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  • IRAN: Comment poursuivre le mouvement ?

    En juin, le régime iranien a tremblé sur ses fondements sous les protestations d’un mouvement massif s’opposant à la manipulation des résultats des élections présidentielles mais aussi, plus profondément, au régime réactionnaire d’Ahmadinejad. Car la prétendue « république des pauvres » que celui-ci promettait depuis des années est restée un slogan creux tandis que se développait un régime répressif garantissant de grands bénéfices pour les riches et un chômage élevé pour les pauvres.

    Par Geert Cool

    bien que très importantes, n’ont pas conduit au renversement d’Ahmadinejad. Les raisons à ce maintien – peut-être – provisoire du régime ne peuvent se résumer à la répression, mais trouvent également leur origine dans les limites du mouvement lui-même.

    Ce mouvement a reçu un grand soutien parmi les jeunes (60% à 70% de la population iranienne a moins de 30 ans) et les travailleurs, mais il lui a manqué une direction capable de le structurer et de lui offrir une alternative claire. Il lui a manqué une direction issue du mouvement des travailleurs. Le «mouvement vert» est resté bloqué autour du candidat Moussavi, lui-même représentant d’une partie de l’establishment de la république islamique. Une arrivée du mouvement ouvrier au premier plan du mouvement de contestation aurait constitué une menace pour Moussavi et son état-major car ceux-ci ne contestent pas la base fondamentale du régime: l’exploitation des masses par l’élite dirigeante.

    Les hésitations et la confusion du mouvement ont permis au régime de le réprimer. Les milices paramilitaires Basij ont été lancées contre les opposants. Les universités, qualifiées de foyers de troubles, ont été placées sous haute surveillance. Les usines et les lieux publics ont progressivement été mis sous contrôle militaire. Des militants de gauche et des travailleurs ont été arrêtés et torturés. Cela a été notamment le cas des dirigeants du syndicat clandestin des chauffeurs de bus de Téhéran ou de militants dans le secteur automobile.

    Mais le mécontentement est toujours présent. Tout comme durant la période 1978-79, on peut s’attendre à des éruptions régulières de protestation, comme cela a été le cas le 18 septembre. Pour détourner la colère populaire, Ahmadinejad a multiplié les provocations antisémites (en défendant une nouvelle fois le négationnisme et en appelant tous les musulmans à s’unir pour faire disparaître Israël), proclamant le 18 septembre « journée de solidarité avec les Palestiniens ». L’opposition est descendue dans les rues à cette occasion. Mais la participation à ces actions contestataires était moindre qu’en juin, et l’emprise des prétendus «réformateurs» (partisans d’un cours plus libéral et pro-occidental) comme Moussavi, Karroubi et Khatami était plus grande. Toutefois, la flamme de la protestation couve encore et le régime reste sur ses gardes.

    Les faiblesses politiques des dirigeants de l’opposition sont utilisées par certains pour attaquer le mouvement d’opposition en affirmant qu’il affaiblit le camp anti-impérialiste. C’est notamment le cas du professeur de gauche américain James Petras. Ce genre de position est renforcé par l’attitude du président vénézuélien Hugo Chavez qui soutient le président iranien, en oubliant bien entendu dans ce cas toute référence à son «socialisme du 21e siècle»…

    Il est dangereux de considérer Ahmadinejad uniquement comme un ennemi de l’impérialisme américain et d’«oublier » qu’il est aussi et même surtout un dirigeant réactionnaire d’un régime qui opprime les travailleurs et les jeunes. D’autres font la même erreur, en sens inverse, et considèrent chaque opposant à Ahmadinejad comme un allié, quitte à ce qu’il soit par exemple partisan de l’ancien régime pro-capitaliste du Shah.

    Pour parvenir à renverser ce régime haï, le mouvement doit se renforcer en adoptant une position de classe indépendante et un programme socialiste. Seule la force du mouvement des travailleurs, avec des grèves générales et des comités de lutte démocratiquement élus, peut obtenir la satisfaction des revendications démocratiques en les liant à des revendications sociales comme la lutte contre le chômage, la corruption, l’exploitation,… Avec de telles revendications, les syndicats et les partis des travailleurs peuvent trouver l’écoute des couches les plus larges de la population et les mobiliser pour mettre fin tant à l’oppression qu’à l’exploitation capitaliste.

    Comment lutter contre l’impérialisme ?

    L’élection d’Obama n’a eu aucune incidence sur la politique impérialiste des USA. S’il est question de mettre un terme à la présence de troupes américaines sur le sol irakien, ce n’est que pour augmenter les forces armées US en Afghanistan. Nous nous sommes toujours opposés tant à la guerre en Irak qu’à celle en Afghanistan, en liant notre opposition à l’impérialisme à la lutte pour une alternative socialiste au capitalisme.

    La politique de pillage du monde néo-colonial prive de moyens la majorité de la population. De plus, les différentes puissances impérialistes, dans leur lutte pour accroître leur influence et s’assurer l’accès aux matières premières bon marché de la région, ont souvent appliqué la tactique du « diviser pour régner » afin de s’assurer des alliés et des relais sur place. Les ingérences impérialistes ont ainsi conduit au renforcement des oppositions ethniques et religieuses. Quel meilleur terreau imaginer pour des conflits sanglants ?

    L’impérialisme américain porte une grande responsabilité dans la création du monstre qu’est le fondamentalisme islamique, contre qui il tente maintenant de lutter en Afghanistan et ailleurs. Car ce sont les USA et leur allié saoudien qui ont jadis financé les centres de formation pour les Talibans. Utiliser les fondamentalistes et jouer avec les oppositions ethniques étaient des armes bien pratiques aussi longtemps qu’il fallait lutter contre la «menace rouge» (les ‘communistes’ étaient arrivés au pouvoir en Afghanistan en ‘78 et l’Union Soviétique était intervenue militairement dans le pays l’année suivante pour mettre fin à la lutte de pouvoir au sein du parti communiste afghan et stabiliser le pouvoir).

    Mais les USA ont depuis lors perdu le contrôle de leur créature, ce qui les a conduit à la «guerre contre le terrorisme». En jouant actuellement sur les différentes oppositions ethniques dans le pays, l’impérialisme américain ne fait que préparer la voie à de nouveaux monstres hors de contrôle, au détriment des populations de la région, quelque soit leur provenance ou leur religion.

    L’impérialisme est le premier responsable de la guerre en Afghanistan ou du conflit israélo-palestinien. La direction du mouvement ouvrier n’est cependant pas non plus exempte de fautes en ayant échoué à offrir une réponse efficace. L’échec du stalinisme (symbolisé par la disparition du Bloc de l’Est) et du nationalisme arabe (symbolisé par la corruption et la soif de pouvoir de l’OLP en Palestine) ont ouvert la porte aux tendances fondamentalistes. La percée du Hamas dans la bande de Gaza en est le résultat.

    Le point de départ de la position du PSL est toujours l’unité des travailleurs tant contre l’impérialisme que contre les régimes réactionnaires, comme en Iran. Les tentatives de chercher des alliances avec des régimes réactionnaires pour lutter contre l’impérialisme sèment la confusion dans le mouvement international des travailleurs. Or, contre un système capitaliste qui est mondial, la lutte internationale ne pourra pas progresser en fermant les yeux sur l’oppression que subissent les masses sous des régimes prétendument « anti-impérialistes ». C’est pourquoi nous nous opposons au soutien que le président Chavez accorde à Ahmadinejad.

    Nous lions la lutte contre l’impérialisme à la lutte contre les divisions ethniques et pour les droits démocratiques et à la lutte contre les conditions sociales d’oppression et d’exploitation. Nous mettons en avant une alternative dans laquelle les travailleurs et les pauvres prendraient en main leur destinée, une société socialiste basée sur la solidarité internationale des travailleurs et des opprimés.

    Un tel programme a des conséquences pratiques pour le PSL. Nous faisons partie d’une organisation internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), active dans une quarantaine de pays. Nous jouons un rôle actif dans des campagnes de solidarité, comme nous l’avons par exemple fait avec le soutien apporté à la gauche iranienne en lutte contre le régime réactionnaire d’Ahmadinejad et contre l’impérialisme. La lutte pour une société socialiste est une lutte internationale.

  • Le Traité de Lisbonne est passé, mais ce n’est pas une approbation de ce gouvernement détesté

    Une majorité significative de 2 tiers a fait passer le Traité de Lisbonne, annulant ainsi la décision de juin 2008, quand les électeurs irlandais avaient rejeté le traité à approximativement 55% contre 44%. Il est clair que la crise économique a joué pour faire changer l’opinion en faveur du ‘oui’. Les gens ont cru que le Traité pourrait améliorer les perspectives de reprise économique en Irlande. L’an dernier, Lisbonne avait été repoussé parce que les gens craignaient les conséquences des changements qu’elle apporte à l’Union Européenne et en raison de leur méfiance face à l’establishment politique. Cette fois-ci, pour une majorité, le Traité et son contenu étaient secondaires vis-à-vis de la crise économique.

    Kevin McLoughlin, Socialist Party (CIO-Irlande)

    Les patrons et l’establishment mobilisent pour le ‘oui’

    L’establishment politique et patronal n’a pas lésinné sur les moyens, avec une campagne bien préparée et bien financée et en ayant recours à la carotte («oui à l’emploi», «oui à la reprise»), mais aussi au bâton (des menaces selon lesquelles un deuxième rejet du Traité de Lisbonne conduirait à un désastre économique). Comme Joe Higgins, le parlementaire européen du Socialist Party (CIO-Irlande), l’a déclaré: la peur était au coeur de la campagne du ‘oui’.

    On a répandu l’idée que les cadres supérieurs des multinationales (aux profits gigantesques) étaient déjà à l’aéroport de Dublin, leurs valises faites, prêts à se sauver en cas d’une nouvelle victoire du ‘non’. Dans une entreprise après l’autre, les patrons sont intervenus, par email et directement, pour appeler leurs travailleurs à voter ‘oui’. L’équilibre dans les médias a été on ne peut plus rompu, 65% des articles concernant Lisbonne plaidant pour le ‘oui’ durant la dernière semaine de campagne, contre seulement 15% pour le ‘non’.

    La campagne du ‘oui’ a joué sur l’idée qu’un rejet de Lisbonne mettrait l’Irlande à l’écart de l’UE, le gouvernement a joué sur l’hypothèse d’une Union Européenne à deux vitesses avec l’Irlande à l’extérieur. Étant donné que plus de 70% des gens croient que l’Irlande est économiquement plus forte au sein de l’UE, en plus de la crainte que la crise économique empirera, il est compréhensible qu’une majorité de la population ait décidé de voter ‘oui’.C’est assez ironique de remarquer que les responsables de la crise économique, les milieux d’affaires et l’établissement politique capitaliste d’Irlande et d’Europe, aient pu instrumentaliser la crise pour faire passer le Traité de Lisbonne.

    Quelques parallèles peuvent être faits avec les élections générales de 2007 en Irlande. Bon nombre de personnes y avaient voté pour le Fianna Fail (le principal parti au pouvoir) en absence de véritable alternative, en espérant qu’en votant pour le même gouvernement, il était possible de maintenir la croissance économique. Le soutien pour le Fianna Fail est depuis lors tombé sous le plancher, à des niveaux historiquement bas. Maintenant, plus de 80% des gens désapprouvent ce gouvernement détesté. De la même manière, la base pour ce vote ‘oui’ disparaîtra.

    Cela deviendra une victoire à la Pyrrhus pour l’establishment. Lisbonne ne facilitera aucune reprise économique en Irlande ou ailleurs. En fait, ce Traité sera employé pour inciter les gens du commun à payer le prix lourd pour la crise au cours des années à venir. Les mensonge sur cette fameuse reprise économique combinés aux méthodes d’intimidation de la campagne du ‘oui’ reviendront pour hanter l’establishment et approfondir la colère dans la société.

    Qu’un tiers d’électeurs ait rejeté le Traité une seconde fois est aussi un élément significatif, étant donné l’énorme campagne que l’establishment a menée, avec le soutien du parti travailliste et d’une majorité des dirigeants syndicaux. Les études illustrent que le soutien au ‘oui’ chez la bourgeoisie et les couches les plus riches de la société était de 90%. En revanche, parmi la classe des travailleurs, le sentiment était double, mais dans beaucoup d’endroits, de grandes majorités ont à nouveau rejeté Lisbonne. Les travailleurs qui ont voté ‘oui’ l’ont fait avec peu d’enthousiasme et sans diminuer leur opposition au gouvernement.

    Le rôle clé du Socialist Party

    Concernant le Traité lui-même, le thème le plus important était probablement la question des droits des travailleurs. Ceci reflète l’opposition qui existe face aux attaques contre les emplois, le salaire et les conditions de travail, mais c’est également un compliment pour le rôle joué par le Socialist Party et en particulier pour notre parlementaire européen, Joe Higgins. Joe était le dirigeant le plus décidé et le plus efficace de la campagne du ‘non’. Le Socialist Party a très fortement milité avec des milliers d’affiches et plus d’un demi-million de tracts abordant la défense des droits des travailleurs, des droits démocratiques, des services publics et en opposition au militarisme.

    Quelqu’ait pu être le résultat de Lisbonne en tant que renforcement de la mainmise du monde des affaires, cela peut être surmonté en mobilisant la puissance de la classe ouvrière contre les attaques sur l’emploi, les salaires et les services publics. Lors des inévitables luttes à venir, la nécessité d’une véritable alternative à la crise et au capitalisme deviendra beaucoup plus claire pour beaucoup de gens. Cela créera d’énormes occasions pour construire un soutien large pour une une alternative socialiste.

  • Calme concentration de militants à Bruxelles

    Une concentration de militants a eu lieu au site de Tour&Taxis, ce début d’après-midi, à l’initiative des deux grands syndicats. La FTGB et la CSC ont tous les deux rassemblé chacun 1.000 militants pour une réunion d’information. La musique était bonne, il y a eu beaucoup de reportages vidéo intéressants et quelques courtes prises de parole. Mais nous n’avons pas entendu formuler de réponse face à la crise…

    Rapport: Geert. Photos: Boris

    • Comment les syndicats peuvent-ils éviter que les familles des travailleurs paient la crise?
    • Tract du PSL
    • Tract en version PDF

    Les quotas minimalistes par syndicat et par région ont assuré que la participation ait été la plus restreinte possible. De plus, il n’était pas question d’une intervention ou d’une manifestation combative, mais d’une réunion-spectacle où le contenu comptait moins que la forme.

    Le contenu était effectivement très faible. Quand on affirme que ce sont les banques qui ont causé cette crise et que quelque chose ne fonctionne pas dans le système capitaliste, alors il faut parler d’une alternative à ce système. Sur cette question, le silence a été frappant. Luc Cortebeeck, de la CSC, a déclaré que le budget ne doit pas seulement comprendre des économies, mais aussi des investissements. Le tract du front commun syndicat parlait «d’efforts répartis qui n’étouffent pas dans l’œuf la reprise économique». En d’autres termes: assainir d’accord, mais à un autre rythme.

    Cortebeeck a dénoncé la vague de licenciements. Cette année, plus de 25.000 emplois ont été perdu par des licenciements collectifs. 135.000 jeunes n’ont pas de travail et pas d’avenir. Entre-temps, pour les banquiers et les spéculateurs, c’est le retour à la «normale». Les travailleurs n’ont plus de patience, ce ne sont pas eux qui sont les responsables de la crise, et ils l’ont déjà assez payé. Détail frappant: le dirigeant de la CSC s’est expressément prononcé contre un nouveau pacte des générations. Cortebeeck a terminé son intervention en disant qu’il fallait présenter la facture aux véritables responsables: le fraudeur fiscal, les spéculateurs,… De quelle manière, ça, il n’en a pas été question.

    Anne Demelenne, de la FGTB, s’en est prise à la proposition d’introduire des taxes supplémentaires sur le diesel, alors qu’il y a besoin de plus de services publics. Tout comme Cortebeeck et d’autres orateurs, elle a déclaré que ce sont les banques qui sont responsables de la crise, pas les travailleurs ou les allocataires, c’est là que doit être cherché l’argent, pas dans les services publics. Anne Demelenne a prudemment évoqué de «peut-être» diminuer le temps de travail vers quatre jours de travail par semaine pour aider les chômeurs. Selon elle, les nombreux cadeaux qui ont été faits au patronat doivent être investis dans l’emploi, «à défaut de quoi nous devons exiger leur suppression», en ajoutant «pareil pour les intérêts notionnels». Pourquoi ne pas mettre en avant un retrait complet des intérêts notionnels et exiger clairement les 32 heures de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires?

    Rudy De Leeuw a poursuivi dans la même voie et a déclaré que si la crise avait d’abord conduit à du chômage temporaire, il s’agissait maintenant de plus en plus de véritables chômeurs. Pour lui, la crise est le résultat du libéralisme et illustre l’échec du système capitaliste. En réponse à la crise, il a parlé de plusieurs revendications: la fin du secret bancaire, plus de régulation pour le secteur financier, un plan de relance renforcé (coordonné au niveau européen) et surtout: «des emplois, des emplois et encore une fois des emplois».

    La réunion a été clôturée par Claude Rollin (CSC) qui a commenté les revendications du front commun syndical et a remercié la salle: «grâce à votre présence, le patronat et le gouvernement sont prévenus». Il a encore été dit de rester vigilants.

    Comme réponse à la crise économique et aux plans d’assainissements des gouvernements, c’était assez limité. Si il a été plusieurs fois mention des services publics et des attaques contre l’enseignement, les fonctionnaires, les retraites,… le flou régnait tout de même: aucun appel pour engager ensemble le combat contre ces attaques, pas de programme anti-crise, pas d’alternative contre les économies, pas d’appel à l’action,… Le potentiel pour partir à l’action est pourtant là, comme l’a montré la manifestation de Charleroi, où plus de 12.000 personnes étaient présentes aujourd’hui même.

  • Manifestation à Charleroi: “Payer la crise deux fois? NON! Réagissons!”

    Tandis qu’une concentration de militants se déroulait à Bruxelles, la FGTB et la CSC avaient organisé une manifestation à Charleroi. La colère contre les actionnaires et les banquiers était fortement présente, de même qu’une grande méfiance, souvent hostilité, contre les politiciens traditionnels. "Ce n’est pas à nous de payer la crise", voilà une phrase qui peut résumer l’atmosphère de cette marche de plus de 12.000 personnes ayant rassemblé métallos, enseignants, postiers, agriculteurs, chômeurs,… et même des étudiants du secondaire qui avaient fait le mur pour participer à cette manifestation par crainte pour leur avenir!

    • Comment les syndicats peuvent-ils éviter que les familles des travailleurs paient la crise?
    • Tract du PSL
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  • Comment les syndicats peuvent-ils éviter que les familles des travailleurs paient la crise?

    La tempête sur les marchés financiers s’est – provisoirement – calmée. Les banques, toujours assistées par les Etats, promettent à nouveau des bonus royaux1. Les managers s’accordent des salaires annuels que nous ne pourrons pas gagner en toute une vie. Les actionnaires pensent à nouveau à exiger le rendement le plus élevé dans le délai le plus court. Pour tous ces gens, il semble que la récession est finie. Pour nous, la crise n’a même pas encore atteint sa vitesse de croisière. De plus, les dettes ont été « déménagées » des banques vers les Etats et ceux-ci veulent les faire passer maintenant aux travailleurs et leurs familles. Comment éviter cela ?

    Par Eric Byl

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    Socialisme 2009

    Le Parti Socialiste de Lutte vous invite à participer à Socialisme 2009, un week-end de discussion et de formation sur la lutte contre les conséquences de la crise et la nécessité d’une alternative socialiste. Le samedi 24 octobre, un café syndical réunira des orateurs de Belgique et d’ailleurs (entre autres des délégués de Total, Bekaert,…). Plus d’infos

    Les autorités ont versé des milliards dans le secteur bancaire afin de “casser la chute”2. Pendant ce temps, les revenus des impôts ont fondu et les dépenses sociales ont crevé le plafond3. Le gouvernement a essayé d’adoucir la pilule avec des «mesures de crise» temporaires, principalement aux frais de la sécurité sociale4. C’est ce qui explique qu’un ouvrier sur cinq dans l’industrie est en chômage technique. Les syndicats ont accepté tout cela pour éviter le pire. Mais cela n’a pas pu freiner l’explosion du chômage officiel, qui a même augmenté de 40% chez les jeunes5. Le pire est d’ailleurs toujours à venir.

    Soins de santé

    Ces mesures de crise ont eu aussi pour effet de creuser le trou dans la sécurité sociale à plus de 5 milliards d’euros. Quelqu’un va devoir payer la note. Les malades par exemple. La FEB veut geler jusqu’en 2011 puis limiter à 2,5% jusqu’en 2013 la norme de croissance de 4,5% dans les soins de santé, un chiffre qui a pourtant été calculé pour assumer les frais qui accompagnent le vieillissement de la population. Pour la FEB, une telle mesure devrait rapporter 10 milliards d’euros en 4 années. Elle propose aussi d’imposer une ‘franchise’ de 150 euros à payer par le patient pour les consultations, les soins dentaires et les prescriptions. A quoi les mutuelles répondent qu’encore plus de gens postposeront la visite médicale si la facture est encore plus salée.

    Les syndicats veulent économiser «autrement», par l’extension du modèle kiwi. Ce modèle laisse le marché déterminer ‘librement’ les prix des médicaments mais seul le «meilleur» médicament serait encore remboursé. Les partisans de ce système espèrent ainsi diminuer la facture de la sécurité sociale. Nous craignons plutôt que les patrons du secteur pharmaceutique utilisent les intérêts des patients pour mettre la pression sur les conditions de travail et de salaire des travailleurs. Pourquoi ne pas revendiquer la nationalisation du secteur pharmaceutique comme premier pas vers un service national public de santé ?

    Pensions

    Les retraités se trouvent aussi dans la ligne de feu. Selon le patronat, les pensions des fonctionnaires, les seules à être liées au bien-être, sont “intenables”. Nous devrions travailler plus longtemps ou nous satisfaire d’une pension partielle. Ce qui est apparemment « tenable » pour nos patrons, c’est que la moitié des pensionnés doivent se démerder avec moins de 1000 € par mois et qu’un pensionné sur quatre risque de sombrer dans la pauvreté…

    Luc Cortebeeck, le président de la CSC, a déclaré qu’“il n’était pas question de revenir sur la liaison au bien-être des allocations sociales ”. Mais lui aussi essaie de se donner un air “raisonnable” en proposant de diminuer la réduction d’impôts sur l’épargne-pension et les chèques services. Cela fait des années que l’on encourage les ménages de travailleurs à compenser par l’épargne-pension le démantèlement de la pension légale. Ils sont maintenant 1,3 million à y recourir, 2,5 millions si l’on compte aussi l’épargne-pension sous forme d’assurance6. Beaucoup de ménages de travailleurs et de retraités font d’ailleurs appel aux chèque-services pour toutes sortes de petits boulots. S’attaquer à leurs “privilèges”, c’est tout comme l’attaque de la FGTB contre les indépendants7, offrir un cadeau à la droite. Ce n’est pas eux qu’il faut viser, mais les familles riches dont les fortunes se comptent en centaines de millions voir même en milliards d’euros8.

    Qui devra se serrer la ceinture?

    Actuellement, les épaules les plus faibles portent déjà les charges les plus lourdes. Est-ce maintenant encore à nous de payer pour sauver les bénéfices des banques et des grandes entreprises?

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    La crise bancaire n’a pas seulement plombé la sécurité sociale mais toute l’économie. Pour sauver l’économie de marché, les autorités fédérales ont creusé un trou de 25 milliards d’euros. Si elles ne remplissent pas ce trou, la dette publique, qui est déjà de 321 milliards d’euros, atteindra 100% du PIB en 2010 et, à politique inchangée, 137% en 2020, un record pour notre pays9. Les propriétaires de capitaux ne sont guère tentés de prêter à un pays qui a une telle dette. Pour obtenir quand même des prêts, les autorités seront obligées de payer un intérêt plus élevé. Or quand les taux d’intérêts montent, l’amortissement des dettes pèse plus lourd. Un effet boule de neige risque ainsi de se produire et le poids des intérêts sur la dette rendra toute politique impossible. Pour éviter le pire, on nous demandera une nouvelle fois de nous serrer la ceinture. Préparez-vous à ce que la presse nous bombarde avec de tels arguments au cours des semaines à venir10.

    Les patrons catholiques flamands du VKW ont dévoilé leurs intentions. Ils veulent faire payer ce qu’ils appellent les “happy few”11, c’est-à-dire ceux qui ont encore un boulot, par «une modération salariale accrue et une réduction du train de vie des autorités»12. Lors du dernier Accord interprofessionnel, les syndicats se sont laissé piéger par ce raisonnement. Lorsque l’on parle de réduction du train de vie des autorités, on vise les 800.000 fonctionnaires, dont 500.000 partent à la retraite entre 2010 et 2020. Ce n’est pas donc un hasard si les pensions des fonctionnaires sont à l’ordre du jour.

    Un effort pour tout le monde?

    Pour faire accepter cela, les divers gouvernements sont obligés de créer l’illusion que “tout le monde” participe à l’effort, surtout en Wallonie. Ainsi le président du PS, Di Rupo, veut frapper les mouvements spéculatifs boursiers, faire payer aux banques une prime d’assurance à l’Etat, limiter les intérêts notionnels à la partie du capital qui dépasse le minimum légal obligatoire, lutter contre la fraude fiscale et remettre en cause la réduction du barème d’impôt de 55% à 50% pour ceux qui gagnent 200 à 250.000 euros par an. «Depuis 1993 nous, socialistes, avons contribué à ce que le pays produise des efforts considérables pour entrer dans l’euro … Le stock d’endettement était égal à 136% du PIB en 1993, on l’avait ramené à 80%.»13 Mais cet effort à été totalement détruit par la crise bancaire, affirme ensuite Di Rupo. Bref : celui qui suit la logique du néolibéralisme sera trompé.

    Les syndicats doivent en tirer des leçons. Economiser de façon sociale nous reviendra comme un boomerang. Nous avons été très agréablement surpris par les déclarations de Thierry Bodson14, secrétaire général de la FGTB wallonne. Pour lui le gouvernement fédéral doit s’en prendre aux intérêts notionnels, à la fraude fiscale, imposer aux banques une ponction de crise, abolir le précompte immobilier libératoire et réinstaurer la tranche d’imposition à 55% pour les revenus supérieurs à 60.000 euros imposables par an. Selon lui, cela rapporterait 15 milliards, soit deux-tiers de l’effort recherché Mais, pour cela, il faut de la volonté politique. Et, malgré les parallèles entre son discours et celui de Di Rupo, cette volonté, il ne la trouvera pas au PS.

    Le rôle des syndicats n’est pas d’inventer des économies socialement “acceptables”. Au contraire, ils doivent défendre les intérêts des travailleurs avec autant d’acharnement que celui que mettent des organisations patronales lorsqu’elles défendent leur classe. Les syndicats des enseignants de la communauté francophone ont fait un premier pas important avec leur arrêt de travail du 17 septembre pour informer les enseignants sur les intentions de l’Olivier. De plus, eux ne se font pas d’illusions dans le lobbying politique et ils impliquant dès le début leur base dans le débat. Le 9 octobre, il y aura une concentration de militants en Front commun syndical à Bruxelles, hélas à nouveau contingentée par des quotas maximum imposés aux centrales et aux régionales. Espérons que l’on y propose un plan d’action intersectoriel avec des mots d’ordre qui fassent que ce ne soit pas nous qui paient la crise.


    NOTES

    1. Le Soir, 16 septembre ‘09 – Les bonus: beaucoup de bruit pour rien et Le Soir, 18 septembre ‘09 – L’Europe veut brider les bonus
    2. De Standaard ,16 septembre ’09 – Banken kunnen begroting niet redden. Selon cet article, l’autorité fédérale aurait finalement injecté 15,1 milliards d’euros dans les banques. Sur les prêts qu’elle à du consentir pour cela, le fédéral paie environs 450 millions d’euros d’intérêts annuellement, beaucoup moins que ce que les dividendes lui rapporteront.
    3. La baisse des revenus d’impôts pour le premier semestre de 2009 était de l’ordre de 8,2 milliards d’euros, dont 1,7 milliard d’euro en moins en paiement anticipé par les entreprises et 800 millions d’euros en perte de revenus de la TVA. Les dépenses du chômage ont cru cette année de 1,3 milliard d’euros pendant que les revenus de la Sécurité Sociale dans sa totalité ont diminué de 3 milliards d’euros.
    4. Syndicat, 29 mai ’09
    5. Interview de Luc Cortebeeck le 3 septembre ’09 http://www.acv-online.be
    6. De Standaard, 17septembre ’09 – ‘Pensioensparen jonge en democratischer’
    7. Syndicat, 4 septembre ‘09
    8. Le Soir, 9 septembre ’09 – Année noire pour les riches
    9. Le Soir, 15 septembre ’09 –Dette publique: le retour du fardeau?
    10. De Standaard, 17 septembre ‘09 – ‘Vergrijzingsschok veel groter dan financiële crisis’
    11. “Il est beaucoup plus important qu’un grand nombre de gens puisse être remis au boulot plutôt que « les happy few », qui ont encore un emploi reçoivent un peu plus”, disait Caroline Ven dans une interview au Knack. Ven est maintenant la chef du cabinet de Van Rompuy, mais c’est Leterme qui a été la chercher au service d’étude de l’organisation patronale chrétienne flamande VKW, lorsqu’il était premier ministre
    12. De Standaard, 17 septembre ’09 – Ondernemersplatform VKW pleit voor ‘interne devaluatie’
    13. Le Soir, 17 septembre ’09 – “La recette fiscale!”
  • Pas “d’économies alternatives”, mais un plan d’action pour défendre chaque emploi !

    Pas “d’économies alternatives”, mais un plan d’action pour défendre chaque emploi !

    Ce vendredi se tient à Bruxelles, sur le site de Tour et Taxis, une concentration de militants FGTB, CSC et CGSLB autour de la question du Budget. A Charleroi, une manifestation a été organisée par la FGTB et la CSC sur le thème: "Payer la crise deux fois? NON! Réagissons!". Le PSL distribuera ce tract aux deux évènements.

    Tract du PSL

    > Tract en version PDF

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    Socialisme 2009

    Le Parti Socialiste de Lutte vous invite à participer à Socialisme 2009, un week-end de discussion et de formation sur la lutte contre les conséquences de la crise et la nécessité d’une alternative socialiste. Le samedi 24 octobre, un café syndical réunira des orateurs de Belgique et d’ailleurs (entre autres des délégués de Total, Bekaert,…). Plus d’infos

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    Le gouverneur de la Banque Nationale, Guy Quaden (PS), le confirme: pour les travailleurs et leurs familles, «le pire de la crise est encore à venir». Un grand nombre de licenciements nous fait face (l’OCDE s’attend à 220.000 chômeurs supplémentaires dans notre pays!) et, en plus, des assainissements sont prévus sur notre dos. Les contributions des banques ou des producteurs d’énergie seront «symboliques» (selon Quaden) ou vont «être répercutées sur les ménages» (selon Fons Verplaetse, spécialiste des assainissements). On nous demande donc de payer pour leur crise.

    Tout indique qu’on va essayer de nous faire payer la crise, comme l’ont illustré les annonces d’économies dans l’enseignement, la santé publique, parmi les fonctionnaires ou encore avec la vague de licenciements qui nous frappe de plus en plus. Tous les gouvernement – peu importe leur composition – préparent des plans d’assainissements. Quelle réponse offrent les syndicats?

    Pourquoi devrions-nous accepter de payer les opérations de sauvetage massives pour les grands capitaux, les banques et les institutions financières? Sans qu’un mouvement ne s’y oppose, les bénéfices des grandes entreprises et des banques seront rétablis tandis que nous aurons subi un appauvrissement collectif. Les banquiers ont déjà retrouvés leurs bonus, le champagne rempli à nouveau leurs frigos.

    Le patronat veut fortement épargner sur nos emplois, nos conditions de travail, nos salaires, notre sécurité sociale,… Mais au lieu de construire un rapport de force, la réponse syndicale se limite malheureusement à proposer des assainissements alternatifs et moins brutaux. Nous pensons que, comme un boomerang, nous recevrons le reste plus tard.

    • Face à la baisse de la norme de croissance de 4,5% dans les soins de santé, les fédérations syndicales proposent l’extension du modèle kiwi: mais cette économie sera répercutée sur les travailleurs du secteur par les patrons des firmes pharmaceutiques. De plus, pour certains – et malheureusement également au sein des syndicats – une baisse de la norme de croissance est envisageable. Allons nous accepter que les malades subissent le coût de la crise des spéculateurs?
    • La réduction d’impôts sur l’épargne-pension et les chèques services ne nous semble pas être une façon «sociale» de faire des économies. Le démentellement de la pension légale a poussé beaucoup de gens à recourir à l’épargne-pension (2,5 millions de personnes en comptant les formules d’assurance). Ces gens devraient maintenant payer parce que l’aide aux banquiers a créé un trou dans le budget? Nous ne devons pas l’accepter.

    Le rôle des syndicats n’est pas de faire des plans d’économies socialement «acceptables». Nous devons au contraire défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles avec autant de zèle que les organisations patronales qui défendent leur propre classe. Cela exige un plan d’action interprofessionnel.

    La concentration de militants à Tour et Taxis a hélas été limitée à des quotas minimalistes par syndicat et région. A Charleroi, aujourd’hui, se déroule une manifestation interprofessionnelle. De cette manière, la base est au moins impliquée activement.

    La concentration de militants à Tour et Taxis doit saisir l’exemple de Charleroi pour mettre en avant un plan d’action national intersectoriel, un plan d’action avec des mots d’ordre clairs et offensifs qui clarifient que ce ne sont pas aux travailleurs et à leurs familles de payer pour la crise.

    • Nous ne voulons pas payer pour leur crise
    • Partageons le travail disponible: 32 heures sans perte de salaire et avec embauches compensatoires
    • Bas les pattes de nos prépensions
    • Il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs
    • Tout ce qui nous divise nous affaiblit: stop au racisme, au sexisme,…
    • Nationalisons pour sauver l’emploi

    Sur quels politiciens compter?

    Les différents gouvernements du pays sont asymétriquement composés. Du côté flamand, le CD&V, le SP.a et la N-VA veulent fortement s’en prendre, entre autres, à l’enseignement et aux transports en commun. Avec un ministre président qui a dirigé l’organisation patronale Unizo, un ministre du budget qui vient de l’organisation patronale Voka et un ministre «socialiste» qui a été directeur de De Lijn, le monde patronal est bien représenté…

    Côté francophone, il y aurait le gouvernement «le plus progressif» avec le PS, Ecolo et le CDH. Au-delà de la réthorique, rien de progressif ne sort de ces partis. La ministre Simonet (CDH) veut mettre le couteau sous la gorge de l’enseignement (elle a notamment parlé de faire travailler les enseignants plus longtemps avec le même salaire). Elle poursuit la politique déjà menée par Onkelinx et Di Rupo (PS) dans les années ‘90. A Liège, les travailleurs de l’intercommunale Tectéo ont protesté durant plusieurs semaines contre un lourd plan d’assainissement mené par la direction (PS).

    Pour rendre nos revendications concrètes, nous devons construire notre propre instrument politique. Qu’attendons-nous pour rompre les liens avec les partis traditionnels et pour que les syndicats prennent une initiative pour la formation d’un parti qui défende notre avis dans la rue, dans les médias et au sein du parlement?

  • SOCIALISME 2009: Programme complet

    Nous publions ici le programme complet des discussions qui auront lieu lors du week-end "Socialisme 2009", évènement organisé par le PSL qui se tiendra les 24 et 25 octobre prochain. N’hésitez pas, participez vous aussi!

    Samedi 24 octobre 2009

    13h30: Le capitalisme plongé dans la crise. Marx avait raison! Par Els Deschoemacker – responsable construction du PSL – avec une présentation du programme de S2009

    14h00-16h00: Café syndical: Quelle lutte syndicale est nécessaire aujourd’hui?avec Sven Naessens (Total-Anvers), Keith Gibson (Raffinerie Lindsey, Angleterre), Daniël Behruzi (auteur allemand, notamment à propos d’Opel), Mohamed (ancien délégué FGTB à Bekaert Textiles Hemiksem) – Modérateur: Eric Byl (membre du Bureau Exécutif du PSL)

    Ou:

    Débat politique: Quel programme et quel avenir pour la gauche en Belgique? avec un représentant du PC-Bxl, Céline Caudron (LCR), un des initiateurs de la Table Ronde des Socialistes en Flandre et Bart Vandersteene (porte-parole du PSL)

    16h00-16h30: Pause

    16h30-18h30: Groupes de discussion

    • 20 ans après la chute du Mur. Témoignage d’un participant par Robert Bechert (du Secrétariat International du CIO) et analyse par Tanja Niemeier (PSL Gand).
    • Quelles sont les causes de la crise économique actuelle? par Benjamin (PSL Mons) et François Bliki (co-fondateur du PSL)
    • Ecolo au gouvernement à Bruxelles et en Wallonie, à quoi s’attendre? par Laure (PSL Bruxelles) et Nicolas Croes (membre du Bureau Exécutif du PSL)
    • Les contre-réformes dans l’enseignement en Communauté française et en Communauté flamande. Comment organiser la lutte? par Eddy Decreton (enseignant et vice-président CGSP-enseignement en Flandre Orientale), Patrick Zeoli (enseignant francophone) et Kristof Bruyland (enseignant et secrétaire régional CGSP-enseignement)
    • Nationalisations sous le contrôle des travailleurs. Comment faire de ce slogan un élément central de notre lutte? Avec Levi Sollie (délégué principal FGTB-Bayer) et Jan (président PSL Anvers)
    • Mc jobs: est-ce l’avenir de la jeune génération? par Thomas (PSL Anvers) et Matt Dobson (responsable de la campagne Youth Fight for Jobs en Angleterre)
    • Les conséquences de la crise pour les femmes : pour un programme anti-crise socialiste! par Elisa (PSL Mons) et Stefanie (PSL Louvain)

    19h30-21h00: Luttes des travailleurs en Europe: pour la lutte, la solidarité et le socialisme. avec Keith Gibson (dirigeant des grèves à la Lindsey Oil Refinery en Angleterre), Joe Higgins (parlementaire européen du Socialist Party en irlande), Leila Messaoudi (candidate du NPA pour les élections européennes en France et membre du courant Gauche Revolutionaire) et Levi Sollie (délégué principal FGTB Bayer)

    Dimanche 25 octobre 2009

    10h30-12h30: Groupes de discussion

    • 20 ans après Tiananmen. Le régime choinois ébranlé. par Geert Cool (membre du Bureau Exécutif du PSL) en Peter (PSL Louvain)
    • Stop à la commercialisation des soins de santé. avec Bart Van der Biest (BBTK délégué SETCA de l’hôpital AZ de Halle) et Karim Brikci (délégué CGSP à l’hôpital Brugman)
    • Retirer la production et la distribution alimentaire des mains des capitalistes. Pour une politique agricole socialiste! par Alain (PSL Namur)
    • Marx is back, construire un mouvement de jeunes anti-capitaliste. par Pablo (responsable EGA Bruxelles) – Mathias (responsable EGA Flandre Occidentale et Orientale)
    • Bas les pattes de nos services publics, du statut du personnel et de nos pensions. par Wouter Gysen (délégué CGSP SNCB) et Luc Wendelen (délégué CGSP De Lijn)
    • Histoire du CIO: aux racines de notre internationale. avec Joe Higgins (membre du bureau Exécutif International du CIO) et Robert Bechert (membre du Secrétariat International du CIO)
    • L’interdiction du port du voile: diviser pour mieux régner. Quelle attitude des marxistes envers la religion? avec un représentant du PSL-Anvers et Anja Deschoemacker (membre du Bureau Exécutif du PSL)

    12h30-13h30: Pause

    13h30-15h30: Groupes de discussion

    • 35 ans après la Révolution des Oeillets au Portugal. Un chapitre peu connu de l’histoire du mouvement socialiste. avec Jonas (PSL Gand)
    • Lutter pour le socialisme aujourd’hui: avec quel programme? Critiques du réformisme dans les livres de Peter Mertens et Erik De Bruyn. par Stephan (PSL Bruxelles) et Jon (PSL Louvain)
    • Pourquoi les médias socialistes sont-ils nécessaires? avec Emiel (PSL Anvers) et Jean Peltier (PSL Liège)
    • Grandes villes et quartiers populaires, une jeune génération n’a aucun avenir face à elle. avec Jalil (PSL Bruxelles) et Aisha (PSL Bruxelles)
    • Le mouvement de masse contre le régime iranien. Quelle attitude pour les marxistes et quel programme mettre en avant? avec Daniël Behruzi (membre de notre secteur-sœur allemande, le SAV) et Eric Byl (membre du Bureau Exécutif du PSL)
    • Capitalisme et sport: la balle de plus en plus dans le camp du big business. Quelle réponse socialiste? par Jan (PSL Louvain) et Tim (PSL Gand)
    • Droits égaux pour les LGBT. La lutte n’est pas finie. par Stephane (PSL Bruxelles) et Liesje (présidente PSL Flandres Orientale et Occidentale)

    15h30-16h00 : Pause

    16h00-17h00: 20 ans après la chute du Mur et du stalinisme. Quelles conséquences pour la lutte de classe? Avec Robert Bechert, Tanja Niemeier et Eric Byl


    Le week-end Socialisme 2009 aura lieu au Centre “De Kriekelaar”, rue Gallait n°86, 1030 Schaerbeek, à 10 minutes à pied de la Gare du Nord.

    Samedi 24/10: de 13h00 à 21h

    Dimanche 25/10: de 10h00, à 17h

    Repas: Des snacks ainsi que des plats chauds à prix démocratiques seront disponibles à la caféteria.

    Prix:

    • Weekend entier: 15 € (Prévente à 12 €) pour les salariés, 10 € (Prévente à 8 €) pour les non-salariés
    • 1 jour (samedi ou dimanche): 8 € (Prévente à 7 €) pour les salariés, 6 € (Prévente à 5 €) pour les non-salariés

    Une garderie est aussi organisée, veuillez préciser à l’inscription le nombre d’enfants ainsi que leurs âges.

    Vous voulez aider à faire de Socialisme 2009 un succès?

    Des volontaires sont nécessaires en cuisine, au bar, pour l’installation, à l’entrée, à la garderie,…


    Inscriptions pour S2009 via:

    socialisme2009@socialisme.be – 02/345.61.81

  • Ecolo, nucléaire, réforme et révolution

    Lors du mouvement en faveur du pouvoir d’achat en 2008, l’Ecolo Philipe Defeyt avait pris sa plus belle plume pour défendre la position patronale qui était de nier et de minimiser le problème que vivait des millions de travailleurs et d’allocataires sociaux. De sa grandeur d’économiste, il avait toisé l’ensemble du monde ouvrier lui reprochant son manque d’analyse et de mémoire… Afin de prouver à monsieur Defeyt que les travailleurs ont de la mémoire allons un peu fouiller dans les réminiscences de notre mémoire.

    Par Alain (Namur)

    Retour en arrière…

    Nous sommes en 1999, année d’élections, la crise de la dioxine venant ternir le bilan de la majorité sortante. Cet événement a constitué un élément majeur pour comprendre la percée d’Ecolo et son entrée dans la famille des quatre grands partis. À cette époque, le parti vert était traversé par deux courants: les ‘réalos’ et les ‘fundis’.

    Les premiers voulaient participer à la gestion de l’Etat et y faire avancer des éléments de leur programme, les seconds voulaient rester dans la coalition jugeant la participation gouvernementale comme une compromission. Une législature plus tard, les Ecolos, qui débutaient dans les arcanes de la ‘realpolitik’, s’étaient mis une partie des électeurs à dos et avaient suscité pas mal de mécontentement dans leur propre base. La seule chose qui permit à l’époque de justifier la participation gouvernementale d’Ecolo étaient la loi de sortie du nucléaire signée en 2003. Après avoir été complice de privatisations d’entreprises publiques et d’attaques contre les travailleurs, Ecolo pouvait encore se profiler comme une organisation de gauche en exhibant la loi de sortie du nucléaire à l’horizon 2015, vielle revendication écologiste. De plus, cette loi était la démonstration par l’exemple que le parlementarisme et la participation gouvernementale était une stratégie efficace pour changer le cours des choses.

    Retour au présent…et la dure réalité

    2 octobre 2009: le ministre ‘socialiste’ de l’énergie annonce, suite à la lecture du rapport du GEMIX (un groupe d’expert chargé d’étudier la capacité d’approvisionnement en électricité de la Belgique) qu’il va demander de prolonger l’usage des centrales d’au minimum 10 et voir 20 ans, recommandation des experts. Les centrales avaient au départ été conçues pour une durée de 30 ans. Outre le buzz médiatique que l’information a généré, il convient de se poser quelques questions.

    Alors réforme ou révolution?

    Olivier Deleuze disait à l’époque que la loi serait un signal clair lancé au monde industriel. Quelle naïveté, quel candeur! Quelques leçons:

    • Le seul signal clair que perçoivent les industriels, sont ceux données par les variations du taux de profit!
    • En établissant un rapport de force favorable, on peut obtenir des acquis, mais ce n’est qu’avec un changement radical de société et par la sortie de la logique du profit qu’on peut les pérenniser (voir notre article Pourquoi nous faut-il une révolution? ou encore Environnement: Quelles méthodes de lutte utiliser?)

    En effet, Electrabel est en train de profiter de la situation actuelle pour négocier en position de force. La crise, qui a amené les gouvernants à ouvrir les vannes pour sauver le système, a vu la finance publique se dégrader. Bloqué dans le piège capitaliste, et par sa soumission aux intérêts des patrons et actionnaires, le gouvernement cherche de l’argent par tous les moyens.

    Electrabel fait actuellement des profits record du fait de l’amortissement des centrales, ceci tranquillement alors que nos facture s’alourdissent. Ce qu’on appel la ‘rente nucléaire’ est actuellement l’objet de la convoitise du gouvernement. Selon  Eric De Keuleneer, Professeur au département économique de l’ULB, la rente se chiffrerait au minimum à 1.2 milliard. Les estimations divergent et un chiffre régulièrement cité fait état de 850 millions. L’Etat se verrait bien, en échange de la prolongation de l’activité des centrales, récupérer 250 à 300 millions pour combler les trous dans son budget. Il faut savoir que si l’on prolonge de 10 à 20 ans l’activité des centrales, ce sont des milliards d’euros de profit qui vont être captés par les actionnaires d’Electrabel et au nombre de ceux-ci, le milliardaire Belge Albert frère, principal actionnaire privé de Suez. Malgré les promesses d’investissement dans l’énergie renouvelable et le maintient d’une énergie à ‘bas’ coût, il est clair que ce qui est en train de se passer c’est très certainement le vol du siècle!  

    Un système incapable de répondre aux besoins sociaux

     

    La question de savoir s’il est oui ou non souhaitable de sortir du nucléaire est une question qui divise la communauté scientifique. En réalité, il est difficile de se faire une idée objective de la question, tant les protagonistes sont liés et influencés par leur condition matérielle. Plus que jamais, il faut se battre pour une science indépendante des lobbys et une recherche scientifique publique nantie de moyen conséquents. Il faut aussi augmenter le niveau général de culture scientifique. Une démocratie réelle suppose un contrôle démocratique. Ce n’est pas à une dizaine d’experts que doivent être laissé le soin d’étudier la manière dont on produit et on gère notre énergie. Une chose est sûre, tant que la production d’énergie et la recherche scientifique reste aux mains du privé et de la soif de profits, le nucléaire restera excessivement dangereux et d’un prix extrêmement lourd pour les générations futures.

    Les multinationales de l’énergie ont bénéficié d’aides massives lors de la construction des centrales, ce qui les a rendue rentables. Aujourd’hui, elles font des profits en hypothéquant notre avenir et sans apporter de solution à la problématique des déchets nucléaires. Il est plus que jamais nécessaire de nationaliser le secteur énergétique et de le placer sous le contrôle des travailleurs et des usagers. On ne peut laisser des questions si importantes aux mains sans scrupule des capitalistes.

     

    Conclusion pour Monsieur Defeyt

    Malgré vos présupposés sur la mémoire des petites gens, nous sommes bien obligés de constater que votre méthode d’alors a échoué. Soyez sûr que nous mobiliserons le peu de cervelle qu’on nous prête pour nous souvenir des attaques que votre parti va porter au nom de la rigueur ou de l’austérité (selon le terme qu’il vous plaira)!

    Pour le reste, il nous faudra mobiliser notre énergie et toute nos forces dans la lutte, car les revendications de nationalisations des secteurs de l’énergie et du secteur scientifique, l’augmentation des moyens pour l’enseignement, etc. ce n’est pas dans vos beaux programmes ni avec vos belles paroles qu’on va les trouver.            

  • TECTEO – Un début de bilan de la grève (1ère partie): La grève est terminée, les problèmes subsistent

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    Ce texte a été rédigé par les militants du PSL qui ont été actifs dans la lutte et la solidarité avec les travailleurs de Tecteo. Nous souhaitons en débattre largement avec tous ceux – militants syndicaux et travailleurs de Tecteo, mais aussi d’ailleurs – qui, comme nous, pensent que ce qui se passe à Tecteo pose des questions qui vont bien au-delà de l’entreprise mais concernent toutes les intercommunales et l’ensemble des services publics.

    Sur socialisme.be:

    • Tecteo- 7 jours de grève au finish : La grève continue!
    • Déclaration commune du CAP, de la LCR, du PC, du PSL et du PTB
    • TECTEO – 6 jours de grève au finish: Le préaccord est insuffisant. Il faut élargir le mouvement
    • Visite au Conseil d’Administration de Tectéo – Reportage photos et tract du PSL
    • TECTEO – 2 jours de grève au finish: Le PS dit ce qu’il pense des syndicalistes…
    • Visite des travailleurs de Tectéo au siège du PS – Reportage photos
    • TECTEO: Quand le PS met une intercommunale à l’école du privé…
    • TECTEO bloqué. Le personnel est en grève.
    • TECTEO : La colère monte, il faut d’urgence un plan de mobilisation syndicale
    • Stéphane Moreau n’aime pas les tracts du PSL… ni ceux de la CGSP, ni ceux de la CSC, ni les manifestants, ni les opposants, ni les… !
    • La direction de Tecteo n’aime vraiment pas le tract du PSL ! (suite et certainement pas encore fin)
    • TECTEO : La direction n’aime pas le tract du PSL
    • TECTEO: Interview de militants (juillet 2009)

    Socialisme 2009 – 24/25 octobre

    Le week-end Socialisme 2009 comprendra un café syndical, le samedi 24/10 à 14h, avec des orateurs de Belgique et d’ailleurs, dont Sven Naessens (raffinerie Total, Anvers), Daniël Behruzi (auteur d’analyses, entre autres sur Opel-Allemagne), Mohamed (ancien délégué FGTB à Bekaert Hemiksem) et Keith Gibson, un des leaders des grèves de la Lindsey Oil Refinery (Total) en Angleterre, Plus d’infos
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    Vendredi matin, l’assemblée générale des affiliés de la CGSP-Tecteo, réunie à la FGTB de Liège, a voté à une large majorité des présents dans la salle en faveur de la suspension de la grève et de l’acceptation de l’accord conclu entre les organisations syndicales et la direction (accord qui est étroitement basé sur un pré-accord conclu quelques jours auparavant entre la direction de Tecteo et les dirigeants régionaux de la FGTB et de la CGSP, sous la houlette des bonzes du PS liégeois). L’assemblée de la CSC, jugeant l’accord «peu satisfaisant» a pour sa part voté pour la poursuite de la grève, à condition que cela soit en front commun syndical. Comme ce n’était pas le cas, les travailleurs ont donc repris le travail dans l’après-midi. Mais les sentiments sont très mitigés.

    «Avant, la direction voulait que les travailleurs travaillent plus en… gagnant moins. [Désormais] les travailleurs travailleront plus en gagnant autant.»Voilà comment Joël Thone, secrétaire régional intersectoriel de la CGSP (et négociateur du pré-accord) a résumé l’accord sur lequel a pris fin la grève de Tecteo après 11 jours de grève au finish1. Un résumé partiellement exact (mais partiellement seulement) au point de vue financier mais qui laisse beaucoup de questions pendantes et qui cache quelques vraies capitulations. Ce qui est bien l’avis du directeur général de Tecteo, Stéphane Moreau, qui, lui aussi, n’a pas caché sa satisfaction. «Même si cet accord nous coûte 3 millions d’euros par an (un chiffre dont on se demande sur quelle base il l’a calculé), on a conservé le plus important, à savoir la philosophie du plan.»2

    Alors, cet accord, une victoire syndicale ou un motif de satisfaction pour la direction ?

    Travailler (nettement) plus pour gagner … un peu plus qu’avant mais quand même moins qu’encore avant!

    Voyons d’abord si les travailleurs vont «gagner autant». La prime barémique est rétablie à 100%, le système d’évolution de carrière permettant une augmentation de salaire consistante après 20 ans de service (échelle barémique C) est rétabli et le treizième mois est également maintenu (alors que, dans le plan de la direction, une première évaluation négative pour le travailleur entraînait la suppression pure et simple de cette prime). Voilà pour les points positifs. Par contre, toujours sur ce même plan financier, la prime annuelle «de participation» de 250 euros reste supprimée. Il en va de même pour l’assurance hospitalisation pour les conjoints des agents, tandis que celle des retraités reste amputée de 50%.

    Pour ce qui est de «travailler plus», par contre, il n’y a pas le moindre doute… et pas le moindre recul de la part de la direction: le passage de 36 heures à 38 heures (payées 36) subsiste, de même que la suppression des deux jours de congé de circonstance.

    Sur le plan financier, qui est celui sur lequel les négociateurs syndicaux ont surtout insisté, le bilan, on le voit, est fort mitigé et très loin du cri de victoire repris en début d’article.

    Le statut et l’emploi à peu près préservés

    Reste l’autre question, la plus épineuse pour la direction: celle du maintien du statut d’agents du service public pour les travailleurs nommés chez Tecteo – avec, en toile de fond, le développement d’une privatisation rampante de Tecteo. La filiale privée que la direction de Tecteo veut à tout prix ouvrir avec un statut de société anonyme le sera bel et bien. Mais son objectif initial est réaffirmé: il est limité au développement de l’énergie renouvelable (assez loin des envies de la direction d’avoir une filiale avec un objet «fourre-tout » susceptible dans l’avenir d’absorber tout le reste de Tecteo). Quant aux 229 travailleurs jugés excédentaires dans le secteur Resa (le réseau de distribution d’électricité, correspondant à l’ex-ALE), ils ne seront pas réaffectés dans cette filiale avec un nouveau contrat de secteur privé : ils conservent au contraire leur statut d’agent de service public mais pourront être affectés en sous-traitance dans cette filiale privée.

    C’est donc une victoire syndicale sur la question du statut. Mais on peut craindre qu’elle ne soit que provisoire et que la question revienne sur la table à la prochaine restructuration. Ou même avant, car les réaffectations entre Resa et la nouvelle filiale se feront, selon les termes de l’accord, «après avoir discuté de l’organigramme de Resa». Or la direction a commencé depuis plusieurs semaines à redessiner cet organigramme, d’une manière jusqu’ici particulièrement opaque. On peut parier que les délégations syndicales auront bien du mal à obtenir des informations complètes et à peser sur les décisions futures. Or, un grand nombre de points concrets liés à l’application du nouveau règlement de travail devront encore être discutés entre la direction et les délégations syndicales dans les prochains mois.

    Dernier point positif – et il est important : la garantie du maintien de l’emploi dans toute la structure. Mais, avec une même question : jusqu’à quand ? Quand on voit comment les patrons utilisent la crise pour lancer des restructurations d’ampleur présentées comme « indispensables » ou « inévitables », on se dit que ce genre de garantie ne pèse plus très lourd de nos jours.

    Un bilan mitigé

    Par rapport au plan d’économies de Moreau et au règlement de travail imposé aux travailleurs depuis le 7 septembre, la lutte menée pendant un mois et demi – et en particulier les deux semaines de grève menée en front commun – a permis de récupérer une partie de ce qui avait été perdu. C’est incontestablement la preuve que la lutte a payé. Mais, par rapport à la situation qui existait avant l’été, le recul reste sévère.

    Le vote en faveur de la reprise s’est fait sans enthousiasme et avec beaucoup de méfiance envers la direction, son arrogance et ses manœuvres. Et le nombre de questions qui restent à régler par la négociation entre direction et délégations syndicales reste énorme. Sans compter les nouveaux problèmes qui sont venus à la surface à l’occasion de cette grève, et en particulier l’inquiétude pour l’avenir du fonds de pension Ogeo, créé au départ du fonds de pension des travailleurs de l’A.L.E. et élargi à d’autres entreprises et collectivités publiques, qui est dans un état plus que préoccupant.

    Tout cela pose clairement la question : y avait-il moyen de faire reculer plus nettement Moreau ? Nous discuterons dans la deuxième partie de ce texte des stratégies suivies par la CGSP et la CSC-SP.


    1.La Meuse, 2 octobre 2009

    2.La Meuse, 5 octobre 2009

  • Jeunes et emploi: intervention au Brussels JOBDAY

    Le PSL-LSP Bruxelles a lancé sa campagne pour l’emploi des jeunes samedi dernier à l’occasion du Brussels JOBDAY Europe qui se tenait au Berlaymont (à la Commission Européenne). Notre campagne a reçu un large soutien parmi les files de milliers de travailleurs sans emplois. L’énorme affluence illustre bien que le problème n’est pas la mauvaise volonté des chômeurs, mais bien le manque d’emploi. A Bruxelles, il y a aujourd’hui plus de 100.000 personnes au chômage, c’est-à-dire plus de 20% de sa population active… Dans certains quartiers, comme dans le Quartier Maritime à Molenbeek, le taux de chômage est même de 70% parmi les jeunes! Vous aussi, participez à notre campagne.

    > Tract (version pdf)

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