • Assemblée générale du PC, de la LCR, du PH et du PSL, rapport et photos
    • Motion commune de cette AG
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      Le résultat général des élections du côté francophone illustre différentes choses. Ecolo a bénéficié de son profil de parti d’opposition et réalise une percée (à la différence de Groen). Les libéraux (MR et Open VLD), qui ont maintenu un profil néolibéral dur, ont été sanctionnés. Le PS échappe à ce sort parce que l’idée du MR au pouvoir en pleine crise économique fait plus peur qu’elle n’attire, et parce que le PS a de nouveau pu faire appel à toutes les structures et les réseaux qui tournent autour de lui (comme pour le CD&V en Flandre).

      A Bruxelles, le PS tient une place raisonnable par rapport à la punition annoncée dans les sondages. Il perd quand même la première place au profit du MR. Le VLD devient, lui, le plus grand parti flamand à Bruxelles. La tradition libérale est très forte à Bruxelles. Le pouvoir y était, dans le passé, occupé alternativement par les libéraux et les socialistes. Les scandales du PS ont joué, mais aussi le fait que le MR de Bruxelles a, par son lien avec le FDF, un visage plus «social». D’autre part, le fait que la coalition Olivier sortante n’a pas eu de solution pour les grands problèmes de Bruxelles – un chômage et une pauvreté colossale – a très certainement joué un rôle dans ce résultat.

      Il faut aussi remarquer que le nombre de votes pour les partis flamands dans la région de Bruxelles-Capitale a encore diminué. En 2004, il y en avait encore 62.516. Aujourd’hui, cela a diminué jusqu’à 51.811. Dans les médias, notamment sur la chaîne locale flamande-bruxelloise, ils parlent de la fuite de la ville. Mais la raison principale est selon nous le fait que les flamands de Bruxelles se sentent mal à l’aise avec la rhétorique flamingante dure de tous les partis flamands. Cet élément joue aussi dans la victoire du VLD à Bruxelles, un parti qui joue moins sur l’élément communautaire. Le SP.a fait mieux qu’espéré à cause de cela, tout comme Groen.

      A noter également le relatif déclin électoral des formations d’extrême-droite. A Bruxelles comme en Wallonie, l’extrême-droite francophone, en proie aux divisions claniques, aux nombreuses histoires de corruption et au manque de structures, est en perte de vitesse. Le FN est à présent exclu des parlements régionaux. En Flandre et à Bruxelles, le Vlaams Belang a perdu une partie de son électorat au profit d’autres formations de droite comme la N-VA et la Liste DeDecker.

      Bien que pour la bourgeoisie, une tripartite classique (PS-MR-Cdh) aurait été l’option idéale, elle doit tenir compte des résultats. L’Olivier en Wallonie et à Bruxelles apparaît comme un gouvernement moins brutal mais il devra tout de même entreprendre, face au déficit, l’austérité nécessaire selon eux. Cette coalition entretient des liens privilégiés avec la bureaucratie syndicale, liens qui seront utilisés pour imposer l’austérité à la base. L’argument qu’il n’y a pas de gouvernement plus à gauche possible que l’Olivier sera utilisé. Mais il n’est pas du tout certain que les directions syndicales seront capables de maintenir le contrôle vu qu’à la base les travailleurs sont chaque jour mis davantage sous pression. Dans une période où les luttes sociales vont probablement se développer, la question des liens entre les syndicats et les partis traditionnels va certainement se poser parmi une couche de travailleurs, ainsi que celle d’avoir un instrument politique indépendant, un nouveau parti des travailleurs.

      Le fait qu’on ait pu mettre en place une telle liste unitaire est pour nous un aspect très important dans la situation objective que nous traversons. Face au vide politique laissé à gauche par les partis traditionnels après les années de participation aux politiques néolibérales dirigées contre les jeunes et les travailleurs, le PSL-LSP fait campagne en Belgique (comme dans d’autres sections du CIO) pour la mise en place d’un nouveau parti des travailleurs. C’est pour nous un moyen pour les jeunes et les travailleurs de s’organiser en masse pour défendre leurs acquis, leurs conditions de travail et stimuler la mise en place de plans d’actions combatifs pour résister contre les assainissements aussi bien publics que privés. Nous avons toujours été prêts à nous investir pleinement dans une telle initiative pour peu que les conditions soient réunies pour sa mise en place. Nous avons déjà collaboré à différentes initiatives : liste Debout, PC/RDS, Leef ou encore CAP.

      Il est clair, pour nous, qu’une telle organisation ne va pas naître du regroupement des organisations de la gauche radicale et d’anticapitalistes indépendants mais nécessite une rupture entre des franches importantes des syndicats et le PS et dans une moindre mesure les autres partis de l’Olivier. Cette rupture serait le résultat du besoin ressenti par les travailleurs d’une expression politique propre. En Belgique le poids des syndicats est représentatif (70% d’affiliés) et illustre l’orientation que doit prendre la campagne pour un tel nouveau parti.

      Le cartel PC-PSL-LCR-PH a été pour nous une opportunité de mettre en avant l’unité des forces à gauche du PS et d’Ecolo pour populariser un programme pour les travailleurs ainsi que la nécessité d’un Nouveau Parti des Travailleurs en Belgique, afin de contrecarrer aussi bien les illusions nourries par la sociale-démocratie (vote de moindre mal) que l’alternative proposée par l’extrême droite. Les discussions entre nos organisations constituent une avancée importante pour la collaboration entre partis progressistes à gauche du PS et d’Ecolo. Nous avons su mettre en place des bases saines à une collaboration tout en respectant les différences de chacun: accord sur une plateforme politique de base, liberté de produire son matériel propre. Le cartel PC-PSL-LSR-PH n’est pas ce nouveau parti des travailleurs mais est un pas en avant pour construire l’unité et populariser un programme réellement au service des travailleurs. Le fait que chaque organisation ait le droit démocratique de produire et utiliser son propre matériel à côté du matériel commun est pour nous une base essentielle pour une collaboration saine entre différentes organisations.

      La base politique de ce cartel et l’accord conclu ensemble autour d’un programme contre le capitalisme en crise est très important. Le développement des conséquences de la crise poussent de plus en plus de travailleurs à remettre en cause le néolibéralisme. Nous pensons qu’aujourd’hui un virage est en train de s’amorcer dans les consciences. Une ouverture plus large à nos idées se dessine peu à peu, notamment par rapport aux années ’90, lorsque le capitalisme était sorti vainqueur face à la caricature du socialisme incarnée par le stalinisme. La crise actuelle n’est pas seulement économique et politique mais aussi idéologique. Il était important d’intervenir durant cette campagne électorale avec un programme qui mette en avant des réponses politiques face à la crise, telles que la nationalisation du secteur financier et des secteurs-clés de l’économie. Les résultats du PTB montrent qu’aujourd’hui, baisser son programme ne rapporte pas les succès espérés et ne permet pas de combler le vide à gauche.

      En l’absence d’un nouveau parti des travailleurs en Belgique, nous devions saisir l’opportunité de la campagne pour faire connaître notre parti et ses idées à travers un programme socialiste anti-crise et ainsi profiler le socialisme comme alternative au capitalisme. La plateforme, en mettant en avant les nationalisations, l’ouverture des comptes bancaires des entreprises, la réduction du temps de travail sans perte de salaires etc, nous a permis de mener une campagne offensive dans les rues pour populariser des revendications pour les mouvements qui devront faire face aux licenciements et autres assainissements. C’est pourquoi, à côté de notre affiche commune, le PSL-LSP a voulu produire aussi une affiche programmatique reprenant nos revendications. Ces revendications illustrent un programme transitoire qui offre une solution contre le fait que les travailleurs vont payer cette crise. Il n’est bien sûr pas suffisant de dire qu’on ne doit pas payer la crise. Le cartel ne représente par pour nous une finalité par exemple pour la campagne pour un nouveau parti des travailleurs ou pour faire un score électoral. Nous voulions surtout faire une campagne politique offensive pour répondre à la recherche d’alternative dans la société. Au niveau du matériel nous restons déçus par rapport au fait que la nationalisation complète du secteur financier figure sur la plateforme mais pas sur le tract comme moyen pour financer notre programme. Ce qui est mis en avant c’est une redistribution plus juste et équitable des impôts et des taxes sans remettre en cause la propriété privé des moyens de production.

      La mise sur pied tardive de la liste commune à Bruxelles a eut pour effet de limiter le temps pour les discussions, pour un fonctionnement optimal et pour aller plus loin dans la collaboration et les interventions communes. Nous avons bien réussi à mettre en place une intervention commune pour le 1er mai, mais celles-ci sont restées encore trop limitées. La plateforme commune ne s’est pas limitée à juste titre sur les aspects régionaux des problèmes que rencontrent les travailleurs, mais aussi nationaux et internationaux tels que notre résistance à l’impérialisme et les interventions militaires de l’OTAN. Nous n’avons pas saisi pourquoi cette logique n’a pas prévalu lors de la manifestation syndicale européenne à Bruxelles ; la raison qu’il s’agissait d’une liste régionale a été avancé pour ne pas intervenir ensemble, alors que notre ambition est tout de même de renforcer l’ensemble du mouvement ouvrier.

      Cela se traduit aussi par une lacune au niveau de la question nationale en Belgique, qui est sensible à Bruxelles et dans la périphérie. Pour nous, les travailleurs néerlandophones et francophones doivent s’unir dans leurs luttes. La situation à Bruxelles et la division communautaire rend impossible la mise en place d’une liste bilingue. C’est un mécanisme qui mine l’unité des travailleurs en Belgique. Or la campagne est aussi l’occasion de dénoncer ces manœuvres qui affaiblissent les travailleurs. D’autant plus que la situation à Bruxelles est particulière. Des travailleurs des deux communautés y vivent et y travaillent. Lorsqu’on dit que ce ne sont pas les travailleurs qui doivent payer la crise, nous pensons à tous les travailleurs quelque soit leur langue. Notre programme et notre campagne ne pouvaient pas non plus nier la situation des navetteurs. Bruxelles fournit du travail à quelques 690 000 travailleurs dont au moins 50% n’habitent pas la capitale. Le PSL-LSP a proposé de diviser son temps de parole en deux au meeting commun principal pour laisser une néerlandophone présenter le point sur la division communautaire. Cela n’a pas été accepté par le cartel alors que nous devions nous positionner clairement. Le PSL-LSP a décidé de ne pas déposer de liste néerlandophone à Bruxelles afin que tous ses membres, y compris néerlandophone, s’investissent pleinement dans la construction de la campagne commune. Nous aurions dû également produire du matériel bilingue -même si cela sous- entendait du matériel moins professionnel- afin que l’on puisse entrer en dialogue avec les travailleurs flamands présents dans la plupart des entreprises.

      Le cartel PC-PSL-LCR-PH a été une opportunité encourageante pour notre campagne. Le simple fait que quatre partis se mettent autour de la table pour trouver un accord et avancer ensemble est en soi un geste fort vers les travailleurs pour dépasser la traditionnelle division à gauche. Il est donc important de soulever l’effet et l’enthousiasme qu’a créé cette campagne unitaire ainsi que la bonne réception de nos militants dans les quartiers, les entreprises,…

      La mise sur pied tardive de notre liste commune nous à empêcher de saisir tout le potentiel d’une telle initiative en impliquant activement un plus grand nombre de travailleurs et de jeunes non-membres de nos organisations dans la campagne. Cette dynamique a commencé à se développer sur la fin de la campagne.

      Cela a été une opportunité pour militer et diffuser un programme politique, populariser des revendications, construire une alternative aux partis traditionnels.

      Avoir un profil contre le capitalisme est une chose mais il faut aussi entrer dans la discussion sur l’alternative. L’affiche du PSL-LSP terminait sur « Stop à l’avidité capitaliste. Pour une société socialiste ». ceci illustre notre approche par rapport à l’anti capitalisme : nous ne voulons pas mais surtout nous ne pouvons pas nous permettre de rester flou dans la période que nous traversons. Nous sommes convaincus de l’ouverture que nous offre la période actuelle aux idées socialistes et révolutionnaires. C’est pourquoi nous avons un devoir dans la discussion et dans les luttes de proposer le mode de production économique avec lequel nous pouvons remplacer le capitalisme : le socialisme.

      Les économistes, politiciens et autres spécialistes bourgeois tentent de prédire la sortie de crise et essaient de nous redonner confiance dans leur capacité à sortir de l’impasse dans laquelle ils nous ont jetés. Nous sommes convaincus que la crise n’a pas encore touché le fond et que la période qui est devant nous sera dramatique pour les travailleurs. Les attaques et assainissements pour redresser les déficits publics et les plans de licenciements vont s’accélérer. Malgré le frein des directions syndicales, des luttes vont prendre place. Il est crucial que nos militants jouent un rôle de premier plan sur leurs lieux de travail pour y construire l’offensive contre les licenciements et les politiques d’austérité. Nous devons renforcer notre collaboration en vue de développer les luttes des travailleurs, avancer, à contre-courant des directions syndicales, la nécessité d’un plan d’action national élaborée démocratiquement avec et par la basse dans les entreprises. Le besoin d’un programme, d’une stratégie et d’une expression politique se feront ressentir. Nous sommes prêts à clarifier ensemble notre idée d’un Nouveau Parti des Travailleurs et à entreprendre une réponse commune afin d’augmenter le niveau de conscience et le degré d’organisation des travailleurs.

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