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  • 2010 – Année européenne de lutte contre la pauvreté

    Les politiciens européens affirment vouloir faire disparaitre la pauvreté, en forte augmentation partout en Europe, tout comme le chômage. Mais le président européen Herman Van Rompuy a demandé aux diri- geants grecs de faire ce que lui-même n’osait pas dans son propre pays: appliquer une politique d’austérité drastique qui va approfondir la pauvreté.

    Le coup d’envoi de cette “année européenne de lutte contre la pauvreté” a été donné fin janvier à Madrid. Il est vrai que l’Espagne a une certaine expérience dans ce domaine avec un chômage à 20%… Au final, il n’y a eu que quelques vagues promesses. Lutter contre la pauvreté doit passer par des efforts visant à rendre “le public plus conscient de la problématique”, l’UE devant quant à elle “rectifier son engagement autour de la pauvreté”. Barroso a déclaré que la pauvreté est “inacceptable” et qu’il était nécessaire d’aller vers une “Europe sociale sans pauvreté”, sans que cela ne signifie bien sûr qu’un revenu minimum européen va être instauré. Les politiciens européens ont simplement conclu qu’il fallait des indicateurs de pauvreté plus clairement définis afin de développer une meilleure vue sur la problématique.

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    Logement social désastreux à Bruxelles

    Une étude consacrée au logement social à Bruxelles démontre qu’en 2008, le nombre net de logements sociaux a augmenté de 12 logements, pour atteindre 38.526. La liste d’attente pour l’attribution d’un logement social a grimpé de 4.000 demandes, pour atteindre le chiffre de 30.207 familles!

    Pour ceux qui vivent du minimex, le loyer sur le marché privé est quasiment inabordable. En 2006, le loyer moyen était de 508 euros par mois! Comme les logements sociaux ne comptent que pour 7,7% du total, l’impact des loyers des logements sociaux est extrêmement limité. Combinés aux faibles revenus, ces loyers très élevés entraînent d’énormes conséquences sociales.

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    Pour une meilleure vue de la pauvreté, ces politiciens n’ont qu’à se balader dans les environs du parlement européen à Bruxelles et y tenter, avec le reste de la population locale, de survivre avec un revenu en-dessous du “seuil de risque de pauvreté” (878 euros pour un isolé). 15% de la population belge vit en-dessous de ce seuil, plus de 25% à Bruxelles. Notre capitale est une ville pleine de contradictions: les 10% des déclarations d’impôt les plus élevées concernent 35% du revenu taxable total.

    Environ 30.000 familles bruxelloises dépendent du minimex et plus de 100.000 Bruxellois reçoivent une allocation de chômage. Dans son rapport de l’année 2009, l’Observatoire pour la Santé et le Bien-être de Bruxelles-Capitale a constaté que “les allocations sont trop basses et n’offrent pas assez de protection pour vivre de façon digne. Malgré les efforts récents, beaucoup d’allocations minimums restent sous le seuil de risque de pauvreté.” Avoir un emploi ne suffit d’ailleurs pas à éviter la pauvreté: à peu près un dixième des travailleurs bruxellois a un revenu se situant sous ce seuil. Pour beaucoup de jeunes, même cela n’est pas accessible: plus d’un tiers des jeunes bruxellois sont au chômage.

    La pauvreté et le chômage se trans-mettent de génération en génération. Plus de 10% des enfants belges vivent dans une famille sans revenu d’emploi, ce qui pour les nouveau-nés monte jusqu’à 28% à Bruxelles! Ces enfants de familles pauvres arrivent plus rapidement dans l’enseignement technique et professionnel, ou quittent l’école avant terme. 44% des jeunes chômeurs de Bruxelles n’ont pas terminé leur scolarité.

    Pour lutter contre la pauvreté, il ne faut accorder aucune crédibilité aux politiciens traditionnels, responsables du démantèlement de la sécurité sociale. Aujourd’hui, après avoir sauvé les grandes banques, ils veulent nous faire payer en rognant encore sur la sécurité sociale. Les belles paroles de la lutte contre la pauvreté ne sont rien face à leur pragmatisme. Et la création de pauvreté est actuellement la norme.

  • Vottem, camp de la honte, 11 ans déjà…, JE NE L’ACCEPTE TOUJOURS PAS!

    Rassemblement ce dimanche 28 mars 2010 à 14h Place Saint- Lambert (à Liège) et manifestation jusqu’au centre fermé de Vottem (à l’appel du CRACPE).

    Selon le CRER (Coordination contre les Rafles, les Expulsions et pour la Regularisation), il y aurait entre 25.000 et 100.000 sans papiers enfermés dans des centres fermés en Union Européenne, dont 8.000 en Belgique uniquement. Leur seul crime est d’avoir fui la misère et la répression dans leur pays à la recherche d’un meilleur avenir. Les conditions de vie à l’intérieur de ces centres fermés sont pires que dans les prisons: l’isolement des détenus est total, aucun recours judiciaire n’est possible (de plus, toute plainte entraîne une accélération de la procédure d’expulsion), les difficultés dues à la diversité des langues sont énormes,…

    Les pays du Tiers-Monde sont obligés d’ouvrir leurs marchés aux entreprises occidentales. Les grandes puissances n’hésitent pas à utiliser la force pour assurer leur domination économique et politique. La politique de pillage des richesses et de surexploitation de la main d’oeuvre ne sert que les intérêts des multinationales. Comme seuls leurs profits comptent à leurs yeux, ces multinationales jouent un rôle important dans le maintien des régimes réactionnaires dans le monde néocolonial. Le capitalisme ne peut exister sans exploitation, sans oppression et donc sans “flots massifs” de réfugiés.

    Les multinationales et les puissances occidentales sont donc les premiers responsables des conditions qui poussent les immigrés à quitter leur famille et leur pays pour l’inconnu. Mais l’acceuil est rude. La politique de répression de l’Europe Forteresse tue chaque année 10.000 personnes à ses portes. Car l’Europe préfère s’en prendre aux immigrés plutôt qu’aux causes de l’immigration, ce qui obligerait à s’en prendre à l’impérialisme et aux multinationales.

    En Belgique, les expulsions forcées sont passées de 1871 en 1999 à 7742 en 2004. Elles ont donc quadruplé en l’espace de 5 années seulement. La politique d’expulsions pousse des dizaines de milliers de personnes dans la clandestinité. Avec la dérégulation néolibérale du marché du travail, des pans entiers de l’économie capitaliste basculent dans l’illégalité.

    Les travailleurs sans-papiers sont privés de toute protection sociale et doivent accepter des conditions de travail que les autres refusent. Ils sont ainsi utilisés comme main d’œuvre bon marché et comme outil pour saper les salaires et conditions de travail de tous. Nous militons pour la régularisation des sans-papiers, mais pas pour répartir la pénurie d’emploi et la misère : nous luttons pour un bon emploi pour tous, avec de bons salaires.

    L’Union Européenne, de son côté, a enteriné la «libre circulation» des personnes. Cela ne concerne bien entendu pas les sans-papiers. Mais les travailleurs qui ont un permis de séjour et qui travaillent pour une entreprise étrangère dans nos pays ne sont pas protégés par les conventions sectorielles locales. La Cour Européenne de Justice considère en effet que seuls les salaires minimums nationaux du pays d’origine des travailleurs doivent être respectés. L’Union Européenne a donc offert aux capitalistes le moyen d’exploiter plus encore les travailleurs, ce qui contribue, en conséquence, à encore baisser les conditions que sont obligés d’accepter les sans-papiers.

    • Suppression des centres fermés
    • Arrêt des expulsions
    • Régularisation des sans papiers
    • De bons emplois pour tous, pour une répartition du temps de travail par les 32 heures de travail par semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire pour en finir avec le chômage
    • C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leur victime: pour la solidarité internationale des travailleurs
    • Pour une société débarassée de l’exploitation capitaliste, pour une société socialiste
  • 750 personnes assistent à une journée de réflexion sur le socialisme

    Cela faisait longtemps que l’Internationale, le chant du mouvement ouvrier socialiste, n’avait pas retenti avec autant de force dans les murs du Vooruit… Ce samedi, 750 personnes s’étaient réunies dans ce lieu hautement symbolique pour la première Journée du Socialisme. Ancien palais des fêtes du mouvement socialiste à Gand, le Vooruit était le contre-pied socialiste de ce qu’était l’Eglise pour les catholiques. C’était un «temple» pour les travailleurs, l’endroit où ils pouvaient manger et boire à bon marché, avec un théâtre et une salle de cinéma, de l’espace pour les troupes de théâtres et toutes sortes d’activités culturelles, une imprimerie, la rédaction du journal,…

    Par Bart Vandersteene

    Photo: dewereldmorgen.be

    Un enthousiasme généralement partagé…

    Quel évènement! Pour la première fois depuis longtemps, une audience assez large a discuté d’une alternative au capitalisme. Jan Blommaert (un intellectuel de gauche relativement connu en Flandre) a dit à cette occasion que la gauche se réveillait d’une hibernation de 20 ans, commencée à la chute du Mur en 1989. L’effondrement des régimes staliniens, autoproclamés «socialistes», a été utilisé comme la preuve que le socialisme était irréalisable. Le néolibéralisme a alors bombé le torse comme le grand vainqueur et l’unique horizon pour l’avenir de l’humanité.

    Ces 750 personnes réunies à Gand n’ont pas discuté de la nostalgie de ces régimes, mais du socialisme comme la seule façon possible de sortir de la crise du capitalisme. Quelques fausses notes toutefois, comme la prise de parole du bourgmestre de Gand, Termont, connu pour sa facilité à adapter son discours en fonction du public. Son ton était bien différent de celui qu’il utilise dans ses discussions avec le patronat portuaire.

    Sans surprise, il a fulminé contre les charognards du capital financier. La profondeur de la crise du capitalisme s’illustre notamment par le fait qu’il ne faut pas être révolutionnaire, loin de là, pour tenir de tels propos, comme l’ont démontré Obama et Sarkozy. Termont a déclaré que son parti, le SP.a avait «trop facilement» accepté la pensée unique néolibérale et avait été «trop loin» dans les privatisations. Son passage à la Journée du Socialisme n’était qu’une occasion de dépoussiérer son image de gauche. Le jour suivant, il est redevenu bourgmestre de Gand et membre du bureau national du parti social-démocrate flamand d’où proviennent la chasse au chômeur, le Pacte des Générations,…

    A notre avis, c’était une faute de laisser ce politicien prendre la parole en session plénière, surtout en tant que seul représentant d’un parti politique. Cela pouvait donner l’illusion que la table Ronde des Socialistes à l’initiative de la journée voulait faire pression pour pousser le SP.a à gauche. Tout comme le PS du côté francophone, le SP.a utilise toujours le terme de «socialisme» et se réfère aux symboles du mouvement ouvrier socialiste. Mais dans la pratique, PS et SP.a se révèlent être les meilleurs managers du capitalisme.

    … mais aussi du réalisme

    Cette présence regrettable ne change toutefois rien au mérite le plus important de cette journée, à savoir qu’un espace a été créé pour que les socialistes puissent débattre entre eux. Hélas, il ne s’agissait que d’un évènement néerlandophone, ce que nous déplorons fortement.

    Durant cette première journée, certains thèmes difficiles ont été abordés, et des discussions sont parfois restées fort abstraites. Mais à l’avenir, nous devons discuter de la traduction concrète des idées socialistes dans un programme et certains désaccords émergeront peut-être à ce moment. Ainsi se pose la question des appels d’offre, comme avec le «modèle Kiwi». Doit-on oui ou non intégrer cela dans un programme socialiste?

    Nous ne pourrons pas non plus éviter de parler des leçons du socialisme au cours du 20e siècle et reconnaître que le socialisme est aujourd’hui rapidement confondu avec la dictature, le parti unique, la bureaucratie,… Le socialisme du 21ème siècle ne peut être victorieux que s’il prend ses distances vis-à-vis de ces expériences et reconnaît qu’il s’agissait de caricatures tout en ne jetant pas par-dessus bord l’idée d’une économie planifiée.

    Cette journée a remporté un vif succès grâce à la coopération d’organisations existantes (comme le PTB et le PSL) et de beaucoup d’indépendants. La raison qui explique pourquoi différentes centrales syndicales ont soutenu cette journée et pourquoi les nombreux orateurs et le public ont manifesté tellement d’enthousiasme était cette coopération unique de tout ce qui se trouvait à gauche du SP.a et de Groen.

    Cet enthousiasme nous offre un aperçu de ce qui serait politiquement possible si une telle coopération débouchait sur la création d’un nouveau mouvement politique qui, à côté de l’organisation du débat (une première tâche cruciale), serait également en mesure de lancer des campagnes politiques concrètes qui pourraient mener à une campagne électorale qui impliquerait de nombreux jeunes, travailleurs et pensionnés. Cette dynamique pourrait conduire à un nouveau parti qui accueillerait les différents courants existants.

    Les conditions pour pouvoir lancer un tel parti ne sont clairement pas encore là, et cette question est loin d’être claire, mais que cette Journée ne soit pas un évènement unique et doive continuer par la suite est déjà un bon succès. Des initiatives, même locales, seront peut-être prises dans le cadre de la Table Ronde. Toutes ces démarches pour des débats ouverts pourront compter sur notre soutien.

  • Capitalisme, dettes, spéculation et “cochonneries”

    Depuis la fin de l’année 2009, nos politiciens et leurs économistes bourgeois se plaisaient à saluer le retour de la croissance. En quelques jours seulement, la tendance s’est inversée vers des discours catastrophiques, notamment au sujet de la Grèce. Que s’est-il donc passé?

    Par Baptiste (Wavre), article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    La crise économique a connu un certain répit après l’intervention des différents gouvernements. Ceux-ci sont intervenus pour sauver les banques de leurs montagnes de dettes (transformées du même coup en dettes publiques), et aussi pour «restimuler» l’économie: liquidités à bon marché, primes à la casse,… Une erreur serait de sous-estimer l’impact que ces interventions ont eu: un plancher a pu être placé et a clairement freiné la crise, du moins temporairement. Mais une autre erreur serait de croire que ces interventions aient pu résoudre la crise du capitalisme.

    La crise est-elle terminée?

    Transférer des dettes du privé vers le public et stabiliser une activité économique en creusant encore plus les déficits publics, cela ne résout en rien la crise de surproduction du capitalisme. Les crédits à bon marché et les différents stimuli ne font que reporter l’échéance tout en permettant de créer des bulles spéculatives sur base de la montagne de dettes.

    Les interventions gouvernementales ont aménagé la crise en collectivisant cette montagne. Après l’instrumentalisation de la crise par les patrons (pour attaquer les emplois et les conditions de travail), c’est en fait une seconde manière de la faire payer aux ménages.

    Un certain nombre d’Etats risquent de ne pas être en mesure de payer leur dette. C’est ce risque qui est derrière l’acronyme anglais de «P.I.G.S.» («cochons»): Portugal, Italie/Irlande, Grèce et Espagne. Les Etats de la zone euro et la Suisse vont devoir emprunter 2.200 milliards d’euros cette année, ce qui revient à dire que 20% des richesses produites en 2010 dans ces Etats serviront à financer les dettes publiques..

    Vers une faillite des Etats et l’éclatement de la zone euro?

    Que des Etats aient une importante dette publique, cela ne date d’hier. Cela n’est pas non plus forcément dangereux pour des pays comme la Belgique où l’Etat peut se baser sur une bourgeoisie relativement forte, avec des institutions financières capables de financer la grande majorité de cette dette. Ce n’est pas le cas pour la Grèce: une majeure partie du financement de la dette publique est réalisée par l’extérieur, ce qui ouvre le risque d’une spéculation forte sur les obligations.

    A cause de l’existence de l’euro, des pays comme la Grèce sont incapables de jouer pleinement sur une dévaluation compétitive de leur monnaie (ce qui aurait pour effet de baisser le prix de leurs exportations) et, d’autre part, les pays riches de la zone euro (comme l’Allemagne et la France) voient une spéculation sur leur monnaie, les amenant à «payer la note» pour les pays du « Club Med’ ».

    Ces tensions ont conduit certains économistes à prédire l’éclatement de la zone euro. Il existe des contradictions entre les différentes bourgeoisies en Europe. L’introduction de la monnaie unique a été réalisée pendant une période de croissance économique avec des profits diluant les tensions entre Etats. Aujourd’hui, le retour de la crise économique remet à l’ordre du jour les tensions et contradictions, menaçant l’euro lui-même.

    Néanmoins, une erreur serait de sous-estimer l’importance du processus d’intégration qui a pris place avec l’euro, à tel point que les élites européennes vont dans un premier temps tout faire pour préserver la zone euro. L’instabilité économique générée par la sortie de la Grèce de la zone euro représenterait un désavantage supérieur à l’avantage qu’une telle sortie pourrait amener. Mais un tel «plan A» ne peut être réalisé qu’avec un retour à la croissance, c’est-à-dire une fois les profits à nouveau suffisants pour payer la note du voisin. Dans le cas contraire, de plus en plus d’Etats feraient face à de telles situations de risque de banqueroute, et il est clair qu’à ce moment-là un tel «plan A» passerait vite à la trappe.

    L’agenda néolibéral comme unique perspective pour les capitalistes

    A l’heure actuelle (le 20 janvier), il n’y a pas encore eu d’accord concret à l’échelle européenne pour un financement de la dette grecque de sorte à contrer la spéculation sur celle-ci, tout simplement parce que les décisions politiques au sein de la zone euro sont prises au niveau national et que les pays «riches» de la zone euro ne sont pas encore prêts à payer pour la dette grecque.

    A la place, les gouvernements de la zone euro ont manifesté une solidarité «politique» à la Grèce en contrepartie de quoi elle doit élaborer un plan d’austérité dur dans les finances publiques. La Grèce constitue un test pour la zone euro: d’une part sur les capacités de l’euro à surmonter une telle crise, mais aussi sur la capacité du gouvernement à faire passer une austérité forte. Le but de ces mesures serait de faire passer le déficit public de 12,7% du PIB en 2009 à 8,7% du PIB en 2010 dans un premier temps, pour finalement redescendre sous la barre des 3% pour 2012 comme le souhaite le Traité de Maastricht. Le parti PASOK (social-démocrate) fraîchement élu au gouvernement est évidemment l’outil politique idéal pour les élites européennes en vue de réaliser le boulot: la rhétorique d’unité nationale est déjà mise en avant pour justifier les mesures d’austérité. Ainsi, parallèlement aux coupes sociales, les plus fortunés devront également participer à «l’effort national», notamment via une lutte accrue contre l’évasion fiscale et une taxation des bonus dans la finance.

    De plus, ce gouvernement social-démocrate tente de maintenir une stabilité sociale en reportant la responsabilité de l’austérité ailleurs: sur les fonds spéculatifs, sur le bilan du gouvernement de droite précédent et évidemment sur l’Union Européenne qui joue à nouveau son rôle d’agent néolibéral imposé depuis l’extérieur, c’est-à-dire un cache-sexe pour les gouvernements néolibéraux..

    Nous ne payerons pas leur crise!

    Néanmoins, cette stabilité dans l’austérité n’est pas acquise pour le gouvernement grec, comme en attestent la grève massive dans le secteur public qui a eu lieu le mercredi 10 février et la grève générale de 24h du 24 février. Au Portugal aussi, le mouvement ouvrier est en train de prendre la rue. Le CIO participe activement aux luttes en Grèce et propose une alternative claire à l’austérité: une planification démocratique de l’économie sous contrôle et gestion des travailleurs.

  • Critique: “Engels: le gentleman révolutionnaire”

    C’est Marx qui a développé l’idée d’un parti socialiste basé sur le socialisme scientifique. Mais dans cette tâche énorme, il a reçu l’aide de Friedrich Engels. Ce dernier a non seulement soutenu Marx à force de sacrifices financiers mais aussi contribué au développement théorique de concepts fondamentaux comme le matérialisme historique, la dialectique, l’économie, les sciences naturelles et bien d’autres domaines qui constituent la base du marxisme tel que nous le connaissons aujourd’hui.

    Le grand mérite du livre de Tristram Hunt est de nous éclairer sur la personnalité d’Engels ainsi que l’évolution de sa pensée et de ses relations avec Marx en montrant comment Engels et Marx sont passés d’une analyse idéaliste (enseignée comme telle par Hegel) à une analyse basée sur le matérialisme dialectique.

    A certains égards, Engels a anticipé le travail de Marx, notamment sur le rôle de la classe ouvrière et du socialisme. A 24 ans seulement, il écrit «La condition de la classe ouvrière en Angleterre» livre qui, 150 ans après sa parution, reste d’actualité. Engels y critique l’aspect structurellement inégalitaire mais aussi la profonde inhumanité du système de production capitaliste. Fréderic Engels est présenté comme l’une des figures les plus humaines du mouvement socialiste, rompant avec son milieu et ses racines bourgeoises pour se placer du côté de la classe ouvrière, tiraillé entre son statut de directeur dans l’entreprise familiale et sa vie de révolutionnaire. En raison de son travail de directeur d’industrie, Engels n’a pas pris de position publique au sein de l’Association Internationale des Travailleurs (la première Internationale). Mais son implication et son influence dans le mouvement l’ont rendu dangereux pour les Etats capitalistes d’alors, qui l’ont fait surveiller.

    La dialectique et la classe ouvrière

    Marx et Engels ont approfondi la dialectique, méthode d’analyse qui tente de saisir tous les aspects d’un phénomène dans son mouvement qui a été développée par les philosophes grecs anciens puis reprise par Hegel. Contrairement à Hegel qui concevait la base du développement de la nature, de l’humanité, et des relations sociales comme étant le développement des idées, Marx et Engels ont affirmé que les idées sont l’expression de conditions matérielles. Pour Marx et Engels, c’est l’économie qui est – en dernière analyse – le déterminant ultime de la superstructure politique.

    L’une des plus importantes conclusions qu’aient tirées Marx et Engels est le rôle central et principal de la classe ouvrière comme agent de changement dans la révolution et dans le renversement de l’ordre social, en désaccord avec les anarchistes. Engels s’est également soucié de l’organisation de la classe ouvrière, passant de classe en soi, à classe pour soi. Dans la période actuelle, cela se traduit par la double tâche qu’ont les marxistes de construire un parti révolutionnaire tout en aidant à la construction d’un nouveau parti des travailleurs qui serait un relais des revendications ouvrières, mais aussi un outil d’éducation politique pour développer la conscience de classe.

    L’influence d’Engels

    Après Marx, Engels a fondé la Deuxième Internationale. Le travail d’Engels à cette période a été de populariser et d’expliquer l’analyse marxiste et de la faire appliquer correctement à la situation d’alors. Après la mort d’Engels, la direction de l’Internationale est cependant restée mal préparée pour les terribles convulsions qui ont agité le mouvement social.

    Hunt se trompe par contre quant au processus de dégénérescence de l’Etat ouvrier russe qui a conduit à la contre-révolution bureaucratique durant laquelle la clique stalinienne a confisqué le pouvoir aux travailleurs. Penser que cette dégénérescence provient directement des idées développées par Marx er Engels est une interprétation qui ne cadre pas avec une analyse scientifique de l’Histoire. Dans le livre de Hunt, malgré sa description des idées de Marx et d’Engels comme étant un tout, on trouve aussi une incompréhension des idées développées par Lénine, décrit comme un personnage «avide de pouvoir». Hunt parle aussi d’une opposition d’idées totalement fausse entre Lénine et Engels au sujet de l’Etat.

    En conclusion, dans ce livre, le plus intéressant n’est pas la fin, mais les chapitres qui décrivent l’évolution de la pensée d’Engels et de Marx, passant de l’idéalisme hégélien au matérialisme dialectique et les conduisant à l’élaboration du socialisme scientifique, théorie qui nous permettra d’esquisser la future société socialiste.

    Engels a toujours reconnu que c’était Marx qui avait accompli la plus grande part dans l’élaboration du socialisme scientifique. Mais dans cette énorme tâche, Marx fut considérablement aidé par Engels, une grande figure du mouvement socialiste qui doit nous inspirer pour la formation de nouveaux combattants pour une société débarrassée de l’exploitation et de la division en classes, une société socialiste.

    Engels: Le gentleman révolutionnaire, Tristram Hunt, 587 pages, éditions Flammarion

  • Stratégie pour la reconstruction du mouvement anti-guerre

    7 ans après le début de l’invasion de l’Irak

    S’il subsistait encore le moindre doute quant à la complicité des Démocrates dans la mise en œuvre de l’occupation brutale de l’Irak et de l’Afghanistan, la déclaration de décembre d’Obama au sujet du déploiement de 30.000 troupes en Afghanistan l’a supprimé pour de bon. Le rôle des démocrates est très clair. 7 ans après le Jour X, nos camarades américains de Socialist Alternative abordent l’avenir du mouvement anti-guerre aux USA.

    Socialist Alternative (CIO-USA)

    Le coût de l’escalade en Afghanistan est estimé à 30 milliards de dollars, en plus des 1,5 trillions de dollars déjà alloués à ces deux guerres. Pourtant, malgré ces coûts énormes et un bilan qui se rapproche rapidement des 6.000 morts pour les soldats américains et de centaines de milliers de civils irakiens et afghans, Obama et les Démocrates poursuivent la guerre impérialiste en affichant une l’horrible indifférence qui avait caractérisée l’Administration Bush.

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    Retour sur le "Jour X"

    La campagne Résistance Internationale lancée par le PSL (qui s’appelait encore Mouvement pour une Alternative Socialiste à l’époque) avait pris l’initiative de mener campagne pour appeller à des manifestations le "Jour X", le jour du commencement de la guerre en Irak. Ces manifestations avaient été une belle réussite, comme en témoigne les chiffres suivants:

    • ALOST: 300 manifestants
    • ANVERS: manif des lycéens et étudiants: 3.000 | manif générale: 2.000
    • BEVEREN: 500
    • BRUXELLES ULB: 3.000
    • BRUXELLES: 17h Ambassade américaine: 10.000
    • BRUGES: 700
    • COURTRAI: 1.000
    • GAND: manif des lycéens et étudiants: 5.000 | manif générale: 10.000
    • LOUVAIN: manif des lycéens et étudiants: 3.000 | manif générale: 2.000
    • LIEGE: 3.000
    • MALINES: 400
    • OSTENDE: manif des lycéens et étudiants: 1.500 | manif générale: 700
    • SINT-NIKLAAS: 250
    • TURNHOUT: 60

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    Pas de surprise. Obama lui-même, dans le feu de sa campagne présidentielle, avait fait le serment qu’il intensifierait la guerre en Afghanistan s’il était élu. Nous ne pouvons pas simplement rester assis et faire confiance à ces politiciens pour mettre un terme à la guerre à notre place. Nous allons devoir le faire nous-mêmes.

    Il faut des actions de masse

    Le mouvement anti-guerre de notre génération a été généralement défini par une contradiction: un fort taux d’opposition publique à la guerre et un faible taux de lutte active. Même alors qu’une majorité s’oppose aux deux occupations, comme c’est le cas maintenant, ceux qui sont impliqués dans les manifestations et les autres actions restent une infime minorité. En septembre 2005, plus de 200.000 personnes ont manifesté à Washington, D.C. contre la guerre alors qu’en mars 2009, la manifestation contre les six ans de guerre en Irak n’a attiré qu’un peu plus de 10.000 personnes, de par les faux espoirs qui étaient placés dans les Démocrates nouvellement élus.

    Etant donné ce faible taux d’activité, la principale tâche du mouvement anti-guerre à ce stade est de remplir nos rangs en mobilisant de nouvelles couches de la population dans la lutte. Une condition cruciale pour accomplir cette tâche sera un appel à des manifestations de masse regroupant autant de gens que possible et autour d’une plateforme commune de quelques revendications anti-guerre cruciales, telles que «De l’argent pour l’emploi et l’enseignement, pas pour la guerre!» ou encore «Retour des troupes – maintenant!»

    Un point central pour la résistance est la Journée Nationale d’Action du 20 mars, qui marque le septième anniversaire de l’invasion américaine en Irak. Des marches organisées sur le plan national sont appelées pour Washington D.C., Los Angeles et San Francisco, avec des manifestations locales et régionales appelées par diverses organisations un peu partout dans le pays (rendez-vous sur SocialistAlternative.org après le 20 mars pour des comptes-rendus de ces actions). Bien que ces manifestations n’atteindront probablement pas le niveau de 2005, elles vont devenir un point d’attraction pour la jeunesse en cours de radicalisation, en colère face à l’attitude va-t’en-guerre de l’Administration Obama.

    L’Assemblée Nationale pour Terminer la Guerre et l’Occupation d’Irak et d’Afghanistan a joué un rôle important pour aider à unir les différents groupes autour des manifestations de masse et d’un fonctionnement démocratique dans le mouvement.

    Les véritables socialistes comprennent que les manifestations ne seront jamais par elles-mêmes suffisantes pour mettre un terme à la guerre. Mais celles-ci sont une tactique cruciales pour la reconstruction d’un mouvement anti-guerre de masse, pour unir les différents secteurs du mouvement anti-guerre, pour fournir un levier pour la mobilisation, pour attirer de nouvelles forces, et pour élever le niveau de confiance, d’éducation et d’organisation du mouvement.

    Bien sûr, nous soutenons aussi les autres actions qui peuvent être utilisées pour galvaniser le soutien – des tactiques telles que les sit-in étudiants et des actions directes bien planifiées pour faire appel à une audience plus large. Mais ces tactiques elles aussi ne seront pas suffisantes en soi pour mettre un terme à la guerre, elles doivent être utilisées en tant qu’outils afin de construire un mouvement qui aie déjà une base de masse, plutôt qu’en tant qu’exutoire à la frustration de quelques radicaux.

    Unifier les luttes

    L’enjeu de la guerre n’est pas isolé des autres problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs et les jeunes. Les militants anti-guerre doivent s’unir aux luttes contre les coupes budgétaires, contre les licenciements, contre les expulsions de domicile. Dans toutes les luttes pour l’emploi et pour les services publics, le mouvement anti-guerre doit aider à construire le soutien et la solidarité tout en appelant à ce que tout l’argent qui est maintenant dépensé pour la guerre soit réorienté afin de satisfaire les besoins des travailleurs et des jeunes.

    Pour pouvoir lutter de manière efficace, ceci implique de rompre tous les liens politiques avec le Parti Démocrate qui est en train de faire passer cet agenda guerrier brutal. Nous avons besoin de candidats anti-guerre et anti-assainissements pour chaque élection possible à partir de 2010, de sorte à pouvoir nous confronter aux partis du grand capital tout en nous organisant dans les rues. Des campagnes électorales afin de soutenir des candidats indépendants de la classe ouvrière ont le potentiel d’élargir le mouvement et de rallier de nouvelles bases de soutien.

    C’est la nature même des deux principaux partis politiques, leur nature capitaliste, qui les pousse à la guerre dans leur éternelle quête de domination américaine et de profits gigantesques pour leurs mécènes des grandes multinationales. Il nous faut nous battre contre ce système capitaliste brutal qui engendre la guerre par son attitude à faire passer la nécessité de plus de profits avant les préoccupations humaines. Si nous désirons en finir pour de bon avec les guerres, nous devons alors, à partir de cette lutte, construire une société socialiste démocratique dans laquelle les simples travailleurs contrôleront un monde basé sur la satisfactions des besoins humains et l’établissement d’une existence sûre et pacifique.

  • “10 ans de Bologne, il n’y a rien à fêter”: Action réussie à l’ULB!

    Suite aux "célébrations" des 10 ans du processus de Bologne, le Comité contre la marchandisation et pour le refinancement de l’ULB, auquel participent les Etudiants de Gauche Actifs, juge qu’il n’y avait rien à fêter. 10 années de Bologne, c’est autant de gigantesques pas en arrières pour les étudiants et le personnel des universités. Bien loin des objectifs d’harmonisation des universités et de facilitation du déplacement des étudiants, le processus de Bologne a transformé et transforme toujours plus nos campus en fonction du diktat des entreprises.

    C’est pour cela que le Comité a mené une action symbolique pour sensibiliser les étudiants sur cette question. Avec une quarantaine d’étudiants, le comité a manifesté sur le campus du Solbosch sous les slogans de: "Du fric pour l’enseignement public!" ou "Pour sauver les banques, ils gaspillent des millions, mais pour l’enseignement ils n’ont jamais un rond". Nous avons fait plusieurs appel d’auditoire et reçu beaucoup d’applaudissement, ce qui illustre un soutien passif des étudiants pour cette cause. Nous serons aussi présent les jours suivants pour manifester auprès des étudiants et du personel flamands à Louvain le 23 mars et à lors de la manifestation "Sauvez Wendy" organisée par la FEF.

  • Joe Higgins et la taxe sur les transactions financières

    Ce 10 mars dernier, le Parlement Européen a adopté une résolution consacrée aux transactions financières. 536 parlementaires ont voté pour que la Commission Européenne élabore une proposition à soumettre en ce sens au G20 de juin. Joe Higgins s’est impliqué dans la discussion.

    “Je me suis abstenu dans le vote sur cette résolution concernant la taxe sur les transactions financières parce c’est désespérément trop peu dans la lutte contre l’obscène et asociale spéculation financière mondiale de la part de grand Hedge Funds et de banques prestigieuses telles que Goldman Sachs.

    “Le Wall Street Journal a récemment parlé d’un diner très sélect à New York, le 8 février, durant lequel s’étaient réunis les responsables de 18 grand Hedge Funds pour discuter de spéculation contre l’euro. Pendant des mois, ces requins de la finance qui se cachent derrière le nom de Hedge Funds et qui contrôlent plus de 2.000 milliards d’euros, ont pu spéculer contre l’euro, et contre la Grèce en particulier, pour réaliser des milliards de bénéfices.

    “C’est incroyable, mais la Commission Européenne ne fait rien pour arrêter cela et elle collabore même avec ces criminels financiers en attaquant les travailleurs et les pauvres de Grèce en exigeant de larges coupes dans leur niveau de vie afin que les bénéfices de ces parasites puissent être payés.

    “Nous n’avons pas besoin d’une taxe financière, nous devons rendre propriété publique ces Hedge Funds et les banques et les placer sous contrôle démocratique pour que ces énormes moyens puissent être utilisés pour lutter contre la pauvreté et dans l’intérêt de la collectivité au lieu de sacrifier la société pour l’avarice d’une petite minorité.”

  • Le plan Milquet pour l’emploi des jeunes est une escroquerie – Pour des Marches des Jeunes pour l’emploi !

    Selon le rapport annuel de la Banque Nationale, 67.000 emplois ont disparu en Belgique durant l’année 2009. Et l’année 2010 pourrait être deux fois pire : selon l’étude de l’Institut du Développement Durable, le cap des 750.000 chômeurs sera dépassé. Triste record… La faible reprise – déjà fortement menacée – ne profite qu’aux patrons et aux actionnaires qui empochent les profits, qui se distribuent à nouveau d’écœurants bonus et qui créent de nouvelles bulles spéculatives qui finiront par nous éclater à la figure.

    Par Boris Malarme

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    La semaine passée, des centaines de jeunes ont battu le pavé en Angleterre lors de différentes manifestations de la campagne Youth Fight for Jobs.
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    Les jeunes sont les plus touchés par l’impact de la crise du capitalisme et sont confrontés aux emplois précaires et flexibles (intérims, temps partiel, CDD, travail en noir…). Bref, ce sont souvent eux qui sont les premiers foutus à la porte au premier accroc économique, et c’est parmi les moins de 25 ans que le chômage augmente le plus vite. On devrait cette année dépasser en Wallonie la barre des 60.000 jeunes chômeurs (entre 18 et 24 ans). A Bruxelles, le taux de chômage des jeunes atteint déjà 34.4%! La Flandre, loin d’être épargnée, connaît la plus forte progression avec une augmentation annuelle de 45% pour les jeunes hommes, selon les statistiques les plus optimistes. On nous qualifie déjà de “ génération perdue” et le taux d’emploi ne reviendrait pas au niveau d’avant-crise avant des années.

    Le gouvernement n’a aucune solution.

    Le service militaire volontaire à la De Crem permet d’utiliser une main d’œuvre jeune et sous-payée pour combler les trous consécutifs à la restructuration de l’armée tandis que le nouveau plan pour l’emploi des jeunes de la Ministre Joëlle Milquet (entré en vigueur au premier janvier et valable jusque fin 2012) est incapable de résoudre le problème du chômage. On nous ressert les vielles recettes néolibérales, à chaque fois un peu plus nauséabondes.

    Les caisses de la Sécurité Sociale sont un peu plus pillées pour offrir 1.000 à 1.100 euros par mois aux patrons pour chaque jeune de moins de 26 ans peu ou pas qualifié. La même mesure vaut aussi pour les plus de 50 ans. Pour un jeune de moins de 19 ans, on y ajoute encore une exonération totale des charges patronales. Les patrons peuvent ainsi disposer d’une main d’œuvre gratuite, qu’ils pourront renvoyer rejoindre les rangs de chômeurs une fois le délai de gratuité périmé. Milquet prévoit un coût de 300 millions d’euros sur deux ans pour ces mesures, un montant équivalent aux assainissements programmés dans l’enseignement secondaire pour la même période, ce qui ne fera qu’accroître le nombre de jeunes qui sortiront des classes sans diplôme.

    Cela ne résorbera pas non plus la pénurie d’emploi. De nombreux secteurs – et certainement parmi ceux qui emploient des travailleurs peu qualifiés – sont confrontés à une crise de surproduction inhérente au système capitaliste. Le patronat licencie à tour de bras pour augmenter les profits. Beaucoup craignent avec raison que ces jeunes «gratuits» menacent leur emploi. Cela fait précisément partie des objectifs du plan Milquet: exercer une pression à la baisse sur l’ensemble des salaires et des conditions de travail.

    Le gouvernement se défend: si on peut prouver sur base d’une plainte qu’un jeune embauché remplace un autre travailleur pour exactement la même fonction (difficilement réalisable et facilement contournable) et que le patron récidive à un certain nombre de reprises, il pourrait alors subir la terrible sanction de ne plus avoir le droit de recourir aux jeunes gratuits à l’avenir. Bref, c’est un plan «win-loose». Les vrais profiteurs et les licencieurs ont tout à gagner tandis que la collectivité peut trinquer. Nous ne pouvons pas compter sur les patrons et leurs politiciens, mais uniquement sur notre propre capacité à nous organiser et à passer à l’action. C’est pourquoi le PSL a pris contact avec les organisations de jeunesse syndicales afin de préparer de nouvelles marches des jeunes pour l’emploi locales dans le plus de villes possibles. Pour impliquer tous ceux qui le souhaitent dans cette campagne et ainsi faire de ces marches des manifestations combatives et réussies, nous pensons qu’il faudra mettre sur pied des comités de mobilisation et d’action dans nos quartiers, sur nos lieux de travail et dans nos écoles.

    Contactez-nous pour participer!

  • Grèce: une société bloquée par la grève générale

    La semaine dernière, le jeudi 11 mars, la Grèce a de nouveau connu un temps mort en conséquence de l’action collective de la classe ouvrière organisée. Les travailleurs du privé et du public s’étaient unis pour la troisième, et la plus grande, grève générale en trois semaines contre le plan d’austérité draconien du gouvernement. L’action a touché 90% du secteur public et environ 90% également du secteur privé. Rien ne fonctionnait et rien ne bougeait. Les transports publics étaient complètement à l’arrêt, et seules quelques lignes de train étaient encore en service à Athènes pour que les travailleurs puissent se rendre aux manifestations et rentrer chez eux ensuite. C’était un exemple éclatant de l’énorme pouvoir dont dispose la classe ouvrière quand elle est organisée et qu’elle agit unie.

    Andreas Payiatsos, Xekinima (CIO-Grèce), Athènes, et Niall Mulholland, CIO, Londres

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    Socialisme 2010: samedi 24 et dimanche 25 avril à Bruxelles

    A noter à votre agenda!

    La résistance contre les plans d’austérité se poursuit en grèce. Cette lutte est la seule possibilité pour les travailleurs et les jeunes de Grèce de réagir à la tentative de l’élite grecque et européenne de faire payer la crise aux travailleurs et aux jeunes. Au week end Socialisme 2010, l’évènement annuel de discussion et de débat du Parti Socialiste de Lutte, nous allons accorder une place de choix à la crise en Grèce, à la résistance qui s’y déroule et à la nécessité d’une alternative face au capitalisme.

    Le PSL a invité Dimitris Pantazopoulos pour ce weekend, un membre de Xekinima (l’organisation-soeur du PSL en Grèce) et de la commission syndicale de SYRIZA (une nouvelle formation de gauche que différents courants à gauche de la social-démocratie ont rejoint).

    Il parlera à différents endroits:

    • Samedi 24 avril. Au meeting d’ouverture sur la lutte contre la faillite du capitalisme (entre 11.30 et 12.15), où il parlera de la crise et de ses conséquences pour les travailleurs en Grèce, aux côtés de Senan de Tamil Solidarity, une campagne contre la répression contre les droits des travailleurs et contre les Tamouls au Sri Lanka.
    • A la commission consacrée aux nouvelles formations de gauche en Europe (de 15.30 à 18.00), et particulièrement au NPA en France avec Alex Rouillard (Gauche Révolutionaire, organisation-soeur du PSL en France) et Syriza en Grèce.
    • Au meeting de samedi soir "Seule la lutte paie!" (de 19.00 à 20.30), Dimitris parlera de la résistance et des grèves générales contre les assainissements et de la nécessité d’un programme socialiste dans cette résistance. A ce meeting nous aurons également comme orateur: Levi Sollie (délégué à Bayer) et Greg Maughan de la Trade Union and Socialist Coalition, qui parlera de la résistance croissante contre la crise en Grande-Bretagne et des élections nationales de mai.

    > Vous pouvez trouver ici le programme intégral de ce week end
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    Les deux fédérations syndicales grecques avaient appelé à la grève pour protester contre le plan additionnel de 4,8 milliards d’euros d’assainissements et d’augmentation de taxes que le gouvernement a annoncé le 3 mars, approuvé par le parlement quelques jours plus tard. Depuis le début de l’année, sous la pression de l’Union Européenne, il s’agissait du troisième paquet d’austérité annoncé, ce qui porte le total à environ 20 milliards d’euros.

    Des rassemblements de protestation ont été appelés par le syndicat GSEE et le syndicat des fonctionnaires ADEDY, un autre a été organisé par le front syndical dirigé par le parti communiste, le PAME. Les rues d’Athènes ont connu une manifestation syndicale de grande ampleur, avec entre 80.000 et 100.000 participants, une des plus grande mobilisations rencontrée ces dernières années. Bien d’autres travailleurs voulaient rejoindre les protestations mais ne le pouvaient pas parce que le plan de transports en commun prévu pour permettre aux travailleurs de rejoindre les manifestations était insuffisant (seules quelques lignes fonctionnaient à Athènes entre 10 heures et 16heures).

    La grève a également touché de plus petites villes et villages, avec de grandes manifestations. La société était complètement paralysée. Mêmes de petits tenanciers de magasins ont rejoint la grève.

    La dictature du marché et de l’Union Européenne

    Sous la pression de l’UE et des marchés financiers, le gouvernement social-démocrate grec du PASOK a présenté la semaine dernière le dernier d’une série de paquets d’austérité pour réduire le déficit budgétaire à 8.7% du Produit Intérieur Brut pour cette année, contre une estimation de 12.7% l’an dernier.

    Entre autres choses, il s’agit de couper de 7% les salaires dans les services publics, de diminuer de 30% les primes de Noël et d’été (qui sont connues comme les ‘13e et 14e mois’), de geler toutes les pensions y compris les plus basses (plus d’un million de pensionnés Grecs ont moins de 500 euros par mois) et d’augmenter les taxes sur le fuel, l’alcool et les cigarettes tout en portant la TVA de 19% à 21%.

    Le sentiment dominant parmi les travailleurs en grève était bien entendu la colère, une colère et une frustration encore exacerbées et élargies par l’annonce de nouvelles économies la semaine dernière. Mais il existe également le sentiment que les actions de grève menées jusqu’à présent ne sont pas suffisantes pour stopper l’avalanche d’attaques.

    Les directions syndicales n’offrent aucune voie pour la fureur des travailleurs

    Les travailleurs sont furieux et veulent mener des actions, mais les dirigeants syndicaux n’offrent pas de plan concret pour faire les prochains pas en avant dans la lutte contre l’assaut du gouvernement. De son côté, le parti social-démocrate au pouvoir, le PASOK, tente de faire porter le chapeau à l’héritage laissé par le précédent gouvernement de droite de la Nouvelle Démocratie, qui a subi une cuisante défaite aux élections générales de 2009. La Nouvelle Démocratie est maintenant dans l’opposition avec 12% de moins que le PASOK, et ce fossé se creuse (le sondage le plus récent parlait d’une différence de plus de 15%).

    A cause de l’absence d’opposition syndicale décisive face aux assainissements, le gouvernement du PASOK a pour l’instant été capable d’aller plus loin dans sa logique. Les travailleurs avec la conscience de classe la plus élevée accusent les fédérations syndicales dominées par le PASOK (GSEE et ADEDY) de ne faire que prétendre offrir une lutte à leurs membres.

    Au vu de la grande colère parmi les travailleurs, il est probable que suivent d’autres grèves générales. Le mouvement de grève contre la ‘réforme des pensions’ et les nouvelles taxes qui vont être votées au Parlement ces prochaines semaines va probablement se poursuivre, ces deux mesures sont celles qui touchent le plus durement les travailleurs. Jeudi dernier, la grève générale avait suivi plusieurs journées d’actions allant crescendo par toutes sortes de syndicats, mais cela s’est largement déroulé sans véritable coordination.

    Pour l’instant, la jeunesse n’a pas été engagée dans les protestations de masse de façon décisive. Cela s’explique partiellement parce que la crise économique ne les a pas encore touchés directement, comme c’est le cas pour les travailleurs des secteurs publics et privés. Les étudiants du secondaire, par exemple, n’ont pas participé aux manifestations en grand nombre. Mais cela peut encore changer dans la période à venir. Tant les étudiants du secondaire que les universitaires ont fait des protestations de masse ces dernières années en Grèce. Il y a un peu plus d’un an (en décembre 2008), les rues étaient remplies d’une éruption de colère parmi la jeunesse contre les brutalités policières. Maintenant, la plupart des universitaires finissent leurs examens et quelques occupations commencent à prendre place contre les conséquences des assainissements dans l’enseignement.

    Occupations d’universités

    Xekinima (CIO-Grèce) appelle à des occupations d’universités pour lancer une vague massive d’occupations, non seulement dans les universités, mais aussi dans les écoles. Xekinima appelle à la constitution de comités d’action de masse et à la liaison des luttes de la jeunesse et de celles des travailleurs.

    Les actions de grève ont besoin d’être coordonnées et étendues. Le prochain pas doit être une grève générale de 48 heures, suivie par des grèves plus longues et répétées pour forcer le gouvernement à reculer. Des comités d’actions doivent être constitués sur les lieux de travail et dans les diverses communautés et ils doivent coordonner et lier entre elles les luttes sur les plans local, régional et national.

    Cependant, si les protestations et les grèves générales ne forcent par le gouvernement à reculer, de plus en plus de travailleurs et de jeunes vont comprendre le caractère réel du gouvernement pro-capitaliste du PASOK et vont se tourner plus à gauche dans la recherche de réponses face à la crise catastrophique et aux attaques. Dans ces conditions, la proposition lancée par Xekinima d’une lutte commune et unifiée des partis de gauche pour stopper ces attaques et pour former la base d’un gouvernement de gauche basé sur les partis de gauche, la coalition SYRIZA et le parti communiste KKE, pourrait trouver de bonnes réponses parmi les travailleurs et la jeunesse. Toutefois, au vu de la frustration et de la colère d’un grand nombre de jeunes et des faiblesses de SYRIZA et du KKE, des explosions sociales aveugles et de tendance anarchistes peuvent une fois de plus dominer la scène.

    Construire une alternative de gauche de masse

    Les partis de gauche comme SYRIZA et le KKE ont une responsabilité cruciale pour former un ‘front unique’ avec un programme clairement socialiste qui comprenne l’opposition au payement de la dette nationale, la nationalisation du secteur bancaire, la fin des gigantesques avantages fiscaux des patrons, un programme d’investissement massif et immédiat dans les secteurs de la santé mais aussi de l’enseignement, du logement et de l’infrastructure. Par-dessus tout, pour porter un tel programme, un gouvernement véritablement de gauche doit nationaliser les services d’utilité publics ainsi que les secteurs clés de l’économie, sous le contrôle et la gestion démocratique de la classe ouvrière, pour mettre en place un plan économique apte à mettre fin à la crise dans les intérêts de la classe ouvrière et des pauvres.

    Seul un gouvernement de gauche, un gouvernement basé sur la défense des intérêts de la classe ouvrière et des jeunes, peut apporter une solution face à la profonde crise économique que nous connaissons, une crise du capitalisme grec et international. Cependant, les principaux partis de gauche refusent de lutter pour un tel programme. Ce facteur est un frein sur la dynamique de développement du mouvement et des mobilisations des travailleurs et des jeunes. Dans ces circonstances, Xekinima (une des organisations qui constituent SYRIZA) popularise la nécessité d’un parti des travailleurs de masse, avec des idées révolutionnaires et socialistes, basé sur les meilleurs éléments présents au sein de SYRIZA et du KKE mais aussi au sein de certaines organisations de ‘l’extrême-gauche’.

    Visite de l’euro-député Joe Higgins

    Joe Higgins, membre du parlement Européen and membre de la section du CIO en Irlande, le Socialist Party, a visité la Grèce cette dernière semaine et y a parlé à plusieurs meetings de travailleurs et de jeunes. Joe a apporté un message de solidarité de la part des travailleurs irlandais, qui font eux aussi face à des attaques draconiennes contre leurs emplois et leurs conditions de vie. Il a appelé à des actions de solidarité à travers l’Europe et contre les tentativezs de monter la classe ouvrière d’un pays contre celle d’un autre. Le CIO appelle à des actions de masse coordonnées et unies ainsi qu’à des grèves à travers l’Europe, pour résister aux attaques de tous les gouvernements et aux diktats de l’Union Européenne des patrons. Lors d’un meeting véritablement réussi, un jour où il n’y avait pas de transports en communs à cause de la grève (les trains ont stoppé après la fin des manifestations) et après de longues heures de marche durant les manifestations ainsi que des confrontations avec la police, plus de 220 personnes avaient fait un effort pour participer à Athènes à un meeting public où parlaient Joe Higgins et un représentant du NPA français (le Nouveau parti Anticapitaliste). Un nombre similaire de personnes ont participé à un meeting à Salonika, où parlaient Joe et un représentant local de SYRIZA.

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